Oh la la : on est déjà mercredi, et déjà l'heure de vous dévoiler le prochain chapitre de cette histoire.
Mille merci à celles qui lisent cette fanfic, et à Titou Douh pour ses adorables commentaires (ahhh sacrée panne du site, oui, heureusement que j'avais fini la fanfic que je lisais hier soir, j'aurais bien ragé dans le cas contraire. Hihi si je t'ai rendu niaise, ma mission est accomplie ! On mérite toutes un Aristote dans nos vies, assurément hihi).
Un nouveau chapitre plein de douceur (et de niaiserie) qui contentera vos coeurs, promis.
Bonne lecture :)
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Chapitre 6, Morceaux de douceurs – Juillet embrassé
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Dire qu'Aristote avait été efficace les journées de jeudi et vendredi était un euphémisme. Il voulait tant pouvoir quitter le Ministère au plus tôt vendredi, qu'il avait avancé au rythme du dernier balai en vente chez Brossdur – c'est-à-dire très vite.
Vérifier les comptes de Pelagius Slughorn – qui avait définitivement un goût du faste et du luxe qu'Aristote trouvait indécent ? C'était presque terminé. Relire les traités et les traductions proposées par l'Ambassade balkanique – qui manquaient parfois de clarté ? C'était fait. Il y avait joint une liste de points à éclaircir et à rediscuter avec l'Ambassadeur qu'il avait vu vendredi matin et qu'il reverrait lundi. Le roi moldu plaçait là par les dynasties sorcières pour s'unir dix ans plus tôt dans la lutte contre Grindelwald s'était, semble-t-il, calmer dans son régime policier selon Pelagius mais les rois et reines sorciers se tiraient à nouveau dans les pattes. Le roi bosniaque avait contracté trois promesses de mariage différentes depuis de le début de l'année : avec la princesse slovène (mais on lui avait refusé les terrains demandés) puis avec la reine-mère du Royaume Monténégrin alors veuve (mais là, c'était l'accès à la carrière royal de marbre qui lui avait été refusé) et enfin, la princesse serbe qui était une boule d'ambition l'avait approché et avait proposé une alliance entre eux. Le mariage été censé avoir lieu en septembre et faisait bouillir de rage la reine croate qui craignait l'alliance de deux voisins aussi puissants. Aristote avait revu la princesse serbe l'an passé. L'attitude autoritaire qu'elle avait avec ses domestiques – comme avec son propre père – avait achevé de lui faire rédiger un courrier inquiétant au ministère de la Magie britannique trois ans plus tôt. Il en avait rédigé un nouveau l'an passé. Pelagius assurait que la jeune Despina s'était « adoucie » durant ses quatre mois de fiançailles avec le roi bosniaque Vlad, mais Aristote était méfiant.
Bref, il avait résumé tout ce qu'il devait résumer, relu tout ce qu'il devait relire, et il avait même pu continuer de recopier les dossiers confidentiels dont il aurait besoin là-bas. Tout le retard qu'il avait pu accumuler cette semaine était derrière lui lorsque les cinq heures et demie de l'après-midi sonnèrent dans le ministère de la Magie.
Il reposa sa plume avec le sentiment de plénitude qui ne le quittait plus. Plus rien n'existait à présent… sauf le sourire de Mademoiselle Ambuela qui était à portée de sa main.
Il enroula ses parchemins et les rangea dans ses placards ensorcelés. Personne ne pouvait les ouvrir à part lui, comme bons nombres de placards du ministère de la Magie qui était associés à la magie d'une seule personne. Voire à la magie de deux personnes, pour les secrétaires et les assistants. Bref, il rangea tout, noua sa cape et remit son chapeau avant de sortir discrètement de son bureau. Même s'il avait travaillé tard mardi, mercredi et jeudi, si son père, sa mère ou l'une de leurs connaissances le voyait sortir à cette heure-ci, il recevrait sans aucun doute toute une ribambelle de…
« Aristote ? » s'étonna la voix de Cassiopeia Black.
Oh misère, pourquoi la sœur de Pollux venait-elle au service de l'Europe alors qu'elle travaillait au service de l'Amérique du Sud ?
« Cassiopeia, comment vas-tu ? demanda-t-il en prenant un air sûr de lui.
— Je vais bien, je te remercie. Et toi ? Partais-tu déjà ? Pollux proposait d'aller au théâtre ce soir, Regulus, moi, toi, et Irma bien sûr. Dorea est partie avec mes parents en Égypte. Arcturus et Melania se joindront également à nous. Qu'en dis-tu ? »
Oh misère, non. Il voyait Mademoiselle Ambuela ce soir. Et puis avec Melania ? Coincée entre elle et son mari ? Merlin, pas à nouveau, merci.
