Disclaimer : tout l'univers de Saint Seiya que vous reconnaîtrez aisément appartient à Masami Kurumada. L'auteur de cette fanfiction ne retire aucun profit de son utilisation si ce n'est le plaisir d'écrire et d'être lue.

Résumé : un Sanctuaire inconnu va se retrouver mêlé, contre son gré, aux problèmes que va rencontrer celui d'Athéna à cause d'une nouvelle menace non divine. Pour la combattre, les Chevaliers, les Spectres, les Marinas et les Guerriers Divins vont être ramenés à la vie. L'histoire se déroule après la Guerre Sainte contre Hadès.

NOTE IMPORTANTE : cette histoire a été écrite en 2007/2008. Elle n'est donc pas nouvelle. Mais lorsque je l'ai relu et que j'ai vu toutes les fautes qui m'avaient échappé, j'ai eu honte d'avoir publié un texte aussi épouvantable avec des erreurs d'école primaire. Je ne l'ai pas réécrite pour lui conserver l'esprit dans lequel je l'ai rédigé et le charme qui a plu à l'époque, mais je l'ai corrigée. Il doit certainement rester des coquilles, mais au moins, je me sens moins embarrassée de présenter ce texte. Vous y trouverez certainement de la naïveté et de la simplicité. Je n'ai pas éliminé la première version pour garder précieusement les commentaires qui m'ont tant fait plaisir.

Si vous la lisez, j'espère qu'elle vous plaira. Et si vous la relisez, peut-être apprécierez-vous de la redécouvrir. N'hésitez pas à le dire, je n'ai jamais mordu mes lecteurs. ^^

Quoi qu'il en soit, bonne lecture.


Chapitre 7

Quelque part sur l'Olympe, avril 1995

— Bien, résumons-nous.

Vêtu d'une toge d'un blanc immaculée serrée par une ceinture souple en or dont la boucle était gravée de deux éclairs, l'homme marchait de long en large. Il avait l'air d'avoir entre trente-cinq et quarante ans avec un port altier, digne d'un roi. Il se dégageait de sa personne une noblesse naturelle, un charisme puissant, presque irréel.

— Trois de ces quatre conflits ont été déclenchés par la folie des grandeurs de deux hommes, poursuivit-il. De simples mortels sont responsables de la mort de millions d'êtres humains et de valeureux guerriers. Ils se sont pris pour des Dieux. Seule la quatrième bataille peut réellement porter le nom de Guerre Sainte. C'est une situation sans précédent et cela pourrait bien remettre en cause ma neutralité dans ces conflits. Jusqu'à présent, mon rôle se cantonnait à veiller à ce que les protagonistes qui s'opposent le fassent suivant les règles de la Chevalerie, mais dans ce cas précis le facteur humain est venu fausser ces règles. Alors qu'elles sont les requêtes ?

Zeus, parce que c'était lui, regarda sa fille. Elle avait retrouvé son véritable corps et se tenait au bas du trône de son père.

— Je souhaiterais que les pertes en Chevaliers, Spectres, Marinas et Guerriers Divins soient purement et simplement effacées. Qu'on fasse comme si rien ne s'était passé.

— Zeus, mon frère, je suis d'accord avec ma nièce.

— Je déteste quand tu parles de ton urne Poséidon, maugréa Zeus avec une grimace. Ta voix résonne et c'est très désagréable ! Athéna, poursuis…

— Je souhaite que tu rendes la vie à tous les chevaliers qui sont décédés dans ces batailles. Mon Sanctuaire, Asgard, le Sanctuaire Sous-Marin et les Enfers. Je propose qu'Hadès et Poséidon retrouvent leurs royaumes respectifs et que nous puissions vivre tous les trois dans une cohabitation qui ne mette plus la Terre et les hommes en danger.

Un silence pesant accueillit cette déclaration à laquelle personne ne s'attendait. Zeus regarda les Dieux qui étaient autour de lui. Apollon, Hestia, Artémis, Déméter, Aphrodite, Héphaïstos, Héra. Aphrodite prit la parole d'une voix sensuelle.

