Chapitre 35 :
Première génération
Après sa présentation au Symposium, William-Léandre continua à travailler sur ce projet avec assiduité, attendant leur verdict. Cela ne le ferait pas changer d'avis mais il attendait leur réponse. C'était un premier test pour voir ce que la galaxie pourrait penser de ses chevaliers mais de toute façon, il ne lâcherait pas l'idée, persuadé en lui même. Et comme il l'avait fait pour le reste, il prouverait que c'était une bonne chose à faire. Il ferait le maximum pour ça. Il se mit sur la station qu'il construirait pour eux, sachant déjà parfaitement ce qu'il voulait. Elle serait bien plus petite que Sreogane mais il en ferait un lieu incroyable. Il travailla dessus et sur l'équipement des chevaliers à bord de l'Artakis, excité et enthousiaste. Il terminait de concevoir son projet, s'apprêtant à construire tout ça lorsque le Symposium fut prêt à lui donner leur avis. Leurs avis pour être exact. Ils étaient partagés. Certains voyaient l'intérêt, d'autres étaient dubitatifs, d'autres avaient peur que ça dérape… Mais tous, sans exception, avaient décidé de lui faire confiance et de croire en lui après tout ce qu'il avait déjà réalisé et les multiples fois où il avait déjà prouvé sa bonne foi. Certains, les Asgard les premiers, savaient que s'il avait voulu prendre le contrôle de la galaxie et tout diriger, il l'aurait fait depuis longtemps, n'avait pas besoin de chevaliers ou de Symposium pour le faire et il n'avait pas besoin de se cacher derrière de bonnes volontés, loin de là. Ils voyaient cette idée comme une revisite de leur propre traité. On reconnaissait ses intentions honorables, le doute venait des autres et de ce qu'ils pourraient faire. Mais on le laisserait essayer et tenter de leur prouver que c'était faisable, comme il l'avait déjà fait par le passé.
Ce fut donc avec leur bénédiction mais sans la participation du Symposium qu'il poursuivit. Ils n'excluaient pas de servir de professeur pour ces chevaliers, seulement s'ils se montraient dignes de confiance. Cette réponse était plus que William-Léandre l'avait espéré aussi, il en fut plus qu'heureux. Quelques jours plus tard, ce fut avec stupéfaction qu'on assista à la construction de la station des chevaliers. Ce fut tout d'abord une intense lumière qui se manifesta en bordure de la nébuleuse près de laquelle Sreogane était implantée. Elle avait été visible de toute la station et beaucoup étaient sortis sur le spatioport pour voir. Aucun ne fut capable de dire ce qu'il se passait, leur technologie présente dans leurs stations annexes et leurs vaisseaux incapables d'analyser la chose. L'Artakis était juste devant cette lumière et un message de William-Léandre leur indiqua qu'ils n'avaient rien à craindre, qu'il était juste en train de créer la station des chevaliers. Ce fut avec un grand intérêt que l'on vint voir ça, tous incapables d'analyser aussi, on pouvait juste regarder. Et cela fut un spectacle saisissant.
Il y eut d'abord cette lumière blanche magnifique et douce, étrangement réconfortante. Puis, au fil des heures et des jours, on vit une structure apparaître et grandir à l'intérieur. Elle était faîte du même cristal que Sreogane, blanc avec des nuances de gris argenté parfois totalement opaque et parfois transparent. Son socle ressemblait à un bloc de roche qu'on aurait arraché à la terre en se fichant de la forme qu'il aurait. À l'intérieur, une boule de lumière caractéristique leur indiqua qu'elle serait alimentée de la même manière que Sreogane, par un petit soleil artificiel. Une fois le socle bien là, ce fut le reste qui apparut progressivement, comme par magie alors qu'ils étaient toujours incapables d'expliquer comment faisait William. Leur technologie n'était même pas capable de détecter la lumière ou l'énergie. Un château apparut, un château qui semblait sorti d'une ère médiévale terrienne. Mais pour l'albinos, il était surtout inspiré de Poudlard, en dix fois plus grand, plus impressionnant, plus atypique mais l'idée était là. Quitte a créer des chevaliers, il voulait y mettre tout ce qui lui avait fait aimer ça et ça avait commencé à Poudlard avec l'histoire de Gryffondor. Les chevaliers, c'était tout un esprit, toute une âme et il avait bien l'intention de faire vivre tout ça. Un peu de folklore ne ferait pas de mal et ça le faisait rêver, lui rappelait l'essence de cette idée.
