Disclaimer : tout l'univers de Saint Seiya que vous reconnaîtrez aisément appartient à Masami Kurumada. Les autres personnages sont à moi et ceux de la mythologie à tout le monde. Je n'ai pas d'informations précises concernant certains personnages de Saint Seiya, j'ai donc mis ce que m'arrangeait.
Guest Ninanina : merci pour ton commentaire. Je suis contente que tu aies accroché à cette fic. Quand j'ai écrit cette histoire, je me souviens que ça bouillonnait dans ma tête. C'est ce qui donne cette impression de rapidité, je pense. Aujourd'hui, j'aurais sûrement écrit cinquante chapitres au minimum. XD
Saga et Aphro sont un couple que j'adore et effectivement, je vois le Poissons bien plus complexe comme tu dis.
Ton impatience à connaître la suite me touche beaucoup alors la voilà. ^^
Kuro Neko : voilà le nouveau chapitre que tu attendais. J'espère qu'il te plaira. Merci pour ton commentaire.
Chapitre 12
Sanctuaire d'Athéna
Les Chevaliers d'Or, amputés de Saga et Mikael, avaient commencé à descendre les escaliers des douze Temples après avoir rapidement traversé celui des Poissons. Dohko les abandonna devant le sien. Il n'avait pas beaucoup dormi la nuit précédente dans les bras de Shion, détail qu'il garda pour lui, et s'en fut faire un petit somme avant le dîner.
Au début, ils restèrent assez silencieux, ne sachant pas trop quel sujet de conversation aborder. Naralys débloqua la situation avec une remarque dont elle avait le secret.
— C'est plutôt aride chez vous. J'sais pas si j'pourrais vivre ici sans voir un arbre !
— Comment est votre Sanctuaire ? demanda Angelo.
— C'est beaucoup plus grand. Nous vivons en quasi autarcie, commença Kayla. Nos terres sont riches et fertiles. Nous cultivons nos céréales, nous avons des vergers et des potagers. Nous élevons du bétail et des volailles. Nous chassons et nous pêchons également. Quand les industries se sont développées dans le monde, nous avons cessé de tisser nous-mêmes nos étoffes et de tanner le cuir pour faire des vêtements. Cela nous a permis d'avoir plus de temps de libre pour nous entraîner. Nous dressons aussi des chevaux pour le combat.
— Vous combattez à cheval ? questionna Kanon qui était juste à côté de la jeune femme.
— Oui. Nous pouvons utiliser notre cosmos pendant les entraînements, mais dès que nous combattons les Abarites nous sommes obligés de le faire à la dure. Petit cadeau d'Apollon.
— Qui sont exactement ces… Abarites ? s'enquit Milo.
— Ce sont des guerriers cruels et barbares qui ont très peu évolué depuis des centaines d'années, mais ils sont redoutables, expliqua Mursia. Ils vivent en tribus et aimeraient bien s'emparer de nos terres.
— On s'demande bien pourquoi d'ailleurs, railla Naralys. Ils sont tellement cons qui sont même pas foutus de reconnaître une vache d'un dindon ! Mais le souci, c'est que ceux que nous tuons sont remplacés en moins d'une semaine toujours grâce à cet enfoiré d'Apollon ! finit-elle en criant les derniers mots, les yeux levés vers le ciel.
Ils éclatèrent de rire et poursuivirent leur descente.
— Grâce à ce petit cadeau donc, poursuivit Naralys, nous avons continué à être les guerrières farouches, cruelles, redoutables, impitoyables et complètement incontrôlables comme nous décrit si bien la mythologie. Mais il faut reconnaître que sans eux, la vie serait plutôt monotone.
— Dis ça à celles qu'on a perdues au combat, cracha Kayla choquée par ce que venait de dire son amie.
