Chapitre 14 :

Lettre à la Nuit

Tsunayoshi était installé dans la véranda depuis une petite demi heure lorsque Fon y apparut à son tour. Reborn était toujours là, comme Donatello posté non loin, prêt à aider son patron au besoin. Celui-ci venait d'ailleurs de terminer son thé, se reposant en profitant de la lumière et de la chaleur de la véranda. Ce fut avec ce sourire chaud et rassurant que le Ciel accueillit l'ancien Arcobaleno de la tempête qui vint prendre place près de lui.

- Est-ce que tu te sens mieux Tsunayoshi ? demanda-t-il avec sollicitude.

- Oui merci. Ça va maintenant, assura-t-il.

- Tant mieux. Je voulais te proposer quelque chose, dit-il ensuite sous l'attention de Reborn. Est-ce que ça te dirait d'essayer de faire un peu d'acupuncture ? C'est une pratique qui a des vertus reconnues sur la santé et les énergies intérieures. Cela aide à se détendre, à mieux se reposer et ça aide le contrôle des flammes aussi. Je pense que ça pourrait te faire du bien. Je suis un maître en la matière. Si cela te dit, nous pourrions essayer.

- Je veux bien, répondit-il. Merci Fon.

- Ce n'est rien, sourit-il. Nous avons toute l'après-midi devant nous, nous pourrions faire une séance pour voir. J'ai déjà demandé à Shamal et il pense aussi que ça pourrait t'aider. Si tu te sens assez bien, on peut essayer tout de suite.

- D'accord. Qu'est-ce que je dois faire ?

- Rien, je me charge de tout et toi, tu te détends, répondit le chinois.

Ce fut en confiance que Tsunayoshi se laissa faire, toujours à l'aise avec l'artiste martial calme et attentionné. Reborn resta à l'écart, se reposant dans un fauteuil son fedora baissé sur ses yeux. Il était pourtant des plus attentifs, comme Fon et Donatello, aucun n'oubliant que la priorité était la sécurité du Decimo. Le majordome se tint pourtant près de la porte, veillant à ce que personne ne vienne déranger la séance de détente de son boss. Ce fut avec grand soin que l'ancien Arcobaleno de la tempête s'occupa du jeune homme. On vit d'ailleurs Tsuna se détendre visiblement, remerciant régulièrement Fon qui lui assurait que ce n'était pas grand chose, heureux de pouvoir l'aider un peu. Le Ciel finit par s'endormir et le chinois termina la séance en silence avant de réinstaller délicatement le jeune homme dans son fauteuil, le couvrant soigneusement.

Ce ne fut qu'un peu plus tard qu'il s'éveilla de nouveau, dans le calme. Byakuran s'était ajouté, le regardant pensivement. Il avait l'air profondément plongé dans sa réflexion, ne remarquant pas tout de suite qu'il se réveillait. Jamais Tsuna ne l'avait vu si grave pourtant, son intuition lui disait que tout allait bien et il sourit doucement au boss des Gesso. Il sursauta un peu, cela semblant le réveiller, son sourire habituel revenant sur son visage. Tsunayoshi regarda alors autour de lui, trouvant Reborn, Fon et Donatello. Il se redressa doucement, endoloris. Il n'en laissa pourtant rien paraître, désormais peu sensible à ce niveau de douleur.

- Les autres ne sont pas encore rentrés ? demanda-t-il de sa voix brisée.

- Ils ne vont plus tarder Signore, répondit Donatello. Voulez vous un peu de thé ?

- Non merci Donatello. Je vais aller au grand salon, dit-il en faisant mine de se lever.

Reborn, Fon et Byakuran se levèrent d'un seul mouvement en le voyant peiner, tanguant dangereusement et ce fut le boss des Gesso qui fut sur lui le premier, plus proche. Il le soutint et l'aida à tenir debout, Tsuna le remerciant. Le trouvant trop pâle, Byakuran se baissa pour le soulever dans ses bras.

- Tu ne dois pas faire d'effort Tsunayoshi, dit-il à demi sérieux et à demi rieur.

Celui-ci sourit simplement, se laissant faire lorsqu'il l'emmena pour le conduire au grand salon, Reborn et Fon en suivant en souriant devant le comportement du boss des Gesso. C'était évident maintenant : il protégerait Tsunayoshi jusqu'au bout. Cela se voyait. Ils rejoignirent le grand salon où ils retrouvèrent Uni, Ganma, Giotto et Asari. Ils sourirent en les voyant entrer et Byakuran alla déposer Tsuna dans un canapé, prenant place près de lui.

- Comment vas-tu Tsunayoshi ? demanda Giotto.

- Ça va merci, répondit-il en lui souriant.

Du bruit raisonna dans la demeure et très vite, on comprit que les autres venaient de rentrer. Très vite, plusieurs les rejoignirent dans le grand salon et comme toujours, on prit des nouvelles de Tsuna avant tout autre chose, celui-ci rassurant tout le monde comme il en avait l'habitude. Après un moment avec ses amis, Tsunayoshi retourna finalement à sa chambre sur la demande de Shamal et il approuva sans protester. Il avait été hors du lit toute la journée et il commençait à se sentir épuisé, son corps douloureux d'avoir dû bouger plus qu'à l'habitude et d'être resté installé sur des sièges plus durs que son matelas. Il ne s'en plaignait guère mais cela faisait mal, chaque appuis faisait mal mais il ne voulait inquiéter personne. Pourtant, le médecin devait s'en douter puisqu'il demanda à Fon de venir avec eux dans un but bien précis. Ce fut donc avec les deux hommes et Reborn le portant qu'il retrouva sa chambre. Il fut déposé délicatement dans son lit, Shamal lui faisant passer un petit examen qu'il avait pris pour prétexte pour le ramener à sa chambre. Il s'exécuta avant de s'assurer que la porte était fermée et de s'asseoir près de lui.

- Tsunayoshi, y-a-t-il un de ces chers utilisateurs du brouillard qui nous écoute en ce moment ? demanda-t-il.

- Non. Mammon est concentrée sur la surveillance du domaine depuis la dernière attaque. Mukuro aussi en plus de surveiller Deamon qui lui se contente de rester focalisé sur la Première Génération. Chrome, Torikabuto et Fran ne se permettent pas de regarder ici sans très bonne raison.

- Bien, acquiesça-t-il. Alors dis moi clairement, demanda-t-il sérieusement en le regardant dans les yeux alors que Rebon et Fon suivaient avec attention. Comment est là douleur ? questionna-t-il gravement. Tu as été hors du lit toute la journée. Tu as déjà mal constamment en restant sur un matelas moelleux je le sais. Alors te déplacer autant dans une journée et être sur des fauteuils et des canapés bien plus durs n'a rien de confortable pour toi. Je le sais très bien alors inutile de le cacher avec moi. Dis moi s'il te plaît pour que je puisse essayer de t'aider.

Tsunayoshi l'observa un moment, l'air d'hésiter, pinçant le cœur des trois hommes m'aimant guère le voir cacher ses souffrances ainsi. Le médecin avait déjà parlé de cela avec l'hitman et ils supposaient que Tsuna s'était efforcé de cacher sa douleur au maximum pendant sa torture. Entre le temps que cela avait duré et les traumatismes, il avait gardé cette habitude qu'il aurait certainement beaucoup de mal à laisser maintenant. Cela était devenu pour lui, consciemment ou non, un moyen de se défendre et de se préserver, voir de gérer la douleur en la retenant autant qu'il pouvait. Ils ne lui en voulaient donc pas d'agir ainsi mais ils espéraient le poussez à s'ouvrir progressivement pour pouvoir l'aider de la meilleure manière possible. Ils lui laissèrent le temps et Reborn s'approcha doucement, venant poser une main dans les cheveux décolorés, s'attirant le regard un peu perdu du Decimo.