— J'approuve Athéna. Pourquoi vouloir détruire les hommes alors que c'est tellement plus agréable de les voir s'aimer.

— Venant de toi, cette remarque ne m'étonne pas, persifla Héphaïstos.

— Oh toi l'boiteux, retourne à tes forges et fous-moi la paix ! répliqua vertement la Déesse de l'Amour.

— Comme oses-tu me parler sur ce ton à ton mari !

— Ex-mari, mon chou, ex-mari, le nargua-t-elle.

— Hé ! Oh ! La paix vous deux ! cria Zeus pour se faire entendre. Athéna, libère Poséidon. Je ramène Hadès et nous allons en discuter de vive voix.

Le père et la fille enflammèrent leur cosmos et quelques minutes plus tard les deux frères du Roi des Dieux firent leur entrée dans la salle du Conseil Divin.

— Ah ! Que c'est bon de se dégourdir les jambes ! s'exclama le Dieu des Océans dans son véritable corps absolument magnifique, en étirant ses bras comme s'il venait de se lever de son lit.

Ils avaient presque la même stature que Zeus. À tous les trois, ils incarnaient la puissance de l'Olympe.

— Qu'est-ce que j'devrais dire, j'suis mort moi, j'te rappelle !

— Non Hadès ! Tu es vivant ! éclata de rire Poséidon en lui assénant une claque dans le dos.

Zeus informa le Dieu des Enfers qui n'avait pas entendu leur conversation puisqu'il était mort et il proposa que les trois divinités concernées prennent quelques minutes pour se mettre d'accord. Après un certain temps, ils revinrent devant les autres membres du conseil. Athéna prit la parole.

— Nous avons trouvé un compromis . Nous ne nous ferons plus la guerre. Nous allons vivre en… bon voisinage. Nous signerons devant vous avec notre sang un pacte de non-agression. Celui qui rompra ce pacte s'exposera à la colère des autres Dieux et son Sanctuaire lui sera retiré.

— Fort bien, si les autres membres de cette assemblée sont d'accord… (il les regarda tous et pas un n'émit d'objection) vous pouvez sceller votre pacte.

Les trois Dieux concernés se tranchèrent le poignet du bout des doigts. Leurs sangs furent recueillis et mêlés dans une petite urne que Zeus fit apparaître et sur laquelle il apposa son sceau.

— Vos destins sont désormais étroitement liés. Ne l'oubliez pas. Hermès ?

Un jeune homme d'une vingtaine d'années, un air gouailleur sur le visage et d'une beauté époustouflante, entra dans la salle.

— Oui Seigneur Zeus ? fit-il en s'agenouillant devant son roi.

— Hermès, tu es mon messager et tu seras dorénavant mon Garde des Sceaux. Je veux que tu mettes cette urne et toutes celles qui te seront confiées à l'avenir, dans un lieu connu de toi seul.

— Bien Seigneur.

Et il disparut.

— Quant à vous, inutile de l'cuisiner pour lui faire avouer sa cachette, dit-il d'un ton lourd de sous-entendus. Bien, je vais procéder aux résurrections.


Quelques minutes plutôt entre Athéna, Poséidon et Hadès…

— Athéna, n'oublie pas qu'Arès se réincarnera bientôt, lui rappela Hadès.

— Je propose que l'on signe un pacte d'assistance mutuelle en cas d'agression, suggéra Poséidon.

— Si l'un de nous est attaqué, les deux autres viendront l'aider et cela inclut le Royaume d'Asgard. Mes chers oncles, qui aurait cru ça de nous ?

Ils s'entaillèrent le pouce droit et chacun pressa sa coupure sur celle des deux autres. Un tel pacte de sang occulte, entre des Divinités sans en informer Zeus ne s'était jamais vu. Celui qui le brisera sera détruit à tout jamais sans espoir de retour.

— Sommes-nous donc si las de nous battre pour la possession de cette planète que nous en arrivons à nous unir pour la défendre ? s'interrogea Hadès.

