Il "voyait" le lac qui luisait d'un qi doux et délicat. Des myriades d'étoiles de qi nageaient dedans comme une voie lactée d'énergie et des nuées d'insectes luisaient comme des ver-luisants à la tombée du jour.
Le tout était magnifique. Même les lotus luisaient doucement de qi, suffisamment pour que Boya les voit correctement ainsi que leur fragrance qui s'élevait doucement de leur corole comme autant de petits nuages de vapeurs pour finir par se mêler et se rependre sur toute la Maison avec délicatesse.
"- La vue est bien plus belle ici que dans mes appartements." Confirma Seimei sans quitter Boya des yeux.
"- Si vos appartements ne vous conviennent pas, vous pouvez toujours aller prendre une chambre à l'auberge la plus proche." Grinça Mi Chong, acide.
Seimei leva les mains.
"- Non, non, je suis très bien où je suis !" Et puis il était habitué à ses appartements depuis le temps. Il n'en aurait changé pour rien au monde.
La jeune démone renifla avec hauteur pour le toiser sans pitié.
Ha ces hommes qui se croyaient plus malin que les autres ! Ils méritaient des gifles à force. Ou une fessé. Le problème de Seimei était qu'il aurait adoré ça. Chacun ses perversions après tout.
"- Boya, Je vous faire faire le tour, si vous voulez." Proposa Sha ShengShi.
Les doigts de Boya se crispèrent désespérément sur le bras de Seimei. Il ne pouvait le lâcher. Il ne voulait pas le lâcher. Pas tout de suite.
"- Je ne te lâche pas, Boya." Rassura le vieux maître en l'accompagnant.
Il avait repassé un bras autour de ses épaules pour le soutenir davantage. Il était facile d'oublier que Boya était fragile. Surtout dans la frénésie de cette arrivée trop rapide noyée de trop d'informations.
Le petit groupe resta silencieux pendant que Sha ShengShi faisait visiter à Boya son nouveau royaume personnel. Les appartements y étaient d'un luxe décadent que Boya n'avait jamais connu, pas même au palais. Il n'avait jamais vu de plomberie interne qui amenait l'eau déjà chaude et évacuait l'eau sale juste en tirant sur un cordon. L'installation sanitaire, crée avec des talismans pour évacuer les déchets directement dans les fosses à purin de la Maison le laissèrent tout aussi perplexe. Et il ne parlait même pas du sol qui se réchauffa de lui-même sous ses pieds lorsqu'il se plaignit en plaisantant qu'il allait se congeler les orteils qui lui restaient. Mais ça, ce n'était pas un travail de talisman ou de plomberie. C'était la Maison elle-même qui répondait à ses désirs pour faire plaisir à son maître qui voulait que tout aille pour le mieux pour leur nouveau locataire. Contrairement à bien des visiteurs, celui-là était respectueux. La Maison appréciait la chose. En plus, il la trouvait belle. Forcément, la Maison ne pouvait qu'être charmé par ce jeune homme.
Expliquer ce détail à Boya n'était pas urgent. Même s'il avait compris que la Maison était un démon, Il n'aurait sans doute pas très bien vécut d'apprendre à quelle point elle était sentiente.
Sha ShengShi s'écarta soudain avec un "tadaaaa" sonore après avoir poussé deux grandes portes qui ouvraient sur une petite salle de réception cosy. Il n'y avait aucun meuble à part l'estrade sur laquelle avait été posé une table basse et une impressionnante quantité de coussins.
"- Il y a des casiers pour des rouleaux sur le mur à gauche. Et derrière ce mur, c'est la chambre. Ha ! Et vous devriez poser une main sur le mur et faire comme si c'était votre encre si pratique."
Boya eut un sombre soupçon qui révéla juste. Il y avait bien de son encre sur les murs par petites touches.
"- Le Seigneur Anbei à fait peindre tous les murs avec votre encre pour que vous puissiez retrouver facilement votre chemin."
Boya pinça les lèvres. Autant d'effort pour s'accommoder de son handicap ? Ce n'était pas normal. Qu'est-ce que Anbei lui voulait vraiment ? On ne faisait pas autant d'efforts gratuitement. Pas pour quelqu'un comme lui.
S'il n'avait pas eu la main posée sur le bras de Seimei, il aurait paniqué à nouveau. Il serra sa main libre sur son épée attachée dans son dos.
"- Pourquoi toute cette générosité ?"
Sha ShengShi haussa les épaules mais ce fut Xie Weizhe qui répondit.
"- Aucune idée. J'imagine qu'il voit quelque chose d'intéressant en toi. Je peux le comprendre. Voir un Chasseur cruel et sans pitié se mettre à épargner des démons et les aider à quelque chose de fascinant. Ouai, on est tous au courant pour le lapin. Et le bébé dieu en couche culotte."
Boya rougit affreusement. Il n'avait pas réfléchit aux répercutions de ses actes ici. Il avait juste fait ce qui était nécessaire sur le moment.
