Courir. Tuer. Esquiver.

Elle ne devait pas s'arrêter.

Courir. Tuer. Esquiver.

Elle devait courir. Tuer. Esquiver.

Courir. Tuer. Esquiver.

Oui… elle devait continuer. Continuer sans jamais s'arrêter.

Courir. Tuer. Esquiver.

Il en valait de sa survie. De celle de son Maître, de sa famille et de ses amis ! Mais également de l'avenir de son pays… celui-là même pour lequel se battait chacun de leurs ennemis.

Courir. Tuer. Esquiver.

Alors elle courrait… encore et toujours.

Courir. Tuer. Esquiver.

Car elle avait beau avoir connu la guerre, les exécutions et les carnages, jamais Hermione n'avait connu ça. Ni pendant la Bataille de Poudlard. Ni pendant ses fuites ou combats. Ni pendant ses insomnies ou cauchemars… nulle part. A tel point qu'elle-même peinait à croire en ce qu'elle voyait dans le noir…

Courir. Tuer. Esquiver.

Si… peut-être une fois ; mais même son Génocide ne lui avait pas insufflé tant d'effroi.

Courir. Tuer. Esquiver.

Et pour cause… ils étaient fous. Fous ! Fous ! Fous, ivres de rage et prêts à tout…

Courir. Tuer. Esquiver.

Rien ne les arrêtait. Rien ne les raisonnait. Rien ne les terrifiait ! Et se faisant, aucun des Centaures ne reculait. Aucun des Centaures ne se détournait. Aucun des Centaures ne capitulait…

Courir. Tuer. Esquiver.

Ils voulaient les tuer… Tous les tuer ! Sans distinction, sans retenue, ni pitié ! Sans hésitation, sans honte, ni dignité ! Sans rien de tout ce qui aurait intrinsèquement dû les habiter ! Ni même de tout ce que la décence pouvait exiger. Et le pire était bien que cette quête vengeresse ne parvenait qu'à les condamner... Désœuvrés, leurs corps se jetaient fatalement sur leurs épées. Enragés, leurs lances se heurtaient bruyamment contre leurs boucliers. Déterminés, leurs sabots se fracassaient douloureusement contre leurs magies déployées. Déchaînés, leurs crinières brûlaient un peu plus à chaque sort qu'ils essuyaient ! Et encore ! Tout cela n'était qu'un bref aperçu de la lubie qui les obsédait ; un bref aperçu de la folie mortelle qui les rongeaient... Incapable de se raisonner, de se coordonner ou de faire preuve de la plus primaire des humanités, les Centaures s'acharnaient sans respirer, frappaient sans regarder, chargeaient sans hésiter et beuglaient à s'en étouffer ! Et pourtant, aucun d'eux n'en ressortait sans manquer de se faire tuer !

Courir. Tuer. Esquiver.

Révulsés, leurs yeux se crevaient, leurs peaux s'entaillaient, leurs muscles se déchiraient, leurs os se brisaient, leurs pellages brûlaient, leurs pates tremblaient, leurs sangs coulaient et leurs flancs frémissaient davantage à chaque ennemi qu'ils affrontaient ! Mais rien ne les arrêtait…

Courir. Tuer. Esquiver.

Tel un troupeau de bêtes enragées, on ne voyait d'eux que leurs traits déformés… que leurs fronts disproportionnés… que leurs cous aux veines gonflés… que leurs queues aux crains brûlés… et que leurs haines prêtes à exploser ! Et tout cela pourquoi ? Pour les tuer. Comme s'ils n'avaient jamais vécu que pour assouvir ce souhait, ce simple désir suffisait à les animer, les posséder et les conditionner… un état de folie tout aussi obsessionnel que profondément suicidaire, dont les innombrables victimes ne cessaient de s'écrouler à terre. Non pas que cela semble les déranger ; en particulier quand certains d'entre eux se servaient des corps de leurs frères pour se protéger…

Courir. Tuer. Esquiver.

Fallait-il être surpris de leurs mépris pour la vie ? De leurs crimes ? Et barbarie ? Non… bien sûr que non. Pour preuve, on ne pouvait reprocher à un sourd de ne pas entendre ! Tout comme on ne pouvait reprocher à ces Centaures d'être tombés dans la démence…

Courir. Tuer. Esquiver.

Ainsi en dépit de ses propres regrets, Hermione n'avait d'autre choix que de faire de même… et se faisant, elle n'avait d'autre choix que de révéler le pire d'elle-même.

- Avada Kedavra !

En sueur, en rage et en sang, Hermione courrait à toute jambe entre les bataillons. Incapable de respirer, de penser, de parler ou de ne serait-ce que de se repérer entre les attroupements de Centaures enragés et amas de combattants éventrés, elle courait sans jamais s'arrêter, sans jamais hésiter, sans jamais pleurer ni même éprouver la moindre onde ce pitié. Non… pas la moindre. Et pourtant ce n'était pas les blessés qui manquaient ! Les morts, les estropiés ou les pauvres bougres en train d'agoniser ! Mais quand bien même elle l'aurait souhaité, jamais son regard ne s'attardait sur leurs figures balafrées. Ou si… une seule fois. Quand elle les voyait ramper entre deux boucliers jusqu'à leurs lances ensanglantés… et qu'elle s'empressait de les achever.

- Mortames !

Les achever… les tuer… les délivrer… les condamner... A ce stade, il n'existait plus grande différence entre pitié et cruauté. Alors comment savoir quel mot employer ? Comment savoir quel comportement adopter ? Comment savoir quel état d'esprit embraser ? Il n'y avait plus d'ordre auxquels se référer ; plus de rangs, de fronts ou de plans savamment orchestrés. Non… ne restait que le chaos ; que les traînées de sang rampant dans son dos, que le bruit cinglant des épées tranchant des os, que les hennissements lointains des Sombrals de Drago et la morsure du froid hivernal contre sa peau. Que de petites choses, de détails et de frissons… de sensations fugaces, volages et fuyantes… d'espoirs morts et oubliés au milieu de ce bain de sang.

- Reducto !

Transcendée par le tambour de la guerre et l'avènement de sa Destinée, c'est à peine si Hermione parvenait à voir qui elle touchait. Aveuglés, ses yeux ne distinguaient plus de corps, mais des formes. Assourdis, ses tympans n'entendaient plus de hurlements, mais des sons. Eprouvés, ses réflexes n'obéissaient plus aux ordres, mais à la mort. Ecœurées, ses lèvres ne gouttaient plus l'air, mais le sang… Assiégés par les milles couleurs, bruits et odeurs, ses sens ne lui dépeignaient que honte, tragédies et douleurs ; que charniers, combats et horreurs… que de choses qui en d'autres circonstances, lui auraient fatalement retourner le cœur ! Mais là, maintenant et à cette heure, la jeune femme n'avait le luxe d'aucun leurre. En particulier quand c'était elle qui se faisait artisane des plus grands malheurs…

- Bombarda !

Ainsi et bien que l'indignité ne la guette de son regard acéré, Hermione courrait sans jamais se retourner, infaillible et implacable dans sa course effrénée. Insensible et impitoyable dans sa quête de vengeance enfiévrée. Insubmersible et inarrêtable dans sa détermination à tuer ! Une détermination qu'elle avait espéré ne jamais ré-éprouver après que la Guerre de Poudlard se soit achevée et dont les frissons inextricables lui donnaient la nausée… mais une détermination dont elle n'avait jamais été autant assoiffée.