— Peut-être, mon frère. Mais à bien y réfléchir, qu'importe qui la domine finalement. L'essentiel est que nous puissions exister et nos royaumes avec nous. Et je pense qu'avec Zeus dans les cieux, toi dans les Enfers, Athéna à la surface et moi dans les Mers, il sera difficile à l'avenir pour quiconque de réduire les hommes en esclavage par plaisir pour la simple raison qu'il ou elle en a le pouvoir.

— Arès ne va pas aimer ça, murmura Athéna…

— C'est vrai qu'il est mon plus gros fournisseur, soupira Hadès, mais quand il est là mes Spectres ont tellement d'boulot qu'ils sont obligés de l'bâcler sinon les morts s'promèneraient sur terre au milieu des vivants !

Zeus venait d'exaucer le souhait de sa fille. Les Chevaliers d'Athéna, les Guerriers Divins d'Asgard, les Généraux de Poséidon et les Spectres d'Hadès venaient d'être ramenés à la vie.

— J'viens d'leur expliquer la situation, mais ils doivent être encore sous le choc. Poséidon, Athéna, vous récupérez les corps de vos réincarnations. Hadès, tu gardes ta véritable enveloppe. Tu laisses tranquille le Chevalier Andromède, il est à Athéna. Que chacun de vous retourne dans son Sanctuaire et n'oublie pas le pacte qu'il a signé de son sang. Que vos combattants profitent de cette nouvelle vie qui leur est offerte. Qui sait combien de temps la Paix va durer…

Tous avaient parfaitement compris l'allusion.

— Allez ! Allez ! Ne traînez pas ! les houspilla Zeus. Pendant qu'on discutait, plusieurs années se sont écoulées sur Terre.

— Plusieurs années ! s'étrangla Hadès. Mais les morts… comment… où sont-ils…

— T'inquiète pas. Pendant ton absence, Perséphone a évité l'effondrement de ton Royaume et j'ai fait appel à… comment déjà… ah oui, des intérimaires. J'ai d'mandé à quelques-uns d'mes enfants de s'occuper de ça. Ils se sont chargés des jugements et d'la répartition des âmes dans les différentes prisons. C'est peut-être pas tout à fait c'que tes Spectres et toi auriez fait, mais vous pourrez toujours remettre de l'ordre. Aller ! Filez maintenant !

Puis, se ravisant, il appela sa fille.

— Je suis désolé, j'ai pas retrouvé tes Chevaliers d'Or.

— Quoi ? fit-elle en ouvrant de grands yeux.

— Je ne les ai pas trouvés, je ne sais pas où ils sont. J'ai cherché dans tous les lieux que j'connais où ils auraient pu être envoyés, rien du tout.

— C'est possible qu'ils soient dans un endroit dont tu ignores l'existence ?

— Je suis un Dieu puissant, mais pas omniscient. S'ils sont dans une dimension, un sanctuaire, un enfer ou un paradis que je ne connais pas, il est normal que je ne puisse pas les retrouver.

— C'est possible ?

— C'est à envisager. Mais il se peut aussi que leurs corps et leurs âmes aient purement et simplement été anéantis définitivement dans l'explosion du Mur des Lamentations. Rejoins tes Chevaliers, ils vont avoir besoin de toi…

Sans qu'elle comprenne pourquoi, quelque chose l'empêcha de dire à son père que deux de ses Chevaliers étaient réapparus. Elle sentit de façon instinctive qu'elle devait garder ce secret pour elle encore un peu…


Sanctuaire d'Odin, Royaume d'Asgard…

Les gardes complètement éberlués avaient fait prévenir la princesse Hilda de Polaris, Grande Prêtresse d'Odin du Royaume d'Asgard. Sur l'esplanade, surplombée par la gigantesque statue du Dieu et balayée par le blizzard, huit corps venaient d'apparaître comme par magie. Hilda n'étant pas une déesse, mais seulement la représentante d'Odin sur la Terre, elle n'était pas au courant de la décision qui venait d'être prise sur l'Olympe. Lorsqu'elle arriva sur les lieux, suivit de sa sœur Freya, elle tomba à genoux, en larmes, incapable de se retenir à la vue des huit Guerriers Divins d'Odin. Ils se tenaient là, devant elle, un genou à terre. Écrasée par l'émotion, elle perdit connaissance. Freya courut vers elle. Siegfried de Dubhe, Guerrier Divin d'Alpha, se précipita vers la Princesse et la prit aussitôt dans ses bras pour la ramener à l'intérieur du palais, suivit par les autres guerriers.