"- Est-ce que j'ai tout visité ?"
"- Quoi ? tu trouves que tes appartements sont trop petits ?"
Boya tendit la main pour donner une tape sur le bras de Xie Weizhe qui s'enfuit en riant, moqueur.
"- Insolent !"
"- Mais il a raison, Boya. Et non c'est pas tout."
Cette fois, Boya laissa échapper un coassement entre l'outrage, le scandale et la consternation. Vraiment ? Il en restait encore ?
"- Il y a quoi ?"
"- Une ligne d'archerie rien que pour toi. Et il y a un petit quai qui descends de ta terrasse dans le lac. Tu peux y nager autant que tu veux. En plus, cette partie du lac est aveugle. Il n'y a que tes appartements qui donnent dessus." Et ceux du Seigneur Anbei.
Mais c'était un détail de plus que Boya n'avait pas besoin de savoir. Comme il n'était pas nécessaire qu'il réalise que l'appartement qu'il allait occuper était celui construit par la Maison pour l'éventuelle Anbei Furen qui s'installerait un jour ici. Peut-être. Mais puisqu'il fallait installer Boya au calme, la Maison avait imposé cet appartement-là. QingMing avait approuvé. Il n'avait surtout pas eut son mot à dire.
Boya était de plus en plus suspicieux. C'était louche. Beaucoup trop.
Il était évident que le Seigneur Anbei attendait quelque chose en échange de sa générosité. La question serait de savoir quoi.
"- Il faudra que je remercie le Seigneur Anbei de cette étrange générosité."
"- Le Seigneur Anbei est généreux avec qui il souhaite et comme il le souhaite. Et je crois qu'il fait un concours avec Zhong Xing." Avoua Mi Chong.
"- Un concours ?"
"- Oui, pour savoir qui a la plus grosse et la plus poilue."
"- MICHONG !"
"- SHIJIE !"
"- MI-JIE !"
les protestations fusèrent, horrifiées avant que la jeune démone n'éclate de rire, follement amusée par l'outrage des quatre males autour d'elle.
"- Allons, ne faites pas vos mijaurées. Zhong Xing n'a pas été capable d'accorder assez d'attention à Boya-shidi et ça lui est retombé sur le nez. Avec son esprit de compétition tordu, il était évident que QingMing voudrait faire mieux que Zhong Xing."
Seimei était écarlate et marmottait dans sa barbe. Enfin ! Certaines choses ne se disaient pas et encore moins de cette manière. Quand bien même elles seraient peut-être vraies.
"- Mi Chong. C'est quand même très outrageant de dire ça comme ça."
"- Parce que quand vous le dites, vous, c'est mieux ?"
"- Je ne suis pas une…"
"- Faites très attention à ce que vous allez dire, Seimei Daren. J'ai un pouvoir que n'aura jamais le Seigneur Anbei ici : Je dirige les cuisines."
Les protestations du Maître du yin yang se terminèrent en grommèlements indistincts mais clairement mécontent jusqu'à ce qu'il se mette à bouder.
"- Zhong Xing Zongzhu réagit pareil lorsque Fangyue le gronde."
"- Je ne suis pas la compagne du Seigneur Anbei si c'est votre question, Boya Daren." Sourit encore la jeune démone avec cette fois de l'acier dans la voix.
Boya ne dit rien de plus. Il prenait le reproche cinglant pour ce qu'il était. Il n'était pas assez fou pour oser creuser là où il ne fallait pas.
"- Maintenant que vous êtes chez vous, nous allons vous laisser vous installer."
MiChong attacha une petite clochette à la ceinture de Boya.
"- Concentrez votre qi dedans et faites la sonner si vous avez besoin de Sha-shidi. Il est logé très proche." Dans les appartements de serviteurs attenants en fait. Encore quelque chose que Boya n'avait pas besoin de savoir non plus. La Maison l'avait installé là lorsque QingMing l'avait ramené. La Maison avait une vision très personnelle des gens de son maître et de leur usage pour le meilleur.
Boya prit le petit grelot entre ses doigts. Il concentra son qi dessus et le secoua doucement. Le doux son cristallin était à peine perceptible pour lui mais Sha ShengShi hocha la tête.
"- Ça fonctionne."
"- Je loge dans les baraquements des gardes à la sortie du Domaine Intérieur." Ajoute Xie Weizhe. "Si tu as besoin d'un guide ou simplement de quelqu'un pour t'entrainer, tu peux me faire demander. Je viendrais dès que possible." Il avait des devoirs qu'il ne pourrait pas forcement reporter en permanence.
"- Quant à moi, je vais m'installer dans le salon pour quelques jours." Décida Seimei.
Il sentit les épaules de Boya se dénouer immédiatement. L'idée d'être seul lui était encore intolérable. Elle le resterait encore longtemps.
"- Je vous fais porter un lit de camp." Proposa Mi Chong, toujours pragmatique. "Et le coffre avec vos vêtements."
