Fiction :

Amitié Neville Londubat/ Seamus Finnigan/Dean Thomas/Hermione Granger

Base : Harry Potter

Titre : Nous ne savions pas, professeur McGonagall

Résumé : Durant le tome 3 d'HP et le prisonnier d'Azkaban, Seamus et Dean se moquent de Neville pour sa maladresse légendaire. Celui-ci en souffre et écrit une lettre à sa grand-mère en lui demandant de le retirer de Poudlard. Augusta refuse et décide de trouver une solution. Cette fiction fera 4 chapitres.

Chapitre 1 : Seamus traite Neville de « mauviette » et se moque de lui avec Dean. Neville en souffre. Il décide d'écrire à sa grand-mère pour lui demander de le retirer de l'école. Ce chapitre est très sensible et aborde la question des idées suicidaires chez les adolescents, le harcèlement scolaire. Âmes sensibles, s'abstenir ou lire avec modération.

Disclaimer : L'œuvre et les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K.R. Cette fiction est écrite dans un but non lucratif.

Date de création de la fiction : Octobre 2023

Bonne lecture !


15 septembre 1992, 16h00

Neville ne se sentait pas bien du tout.

Peu avant le cours de Soins aux créatures magiques, son camarade de maison et de dortoir Seamus Finnigan l'avait traité de « mauviette » parce qu'il était tombé maladroitement en trébuchant. Dean Thomas avait ricané en le regardant trébucher.

Neville se sentait honteux et le premier cours avec Hagrid n'avait rien effacé à la mémoire douloureuse qui s'immisçait en lui.

Il se sentait sale, nul, incapable et cette souffrance le traversait profondément. Il aurait voulu disparaître de la surface de la terre, tant il ne se sentait pas à la hauteur. Si ses parents l'avaient vu, ils auraient eu honte de lui.

Sa grand-mère l'aurait tué, il en était sûr. Elle lui reprochait sans cesse de ne pas être le portrait de son père et de n'avoir pas eu le courage de sa mère. Or, ils n'étaient plus là. Ou du moins pas physiquement. Ils étaient dans une chambre partagée, à Sainte-Mangouste, dans un département prévu pour les victimes de sortilèges incurables. Neville connaissait hélas, trois fois hélas, le nom du sortilège qui avait non pas coûté la vie à ses parents- c'eût été trop beau- mais leur avait infligé une douleur telle qu'ils avaient peu d'espoir de s'en remettre un jour. Le sortilège Doloris.

Neville se sentait malheureux lorsqu'il y pensait. Il faisait tout ce qu'il pouvait pour ne pas y penser, or le souvenir de la douleur qui avait frappé ses parents le frappait sans cesse. Il aurait préféré mourir plutôt que de vivre. Or, il s'en voulait de ressentir de telles pensées et de les formuler comme telles.

De plus, ses parents ne le reconnaissaient pas. Chaque fois qu'il venait les voir à l'hôpital avec sa grand-mère, son grand-oncle et sa grand-tante, ses parents étaient alités et ne le reconnaissaient pas. Ils oubliaient à chaque fois son nom et son prénom. Bref, qui il était. C'était comme s'il n'avait plus de parents. Être orphelin lui semblait plus enviable que de vivre la situation qu'il traversait.

Neville s'en voulait, mais il était secrètement jaloux de Harry Potter, le Survivant. Celui-ci partageait en effet son dortoir et Neville se reprochait à chaque fois de jalouser ainsi Harry Potter. Rien n'était pire que d'être orphelin dans le monde sorcier, la communauté sorcière n'ayant en général pas les moyens de prendre en charge les sorciers ayant perdu leurs parents. Ceux-ci étaient alors soit confiés aux services sociaux moldus, soit confiés à d'autres membres de la famille sorcière. Harry Potter avait été élevé par son oncle et sa tante. D'après ce qu'avait compris Neville, Harry Potter n'était pas vraiment heureux chez ces gens-là, qui abhorraient apparemment tout ce qui avait trait à la magie. Toutefois, Neville l'enviait. Parce que Harry Potter était célèbre et qu'il était admiré partout dans le monde sorcier.

Neville ne suscitait quant à lui aucune admiration. Pire, les gens se moquaient de lui en permanence et le traitaient parfois de Cracmol. Ce qu'il aurait pu être en effet, s'il n'avait fait montre de sa magie à l'âge de huit ans.

Or, Neville ne se sentait pas digne d'être un sorcier. Ses résultats étaient catastrophiques, hormis en Botanique, la discipline qu'il affectait. Hermione Granger tentait de le rassurer tant bien que mal, et Merlin savait qu'elle pouvait être dure avec ses camarades de classe, y compris Harry et Ron qu'elle ne ménageait pas. Harry lui avait dit une fois qu'il valait douze fois mieux que Drago Malefoy, or Neville n'y croyait plus. Tout ce qu'il voyait, c'était que Harry Potter était admiré de tous et que lui-même ne suscitait que de la moquerie et une pitié un peu méprisante.

Il n'en pouvait plus.

Cette fois-ci, ce serait la bonne.

Il alla dans une salle de classe vide, prit sa plume et un rouleau de parchemin, puis écrivit à sa grand-mère, avant de se réfugier à la volière où il remit le courrier à l'un des hiboux de l'école.

Sa grand-mère devait comprendre que si elle ne le retirait pas de l'école sous peu, c'est lui qui s'en retirerait. Définitivement.