Ce fut donc un incroyable château lévitant au milieu des étoiles qui fit son apparition sous les yeux de tous. Après huit jours, il fut entièrement terminé et lorsqu'une bulle de lumière apparut autour, brillant avant de disparaître, ce fut fini. Lorsque William revint, il sembla très amusé par leurs airs interrogatifs et pleins de questions sur le comment il avait fait ça mais personne ne demanda. On ne posait pas ce genre de question sur Sreogane. Ce fut Charles, Carl et Carvin qui eurent la primeur, la règle étant que seuls les chevaliers pourraient venir là. Ce fut avec émerveillement qu'ils découvrirent ce qui avait tout d'un énorme château médiéval, avec ses tours, ses immenses salles et couloirs, son féerique jardin intérieur. Mais il y avait aussi là toute la technologie que William-Léandre avait pu créer, accompagnée d'une puissante magie.
- Cet endroit est incroyable, fit Charles.
Ils étaient dans le grand cloître plein de plantes en tout genre, assis au bord de l'immense fontaine trônant au centre. Un endroit splendide et paisible.
- Tout à fait dans le thème, s'amusa Carl. En beaucoup mieux que tout ce que j'ai vu dans les films.
- J'espère. Il faut donner une âme à tout ça, c'est important et comme à la base, c'est ce genre d'univers qui a fait naître l'esprit de chevalerie, il faut lui rendre hommage.
- J'adore.
- Il y a tout ce qu'il faut ici. Des quartiers confortables, tout les systèmes dont-on aura besoin, une bibliothèque, des salles de recherches, d'entraînement, de simulations, un hôpital au cas où… tout ce qu'il faudra, expliqua-t-il.
- Où est-ce qu'on signe ? demanda Casey.
- Une fois engagé, une fois le serment passé, ce sera un engagement qui n'a rien d'anodin. Ce sera différent de l'air force et de l'armée et ce sera bien plus difficile. On ne fera pas ce qu'on veut et beaucoup nous le reprocherons.
- Tant qu'on fait ce qu'il faut et que l'on reste fidèle à nous même, répondit Charles. C'est le choix qu'on à tous fait il y a un moment déjà. Alors, où est-ce qu'on signe ? redemanda-t-il avec amusement.
- Par ici, sourit-il en se levant.
Il les entraîna dans les tréfonds du château jusqu'à une salle rectangulaire sans fenêtre, au plafond voûté, des demis colonnes sur les murs. Des vasques dorées y étaient accrochées, pleines de flammes. On entrait par une grande double porte sur l'un des plus petit mur et sur celui qui lui faisait face, une ancienne glyphe magique était dessinée à l'or, prenant toute la place. Ils entrèrent, refermèrent et s'avancèrent.
- Qu'est-ce que c'est ce symbole ? demanda Casey.
- Le nom de cet endroit et de cet Ordre, répondit-il en regardant le symbole.
- Quelle langue est-ce ? questionna Carl.
- La mienne, celle de l'être que je suis, dit-il en les surprenant. C'est la langue de ma famille d'âme, celle des Alewessir aussi.
- Est-ce que ça veut dire chevalier ? supposa Charles.
