- Je… je suis désolée votre Altesse. Souffla-t-elle désarmée. Mais je… je crains ne pas avoir de très bonnes nouvelles.

Mal à l'aise devant la sincérité de ses yeux bleu ciel, Voldemort se mordit la lèvre dans l'écho d'un grondement amer, les poings serrés et le front saisi d'une nouvelle migraine. La première d'une prochaine centaine…

- J'ose espérer que l'une d'elle explique… ça ? Dit-il désabusé en la jaugeant de haut en bas.

Gênée, Luna jeta un rapide coup d'œil sur ses mains éraflées, vêtements déchirés et peau ensanglantée… un triste spectacle qu'elle aurait souhaité leur éviter, mais dont l'ampleur ne réussit qu'à la faire soupirer.

- Oui mais c'est… moins grave qu'il n'y parait…

- Moins grave ?!

Oh bon sang…

- Oui, je…

- Tu sembles sortir tout droit d'un charnier ! S'exclama-t-il ahurit.

Si seulement il savait…

- Maître, s'il vous plaît ! Rien ne sert de paniquer ! Déclara Hermione désemparée.

- De paniquer ?! Hermione… Une armée de pirate est déterminée à nous faire la guerre ! Ta graciée vient juste de tomber du ciel ! Et le pire est que j'ai déjà vu des cadavres en meilleur état qu'elle !

- Je sais, mais ne nous hâtons pas en conclusion ! Insista-t-elle.

- Hermione…

- Je suis certaine qu'il y a une explication à…

- Ce n'était pas un charnier.

Surpris par une déclaration aussi calme, Voldemort la regarda d'un air hagard, partagé entre fatalité et espoir… mais de là à croire que ce n'était pas aussi grave ? Que son état ne relevait pas d'un nouveau cauchemar ? Et que tout se portait pour le mieux à Poudlard ? Non… il n'y croyait pas.

- Alors quoi ? Tonna-t-il inquiet. Tu as été prise dans une attaque ? Un combat ?

- Oh non ! Enfin… si, nous avons été attaqués. Et oui, nous avons combattus. Mais ce n'est pas la cause de ma triste tenue.

Par Salazar… elle l'avait dit : une attaque. Elle avait subi une attaque ! Elle avait subi une attaque ! Mais où ? Quand ? Pourquoi ?! A Poudlard ? Ailleurs ? Etait-ce grave ? Etait-elle l'œuvre des Centaures ? De la Résistance ? Ou s'agissait-il d'autres ennemis dont il n'avait pas connaissance ?! Au bord de l'implosion, Voldemort senti ses nerfs flancher sous le poids de ses questions, une nausée lui retournant violemment le ventre. Et pourtant, il le savait… elle n'avait encore rien révéler de ce qui était arrivée au cours de leur absence ; ou du moins, rien qu'ils n'aient pas été en mesure de deviner face à son allure sanglante.

- Qu'est-il arrivé ? Demanda-t-il la gorge nouée. S'il ne s'agit pas de l'attaque, comment…

- Une incantation écarlate. Déclara-t-elle subitement.

- Une… une quoi ?!

- Une incantation écarlate… répéta-t-elle sans élever la voix. Un vieux sortilège invoqué par les Centaures dans le but de faire pleuvoir le sang que leurs ennemis ont fait couler par le passé. Les anciens avaient coutume de l'utiliser pour révéler le péché de ceux qui avaient déjà tué… et pour bien entendu, pétrifier le cœur de ceux qui étaient trop faible pour l'avouer.

Sonnés, les sorciers ne surent plus quoi répliquer ; prostré devant ses traits apaisés, ils la regardèrent sans respirer, l'esprit renversé par un aveu aussi spontané… mais également par le sens de ce qu'il insinuait.

- Pleuvoir… pleuvoir du sang ?! Répéta-t-il abasourdi.

- Oui.

Les centaures avaient fait pleuvoir du sang sur Poudlard.
Les centaures avaient fait pleuvoir du sang sur Poudlard !
Les centaures avaient…

Par Salazar, et elle est estimait que ce n'était pas grave ?!

- Mais… mais pourquoi ?!

- Eh bien, ils… ils ont estimé qu'un déluge de sang était un juste prix à payer pour la disparition des sirènes et la souillure des océans. Et bien que nos contre sorts soient finalement parvenus à l'arrêter, je dois avouer que cette pluie a profondément déstabilisé nos armées…

Il devait rêver… ce n'est pas possible, il devait rêver !

- Mais… mais une telle chose ne devrait pas être possible. Souffla Hermione livide. Je veux dire… ce n'est jamais arrivé !

- C'est ce que nous pensions aussi ! Malheureusement, leur magie a longtemps été proscrite par les différents Ministère de la Magie. Leurs anciennes pratiques nous sont donc pour la plupart encore inconnue, mais il est vrai que cette dernière démonstration a été quelque peu…

Horrifiante ? Terrible ? Déconcertante ? Morbide ? Terrifiante ? Dramatique ? Insultante ? Tragique ? Effarante ?!

- Inattendue… finit-t-elle par dire après un instant de réflexion.