Boya s'était écroulé comme une masse sur la pile de coussins dans la chambre.
le lit était bizarre. Ce n'était pas un lit tel qu'il les connaissait mais une énorme masse moelleuse et duveteuse, affreusement confortable. C'était un peu décadent d'avoir quelque chose d'aussi agréable pour dormir. Tellement que Boya avait commencé à piquer du nez dès que sa tête avait touché un coussin.
Quelqu'un s'assit sur le bord du lit pour lui retirer ses bottes puis le couvrir d'une couverture. Boya attrapa au hasard ce qu'il put de celui qui l'avait bordé. Ses doigts se refermèrent sur de la fourrure avant que des doigts se glissent dans les siens.
"- Dormez Boya. Vous êtes en sécurité."
"- Seimei ?"
La voix de Boya était déjà pâteuse de sommeil.
"- Dormez. Vous êtes ici pour vous reposer avant d'apprendre encore et de progresser toujours. Dormez. Je vais prendre soin de vous."
"- Mmm… Merci, Seimei."
Le sommeil engloutit complètement Boya qui s'était roulé en boule sous sa couverture bien chaude en fourrure de renard blanc.
Seimei repoussa sa natte dans son dos pour éviter qu'elle ne tombe sur Boya lorsqu'il se pencha pour effleurer sa joue du bout des doigts.
"- Dors mon bel oiseau, dors… Nous aurons tout le temps du monde tous les deux plus tard."
A la porte, Mi Chong l'attendait avec une couverture sur les bras.
"- Vous êtes sûr que vous voulez dormir là ?"
"- Il a besoin de moi."
"- Comme vous voulez." Elle n'allait pas tenter de se mettre en travers.
Seimei se changea pour dormir quelques heures puis profita d'avoir besoin de peu de sommeil pour travailler un peu sur son courrier qu'il avait quelque peu négligé ces derniers temps. Heureusement, ses correspondants savaient qu'il lui était parfois impossible de répondre pendant des jours, des semaines, voire des mois.
Au lever du soleil, c'est Sha ShengShi qui apporta un plateau pour le petit déjeuner. Il était couverts des mets préférés de Boya avec un talisman de stase dessus. Boya pouvait dormir autant qu'il en avait besoin, son petit déjeuner l'attendrait chaud et moelleux autant que nécessaire.
Seimei dévora son propre déjeuner avec satisfaction. Il aimait la nourriture du yin yang mais celle du Domaine avait une saveur à nulle autre pareille.
Un petit soupir de plaisir lui échappa lorsqu'il reposa sa tasse de thé vide puis son bol de viande et de légumes maintenant nettoyé du moindre grain de riz.
"- Je n'avais pas mangé quelque chose d'aussi délicieux depuis bien longtemps."
"- Vous n'étiez pas revenu ici depuis trop longtemps surtout. Je ne crois pas me souvenir que vous soyez resté aussi longtemps au yin yang sans revenir."
"- A part lors de sa construction, en effet." Soupira Seimei.
Il était jeune à l'époque. Ou tout au moins, plus jeune. On ne lui aurait toujours pas donné quarante ans. C'était une autre époque. Une époque de challenges et de découvertes, d'aventures et de dangers. Maintenant, le monde avait été bien trop exploré par les humains aussi bien que par les démons. Les deux mondes même.
Seimei s'ennuyait de ces temps passés où le danger était partout et les découvertes innombrables. Il était jeune alors. Il ne l'était plus depuis bien longtemps.
Pourtant, pourtant, il se retrouvait à désirer à nouveau, à espérer encore.
Il y avait si longtemps que simplement avoir envie lui était passé.
La vie telle qu'il la connaissait ne lui apportait plus vraiment grand-chose. Les gens comme lui n'étaient pas fait pour vivre aussi longtemps. Pas dans la solitude en tout cas. Ho, il avait bien ses shishen, mais ce n'était pas la même chose.
Le temps ne s'arrêtait pour personne. S'il voulait ne pas se laisser déborder, il fallait qu'il reprenne sa course en avant avec lui. Il avait passé trop de temps à faire ce pas de côté qui l'isolait et le protégeait tout à la fois.
Il était temps que Seimei accepte qu'il pouvait désirer à nouveau.
"- Seimei ?"
Le sourire du vieux maître monta jusqu'à ses yeux, ce qu'ils ne faisaient que rarement
"- Vous êtes réveillés, Boya ?"
"- Mmm. Mais je crois que j'ai besoin d'aide."
La voix était irrité et un peu dépitée.
Lorsque Seimei le rejoint avec Sha ShengShi, Boya s'était si bien entortillé dans sa couverture qu'il n'arrivait plus à s'en sortir. Pas alors qu'il ne pouvait voir le bord du lit pas plus que ce que faisait la couverture.
"- Est-ce que j'ai envie de savoir comment vous avez fait ?"
