Hey!
Voici la suite de mon histoire! J'ai reçu plusieurs bons commentaires pour le premier chapitre. J'espère que la suite vous plaira :)

J'adore déjà écrire cette histoire. J'ai tellement hâte de vous partager ce que j'ai en tête. :3

Bonne lecture!

xx


Chapitre 2 – Bulma

Dans les confins du centre-ville de la Cité de l'Ouest, une voiture aux lignes raffinées se gara. Le ronronnement du moteur qui se répercutait sur les murs des gratte-ciel s'arrêta net lorsque la conductrice coupa le contact. La ruelle dans laquelle elle s'était stationnée fut alors plongée dans le silence.

Un silence qui fut rapidement rompu lorsque la porte côté passager s'ouvrit.

-Franchement, je ne comprends toujours pas pourquoi tu ne veux pas te stationner sur la rue principale, fit une voix aigüe.

La conductrice sortit de la voiture en réajustant son short taille haute en denim. Elle vacilla un peu sur ses souliers à talons avant d'appuyer sur un interrupteur caché sous la carrosserie du bolide. Aussitôt, ce dernier disparut dans un nuage de fumée, et la femme se pencha pour ramasser la petite capsule qui l'avait remplacé.

- Pour la centième fois, Chi-Chi, je veux éviter d'attirer l'attention. Et la meilleure façon de le faire, c'est d'arriver là-bas à pied, et surtout pas avec ma Bugatti Divo, dit la femme d'un ton rêveur en plaçant avec soin la précieuse capsule dans un petit boîtier métallique qu'elle fourra dans son sac à main.

- Mais j'ai déjà mal aux pieds! Ça fait des années que je ne suis pas sortie. Je ne suis plus habituée de porter ces horreurs, se plaignit-elle en désignant les sandales lacées noires à talon qu'elle portait. Et depuis quand, toi, Bulma Briefs, tu ne veux pas attirer l'attention, hein? C'est nouveau ça?

- Tu n'avais qu'à porter des souliers plus confortables, je t'avais déjà avertie avant d'aller te chercher.

- Tu m'as dit qu'on allait dans une boîte de nuit. J'étais censé porter quoi? Mes espadrilles?

- Pourquoi pas?

Chi-Chi se mit à marcher sur le trottoir en lissant nerveusement ses cheveux noirs sur ses épaules. Son amie lui emboîta le pas et passa son bras sous le sien.

- Parce qu'elles sont couvertes de la purée de patates que j'ai cuisinée hier. Et parce que j'en avais envie. La dernière fois que je me suis pomponnée, c'était lorsque je me suis mariée. Tu t'imagines? Gohan vient d'avoir sept ans! Ça fait du bien de se mettre belle, de temps en temps.

- L'effet est très réussi en tout cas. Tu es vraiment belle mon amie.

- Merci, roucoula Chi-Chi. Si tu avais vu la tronche de Goku quand je suis sortie! J'ai bien failli ne pas venir ce soir!

Bulma grimaça en la voyant faire un clin d'œil entendu. Elle chassa rapidement l'image que le commentaire avait fait naître dans sa tête.

- Où as-tu trouvé cette robe? Elle te fait un décolleté magnifique.

- Tu peux bien parler! Tu as vu le tien? Si seulement je pouvais avoir la moitié des seins que tu as, répondit-elle en regardant sa poitrine menue en faisant la moue.

Bulma jeta un coup d'œil à son propre décolleté. Elle tira sur son crop top jaune canari et constata avec satisfaction que le col carré de celui-ci était très flatteur sur ses courbes.

-Tu sais que Yamcha sera là ce soir, hein? demanda promptement Chi-Chi.

La jeune femme se tendit.

- Krillin m'a déjà avertie, répondit-elle en regardant droit devant elle pour éviter le regard analytique de son amie.

- C'est la première fois que vous allez vous revoir depuis votre rupture.

- Hum hum…

Chi-Chi serra le bras de Bulma, connaissant la nature délicate du sujet de discussion. La séparation était récente, et la cicatrice, encore fraîche et fragile.

- Je croyais que tu allais te maquiller plus que ça. Tu n'as même pas pris la peine de mettre un peu de mascara. Et tu n'as pas défait la queue de cheval que je sais que tu portes depuis que tu es entrée dans ton laboratoire ce matin! Un peu plus et tu venais danser avec ton sarrau ce soir, poursuivit Chi-Chi pour apporter un peu plus de légèreté à la situation. Tu as pris une douche au moins?

- Qu'est-ce que ça veut dire? s'offusqua faussement Bulma.

- Ce que je veux dire, c'est que si j'avais été à ta place, je me serais assurée de le faire regretter d'être allé voir ailleurs. Et puis, on ne sait jamais. C'est peut-être ce soir que tu vas rencontrer l'homme de ta vie!

Bulma s'esclaffa.