- Dis nous Tsuna, poussa-t-il doucement, tu n'as pas à souffrir en silence. Tu es avec les tiens maintenant, tu n'as pas besoin de te cacher et nous sommes là pour t'aider.

Le jeune homme hésita encore un moment avant de fermer les yeux et de respirer profondément, ouvrant la bouche.

- C'est... ça fait mal, admit-il doucement.

- Est-ce que c'est très fort ? demanda Shamal.

- Euh non, pas trop, dit-il alors que les trois hommes prenaient cela avec mesure au vu de sa résistance à la douleur, mais parfois ça fait des pics brefs, comme des éclairs brusques.

- Dans tout le corps ?

- Oui, admit-il avec mal visiblement.

- Certains endroits plus que d'autres ? demanda-t-il tranquillement.

- Le dos, les épaules et la nuque surtout. Les genoux aussi, dit-il. Les... points d'appuis en général.

- Tes muscles, tes os, tes ligaments, tes nerfs... tout a été très endommagés et ne guérira jamais complètement alors ça risque de rester douloureux mais on peut te soulager quand même. Reprendre du poids aidera un peu. Reprendre du muscle aussi même si ce ne sera pas simple. Il va te falloir pas mal de rééducation. J'aimerais éviter trop d'antidouleur alors on va essayer d'autres choses pour voir. Tu as déjà eu une séance d'acupuncture avec Fon, ça pourrait t'aider alors si tu es d'accord, on va continuer un peu et voir ce que cela donne.

- Ok, répondit-il. Si ça ne te dérange pas bien sûr ? dit-il en regardant l'ex-Arcobaleno qui lui sourit avec douceur.

- Ça ne me dérange pas du tout, au contraire. J'en serais ravi. Je pourrais aussi faire des massages Shiatsu. Cela pourrait te faire du bien en plus de la kinésithérapie de Shamal.

- Merci, dit-il l'air touché.

- Ce n'est rien Tsunayoshi.

- On va faire ça plus la rééducation et la kiné, reprit Shamal tranquillement. On va essayer de s'y mettre un peu plus suivant ton niveau d'énergie et voir comment ça se passe. On peut aussi essayer un peu de balnéothérapie aussi. Il y a de quoi dans le manoir. Si tu es d'accord Fon va m'aider, il s'y connaît pour ce genre de choses.

- Tu es sûr que ça ne te dérange pas ? demanda anxieusement l'adolescent en regardant l'artiste martial. Je ne veux pas te prendre tout ton temps alors que tu restes déjà ici.

- Je suis ici pour veiller sur toi et t'aider Tsunayoshi, répondit-il en venant prendre sa main. Tu es mon ami. Un ami très cher et je veux faire cela pour toi. Nous sommes là pour t'aider. Ne t'en fait pas pour ça.

- Merci, bredouilla-t-il avec émotion.

- Tsuna, tu ne dois pas hésiter à te reposer sur nous et à nous dire si nous pouvons t'aider en quoi que ce soit. C'est fait pour cela la famille, remarqua Reborn.

- Hum, approuva-t-il faiblement. Mais ne dîtes rien aux autres pour ça. Je ne veux pas qu'ils s'inquiètent.

- Tu n'as pas besoin de leur cacher Tsuna, répondit son tuteur. Ni ne te forcer à faire bonne figure si ça ne va pas.

- Je ne veux vraiment pas qu'ils s'inquiètent plus qu'ils ne le font déjà. Je sens bien à quel point ils sont angoissés pour moi. Même Xanxus s'inquiète, remarqua-t-il en les surprenant. Je ne veux pas les stresser davantage. C'est inutile. Je ressens leur inquiétude et je préfère ressentir leur bonne humeur quand ils se chamaillent ou s'amusent à autre chose.

Les trois hommes se regardèrent, comprenant. Ils auraient préférés qu'il ne se cache pas des siens mais avec son hyper-intuition, il ressentait leur angoisse et ça ne l'aidait probablement pas à se détendre et à se relaxer.

- Nous ne dirons rien mais tu devras être sincère avec nous pour que nous puissions t'aider, posa Shamal. On peut faire ça ? demanda-t-il doucement.

- Je vais essayer, assura-t-il avec un pâle sourire.

- C'est bien, approuva le médecin. Pour l'instant, on va faire une séance de massage avec Fon. Tu en as besoin après cette journée. Je sais que tu as mal. Je demanderais à Donatello de te préparer des sièges plus confortables avec des coussins pour essayer de soulager un peu quand tu iras en bas.

- Ce n'est pas nécessaire de vous donner autant de mal.

- Ça l'est si tu as mal Tsunayoshi. On ne peut pas tolérer ça et il n'y aura jamais aucune raison valable de tolérer une telle chose. Ne n'inquiète pas, ça ne dérange personne de faire cela pour toi. L'inverse serait bien plus dérangeant pour nous tous. Alors ne te pose pas de question là dessus et laisse nous faire, repose toi simplement.

- Merci, répondit-il une fois encore.

- Allez, on va essayer de te soulager un peu, sourit Shamal.

- Ok mais Reborn ?

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda l'hitman.

- Est-ce que tu peux redescendre pendant ce temps là ? J'ai l'impression que c'est nécessaire. Peut-être à cause de ce que j'ai fais aujourd'hui.

- Ton hyper-intuition ?

- Oui. S'il te plaît, tu peux essayer de faire en sorte qu'on embête pas trop Byakuran. Beaucoup ici se méfient encore énormément de lui mais on peut lui faire confiance. Je lui confierais ma vie, assura-t-il. Alors est-ce que tu peux... ?

- Je vais allez voir, répondit-il. Toi tu te détends et tu te reposes.

- Ok, merci Reborn.

Celui-ci lui sourit avant d'échanger un regard avec les deux autres, s'assurant qu'ils veilleraient bien sur lui en son absence. Fon acquiesça gravement, le rassurant un peu alors qu'il connaissait parfaitement sa force. Il laissa Léon avec le Decimo, Lichi perché sur la tête de lit. Il s'en alla ensuite alors que les deux hommes entreprenaient de soulager les douleurs du jeune homme. Et une fois encore, le Decimo avait eu raison. À cette heure, peu avant le dîner, beaucoup de monde était rassemblé dans le grand salon et lorsqu'il en approcha, il entendit Squalo et Gokudera donner de la voix :

- Voi ! Pourquoi t'as de nouveau ces anneaux !

- Qu'est-ce que tu as fait Byakuran ?! cria Hayato.

À la fois amusé par la très bonne intuition de Tsunayoshi et agacé par ce qu'il se passait, sentant de loin la tension dans la pièce, il entra. Il y trouva une partie de la Varia, la Première Génération, les gardiens de son élève, les Gesso, les Giglionero, les Cavallone. On venait vraisemblablement de constater la présence des Anneaux Mare, seuls la Première Génération ne voyant pas le problème bien que surprise de trouver ces éléments de la Triniset subitement. L'hostilité était palpable à l'égard de Byakuran et ses gardiens qui l'entouraient avec protection. Il vit Uni qui cherchait à faire stopper les cris et les remarques pour parler, sans y parvenir. Il intervint alors, le ton froid et glacial :

- Chaos, taisez vous une seconde, dit-il en obtenant immédiatement silence et attention.

Certains furent surpris de le voir quitter le côté de Tsuna, ne trouvant pas le Decimo avec lui. L'hitman ne s'était que très peu éloigné de lui et seulement à sa demande pour des choses importantes. Il balaya tout les présents des yeux :

- Vous avez fini de beugler comme ça. Si Byakuran a de nouveau les Anneaux Mare, c'est parce que Tsuna a décidé de lui rendre, dit-il en surprenant tout le monde.