- Confringo !

Oui... Assoiffée. Tel était le mot qui correspondait à son ascension endiablée ; et encore… il ne suffit presque pas à dépeindre la frénésie qui l'avait possédé quand les Centaures avaient chargé. La fureur qui l'avait aveuglé quand les Résistants avaient attaqué. La folie qui l'avait enivré quand les Mangemorts avaient ripostés. Et la furie qui l'avait submergé quand les pirates s'étaient élancés... Non pas que cela soit très étonnant en de tels instants ; et pourtant, elle-même se surprenait de la violence de sa soif de sang.

- Incendia !

Une soif insatiable… Obsédée. Inépuisable. Et empressée ! Une soif porteuse d'une rage qu'aucun mort, qu'aucun cri et qu'aucune victime ne saurait jamais apaiser ! Une soif comme elle n'en avait encore jamais éprouvé, et dont son corps ne parvenait à se rassasier en dépit de ses cris exaltés.

- Expeliarmus !

Pourquoi ? Pourquoi était-elle dans un tel état ? Une telle rage ? Et se laissait-elle aller aux excès des tentations les plus barbares ? La question aurait pu se poser… Mais face aux morts, à la Résistance et aux Centaures qui s'acharnaient à l'attaquer, la courser, l'entraver et tenter de la tuer, valait-elle vraiment la peine d'être prononcée ? Non… une telle question n'aurait rien apporté. Pire encore, elle aurait été des plus déplacées ! En particulier quand son visage était maculé de sang frais… que ses membres tremblaient de magie, de feu et de fièvre… que ses yeux ne cherchaient que des cibles à envoyer en enfer… que la vie et la mort ne dépendaient que de sa seule baguette… et que son sourire s'élargissait d'une joie cruelle.

- Endoloris !

Instinctifs, ses Doloris fendaient l'air au rythme de son adrénaline. Impitoyables, ses Avada couvraient la terre de nouveaux cadavres. Incandescents, ses Feudeymon ravageaient le ciel à chaque battement. Haineux, ses boucliers galvanisaient sa fièvre entre deux ripostes orgueilleuses. Affamée, la Magie Noir embrasait son être à chaque nouveau tué. Un enchaînement endiablés ponctué d'éclairs, de lianes, de flèches, de ronces, de lames et de verres pillés, que chacun de ses sorts ne cessaient de déverser ; et face auquel ses ennemis ne pouvaient que succomber…

Courir. Tuer. Esquiver.

Alors oui, à cet instant précis Hermione Granger semblait possédée. Aliénée. Désœuvrée ! Non… transformée ! Car elle l'était... Loin de la jeune sorcière que quelques Résistants avaient espéré retrouver, de la frêle Initiée que certains avaient cru pouvoir renverser ou de la folle que tous s'étaient imaginés pouvoir tuer, elle offrait au monde le parfait mélange de pouvoir et dureté… force et cruauté… malice et ingéniosité. Exacte dans chacun de ses sorts, vicieuse dans ses attaques et digne héritière des enseignements de Voldemort, elle portait à elle seule la marque de la mort, souriait un peu plus à chaque effondrement de corps et donnait tort à tous ceux s'attendant à combattre une simple mangemorte. Irascible, rapide et presque invisible, elle désarmait les fous qui se risquaient à l'attaquer, incendiait ceux qui ne la voyait pas arriver, s'empressait d'achever ceux qu'elle parvenait à faire tomber et faisait hurler ceux qu'elle n'avait pas le temps de tuer. Indifférente au sang qui la nappait et aux entrailles qui l'éclaboussaient, elle rendait coup pour coup, usait de ses poings et de genoux, visait les carotides battantes de chaque cou, balafrait des fronts jusqu'aux joues et reprenait toujours plus rapidement sa course !

Courir. Tuer. Esquiver.

Oh bien sûr, elle n'était pas à l'abris de quelques coups… de quelques entraves, griffures, grimaces, morsures, entailles, brûlures, coups bas et ligatures ! Mais aucun piège ne parvenait à la retenir plus d'une minute ; aucun sort, aucune tentative, aucun effort ou prise de risque ! Rien ne surpassait sa frénésie ! Rien ne concurrençait son adrénaline ! Et rien n'endiguait sa furie… Ainsi et bien que ses arcades soient en sang, qu'un coup de poing est ébréché l'une de ses dents, qu'une épée soit parvenue à lui entailler le ventre, qu'un assaut de ronces lui ait lacéré les jambes, que l'air peine à gonfler ses poumons et que sa prothèse tremble douloureusement, jamais la Déesse Rouge ne leur laissait la moindre chance…

- Confringo !

Oui… Les dés étaient jetés ; ne restaient plus que les Dieux pour s'en délecter.

- Mortames !

Car qui pouvait espérer la surpasser ? Qui pouvait espérer la tuer ? La désarmer ? Ou ne serait-ce que l'affronter sans irrémédiablement trépasser ?! Personne… pour la simple et bonne raison qu'elle n'était que ce que le monde avait créé ; que ce que ses chers amis avaient décrété et que ce que ses ennemis avaient modelé : une femme décidée à ne plus être humiliée. Une Sorcière déterminée à ne plus être bafouée. Une Initiée résolue à ne plus être sous-estimée. Une Déesse ayant juré que jamais plus personne n'oserait la défier !

Un être dénué de la moindre humanité…

- Avada Kedavra !

Alors non… elle n'avait rien à regretter. Elle n'avait plus à faire preuve de pitié. Elle n'avait plus à se raisonner. Elle n'avait plus à se contrôler ! Les règles avaient déjà été brisées… alors qu'importe. Qu'importe qu'elle manque de se faire tuer, brûler ou piétiner ! Qu'importe que sa peau soit lacérée, que ses côtes soient cassées et son ventre entaillé ! Qu'importe que ses jambes tremblent et que sa prothèse manque de céder ! Elle traiterait ses ennemis comme ils l'avaient traité… Elle terrasserait leurs cœurs comme ils l'avaient terrassé ! Elle souillerait leurs âmes comme ils l'avaient souillé ! Et sourirait joyeusement avant de les enterrer…

- Expeliarmus !

Ainsi, il ne se passait pas plus dix secondes sans qu'un de ses ennemis ne succombe. Elle ne faisait pas dix mètres sans qu'un corps ne s'écroule à terre. Et ne respirait pas deux fois sans qu'un Centaure ne hurle à en perdre la voix. Un état de démence, de rage et de cruauté face au quel nul ne pouvait riposter… et nul ne pouvait se relever.

- Bombarda !

Mais en dépit de sa puissance, Hermione n'en restait pas moins intelligente ; tout comme elle savait que rester statique signerait la fin de son existence. Alors elle courait… Fougueusement. Eperdument. Frénétiquement. Désespérément. Furieusement. Elle courait à s'en rompre la prothèse et à en perdre un poumon ! Elle courait entre les feux, les sorts et les explosions. Elle courait sous les flèches, les coups d'épées et les canons ! Elle courait à gauche, à droite et à contre-sens ! Elle courait sans jamais perdre la moindre seconde… et ce, en dépit de tous ceux pourrissant dans la mélasse couleur vermillon. Une mélasse étonnement dénuée de la moindre boue, de la moindre terre ou flaques rouges ; mais une mélasse désormais jonchée de tous les corps de ceux qui avaient eu le malheur de croiser sa route…

- Reducto !