Hilda reprit connaissance dans les bras du Guerrier et le regardait, ne pouvant en croire ses yeux. Il était aussi jeune et beau que dans ces souvenirs alors qu'elle, elle avait vieilli de neuf ans. Réalisant cela, elle se mit à pleurer. Freya lui passa une couverture sur les épaules et un domestique apporta du thé. Elle se sentit revigorée par la boisson chaude et leva enfin les yeux vers les Guerriers Divins.

— Mais comment…, commença-t-elle dans un murmure, incapable d'en dire plus.

— Zeus, expliqua Siegfried.

Et il lui raconta ce que le roi des Dieux leur avait dit juste avant qu'ils ne se retrouvent aux pieds de la statue d'Odin. Freya regarda Hagen et lui sourit. Elle aussi avait vieilli. Hagen avait devant lui une jeune femme d'une stupéfiante beauté et il avait du mal à en détacher ses yeux. Les Guerriers Divins se débarrassèrent de leurs armures. Ils étaient chez eux maintenant et la Paix régnait. Avec un peu de chance, ils n'auraient plus jamais à les porter. La princesse Hilda ordonna qu'on serve le dîner dans la grande salle de réception. Ce miracle méritait bien ça. Siegfried l'observait à la dérobée. Elle n'avait que seize ans la dernière fois qu'il l'avait vu et il était amoureux d'elle depuis toujours. Aujourd'hui, lui avait toujours dix-neuf ans. Il se demandait comment une femme comme elle pourrait s'intéresser à lui. À l'époque il sentait qu'elle éprouvait des sentiments à son égard, mais aujourd'hui…

La soirée se passa tranquillement, la joie des retrouvailles avait réchauffé le palais mieux que les feux de toutes les cheminées. Les jumeaux Syd de Mizar Guerrier Divin de Zeta et son frère Bud d'Alcor Guerrier Divin de Zeta Prime passèrent leur soirée ensemble à discuter. Les autres combattants tentèrent d'établir les bases d'une nouvelle fraternité, après tout c'est ce que Zeus leur avait demandé : "Apprenez à vous connaître et profitez de cette nouvelle vie qui vous est offerte. Tirez les leçons des erreurs du passé." Cette soirée fut la première d'une longue série qui allait leur permettre de créer des liens d'amitié et de fraternité qui n'existaient pas avant.


Saint-Tropez, villa de Julian Solo.

Sorrento servit deux tasses de café et en apporta une à Julian qui le remercia d'un sourire. Assis derrière son bureau, le patron des entreprises Solo regardait les derniers chiffres de sa société sur son ordinateur.

— À croire qu'être les réincarnations officielles du Dieu Poséidon depuis de nombreuses générations a une influence positive sur ma société, déclara Julian satisfait de ce qu'il constatait sur son écran. Aussi loin que remontent nos archives, on a toujours fait des bénéfices.

— Avoir un Dieu dans ses relations ça peut toujours servir, plaisanta Sorrento en avalant une gorgée du breuvage chaud.

— Que dirais-tu d'un p'tit voyage autour du monde ? J'ai envie d'bouger.

— C'est toi l'patron.

Sorrento de Sirène était le seul Général des Marinas à avoir survécu avec Thétis, la sirène, à la bataille du Sanctuaire Sous-Marin. Après son combat contre Shun, le chevalier d'Andromède, il avait commencé à douter du bien-fondé de cette bataille. Et c'est après avoir entendu les aveux du Dragon des Mers, Général en chef des Marinas qui n'était autre que Kanon, frère jumeau de Saga, Chevalier d'Or des Gémeaux, qu'il avait refusé de combattre davantage. Et lorsque Athéna avait à nouveau enfermé Poséidon dans une urne, il était resté auprès de Julian Solo avec Thétis. Il était plongé dans ses souvenirs lorsqu'il sentit une cosmoénergie d'une formidable puissance prendre possession de son ami. Julian se figea un instant puis sembla revenir à la vie. Il posa les yeux sur son général avec un sourire bienveillant.