-Tu rêves. L'homme de ma vie, s'il existe, ne vit certainement pas sur cette planète. Alors les chances de le rencontrer ce soir dans une boîte de nuit de la Cité de l'Ouest sont pratiquement nulles.

- Exact! Pratiquement nulles, mais elles ne sont pas à zéro. Alors…

Chi-Chi s'arrêta net et se planta devant son amie. Elle leva ses bras et tira sur l'élastique qui retenait l'épaisse masse de cheveux bleus et la laissa retomber autour de son visage. Elle y fit glisser ses doigts afin de les dompter un peu. Même loin de ses responsabilités familiales, ses instincts maternels se pointaient le bout du nez.

-Tu sais ce qui t'irait vraiment bien? demanda-t-elle en rigolant. Des boucles! Une permanente pour donner un maximum de volume à ta magnifique tignasse!

- Tu crois ? demanda Bulma en jouant avec l'une de ses mèches qui lui chatouillaient le bras. C'est vrai que je commence à en avoir assez de mes cheveux longs. Tu pourrais me la faire la semaine prochaine?

- Avec plaisir! s'esclaffa Chi-Chi en fouillant dans le sac à main de son amie.

Elle y dénicha un bâton de rouge à lèvres et en appliqua sur la bouche de Bulma. Une fois satisfaite de la coloration écarlate qui y avait été peinte, elle prit sa main et l'entraîna vers la rue principale de la Cité.

-Allez, tu es toujours canon de toute façon, tu n'as pas besoin de plus que ça pour rendre ton ex jaloux. Dépêche-toi, j'ai tellement hâte de danser!

Elles parcoururent quelques centaines de mètres supplémentaires avant de déboucher sur la rue principale. La ville était particulièrement animée en ce vendredi soir. Le son de leur voix fut rapidement étouffé par les bruits de klaxon, les cris des passants enivrés et la musique provenant des restaurants les plus branchés. Elles traversèrent la rue en courant et un automobiliste pressé roula beaucoup trop près d'elles. Bulma, fidèle à son tempérament, lui envoya un doigt d'honneur. Chi-Chi, elle, se cacha le visage en lui reprochant sa vulgarité.

Puis, elles levèrent les yeux vers le centre de la métropole et toutes deux retinrent leur souffle.

Les gratte-ciel étaient imposants. La lumière qui filtrait à travers leurs milliers de fenêtres éclairait les rues aux façades colorées par les enseignes des marchands et des restaurateurs qui essayaient d'attirer les touristes. Les trottoirs étaient bondés de monde qui erraient en regardant les vitrines, dansaient au rythme de la musique d'un band de rue ou dégustaient des mets locaux servis à même les rues. Rien d'inhabituel pour un vendredi soir.

Rien d'inhabituel… sauf peut-être que la moitié de ces gens qui circulaient n'étaient pas des humains.

Plastron renforcé au niveau de la poitrine, épaulettes métallisées démesurément larges et gants blancs qui remontaient jusqu'au coude faisaient maintenant partie du paysage habituel. Pour certains, le port d'une arme chargée indiquant à l'autre moitié de la populace qu'il valait mieux ne pas se frotter à eux faisait aussi partie de l'attirail. Un costume qui s'était lentement taillé une place, autant dans les environnements urbains que ruraux, et qui permettait d'identifier aisément ceux qui le portaient.

Les soldats de l'armée de Frieza.

Un petit nombre d'entre eux étaient débarqués sur Terre il y avait un peu plus d'un an. Comme ça, sans avertissements, des capsules spatiales s'étaient écrasées à de multiples endroits sur le globe, et ces individus à l'apparence exotique s'étaient présentés en voyageurs et explorateurs de l'espace. Leur discours était le même; Frieza, leur Empereur en quête d'aventures et de découvertes, les avait envoyés dans l'espoir de développer une relation amicale et d'affaire avec leurs habitants.

La plupart des Humains avaient volontiers accueilli ces étrangers à première vue inoffensifs à bras ouverts. Heureux de découvrir que la vie en dehors de la Terre existait et qu'elle était porteuse de nouvelle technologie, des relations d'affaires s'étaient rapidement établies avec ces nouveaux visiteurs, chaque partie profitant du commensalisme qui s'était initialement construit.

Le temps avait toutefois lentement dévoilé les intentions cachées de Frieza, et des hostilités n'avaient pas tardé à s'immiscer dans les relations.

Le nombre de soldats qui débarquaient quotidiennement sur Terre avait alors augmenté. Des altercations isolées avaient éclaté, puis on avait commencé à rapporter des incidents douteux, impliquant des attaques d'origine indéterminées, des blessés, des disparitions, et même des morts. Connaissant maintenant la puissance de Frieza et de ses hommes, les Humains n'avaient pas osé riposter ni même questionner ouvertement ses réelles intentions. Une escalade progressive qui laissait un goût amer dans la bouche des habitants de la Terre, qui ne savaient plus exactement sur quels pieds danser, ou comment gérer ces visiteurs qui commençaient de plus en plus à se faire qualifier d'envahisseurs.