Inattendue… Ces maudits barbares invoquaient un déluge digne des plus grandes prophéties apocalyptiques, et elle trouvait cela inattendu ?! Non… Non, non, non ! Son arrivée en Sombral était inattendue ! Le fait que Connor ai plus de deux mille ans était inattendu ! L'existence même de la Grande Duchesse et de Marise était inattendue ! Mais ça ?! Cette odieuse et inqualifiable attaque ? Cette pernicieuse et insupportable débâcle ? Ça n'avait rien d'inattendu ! Rien !

- Mais rassurez-vous ! S'empressa-t-elle d'ajouter. Même si cette incantation n'est pas très hygiénique et a plongé un quart de nos hommes dans la folie… je vous assure que nous avons connu pire.

Débectée, Hermione sentit son cœur s'arrêter ; incapable de parler, de respirer ou de ne serait-ce que soutenir un Voldemort désormais mortifié, elle ne réussit qu'à dévisager sa Graciée, bouche bée devant la sérénité de ses traits ensanglantés… bouche bée mais aussi profondément désemparée par sa manière de vouloir les rassurer.

- Pire ?! S'écria-t-il.

- Oh oui !

- Mais… mais…

- Mais tout va bien ! Enfin, non… tout ne vas pas bien… Mais ça pourrait être pire !

Pire…
Pire…
Pire…

- Dis-nous ce qu'il s'est passé ! S'empressa-t-il d'exiger.

- Eh bien…

- Comment est-ce arrivé ?! Comment les centaures ont-ils gagné de tels pouvoirs ?! Qui les a aidés ?! Quelles ont été les représailles ?! Quels ordres ont été donnés ?! Qui a mené la bataille ?! Combien ont été tué ?!

Assiégée, Luna senti son souffle se couper devant ce déferlement d'interrogations effrénées, son courage se liquéfiant subitement face aux ténèbres des pupilles d'ébènes qui la toisait. Et pour cause ! Elle n'avait que peu de fois rencontré le Mage Noir par le passé… et certes les conditions de leur premier entretien n'étaient pas des plus apaisées. Mais pour la première fois, elle lui faisait à face. Et pour la première fois, une étrange peur imbiber son regard…

- Des réponses Graciée !

Incapable de la détailler sans que son corps ne se transisse d'effroi, elle vit Voldemort se grandir dans l'éclat d'un regard noir, serrer les dents à s'en briser la mâchoire et la toiser avec autant de question que de rage. Tel un taureau prêt à la charge, ses poings s'étaient levés avec hargne tandis qu'une gerbe d'étincelle se déversait déjà sur le sable… Un état à l'issue on ne peut plus létale, qui bien qu'il soit prévisible, la pétrifia jusqu'à l'âme.

- Maître ! Gronda Hermione contrariée.

Oui… il avait peur. Mais pas comme un homme face à un danger. Ou comme un Roi sur le point d'être destitué ! Non ! Mais comme un Dieu privé des âmes qu'il avait guidé. Un Dieu privé de sa raison d'exister ! Un Dieu privé de tout ce qui avait toujours fait sa majesté….

- Bon sang ! Nous n'avons pas le temps de nous complaire en politesses ! Cracha-t-il amer.

- Je sais, mais hurler ne…

- Mon Royaume est assiégé Hermione ! Assiégé ! S'écria-t-il sans respirer.

Bien sûr, elle s'était attendue à cette réaction… à ce choc, ces doutes, ces cris et milles questions ! Mais maintenant qu'elle tremblait sous l'étau de ses pupilles ardentes, qu'elle faisait dace à ses muscles saillants et haletait sous l'asphyxie de son aura vrombissante, la Serdaigle ne parvînt qu'à redouter davantage ses réponses…

- Je… je ne saurais par où commencer. Avoue-elle désemparée.

- Jusqu'où les Centaures ont- ils reculé ?!

- Ils… ils n'ont pas reculé.

Interdit, Voldemort la fixa sans parvenir à réagir… qu'avait-elle dit ?!

- Co… comment ?

- Ils n'ont pas reculé… Répéta-t-elle sans respirer. L'Autriche a été envahi. La Croatie et la Hongrie aussi… de même que l'Italie, la Suisse, la France, l'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et à peu près tous les pays qui n'ont pas rendu les armes à la première offensive.

L'Autriche, la Croatie, la Hongrie, l'Italie, la Suisse, la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark… mais… Par Salazar, c'est près de la moitié de l'Europe qu'elle lui citait là ! Même plus que ça ! Il s'agissait de près de l'intégralité de leurs alliés ! Des pays qu'il avait pour charge de gouverner et des Ministères qui lui avait juré fidélité ! Des peuples moldus et des milliers de sorciers sur lesquels il régnait ! Des sujets qui non contents de s'être vus assiégés, avaient dû essuyer le courroux d'une bande de barbares enragés…

- Non… non, non ! C'est impossible ! Ils… ils ne peuvent pas avoir…

Mais la vérité gisait dans son regard… celui d'une Graciée dépassée par les évènements et habitée d'un profond désespoir.