- Mais ils étaient scellés par les Arcobaleno, remarqua Dino.

- Sawada-san nous a demandé de retirer le sceau ce matin, expliqua Uni.

- Pourquoi ? demanda Xanxus.

- Parce qu'il estime que la Triniset doit être rétablie et renforcée. Byakuran a été choisi par les Anneau Mare. Il est leur porteur légitime. Et ! dit-il plus fort pour couper les protestations. Tsuna a une confiance totale en lui. Il lui avait retiré les Anneaux, il a décidé de lui rendre.

- Vous êtes d'accord avec ça Reborn-san ? demanda Yamamoto.

- Je n'aurais pas aidé à retirer le sceau si ce n'était pas la cas. Tsuna a confiance en Byakuran et j'ai confiance en lui. Si vous avez un problème avec cela, c'est avec Tsuna qu'il faudra le voir, autrement dit avec moi parce que je ne vous laisserai pas aller l'embêter avec ce genre de futilité. Tsuna a dis qu'il confierait sa vie à Byakuran, dit-il en choquant plusieurs d'entre eux. Il ne m'en faut pas davantage. Il m'envoie vous dire de le laisser tranquille. Évitez de l'obliger à venir lui même, il a besoin de se reposer.

- En quoi est-ce que c'est un problème au juste ? demanda Knuckle.

- Le problème c'est qu'il a déjà presque tué le Juudaime ! s'indigna Gokudera en choquant la Première Génération.

- Oui comme toi au début Smoking Bomb, rétorqua l'hitman. Comme Mukuro, toute la Varia, Enma et sa famille. Il n'est pas le seul a avoir essayé de tuer Tsuna et rare ici sont ceux qui peuvent se vanter de ne pas lui avoir causé d'ennuis au moins au début. Et ce n'est pas ce Byakuran qui a essayé et qui a commis les crimes pour lesquels les Anneaux Mare ont été scellé. C'était celui du futur qui fait en plus parti d'une réalité désormais parallèle. Nous avons tous fait des erreurs avec Tsuna mais pensez à ça : lui n'en n'a jamais fait. Si vous n'avez pas confiance en Byakuran, ayez confiance en lui. Et ne me forcez pas à revenir, gronda-t-il avant de repartir vers la chambre du Decimo.

Derrière lui, il laissa un silence de plomb mais ce soir là, Byakuran et les siens ne furent plus ennuyés, les Gesso un peu surpris d'avoir vu l'hitman être envoyé par Tsunayoshi pour les défendre. Ce fut dés le lendemain que Tsunayoshi se mit à davantage travailler à sa rééducation, rallongeant ses séances. Si Shamal était prudent, veillant, le Decimo s'appliquait à ne pas montrer sa fatigue et ses douleurs, voulant avancer. Il devait vraiment se remettre en état plus rapidement. Il ne savait que trop bien qu'ils avaient eu beaucoup de chance jusqu'ici et que ça ne durerait pas. Sa faiblesse devenait de plus en plus source d'angoisse pour lui, surtout depuis la dernière attaque. Sa priorité était désormais de se remettre en forme un minimum. Il ne le disait à personne, sachant que son entourage s'inquiéterait et voudrait le freiner mais il ne pouvait faire cela. Il ne savait que trop bien quel danger ils avaient en face d'eux, une inquiétude persistante s'installant en lui. Sa puissante hyper-intuition le poussait à bouger et il était hors de question de l'ignorer. Il se forçait donc chaque jour, gardant sa fatigue, ses douleurs et ses difficultés pour lui pour ne pas être freiné par Reborn, Shamal et Fon qui le suivaient de près, très prudents. Il avait déjà bien du mal à les persuader de travailler un peu plus chaque jour, il était hors de question de leur donner une raison de ralentir. C'était difficile mais très loin de ce qu'il avait déjà enduré, il pouvait gérer surtout si cela lui permettait de protéger les siens.

Parallèlement et dans le secret, il travaillait aussi ses flammes dans son Ciel intérieur, les manipulant, les faisant circuler dans son corps, réveillant la force qu'il avait à sa disposition et qui peinait à se refaire. Les stimuler aidait comme cela aidait son corps à s'y faire de nouveau. Les flammes du soleil commençaient à agir doucement sur sa musculature et si le mieux était à peine discernable, il le sentait parfaitement. Il travaillait aussi quotidiennement avec Ulysse sur son palais mental, commençant à comprendre comment cela fonctionnait. S'il avait eu beaucoup de mal à comprendre avec de simples explications malgré la patience et l'attention d'Ulysse, il avait bien plus avancé lorsque l'enfant lui avait fait sentir les flammes de son palais et montré directement. Les explications savantes n'étaient décidément pas pour lui. La pratique et l'observation alliées à son hyper-intuition donnaient de bien meilleurs résultats. Il commençait d'ailleurs à bâtir le sien, un peu chaque jour suivant ses forces. Ce n'était pas une chose facile mais cela servirait beaucoup, il en était certain. Il passait également beaucoup de temps à discuter avec les enfants de leurs flammes de l'Aurore pour en apprendre les propriétés et mieux connaître les siennes.

Sept jours après avoir disparus dans l'appartement qu'on lui avait donné, Talbot en sortit, au petit matin. Tsunayoshi s'était tout juste réveillé, Reborn, Hibari et Mukuro présents comme chaque nuit. Ce fut Donatello qui l'introduisit, le Decimo se redressant dans son lit en l'autorisant à entrer, le saluant gentiment. Le vieil artisan lui rendit avec joie, s'avançant vers lui. Tsuna demanda aux autres de les laisser et ils acceptèrent, Reborn disant qu'ils attendaient dans le couloir. Ils sortirent, refermant derrière eux et Talbot vint se tenir près de lui, lui souriant :

- Comment te sens tu Decimo ? demanda-t-il.

- Bien, ça va de mieux en mieux, assura-t-il. Avez vous eu tout ce dont vous avez besoin ?

- Oui, très confortable ce manoir d'ailleurs. Bien que très animé avec ton entourage. Mais c'est amusant, rit-il. J'ai terminé ton anneau, annonça-t-il ensuite en sortant un beau coffret de sa cape.

Il lui tendit et le Decimo le prit avec délicatesse, son Anneau du Ciel reluisant, un petit rugissement se faisant entendre.

- Ce qu'il y a là dedans te plaît on dirait Natsu, sourit-il.

Talbot ne fit aucune remarque, amusé par la réaction du lion du ciel. Tsuna passa une main sur son anneau avant de reporter son attention sur le coffret, l'ouvrant avec précaution. À l'intérieur, il trouva un bijou splendide et tout à fait étonnant. Il y avait une chevalière principale à peine plus petite que l'Anneau principal du Ciel. Dessus, un magnifique kitsune aux multiples queues trônait, fait d'un cristal reluisant de toute les couleurs de flammes qu'il avait. Il était enchâssé dans un métal reluisant où l'on trouvait le motif d'une corde certainement représentative de son prénom signifiant corde chanceuse. L'inscription de Decimo Vongola s'y trouvait en haut, celle de Ciel de Feu en bas. sur le même modèle que l'Anneau du Ciel, trois chaînettes y étaient attachées, reliées à trois bagues bien plus fines et simples ressemblant à celui de l'élément de la Triniset. Seulement, ils étaient chacun couvert d'une ligne de sept petites têtes de lionnes prenant chacune la couleur d'une flamme. Il admira l'objet splendide un moment avant de relever le regard vers l'artisan qui ouvrit alors la bouche :

- Un anneau très particulier qui fut bien difficile à fabriquer. Mon plus bel ouvrage assurément. L'Anneau du Ciel de feu. Tu seras probablement à jamais le seul à pouvoir t'en servir. Sa particularité première est de ne pas amplifier tes flammes mais de les réguler. Pour ça, il en absorbera le surplus lorsque tu auras trop d'énergie en toi. Si tu es fatigué comme maintenant, il ne prendra rien. Cela t'évitera les surcharges qui risqueraient de se produire lorsque tu auras retrouvé la santé.