Pourtant, elle aurait dû hurler… s'indigner, pleurer et désespérer devant ces centaines d'hommes, de femmes et de créatures assassinés. Devant les blessés, les condamnés, les estropiés ou les piétinés qui hurlaient en larmes et imploraient d'être sauvés ! Devant cet immonde charnier qui tapissait les berges de sang, d'entrailles et de membres arrachés ! Que dire ! Devant ce nouveau génocide dont l'horreur aurait dû la paralyser ! Mais en dépit de tous ceux qu'elle voyait agoniser, s'écrier et s'épouvanter, jamais la jeune femme ne s'en sentit un seul instant tourmentée… Sûrement qu'elle le regretterait une fois le combat achevé ; qu'elle se flagellerait pour son indifférence, se maudirait pour son indécence, se dégoûterait pour sa véhémence et serait à jamais hantée par les hurlements de ceux qu'elle condamnait sans la moindre compassion. Mais qu'aurait-elle pu faire de toute façon ? Chacun d'eux avait choisi son camp. Chacun d'eux savait ce qu'ils risquaient en les attaquant. Et chacun d'eux savait qu'ils ne recevraient aucune pitié, faveur ou sympathie de la part de leurs assaillants…

- Incendia !

Ainsi, c'est sans jamais ralentir qu'Hermione s'évertuait à zigzaguer, sauter, esquiver, parer et attaquer. Perdue au milieu des Centaures, des soldats, des sorts, des pirates, des mangemorts et des cadavres, elle enjambait les corps, s'écriait entre deux Avada, déversait colère, désolation et mort, et haletait sous les tressaillements nerveux de sa prothèse en nage. Des sensations fortes et fugaces… des impressions vives et tenaces… des instants à jamais gravés dans le marbre, qui ne tarderaient pas à écrire l'Histoire.

- Alors ?! S'éleva brusquement une voix dans le noir. C'est tout ce que vous avez ?!

Mais bien sûr, elle n'était pas seule à défier le monde ce soir…

- C'est tout ce que vous avez ?! Répéta-t-il enragé.

Son Maître était là lui aussi…

- Allons ! N'ayez pas peur ! S'écriait-il hilare.

Lui et son insondable sourire…

- Venez prouvez le courage de votre cœur ! Venez défier votre destin avec honneur ! Venez affronter votre dernière heure !

Lui et le plus beau carnage de toute sa vie...

- Venez rencontre votre Créateur !

Leur Créateur… l'ultime Auteur de leurs dernières terreurs.

Oui… à cette heure, Voldemort n'était pas uniquement Roi, Sorcier ou Empereur. Il n'était pas seulement Fléau, Meurtrier ou Dictateur. Non… il était plus que cela. Plus que les morts qu'il laissait dans son sillage. Plus que le sang qui goutait de son visage. Plus que le tremblement de la terre sous ses pas. Plus que la gloire que personnifiait son âme. Et plus que la foudre qui tonnait dans son regard. Oui... il était plus que tout cela ; et en même temps tout à la fois.

Leur Seigneur… l'ultime Bâtisseur de leurs dernières demeures.

Il était cette Entité, toute aussi létale qu'indétrônable.
Il était cette Fatalité, tout aussi effroyable qu'inextricable.
Il était cette Eternité, tout aussi impalpable qu'inéluctable…

Leur Persécuteur… l'ultime Artisan de leurs derniers deuils.

Il était ce Tout auquel personne ne réchappe.
Il était ce Tout qui jamais n'épargne.
Il était ce Tout que rien ne surpasse.

Leur plus Grand Prédateur… l'ultime Père qui borderait leurs linceuls.

Oui… il était tout cela. Dévastateur, impérial et auréolé de Magie Ancestrale, il se dressait au-dessus des morts tel un Ange née de flammes. Sanguinaire, cruel et inatteignable, il jaugeait le monde depuis l'obsidienne de ses pupilles abyssales. Fier, brutal et grandit de rage, il souriait aux cadavres dans l'éclat d'un rire estivale. Béni par la Mort, élu du Chaos et fils préféré du Diable, il se faisait prophète de la splendeur et de l'infâme ! De la noblesse et de l'épouvantable ! De la magnificence et de l'exécrable…

Lui… Lord Voldemort… Le plus Redoutable des Tueurs.

Oui… ce terme était de circonstance. Non pas uniquement à cause de son indéniable prestance, de ses grondements dignes des tonnerres les plus accablants, de sa figure bariolée de sang ou encore de son sourire éclatant ; mais bien à cause du halo de Magie Divine qui l'auréolait de la plus implacable des puissances. Comme si une supernova avait infiltré son âme, son corps tout entier semblait scintiller dans le noir, illuminant alors les berges de la plus déconcertante des lueurs astrales. Immobile, fier et imperturbable, il se tenait là, le menton levé et le dos droit… la peau brillant de milles éclats… les muscles gonflés d'une adrénaline létale… le sang bouillonnant de rage… le torse nu et dénué du moindre impacte… les bras ouverts avec bonheur sur les cadavres… les mains parcourus de flammes… et le regard enduit de lave. Plus effrayant qu'il ne l'avait jamais été, ses joues s'étaient creusées sous ses sourires effrénés, ses cheveux mi-longs barraient son visage d'ombres et d'étranges reflets, son regard allait partout là où la mort l'appelait et son front palpitait sous les contours de ses veines gonflées… Ainsi, c'est tout son être qui semblait s'être mué en une machine à tuer. En un démon mille fois damné ! Un Dieu destiné à châtier l'humanité ! Cela semblait exagéré ? Non… tout au contraire ; car aucun mot, aucune comparaison, description, allusion ou explication ne parviendrait à dépeindre ce qui était née de cette guerre. Ce qui à cet instant même, s'attelait à conquérir la Terre… ce qui, un sourire cruel aux lèvres, semblait capable de renverser l'Univers. Plus puissant que la Nature ne devrait le permettre, plus destructeur que le Soleil et plus affamé que Cerbere, Voldemort disloquait la terre à chaque coup de baguette, intoxiquait l'air de cris funestes, embrasait le ciel de flammes incendiaires et déchaînaient les eaux en vagues meurtrières, son corps vrombissant de magie Divine un peu plus à chaque nouveau raid. Insubmersible sur les berges, il n'avait bougé que de quelques mètres, ses ennemis se jetant constamment sur lui en dépit de leurs innombrables pertes. Une tactique tout aussi stupide que suicidaire, dont l'ineptie ne manquait pas de le ravir entre deux chutes de têtes.

Ainsi, il déversait Avada, sortilèges, maléfices et malédictions à tue-tête, riait à gorge déployée entre deux sourires acerbes, assiégeait le monde de sa frénésie carnassière et se délectait de chacune de ses tentations meurtrières. Un instant lui permettant d'embraser les pires vices de son être et de se repaître d'une joie sans pareille… mais également d'exterminer plusieurs dizaines d'ennemis d'un seul coup de baguette. Qu'ils soient Centaures, furies ou Résistants ; qu'ils soient hommes, femmes, créatures ou même enfant… il ne faisait aucune différence, aucun tri, aucune discrimination… et veillait personnellement à ce que chacun d'eux reçoive le plus terrible des châtiments.

- Ne vous faîtes pas prier ! Hurla-t-il transcendé. Venez prendre ce que vous êtes venus chercher !