« Je…
— J'ai aussi proposé à ta cousine, Renora, de venir. Je l'apprécie beaucoup. »
Merlin, il n'avait même plus d'alibi à donner à ses parents si Renora venait : il ne pourrait pas leur dire qu'il avait dîné avec Pollux. Il valait peut-être mieux dire qu'il avait un rendez-vous galant, tant pis. Pollux serait furieux de l'apprendre par sa sœur, mais il n'avait plus le choix. Oh misère, et Renora le répèterait à ses parents.
Non, ça ce n'était vraiment pas bon.
« J'ai déjà quelque chose de prévu ce soir, dit-il fermement et sans sourire.
— Pollux m'a dit que tu dirais sûrement cela pour passer la soirée seul, il m'a dit d'insister, avança avec hésitation Cassiopeia. Il disait qu'il était inquiet pour toi. »
Oh misère, depuis quand Pollux était inquiet et le disait ouvertement ? Il n'avait plus qu'à dire qu'il avait un repas avec ses collègues du service de l'Europe. Shirley Hopkrik devait encore être dans son bureau. Maximilian Fawley aussi. De même que Steeve Rostroani. Et Maya Flint également. Leurs portes étaient entrouvertes, ils étaient sûrement tous là. Ou bien la secrétaire, Ursuline Barjow – qui était très aimable – le couvrirait peut-être ?...
« Je lui ai dit que j'allais très bien. J'ai besoin de faire des préparatifs avant mon départ, pourras-tu m'excuser auprès de lui ? Nous nous verrons sûrement la semaine prochaine. »
Le pincement de lèvres de Cassiopeia lui fit dire que la partie n'était pas jouée du tout.
« J'ai croisé ta mère ce midi. »
Oh non.
« Toi comme moi, nous savons qu'essayer d'apprendre à nous connaître dans l'optique même factice de nous fiancer est une très mauvaise idée. Je refuse de quitter le 12, Square Grimmaurd et j'ai un salaire qui me permet de refuser un mariage. Il ne faut même pas leur donner la possibilité d'imaginer que ceci est possible sinon ils ne nous lâcheront plus. »
Oh oui.
« Nous parlerons un peu pour que Pollux le voie, nous nous vexerons l'un et l'autre pour faire bonne mesure, et tu diras à ta mère que je ne te plais pas du tout. J'en dirai de même à mon frère, et tout ira bien. Tu n'as pas besoin de me fuir. »
Et zut.
« Prévoyons quelque chose la semaine prochaine, proposa Aristote avec un bref sourire très calculé. Je dois vraiment y aller et non pour rester seul ce soir, ajouta-t-il plus bas en se penchant légèrement.
— J'imagine que Pollux en a trop fait, commenta simplement Cassiopeia sans cesser de pincer les lèvres.
— C'est cela, approuva-t-il.
— À tantôt alors.
— À tantôt », approuva encore Aristote.
Il regarda Cassiopeia se détourner sans manifester la moindre émotion. Pollux disait souvent que ses sœurs étaient glaciales, Cassiopeia était au moins froide et susceptible… quant à l'autre, Dorea, il n'avait pas bien envie de vérifier. Il attendit jusqu'à voir la sœur de Pollux quitter le couloir du service de l'Europe au Département des Relations Magiques Internationales.
Il n'avait plus qu'à filer en vitesse.
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Le Magicobus était peut-être rudement pratique… mais il était rude aussi. Heureusement qu'il avait pu avoir une place assise, sinon, il serait tombé à plusieurs reprises.
« Fortarôme ! annonça enfin le conducteur.
— Merci Merlin », souffla-t-il en suivant une vieille sorcière hors de la machine infernale.
Il vérifia que le dessert qu'il avait acheté au salon de thé du Chemin de Traverse était toujours intact, avant de relever la tête. Le départ du Magicobus manqua de lui faire perdre l'équilibre et le fit grimacer lorsqu'il entendit le crissement infernal faire frémir tout le village sorcier gallois.
« Il serait temps qu'ils huilent leurs roues », râla la vieille sorcière qui était descendue devant lui.
Aristote approuva vaguement en se demandant l'intérêt d'huiler des roues, avant de regarder tout autour de lui, à la recherche de Mademoiselle Ambuela.
Il devait être sur la place du village de Fortarôme, qui était de forme triangulaire. Il y avait en face de lui une boulangerie, que jouxtaient une boucherie d'un côté et une épicerie de l'autre. Un peu plus loin, l'enseigne affichait Auberge de Llywelyn le Dernier, la fameuse auberge dont lui avait parlé Ambuela dans sa lettre. À sa droite, l'hôtel de ville surplombait une école, la fameuse école sorcière galloise qu'avaient réclamée les sorciers gallois il y a des siècles pour que leurs enfants apprennent cet anglais qu'il fallait parler à Poudlard afin de suivre les enseignements. L'école dès l'enfance était ensuite devenue une habitude à Fortarôme, de ce qu'en avait retenu Aristote. Peut-être que Mademoiselle Ambuela y était allée.