- Merci Talbot-san, sourit Tsuna.

- Ce n'est pas son seul atout loin de là, répondit le vieil homme. Il peut aussi être utilisé comme un anneau ordinaire en y insufflant ta flamme. Ensuite, les quatre bagues ont chacune leurs rôles et leurs flammes. Les trois petites ont chacune respectivement une famille de flamme et chaque lionne à sa flamme. Il s'agit des premiers anneaux capables de gérer plusieurs flammes chacun. Je n'en suis pas peu fier. Il n'y a pas de lionne du Ciel en revanche. Seul l'Anneau du Kitsune, le principal, prendra un peu de ta flamme du ciel. Sinon, le reste est réservé pour toi et ton Anneau Vongola comme il s'agit de ta flamme naturelle et principale. Le kitsune prend les vingt deux types de flammes. Verde m'a aidé, annonça-t-il en le surprenant. Il travaille sur les boîtes armes depuis votre retour du futur et en apprenant ton état, il en a produite quelques unes pour toi que j'ai intégré à ces anneaux comme pour ton Anneau du Ciel. Donc, tu peux faire venir ces lionnes et ce kitsune comme Natsu et ils pourront user de leurs flammes respectives pour toi.

- C'est formidable, dit-il avec émerveillement. Prodigieux.

- Certes mais tu mérites bien un tel bijou et tu en as bien besoin. Il devrait t'aider à gérer et utiliser tes flammes.

- Merci beaucoup Talbot-san. Natsu va avoir de nouveaux amis, s'amusa-t-il.

- Passe le pour voir, demanda l'artisan.

Le Decimo s'exécuta, passant la bague principale sur son majeur gauche, les trois autres sur ses autres doigts. Il immédiatement, une douce chaleur se propagea dans sa main et son corps, le bijou brillant puissamment un instant. De petit rugissement heureux se firent entendre et il lui sembla que le kistune bougea furtivement. Il sourit, très heureux en sentant que l'objet l'avait accepté et qu'il aiderait beaucoup.

- Parfait, la liaison est idéale, remarqua Talbot avec fierté. Il t'appartient désormais.

- Merci, répéta Tsuna très touché.

- Pas de ça entre nous Decimo. Ce fut un plaisir que de pouvoir faire un tel ouvrage. Bien, je vais me pencher sur les Anneau de l'Aurore pour tes protégés maintenant. Cela devrait être bien moins long.

Tsunayoshi sourit, le remerciant une fois encore alors qu'il s'en allait sans plus de cérémonie. Reborn, Kyoya et Mukuro revinrent presque aussitôt, trouvant immédiatement le nouvel anneau à sa main. Ils l'observèrent sans poser de question, heureux de comprendre que leur Ciel avait maintenant un outils adapté à son nouvel état. Ce fut le même jour que Tsuna vit Irie et Spanner venir lui rendre visite. Ils vinrent peu après sa séance de rééducation, le trouvant épuisé dans son lit après son travail. Il n'y avait alors que Reborn avec lui, Fon et Shamal venant de sortir. On le laissait toujours un peu avec son tuteur après ces séances avant de dire aux autres qu'ils pouvaient revenir, sachant que le jeune homme n'aimait pas être vu si faible. Il accepta pourtant de laisser ses deux amis entrer, ceux-ci se faisant très inquiets en le scrutant, lui et sa pâleur, son air fatigué. Il leur sourit pourtant, les invitant à s'installer. Ils prirent de ses nouvelles avec attention et il les rassura comme il pouvait.

- On ne va pas t'embêter longtemps, promit Spanner. On a fini ce que tu nous avais demandé.

Irie lui présenta une boîte qu'il ouvrit, révélant les équipements que le blond avait autrefois créé pour lui, revus et améliorés. Les écouteurs avaient un design encore un peu plus modernisé et fin que la dernière version, portant des motifs de flammes aux couleurs des flammes du ciel et un X doré.

- Ils ont les mêmes fonctions qu'avant, renseigna Spanner. Ils ont aussi des fonctions de communications pour téléphoner, utiliser des radios ou joindre les communicateurs aux flammes que tu as demandé. Le traceur que tu as réclamé est dedans. Ils fonctionnent avec tes flammes et sont reliés à tes nouvelles lentilles. Je les ai amélioré aussi pour qu'elles te montrent les niveaux de flammes émises constamment. Il faudra qu'on travaille là dessus quand tu seras remis je dois pouvoir faire mieux pour tes nouvelles flammes.

- Merci Spanner, sourit-il en passant les écouteurs pour les essayer.

C'était confortable, léger et ça tenait bien en place, comme toujours lorsque Spanner faisait quelque chose. Les retrouver et avoir de nouveau ses lentilles le soulagea beaucoup sur le champs.

- On a aussi fait les communicateurs pour tout le monde, continua Irie. Ils ne fonctionneront qu'avec les flammes de leur propriétaire. Communication intraçable et impossible à pirater ou écouter sans avoir un communicateur de la série. Et tous ont un traceur que seul ces mêmes communicateurs ou nos ordis peuvent détecter et situer.

- C'est génial, merci beaucoup les gars, dit-il avec reconnaissance.

- Ce n'est rien, sourit le roux. On réfléchira à d'autres trucs utiles, promit-il.

- Tu veux qu'on distribue les communicateurs aux autres ? demanda Spanner.

- S'il vous plaît.

- On s'en charge, répondit-il.

Il fouilla sa poche pour sortir une petite oreillette dorée discrète, la tendant à l'hitman.

- Pour vous, dit-il, il suffit d'y insuffler un peu de flamme pour l'activer la première fois. Ensuite, elle fonctionne en continu. Une petite impulsion de flamme avec le nom de celui que vous voulez joindre pour le contacter. On en donnera à tout le monde ici.

L'ex-Arcobaleno prit l'objet, approuvant pour montrer qu'il avait compris. Cela servirait bien en cas de soucis. Tout deux saluèrent ensuite leur ami, le priant de se reposer avant de s'en aller, le Decimo les remerciant encore. La porte se referma et Tsuna posa la boîte des lentilles et des écouteurs avec ses gants, heureux de les avoir de nouveau.

- Rassuré ? demanda Reborn tranquillement.

- Oui. Entre ça et mon nouvel Anneau, on avance un peu.

- Mais tu dois encore être très prudent. Il est encore trop tôt pour utiliser tes flammes, remarqua-t-il gravement.

- Hum je sais, dit-il en baillant.

- Dors un peu. je te réveillerais pour le dîner.

Il n'en fallut pas plus pour que le Decimo se rallonge, fermant les yeux. Ce ne fut pourtant pas pour se reposer qu'il le fit, se plongeant dans son ciel intérieur pour travailler ses flammes. Cela faisait deux jours qu'il tentait de stimuler ses flammes pour retrouver ses forces plus vite. Les flammes pouvaient être attisées, le tout était de trouver comment et il espérait qu'en se servant de plusieurs de leurs propriétés, il pourrait y arriver. Il y allait donc à l'instinct depuis la veille pour ne pas faire de bêtise, ayant pourtant une très bonne impression sur cette idée. Il y réfléchissait avec attention. Il était en train de créer une combinaison de flamme du ciel, pour l'harmonie permettant d'allier les flammes entre elles, du soleil pour l'activation, de la pluie pour l'apaisement et donc le contrôle, du nuage pour la propagation, de la foudre pour la consolidation, de l'avalanche pour la purification et du givre pour l'absorption. Il comptait allier le tout à la flamme de la nuit sur le même modèle que ce qui avait été fait pour les Tétines Arcobaleno, l'accélération par les flammes de la nuit créant beaucoup d'énergie. Le tout était maintenant de produire quelque chose qui fonctionnerait sans danger pour lui et d'en contrôler l'énergie. C'était sur ce délicat équilibre qu'il travaillait, touchant au but.