Ils essayaient…

- Venez-vous venger !

Par centaines… par milliers…

- Venez me détrôner !

Mais nul ne s'élançait sans immédiatement échouer…

- Venez me tuer !

Ainsi, c'est amoncelés les uns sur les autres et piétinés à chaque nouvel assaut que les corps de ses victimes l'entouraient en un étrange rempart de chaires et d'os ; en une œuvre de sang et de chaos… en un avertissement comme nul autre : celui que personne ne survivrait à son Fléau.

- Avada Kedavra !

Il était déchaîné…
Il était enragé…
Il était prêt à tous les massacrer…

Pourtant et en dépit de sa puissance incontestée, de sa force et de son implacable supériorité face aux ennemis qui l'assaillait, Hermione sentit un étrange pressentiment la faire frissonner. Etait-ce à cause du froid ? Des charniers ? De ses boitillements ? Ou de sa difficulté à respirer ? Peut-être, mais autre chose commençait à l'inquiéter. Quelque chose qu'elle n'était pas certaine de comprendre ; quelque chose qu'elle n'était pas certaine de percevoir clairement… mais qui plus le temps passait, plus la guettait d'une angoisse latente.

- Impero !

Bon sang… pourquoi les Centaures persévéraient-ils tant ? Pourquoi continuaient-ils à affluer en dépit de leurs défaillances frappantes ? Quel était leur plan ? Que cherchaient-ils à réaliser en s'acharnant si ardemment ? Cela ne semblait pas avoir le moindre sens ! La moindre logique ou prisme de fondement ! Après tous, ils ne pourraient jamais surpasser Voldemort… ils ne pourraient jamais le tuer ou lui arracher sa couronne. Alors pourquoi ? Pourquoi ne pas battre en retraite ? Pourquoi ne pas sauver le reste de leurs frères ? Pourquoi ne pas accepter leur défaite ? Certes, son Maître n'accepterait jamais de négocier leur reddition… pas plus que leur survie après leurs impardonnables affronts. Mais ils pourraient essayer ; ils pourraient tenter de fuir, de survivre et de se cacher ! De retourner vivre dans leurs contrées, avec comme maigre récompense la satisfaction d'être parvenu à les acculer, à se venger et faire entendre leurs voix au sein de monde Sorcier ! Mais non… rien ne semblait en mesure de les arrêter ; et ce pas même la mort certaine qui les attendaient.

- Endoloris !

Etaient-ils donc si désespérés ? Si déraisonnés ? Si aliénés ? N'avaient-ils donc plus rien à perdre ? A sauver ? Ou préserver ? Peut-être… mais bien que les pollens de Fleur de Rabia les aient déjà tous condamnés, la jeune femme ne parvînt pas à s'en persuader.

- Bombarda !

Il y avait quelque chose dans leur folie, dans leurs attaques et cris hystériques. Quelque chose de plus calculé, de plus fourbe et de presque stratégique… Quelque chose qu'elle n'aurait su nommer, mais qui plus elle y pensait, plus semblait revêtir les contours d'une malice cachée ; d'une intention déguisée entre deux artifices savamment orchestrés, d'un secret gardé au cœur des non-dits les plus inavoués… d'une évidence qu'eux seuls parvenaient à discerner.

- Mortames !

Mais quoi ? Quoi ? Quoi ?!

- Expeliarmus !

Elle se le demanda… pourtant et alors même qu'elle désarmait sa cent et unième victime, une étrange question lui vint soudainement à l'esprit. La seule qu'elle aurait dû se poser dés la charge de leurs ennemis, mais qui jusqu'alors lui avait simplement paru en sursis.

- Reducto !

Où étaient Ron et Harry ?

- Incendia !

Où était Ginny ? Victor ? Dean ? Les Weasley ? Et Neville ?

- Avada Kedavra !

Où étaient-ils à une heure aussi décisive ?
Où étaient-ils quand se jouait leur ultime survie ?
Où étaient-ils quand les troupes qu'ils avaient si durement réunis étaient en périls ?

Avaient-ils fui ? Non… cela serait trop facile. Etaient-ils en retrait, cachés dans la nuit ? Possible… mais jamais ils ne supporteraient de la voir tuer leurs alliés sans intervenir. Etaient-ils perdus dans la foule ? Crédible… mais elle aurait fatalement déjà croisé l'un de ses anciens amis. Alors que faisaient-ils ? A quoi jouaient-ils ? Et plus important encore : que préparaient-ils ? Elle ne savait pas… une certitude qui suffit à lui faire redouter le pire.

- Confrigo !

Abasourdi par ses nouvelles incertitudes, Hermione continua sa route pendant de longues minutes, son regard anxieusement happé par la clarté de la lune. Seigneur… ils avaient un plan. Ils avaient un plan ! Elle en était sûr ! Mais n'avait pas plus le temps d'y penser que de compter ses blessures… Aussi, c'est l'œil tourné au-dessus de son épaule que la jeune femme ralenti son allure, le souffle court sous la douleur latente de ses muscles. Immobile au milieu des morts, elle respira à grands-coups, essuya ses joues, s'appuya sur ses genoux et déglutit sous la violence de son pouls, une sueur froide s'attelant déjà à ramper entre les lignes de son cou. Un court instant qui ne dura qu'une seconde, mais qui alors qu'elle prenait appuie sur une carcasse sanglante, lui permit de détailler l'horizon, les assauts, les attroupements, les ombres des Sombrals de Drago et autre revirement. Pourtant et en dépit de cet insupportable capharnaüm, des amas de foule difforme et de cette intolérable odeur de mort, un étrange détail pétrifia son corps. Le seul qu'elle réussit clairement à distinguer par-delà ses yeux plissés et cheveux détrempés… le seul dont elle ne douta pas en dépit la douleur de ses côtes brisées et halètements hachés… le seul dont elle fut certaine malgré les fourmillements de ses jambes et spasmes incontrôlés… et le seul qui terrassa son cœur de la pire horreur qu'elle puisse imaginer.

- Morere ! Maledictus equus ! Morere ! « Meurs ! Maudit Cheval ! Meurs !»

Par tous les Dieux… elle ne rêvait pas.

- Morere ! Morere ! Hostis humani generis ! « Meurs ! Meurs ! Ennemi de la race humaine ! »

Cette voix… c'était… c'était…

- Bestia ! Citius, altius, fortius ! « Bestia ! Plus vite, plus haut, plus fort ! »

Non. Non, ce n'était pas possible. Ce n'était pas possible ! Il…il ne pouvait pas être là !

- Pulex ! Surge et ambula ! « Pulex ! Lève-toi et marche ! »

Il ne pouvait pas être là…
Il n'en avait pas le droit !
Il n'en avait pas le droit !

- Milites ! Orbem formate ! Citius ! « Soldats ! En formation ! Vite ! »

Elle ne pouvait pas y croire... Elle ne pouvait pas y croire ! Il ne devrait pas être là ! Il ne devrait pas être là ! Il ne devrait pas là ! C'était… c'était inconcevable ! Impensable ! Inimaginable ! Mais ses hurlements latins ne trompaient pas… pas plus que son visage, sa voix, l'agitation nerveuse de son équipage ou encore l'étrange amas de cadavre qui les entouraient de part en part.