Il se retourna pour découvrir la boutique Chez Jones, qui annonçait achat-vente et réparation d'objets magiques, à côté d'une vieille église de style roman qui semblait tenir grâce à la magie. De l'autre côté de l'église, une boutique – qui semblait avoir reçu un récent coup de peinture – se présentait comme Au bout du fil et proposait apparemment des services de couture. Et encore à côté, un bureau de poste faisait encore partir des hiboux.
Aristote regarda ensuite les trois rues qui partaient de la place, toutes désertes de Mademoiselle Ambuela. Il y avait bien quatre ou cinq enfants qui arrivaient de l'une d'elles en sautant bien trop haut pour ne pas être des sorciers en herbes, un couple de vieilles personnes qui étaient assises sur l'unique banc de la place triangulaire, et un homme qui nettoyait son pied de porte. Il y avait bien du bruit venant des boutiques que leurs propriétaires étaient en train de fermer. Mais il n'y avait aucune trace du sourire lumineux de Mademoiselle Ambuela, ni de ses yeux brun chocolat, ni de ses cheveux bruns comme le cœur d'un tournesol, ni de sa taille douce de bonheur.
Il sentit son cœur s'écraser lorsqu'il plongea la main dans la doublure de sa robe à la recherche de sa montre à gousset. Sept heures et demie. Il était en retard sur l'heure qu'il avait donnée. Elle avait dû croire qu'il l'avait oubliée et…
Une serviette de table pliée en oiseau arriva dans son champ de vision.
Une serviette de table en vichy rouge…
Mademoiselle Ambuela ?
Il fit un geste pour prendre la serviette, mais l'oiseau lui échappa au dernier moment d'un battement d'ailes. Il se sentit sourire en regardant autour de lui avant de se mettre à parler au tissu ensorcelé :
« Où est Mademoiselle Ambuela ? » demanda-t-il à mi-voix avec admiration.
L'oiseau de tissu pencha ce qui lui servait de tête avant de rire – Aristote l'aurait juré. Puis il se détourna et emprunta l'une des rues du village, celle qui menait vers les champs. Sans même se poser la question, Aristote s'empressa de le suivre.
L'oiseau battait des ailes avec lenteur et progressait dans les airs en de grands bons gracieux, à l'image de Mademoiselle Ambuela. Il allait au gré de son bon vouloir, impatient d'avancer, mais prenant le temps de se retourner pour voir où Aristote en était. Le bruit du vent dans ses ailes se dispersait dans un bruissement de rire aérien le long du chemin de terre.
Les maisons du village finirent par disparaître sous le rouge de son vichy et le couvert des rangées d'arbres. La fameuse forêt – dont elle ne lui avait toujours pas relaté la légende – se trouva devant lui… avec Mademoiselle Ambuela.
Elle était négligemment assise au pied d'un chêne plusieurs fois centenaires, sur une nappe de vichy rouge – assortie à l'oiseau – un livre dans les mains, qu'elle lisait avec attention, la bouche entrouverte d'émotion. Avec sa robe légère d'un motif jaune et vert – peut-être de citron, mais il était trop loin pour en être certain – on aurait dit un portrait. Un peu moins lorsqu'elle se mit à pouffer étrangement : là, elle lui revint vivante et belle à faire rire de bonheur.
« Mademoiselle Ambuela », souffla-t-il avec émerveillement pour s'annoncer en douceur.
Elle en perdit tout de même le livre qu'elle referma précipitamment avant de chercher son regard. La rougeur sur ses joues et le pétillement du chocolat de ses yeux le fit fondre à son tour. Il se trouva indécent à l'avoir surprise dans sa lecture et davantage encore à regarder sa réaction.
Et il aima ce sentiment et cette situation si intime.
« Aristote, bredouilla-t-elle en se levant avec fébrilité. Je… Je vous attendais. »
Elle avait dit ces derniers mots en relevant les yeux vers lui avec quelque chose de réservé qui manqua d'intriguer Aristote avant qu'il ne remarque son sourire. Elle mordillait sa lèvre inférieure avec quelque chose de séducteur qui manqua de lui faire lâcher le dessert.
« Je suis navré, je ne pensais pas que le trajet serait si long, s'excusa-t-il à demi-mot en la regardant faire un demi pas vers lui.
— Je vous avais dit que je vous attendrais, répéta-t-elle et sa fossette ressortit enfin sur sa joue droite. Vous… Vous avez passé une bonne journée ? » demanda-t-elle en bougeant les lèvres d'une manière qui l'hypnotisa.
Quel goût avait ses lèvres ? Il n'avait pas embrassé beaucoup de femmes. Melania bien sûr. Et quelques autres en Europe de l'Est, et dans les Balkans, rien de très sérieux ni de très inspirant. Rien qu'il n'avait désiré pendant plus d'un mois dans des rêves langoureux et affolants sans jamais y goûter. Rien d'autant rond, rose, frais et lumineux.
Lorsqu'elle répéta son prénom d'une manière bien plus rauque, il sortit de sa contemplation.