— Kayla, tu sais très bien ce que je veux dire. Je suis la première à pleurer nos morts, je te rappelle que Surial, ma mère, en fait partie. Mais je suis honnête avec moi-même. Sans les Abarites, le Sanctuaire n'existerait pas. On serait éparpillée aux quatre coins du monde à mener une petite vie de femme tranquille entre mari, boulot et enfants et en ayant oublié qui nous sommes. J'aime la vie que j'ai, elle n'est pas facile, elle est dure et cruelle, mais elle a l'avantage de me faire sentir vivante. Nous sommes des Amazones, c'est comme ça. La guerre coule dans nos veines. Elle est inscrite dans nos gènes. Si on ne se bat pas, on dépérit et on meurt. Arrête de te voiler la face Kayla. Tu es exactement comme moi, tu es même la pire de nous toutes.
— Pourquoi tu dis ça ?
— Ah Kanon, si tu la voyais sur le champ de bataille… elle est complètement déjantée ! Déchaînée ! Une vraie furie ! C'est elle qui tue le plus d'Abarites à chaque affrontement.
— Vous n'avez rien à m'envier toutes les trois, se défendit Kayla.
— Ça, c'est bien vrai ! intervint Mursia. Les autres Amazones nous surnomment les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse.
— Et là où on passe, les Abarites trépassent !
Une fois de plus, les répliques humoristiques de Naralys désamorcèrent une conversation qui pouvait s'avérer délicate.
— Et vous comment occupez-vous vos journées ? questionna Orlyna pour changer de sujet.
— Nous nous entraînons le matin, répondit Camus, l'après-midi nous aidons à la formation des apprentis. Et le soir, on s'invite les uns chez les autres, on va au resto, on sort en boîte, on va au ciné. On a douze années à rattraper en matière de culture.
— Plutôt cool finalement ! lança Kayla d'une voix enjouée.
— Mouais, c'est vrai ! confirma Kanon.
— Et les autres Chevaliers, où sont-ils… enfin si c'est pas indiscret ? tenta de savoir Mursia.
— Beaucoup se sont engagés dans des missions humanitaires à travers le monde, soutenus par la fondation Graad, expliqua Camus. D'autres ont pris la direction des différents centres d'entraînement.
— Ça c'est bien d'aider les autres, approuva Mursia.
— Fabio, le Chevalier d'Or du Taureau a ouvert deux orphelinats au Brésil, son pays d'origine, poursuivit le Verseau, une pointe de fierté dans la voix. Ça permet aux enfants des favelas d'avoir une chance de se sortir de la rue. Ils sont confrontés en permanence à la mendicité, la drogue, la prostitution, les règlements de comptes entre gangs. Fabio a déjà accueilli plus de trois cents gamins depuis qu'il a commencé.
— Les gosses c'est notre avenir, souffla Orlyna songeuse. On doit tout faire pour les protéger.
Ils arrivèrent enfin au quatrième Temple. Angelo les invita à entrer chez lui pour leur offrir des boissons, ce que les filles s'empressèrent d'accepter. Elles furent surprises de découvrir un appartement aux pièces vastes et claires dont le salon s'ouvrait sur un patio avec un petit jardin. Le soleil avait plongé derrière une colline et l'air s'était rafraîchi, aussi restèrent-ils à l'intérieur. Kayla se débrouilla pour être assise aux côtés de Kanon tandis que Naralys tentait un rapprochement avec le Scorpion. Orlyna et Mû semblaient très complices alors que Mursia ne cessait de songer à Shion. Elle avait hâte de rentrer au Palais.
— Combien êtes-vous ? demanda encore Camus.
— Dans notre Sanctuaire, tu veux dire ? Environ mille cinq cents, lui répondit Mursia.
Tous les Chevaliers sursautèrent à la réponse, incrédules.
— Un Sanctuaire avec mille cinq cents femmes ? fit Milo rêveur. Seule, sans hommes, moi j'viens vous rendre visite quand vous voulez !
— J'suis bien d'accord, l'appuya Angelo. C'est pas humain de laisser autant de femmes toutes seules.
— Oh, mais nous ne sommes pas seules, fit Kayla en sirotant son soda, on est assez souvent dehors. Y pas longtemps, j'étais à Paris, dans une petite boîte de Pigalle.
— Carrément Pigalle ! s'exclama Camus.
— Ben ouais, c'est là qu'c'est chaud !