— Sorrento, tu as pris un coup de vieux !

Le Marinas tomba à genoux devant l'Empereur des Sept Mers. Le cœur battant il n'osait y croire. Comment cela était-il possible ? Une nouvelle bataille allait commencer ?

— N'ais crainte, la Paix n'est pas menacée. Appelle Thétis. J'ai un Sanctuaire à reconstruire et vous m'accompagnez. Les autres Généraux viennent d'être ressuscités par Zeus. La croisière autour du monde, ce s'ra pour plus tard…


Sanctuaire d'Hadès.

Le Dieu du Royaume des Morts venait de faire son apparition devant Pandore, restée dans les parties encore habitables de Giudecca. La jeune femme pâlie, si tant est que ce fût encore possible, son teint étant déjà d'un naturel livide. Elle tomba à genoux.

— Relève-toi, Pandore.

— Seigneur Hadès, mais comment…

— Convoque Eaque, Minos et Radamanthe. Je dois les voir d'urgence.

Encore sous le choc, elle ne réalisa pas de suite ce que le maître des lieux venait de lui dire. Elle obéit sans discuter. C'est quand elle vit apparaître et s'agenouiller les trois juges des Enfers simplement vêtus de jeans et de chemises qu'elle se dit que quelque chose n'allait pas. Ils étaient censés être morts, pourtant ils se tenaient là, sous ses yeux. Elle posa un regard interrogateur sur Hadès.

— Zeus a ressuscité tout le monde. Je t'expliquerai plus tard. Vous trois, vous savez c'que mon frère a dit alors vous allez obéir. Mais avant je veux qu'vous remettiez de l'ordre dans ce foutoir. Mes nièces et mes neveux sont bien gentils d'avoir assuré le job en notre absence, mais c'est le vrai bordel ! Ensuite vous formerez des Spectres qui pourront vous remplacer quand vous s'rez en vacances en train de profiter d'la vie comme vous l'a dit mon frère. Malheureusement pour nous, ici on peut pas s'permettre de s'la couler douce comme les Marinas ou les Chevaliers. Aller ! Au boulot !


Sanctuaire d'Athéna

Dans les arènes inondées de soleil, Athéna venait de rejoindre tous les Chevaliers de Bronze et d'Argent. Ils avaient tous entendu la voix de Zeus et ils s'étaient agenouillés devant la Déesse. Elle sentait, non, elle savait, que ceux qui l'avaient combattu se repentaient sincèrement comme Argol, Capella ou Misty. Malgré l'espoir qu'elle entretenait, pas un seul éclat doré ne fut visible. Elle poussa un soupir de déception puis enflamma son cosmos et les enveloppa de son Amour et de sa bonté.

Chevaliers, fit-elle en s'adressant à eux par télépathie, les Dieux vous offrent une nouvelle vie. Ne commettez pas les mêmes erreurs que par le passé et profitez de ce cadeau.

À leur tour, ils augmentèrent leur cosmos et le joignirent à celui d'Athéna. Elle avait repris le contrôle de sa Chevalerie pour préserver la Terre et les Hommes. Seul bémol, il manquait treize hommes auxquels elle ne pouvait s'empêcher de penser. C'était une obsession et cela lui broyait le cœur à chaque instant. Soudain, elle reçut une onde de sérénité qui la traversa et il lui sembla qu'elle était moins triste. Elle savait qu'elle avait déjà ressenti cette présence quand elle était revenue des Enfers avec les Chevaliers Divins, mais elle n'arrivait toujours pas à l'identifier. Elle repartit pour le Palais en compagnie de Shion qui ne l'avait pas quitté des yeux et qui avait perçu son trouble. Les Chevaliers de Bronze et d'Argent regagnèrent leurs logements rénovés après s'être laissé aller à la joie des retrouvailles.