« Je n'ai cessé de rattraper le retard que j'avais accumulé par les étourdissements que votre présence avait suscités en moi, avoua-t-il avec amusement. Je voulais pouvoir partir tôt du Ministère pour trouver le dessert et surtout vous retrouver.
— Oh, le dessert, se réjouit-elle en tendant les bras pour prendre la boîte en carton mais Aristote l'esquiva.
— C'est une surprise, expliqua-t-il devant ses yeux ronds de stupeur.
— Oh, vous voulez jouer à cela ? dit-elle en plissant les yeux avant de rire. J'aime le mystère qui vous entoure », dit-elle avec un ton mutin qui captiva à nouveau son attention sur sa bouche.
Il… Il avait envie de l'embrasser mais…
« Le mystère ? répéta-t-il difficilement.
— Vous parlez peu de vous, répondit-elle en riant encore.
— Il y a peu à dire, esquiva-t-il.
— Je suis certaine du contraire, protesta-t-elle. Venez, asseyez-vous avec moi. »
Que pouvait-il dire de lui ? Qu'il était sur le point de partir à Sarajevo ? Parce qu'il serait bientôt promu Ambassadeur des Balkans ? Qu'il devrait la quitter, elle et l'Angleterre ? Que si elle ne pouvait patienter un week-end, elle devrait patienter des mois entiers pour qu'ils se revoient ? À moins de venir avec lui à l'autre bout de l'Europe ?...
« Alors, dans quel Département travaillez-vous au Ministère ? J'avais plus d'une chance sur trois de viser juste lorsque je vous ai envoyé la lettre, mais je n'en sais pas davantage.
— Au Département des Relations internationales, en convint-il. Au service de l'Europe.
— Oh, vous êtes diplomate donc. Votre humour pince sans rire doit être un atout », reconnut-elle.
Ils s'assirent l'un en face de l'autre sur la nappe, les pieds laissés dans l'herbe pour ne pas mettre de terre sur les lignes blanches et rouges. Il posa le dessert à côté de lui pendant qu'il la regardait ouvrir le panier en osier à côté d'elle. Comme par hasard, elle en tira en premier lieu une bouteille de vin et deux verres à pied. Il sourit au vide en essayant de voir ce qu'elle voulait lui faire goûter.
« Diplomate, oui. Je m'occupe des relations avec les Balkans et l'Europe de l'Est.
— Ce doit être vraiment épuisant ces derniers temps, reconnut-elle avec inquiétude. On raconte que les Moldus font tout exploser.
— C'est pour l'instant sous contrôle dans ma zone », reconnut-il avec précaution.
Ceci lui rappela que le stagiaire qu'il avait commencé à former pour prendre sa relève reviendrait dans son bureau dès lundi. Il l'avait envoyé au début du mois de mai dans les Ambassades prendre ses marques auprès des diplomates d'Europe de l'Est et prendre la température également. C'était toujours plus sûr, selon lui, d'envoyer quelqu'un sur place en ces temps troublés.
Mais si lundi Caryl Bulstrode revenait… Aristote ne serait plus aussi libre de ses horaires qu'il arrangeait pour retrouver Mademoiselle Ambuela ! Et dans deux mois… Il… Il devait le lui dire, il se devait d'être honnête avec elle, qu'il leur faudrait une relation à distance bientôt et qu'elle l'attende ou bien qu'elle l'oublie et qu'elle achève son cœur qu'elle avait fait vivre en quelques jours.
« Aristote, vous allez bien ? Vous êtes tout pâle vous…
— Tout va bien, la rassura-t-il aussitôt. Je… Je dois seulement vous dire que… Je devrais bientôt partir pour les Balkans, souffla-t-il en la regardant sortir un tire-bouchon du panier.
— Oh, souffla-t-elle sans arrêter ses gestes. Vous faites souvent des voyages pour le compte du Ministère ? »
Merlin, ce ne serait pas seulement un voyage… ou bien un très long… Ce serait davantage ses retours en Angleterre qui auraient ce nom de voyage par la suite.
« Cela m'arrive, oui, ne réussit-il qu'à répondre.
— Vous me préviendrez quand vous serez de retour chez nous alors, et j'accourrai, dit-elle en riant.
— Je vous le promets », dit-il avec un léger soulagement.
Ceci ne semblait ni la choquer ni l'outrer outre mesure. Peut-être… Peut-être que ceci lui était égal alors. Son rire cessa lorsqu'elle entreprit d'ôter manuellement la capsule de la bouteille avec le bout du tire-bouchon. Sa dextérité le laissa assez pantois. Il avait mis un moment à savoir ouvrir une bouteille proprement. Et elle, à dix-neuf ans, le faisait comme si ce geste était aussi simple que respirer ? Sans parler du fait qu'il ne voyait pas beaucoup de femmes ouvrir de bouteilles de vin. Ni sa mère, ni ses tantes, ni Frida, ni ses cousines ne devaient même savoir le faire.