— Mais vous y allez comment ?
— Téléportation mon cher Milo, lui répondit Naralys. C'est gratuit et rapide. L'aller ça va encore, le problème c'est le retour. Si on a un peu bu, l'atterrissage peut parfois manquer de… précision.
— À qui tu l'dit ! s'esclaffa Angelo, pris d'un fou rire communicatif.
— Vas-y raconte, qu'on rigole aussi ! le pressa Naralys.
— En fait, c'était environ deux semaines après notre retour, commença Kanon, on était pas loin, on était à Athènes. Mais on avait tous un peu trop siroté ce soir-là. Pour rentrer, on a fait confiance à Mû qui était rond comme une queue d'pelle. On a demandé à Shion de baisser la barrière et on a enflammé les cosmos pour aider le Bélier, bien que d'habitude il en ait pas besoin, et on lui a laissé le soin de nous diriger. Après tout c'est lui qui s'y connaît le mieux en téléportation. Et on s'est retrouvé devinez où ?
Angelo se roulait par terre, Mû n'arrivait plus à reprendre son souffle, Camus d'ordinaire réservé pleurait de rire, Milo se tenait les côtes et Kanon s'écroula sur l'épaule de Kayla qui fut ravie de cette familiarité.
— Allez ! Dites-nous où vous vous êtes retrouvé, les pressa Orlyna.
— Dans la chambre de Saori ! lâcha Angelo.
Un fou rire général secoua le Temple du Cancer encore mieux qu'un tremblement de terre.
— Évidemment, notre arrivée s'est faite un peu bruyamment. Saga et Kanon se sont vautrés l'un sur l'autre, se souvint Milo, et bien sûr on a réveillé la Déesse.
— On s'est excusé, poursuivit Camus, et on s'est tiré en vitesse parce que si t'avais vu sa gueule, c'était trop mortel !
— J'imagine ! Déjà qu'elle m'a l'air un peu coincée… commenta Orlyna.
— Et encore vous l'avez pas connu il y douze ans, fit Angelo en reprenant son souffle.
— Une gamine pourrie, gâtée, capricieuse, en un mot imbuvable au début d'après les Bronze, expliqua le Marinas.
— Nous on l'a pas trop connu à cette époque, mais là, heureusement qu'Athéna était là, reprit Milo, quelque part à l'intérieur pour rattraper le coup parce que sinon, ça aurait été invivable.
— Maintenant elle est beaucoup mieux, fit Kanon en retrouvant son sérieux. Elle est beaucoup plus relax, plus tolérante. Elle a changé beaucoup de choses au Sanctuaire. Je pense que si Athéna a eu une l'influence positive sur Saori, l'inverse est également vrai.
Ils continuèrent à discuter pendant un bon moment quand Mû remarqua l'heure. Ils firent tous une horrible grimace en songeant aux escaliers.
— J'vais la harceler jusqu'à ce qu'elle craque ! fulmina Naralis. Il faut qu'elle arrête avec son protocole et ses coutumes à la con !
— Mû tu veux bien contacter Shion, steuplé ? le supplia Milo.
— Pourquoi moi ?
— Parce qu'à toi il ne te refuse jamais rien, il t'aime trop pour ça, lui rétorqua Camus.
Quelques secondes plus tard, ils se retrouvaient devant l'entrée du Temple des Poissons. Ils annoncèrent leur présence avec un petit coup de cosmos et Mikael les accueillit dans une tenue pour le moins légère. Une simple serviette de toilette autour des hanches.
— C'est juste pour dire qu'on va traverser, précisa Camus.
— Je vous ai senti arriver, c'était pas la peine de demander l'autorisation. On n'est pas en état d'alerte !
— Dis donc, tu sais que t'es vachement sexy comme ça, le chambra le Scorpion en s'approchant du Poisson d'une démarche sensuelle. Il passa un bras autour de la taille de Mikael avec un sourire irrésistible et l'attira contre lui.
— Milo, si Saga te voit, il va t'arracher ce qui fait de toi un homme ! le prévint Kanon.