- Je suis désolée… Souffla-t-elle les yeux baissés.

Oui… elle l'était. Sincèrement. Profondément. Indubitablement. Mais pas autant qu'Hermione et sa soudaine compréhension de leur triste situation.

- Mais alors… nos alliés sont tombés. Dit-elle ahurit. Et… et nos frontières aussi.

- Ainsi que toutes nos ressources et appuies. Conclut-t-il abasourdi.

Seigneur… c'était horrible. Pire que ça ! C'était… c'était un véritable suicide. Une condamnation sans sursit. Une mort lente et fatidique. Une agonie calculée et sadique. Une fin froide et morbide ! Celle de tout leur pays… aux profits de leurs ennemis.

- Oui... déglutit la Serdaigle, la gorge sèche. Nous avons bien tenté de rapatrier un maximum de civils, d'armes et de soldats ; de sauver le plus grand nombre de nos concitoyens et de fournir vivres, renforts et soutiens ! Mais les routes se sont transformées en guêpiers ; nos convois sont attaqués, nos cargaisons sont constamment interceptées, nos portoloins sont détournés et les voleurs, traîtres et raffleurs ne cessent de nous espionner ! Bien sûr, s'il n'y avait que ça nous pourrions le surmonter… mais la répression des Centaures a été extrêmement cruelle et...

- Et ?!

- Et particulièrement coûteuse en vies humaines…

Tout aussi surpris que profondément ahuris, Voldemort haussa un sourcil inquiet, son cœur battant plus que jamais tandis que Luna s'évertuait à cacher l'émoi qui l'habitait. Mais un tel projet était vain… car en dépit de l'impassibilité de ses traits, du calme de sa voix et de la transparence de son regard, une profonde peine creusait les arques de son visage. Une peine mais aussi une tristesse incommensurable, dont les quelques rides et balbutiements de paupières suffirent à lui retourner les entrailles….

- Que… que veux-tu dire par là ? Demanda-t-il.

Mal à l'aise, la jeune femme se mordit la langue. Bon sang… devait-elle lui dire ? Là ? Maintenant ? Ou devait-elle attendre ? En temps normal, elle se serait probablement laissé un temps de réflexions ; quelques minutes de silence afin de peser au mieux le pour et le contre, et de faire le point sur son argumentation. Mais Voldemort n'était pas Père de grande patience… en particulier en de telles circonstances.

- Eh bien… je ne vais pas vous mentir, notre pays a connu des heures sombres. Souffla-t-elle du bout des lèvres. Beaucoup… beaucoup de nos soldats, espions et informateurs ont été enlevés. D'autres tels que nos instituteurs, ambassadeurs, prêtres et médiateurs se sont vus torturés avant d'être froidement exécutés. Quant aux civils qui tentent encore de leur échapper, ils… ils sont pour la plupart traqués, mutilés et macabrement exhibés afin de… de servir d'exemples pour ceux qui chercheraient encore à leur résister. Un nombre incalculable d'hommes, de femmes et d'enfants ont été sacrifiés... mais aucun d'eux n'a jamais réussi à susciter la moindre compassion ou pitié.

Grand Dieu… cela semblait irréel. Impossible. Lunaire ! Un rêve mortuaire sorti tout droit de l'imagination morbide du Grand Lucifer ! Un récit digne d'un nouvel enfer, face auquel ses propres démons s'épouvantèrent…

- Je ne peux y croire… souffla le Mage. C'est… ça… ça ne se peut pas…

Oui… mais rien n'aurait su tromper la douleur qu'ils purent lire dans le tremblement de ses lèvres. De même que la triste véracité qui rayonna depuis ses pupilles couleur de ciel.

- Je suis désolée votre Altesse. Répondit-elle. Mais je vous l'ai dit… je n'ai que de tristes nouvelles.

- Non… non !

- Maître… Balbutia Hermione défaite.

- Non ! S'écria-t-il violemment.

Cela ne pouvait pas arriver. Cela ne pouvait pas arriver ! Pas sous son règne ! Pas sur ses sujets ! Pas sur ses terres ! Et pourtant, se dessinait devait lui l'avènement d'une nouvelle ère… celle d'un chaos abject mêlé aux plus infâmes des ténèbres.

- Qu'a fait Drago pour l'empêcher ?! Demanda-t-il transcendé.

- Que… quoi ?

- Comment a-t-il riposté ? Quels ordres a-t-il donné ? Quelles troupes a-t-il déployé ?! Pourquoi a-t-il échoué ?!

Bouleversée, les Sorciers virent la jeune femme sursauter à l'évocation de leur Général d'Armée, son regard s'obscurcissant soudainement entre deux balbutiements gênés. Hésitante, elle marqua un temps d'arrêt dans sa réflexion, ses pupilles bleutés cherchant vainement une justification à cette échec cuisant ; mais par Rowena… il y en avait tant. Tant de douleurs, de retournements, d'épreuves et de trahisons. Tant de choses qu'elle peinait encore à réaliser sans que ces dernières ne lui glacent le sang. Car Drago n'était nullement responsable de leur décadence ! Au contraire, il avait tout tenté ! Tout sacrifié ! Tout essayé ! A tel point qu'il avait lui- même failli y rester ! Mais leur ennemi ne connaissait aucune pitié… et n'éprouvaient aucune honte à les accabler des pires obscénités.