"- Probablement pas. Mais j'apprécierai de l'aide pour m'en sortir."
C'est Sha ShengShi qui aida Boya à se décoincer. Seimei observait la scène avec amusement de derrière son éventail.
"- Vous sentez-vous mieux, Boya Daren ?"
"- Juste Boya." Rappela le jeune homme en aboyant presque d'irritation.
"- Tu râles, tu vas mieux."
"- HE !"
C'était pourtant la stricte vérité après tout.
Boya se sortit du lit, ronchon. Il resta assit sur le bord quelques instant, le temps de timidement envoyer un peu de qi vers les murs pour que les dessins fait dessus à son attention luisent assez pour que Boya puisse se repérer sans se brûler les rétines à cause du qi ambiant. C'était un travail difficile et tout en nuance que de parvenir à flirter avec la limite entre le trop et le pas assez quand il tentait d'avoir une vague idée des endroits où il était. C'était déjà compliqué au temple. Dans un endroit comme un domaine démoniaque, il ne pouvait que s'aveugler encore à la moindre erreur à cause du qi démoniaque qui imprégnait tout. Même Seimei était imprégné de qi démoniaque ce matin.
Boya grimaça. Il avait fait des progrès, mais c'était une sensation qui le mettait toujours mal à l'aise. C'était comme caresser un chien à rebrousse-poil. Ou griffer une poêle ou une ardoise avec un bout de métal. Ça vous agaçait les dents et vous donnait envie de vous défoncer les tympans avec un tison brulant.
Deux nouveaux démons entrèrent en silence dans la chambre.
"- Votre bain…"
"- …est prêt."
Boya haussa un sourcil. Des démons jumeaux ?
"- Ha ! Ce sont des shishen du Seigneur Anbei." Expliqua Sha ShengShi avec un enthousiasme de sale gosse.
Boya réalisait lentement qu'il devait être très jeune finalement. S'il se rappelait quelque peu de son apparence, il lui aurait donné à peine vingt ans s'il avait été humain.
"- … Le Seigneur Anbei s'occupe un peu trop de mon cas à mon gout." Marmotta doucement Boya, un peu mal à l'aise quand même.
"- Le Seigneur Anbei…"
"- …S'occupe toujours au mieux de…"
"- ….Ses visiteurs." Insistèrent les démon jumeaux.
"- La Multitude est une seule entité partagée entre plusieurs corps." Tenta d'expliquer Sha ShengShi.
"- C'est plus…"
"- …Compliqué que.."
"- …Ca." Le reprirent gentiment les deux unités. "Nous avons notre…"
"- …Indépendance et notre unicité tout…"
"- …En étant membres d'un…"
"- …esprit collectif."
Boya resta bête un instant.
"- Hein ?"
"- Comme une ruche, Boya." Tenta de simplifier Seimei. "Il y a une Unité Primaire et ses satellites, comme il y a une reine et des ouvrières dans une ruche. A la différence que si un corps de la multitude est détruit, ni ses expériences ni sa conscience ne sont perdu. Ils peuvent être retenu par le reste de la colonie et propulsé dans un autre corps créé au besoin."
"- Ho… Et combien êtes-vous ? Enfin… Si on peut dire ça ?" S'ils étaient un mais plein ? C'était compliqué.
"- Notre colonie est grande…."
"- ….Le Seigneur Anbei est…"
"- ….Fort. il nous a nourrit…"
"- ….Assez au fils des siècles pour…"
"- ….Que la colonie ait atteint…"
"- …la centaine de membres…"
"- ….Pour une colonie c'est…."
"- …Enorme. Suffisamment pour que…"
"- …Nous ayons pu nous scinder et fonder…"
"- ….D'autres colonies filles. Vous ne…"
"- ….Semblez pas avoir de mal à…"
"- ….Suivre nos paroles pourtant…"
"- …Les humains sont souvent…"
"- ….Déstabilisés par notre…"
"- …voix."
Boya battit des paupières une seconde.
"- Excusez-moi. Je ne voulais pas vous manquer de respect ni vous insulter mais… Enfin… Je ne vous vois pas parler. Je n'entends finalement qu'une seule voix parler. Vous avez tous la même signature sous ma "vision" alors… Pour moi je vous perçois comme un."
Seimei eut un sourire en coin. Boya ne pouvait savoir qu'il venait de flatter la Multitude comme rarement en les reconnaissant comme une seule entité malgré leur multiplicité.
"- Nous sommes honorés…"
"- …Par vos paroles Boya…"
"- ….Daren. Que pouvons-nous…."
"- …Faire pour vous ? Nous sommes…"
"- …A votre service."
"- Ha… Je n'ai pas vraiment besoin de quoi que ce soit." A part de la nourriture mais avant tout, il allait devoir se faire propre.
"- Laissez nous vous…"
"- …Aider à vous habiller et vous…"
"- Coiffer. Seimei, Sha sheng…"
"- Shi vous attendrez…"
"- …Dehors."