Et pourtant, c'était merveilleux de la voir toute à la tâche, couper la capsule avec précision, et enfoncer la vis dans le bouchon comme dans du beurre avant de tirer prudemment sans manifester la moindre difficulté. Le bouchon fit à peine un pop lorsqu'elle l'ôta.
« Vous vouliez l'ouvrir, peut-être ? demanda-t-elle avec étonnement.
— Non, je… dit-il en quittant ses mains du regard.
— Oh, vous n'avez jamais vu de femme ouvrir de bouteille ? se moqua-t-elle ostensiblement. Ma Grand-mère trouve cela tout à fait inconvenant, se moqua-t-elle, mais elle trouve tout inconvenant. Elle trouve cela détestable aussi que mon père aille lui-même s'occuper des vignes là où mon Grand-père se contentait d'en laisser la gestion à son maître d'œuvre. Mais ma grand-mère est une fille Yaxley, et j'espère que vous n'aurez rien à me reprocher si j'affirme que les Yaxley sont d'une étroitesse d'esprit absolument affreuse.
— J'en conviens même, reconnut-il avec amusement.
— Ah, vous me faites plaisir ! se réjouit-elle en lui tendant la bouteille pour qu'il puisse lire l'étiquette. C'est un Fortarôme de l'an passé. Il ne fait pas partie de ceux qui se conservent trop longtemps, et je voulais vous faire goûter mon travail.
— Je suis gêné, reconnut-il en la regardant remplir les verres. Je n'ai apporté qu'un misérable dessert alors que…
— Vous avez payé l'addition lundi soir, dit-elle négligemment. Contentez-vous de savourer, l'enjoignit-elle.
— Comme vous le voudrez, Mademoiselle Ambuela, accepta-t-il en souriant.
— À la vôtre, Damoiseau Aristote, se moqua-t-elle en retour.
— À la vôtre », répéta-t-il en goûtant ce qu'elle lui proposait.
C'était aussi étonnant et savoureux que de passer une heure en compagnie de Mademoiselle Ambuela.
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« Vous êtes bien trop bon orateur pour moi, Aristote, s'interrompit Ambuela en lui faisant les gros yeux. J'étais décidée à vous faire parler, mais c'est encore moi qui parle depuis tout à l'heure parce que vous savez ramener la conversation vers moi.
— Mais non, Ambuela, ce sont seulement vos tomates cerises qui sont délicieuses, dit-il avec amusement.
— Oh vous trouvez ? se réjouit-elle. Elles viennent du potager que j'entretiens avec ma mère et mes petits frères. Je m'en lasse rapidement habituellement, mais cette fois-ci, pouvoir vous les faire goûter me les fait savourer. Voulez-vous encore un peu de pâté ?
— Volontiers, accepta-t-il.
— Je vais nous refaire des toasts, approuva-t-elle en souriant. Resservez-nous un verre pendant ce temps. Alors, n'est-ce pas plus agréable de passer du temps dehors contre cet arbre qu'enfermés aux Trois-Balais ?
— Oh si, renchérit-il en lui tendant le verre qu'il venait de lui remplir. Et puis cela me permet de découvrir votre village et les vignes de votre famille. »
Les vignes s'étendaient à l'horizon. Il était venu s'asseoir à côté d'Ambuela lorsqu'elle le lui avait proposé pour les contempler avec elle. Puis la nuit était tombée et elle avait allumé une lanterne volante… et il n'était pas retourné face à elle.
« Oui et… cela me touche énormément que vous soyez venu jusqu'ici, avec le Magicobus en plus, pour une soirée juste avec moi, alors que nous ne nous étions vus qu'une seule fois… souffla-t-elle.
— Deux, reprit-il en souriant.
— Oui… oui, deux. Et puis nous avions échangé beaucoup de lettres, j'avais déjà l'impression de vous connaître depuis des années alors que nous ne parlions que depuis un mois, c'est amu… »
Lorsqu'elle releva les yeux des deux tranches de pain qu'elle était en train d'habiller d'une tranche de pâté de campagne et de cornichons, Aristote se rendit compte qu'il avait laissé leurs verres remplis de vin blanc de moitié voleter à côté d'eux pour se contenter de la regarder. Peut-être même qu'il la dévorait du regard, elle et toute sa joie de vivre, sa vivacité, sa volubilité et sa douceur.
« Aristote ? souffla-t-elle en posant elle aussi ce qu'elle avait fait pour se pencher légèrement vers lui. Je… »
Oh oui, il avait l'impression de la connaître bien plus que ce n'était possible avec le mois et demi qui s'était écoulé depuis leur rencontre non-prémédité. Il avait l'impression de retrouver un naturel léger à ses gestes et à ses mots pour la première fois depuis des années.
Il regarda encore ses lèvres prononcer son prénom avec un quelque chose de simple qui lui donna envie, vraiment envie, de les toucher, et qu'importent les conséquences.