Ce fut le lendemain, après des heures de travail pendant la nuit, à l'insu de ses veilleurs, qu'il parvint finalement à activer ce qu'il appelait : Restauration de flamme. Il commença doucement, ravi de rapidement constater que cela fonctionnait très bien. Il décida pourtant de ne pas pousser tout de suite, attendant de voir ce qu'une journée de ceci produirait. Ce fut un succès. Il sentit nettement ses flammes remonter tranquillement dans la journée, sans causer le moindre problème, la restauration stable. Le lendemain, il l'augmenta donc un peu pour accélérer, se faisant pourtant prudent pour ne pas choquer son corps.

Cela étant acquis, il se mit en tête de faire autre chose. Aussi ce jour là, il termina sa rééducation en marchant jusqu'à son bureau privé dans le manoir, pièce qu'il n'avait pas encore vu. Donatello le conduisit alors que Reborn marchait à ses côtés, prêt à le soutenir en cas de besoin. Ce fut une très belle pièce qu'il découvrit, vaste et d'allure impressionnante et luxueuse. Il y avait un imposant bureau avec un siège de cuir tout aussi majestueux. Siège qui avait d'ailleurs été agrémenté de nombreux coussins pour en assurer le confort. Comme il l'avait dis, Shamal n'avait pas tardé à demander cela au personnel du manoir et ceux-ci avaient veillé à ce que chaque pièce ait un fauteuil confortable pour lui. Tous semblaient s'être rendus compte de la manœuvre et du pourquoi elle avait été faite, laissant toujours ce siège libre pour lui au cas où il viendrait. Il alla donc s'y installer, remerciant le majordome en trouvant le siège vraiment plus confortable. Celui-ci répondit d'un simple signe de tête, lui proposant ensuite d'aller lui chercher un peu de thé qu'il accepta avec joie. L'homme repartit donc alors qu'il s'intéressait un peu plus au bureau. Il y avait tout le nécessaire dans une facture fine, un ordinateur dernier cri trônant là, un étrange scanner reposant sous l'écran.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il à son tuteur.

- Un scanner d'empreinte, répondit-il. Il sert à allumer et à accéder à cet ordinateur via tes empreintes. Toi seul peut t'en servir. Il détecte aussi la présence de l'Anneau du Ciel et de ses flammes pour renforcer la sécurité. D'après ce que m'a dit Timothéo, lorsque tu l'auras allumé une première fois. Il prendra aussi ta signature de flamme en plus. Ainsi, il était certain que personne ne pourrait pirater cet ordinateur. Il est ultra protégé.

- Il faudra vraiment que je le remercie pour tout ça, sourit-il doucement.

- Je dois l'avoir au téléphone tout à l'heure. On pourrait faire ça en vidéo conférence pour que tu puisses lui parler aussi. Il sera content de te voir.

- Avec plaisir, répondit-il en entreprenant d'allumer l'appareil.

Cela fonctionna parfaitement et ce fut une petite vidéo du Neuvième qui l'accueillit. Timothéo lui expliquait quelques petites choses sur l'ordinateur et son bureau, sur ce qui s'y trouvait. Et le Decimo fut stupéfait lorsqu'il lui annonça qu'il avait mis là absolument toutes les informations sur les Vongola. Tout sans exception de leurs affaires, à leurs alliances, à leurs projets, à ce qui avait été fait dans le passé aussi loin qu'on en avait des traces, les dossiers secrets... tout. Il les avait mis à sa disposition pour qu'il puisse apprendre et se renseigner comme il le voulait. Tsuna se fustigea mentalement pour ne pas être venu ici plus tôt. Il aurait ainsi pu commencer à prendre connaissance de tout cela bien plus vite, la chose se faisant des plus impérative dans la situation actuelle. Il se jura donc de venir y travailler tout les jours, remerciant mentalement le Neuvième pour cela. Reborn s'écarta respectueusement en entendant ce qu'il y avait dans l'ordinateur, assurant ainsi à son élève qu'il ne regarderait pas sans permission.

Le Decimo se força pourtant à laisser cela sur le côté un moment. Il était venu ici pour une autre raison. Il voulait écrire une lettre pour Bermuda qu'il lui enverrait avec ses flammes de la nuit pour demander son aide et ce fut ce à quoi il s'attela, l'hitman prenant place dans un fauteuil pour le laisser écrire tranquillement. Il prit son temps pour le faire et s'expliquer correctement, demandant simplement si les Vindice avaient connaissance de tout cela et s'ils auraient des informations pour eux. Il écrivit ensuite une autre petite note destinée à Verde cette fois-ci pour le remercier pour son aide pour l'Anneau du Ciel de feu. Il termina et éteignit l'ordinateur avant de se lever, Donatello venu lui servir un thé entre temps tirant son siège.

- Merci, dit Tsuna en lui souriant. Pouvez vous me conduire au dojo ?

- Bien sûr Tsunayoshi-sama, répondit le majordome. C'est par ici, dit-il en l'invitant à le suivre.

Reborn fut rapidement près de lui, le regard interrogatif devant cette étrange destination. Ils marchèrent un peu pour atteindre une zone du manoir nouvelle pour le Decimo. Tout était purement japonais ici et très calme. Ils furent finalement devant une porte ronde à panneau au dessus de laquelle un écriteau où il était écris « Ciel » trônait fièrement.

- Ce lieu vous est entièrement dédié Tsunayosh-sama, renseigna Donatello. Le Neuvième dit qu'un boss à parfois de besoin de lieu où s'isoler au calme alors il a fait aménager plusieurs salles privatisées pour vous. Ce dojo en fait parti. Il vous est réservé. Une autre salle en sous sol plus résistante vous attend aussi lorsque vous voudrez utiliser puissamment vos flammes.

- Il y a d'autre pièces comme ça ? s'étonna-t-il.

- Oui. Une petite véranda, un kiosque dans les jardins, un petit salon, une salle à manger, ce dojo et bien sûr, ce manoir étant le vôtre, vous êtes libre de vous en approprier bien plus, dit-il en le laissant un peu surpris. Puis-je ? demanda-t-il en désignant le panneau.

Tsuna acquiesça et il ouvrit, lui permettant de découvrir le vaste dojo entièrement traditionnel. La seule chose qui ne l'était pas était probablement les grandes baies vitrées doublant les panneaux de papier et de bois donnant sur les jardins, permettant ainsi d'ouvrir pour voir l'extérieur même en hiver. Et le jardin autour du dojo était lui aussi typiquement japonais. Le Decimo sourit, ravi. Il entra, s'arrêtant au bord des tatamis pour se déchausser avant d'y pénétrer. Donatello resta au bord, Reborn suivant le même rituel pour le suivre. Si son premier réflexe fut de s'agenouiller au sol comme tout le monde le faisait au Japon, il se retrouva figé, incapable de le faire. Son temps passé enchaîné à genoux lui revint brutalement en tête, le faisant trembler et déglutir douloureusement. L'ayant vu pâlir, l'hitman vint poser une main sur son épaule :

- Tsuna ? demanda-t-il le regard inquiet.

- Ça va, assura-t-il en forçant un sourire.