- Non. Ce concept n'existe pas dans ma langue. Ce genre de concept est inutile pour nous parce que chaque mot que nous utilisons a déjà un sens très profond et nous le connaissons dans l'âme. En réalité, ce ne sont pas vraiment des mots pour nous, ce sont des idées, des émotions, des valeurs. Il n'y a pas beaucoup de mots dans notre langue mais chacun d'entre eux à un sens très fort pour nous. Aucun mot n'est dit à la légère, nous ne mentons pas dans notre langue et chacun des mots que nous prononçons est presque comme un serment de vérité. Cette glyphe se prononce Prasyell. Elle signifie « Honneur ».
- Très bon choix, sourit-il.
- C'est quoi cette salle ?
- Nous sommes au cœur du château et vous vous en doutez, il y a de la magie ici. Le cœur est ici, dans cette glyphe. Ce qui en fait le meilleur endroit pour prêter ce serment magique. Un serment comme celui là, ce n'est pas juste des mots, c'est une promesse de l'âme. Cela vaut bien un peu de décorum et un endroit pour l'admirer, dit-il en les faisant sourire.
- Comment ça se passe ? Comment on fait ?
- C'est très simple. Il vous suffit de prendre ma main et de réciter le serment. J'utiliserai ma magie en même temps. Ça créera un lien entre nous. Les serments sont très importants en magie. Elle n'aime pas du tout que l'on trahisse sa parole et c'est pour ça que la magie des serments est l'une des plus puissantes. Elle transcende le temps et l'espace. Ce serment ne pourra être trahis, pas sans que je ne le sache et j'ai horreur d'être trahis, s'amusa-t-il. Je sais que ce ne sera pas le cas avec vous mais la règle sera la même pour tous.
- Et vous, vous prêterez serment ?
- Je le ferai si je le pouvais mais je ne peux pas. Le seul être avec qui je pourrais passer un serment de ce calibre, c'est ma Mère sinon, ça ne prend pas effet sur moi et ma Mère ne peux pas accepter un serment de ma part.
- Pourquoi ?
- Parce que l'univers a des règles et des exigences pour nous. Ma mère ne peut pas m'obliger à quoi que ce soit. Elle me doit une liberté absolue. Ce n'est pas moi qui le demande, c'est ainsi que les choses fonctionnent. Mais ça veut dire qu'elle ne peut pas prendre un serment qui revient à une sorte d'obligation même si elle est volontaire et choisie. Prendre un serment ça veut dire m'obliger à le respecter ou me sanctionner si je le transgresse. Et elle ne peut le faire, elle ne peut donc prendre mon serment. Je n'ai que mon honneur pour preuve et c'est aussi pour ça que j'ai choisi ce nom. Il fut en temps où j'aurai mal pris que l'on me demande de donner une preuve aussi forte que l'on pouvait me faire confiance. Maintenant que je ne le peux plus, que je suis forcé de prouver à chaque seconde qu'on peut me faire confiance, que je tiendrai parole, je réalise où est la magie de ces serments. Elle fait une chose très difficile à faire pour ceux qui savent à quelle point elle est fiable : elle annihile le doute. Et le doute est une chose qui peut faire le plus de dégâts même si elle est aussi nécessaire. La magie fait des miracles, transcende tout mais lorsque l'on est un être magique comme moi, on peut offrir ces miracles aux autres mais plus en bénéficier. Je suis condamné au doute et à devoir faire mes preuves à chaque instant.
- Pas devant nous, répondit Charles. Nous n'avons pas le moindre doute, dit-il appuyé par les autres.
- Et c'est inestimable pour moi, sourit-il. Donc non, je ne prêterai pas serment. Mais ce qu'il y a de bien là dedans c'est que je suis forcé de donner l'exemple constamment et c'est une bonne chose. Il ne faudrait pas se relâcher, s'amusa-t-il légèrement. On y va ?