— Mais non ! Il sait que je plaisante… J'adore le faire râler ton frangin !
Les filles étaient restées muettes devant la quasi-nudité du gardien de la douzième maison. Elles l'avaient détaillé de la tête aux pieds, sans vergogne, appréciant en connaisseuses le spécimen qu'elles avaient sous les yeux. Mikael était assez fin, mais sa musculature parfaitement développée et admirablement dessinée laissait deviner une force peu commune. De plus son magnifique visage, ses longs cheveux bleus et ses yeux comme un coin de ciel d'été complétaient merveilleusement ce corps. Elles étaient sous le charme.
— Mon frère en encore là ?
— Oui, il dort. Tu lui veux quelque chose ?
— Non, comme on s'est téléporté, j'suis pas repassé par mon temple, c'était juste pour savoir.
— Bon je vais m'habiller avant que ces jeunes beautés ne tombent en pâmoison à force de me regarder.
L'attitude légère du Poisson ne fit que confirmer ce que les quatre Amazones avaient constaté. Les mœurs au Sanctuaire d'Athéna étaient libertines à souhait.
— Je sens que j'vais v'nir souvent ici, fit la voix de Naralys dans la tête de ces compagnes.
— Il est gay jusqu'au bout des ongles et il est casé ! rétorqua Mursia.
— Gay c'est pas gênant, casé ça m'ennuie déjà plus! fit Orlyna.
Un rictus animal se dessina sur leurs lèvres. Kayla se demandait même si elle n'allait pas goûter à quelques Chevaliers avant de s'attaquer à Kanon. Camus et Milo ne lui déplaisaient pas. Angelo n'était pas son type et Dohko lui paraissait trop sérieux. Elle observa les deux hommes un peu plus attentivement et décréta qu'ils étaient tout à fait à son goût. Camus avait une attitude fière. Quand il marchait, on aurait dit un roi. Ses manières étaient empreintes de délicatesse et d'élégance. Au premier abord, il semblait froid et distant, mais pour l'avoir vu rire aux éclats, Kayla savait que ce n'était qu'une façade qu'il entretenait pour éviter que l'on envahisse son espace vital sans son autorisation. Il y avait dans ses prunelles de glace une flamme qu'il ne laissait brûler qu'à de rares occasions.
Milo, lui, était beaucoup plus extraverti. Il se liait facilement avec les autres. Ses yeux bleus qui remontaient légèrement vers ses temps donnaient à son regard un magnétisme animal. Contrairement à Camus qui contrôlait parfaitement ses pulsions, Milo était gouverné par elles. Il était passionné dans tout ce qu'il faisait. Et quand elle détaillait leurs corps, Kayla sentait cette force qu'ils dégageaient. Une puissance physique qui n'avait rien de simulé. Elle n'avait connu que des hommes ordinaires, et la jeune femme se demandait ce qu'elle ressentirait avec de tels spécimens dans les bras.
— Je crois qu'on devrait retourner au Palais, dit Mû.
— Oui, l'heure du dîner approche, rajouta Milo.
— On vous laisse ici les filles ! fit Kanon.
— On se voit tout à l'heure, les salua Angelo d'un geste.
Après un signe de la main, elles rentrèrent dans le bâtiment pour gagner leurs appartements. Thémis les interpella.
— Je suis allée chez nous pour vous prendre quelques vêtements, leur expliqua-t-elle rapidement. Kamryl a raconté beaucoup de choses à Athéna et Shion. Ils vont certainement informer leurs Chevaliers. Le dîner risque d'être mouvementé. Soyez prudentes, je ne serais pas loin en cas de besoin.
Elle disparut aussi vite qu'elle était venue. Les quatre Amazones se regardèrent avec un sourire amusé et gagnèrent leurs chambres.
Kayla prit une douche rapide et ouvrit le sac que Thémis avait posé sur le lit. Elle en sortit son pantalon et son gilet en cuir noir, ses bottes, un t-shirt vert sans manche au col en V qui réhaussait la couleur de ses yeux et ses attributs féminins. Elle passa deux bracelets de force en cuir autour de ces poignets. Dans une petite trousse de toilette, elle trouva son maquillage qu'elle utilisa à peine, sa brosse à dents et son dentifrice, son déodorant et son parfum. Thémis était vraiment une perle, elle pensait à tout. Elle s'enveloppa d'un nuage de "Paris" d'Yves Saint Laurent, et elle glissa la Ceinture dans les passants de son pantalon.