L'ex-Arcobaleno n'eut pas l'air convaincu mais il ne dit rien, le regardant s'asseoir lourdement au sol, une furtive grimace passant sur son visage. Il observa son élève qui peinait à s'installer confortablement, ne se plaignant pourtant pas. Il s'immobilisa finalement et ferma les yeux, respirant profondément. Curieux, il resta attentif, se demandant ce qu'il voulait faire. Longuement, le Decimo resta là en silence sans bouger un cil, comme méditant. Mais ce n'était pas ce que le Ciel faisait. Travaillant chaque jour ses flammes, il avait aussi travaillé sa perception des flammes, tentant de l'étendre de plus en plus. Il parvenait maintenant à scruter ainsi tout le manoir pendant quelques instants, espérant gagner en endurance avec l'entraînement. Cette fois, il se concentra sur la zone des laboratoires qu'il situait approximativement. Il lui fallut un moment mais il y trouva les flammes de Verde comme il le voulait. Il prit son temps pour le situer.

Son but était de tester son transport aux flammes de la nuit sur une petite distance. Il savait déjà s'en servir un peu après qu'on l'ait forcé à le faire dans sa détention seulement, il ne l'avait pas fait depuis sa libération. Il savait user du transport sur quelques mètres, se projeter d'un endroit qu'il voyait à un autre dans son champs de vision. Il savait aussi comment faire pour aller bien plus loin, en théorie. Bien sûr, ses geôlier savaient bien qu'il risquait de s'enfuir grâce aux flammes de la nuit. Ils avaient été bien trop prudents pour ne pas penser à ça et lui même n'avait pas été assez bête ou embrouillé pour ne pas y penser. Seulement, ils avaient dû trouver le moyen de bloquer son transport aux flammes de la nuit dans la base où il avait été retenu puisqu'il n'avait jamais pu se projeter hors du laboratoire ou de la salle de combat. Mais cela ne l'avait pas vraiment surpris. Heureusement, ce n'était plus le cas maintenant et il allait vraiment pouvoir user de ses flammes noires. Il voulait contacter les Vindice mais il voulait d'abord s'assurer qu'il maîtrisait correctement sur une petite distance. Il n'était jamais allé dans les laboratoires mais sa localisation avec cette perception devrait suffire s'il était assez précis. Il s'employa donc à bien localiser Verde, attentif.

Il rouvrit les yeux lorsqu'il fut certain de bien avoir l'endroit, souriant légèrement. Il leva ensuite une main pour solliciter ses flammes de la nuit et Reborn fit un véritable bond lorsqu'un petit portail de flamme de la nuit apparut devant lui. Il y glissa la note pour le scientifique et referma ensuite. Ainsi, il pouvait remercier Verde sans problème, sachant que l'ancien Arcobaleno de la foudre n'était pas doué avec ce genre de chose et qu'un remerciement en face à face l'aurait probablement agacé. Mais il était pourtant hors de question de ne pas le faire pour lui. Cette petite note était donc un moyen de le faire simplement. Il sut qu'il avait réussi, souriant à cela avant que Reborn ne vienne s'agenouiller devant lui, le scrutant attentivement.

- Dame-Tsuna, dit-il entre inquiétude et colère, il est trop tôt pour utiliser tes flammes !

- Je sais ce que je fais Reborn et nous n'avons pas le temps de me ménager comme vous le faîte tous, répondit-il tranquillement. On n'a pas le temps, ni le loisir de se voiler la face comme ça, dit-il avec gravité. Ils peuvent revenir d'un jour à l'autre et je refuse de vous laisser affronter ça sans moi. Je sais ce que je fais ne t'en fait pas.

- Si je m'en fais ! Tu es presque mort la dernière fois ! Et tu ne sais pas te ménager dans ce genre de situation.

- Toi qui m'a toujours poussé, s'amusa le brun en tentant d'alléger l'atmosphère.

- Quand tu étais en pleine forme et quand je savais que tu pouvais largement le supporter, répondit-il avec sérieux. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. C'est ta vie et ta santé permanente qui sont en jeu, dit-il avec une inquiétude perceptible.

Tsuna lui sourit, très touché de sentir cette angoisse pour lui.

- Reborn, vraiment, je sais ce que je fais. Je ne risquerai pas ma vie sans considération, assura-t-il. Vous laissez seuls devant ça reviendrait au même que de ne pas pouvoir être à vos côtés. Tu dois me laisser faire. Il le faut, c'est important. On ne peut pas continuer à traîner pour me ménager. Je sais que vous vous inquiétez beaucoup, que vous vous êtes beaucoup inquiétés, dit-il doucement. Mais vous devez me faire confiance, tu dois me faire confiance Reborn s'il te plaît. C'est la première fois que je le demande. Mais s'il te plaît, fait moi confiance. Je n'ai pas envie de me battre avec vous pour ça, dit-il avec fatigue. Si je ne fais rien, cela va nous compliquer les choses quand ils reviendront. Je sais, je sens qu'on est très loin d'en avoir fini et que nous n'avons pas vu le pire. Je ne supporterais pas d'être obligé de regarder sans rien pouvoir faire le moment venu Reborn. Alors il faut que je fasse ce qu'il faut pendant que je le peux même si ça doit être difficile.

L'hitman le fixa intensément et il sentait aussi le regard du majordome resté silencieux à l'entrée. Il sourit à son tuteur dont-il sentait la tension, tentant de le rassurer comme il pouvait. Loin était le temps où Reborn pouvait le balancer d'une falaise. Aujourd'hui, c'était lui qui voulait sauter et son tuteur l'en empêchait. C'était bien ironique à ses yeux.

- Tu sais, aujourd'hui, je sais ce que je dois faire, ce que je veux faire, comment le faire, comment m'entraîner, me battre... tu n'as plus besoin de veiller à ça pour moi. Mais j'ai besoin de toi encore plus, dit-il plus bas. J'ai besoin de toi, de vous tous. Mais je ne veux pas me bagarrer avec vous pour de telles choses. Vous devez me faire confiance.

L'ancien Arcobaleno l'observa attentivement, réfléchissant. Tous avaient du mal à se faire à ce nouveau Tsunayoshi et lui aussi. Peu à peu, il se rendait compte que le Decimo n'avait plus besoin de tuteur. Il avait encore des choses à apprendre mais il était bien parti pour les apprendre de lui même. Il était déjà tout ce qu'on pouvait vouloir d'un Boss et dés que sa santé serait rétablie et qu'il irait mieux, il serait apte à reprendre la tête de la famille n'importe quand. Il en était certain désormais. Tsuna n'avait plus besoin de tuteur mais plutôt d'un conseiller, d'un soutient, d'un pilier pour l'aider dans sa tache. Il pouvait être cela.

- Je t'ai toujours fait confiance, répondit-il doucement.

- Oui. Tu as été le premier à me faire confiance jusqu'au bout et à croire en moi quand personne ne l'aurait fait, sourit le brun.

- Et c'est toujours le cas, assura-t-il. Très bien, je te laisse faire mais tu dois me promettre de faire attention et de me dire si tu as le moindre problème.

- Je vais essayer, assura-t-il.

- Tu vas contacter Bermuda ?

- Hum, approuva-t-il. J'ai juste envoyé une petite note à quelqu'un dans le manoir pour m'assurer que je maîtrisais toujours bien.

- Et ?

- C'est bon. Tout va bien. La seule chose différente avec les Vindice, c'est la distance. Il va me falloir plus de force mais ça ira.

- Comment comptes-tu faire ?

- J'ai écris une lettre pour Bermuda. C'est le meilleur moyen. Je ne pense pas qu'ils apprécierait que je débarque sans invitation ni que je lui demande de venir. Alors comme ça, je lui expose les choses et s'il veut bien répondre, il le fera comme il veut.