Avant de pouvoir protester, Boya se retrouva fermement mais gentiment poussé vers les bains où les deux unités de la Multitude le sortirent de ses robes de nuits pour l'installer dans le bassin d'eau chaude. Boya coassa un peu d'outrage qu'on l'aide à se laver. Et protesta fermement lorsqu'on le massa avec une crème à l'odeur délicate comme s'il était une jeune fille.
"- L'eau est très…"
"- …Minérale, Boya…"
"- …Daren."
Le cultivateur râla encore un peu pour le principe mais se laissa faire. Il ne savait pas si c'était parce que leur qi était séparé entre tous ses corps, mais le contact de la Multitude ne le hérissait pas à cause de son qi démoniaque. Il était doux, comme étouffé, lointain presque.
Lorsqu'il sortit de la salle de bain, Seimei pinça les lèvres devant sa mise.
.
La Multitude l'avait habillé avec des robes intérieures noires, puis grises bordées de noir, noires bordées d'or puis une sur-robe blanche au large col bordé de fourrure. Les manches de la robe extérieure était décorées de larges crevées fermées par des liens de soie noire qui laissait voir la robe en dessous. La multitude lui avait aussi mis des mitaines de soie noire, une double ceinture pour que Boya puisse y attacher son dizi et son épée.
La multitude le fit s'asseoir pour lui enfiler des chaussons d'intérieur noir.
Sha ShengShi ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais un regard noir de Seimei le fit taire. Boya n'avait pas besoin de savoir qu'il était habillé de robes suffisamment riches ou presque pour payer ses dettes. La soie était un mélange de soie d'araignée-démon et de soie pure obtenue après avoir laissé les chenilles naitre de leur cocon. Contrairement à la plus part des soies, elle n'était pas tintée de douleur et de ressentiment mais de la joie d'être libre. La soie des ceintures était en soie de lotus moirée directement dans le tissage.
Le Seigneur Anbei avait affreusement gâté le chasseur.
Et si le bandeau sur les yeux de l'aveugle était rouge écarlate, la tache de couleur qu'il apportait n'en créait qu'un contraste plus impressionnant encore.
La Multitude avait attaché les cheveux encore un peu trop courts de Boya avec un petit guan en argent emailé de blanc qui finissait de donner une dignité et un statut d'apparence au chasseur qui aurait fait ployer le genoux à beaucoup sur le Domaine sans savoir qui il était.
Les deux broderies en forme de renard à neuf queues léopardé de chaque côté du large col de la robe extérieure en rajoutait une couche.
Le Seigneur Anbei avait largement abusé de la cécité de son hôte pour le mettre dans des robes qu'il aurait normalement refusé en hurlant. Seimei ne pouvait que secouer la tête avec satisfaction.
"- …Pourquoi ai-je l'impression qu'on m'arnaque avec ces robes ?" Marmotta Boya, boudeur.
"- Parce que tu es quelqu'un de très intelligent, Boya-Di". Rit Sha ShengShi.
Le démon reprenait les bonnes habitudes. Il était incapable de jouer les serviteurs strictes plus longtemps.
La Multitude renifla avec amusement. Il y avait un pari sur le temps que mettrait le plus jeune de la Maison du Seigneur Anbei avait de reprendre ses habitudes de gamin des rues. Ça n'avait pas duré une journée. Mais comme le jeune humain souriait largement de l'entendre l'appeler ainsi, ce n'était pas bien grave. Personne ne pourrait le lui reprocher.
"- Boya-Di ?"
"- Ceux-ci peuvent-ils…"
"- …Appeler Boya Daren de…"
"- ….Cette façon ?"
"- Je préfèrerai." Soupira Boya.
Il n'aurait pas dut, pourtant. Il aurait dû insister pour qu'on lui donne le respect de son statut et de ses compétences. Pourtant… Pourtant il y avait quelque chose d'agréable à ce qu'on le traite sans la distance qu'il avait appris à ne plus apprécier depuis qu'il était dans le nord. Être appelé par son titre lui laissait un mauvais gout dans la bouche alors qu'il aurait pu frapper quelqu'un qui ne l'aurait pas utilisé quand il était encore à JingYun. Sans doute parce que dans l'Est, son titre était la seule chose qu'il avait alors qu'ici, son titre ne faisait qu'ajouter une distance avec les autres qui n'était pas nécessaire.
"- Et moi ? Je peux t'appeler Boya-Di ?" Plaisanta à moitié Seimei ?
"- Vous, vous n'avez pas besoin de m'appeler, je viens tout seul."
Il y eut un flottement de quelques secondes avant que Sha ShengShi se mette à glousser.
"- Tes plaisanteries sont encore plus mauvaises que les miennes."
"- Et cela veut…"
"- …Tout dire." Se moqua la Multitude sans pitié.
"- HE !" Les protestations du démon de pierre firent renifler Seimei avec amusement.