Ils approuvèrent, se bousculant un peu pour être le premier tant et si bien que William-Léandre les fit tirer à la courte paille pour décider. Carvin passa le premier, suivit de Charles et enfin de Carl. William-Léandre se posta sous la glyphe, faisant apparaître le texte, qu'ils avaient déjà lu tout les trois, en lettres de lumière dans le vide. Il prit leurs bras et ils le sentirent nettement lorsqu'il infiltra sa magie en eux pour le serment. Ce fut avec une émotion certaine qu'ils le récitèrent chacun leur tour, percevant cette énergie unique coulant en eux, disant à leur instinct même que cette promesse était désormais gravée en eux. William n'avait pas fait compliqué pour le texte. C'était une promesse de faire preuve d'honneur, de bienveillance, de courage, de fraternité… de faire passer l'intérêt de tous en premier, de respecter les règles de l'Ordre, de respecter l'ordre naturel des choses, d'œuvrer pour la paix, l'entente et la coopération, l'acceptation de tous. Il était assez simple mais après avoir entendu William-Léandre parler de l'importance des mots pour lui, des serments, c'était très lourd de sens. Lorsqu'ils eurent terminé, un silence solennel s'installa, tous souriant.
- Vous voilà les premiers chevaliers de Prasyell, fit William-Léandre. Et les chevaliers ont des épées je crois, s'amusa-t-il. Regardez derrière vous.
Ils se retournèrent pour voir que trois alcôves s'étaient ouvertes entre les colonnes. Leurs noms étaient gravés au dessus. Ils en avaient chacun une et ils s'avancèrent pour regarder. Le fond de chaque alcôve était ampli de flammes, toutes trois de couleurs différentes. Un bloc de cristal où leur serment était gravé trônait au centre et sur lui était posé une petite bille de la couleur des flammes et une épée sur un présentoir, différente pour chacun. Ce fut instinctivement qu'ils vinrent prendre la perle qui s'illumina à leur contact. Elles lévitèrent dans les airs pour entrer purement et simplement dans leur poitrine. Cette énergie puissante et si caractéristique qu'ils avaient perçu dans le serment revint, s'installant tel une étincelle en eux. Ils se tournèrent vers l'albinos qui leur sourit :
- Quitte à faire tout ça, autant allez jusqu'au bout, dit-il. Les chevaliers sauront pour la magie et si vous ne pourrez jamais en faire, je peux aider même depuis l'autre bout de l'univers. Cette perle le permettra. Vos épées, poussa-t-il ensuite alors qu'ils allaient les prendre. Elles sont magiques, forgées en prenant appuis sur ce que vous êtes. Vous seuls pourrez la toucher et elle sera votre clef pour vous servir de tout ce qu'il y a ici, de l'équipement que je vais faire pour l'Ordre, et la preuve qu'un chevalier est bien un chevalier. Si vous touchez l'épée d'un autre chevalier avec la vôtre, vous saurez qu'il s'agit bien de l'un d'entre nous et c'est infalsifiable. Au cas où. Ces flammes illustrent votre serment. Si un chevalier dévie, elles s'affaibliront, s'il trahit, elles s'éteindront. Ainsi, chacun d'entre vous pourra voir où en sont les autres. Ce ne sera probablement pas utile tout de suite mais si ça marche et que notre nombre grandit, cela pourrait assurer la confiance de tous. Certains auront besoin de cette preuve, sourit-il.
Ils lui rendirent, tirant leurs épées pour mieux les voir, redevenant des gosses en les voyant. William-Léandre les laissa en profiter, venant les aider lorsqu'il fallut attacher les fourreaux à leur ceinture. Ce fut ainsi que naquirent les premiers Chevalier de Prasyell. Le serment fait, William-Léandre termina de leur montrer le château, les menant finalement jusqu'à une immense salle. Elle était traversée par une large allée de colonnes imposantes conduisant à une grande ouverture donnant sur l'espace et la nébuleuse. Mais ce ne fut pas cela qui attira l'attention des trois hommes :
- Est-ce que c'est ce que je crois que c'est ? demanda Carl.
- Tout dépend de ce que vous pensez que c'est, s'amusa William-Léandre.