Les jumelles avaient fait de même de leur côté. Mursia avait attaché les longs cheveux d'un bleu pastel, comme ceux de sa sœur, en une queue de cheval basse sur sa nuque alors qu'Orlyna avait tressé la sienne. Mursia était habillée en jeans de couleur bleu délavé avec un t-shirt blanc et Orlyna, un pantalon et une chemise noirs. Elles portaient les mêmes bottes noires que Kayla. Naralys laissa ses cheveux blonds libres et enfila un jeans assez étroit qui mettait ses courbes en valeur. Elle passa un top bleu électrique qui laissait son ventre à découvert et chaussa ses baskets. Elles se retrouvèrent dans le couloir et se dirigèrent vers le salon. Kayla frappa doucement à la porte et glissa la tête par l'entrebâillement. Elles étaient les dernières, tout le monde était là.
— Désolée pour le retard, s'excusa la jeune femme.
— Vous n'êtes pas en retard, fit Athéna en les invitant à entrer d'un geste gracieux.
Elles furent le point de mire de tous les regards masculins. Kayla vit une lueur de surprise dans les yeux de Milo qui se transforma en un masque prédateur irrésistible. Camus restait froid, mais elle avait vu de l'intérêt chez lui aussi. Quant à Kanon, il la dévorait des yeux avec une expression affamée qui fit fondre Kayla. Shion et Mû étaient subjugués par la beauté des jumelles et Naralys sentit les regards d'Angelo et de Dohko passer sur elle comme une caresse. Même Saga et Mikael étaient sous le charme. Belta et la Reine n'était pas en reste non plus et avaient fait l'objet de compliments de la part de tous les Chevaliers.
Les discussions allaient bon train, chacun sirotant un apéritif. Sachant Naralys intéressée par le Scorpion, Kayla tâta le terrain du côté de Camus et elle trouva ce terrain très favorable. Shion parlait avec Mursia dont les yeux brillaient de satisfaction et Mû reprit sa conversation sur la réparation des armures avec Orlyna qui semblait captivée par le sujet.
— Écoutez-moi tous, intervint Athéna, vous savez que Shion et moi avons passé l'après-midi à discuter avec la Reine Lysia, Kamryl et Belta. Il est temps que vous sachiez de quoi il a été question. Je vous demanderai, Chevaliers, de garder l'esprit ouvert.
Et la Déesse commença à raconter tout ce qu'elle avait appris de la bouche même des Amazones et de Gaïa par l'intermédiaire de Kamryl. Pendant plus d'une heure, Athéna parla. À mesure qu'elle avançait dans son récit, les visages des Chevaliers d'Or se décomposaient. Mais ce qui les mit presque en colère, c'est quand il fut question de leurs techniques de combat. Ils ne voulaient pas y croire.
— Il n'y a qu'une façon pour elles de prouver ce qu'elles disent, explosa Saga.
— Calme-toi, le retint Shion, c'est déjà fait.
— Comment ça ? sursauta Dohko.
— Belta m'a montré une des attaques que j'ai arrêtée avec mon "Cristal Wall"
— C'est cette explosion de cosmos que l'on a sentie cet après-midi ? demanda Camus.
— C'est exact.
— Et qu'elle technique a-t-elle utilisé ? questionna encore Angelo.
— Belta est née sous le signe de la Balance, déclara la Reine.
— Quoi ? s'étrangla Dohko, tu veux dire qu'elle maîtrise les mêmes attaques que moi ?
— Oui Chevalier, affirma l'Atlante.
— Et les quatre autres ? fit Mû avec un mouvement dédaigneux du menton qui vexa les quatre jeunes femmes.