— Mais pourquoi ne reviennent-ils pas ? gémit Athéna, marchant de long en large dans le bureau du Grand Pope.

Elle avait dû se poser la question des milliers de fois. Shion l'observait, d'un air navré. Elle l'avait mis au courant de son escapade sur l'Olympe sans trop entrer dans les détails et de l'aveu de Zeus sur son incapacité à les localiser. Il avait beau retourner tout ça dans sa tête, il ne trouvait aucune explication logique et encore moins quand on savait que les armures d'or n'étaient toujours pas revenues.

— J'ai bien une hypothèse, mais elle est vraiment tirée par les ch'veux.

— J't'écoute Shion, je suis prête à tout entendre pour trouver un début d'explication.

— Eh bien peut-être sont-ils entre les mains d'une divinité qui n'veut pas les rendre. Elle a vu qui ils sont, c'qu'ils sont capables de faire et elle a décidé d'les garder pour elle en leur démontrant qu'il y a d'autres Dieux dignes d'être servis par des hommes comme eux.

— Ton hypothèse remet en cause leur dévouement à mon égard. Ils m'auraient délibérément tourné le dos, trahi au profit d'un autre Dieu ?

— J't'ai dit qu'c'était tiré par les ch'veux, même moi j'y crois pas une seule seconde, mais c'est une hypothèse qu'y faut pas écarter. Le monde dans lequel on évolue n'obéit pas aux mêmes règles que le monde des Hommes. On a à faire à des Divinités capricieuses, égoïstes, lunatiques, ambitieuses j'en passe et des meilleurs. Tu l'sais mieux que moi Athéna. Alors y faut pas chercher d'logique dans des attitudes qui n'en ont aucune.

— Je pourrais me vexer de ces paroles Shion, ironisa-t-elle avec un sourire en coin à son Pope.

— Certes, mais tu sais qu'j'ai raison… concernant les Dieux.

Ils se regardèrent et rirent doucement. Depuis qu'il était revenu et que la Déesse ou plutôt Saori lui donnait des cours d'informatique, une profonde complicité s'était développée entre eux, ce qui leur permettait de vraiment tout se dire sans se mettre de gants et sans craindre la réaction de l'autre. Shion appréciait ça et il savait qu'Athéna aussi.

— Tu n'imagines pas combien j'ai envie de les revoir. J'ai encore devant les yeux le visage de Saga quand je lui ai remis la dague en or et qu'il m'a transpercé la gorge. Il y avait un tel désespoir dans ses yeux, une telle douleur que j'aimerais pouvoir l'apaiser en lui disant que je suis là et que je vais bien, que grâce à lui et aux autres, Seiya et ses compagnons ont pu m'apporter mon armure, qu'il a fait ce qu'il fallait, quand il le fallait et qu'il n'a rien à se reprocher.

Elle avait terminé sa phrase en sanglotant. Shion la prit dans ses bras et la berça comme une petite fille. L'émotion de sa Déesse lui serrait la gorge et il ne savait pas quoi faire pour la soulager. Il lui fit part de son idée de chercher dans les archives du Sanctuaire un indice qui pourrait peut-être les éclairer sur la situation, mais il doutait trouver quoique se soit.

— Shion, t'as pas senti une présence tout à l'heure dans les arènes, lui demanda-t-elle de but en blanc, en essuyant ses larmes du revers de la main.

— Si, j'voulais t'en parler. C'est cette présence que j'ressentais avant de… ressusciter. La même puissance, la même douceur…

— Je pensais aux Chevaliers d'Or et je me suis sentie soulagé de ma tristesse.

— Moi aussi.

— Je sais que j'connais ce cosmos, mais j'arrive pas à mettre le doigt dessus et ça commence à me taper sur les nerfs.

— Patience, je suis sûr que nous saurons tout en temps voulu. Que les Ors nous soient rendus ou pas, nous aurons une explication…

À suivre…