"- La Multitude n'a pas tout à faire tort."
"- Je suis un incompris. Heureusement j'ai quelqu'un qui a le même humour que moi maintenant."
"- …Dois-je avoir peur ou me sentir insulté ?" souriait largement Boya.
Le démon passa un bras autour des épaules de l'aveugle qui frémit du contact étroit avec un démon une fois de plus. Le jeune démon n'en prit pas ombrage. Il avait décidé qu'il traiterait comme un petit frère le Chasseur qui avait voulu le tuer et c'était ce qu'il ferait. Sha ShengShi était d'une fidélité à toute épreuve. S'il n'avait pas été déjà le shishen du Seigneur Anbei, il aurait proposé à Boya d'être le sien.
Mi Chong se présenta au milieu de cette ambiance un peu potache avec la dignité d'une reine.
Quand le Seigneur Anbei n'était pas là, sa maison savait qu'elle était seule maitresse à bord. Et encore était-elle sans doute la seule à se mettre en travers lorsque le renard-démon faisait n'importe quoi. Elle était petite et menue, mais elle gueulait presque aussi fort que leur maître et n'avait pas hésité une fois ou deux à se mettre physiquement entre lui et quelqu'un qu'il voulait tuer puis à engueuler le renard jusqu'à ce qu'il baisse en pression et accepte de ne tuer personne.
La petite démone avait des nerfs en titane et tout le monde le savait.
Le Seigneur Anbei n'avait pas peur d'elle bien sûr mais il la respectait profondément. Tant qu'il n'y aurait par d'Anbei Furen au sein du Domaine, elle en porterait la charge.
"- Ha ! Boya Daren.."
"- Boya Di, jiejie ! Il a dit que Boya-Di c'est bon !"
La petite démon eut un petit sourire satisfait. Peut-être que le chasseur serait plus facile à apaiser qu'elle ne le craignait. Le véritable test aurait lieu lorsque Seimei serait partit et que le Seigneur Anbei le remplacerait.
"- Boya-Di, vraiment."
Boya se racla la gorge, un peu gêné qu'on fasse tout un plat de ce qu'il avait dit.
"- Peu importe comment vous m'appeler." Il ne voulait pas non plus embarrasser qui que ce soit.
"- Boya-Di alors." Accepta finalement MiChong. "Je suis venu vous informer que le Seigneur Anbei ne peut pour l'instant pas vous recevoir. Par contre, il a organisé votre apprentissage ici en attendant son retour. Vous êtes un excellent Harmoniste amateur. Notre spécialiste à part le Seigneur Anbei vous apprendra ce qu'il sait chaque matin pendant deux heures. Vous le connaissez déjà, il ne fera que poursuivre l'enseignement qu'il vous dispense déjà depuis quelques semaines. Vous aurez ensuite deux heures de calligraphie. Déjeuner, une sieste…"
"- UNE SIESTE ?"
"- Croyez-moi vous en aurez besoin."
La petite démone n'avait pas haussé le ton mais Boya s'était quand même recroquevillé sur lui-même.
"- Oui, MiChong Guniang." Murmura-t-il tout humble.
"- Vous pourrez vous entrainer au combat à votre convenance avec les deux idiots qui ont décidés que vous êtes leur ami." Sha ShengShi se mit à protester sans qu'elle ne s'interrompe. Il était un bruit de fond auquel elle s'était habitué facilement. "La fin de l'après-midi vous appartient. Le diner est libre quand vous le souhaitez, soit dans la Grand Salle avec tous les membres de la Maison et les invités actuels du Seigneur Anbei, soit dans votre appartement. Sha ShengShi vous servira de page si vous avez besoin de quelque chose."
"- Urgh. Un page. Comme si j'avais huit ans. Je suis adulte !"
"- Tu pourras être promus valet si tu te comportes en adulte, Sha-didi." Souriait MiChong sans pitié.
"- Être adulte. Pff. C'est bien trop surfait."
Boya ne put s'empêcher de glousser doucement. Depuis quand un démon se comportait comme un môme mal élevé ? C'était trop similaire à ses poussins qu'il avait laissé au Yin Yang pour qu'il n'en soit pas attendrit.
"- La soirée est vôtre. L'extinction des lampes à lieu à la troisième heure après le diner mais vous êtes libres de faire ce que vous voulez de votre nuit. Et où vous le voulez, avec qui vous voulez. Vous êtes un adulte, vous."
Sha ShengShi protesta encore. Mais elle avait fini de le tacler à la gorge oui ? Il avait été marié si on pouvait s'en souvenir.
Boya ne pouvait que sourire à cette ambiance bon enfant qui éclipsait pour l'instant l'endroit où ils étaient, avec qui il était et pourquoi il était là.
"- Ai-je le droit de sortir du Domaine Intérieur ?"
La bonne ambiance se calma immédiatement.
"- Peut-être pas tout de suite, Boya Daren." Le sérieux soudain de la démone fit frissonner Boya.