- Il… il a fait tout fait. Dit-elle alors en apnée.

- Quoi ?!

- Je vous le jure ! Insista-t-elle. Il… il n'a jamais cédé. Il n'a jamais renoncé ! Il n'a jamais capitulé ! Même quand les paris le donnaient perdant, que les hommes désertaient les rangs, qu'il ne semblait plus avoir la moindre chance, que vos Ministres imploraient sa démission et que nos ennemis attendaient notre reddition… il n'a jamais baissé les bras ! Il n'a jamais rendu les armes ! Il n'a jamais cessé de se battre !

Effrayée, Hermione frissonna devant la frénésie de son discours saccadé. Et pour cause… elle leur cachait quelque chose. Elle pouvait l'entendre dans ses silences et brefs échos. Le sentir dans la fugacité de ses étranges soubresauts. Et le voir dans les contractures de sa nuque jusqu'à son dos ! Quelque chose était arrivée… quelque chose de grave qu'elle n'arrivait pas à avouer ! Quelque chose que Drago avait fait ou enduré. Bien sûr, elle pouvait se tromper... fabuler et n'être victime que des milles doutes qui l'habitaient ! Mais elle connaissait sa Graciée… et se faisant, sa certitude ne réussit qu'à s'en renforcer. Une certitude qu'elle n'osa cependant imaginer, mais dont le non-dit ne réussit qu'à la pétrifier…

- Alors comment a-t-il échoué ?! Tonna le Mage inquiet.

- Certaines… certaines circonstances ne l'ont pas aidé.

- Comment ça ? Quelles circonstances ?!

- Oh heu… je… je ne sais pas si…

- Des répondes Lovegood !

Oh non…

- Eh bien, il… il… il y a eu les trahisons, la perte de milliers d'hommes, les combats acharnés aux fronts, les représailles des Centaures, les attaques de la Résistance…

- Rien qu'un chef d'Armée ne puisse supporter ! S'agaça-t-il excédé.

- Certes, mais la perte de sa main ne l'a pas aidé… sans parler de sa convalescence, des tortures de sa captivité, des scandales que ça a engendré, des représailles, de la démission de son Médicomage, de…

- Pardon ?!

Sursautant subitement à la violence de son irruption, Luna ne sut que répondre… en particulier face aux deux paires d'yeux écarquillés qui se mirent à la dévisager aussi abruptement.

- Je…

Oh non… qu'avait-elle dit ? Qu'avait-elle dit ? Qu'avait-elle dit ?! Etait-ce à cause de la main ? De la captivité ? Du Médicomage ? Des Von Bassito ?! Non… non, elle n'avait pas encore abordé le retour en force de Marcello… alors quoi ? Quoi ?!

- Je… je plaide coupable pour le médicomage. Avoua-t-elle gênée.

- Quoi ?!

- Il avait enfermé Narcissa dans sa chambre ! Techniquement parlant, c'était une séquestration ! Je sais que je n'aurai pas dû le stupéfier aussi violemment, mais Lucius était parti en négociations et la situation était urgente, alors….

- Quoi ?! Non ! S'écria le mage au bord de l'implosion. Non, non et non ! Au diable le médicomage !

- Mais…

- Quel enlèvement ? Quelle main ?! Quelle captivité ?! Quelles négociations ?! Quelle… Qu'est-ce… Qu'est-ce que…

Incapable d'aligner deux mots sans s'étouffer, Luna vit le Mage tourner sur lui-même le regard fou, ses joues se délavant un peu plus à mesure que ses aveux le tenaient en joug. S'arrachant presque les cheveux devant elle, il leva la tête vers le ciel, se mordit violemment la lèvre, serra les poings entre un millier d'étincelles et peina à contenir les cris de sa fièvre, son esprit manquant de se fracturer à tout instant sous le poids de pareilles nouvelles. Et le pire était qu'elle n'avait même pas entamer les plus cruelles…

- Exprime toi clairement femme ! Exigea-t-il d'une voix grave.

- Mais…

- Qui a enlevé Drago ?!

- Les… Les Von Bassito.

Oh non…

- Ils… ils l'ont pris en otage lors d'un de ses voyages et ont envoyé sa main droite à Narcissa. Souffla-t-elle à demi voix.

Par tous les Dieux…

- Ils l'ont retenu captif en Toscane et… et l'ont torturé pendant des jours avant que nous puissions le ramener à Poudlard.

Ce n'est pas possible…

- Malheureusement, cela a engendré de nombreuses représailles… en particulier de la part de la Résistance qui n'a pas apprécié que Marcello rompe sa promesse de renforts en cas de bataille.

C'était un cauchemar !