- Arcuites ! Nunc ! « Archers ! Maintenant ! »

Oui… aucun doute ne serait en mesure de la sauver de ce nouveau cauchemar.

- Etiamnum ! « Encore ! »

Connor était là.

- Cædite eos ! « Tuez-les tous ! »

Connor était là !

- Cædite eos ! « Tuez-les tous ! »

Connor était là… à donner des ordres, débout sur une carcasse.
Connor était là… à se battre à la dague et au coutelas.
Connor était là… à menait ses hommes aux combats.

- Co… Connor ?!

Non… non, non, non, non ! Ce n'était pas normal ! Ce n'était pas normal ! Ce n'était pas normal ! Le plan était qu'il reste sur les navires avec Luna ! Qu'il soit à l'abris dans une calle, enfermé avec la fratrie de Primus comme garde ! Qu'il reste sain et sauf, loin de l'agitation des combats et ne sorte qu'une fois qu'aurait sonné leur victoire ! Et pourtant, c'est dressé sur la panse éventrée d'un Centaure qu'elle l'entendait hurler sur son équipage… c'est armé d'un poignard qu'elle le voyait sautiller la rage à l'âme… c'est couvert de sang, qu'elle le voyait prendre part à la bataille. Une ultime prise de conscience qui alors même qu'elle sentit un spasme lui marteler la jambe, la plongea dans la plus foudroyante des démences.

Oui…

Une démence.
Une vésanie.
Une obsession.
Une folie.
Une absence…

Le genre de bouleversement que l'on ne rencontre qu'une fois, avant de gésir sous son éternelle condamnation.
Le genre de sentiment que l'on n'éprouve qu'une fois, avant de céder sous le poids de son inextricable affliction.
Le genre de révélation que l'on ne réalise qu'une fois, avant de s'agenouiller devant son irrémédiable clairvoyance.

Etrange, irascible et inconstante, elle submergea son cœur en moins d'un battement. Sans nom, sans logique ni aucune raison, elle renversa son âme en moins d'une seconde. Puissante, dévastatrice et écrasante, elle posséda son corps et bouleversa son monde. A tel point que pendant un bref instant… un bref moment… et une brève inspiration… c'est tout son être qui se trouva transit d'aliénation. Semblable à un raz de marée, ses certitudes furent balayées, sa conscience sembla se fracturer, ses pensées se mirent à s'étioler et la raison même de son existence commença à se flouter. Aveugle, sourde et transcendée, elle n'entendit même plus les Centaures galoper, les Sombrals s'envoler, les épées claquer, les flèche siffler ou les morts tomber. Non… elle n'entendit plus rien ; ni les hurlements de la guerre, les grondements du ciel ou les Feudeymons de son Maître… ni le tonnerre, les jappements des soldats à terre ou le sang battant dans ses veines. Non… rien. Rien si ce n'est les cris latins du seul être au monde pour qui elle serait prête à vendre son lendemain.

- Connor !

Ainsi, c'est sans même s'entendre hurler, pleurer ou respirer qu'Hermione sentit son cœur tomber à ses pieds… ses entrailles se nouer… et sa chaire frissonner… avant que son corps ne commence brusquement à s'élancer et que ses jambes n'accourent d'elles-mêmes vers la figure angélique qui se dressait au milieu du charnier. Une figure qu'elle avait cent fois bordé, cajolé et embrassé… une figure dont les grands yeux bleus n'inspiraient d'ordinaire que douceur et sérénité… mais une figure désormais striée de sang et de boue séchée.

- Connor !

Plus rapide qu'elle ne l'avait jamais été, la jeune femme dévala les talus détrempés, sauta par-dessus les ronces acérées, contourna les attroupements enragés et extermina tout ceux qu'elle croisa sans même les regarder… Envoûtée, elle ne chercha même pas à se cacher, à combattre ou ne serait-ce qu'à se protéger ; mais quand bien même elle l'aurait envisagé, son propre corps aurait été incapable de se détourner. Habité de reflexes insoupçonnés, il n'obéissait plus qu'à cet instinct, cette force et ce besoin jusqu'alors resté caché… à cet appel que rien ne saurait jamais étouffer… à cette urgence dont la simple étreinte lui semblait capable de la tuer.

- Connor !

Pourquoi agissait-elle ainsi ? Pourquoi se sentait-elle aussi démuni ? Transit ? Et en même temps si hystérique ? Elle aurait dû se le demander ; elle aurait dû s'interroger et même tenter de se calmer ! Mais elle le savait… à cet instant précis aucun Dieu, aucun Fléau, aucun ennemi, aucune armée et pas même son propre Maître n'aurait été en mesure de la raisonner...

- Connor !

Elle hurla sans jamais s'arrêter.
Elle s'écria sans jamais respirer.
Elle s'époumona sans jamais se tempérer.

- Connor !

Jusqu'à ce que le petit garçon ne se fige… ne lève sur elle ses deux immenses pupilles… et ne tressaille en la voyait accourir.

- Her… Hermione ?

Abasourdis, le petit garçon eut à peine le temps de réagir ; pas plus que ses hommes d'ailleurs, qui ne virent d'elle qu'une ombre invisible… une ombre qui avant même qu'ils ne la voient surgir, se jeta désespérément sur lui entre deux tremblements d'adrénaline. Violemment plaqué contre son poitrail, Connor hoqueta sous l'étau de ses bras, le souffle coupé par la force d'une étreinte aussi brutale. Une étreinte qu'il ne comprit pas, mais dont la sincérité, la désespoir et l'émoi, le désarmèrent presque autant que l'imminente détresse de ses larmes…

- Oh mon Dieu… oh mon dieu, Connor ! Pleura-t-elle tout bas.

Enfin…
Il était là.
Il était en vie.

- Merci… Oh mon Seigneur, merci…

Oui… Merci.

Merci qu'il soit en vie.
Merci qu'il soit encore protégé par sa magie.
Merci qu'elle soit parvenue à courir jusqu'à lui.
Merci que les pirates soient là pour veiller sur lui.
Merci que la Mort ne l'ait pas encore pris…

- Tu es vivant… souffla-t-elle désespérément. Tu es… tu es vivant… tu es vivant !

Confus, troublé et fébrile, Hermione l'entendit hoqueter contre elle dans un jappement inaudible, son petit corps pétrifié de surprise face à ses murmures et milles mercis. Que lui arrivait-il ? Pourquoi réagissait-elle ainsi ? Etait-elle blessée ? Meurtrie ? Pourchassée par l'ennemi ? Ou victime d'un sort invisible ? Naïvement, Connor se posa la question, peu accoutumé à de telles marques d'affections. Pourtant, il ne lui fallut pas longtemps avant que lui-même ne sente son cœur rater un battement, son âme s'imprégner d'un émoi bouleversant, sa gorge se serrer d'une émotion brûlante… et que ses propres bras ne se referment subitement autour de son corps tremblant. Un simple geste qui alors même qu'Hermione se sentait perdu en Enfer, lui donna l'impression de toucher le ciel.

- Oh mon petit… sanglota-t-elle désespérée.

Enlacés l'un contre l'autre, aucun d'eux ne chercha à parler… à bouger… ou à rompre cet étrange instant qui les étreignait. Un instant étonnant profond, de bonheur et de soulagement. Un instant de repos, de joie et d'effusions. Un instant qui ne dura qu'une seconde… mais qui alors même que le monde se perdait entre mille hurlements, suffit à raviver l'émoi de leurs âmes branlantes.