— Je suis Scorpion, déclara Kayla qui sentait monter sa colère. Mursia et Orlyna sont Gémeaux et Naralis est Cancer. Et Thémis est également Balance comme Belta. Ça répond à vos questions Chevaliers ?
Ses yeux brillaient de colère contenue. Ses poings serrés tremblaient. Il émanait d'elle une aura de sauvagerie qui en surprit plus d'un et qui trouvait son écho dans celle de Milo. Un silence assourdissant s'était abattu dans le salon. Les Chevaliers d'Or et les Amazones se regardaient en chiens de faïence, un éclat farouche et agressif dans les yeux.
— Si j'ai bien compris toute l'histoire que vient de nous raconter Athéna, intervint Camus dangereusement calme et froid, vous n'avez jamais participé à une Guerre Sainte et vous nous avez appris que lorsque vous vous battez contre les Abarites, vous ne pouvez pas utiliser votre cosmos. Donc j'en conclus que vous n'avez jamais employé ces attaques en combat réel, mais uniquement à l'entraînement et sans donner la pleine puissance de vos pouvoirs pour ne pas prendre le risque de blesser gravement, voir de tuer celles avec qui vous vous entraînez.
— C'est exact, avoua Belta, mais je peux t'assurer, et Shion peut en témoigner, que nous maîtrisons parfaitement ses techniques. Même si nous n'utilisons pas toutes nos capacités pour les raisons que tu as évoquées à juste titre, nous sommes tout à fait aptes de le faire.
— Mais il y a un petit détail, poursuivit Kayla plus calme, dont personne ne vous a parlé. Cela achèvera peut-être de vous convaincre que nous sommes aussi puissantes que nous le prétendons. Nous sommes descendues aux Enfers pour aller vous chercher. Vous et Shion. Vous savez mieux que personne que ce n'est pas à la portée de n'importe qui. Alors, ne nous sous-estimez pas, Chevaliers. Et lorsque l'on vous dit que nous maîtrisons parfaitement les mêmes techniques que vous, vous pouvez nous croire sur parole.
— Vous avez atteint le huitième sens ? répéta Mikael abasourdi.
— Qu'est-ce qu'il y a de si surprenant ? intervint Naralys. Nous l'avons fait sur ordre de Gaïa parce qu'elle n'avait plus la force de vous ramener elle-même.
— Quand ta Déesse te donne un ordre, ne lui obéis-tu pas ?
Mursia s'était placée au côté de son Commandant, suivi de sa sœur. Même Thémis était entrée dans la pièce en percevant la tension qui y régnait. Elles étaient cinq Amazones à faire face à huit Chevaliers d'Or, sans oublier la Reine et Belta. Et dans les deux camps, on pouvait sentir les cosmoénergies qui gagnaient en intensité, menaçantes.
— Ça suffit avec ces enfantillages ! Si tous ces jeunes gens veulent bien faire taire leur fougue, gronda Kamryl d'une voix qui ne souffrait aucune contrariété, je vais vous parler de la Flamme Sacrée de la Vie.
C'est dans une atmosphère tendue qu'ils prirent place autour de la table. Chaque camp échangeait des regards méfiants et chargés d'animosité.
— Kayla, montre-moi ! lança brusquement Milo.
Elle jeta un œil à sa souveraine et à Athéna qui hochèrent la tête en signe d'approbation. Elle enflamma légèrement sa cosmoénergie, leva la main et au bout de son index, son ongle devint rouge écarlate et s'allongea. Le Chevalier du Scorpion observait, médusé, ce reflet de sa propre technique. Bien sûr, elle ne poursuivit pas sa démonstration et ramena son cosmos à un niveau plus bas.
— Tu devais nous parler de la Flamme Sacrée de la Vie, fit Athéna en se tournant vers l'Oracle, espérant que ce nouveau récit calmerait les esprits.