- Et c'est peu de temps après ça que nous avons perdu l'Autriche, la Suisse, la France, la Belgique et le Danemark…

Non… non, non, non ! Il ne pouvait y croire. Il ne pouvait le concevoir ! Il... Par tous les Sangs, son Chef D'Armée avait été enlevé ! Les représailles leur avaient couté leurs alliés ! Leur royaume était à deux doigt de tomber ! Le monde entier était en train de brûler… Pourtant, une seule de ses choses habita les penser de son Initiée ; la seule qui la fit soudainement tituber.

- Seigneur…

Horrifiée, Hermione senti son souffle haleter, sa vue se flouter et son cœur s'éventrer… Assommée par l'épouvante de ce flot d'informations tant redoutées, ses mains se mirent à trembler, sa gorge à se serrer et son corps à vaciller, mélange de terreur et de frissons incontrôlés. Et pour cause ! Son frère avait été torturé. Son frère avait été torturé. Son frère… son frère avait été mutilé… amputé de sa main de sorcier… retenu prisonnier… et torturé par des Vampires animés par la plus viles des cruautés. Des épreuves encore trop floues pour qu'elle puisse pleinement les conscientiser sans sentir son âme flancher, mais dont la rapide évocation ne réussit qu'à lui donner la plus effroyable des nausées… Et pour cause ! Elle les avait elle-même enduré.

- Mais… mais comment… pourquoi… qu'est-ce…

Non… elle ne pouvait l'accepter. Elle ne pouvait l'imaginer. Elle ne pouvait le tolérer ! Mais tout était déjà arrivé… tout était déjà fait, entamé, acté ! Et pendant tout ce temps, elle n'avait rien soupçonné. Pendant tout ce temps, elle était restée coincée sur cette île exilée ! Pendant tout ce temps, elle s'était convaincue qu'il ne pouvait rien lui arriver… un espoir aussi honteux qu'immensément erroné.

- Je… je crois que je vais vomir… Souffla-t-elle livide.

- Il ne faut pas ! S'empressa d'ajouter Luna. Je vous assure, il va bien ! Très bien même ! Enfin… sa rééducation n'a pas été des plus simples ; de même que sa cicatrisation, ses traitements et sa coopération qui ont mené au renvoie de deux autres médicomages… mais il a repris ses fonctions ! Narcissa a bien essayé de l'en empêcher mais il y avait la crise Dynasties Vampiriques, les mouvements de populations civiles, les interventions houleuses du Comité International de l'Ethique et de la magie, la propagation de l'épidémie et…

La… la quoi ?!

- L'é… l'épidémie ?! Balbutia Voldemort livide. Quelle… quelle épidémie ?

- Oh ! Celle d'un variant inédit de la petite vérole combinée aux propriétés d'une puissante toxine particulièrement dévastatrice sur les races équines ! S'exclama-t-elle presque ravit. La concevoir en laboratoire n'a pas été facile – en particulier après l'assaut de nos bases alliées en Russie – mais sa propagation nous a été extrêmement utile. Les centaures ont gravement été touché, leurs troupes se sont dispersées, les plus faibles ont été décimés et même la Résistance a été touché !

Ne cachant même plus son aberration, le Mage Noir se frappa soudainement le front, imitant alors le tic que Connor répétait si souvent. Par tous les Sang... Une épidémie. Une EPIDEMIE ! Pour vaincre leur ennemi… C'était inspiré, il ne pouvait le cacher ; mais de là à y être résigné ?! Drago devait être désespéré.

- Une épidémie. Souffla-t-il déconfit. Mais… mais pourquoi ?!

- Oh et bien, nous ne pensions pas devoir en arriver là. Du moins, je ne pensais pas que nous devrions en arriver là… j'ai même tenté de convaincre Drago d'abandonner un tel projet ! Mais un rapport du Ministère Turque a révélé la mort d'Aloff aux Von Bassito et…

S'interrompant elle-même dans sa propre phrase, Luna hoqueta à la lueur de sa gaffe…

- La… la… quoi ?

Doux jésus…

- La… la mort d'Aloff ? Répéta Voldemort blafard.

Se tournant instinctivement vers Hermione, la Serdaigle blêmit dans son apnée, sa figure se liquéfiant brusquement devant le regard mortifié de son Initiée. Un regard silencieux, muet et presque honteux. Un regard imbibé de consternation et de jurons orgueilleux. Un regard dont la seule lueur suffit à révéler sa culpabilité entre deux tremblements fiévreux… Car rien ne pourrait jamais surpasser la gravité d'un tel aveu : celui d'un secret censé resté caché des plus grands Dieux…

- La mort d'Aloff ?! S'époumona-t-il plus fort.

Horrifiée, Luna frissonna sous la lourdeur du regard qui se mit à la couver. Par Rowena… elle s'était fourvoyée. Alors même que ce secret constituait la base de l'accord qu'elles avaient passé à son arrivée, elle s'était fourvoyée ! Une erreur aussi fatale qu'involontaire qui les laissa toutes deux gésir sous la fureur de deux billes de braise…

- Initiée… gronda-t-il sans respirer.