- Des vaisseaux spatiaux ? proposa Charles en regardant l'un d'entre eux. Ils ont les mêmes couleurs que nos flammes, que les perles et que nos épées.
- Parce qu'ils sont reliés à vous désormais et vous appartiennent.
- Sérieux ?
- Les chevaliers ont aussi de fiers destriers, taquina-t-il en les amusant. Dans ma langue, on ne parle pas de destriers, mais il y a un mot pour qualifier un compagnon, un soutient, un familier. Natza. Je les ai conçu mais au-delà d'être technologique, ils sont magiques aussi. Ils peuvent passer la Porte.
- Ils sont trop grands pour ça.
Et c'était vrai. Les Natza étaient plus grands que la Porte. Ils mesuraient près d'une cinquantaine de mètres de long pour quinze de large. Ils avaient la forme d'une pointe de flèche en cristal. Un cristal identique à celui du château mais teinté de la couleur apparut pour chacun d'entre eux dans les flammes. Il n'y avait aucune ouverture, baie vitrée ou relief quelconque. Ils étaient totalement lisses. Seule la pointe changeait sur quelques centimètres, se faisant d'un rouge profond.
- Ils sont trop grands pour passer en restant ainsi mais ils ne sont pas comme les autres non plus, répondit-il. La Porte est capable de déstructurer les choses au niveau moléculaire et de les envoyer dans le vortex pour les reformer de l'autre côté, de les garder en mémoire aussi. Lorsque la pointe touche le vortex, elle étend la destructuration à tout le vaisseau avant qu'il ne passe la Porte et comme elle, elle enregistre et condense le tout en elle. Elle passe et lorsqu'elle arrive de l'autre côté, elle étend la restructuration devant la Porte pour faire réapparaître le Natza de l'autre côté. C'est une adaptation de la technologie de la Porte, sourit-il. Avec un peu d'imagination, on peut faire bien plus que la Porte avec cette technologie.
- Je pensais que c'était magique, soupira Casey.
- Pas sa capacité à passer la Porte, s'amusa William. En revanche, celle de disparaître et de réapparaître à volonté comme vous le voudrez l'est, dit-il devant leurs airs ahuris. Je vous expliquerai comment faire et c'est à ce genre de chose que va servir la perle. Vous l'aurez toujours avec vous où que vous alliez. Ils ne sont pas grands mais ils ont tout ce qu'il faut. Un espace de vie, un lit technologique avec tout les systèmes d'analyses et de soins possible en cas de pépin, des armes, des boucliers, un moteur hyperspatial, un système de communication très performant en plus de pouvoir servir de relai au besoin, un DHD… Tout ce qu'il faudra à un chevalier pour se débrouiller.
- C'est trop génial. Et dire que tout le monde cherche à construire de gros vaisseaux.
- C'est plus facile en grand. Condenser ce genre de technologie est très difficile mais à ma portée. Et ce sera bien plus utile comme ça. Dans la bibliothèque, il y a une machine capable de télécharger des informations dans vos esprits. Vous pourrez tout apprendre sur les Natza et comment vous en servir grâce à elle.
- Comme la bibliothèque des Ancien ? demanda Charles.
- Non, pas du tout. Les bibliothèques des Anciens sont une technologie très mal fichue pour dire ça simplement. C'est un ratage complet de la part d'orgueilleux qui ne savent rien de l'esprit. Bon pour la poubelle. Même les Anciens devaient être mentalement blessés en les utilisant. Les interfaces de la bibliothèque ne vous ferons aucun mal, s'adapteront à vos esprits, se basent sur ce que vous savez déjà et votre façon de faire et d'appréhender le monde pour vous enseigner de la meilleure des manière. Quant à la quantité d'information qu'elles vous offriront, elle est bien plus réduite que celle d'une bibliothèque des Anciens. Ce sont des professeurs, pas de simple terminaux de téléchargement. Il y a des connaissances sur les Natza et sur tout l'équipement que j'ai créé pour les chevaliers, le fonctionnement du château et sur ce que je pense qui vous sera utile. Il y a la bibliothèque et ensuite les simulateurs pour vous entraîner.