L'hitman acquiesça, s'écartant un peu pour le laisser faire. Il transforma pourtant Léon en téléphone, envoyant un message et Tsuna se douta qu'il devait prévenir Shamal au cas où, qu'il lui demanderait de vérifier son état quoi qu'il dise. Il le laissa faire, ouvrant plutôt un autre petit portail devant lui, direction le domaine des Vindice. S'il sentit clairement la bien plus grande quantité de flamme que cela demanda, ce fut moindre que ce qu'il avait prévu, le faisant sourire. Il commença par envoyer un peu de ses flammes du Ciel, voulant s'assurer que l'on remarquerait son message, puis il scella l'enveloppe de ses mêmes flammes pour assurer son identité. Il glissa ensuite l'enveloppe dans le portail, le refermant finalement. Il soupira, heureux d'avoir fait cela bien qu'il se sente étourdis par la perte de flamme. Il tourna le regard vers l'hitman qui le scrutait gravement :

- C'est fait, dit-il. Il n'y a plus qu'à attendre de voir s'ils vont répondre ou non.

- Comment te sens-tu ? demanda plutôt l'italien.

- Un peu étourdis mais ça va. J'ai utilisé moins de flammes que je ne le pensais pour ça. Transporter des personnes doit-être plus fatiguant.

- On retourne à ta chambre, dit-il en se levant souplement. Shamal va vérifier que tout va bien.

Il ne protesta pas, entreprenant de se remettre sur ses jambes, la chose se révélant difficile. Aussi, Reborn ne tarda pas à le cueillir dans ses bras, le portant sans un mot, Tsuna se calant simplement contre lui. Ils prirent le chemin de sa chambre, croisant Skull en route, le nuage s'amusant à taquiner Reborn sur son comportement de mère poule avec le Decimo, amusant le Ciel. Et ce fut certainement son rire qui empêcha l'hitman de tuer cet imbécile de laquais qui se retrouva pourtant encastré dans un mur d'un coup de pied bien placé. Shamal les attendait déjà lorsqu'ils arrivèrent, réprimandant le jeune homme pour avoir utilisé ses flammes sans permission et sans lui. Tsuna le rassura, lui demandant là aussi de lui faire confiance et le médecin soupira, se rassurant en l'examinant. Il dut admettre que mis à part de la fatigue et un peu de faiblesse, il allait bien. Lui comme Reborn rassurés par cela.

- Quand parles tu au Neuvième ? demanda alors le Decimo en regardant Reborn.

- Dans une grosse demi heure normalement, répondit-il en regardant sa montre. On peut aller s'installer dans ton bureau pour préparer la visio conférence si tu veux.

- Allons-y, sourit-il alors.

Il refusa doucement le soutient du médecin en se levant, disant qu'il fallait qu'il travaille et que ce genre de petits trajets pouvaient bien servir à ça. L'homme protesta un peu, argumentant qu'entre sa rééducation du jour et l'utilisation de ses flammes, c'était déjà bien assez. Seulement, il ne put faire plier le brun insistant pour marcher. Ce fut donc sur ses deux pieds qu'il rejoignit son bureau, accompagné de l'hitman et de son majordome, saluant avec douceur les domestiques et hommes de mains qu'il croisa et qui s'écartaient respectueusement de sa route. Tous étaient toujours heureux de cette attention sincère que leur Boss avait pour eux comme bien peu de gens dans la Mafia. Ce fut essoufflé et plus pâle qu'il atteignit la pièce, poussé vers un fauteuil par Reborn. Donatello lui amena plusieurs coussins, l'aidant à s'installer confortablement sans même qu'on lui demande. Tsunayoshi le remercia avec reconnaissance, l'homme lui souriant simplement, prenant soin à faire en sorte qu'il soit bien, sortant même une couverture d'un petit coffre pour venir la déposer sur ses jambes.

- Puis-je vous offrir quelque chose à boire Tsunayoshi-sama ? demanda-t-il ensuite.

- Non merci Donatello. Vous devriez aller prendre un peu de temps pour vous. Vous êtes toujours en train de travailler. Vous n'êtes pas trop fatigué ? demanda-t-il l'air soucieux.

- Je vais bien Boss, répondit-il avec douceur en le surprenant. Ne vous inquiétez pas. Mon travail me plaît beaucoup et je m'y sens parfaitement bien. Je dispose de temps de repos plus que respectables.

- Vous êtes certain ? Vous pouvez prendre plus de temps pour vous si vous le voulez. Vous faîte déjà tant comme tous ici. Les autres aussi d'ailleurs s'ils fatiguent ou s'ils en ont besoin.

- Je passerai le message, assura-t-il en le regardant les yeux brillants, mais ce n'est pas nécessaire ne vous en faîte pas. Tous sont très satisfaits de leur place ici et ne partiraient pour rien au monde. Tout le monde va bien et n'a besoin de rien.

- Très bien, dit-il l'air peu convaincu. Mais faîte le moi savoir si vous ou n'importe qui ici a besoin de quelque chose.

- Je le ferais, acquiesça-t-il.

Il recula ensuite, non sans avoir ajusté la couverture et les coussins autour de lui. Tsuna reporta alors son attention sur Reborn qui utilisait une petite télécommande pour faire sortir un grand écran des armoires devant lui, l'étonnant. Il se retrouvait juste face à lui et au petit salon du bureau où il était présentement installé.

- Tu peux tenir des vidéoconférences ici si tu veux mais il y a une autre pièce juste à côté, expliqua l'hitman en montrant une petite porte, plus officielle où tu peux faire de même si c'est à des gens qu'il faut impressionner que tu parles.

Le Decimo approuva, l'observant alors qu'il venait s'asseoir sur son accoudoir droit, souriant à cela. L'hitman prit son téléphone pour envoyer un message rapidement tapé et Tsuna ferma un instant les yeux, apaisé et sécurisé par sa présence. Reborn garda un silence tranquille un moment comme pour le laisser se reposer, un moment de calme prenant place. Ce fut une main chaude sur sa tête qui le réveilla un peu et il releva le regard vers l'italien :

- Il est l'heure, informa celui-ci.

Il pointa la télécommande vers l'écran devant eux, l'allumant, et bientôt, une image un peu inattendue apparut. Tsuna vit le Neuvième mais aussi son père, cette surprise lui procurant une bouffée de joie. Il n'avait plus vu son père depuis ce jour tragique. Il savait qu'il allait bien mais il n'avait pu le constater lui même, inconscient ou endormis à chaque fois que le Boss du CEDEF avait pu venir le voir. Il savait qu'il n'avait cessé de chercher leurs ennemis depuis qu'il avait été sauvé, de tenter d'assurer sa sécurité. Le voir enfin même ainsi, en forme et bien vivant le soulagea beaucoup. Il vit les deux hommes aussi surpris que lui, certainement de le voir, avant de sourire largement.

- Tsuna, souffla son père avec un regard brillant.

- Bonjour To-san, répondit-il. Tu vas bien ? demanda-t-il en obtenant un acquiescement.

- Tsunayoshi, remarqua Timothéo l'air heureux et ému en le regardant. Quel plaisir de te voir. Comment vas-tu mon enfant ?

- Je vais bien, répondit-il en le regardant. De mieux en mieux chaque jour. Kyudaime, je voulais vous remercier pour tout ça, le manoir et le reste.

- Il te plaît ? demanda le vieil homme.

- Beaucoup, c'est splendide. Merci pour le bureau aussi, dit-il en un sous entendu sur les informations des Vongola que le Neuvième sembla comprendre.

- C'est normal. Tu en auras besoin. N'hésite pas à m'appeler si tu as des questions ou besoin de quoi que ce soit. Ce manoir t'appartient désormais. Fais en ta maison. Il pourra te servir toute ta vie.

- Hum, approuva-t-il. Merci beaucoup.

- Reborn nous a fait savoir que tu avançais dans ta rééducation ? remarqua Iemitsu concerné. Est-ce que ça se passe bien ?

- Oui, j'avance doucement, répondit-il.

- C'est une très bonne nouvelle, remarqua Timothéo. Est-ce que tout le monde va bien ?