- Mon pauvre petit…

Incapable de se détacher, Hermione inspira avec force l'odeur de ses cheveux dorés, son sang battant un peu plus fort sous leurs éternelles senteurs de miel et de rivages ensoleillés ; des odeurs désormais gravées au fer blanc dans son cœur, et qui alors même que tout brûlait, la ramenèrent un court instant à leurs heures de jeux, de légendes et sourires rieurs… à leurs heures d'insouciance, de baignade et de mythes enchanteurs… à leurs heures de paix, de joies et de sable aux milles couleurs. Des heures marquées du sceau du plus merveilleux de tous les bonheurs, dont la seule saveur suffit à faire redoubler ses pleurs… Aussi, la jeune femme ne sut pas combien de temps elle mit avant de trouver le courage de respirer, de s'entendre à nouveau penser et de prendre conscience du monde qui l'entourait ; mais ce qu'elle sût en revanche, fut qu'il ne lui fallut pas d'avantage de quelques secondes, avant de ne sentir une nouvelle panique lui scier le ventre.

- Tu… tu saignes ? Tu es blessé ? Quelqu'un… quelqu'un t'a touché ?!

Tombant à genoux, c'est dans l'élan d'un regard fou qu'elle agrippa ses épaules, empoigna ses joues, étudia son visage et chercha même à prendre la mesure de son pouls. Des gestes et une inquiétude pour le moins inédite pour Connor, dont la plus grande marque d'affection de sa vie avait été les cicatrices laissées par ses hommes…

- Qu… quoi ?! Non, je… je vais bien ! Balbutia-t-il.

- Tu es sûr ?! Tu… tu n'as pas été frappé par un sortilège ? Par une épée ? Ou… ou une flèche ?

- Non, non ! Je t'assure ! Je… j'ai rien !

Elle voulait le croire. Elle voulait s'en persuader. Elle voulait se raisonner ! Mais face à lui et à sa figure couverte de sang, comment aurait-elle pu endiguer la terreur qui lui rongeait le ventre ? Apaiser ses craintes et milles tourments ? Et se convaincre que tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes ?! C'était impossible. Inconcevable. Chimérique ! Et pour cause… Il était si petit ! Si frêle ! Si fragile ! Un simple coup de sabots aurait suffi à l'envoyer valser jusqu'à son île ! Pire ! A le réduire en bouillie ! Sans parler des Avadas, des Reducto et des Doloris ! Des sorts de feu, de morts, de tortures et de supplices ; et de tout ce qui fusait autour de lui ! Et pourtant, c'est droit et inflexible qu'il se tenait là aujourd'hui… prêt à combattre un ennemi digne des plus infâmes récits… et ce au péril de sa propre vie…

- J'te jure Hermione… j'vais bien.

Il allait bien… mais était-ce seulement possible quand elle l'entendait hurler ses ordres en latin ? Quand elle le voyait tuer des créatures enragées de ses propres mains ? Et que la Mort elle-même guettait leur déclin ? Non… elle ne le pensait pas. Pas quand ses cheveux blonds viraient au carmin. Pas quand une mare de sang dévalait son teint. Pas quand ses chaussures s'enfonçaient dans une boue de chaires et de restes humains. Pas quand ses vêtements n'étaient plus qu'un étendard sanguin… et certainement pas quand sa peau était esquintée de bouts de peaux, d'entrailles et crins.

- Faut pas t'en faire… lui souffla-t-il.

Ne pas s'en faire… Seigneur, comment le pourrait-elle ? Elle aurait profané le Ciel si cela avait signifié qu'il n'endure pas cette guerre ! Elle aurait éteint le Soleil, éventré la Terre, incendié les mers et ravagé les airs ! Que dire… elle aurait défié l'Univers ! Certes, elle savait qu'il n'était pas à son premier calvaire… qu'il était Capitaine et n'avait rien à envier aux soldats les plus téméraires. Mais même avec plus de deux millénaires de savoir militaire, des voyages en mers, de pillages cruels et de stratégies guerrières, jamais Hermione ne parvînt à faire taire les frissons de sa chaire… en particulier quand elle vit sa dernière victime rendre son souffle à terre.

- Oh mon dieu…

Retenant péniblement la bile qui lui brûlait la gorge, Hermione sentit ses jambes flancher en le voyant entouré de corps ; des corps de Sorciers et de Centaures… des corps encore chauds et à peine morts… des corps sur lesquels il se dressait fièrement, sans doute, regrets ni remords.

- Connor… hoqueta-t-elle.

Il n'avait pas à faire ça.
Il n'avait pas à endurer ça.
Il… il n'avait pas à être là !

Et pourtant, c'est sur un champ de bataille qu'Hermione se mit à contempler ses grands yeux béats. Des yeux bleus, profonds et indétrônables. Des yeux dignes des plus somptueuses profondeurs océanes. Des yeux emplis de bravoure, d'honneur et de courage… mais des yeux d'enfants, dans lesquels se reflétaient milles cadavres.

- Qu'est-ce… qu'est-ce qui s'est passé ? Implora-t-elle désespérée. Qu'est-ce que tu fais là ?! Pourquoi… pourquoi tu es là ?!

Peu surpris par ses questions, Connor se mordit la lèvre dans l'écho d'un étrange silence, son regard s'abaissant douloureusement sur ses haillons en sang. Non pas qu'il ait honte d'être présent ; mais il savait déjà quelles en seraient les conséquences… en particulier à la vue de sa terreur et de ses intarissables tremblements. Aussi, c'est tout aussi fier que mal à l'aise qu'il se redressa lentement devant elle, et pris ses mains de les siennes…

- Te fâche pas… Souffla-t-il du bout des lèvres.

- Connor…

- J'ai pas le choix. L'interrompit-il. Il faut que je me batte !

Pas le choix ?! Bon Dieu, non ! Non, non, non, et mille fois non ! Il n'était nullement question de choix ! D'ailleurs, il ne devrait même pas être là ! Et pourtant rien n'aurait su endiguer la détermination de son regard…

- Mais… mais pourquoi ?!

- Je suis Capitaine. Rétorqua-t-il. C'est mon devoir…

- Quoi ?! Non ! S'étouffa-t-elle horrifiée.

- Herm…

- Tu pourrais te faire tuer !

Souriant franchement à sa réplique, Connor jaugea un court instant les corps de ses dernières victimes… Entassées sur elles-mêmes, il détailla le Centaure qu'il avait éventré de son glaive, le sorcier qui avait tenté de le frapper d'un sortilège et tous les autres qui avaient été trop bêtes pour croire en l'innocence de sa jeunesse. Alors oui… techniquement parlant, il pouvait se faire tuer ; mais face à de tels adversaires, cette simple idée ne réussit qu'à le faire glousser. Un rire froid, cinglant et cynique… un rire qu'aucun enfant ne devrait jamais avoir en lui... mais qui bien qu'il frôle l'horrifique, sembla le ravir.

- Oh je t'en prie… Rit-il. J'ai connu des ânes plus coriaces que ces bourriques !

Ebranlée, Hermione ne sut plus quoi répliquer. Plus coriaces ?! Mais… mais il n'était pas question de ça ! Qu'importe qu'il ait déjà tué des Sultans, des Empereurs ou des Rois ! Qu'importe qu'il ait déjà pillé des flottes Byzantines, Romaines ou Scandinaves ! Et qu'importe qu'il ait vécu plus de guerres qu'en rapportait l'Histoire ! Il n'avait pas à être là… ni en tant que Capitaine, Pirate ou simple soldat.