Ne sachant plus quoi dire, la Serdaigle se senti hyperventiler face à l'avènement de nouveaux cris, son cœur l'assourdissant violemment à mesure que ses phalanges commençaient à blanchir. Pétrifiée devant la nouvelle fureur d'un Voldemort transit et la tétanie d'une Hermione désormais livide, elle tenta de réfléchir, de trouver une excuse, un argument, une raison ou une explication plausible ! Quelque chose qui justifierait ses connaissances sur Aloff, sa mort et son lien avec les Dynasties Vampiriques ! N'importe quoi capable d'évincer Hermione de son savoir et de tout ce que son esprit lui avait transmis ! Mais plus elle y pensait… plus elle réfléchissait… plus elle s'acharnait… plus l'illusion de leurs secrets s'étiolaient. Une évidence face à laquelle le Mage Noir ne put rester aveugle, et dont les non-dits suffirent à l'embraser d'une nouvelle rancœur…

- Maître, je… je peux tout expliquer… Bafouilla-t-elle désemparée.

- Expliquer quoi ? Claqua-t-il enragé.

Qu'elle lui avait tout révélé…
Qu'elle lui avait tout dit des sphères et du fléau qui les menaçait.
Qu'elle lui avait confié l'enjeux de leurs voyages, quêtes et espoirs inavoués.
Et qu'elle l'avait fait gardienne de tous leurs secrets…

Mais une telle révélation… ajoutée à toutes celles qui échauffaient déjà leurs tempes… ne parviendrait qu'à déclencher un esclandre.

- Je… je…

- Hermione ! S'impatienta-t-il.

Oh non… non, non, non, non…

- C'est que… je…

- C'est ma faute !

Surpris, les deux sorciers se tournèrent vers la Serdaigle, incertains quant aux nouvelles déclarations qu'elle s'apprêtait à faire. Pourtant, Hermione le savait… quoi qu'elle tente d'inventer pour l'épargner, son Maître ne se laisserait pas aveugler.

- Qu'est-ce… qu'est-ce que tu as dit ?

- J'ai… j'ai décrypté les recherches d'Hermione. Assura-t-elle. Celles… celles en fourchelangue.

- Pardon ?!

- Harry me l'a enseigné avant que je ne quitte la résistance. Je… je sais que c'est abject et que je n'aurais pas dû m'y risquer, mais Drago venait d'être enlevé et j'étais désespérée. Je cherchais un moyen de convaincre les Von Bassito de l'épargner et l'histoire d'Aloff m'a semblé être la seule capable de les faire capituler…

Impressionnée devant l'aplomb d'un tel mensonge, Hermione déglutit en silence, une nouvelle sueur nappant son front… Bien sûr, Voldemort n'était pas assez bête pour la croire ; mais qui sait ? Peut-être cela suffirait-il à calmer les prémices de sa rage ?

- Et tu as cru que cela marcherait ? S'étouffa-t-il. Qu'ils l'épargneraient ?!

- Mais ça a marché. Marcello l'a épargné ! Rétorquait-elle.

- Mais… mais tu as dit que la mort d'Aloff avait été révélée !

- Par les Turcs... oui. Leur rapport d'enquête a été rendu avant que la guerre ne dégénère. Mais pour leur décharge, vous n'auriez jamais dû laisser son corps pourrir dans les Catacombes ; d'après leurs informations, les rats qui s'en sont nourris ont mutés en d'étranges créatures assoiffées de sang…

Abasourdi, Voldemort s'entendit bruyamment déglutir… non pas que ce soit une surprise. A ce stade, il ne savait même plus s'il devait pleurer ou rire.

- Tu plaisantes… Souffla-t-il épouvanté.

- Non, je vous assure ! Ils ont infesté les lieux pendant des mois, à tel point qu'ils ont même dû dératiser la Vallée d'Attila à grands coup d'Adava !

Il devait rêver… ce n'était pas possible. Il devait rêver !

- Mais ce n'est pas grave ! S'exclama-t-elle gênée. Au contraire ! En dépit du scandale, de l'infraction d'une centaine de lois internationales et du procès intenté par le Comité de l'Ethique pour utilisation illégale des sortilèges de Morganes, la mort d'Aloff est devenu l'un de vos plus grands exploits !

- Excuse-moi ?!

- Oui ! Aloff était une créature mythique. Le plus puissant, le plus fort, le plus rapide ! Plus dix mille soldats sont morts en tentant de l'emmurer et pourtant… vous êtes parvenus à le tuer. Vous ! Un Sorcier ! Les Dynasties Vampiriques ne pouvaient qu'en être terrorisées ! Certes, les Von Bassito étaient enragés… mais les Volturi ont fait vœux de neutralité et les Darvalle nous ont même avertis des attaques que la Résistance préparait, en signe de bonne foi et de respect ! Le problème est que j'avais personnellement assuré à Marcello qu'Aloff allait les pourchasser…

Désorienté face à son discours effréné, Voldemort se sentit vaciller… Seigneur, cette fille avait le débit de parole le plus insensé qu'il ait jamais rencontré.

- Attend une seconde… l'interrompit-il brusquement. Tu… tu as personnellement rencontré Marcello Von Bassito ?!