- Oui et Xanxus aussi, précisa le Decimo en sachant qu'il pouvait s'en inquiéter. La Varia fait du très bon travail. Ils sont géniaux, dit-il en surprenant un peu tout le monde par cette sympathie nouvellement affichée pour l'escouade depuis son sauvetage.

- Je suis heureux de savoir que tu t'entends si bien avec eux désormais, sourit le vieil homme.

- On avait juste besoin d'apprendre à se connaître un peu plus je crois, s'amusa-t-il en le faisant sourire.

- C'est une très bonne chose, rit le Nono. Reborn ? interrogea-t-il.

- Tout est en ordre ici, assura-t-il simplement en terminant de les rassurer.

- Kyudaime, vous avez des nouvelles pour nous ? demanda sérieusement le Decimo.

L'homme le regarda gravement un instant, comme hésitant. Tsunayoshi comprit facilement que comme tous, Timothéo se demandait s'il devait le ménager ou non et l'éloigner de cette affaire. Il lui adressa un regard rassurant et encourageant dans un discours silencieux qui fit sourire doucement le Boss entre fierté et envie protectrice.

- Tsuna, tu n'as pas à t'inquiéter de ça, intervint le Boss du CEDEF.

- Non Iemitsu, contra Timothéo. Au contraire. Il doit savoir tout ce qu'il se passe. Nous n'arrivons pas à trouver Giannini, commença-t-il sombrement. Il se peut qu'il ait été capturé ou qu'il ait rejoint nos ennemis. Ceux qui l'ont côtoyé avant sa disparition disent qu'il était sombre et très renfermé, froid avant de ne plus donner signe de vie. Nous n'avons trouvé aucune piste ni sur lui ni sur son père Giannichi.

- Et vous pensez qu'ils sont partis d'eux même ? poussa Tsuna sur une intuition.

- Oui. Leurs affaires ont été mises en ordre sur une certaine période visiblement, pas dans la précipitation mais discrètement et progressivement. Ils ont disparu en silence comme s'ils avaient déménagé sans rien dire à personne.

- La fuite sur les informations du futur pourraient donc venir de lui, remarqua Reborn.

- C'est ce que nous pensons. Nous avons toujours autant de mal à trouver des informations sur ces gens.

- J'ai envoyé un message aux Vindice aujourd'hui, renseigna-t-il alors en surprenant les deux hommes. Je leur ai demandé s'ils avaient des informations sur cette affaire et s'ils accepteraient de nous en parler. J'attends leur réponse maintenant.

- Espérons que cela donnera quelque chose de positif, répondit Timothéo alors que Iemitsu réfléchissait. Mais tu devras être prudent si les Vindice viennent te répondre. On ne joue pas avec eux, dit-il l'air un peu inquiet. Pourtant, s'il y en a un bien placé pour négocier avec eux, c'est toi.

- Je serais prudent, assura le Decimo. Je ne suis pas très inquiet à leur propos.

- Nous continuons aussi nos recherches à propos de ton idée d'espionnage technologique ainsi que sur les recherches de tout ceux qui peuvent avoir un rapport avec les flammes en remontant le plus loin possible. Nous explorons toutes les pistes, assura le Neuvième. Sans grand résultat pour le moment. Mais Iemitsu pense avoir trouvé quelque chose, dit-il en dirigeant toute l'attention sur lui.

- Oui, approuva celui-ci. C'est n'est pas grand chose, un détail, des on-dits de quelques mafieux sur un groupe qui utiliserait des flammes. Je venais justement en parler et je vais aller voir ça moi même dés aujourd'hui. Je ne sais pas ce que ça donnera mais ça vaut la peine d'aller voir vu le peu d'informations que nous avons. Il y en aura peut-être pour un moment suivant ce que nous trouverons. Une équipe du CEDEF viendra avec moi.

- Tiens nous au courant de tout et n'importe quoi, même les détails, demanda Reborn. On ne sait jamais.

- Je le ferais, promit-il sous le regard tendu de Tsunayoshi.

Les trois aînés remarquèrent d'ailleurs cela, se doutant que le Decimo devait s'inquiéter pour son père à cette idée. Celui-ci lui sourit d'ailleurs avec chaleur, l'air tranquille :

- Ne t'inquiète pas Tsuna, tout ira bien, assura-t-il. Je vais trouver qui sont ces ordures. Je ne sais pas encore qui ils sont, ce qu'ils veulent, où ils se cachent..., soupira-t-il. Mais je vais trouver, les mettre hors d'état et leur faire payer ce qu'ils t'ont fait, promit-il furieusement. On va les trouver et mettre fin à tout ceci. On trouvera aussi les espions ou les systèmes d'espionnage, je suis là dessus aussi et je vais trouver. Je te protégerai et plus jamais je ne les laisserais te toucher. Après, je reviendrai au Japon pour qu'on puisse passer du temps ensemble, dit-il doucement. J'ai commencé à en parler avec le Nono, dit-il en regardant une seconde celui-ci. Quand tout ceci sera terminé, je commencerai à passer la main au CEDEF et je rentrerai au Japon pour être avec toi, qu'on soit de nouveau une famille tout les deux. Je te le promet. Tout ira bien. Ce sera bientôt fini et tu n'auras plus à t'inquiéter de toute cette histoire.

Les trois hommes observèrent un instant le Decimo qui avait les larmes aux yeux à ce discours et qui semblait avoir la gorge nouée, ne disant rien. On pouvait sans mal imaginer ce que cela représentait pour lui. La promesse de paix, de protection, de retrouver son père n'était probablement pas rien pour lui après tout cela. On le vit papillonner des yeux comme pour retenir ses larmes et Iemitsu lui sourit avec chaleur :

- Tout ira bien Tsuna. Tu seras bientôt, toi et tes amis, hors de danger comme les Vongola et la vie reprendra son court normal.

Le jeune homme réprima avec mal un sanglot qui les toucha tout trois et ils le laissèrent se reprendre tranquillement sans faire de remarque. Il y eut un moment de silence avant qu'il ne relève le visage vers l'écran, plus pâle et l'air fatigué par ces émotions.

- Tout ira bien Tsunayoshi, assura le Neuvième. Nous ferons tout pour que tu n'aies plus d'ennuis avec ça et que tu puisses te reposer tranquillement.

L'adolescent lui sourit pauvrement, n'ouvrant toujours pas la bouche, visiblement éprouvé de parler de tout cela après ces retrouvailles avec son père qui semblaient mettre à mal sa maîtrise de lui même. Et encore une fois, cela était compréhensible. Devant la fatigue visible du Decimo, les trois hommes s'entendirent d'un regard pour ne pas s'éterniser. Ils échangèrent les dernières nouvelles avant de se saluer, Tsuna toujours muet donnant un simple sourire et un signe de tête avant que l'écran ne s'éteigne. Le silence retomba et Reborn se leva, se baissant devant le jeune homme qu'il scruta un moment, le trouvant épuisé.

- Je te ramène à ton lit Tsuna, imposa-t-il alors. Tu as besoin de te reposer maintenant.

L'adolescent approuva et il se redressa pour le soulever dans ses bras et se mettre en route pour les appartement du Decimo, Donatello lui ouvrant les portes. Tsunayoshi fut rapidement de retour dans son lit pour finalement recevoir la visite de ses amis rentrant du lycée. Tous furent d'ailleurs inquiets de savoir qu'il avait utilisé ses flammes pour contacter les Vindice et en le trouvant épuisé. Ils se rassurèrent pourtant un peu lorsque Shamal et Reborn lui assurèrent que cela n'avait provoqué qu'un peu de fatigue et rien de plus. Ils restèrent avec lui, l'observant s'endormir progressivement, l'air apaisé de les avoir autour de lui.