Pas si libre que ça, hein ? Ses geôliers étaient sympathiques et agréable, mais il restait confiné là où il était.
"- Je suis certain que la Capitale te sera ouverte lorsque tu auras réussi à maitriser ton troisième œil, Boya. Même s'il te faudra sans doute supporter une escorte avec toi." Assura Seimei avec gentillesse.
"- Le S… Seimei Daren à raison Boya-Di" Insista Sha ShengShi. "Pour l'instant, il faut déjà que tu t'habitues à vivre dans le monde des démons. Ensuite, il falloir que le Domaine s'habitue à toi. Après tout, le nom de Boya le Tueur est connu un peu partout."
"- Vous êtes un croque-mitaine très utilisé par les mamans d'ici." Expliqua MiChong.
Boya ne savait s'il devait rougir d'orgueil, d'outrage ou de honte. Mais en tout cas, il avait les oreilles écarlates.
"- Une fois que vous vous sentirez à l'aise ici, Seimei Daren à raison, vous pourrez partir explorer à la condition que vous ayez une escorte. Et un shishen."
Boya grogna.
Ça encore ? Mais allait-on lui ficher la paix avec ça, oui ?
"- Vous n'en seriez pas là si vous aviez eu un shishen." Rappela sèchement la démone comme un tante un peu un peu coincée, outrée par les errances des plus jeunes.
Boya grimaça. Elle était un shishen elle-même.
"- Je n'ai pas voulu vous insulter. Je… Je n'ai juste pas envie d'enchainer quelqu'un à moi. Qui voudrait se forcer à suivre un handicapé et un esclave ?" Toujours les vieilles excuses. Même à ses propres oreilles elles commençaient à faiblir
"- Moi !" Protesta immédiatement Sha ShengShi. "Si je n'avais pas déjà été le shishen du Seigneur Anbei, j'aurai été le tien avec plaisir."
"- Et pourquoi tu ne demandes pas au Seigneur Anbei de changer de maître ?" Railla un peu Seimei.
Le visage de Sha ShengShi se ferma d'un coup, soudain extrêmement sérieux.
"- Je me suis choisi un maître quand j'en avais besoin. Je suis heureux et fier d'être ce que je suis et avec qui je suis. Ma fidélité est acquise à mon maître. Qu'il ne doute jamais que je tuerais pour lui. Ou que je mourais pour lui. Je ne l'ai pas choisi par dépit. Je ne le quitterai jamais. Même s'il veut me répudier je resterai à ses côtés."
Le démon et le vieux maître s'affrontèrent du regard un long moment avant que Seimei ne soupire et s'excuse.
"- Mes mots étaient cruels. J'en suis navré."
Sha ShengShi accepta les excuses d'un mouvement sec de la tête.
"- Je suis certaine que Boya-Di profitera avec bonheur de la matinée avant que je ne le présente à son professeur."
"- Ho ! Je peux le faire !" Proposa Sha ShengShi, enthousiaste comme un chiot.
MiChong accepta d'un sourire. Elle avait bien trop de devoirs pour pouvoir se libérer assez pour accompagner l'humain sans que son planning n'en soit impacté.
"- Vraiment ? Ce serait avec plaisir alors. Boya-Di, je vous laisse entre les mains de Sha ShengShi alors. Ne soyez pas en retard pour votre premier cours d'Harmonie."
Boya remercia. Il s'inclina devant la démone qui rosit doucement. Mais c'était qu'il était charmant ce garçon finalement.
Sha ShengShi prit la main de Boya dans la sienne pour le trainer partout dans la Maison et lui faire faire le tour de ce qu'il n'avait pas pu visiter la veille.
L'enthousiasme et l'énergie du jeune démon avait quelque chose d'assez anesthésiant pour Boya. Il se laissait trimbaler sans vraiment réfléchir. Il s'arrêtait juste de temps en temps pour vérifier les dessins fait à son attention sur les murs.
Lorsqu'ils croisaient des habitants de la maison, le démon de pierre le présentait, lui présentait les habitants des lieux qui s'inclinaient très bas devant Boya Daren. Lorsqu'ils avaient un rôle dans la maisonnée de leur maître, Sha ShengShi le lui expliquait. Quand ils étaient, comme lui, des invités, il les présentait comme tel. Un peu submergé par autant de monde, Boya ne s'interrogea pas sur la raison qui les faisaient s'incliner tous profondément devant lui alors qu'il se contentait d'un signe de tête.
"- He le morveux ! C'est quoi que tu trimbales avec toi ? Tu t'es recyclé comme baby-sitter ?"
Boya tressaillit. La voix était âpre et agressive.
Il mit machinalement la main sur son épée. Avant même de réfléchir il avait le nouveau venu au bout de la pointe de sa lame .
"- Holà ! Mais c'est qu'il est chatouilleux le sac à viande !"