- Hum hum !

- Toi ?! S'étouffa-t-il.

- Oui.

- Et… et tu lui assuré qu'Aloff – un vampire que tu savais déjà mort – allait le pourchasser ?! Bafouilla Hermione déconfite.

- Et exterminer sa Dynastie ainsi que l'intégralité des vampires ayant cherché à lui nuire. Dit-elle sans sourciller.

Grand Dieu… c'était de la folie. De l'indécence ! Que dire ! La plus odieuse des vésanies mêlées au plus sordide des mensonges ! Mais sa voix ne tremblait pas… elle avait menti à un Roi. Elle, Luna Lovegood, avait menti à un Roi ! A un Roi ! A un… Par Salazar, et il se surprenait que son royaume soit en flamme !

- Et ça a marché ?!

- Oui ! Malheureusement la vérité a éclaté, ce qui l'a fatalement conduit à vouloir se venger… Mais là n'est pas le sujet !

- Pas le sujet ?! S'écria-t-il.

- Oh oui, Drago l'a tué !

- Pardon ?!

- C'était un combat à la loyale ! Assura-t-elle. D'ailleurs, l'Héritier de la Dynastie n'a même pas cherché à engager de représailles et a immédiatement rendu les armes…

Un combat à la loyal ?! Mais… bien sûr ! Formidable ! Après tout, ce n'est pas comme si son propre Générale D'armée venait d'assassiner le Roi Vampire le plus puissant de l'histoire de l'humanité !

- Donc, si je comprends bien… Souffla-t-il les dents serrés. Mon pays est à l'agonie. Nos terres alliées sont souillées par nos ennemis. Mes sujets sont pris pour cible. Un nouveau procès a été intenté par le Comité Internationale de l'Ethique et de la Magie. La Graciée de mon Initiée a menacé d'extermination l'intégralité des Dynasties Vampiriques. La mort d'Aloff a – pour je ne sais quelle raison – été rendu publique. Mon Général d'Armée a été retenu captif, a perdu une main, tué un Roi et laissé la résistance envahir mon empire. L'une de nos seules armes s'avère être une épidémie magique basée sur la mutation de la variole et d'une toxine équine. Les Centaures font pleuvoir du sang pour plonger mes hommes dans la folie. Et les Turcs nous jugent responsable de la création malheureuse d'une espèce mutante de rats-vampires…

Désemparée, Luna ne sut pas quoi répliquer…

- Et bien… ce n'est qu'un infime résumé de tout ce qu'il s'est passé mais… oui.

Qu'un infime résumé… Cette fille tombait du ciel pour leur annoncer que le monde brûlait, et tout cela n'était qu'un infime résumé ?! Sonné, Voldemort senti sa mâchoire sur le point de se briser, symbole de la rage qu'il peinait à cacher. Il avait entendu beaucoup de chose au cours de sa vie… affronté bon nombre d'horreur, de guerres et de conflits… mais ça ? Mais ça ?! Par la Grande Morgane, ses ancêtres eux-mêmes en vomiraient la bile de leurs entrailles !

- Parce qu'il y a plus ? Siffla-t-il.

- Il manque bien entendu les négociations avec Harry et Ron, les attaques de la Résistance, la perte de notre flotte, la découverte de cette maudite fleur de Rabia et de ses effets sur les Centaures, la concoction d'un antidote, la chute de tous nos Ministères et les menaces du Magetmagot… Mais au diable les détails ! Nous n'en avons pas le temps pour ça !

Pas… pas le temps ?!

- Qu… quoi ?

- Je vous dirais tout ! Ajouta-t-elle avec empressement. Sincèrement. Entièrement. Crument ! Je vous dirais tout ce que vous voulez entendre ! Mais pas maintenant…

Désarmés devant l'étrange panique qui la possédait, les Sorciers s'échangèrent un coup d'œil effrayés. Bien sûr, ils n'étaient pas sans comprendre que la situation était critique, mais autre chose se cachait derrière ses cris… Autre chose se terrait sous l'éclat de ses pupilles ; autre chose galvanisait les soubresauts de sa poitrine ! Quelque chose qui l'avait poussé non pas à fuir… mais à les prévenir.

- Mais… mais enfin de quoi tu parl…

- La guerre est là.

La guerre…

- Nos ennemis attaquent Poudlard !

Poudlard…

- Les Solcogneurs assurent nos défenses mais les combats font rage !

Les Solcogneurs…

- Drago mène les hommes mais… mais il craint que sans vous, il n'y ait aucun espoir.

Un silence.
Un deuxième…
Une éternité… avant que les sorciers ne se sentent vaciller.

Incapable de parler, Hermione senti ses mains trembler sous la violence de son apnée, son corps alors en proie à l'ultime malaise qui la ferait fatalement s'écrouler. Assourdis par ses acouphènes, elle vit son Maître s'assoir à terre, sentit sa propre tête partir en arrière, se mit à dévisager le ciel et murmura milles prières entre ses lèvres… un instant pour le moins lunaire, que ni les Dieux, ni le Destin, ni les sept Enfers ne parvinrent à contempler sans maudire la voûte céleste.