- Non… non c'est hors de question ! Ordonna-t-elle brusquement.

- Quoi ?

- Tu dois partir ! Maintenant !

- Non !

Non ? Il était couvert de sang et osait lui dire non ? Par tous les Diables, son Maître avait raison… c'était un vrai petit démon.

- Ce n'était pas une question ! Se scandalisa-t-elle.

- Hermione !

- Le Maître t'a ordonné de rester aux navires !

Agacé par la promesse que Voldemort lui avait fait jurer, Connor se détourna dans un juron étouffé, son latin lui écorchant violemment la langue entre deux soupirs renfrognés.

- Scio… Scio… « Je sais… Je sais… »

- Alors qu'est-ce que tu fais là ?! Hurla-t-elle sans voix. Et… et où est Luna ? Elle devait veiller sur toi !

Mal à l'aise, Connor grimaça violemment à l'évocation de la Serdaigle. Oui… il aurait dû être avec elle ; et oui, tous deux auraient dû être sur ses navires à veiller sur leur flotte et leurs attaques aériennes. Mais contrairement à ce qu'elle croyait, il n'avait pas choisi de descendre à terre…

- Le navire… le navire s'est fait attaquer.

Sonnée, la jeune femme se sentit vaciller dans une nouvelle apnée.

- Qu… quoi ?!

- Le navire s'est fait attaquer. Répéta-t-il plus fort.

Attaquer.
Attaquer.
Attaquer.

- Mais… mais comment ?! S'écria-t-elle mortifiée. Par qui ? Et… et pourquoi ?

- Je sais pas… mais ils étaient trois.

Trois…

- Je les connaissais pas, mais ils te connaissaient toi et Luna !

Ils… ils les connaissaient ? Elle et Luna ?

- Ils cherchaient quelque chose ! Enchaîna-t-il. J'crois qu'ils pensaient le trouver sur un des bateaux, ou quelque chose comme ça…

Quelque chose ? Sur l'un des bateaux ? Mais… pourquoi un escadron de Résistants chercherait-il quelque chose sur des Navires de l'Autre Versant ?! Cela n'avait pas le moindre sens ! Pire encore ! Cela frôlait la démence ! Ils n'avaient rien sur les bateaux ! Ni armes, ni renforts, ni plan, ni trésor… rien ! Du moins, rien qui semble justifier un raid aussi soudain…

- Mais… mais… mais pourquoi…

- Spica ! Bon sang, relève toi ! S'écria-t-il sauvagement.

Décontenancée par la violence de son cri, Hermione balbutia en le voyant jeter un caillou sur l'échine courbée qui rampait derrière lui… une échine étonnement tremblante, qui alors même que le monde était à feu et à sang, avait réussi l'exploit d'emmêler son propre filet autour de sa jambe.

- Imbécile… Ragea-t-il. Je savais que j'aurais dû le laisser sur l'île !

Oui… sur ce point elle ne put le contredire ; mais à cette heure, Spica était bien le dernier de ses soucis.

- Qu'est-ce qu'ils cherchaient ? S'empressa-t-ellede demander.

- Quoi ?

- Les hommes qui vous ont attaqué ! Qu'est-ce qu'ils cherchaient ?!

- Je sais pas ! Mais Luna a paniqué…

- Paniqué ?!

- Hum hum…

- Mais…

- Spica ! S'écria-t-il plus fort.

Oh Seigneur…

- Connor concentre toi ! Hurla-t-elle sans respirer. Dis-moi ce qui s'est passé ! Dis-moi pourquoi Luna a paniqué !

- Je sais pas moi ! J'te jure ! On se faisait attaquer alors j'ai voulu dégainer mon épée et riposter ! Mais avant même que je comprenne ce qui se passait, elle m'avait déjà jeté par-dessus bords !

Atterrée, Hermione se liquéfia dans un silence mortifié. Jeté… jeté par-dessus bord ? Luna… Luna l'avait jeté par-dessus bord ?! Mais… mais cela semblait impossible ! En particulier quand une telle chute aurait pu lui coûter la vie ! Et pourtant, c'est tout aussi sincère qu'inflexible, que Connor la regarda sans jamais faillir.

- Mais… mais…

Elle n'arrivait pas y croire…
Elle n'arrivait pas y croire…
Elle n'arrivait pas y croire !

- Je... je...

Mais plus que tout autre chose, elle ne parvenait pas à comprendre les raisons d'un geste si grave... Après tout, elle aurait parfaitement pu s'envoler à dos de Sombral ! Les éloigner de toutes menaces et s'épargner le moindre combat ! Mais quelque chose ne lui avait pas laissé le choix… quelque chose qui l'avait instinctivement poussé à jeter Connor dans les eaux du lac.

- Nom de Dieu ! S'écria-t-il à nouveau. Spica ! Venu huc ! « Spica ! Viens ici ! »

Sourde, aveugle et plu confuse que jamais, Hermione ne l'entendit pas appeler son soldat d'un ton enragé ; pas plus qu'elle ne vit ce dernier s'avancer jusqu'à eux, le regard bas et honteux, son filet enroulé entre mille nœuds...

- Ut vir pugna ! « Bats-toi comme un homme ! »

- Autem… « Mais… »

- Tace si vis vivere ! « Tais-toi si tu veux vivre ! »

Jeté par-dessus bords…

Luna elle avait préféré jeter un enfant par-dessus bord, plutôt que de le laisser être vu par ces hommes.
Luna elle avait préféré jeter un enfant par-dessus bord, plutôt que de le laisser être vu par ces hommes.
Luna elle avait préféré jeter un enfant par-dessus bord, plutôt que de le laisser être vu par ces hommes.

- Où… où est-elle ? Souffla-t-elle d'une voix blanche.

- Quoi ?

- Luna ! Où est-elle ?

- Désolé… mais j'en ai aucune idée. Dit-il attristé. Je croyais qu'elle me suivrait mais… elle l'a pas fait.

- Et tu n'as rien entendu ?! Rien vu ?!

Incertain, Connor se massa le front, peu convaincu par la pertinence des brides qu'il avait perçu avant d'être jeté du pont.

- Je crois que j'ai entendu l'un d'eux lui parler avant qu'elle me fasse tomber…

- Lui parler ?!

- Oui… il lui a dit qu'il était content qu'elle soit pas morte, mais qu'il était déçu ou contrarié… j'sais plus trop.

Le cœur à l'arrêt, la sorcière se sentit vaciller sous la véracité de son regard bleuté, son esprit peinant à assimiler ce qu'il venait de lui révéler… mais également tout ce que cela signifiait.

- Que… qu'il était contrarié ?! Répéta-t-elle intriguée.

- Hum hum ! Mais j'comprenais rien… il avait une capuche et un accent !

- Un accent ?!

- Oui ! Et j'peux te dire que c'était pas du latin !

Une capuche… et un accent.

- Oh non… Souffla-t-elle

Viktor Krum…

- Oh non, non, non, non… psalmodia-t-elle entre ses lèvres.

C'était lui… Il ne pouvait pas y avoir de doutes possibles ! Ça ne pouvait qu'être lui ! Et se faisant, les deux autres hommes ne pouvaient qu'être les têtes pensantes de cette odieuse comédie.