Lorsqu'il sentit la main de Mademoiselle Ambuela sur sa joue, il sursauta et se recula aussitôt. Voilà, s'il se laissait aller, le silence se faisait, le badinage partait et que se passerait-il ensuite ? Un baiser ? Deux baisers ? Du bon temps ? Une fois ? Deux fois ? Elle avait dix-neuf ans, elle… Elle avait dit qu'elle avait papillonné mais peut-être pas au point de… Lui aussi avait dix-neuf ans la première fois et…
« Le dessert », bredouilla-t-il en se tournant vers l'autre bout de la nappe pour prendre la boîte en carton.
Le soupir à fendre l'âme qu'il entendit dans son dos lui donna des frissons. Comment pouvait-elle… Il… Argh, il n'arrivait plus à penser correctement. Elle lui plaisait, il lui plaisait, mais… Il devait partir dans deux mois, et puis il avait quatorze ans de plus qu'elle et… Et le badinage s'en irait si… Peut-être n'attendait-elle pas la même chose que lui de…
« Alors, quel est ce dessert ? » demanda-t-elle avec un entrain forcé de manière flagrante.
Il se crispa mais fit mine de rien en ouvrant la boîte devant elle.
« Et voilà, se força-t-il à son tour à se réjouir en lui présentant la boîte.
— Oh Merlin, des chouquettes ! se réjouit-elle en s'emparant déjà d'un chou. J'adore les chouquettes, vous ne pouviez pas mieux tomber ! Alors voilà votre dessert préféré ? Nous avons le même », se réjouit-elle en prenant déjà un deuxième chou.
Mais avant de mettre ce deuxième chou dans sa bouche, elle arrêta son geste, referma sa bouche, et approcha le chou de sa bouche à lui avec un sourire hésitant. Il laissa bêtement la boîte tomber entre eux pour se contenter d'ouvrir la bouche et laisser les doigts de Mademoiselle Ambuela y déposer la chouquette en effleurant ses lèvres. Il réussit à fermer la bouche par un miracle de Merlin et à mâcher bêtement en regardant Ambuela avec des yeux ronds de stupeur… et de convoitise.
Lorsqu'elle entrouvrit la bouche devant lui dans l'idée très nette de lui faire reproduire le geste qu'elle venait de faire, il oublia de respirer l'air de la nuit pour plonger dans les paillettes d'or du reflet de ses yeux de chocolat.
Il prit distraitement une chouquette à son tour, sans lâcher son visage hésitant, harmonieux et brillant d'invitation pour l'approcher de sa bouche. Lorsque, le gâteau devant sa bouche, il sentit son autre main être recouverte de la main gantée de dentelle d'Ambuela, il se figea et ne regarda plus que ses yeux brillants.
Qu'est-ce que c'était un baiser à côté de… ça ? Est-ce que…
Elle ouvrit un peu plus la bouche et vint cueillir d'elle-même la chouquette en mouillant le bout de ses doigts d'un peu d'eau de sa bouche. Bout de ses doigts qui s'attarda une seconde de trop dans le coin de ses lèvres chaudes avant de se libérer à contrecœur. Elle mâcha le plus discrètement possible la chouquette face à lui, comme il continuait de le faire lui-même, sans rien dire, seulement en le dévorant du regarda.
Seulement comme si elle le dévorait lui.
Il en frissonna à nouveau.
Elle le sentit puisqu'elle resserra sa main sur la sienne.
Il osa la laisser entrelacer leurs doigts. Il osa la laisser poser sa main sur sa joue. Il osa déglutir une seconde fois après avoir avalé la chouquette, seulement parce que sa bouche en avait besoin.
« Je…
— Après cette chouquette et le bout de vos doigts, j'aimerais que ce fût à présent au tour de votre bouche d'être goûtée de la mienne, osa-t-elle souffler à son tour en regardant alternativement sa bouche puis ses yeux.
— Ma bouche ?
— Votre bouche, répéta-t-elle.
— Vous avez envie de goûter ma bouche ? répéta-t-il en regardant la sienne, rose, sucrée et qui avait été douce sous ses doigts.
— J'ai envie de goûter votre bouche… avez-vous envie de goûter la mienne ? continua-t-elle en se rapprochant un peu plus.
— Oui », reconnut-il en revenant regarder craintivement ses yeux.
L'écarquillement dont ils furent qualifiés, la flamme bienheureuse de la lanterne qui se réfléchit sur leur surface et la plénitude qui s'installa dans ses iris lui firent oublier toutes craintes : elle allait l'embrasser, et elle continuait de badiner.
Le soupir émerveillé qui franchit cette bouche rose et sucré acheva de le détendre. Il se pencha encore un peu, ferma les yeux sur l'image de Mademoiselle Ambuela rose d'émotions et d'envie et attendit qu'elle vienne goûter ce qu'elle lui avait demandé.