- On peut y aller ? demanda Carl.
- Bien sûr, s'amusa-t-il. Vous êtes ici chez vous maintenant. Allez-y. Moi je vais voir pour trouver d'autres chevaliers. J'ai reçu quelques candidatures depuis ma présentation au Symposium.
- Alors il y a déjà des intéressés ? releva Charles.
- Oui. Dont ceux que j'espérai voir répondre. Et je pense que je vais retourner à Camelot aussi pour en parler à Valencia, dit-il en les faisant sourire.
- Je suis sûr qu'elle va dire oui, répondit Casey. Mais elle va avoir beaucoup à apprendre.
- Elle a le principal. Allez-y. Moi je vais chercher nos premiers camarades.
Ils approuvèrent, se précipitant presque pour y aller, l'amusant alors qu'il partait de son côté. Depuis qu'il avait exposé le projet au Symposium et que ceux-ci en avaient parlé à leur gouvernement et donc leur peuple, certains avaient manifesté leur envie de participer. Il y avait pas mal de candidatures mais il ne les retiendrait pas toutes. Tous n'étaient pas prêt pour ça. Mais il y en avait parmi eux qui seraient parfaits, qu'il avait déjà repéré depuis longtemps pour ce caractère chevaleresque qu'ils avaient. Il alla à leur rencontre, s'assurant tout d'abord que chacun d'entre eux avait bien compris ce dont-il s'agissait et ce que cela impliquait. Il ne fut pas surpris de confirmer son impression mais il leur remit tout de même un exemplaire du serment et des textes qu'ils devraient respecter avant de leur laisser un dernier temps de réflexion. Il alla voir les autres candidats aussi, leur expliquant pourquoi il pensait qu'ils n'étaient pas prêt sans exclure qu'ils pouvaient l'être un jour.
Puis il retourna à Camelot, très joyeusement accueillit là bas. Ce fut avec joie qu'il constata que Valencia n'avait pas lâché l'épée, au contraire, s'entraînant pour devenir chevalier et il y avait bien plus d'apprentis. Lorsqu'il dit pourquoi il était revenu, annonçant qu'un nouvel ordre de chevalier voyait le jour, il fut écouté avec attention. Il expliqua que leur devoir serait de protéger la paix à travers tout les mondes. Il dépeignit la chose aussi précisément que possible pour eux avant de demander s'il y avait des chevaliers que ça intéresserait ici. Il savait qu'il y avait des cœurs vaillants et courageux dans la ville. Il ne fut pas surpris d'avoir des volontaires et de voir Valencia en faire partie. En les scrutant de ses pouvoirs, il sut qu'il avait de vrais chevaliers devant lui mais cela ne voulait pas dire qu'ils seraient vraiment pour tout ce qu'impliquait cet engagement. Aussi, avant toute décision, il leur proposa de les emmener au château pour tout leur montrer, pour tout leur révéler. Ce fut donc accompagné de Valencia et de trois jeunes hommes, Bedwyr, Erec et Kai qu'il repassa la Porte pour arriver par celle du château. Et tout les quatre restèrent stupéfaits devant l'incroyable hall de cristal qui les accueillit :
- Est-ce le château de cristal de Merlin et Vivianne ? demanda Bedwyr.
- Non, sourit-il en reconnaissant cette légende. Bienvenu au château de Prasyell.
- Valencia ?! appela Charles en arrivant avec les autres.
- Sir Kawalsky, sourit-elle. C'est un immense plaisir de vous revoir.
- Pour nous aussi. Je savais que vous viendriez.
- J'ai encore beaucoup de choses à expliquer. Allons nous installer confortablement, invita William-Léandre.