- Bande de salopards… Maugréa-t-elle en rage.

Ron… et Harry.

- Bon sang ! S'écria-t-elle.

Harry et Ron avaient Luna.
Harry et Ron avaient Luna.
Harry et Ron avaient Luna.

- Ça va ? Demanda-t-il face à son teint livide.

Non… non, ça n'allait pas. C'était grave. Plus que grave, c'était un véritable drame ! Une horrible menace ! Un coup bas infâme ! Une stratégie toute aussi inattendue, qu'indéniablement létale ! Mais pourquoi ? Pourquoi orchestrer une telle attaque ? Pourquoi s'en prendre aux bateaux quand leurs armées menaient le combat ? Et pourquoi chercher Luna ?! Certes, elle les avait trahis elle aussi… mais la condamnation d'une traître ne valait pas l'abandon de leur propre guerre !

- Hermione ?

A moins… à moins qu'ils sachent quelque chose qu'elle ne savait pas.
A moins qu'ils aient un plan bien plus savant que la destruction de Poudlard.
A moins qu'ils cherchent quelque chose que seule Luna était susceptible d'avoir…

- Connor… Souffla-t-elle en nage.

- Hum ?

- Est-ce… est-ce que Luna savait ce qu'ils cherchaient ? Demanda-t-elle.

- Ce qu'ils cherchaient ? J'en sais rien moi !

- Réfléchit ! Insista-t-elle. Est-ce qu'elle t'a dit quelque chose ? Fais un signe ? Ou… ou transmis un message ?!

- Un message ?! Elle m'a jeté à l'eau ! Si ça c'est pas un message…

Au bord de la crise de nerf, Hermione se sentit frissonner sous l'échauffement de sa fièvre. Bon sang, il était son seul indice capable de l'aider à percer ce mystère !

- Connor !

Soupirant plus que jamais face à son regard de braise, le petit garçon roula des yeux au ciel… Voilà pourquoi il n'avait jamais emmené la moindre femme en mer.

- Je sais pas ! Elle… elle m'a dit de te retrouver et de retenir ma respiration !

- De… de retenir ta respiration ? Répéta-t-elle.

- Oui ! Et de « de prendre garde aux… aux chants des poissons » ! Mais franchement, ça change rien non ?!

Le chant des Poissons…

- Non mais je rêve là ! S'étouffa à nouveau le petit garçon.

Embrumée par l'étrangeté de paroles aussi insensées, Hermione sentit son esprit s'échauffer, sa migraine grandissant un peu plus à chaque cri que Connor poussait. Pourtant, elle ne pouvait l'ignorer : ces mots n'étaient pas ce qu'ils étaient...

- Spica !

Oui… elle connaissait Luna. Plus encore, elle connaissait son âme ; son esprit, ses pensées, sa logique, son désir de paix, sa fantaisie, sa lucidité… absolument tout d'elle et des valeurs qui la constituaient ! Ainsi, elle le savait… ses mots était la clé. Ses mots étaient le message. Ses mots étaient le lien ! Ses mots étaient la clé de ce jeu d'échec sans fin…

- Sors de là !

Le chant des Poissons.
Le chant des Poissons.
Le chant des Poissons.

- Et lâche ce maudit filet si tu veux pas que j'te pende à un mas !

Oui… ça avait un sens. Ça avait un sens. Ça avait un sens ! Mais que pouvait-il signifier face aux nouvelles couleurs du monde ? Face à cette guerre ? Ces morts ? Et ces souffrances ? Elle n'en était pas certaine… à vrai dire, elle n'était plus certaine de rien désormais. A tel point que lorsqu'elle vit Connor gifler Spica, se redresser face à ses hommes et hurler à pleine voix, elle ne sut pas si elle devait pleurer ou s'effondrer d'effroi.

- Allons Camarades !

Le chant des Poissons.
Le chant des Poissons.
Le chant des Poissons.

- On se reprend !

Le chant des Poissons.
Le chant des Poissons.
Le… les sirènes.

- Ne fatiguez pas !

Par Morgane, elle parlait du chant des sirènes…
Elle parlait du chant des sirènes !
Elle parlait du chant des sirènes !

- Courage !

Mais elle les avait exterminés il y a des mois… Alors pourquoi ? Pourquoi le mettre en garde ? Et pourquoi une telle allusion ? Cela ne semblait pas avoir le moindre le sens ! Encore moins en de telles circonstances !

- Audaces fortuna juvat ! « La chance sourit aux audacieux !»

Non… non, elle avait choisi ses mots pour une raison. Pour une raison ! Pour une raison ! Pour… pour qu'elle seule puisse la comprendre.

- Gaudeamus hodie ! « Réjouissons-nous aujourd'hui !

Retiens ta respiration… et prends garde… aux chants des poissons.
Retiens ta respiration… et prends garde… aux chants des sirènes.
Retiens ta respiration… et prends garde… à… à… ce qui chante sous l'eau ?

- Allez Hermione… Grimaça-t-elle pour elle-même.

Ce qui chante sous l'eau…
Ce qui chante sous l'eau…
Ce qui chante sous l'eau…

- Réfléchit… réfléchit… réfléchit…

Mais s'il ne s'agissait pas des sirènes, qu'est-ce qui pouvait chanter sous l'eau ?

- Sursum corda ad victoriam ! « Élevons notre cœur vers la victoire ! »

Ce qui chante sous l'eau...
Ce qui chante sous l'eau...
Ce qui chante sous…

- Oh Seigneur…

Le cœur prophétique de la Reine-Mère.

- Cædite eos ! « Massacrez-les ! »

Elle lui disait de prendre garde cœur prophétique de la Reine-Mère.

- Arcuites ! Nunc ! « Archers ! Maintenant ! »

Elle lui disait qu'Harry et Ron cherchaient le cœur prophétique de la Reine-Mère.

- Etiamnum ! « Encore ! »

Oui… ça ne pouvait être que ça. Mais pourquoi ? Pourquoi chercher le cœur de la Reine-Mère ? Et pourquoi penser que Luna pourrait l'avoir sur elle ? Certes, ils s'agissaient du dernier vestige de leur espèce… mais quand bien même, que comptaient-ils en faire ? Le posséder ne changerait rien à l'issue cette guerre ! Sauf bien sûr s'ils se mettaient en tête d'exploiter sa… oh non.

- Ad gloriam ! « Pour la gloire ! »

Ils voulaient exploiter sa magie.

- Ad honorem ! « Pour l'honneur ! »

La même Magie capable de causer un nouveau Génocide.

- Aut vincere, aut mori ! « La victoire ou la mort »

Le Génocide de tous leurs ennemis…


Heyyyy !

Et voici la suite avec une petite surprise ! Harry et Ron ont décidé de s'adonner à une nouvelle tricherie : retrouver le cœur prophétique pour mettre un point final à ce conflit... et causer un ultime génocide. Soyez-en certains, la suite ne va pas être facile ! En particulier maintenant qu'Hermione sait que les Centaures ne sont qu'une diversion et qu'un tout autre combat les attends ! Sans parler bien entendu de Connor et de sa naturelle insubordination !

Qu'en avez-vous pensé ? Que pensez-vous qu'il va arriver ?! N'hésitez pas à donner vos pronostiques pour la suite ;)

En tout cas, j'espère que ça vous aura plu ! Je vous dis à très vite ! Bizzzeee !