Il n'attendit pas même une seconde. Elle était déjà contre sa bouche lorsqu'il avança sa main libre pour la glisser dans son cou halé par le soleil et la lumière en elle. Il n'attendit pas qu'elle s'éloigne pour lover ses lèvres contre les siennes et les caresser avec une envie encore plus enflammée que celle de lundi et que celle de tout à l'heure. Elle était douce, chaude et sucrée, un peu humide, et divinement rafraîchissante. Un quelque chose qui méritait d'être mieux goûté. Et lorsqu'elle ouvrit un peu les lèvres, il en fit de même.
Il l'accueillit d'abord timidement, comme il l'avait toujours fait jusqu'ici, et elle vint avec la même hésitation qu'un instant plus tôt. Elle goûta ce qu'elle voulait avant qu'il n'ose goûter à son tour un peu d'elle, juste comme ça d'abord, puis un peu plus. Il goûta encore mieux lorsqu'il fit glisser sa main de son cou à sa taille avant de venir se glisser dans le bas de son dos lorsqu'elle se rapprocha de lui.
Lorsqu'il sentit sa main se glisser entre les mèches de ses cheveux mi-long, attachés en catogan, il oublia pourquoi il avait voulu attendre avant d'embrasser Mademoiselle Ambuela.
Embrasser Mademoiselle Ambuela, c'était comme déguster le bonheur : ça détendait le moindre muscle de son corps et ça lui enlevait toute volonté de réfléchir au lendemain.
Et ça lui donnait diablement envie que ça ne s'arrête jamais.
« Oh Aristote, souffla-t-elle contre sa bouche. Je n'y croyais plus, je… Vous embrasser c'est comme… comme se sentir reine du monde entier. »
Il sourit si béatement contre ses lèvres qu'elle dut arrêter de l'embrasser.
Elle se mit à rire avant de se rapprocher un peu plus d'entre ses bras.
Qu'il était niais.
« Vous préférez goûter une autre chouquette ou ma bouche à présent, Ambuela ? souffla-t-il à son oreille, de ce ton badin revenant déjà et encore au galop.
— Les deux toujours, mais d'abord votre bouche cette fois-ci ! » répliqua-t-elle, avec un sourire très intéressé.
Elle le poussa assez pour qu'il se retrouve étalé sur la nappe et s'installer à côté de lui, allongée à moitié dans l'herbe, à moitié sur le vichy rouge et blanc. Ses mains se glissaient déjà dans son cou et ses cheveux lorsqu'elle revint l'embrasser : c'était comme si, par un simple baiser – mais au combien unique – il avait fait fuir toute la retenue dont pouvait faire preuve Ambuela. Sa bouche emmêlée à la sienne, il sentit rapidement ses jambes se coller aux siennes et sa main se glisser sous le col de sa robe.
Merlin, qu'est-ce qu'il se passait ?
« Am… Ambuela ? bredouilla-t-il en respirant un peu mieux à chaque contact qu'elle ajoutait entre eux.
— Oh, Aristote, souffla-t-elle contre sa joue avant de la parsemer de baisers. Tournez un peu la tête… »
Il s'exécuta aussitôt et accueillit le passage charmant, charmeur et plein de chaleur sur sa peau. Mmmh, c'était bon, doux et frissonnant. C'était si différent que ce qu'il avait reçu pendant quatre ans. C'était…
Il laissa sa main droite glisser sur les courbes rondes d'Ambuela, des courbes empreintes de chaleur qu'il fit frissonner lorsqu'il les frôla.
« Attention, je suis très chatouilleuse, souffla-t-elle contre son cou.
— Moi pas du tout, se moqua-t-il en retour. Ce doit être mon côté pince sans rire, ajouta-t-il après deux baisers.
— Et moi, mon côté bon public », ajouta-t-elle en riant à nouveau.
Qu'il avait envie de la caresser à présent, de caresser jusqu'à son rire et…
Qu'il était niais. Niais et heureux.
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Ils restèrent comme ça ce qui lui parut des heures à s'embrasser, se caresser à peine de la peau mais bien trop de morceaux de phrases badines à souhait.
C'était magique comme tous ces baisers s'ajoutaient à ce badinage qui avait retenti dès les premières notes de leur rencontre. Un baiser était dû à tel mot, une respiration à tel autre, une caresse à encore un autre.
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« Et si j'enlevais ce bouton, lui demanda-t-elle alors que la nuit était si avancée que seule la lanterne, la lune et les constellations au-dessus d'eux leur permettaient d'y voir, m'en voudriez-vous ? »
Sa voix mutine s'était mise à trembler un peu lorsqu'elle se mit à jouer avec le deuxième bouton de sa robe de sorcier à lui – il avait lui-même ouvert le premier plus tôt pendant qu'ils pique-niquaient.
« En avez-vous envie ? » demanda-t-il.
Il y avait tout un jeu de lumières sur le visage de Mademoiselle Ambuela dont il était absolument fou et qui l'entourait à présent de tout un mystère en train de s'ouvrir. C'était comme si le mystère s'épaississait non parce qu'il s'en éloignait mais au contraire parce qu'il s'en approchait, qu'il s'approchait toujours plus du cœur d'Ambuela qui lui plaisait définitivement beaucoup.