"- Boya Daren. Voici Shi HuJian. L'un des quatre Généraux du Seigneur Anbei. C'est un humain, comme vous. Sa famille, son Clan tout entier sert à ce poste de parent en enfant depuis des siècles."
Le sourire un peu sanguinaire et définitivement un poil fou du général Shi disparu lentement alors qu'il étudiait la mise de Boya. Puis son sourire se fit plus lumineux, comme un gosse devant un gros gâteau à la crème.
"- Ha ! C'est lui !"
"- C'est moi ?" Boya était un peu incertain mais il n'avait pas lâché son épée.
"- La fidélité de la famille Shi au Seigneur Anbei est digne de proverbe dans le Domaine. On dit qu'il n'y a guère que les Shi pour être plus fidèle à leur maître que la Lune au Soleil." Expliqua Sha ShengShi.
Boya grimaça. L'image était claire effectivement. Mais il ne voyait pas le rapport avec lui.
"- Le Seigneur Anbei a prévenu toute sa maison que tu es un invité d'honneur, Boya."
"- Ce que Seimei Daren veut dire, c'est que la famille Shi va vous protéger aussi étroitement que le Seigneur Anbei lui-même. Ou presque." Il n'y aurait bien que si Boya s'en prenait au Seigneur des lieux qu'il serait du mauvais côté de la fidélité de la famille Shi.
"- Ouai !" Confirma le quatrième général.
Il comprenait mieux pourquoi son petit frère avait été rappelé dans le Domaine Intérieur. Boya allait avoir une véritable armée pour le protéger si personne ne secouait les puces du renard à la tête de cette pétaudière.
Le Seigneur Anbei avait décidé d'investir beaucoup dans le jeune homme fragile un peu perdu qui s'accrochait à la main du shishen de leur maître. Si Sha ShengShi n'avait pas été le servant de leur maître à tous, Shi HuJian l'aurait tué pour avoir osé poser la main sur Anbei Furen. Même si le Chasseur n'avait visiblement aucune idée de ce qui se passait. Ce n'était pas un problème pour le Quatrième Général. Il servirait son nouveau maître avec la même diligence que l'autre. Comme ils serviraient leurs rejetons avec le même fanatisme. Il fallait qu'il se trouve une épouse supplémentaire et produise encore une nouvelle génération de petits Shi puisque leur maître avait trouvé botte à son pied. Leurs petits auraient besoin des siens pour les servir et les proteger.
Boya serait prévenu en temps et en heure par le Seigneur Anbei. Ce n'était ni le problème, ni la responsabilité de Shi HuJian. La sienne était de les servir et de massacrer tous ceux qui pourraient leur faire du mal.
Il salua la petite compagnie et repartit d'où il venait avec une énergie nerveuse assez épuisante.
"- … Il est … Intense." Soupira Boya que la rencontre avait fatigué alors qu'elle n'avait duré que quelques instants. Le qi du général était brulant, sauvage et en permanence au bord de la déviation semblait-il.
"- Shi HuJian est intense. C'est même la moindre définition que l'on peut donner à toute sa parentèle." Grimaça Seimei. "Mais s'il ne devait rester qu'une seule personne auprès de QingMing à part ses shishen, ce serait lui. Il se trancherait la gorge et celle de toute sa famille si son maître le lui ordonnait." Un bon fanatique obsessif comme il était heureux qu'il n'y ait qu'un seul clan. "Il se fait tard. Ton cours ne va pas tarder à commencer, Boya. Si tu te sens assez en sécurité, je vais en profiter pour tenter d'en savoir un peu plus sur l'absence de notre hôte."
Boya tendit la main pour attraper la manche de Seimei entre ses doigts comme un enfant qui attrape un parent pour qu'il ne le laisse pas. Il rougit immédiatement de son geste même si Seimei ne lui fit aucun reproche. Se forcer à lâcher le vieux maître du yin yang lui fut difficile mais il y parvint.
"- Ha… Je suis désolé."
"- Si tu préfères, je peux rester. Je suis là pour toi après tout."
Boya rougit un peu plus.
"- Non. Non, ça ira. Sha ShengShi…"
"- Je reste avec toi, Boya-di. Je vais te coller au cul comme une tique aux fesses d'un chien." Assura-t-il.
Et même s'il n'était qu'un démon, sa présence était assez connue de Boya pour qu'il l'accepte et lui fasse malgré tout confiance. Sha ShengShi était un shishen. Si le chasseur était encore sur la défensive face aux démons, il avait appris à faire confiance aux shishen en général.
XXXXX
L'inspiration de Shi Hujian est le personnage de Xue Cheng dans the Untamed
Imaginez tout un clan de plusieurs dizaines de membres tous aussi tordus mais fanatiquement attachés a leur maître.
pour l'illustration des vêtements de Boya, je n'ai pas trouvé l'auteur. Si vous le connaissez, dites le moi, je rajouterai. Mais je le vois bien habillé comme ça, juste avec son bandeau blanc brodé sur les yeux.