— C'est quelque chose qui est en chaque être vivant. Gaïa en a fait don à toutes les créatures qui sont sur cette Terre. Les hommes, les animaux, les insectes, les plantes… les Dieux tous panthéons confondus. Tout ce qui naît, vit et meurt afin que le cycle éternel de la vie perdure possède cette étincelle. Mais sans la Flamme Originelle, rien ne peut vivre. C'est elle qui donne leur existence à toutes les autres. Mais ce n'est pas tout. Elle a d'autres pouvoirs. Nous y avons recouru pour maintenir Aïoros, votre compagnon, dans un état de vie suspendue en 1986. Grâce à elle, nous avons stoppé son vieillissement.
— Si jamais elle devait tomber entre de mauvaises mains, poursuivit-elle, celui ou celle qui l'utiliserait pourrait détruire le monde et le recréer selon son envie… ou ne rien faire.
— Mais n'importe qui peut s'en servir ? demanda Dohko.
— Non, heureusement. Il faut être une divinité ou bien être instruit des mystères de la Flamme pour ça. Et je suis actuellement la seule avec la Reine à les connaître avec Gaïa et maintenant, Athéna. Mon successeur sera à son tour initiée le moment venu et elle transmettra ce qu'elle sait à notre prochaine souveraine.
— Tu m'avais pas dit qu't'étais dans le secret des Dieux ! lança Kayla à sa sœur.
— Il y a des choses que seule une Reine connaît, ma chérie, lui rétorqua chaleureusement Lysia.
— Et dans l'hypothèse où vous disparaîtriez avant d'avoir transmis ce savoir ? demanda Mû, ce que je ne souhaite pas bien évidemment.
— L'oracle, la Reine et la Flamme sont liées. Si nous venions à disparaître, la Flamme choisirait un nouvel Oracle.
— Et cette Flamme, commença Dohko, elle a une existence réelle, je veux dire ça ressemble vraiment à une flamme, ou c'est une métaphore pour désigner un objet.
— C'est une métaphore, Dohko. Je vais à présent vous montrer la Flamme Sacrée de la Vie.
Kamryl se leva et se dirigea vers la cheminée sur la poutre de laquelle était posée une boîte qu'elle prit et ramena à table. Elle ouvrit le petit cube en bois clair et une lueur s'en échappa. Elle plongea la main dedans et en ressortit un objet qui rayonnait d'une douce lumière dorée. Ça avait l'aspect du verre poli. La Flamme avait en réalité la forme grossière d'une feuille d'arbre. Elle n'avait pas plus de trois centimètres de long et de large et d'un demi d'épaisseur. Elle était d'un vert pâle, translucide presque jaune et la lueur semblait venir de l'intérieur. Kamryl la tint entre ses doigts et la montra à la tablée. Un silence religieux régnait.
— Alors c'est ça qui nous maintient en vie, fit Mikael qui était assis juste à côté de l'Oracle. C'est vraiment surprenant, poursuivit-il en tendant la main pour toucher la Flamme.
— Non ! hurlèrent toutes les Amazones et Kamryl bondit en arrière en un réflexe fulgurant pour son âge et refermant son poing sur l'objet en le ramenant contre son cœur.
Mikael se figea de stupeur devant une telle réaction. Les quatre Gardes Royales s'étaient levées d'un bond en renversant leurs chaises et la Reine avait la main sur sa poitrine comme si elle voulait empêcher son cœur d'en sortir.
— Par les Dieux ! murmura Kamryl, c'est ma faute, j'aurais dû vous mettre en garde avant. Nous avons évité un drame in extremis.
— C'est quoi l'problème ? s'enquit Shion alors que tout le monde reprenait sa place.
— Aucun homme ne peut toucher la Flamme sous peine de mort et c'est une mort sans espoir de retour celle-là. Seules les femmes le peuvent.
— Pourquoi ? demandèrent plusieurs voix.
— Parce que c'est nous qui donnons la vie, leur expliqua Kayla. Tout simplement.
— Gaïa a fait de nous les Gardiennes de la Flamme Sacrée de la Vie, termina Kamryl dans un murmure.
Le dîner se termina mieux qu'il n'avait débuté. Les Chevaliers et les Amazones avaient laissé leur animosité de côté. Athéna les avait informés qu'elle avait accepté la demande de la Reine et qu'elle s'engageait à protéger le Sanctuaire de Gaïa…
À suivre…