Tous ensemble, ils rejoignirent l'un des grands salons du château. Un salon d'allure ancienne dotée d'une grande cheminée pleine de flammes, très confortable. Ils s'installèrent et les explications commencèrent sur tout : la technologie, la différence avec la vraie magie, les autres mondes, les lois et les règles qu'ils faudrait respecter et pourquoi. Il fallut plusieurs jours pour tout dire, pour leur faire comprendre plus un petit tour avec l'Artakis pour aller voir plusieurs choses. William-Léandre prit son temps pour tout dire correctement, leur laissant ensuite un délai pour tout assimiler, leur offrant des appartements au château. Il profita de ce temps pour retourner voir les autres chevaliers potentiels et tous confirmèrent leur choix. Il les emmena donc à leur tour au château, les présentant aux quatre jeunes chevaliers qui venaient de tout apprendre, leur expliquant de quels peuples ils faisaient partis. Charles, Carl et Carvin les rejoignirent, saluant tout le monde et William-Léandre les emmena vers une grande terrasse plongeant dans la nébuleuse, ouverte sur l'espace, protégée par un bouclier invisible. D'un geste de la main, il fit apparaître des sièges pour les dix sept présents, faisant sourire Valencia :
- Est-ce qu'on peut apprendre la magie nous aussi ? demanda-t-elle.
- Ce n'est pas de la magie ma chère, fit doucement la seule Asgard du groupe.
Hel, la plus guerrière de toutes parmi les Asgard. Elle n'incarnait pas la déesse de la mort pour rien et pour William, c'était elle l'image du parfait guerrier viking, toute Asgard qu'elle soit. Il avait su tout de suite qu'elle répondrait.
- C'était de la magie, répondit William en interloquant ceux qui ne savaient pas encore. Vous devez savoir avant de vous engager et je sais que cette leçon sera difficile pour vous mais la magie existe réellement. Contrairement à la science, à la matière, aux lois de la physique et tout ce qui va avec, toutes ces choses qui sont tangibles, mesurables, quantifiables, qui vous donnent des preuves, la magie a pour elle la foi, l'imagination, le rêve, l'infini.
- William…, fit l'un des Kirionniens présent.
- Je sais. Ce n'est pas aujourd'hui que je vais vous convaincre mais ça viendra. Les peuples les plus avancés sont les plus difficiles à convaincre parce qu'ils ont l'habitude de tenter d'usurper la magie par leur technologie. Mais la vraie magie n'est pas un tour de passe-passe. L'univers est un équilibre et tout a son contraire pour s'harmoniser. La science et la magie sont les deux faces d'une seule pièce. Contrairement à la science, la magie ne donne pas de preuve, elle demande qu'on y croit. Je suis magique. Vous êtes libres de le croire ou non.
- Montrez nous, demanda l'alka présent.
- Contrairement à tout ceux qui ont utilisé la technologie pour se faire passer pour ce qu'ils ne sont pas, qui ont fait passer la technologie pour de la magie, je ne fais pas le spectacle sur commande et je ne mens pas. La magie n'aime pas le mensonge.
- C'est comme ça que vous avez fait, bredouilla soudain Hel en le faisant sourire. C'est comme ça que vous avez…
- C'est comme ça que j'ai, confirma-t-il.
- Quoi dont ?
- Les Asgard en ont été témoins sans le savoir, répondit-elle.
- Je n'ai pas dit le mot magie parce que vous n'étiez pas prêt à l'entendre mais oui, c'était de la magie.
- C'est pour ça que nous n'avons jamais pu comprendre comment vous avez fait, fit-elle. Nous n'avons pas pu détecter quoi que ce soit, ni constater quoi que ce soit, ni expliquer quoi que ce soit mais le résultat était là, indiscutable.