16 septembre 1992, 8h00

Augusta Londubat fut interloquée lorsqu'elle vit un hibou arriver à la table du petit-déjeuner. Neville ne lui écrivait que rarement de son propre chef. Il devait y avoir un souci, elle en était sûre.
Fébrile, elle décacheta la lettre sous l'œil perçant d'Enid et commença à lire :

Chère Grand-mère,

Je t'écris car je n'en peux plus. Poudlard me rend très malheureux.

Hier, deux de mes camarades de dortoir se sont moqués de moi en me traitant de mauviette. Je n'en peux plus. Je sais bien que je ne suis pas aussi courageux que mon père. A chaque fois que nous allons le voir à l'hôpital, j'ai le sentiment que ce n'est pas lui mon père. Maman ne se souvient pas de moi non plus. Je n'ai plus de parents. Algie, toi et Enid êtes mes seuls parents.

Je n'ai pas demandé à vivre cette situation. Être humilié en permanence à Poudlard alors que je n'ai pas choisi d'y aller me fait souffrir. Je ne veux plus vivre. Pour moi, mes parents ne sont plus de ce monde. Harry Potter est orphelin et il a sauvé le monde sorcier. Je n'ai sauvé personne et je suis la risée de tous. Je n'en peux plus.

Le visage d'Augusta arborait une expression horrifiée à mesure qu'elle lisait :

Parfois, je rêve qu'un Détraqueur aspire mon âme et qu'on en finisse. Je suis au bout de ma vie. Je leur demanderais bien de me l'aspirer. Ou bien que Sirius Black me tue et qu'il en finisse. Sinon, je me lancerai le sortilège de la Mort. Comme ça tu seras heureuse et tout le monde aussi.

Neville

Algernon saisit brutalement la lettre des mains d'Augusta et la parcourut en diagonale. Horrifié, il se tourna vers sa sœur et lança :

-Neville est en danger, Augusta. Il faut absolument faire quelque chose. Il ne faut surtout pas que Neville se suicide, les Mangemorts qui ont agressé Frank et Alice seraient trop contents. Ils nous ont tout pris alors ne leur laissons pas ce bonheur.

-Non…non..

-Augusta, écoute-moi et laisse ta rigidité de côté, s'il te plaît. L'affaire est grave. Neville est en danger, il est harcelé par ses camarades de Gryffondor. J'ai honte qu'il n'y ait pas davantage de solidarité dans la maison des courageux. Les camarades qui l'ont harcelé devraient être sévèrement sanctionnés et j'interviendrai lors du prochain conseil d'administration pour demander la mise en place de cette sanction.

Augusta resta silencieuse quelques instants puis elle regarda son frère et lança :

-J'écrirai à Minerva. Ne t'en occupe pas. Neville doit rester courageux.

-Augusta, tu ne te rends pas compte. Neville n'est pas son père. Il n'est pas Frank et il est parfaitement capable de mettre fin à ses jours. J'écrirai un courrier à Dumbledore si rien n'est fait.

-Laisse Albus en dehors de tout ça, tu veux bien, lança Augusta furieuse. Je règle ça avec Minerva, d'accord.

Algie leva les yeux au ciel, puis quitta la pièce. Il était très inquiet pour Neville et espérait profondément que son petit-neveu adoré ne commettrait pas l'irréparable. Les Lestrange et Croupton Junior leur avaient tout pris alors il ne fallait pas laisser la Mort leur retirer ce qui leur restait de plus précieux au monde.


16 septembre 1992, 14h00

Minerva McGonagall pâlit lorsqu'elle vit un hibou arriver vers sa fenêtre. Il était à présent 14h et le château tentait tant bien que mal de résister à l'emprise sinistre des Détraqueurs.

Effarée, elle attrapa le hibou et saisit la lettre qu'il venait d'apporter. Voyant l'écriture de l'expéditrice, elle leva les yeux au ciel. Qu'avait encore fait Neville Londubat pour que sa grand-mère lui écrive aussitôt ?

Elle décacheta la lettre et fut prise d'effroi en la parcourant :

Chère Minerva,

L'affaire est grave. Neville m'a demandé de le retirer de Poudlard. Plusieurs camarades de maison se seraient moqués de lui. Il a des idées suicidaires et m'a exprimé son désir de commettre l'irréparable. Le harcèlement n'est pas toléré à Poudlard. J'exige des explications.

Si les élèves en question ne sont pas sanctionnés comme il se doit, je retirerai Neville de Poudlard et je démissionnerai du Conseil d'administration de l'école.

J'attends votre retour.

Cordialement,

Augusta Londubat

Minerva était à présent furieuse. Neville Londubat avait osé…elle ne lui pardonnerait jamais.

Pas d'avoir été victime de harcèlement, ni d'avoir écrit à sa grand-mère. Non, elle ne lui pardonnerait jamais d'avoir osé évoquer son suicide. Durant sa carrière, Minerva n'avait jamais eu à régler ce genre de problème. Elle avait toujours été stricte envers les élèves de sa maison, exigeant d'eux solidarité et respect des règles. Le harcèlement n'était pas toléré à Poudlard, encore moins à Gryffondor.

Londubat devait payer. Il paierait très cher l'affront fait à la maison de Godric en osant évoquer l'acte qu'il envisageait. Les harceleurs également. Elle leur ferait regretter d'avoir été répartis à Gryffondor, elle s'en faisait la promesse. Leur attitude était impardonnable.


Alors, que pensez-vous de ce premier chapitre? Le sujet vous semble-t-il difficile? Que pensez-vous de l'attitude de Neville? Une review sera vraiment appréciée.