Comme cela ne lui était jamais arrivé. Pas même avec Melania.
Est-ce que c'était ça, être amoureux ?
Et être heureux d'être amoureux ?
« Je… je ne sais pas. Qu'est-ce que vous voulez ? » demanda-t-elle avec hésitation.
Si depuis un mois et demi il avait l'impression d'avoir à nouveau dix-neuf ans, d'être niais et euphorique comme à dix-neuf ans, naïf aussi comme à dix-neuf ans, il se rappela aussi que papillonner n'avait pas toujours la même signification à dix-neuf qu'à trente-trois ans. Elle savait qu'il avait eu une amante pendant quatre ans il savait qu'elle avait papillonné beaucoup depuis son chagrin d'amour. Si sa situation à lui était claire, la sienne lui devint soudain plus ambigüe. Et même s'il ne voulait rien de plus que ce qu'elle lui donnait déjà, peut-être qu'elle s'imagina qu'il voulait – ou pire, avait besoin – de plus.
Alors que la seule chose qu'il voulait, c'était elle et ce qu'elle voulait.
« Je veux regarder les étoiles, souffla-t-il en se laissant tomber sur le dos et en étouffant un bâillement avec le dos de sa main. Vous connaissez les constellations ?
— Juste deux », reconnut-elle en se laissant tomber à côté de lui.
Il la sentit poser sa tête contre son épaule. Il préféra se glisser dans ses bras et poser sa joue contre sa poitrine. Il l'entendit prendre sa respiration et la bloquer, craignit d'avoir outrepassé quelque chose et pourtant, il avait passé une partie de la soirée contre elle et… mais elle expira et vint même glisser sa main dans ses cheveux. Là, il était bien. Tout était clair et fait pour profiter tranquillement d'une soirée à la belle étoile avec une femme qu'il aimait et qui le rendait heureux. Les petites étoiles si lumineuses au cœur de la forêt de Fortarôme, offraient comme une volée de paillettes dans le ciel, comme un chemin aussi vers l'avenir, un avenir qui lui avait paru si solitaire et sombre avant la venue de Mademoiselle Ambuela dans sa vie.
Merlin, qu'il était niais. Tant pis.
« Lesquelles ? demanda-t-il à mi-voix.
— La grande-ourse, juste ici, dit-elle en pointant le ciel de sa main libre. Et… Cassiopée, juste là. Un W, comme ça. Et le reste, c'est encore de l'inconnu… mais je prendrai plaisir à le découvrir avec vous… souffla-t-elle et il frissonna une fois de plus.
— C'est une proposition pour une autre soirée au clair de lune ? demanda-t-il à mi-voix.
— Bien sûr, souffla-t-elle. Pour des dizaines d'autres, même, ajouta-t-elle après une seconde de silence.
— Je reviens auprès de vous dès que vous m'invitez à nouveau », souffla-t-il en venant déposer sa main droite sur le ventre de Mademoiselle Ambuela.
Elle refit ce manège avec sa respiration qui l'inquiéta et l'amusa en même temps. Il avait passé son temps, tout à l'heure, à caresser ses épaules et le reste de ses bras, dénudés par la coupe de la robe légère. Peut-être avait-il aussi frôlé sa poitrine pour chasser une poussière d'abord de l'extrémité d'un brin d'herbe, ensuite à l'aide du dos de ses doigts. Comme la poussière était partie, il avait eu besoin de le refaire pour chasser le vent… Elle avait fait pareil dans son cou, avec le brin d'herbe puis avec ses mains gantées de dentelle… avant d'enlever timidement ses gants pour le laissait pantois d'un contact peau à peau absolument imprévu. Il avait posé sa main libre sur sa taille avant de la faire descendre sur son ventre recouvert de ce motif de citron qu'il ne distinguait plus dans l'obscurité de la nuit.
« Demain, souffla-t-elle. Venez passer la journée de demain avec moi, lui proposa-t-elle. Je dois tenir la cave pour les potentiels clients, mais tant qu'il n'y a personne, nous pourrons passer du temps ensemble.
— Vous voulez que je joue au client ? s'amusa-t-il.
— Si vous en avez envie, pouffa-t-elle.
— Et si vos parents viennent ? s'inquiéta-t-il un peu.
— Il faudra définitivement mieux jouer au client si nous voulons continuer à badiner en paix, dit-elle en pouffant encore de rire. Ils risqueraient de surveiller mes sorties à l'avenir dans le cas contraire. »
Hum.
« Je jouerai au client », promit-il avec amusement.
Lorsqu'il l'embrassa à nouveau, il se sentit hors du temps.
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HIHIHIHI
EST-CE QUE VOUS VOUS Y ATTENDIEZ ?
J'espère que vous avez pouffé comme les niaises (et les niais ?) que nous sommes hihihi.
Bonne nuit :)
Ju'