Bulma, elle, avait depuis le départ considéré leur arrivée comme une invasion. Elle et son père avaient d'emblée refusé de partager les informations appartenant à Capsule Corp. à l'armée de Frieza, et étaient toujours restés très discrets sur la nature de leurs travaux.

- Depuis quand les soldats de Frieza se promènent-ils tous avec des armes chargées? demanda Bulma en scrutant deux aliens en armure qui marchaient dans leur direction.

Chi-Chi serra les poings.

-Je ne sais pas, mais j'ai entendu dire qu'ils avaient beaucoup augmenté leurs effectifs dans la dernière semaine.

Les deux femmes jetèrent un coup d'œil autour d'elles.

- Je n'ai pas de difficulté à le croire. Ils sont vraiment partout ce soir… C'est un peu épeurant, tu ne trouves pas?

- Pff, ils ont tous l'air minables, cracha Chi-Chi. Je te parie que je pourrais les battre à mains nues. Je ne me suis pas battue depuis longtemps, mais Goku s'assure de me garder en forme.

- Je me retiendrais, si j'étais toi. Ils sont tous équipés du nouveau modèle d'armes au Ki. Elles sont moins inoffensives qu'elles en ont l'air. J'en ai étudié une avec mon père, que j'ai volé à un soldat qui s'est endormi près de l'usine le mois dernier. Même si la technologie de recharge pourrait définitivement être améliorée, leur capacité et leur puissance se sont beaucoup améliorées.

Chi-Chi plissa les paupières en fixant les deux hommes qui passaient à côté d'elles. L'un était grand et mince, sa peau violacée recouverte d'écailles brillantes. Il fit un sourire méchant dans leur direction, dévoilant deux rangées de dents pointues comme des aiguilles. L'autre était plus rond, sa tête ornée d'une crête aux teintes verdâtres qui ondulait tel un tentacule au gré du vent.

Bulma grimaça.

-Si seulement les soldats qu'il envoyait ici étaient agréables à regarder.

- Armé des meilleures armes de la galaxie ou pas, mon Goku pourrait tous les éliminer en claquant des doigts, dit Chi-Chi entre ses dents.

- Encore faut-il qu'il décolle de la planète de King Kai pour s'entraîner, pouffa Bulma. Comment as-tu fait pour le convaincre de revenir à la maison cette fois-ci?

- Oh, Goku est facilement manipulable dès qu'il est question de son estomac. Je lui ai promis un véritable festin s'il restait avec moi et Gohan cette semaine. D'ailleurs, j'espère qu'il ne l'a pas emmené chasser ce soir, je lui ai strictement défendu de quitter la maison tant qu'il n'a pas terminé son devoir de mathématiques. Il ne prend jamais les études de Gohan au sérieux!

Bulma écouta les plaintes de Chi-Chi d'une oreille distraite. Elle connaissait l'obsession de son plus vieil ami pour l'entraînement, ainsi que sa simplicité d'esprit, et elle ne pouvait pas en vouloir à sa femme de s'en plaindre. Mais elle connaissait également la nature intransigeante de Chi-Chi, qui s'acharnait à ce que tout soit toujours rigoureusement parfait, surtout lorsqu'il était question de l'éducation de son fils.

C'est donc en discutant des désagréments de l'union maritale que les deux amies progressèrent sur l'artère principale surchargée de la Cité de l'Ouest. Le son étouffé d'une musique électro ne tarda pas à se mêler à la cacophonie environnante et Bulma sentit l'excitation grimper lorsqu'elle constata la longueur de la file d'attente qui s'allongeait devant la boîte de nuit.

La soirée s'annonçait particulièrement exaltante, et c'est avec enthousiasme que Bulma guida Chi-Chi vers l'entrée réservée aux invités privilégiés de la boîte.

À quelques mètres de leur objectif, elles furent interpellées.

-Bonsoir, mes jolies, dit une voix grave à leur droite.

Chi-Chi interrompit son éternelle tirade à propos de son mari. Elle ralentit imperceptiblement le pas et Bulma tourna la tête pour foudroyer du regard l'homme qui avait osé s'adresser à elles d'une façon aussi inusitée.

Elle vit trois hommes, le dos nonchalamment appuyé contre le mur extérieur de la boîte de nuit dans laquelle elles s'apprêtaient à entrer.

Une armure et des gants blancs, mais pas d'arme.

Les deux plus grands regardaient Chi-Chi qui avait levé le nez pour leur signifier qu'elle n'était pas intéressée. Le plus petit, lui, la regardait, elle.

Des yeux noirs comme l'encre, rivés sur elle. Deux orbes ténébreux, immobiles, implacables.

Elle les voyant, le monde extérieur s'effaça et devint noirceur.

Et pendant que lui semblait plonger en eaux claires, son regard de jais drôlement éclairé par une teinte bleutée, Bulma, elle, se sentit chavirer, et elle sombra dans les abysses.