La guerre.
A Poudlard.

Par Rowena… la guerre à Poudlard. Là. Maintenant. A ce même instant ! Cela semblait impossible… Impossible ! A peu près autant que tout ce qu'elle venait de leur dire ! Mais comment pourraient-ils nier une telle vérité ? Son état à faire pleurer ? Ses discours si détaillés ? Ses mots si crus et censés ? Son arrivée aussi catastrophique que risquée ?! Ce n'était pas quelque chose qu'elle pouvait fausser ! Imiter ! Jouer ou inventer ! Encore moins après qu'elle ait manqué de se rompre le cou en s'écrasant sur une île abandonnée ! Et pourtant… la simple idée que Poudlard soit à cet instant même attaqué, que leur peuple soit décimé, leurs familles menacées et leur pays assiégé, ne parvînt qu'à les laisser pétrifiés. Prostrés dans un silence mortifié, les Sorciers n'osèrent plus respirer, parler ou bouger, leurs esprits tentant vainement de réaliser ce que leurs cœurs leur criaient d'affronter ; mais s'ils y croyaient… s'ils l'acceptaient et se raisonnaient… cela signifierait que…

Non.
Non…
Ça ne se pouvait pas !

Elle refusait d'y croire ! La guerre n'était pas à Poudlard ! La guerre n'était pas à Poudlard ! La guerre n'était pas à Poudlard ! Qu'importe qu'il s'agisse de Luna ! Qu'importe ses mots ou son état ! Qu'importe qu'elle tremble, ou se persuade ! Qu'importe que le déni lui ronge l'âme ! La guerre n'était pas à Poudlard ! La guerre n'était pas à Poudlard ! La guerre n'était pas à Poudlard ! Et quand bien même elle voudrait la croire, cela ne se pouvait pas… pour preuve, les Solcogneurs ne pouvaient pas atteindre leur taille adulte en seulement 1 mois ! Et encore moins les défendre s'ils n'en avaient pas l'âge ! Or, pour qu'une telle chose soit possible, il leur faudrait… il leur faudrait…

Oh non…

- Luna… depuis quand sommes-nous partis ? Demanda-t-elle en apnée.

Elle s'était trompée. Depuis le début, elle s'était trompée…

- Quoi ?

Elle aurait dû le réaliser à ses récits endiablés… le voir à la fatigue de ses traits, le comprendre à la vue de son allure ensanglantée, et même le soupçonner par pur logique et objectivité ! Pourtant, elle l'avait nié. Fière et bornée, elle avait nié ce qui depuis toujours leur pendait au nez ! Car oui… dans son raisonnement, il était impossible que les Solcogneurs aient atteint leur maturité ! Sauf si bien sûr, la magie de l'Autre Versant les avait lésés… et que l'île les avaient elle-même mené à se fourvoyer.

- Je ne comprends pas…

- Depuis quand sommes-nous partis ?! S'écria-t-elle horrifiée.

Confuse face à ce hurlement si soudain, la Lovegood se recula d'un pas. Et pour cause ! Jamais encore elle n'avait vu Hermione porter un tel regard…

- Vous… vous ne le savez pas ? Souffla-t-elle inquiète.

Comment pourraient-ils ne pas le savoir ? Cela faisait un mois et demi qu'ils ne cessaient de compter les jours, les heures et les minutes… Cela faisait un mois et demi qu'ils se confondaient en chiffres et calculs ! Cela faisait un mois et demi qu'ils suivaient le fil de leur exile dans l'espoir d'écourter ce périple absurde !

- Si… mais je dois te l'entendre dire.

Un mois et demi… Ils étaient partis pendant un mois et demi. Ils étaient partis pendant un mois et demi ! 20 jours d'échec en mer, 10 jours de naufrage dans le désert de la grande Duchesse et 15 jours d'enquête sur cette île de calvaire…

- Eh bien…

Un mois et demi !
Un mois et demi !
Un mois et demi !

- Six mois… cela fait six mois.

Et ce n'est qu'à ce détail infime… qu'à cette mention toute aussi banale que futile… qu'à cette seule et unique bride… qu'Hermione senti son esprit tomber en ruine.


Et c'est tout pour cette semaine !

J'espère que ces deux nouveaux chapitres vous ont plu et valaient un peu d'attente ^^' Luna est de retour et comme vous le voyez, beaucoup de choses se sont passées pendant leur absence (une absence bien plus longue que prévue d'ailleurs) ! Drago est dépassé, Lucius est blessé, Poudlard est assiégé, Le Roi Marcello a été tué... que de rebondissements ! Et encore il y en a pleins d'autres ! Mais je vous laisse quelques surprises pour la semaine prochaine ;)

Beaucoup d'entre vous avaient deviné qu'il y aurait un décalage temporel ! Mais aviez-vous deviné le chaos qui en découlerait ? Dîtes le moi dans les commentaire !

En tout cas je suis heureuse de vous retrouver et de pouvoir entamer une nouvelle année à vos côtés !
A très vite ! Bissssouuussss