- La magie n'a rien de rationnel. Vous ne pourrez jamais la percevoir avec la technologie, l'analyser, la comprendre. Par ce qu'elle n'a pas d'explication absolue. Elle change selon les utilisateurs, la volonté, l'imagination, la puissance. Si vous pouvez l'expliquer, ce n'est pas de la magie. Pour répondre à votre question Valencia, non, je ne peux pas vous apprendre la magie. Être magique, c'est une caractéristique de naissance ou, de manière très exceptionnelle, qui peut être donné par certains êtres magiques dont je ne fais pas partie. Cela ne s'acquiert pas mais je peux partager un peu avec vous. Je vous expliquerai tout. Si je vous parle de ça, c'est parce que vous devez savoir avant de prêter serment. La magie transcende le temps, l'espace et la matière. Si l'être qui la pratique est assez puissant pour ça, elle peut-être active d'un bout de l'univers à un autre, perdurer des milliards d'années. Le serment que vous allez prêter est magique et il sera passé avec moi. Si vous déviez ou trahissez, je le saurai immédiatement et j'interviendrai sur le champs, annonça-t-il sérieusement. Si un jour vous souhaitez arrêter, retourner à une autre vie, il vous suffira d'être honnête et de venir me voir pour que j'annule votre serment. Bien sûr, je vous retirerai tout ce que je vous offre avec l'Ordre. Il vous suffira d'en faire la demande. Mais si vous trahissez votre serment, je le saurai et j'interviendrai sur le champs. Cet Ordre et ce que nous voulons faire avec ne tolérera pas l'erreur et ne tolérera pas qu'il n'y ait pas de sanction en cas d'impers avéré. J'ai totalement confiance en vous, c'est pour ça que vous êtes là mais je veux que ce soit clair.
- Allez-vous prêter serment aussi ? demanda un Aquilien.
- J'ai posé la même question, s'amusa Casey.
- Je le ferai si je le pouvais, soupira-t-il. Mais il faut un être aussi puissant que moi pour prendre un serment avec moi. Un être au moins aussi puissant que moi et avec le même type de magie et il n'y en a pas. Comme je vous l'ai expliqué, je suis unique. Et donc, je suis forcé de vous prouver ma bonne foi constamment. La magie ne donne pas de preuve, elle souhaite que l'on croit en elle, je suis tenu à ce principe parce que je fais parti des êtres les plus puissants de l'univers. Les autres êtres magiques ordinaires qui existent en peuples organisés sont beaucoup moins puissants, beaucoup plus courant et sur eux ça marcherait.
- Il y en a beaucoup avec vous ? demanda Bedwyr.
- Les peuples magiques sont extrêmement rares, répondit-il. Vraiment très rares. Je connais trois planètes où il y en a dans la Voie Lactée et une dans Ida. C'est tout et aucun d'entre eux ne voyage entre les mondes. Je n'en n'ai pas rencontré d'autres qui font comme moi. Et de toute façon, la magie d'un être magique est bien souvent conditionnée à son monde natal et ne peut exister ailleurs. Voyager entre les mondes n'est donc pas très tentant pour eux. Mais ça n'exclue pas que vous en croisiez un jour. C'est aussi pour ça que je vais partager un peu de magie avec vous. La magie domine la technologie. Si vous avez des problèmes avec un être magique, vous ne pourrez pas compter sur elle si vous n'êtes pas protégé. Et croyez moi, les êtres magiques peuvent être aussi cruels que bons. Il n'y a pas de règle avec eux ou plutôt si mais elles sont propres à chacun. Cependant, cela ne devrait pas arriver avant longtemps et si ça arrive, je viendrai sur le champs. Tout ça pour vous dire que ce serment, ce ne sera pas de simples mots mais un engagement que vous ne pourrez pas briser sans en supporter les conséquences.
Longuement, il refit un point sur les exigences de l'Ordre, les règles et l'importance de les tenir. Puis il leur demanda s'ils étaient décidés ou non. Si certains restaient perturbés par son discours sur la magie, pas un ne changea d'avis et il les emmena prêter serment. Ce fut un instant solennel avant que chacun ne reçoive son épée, chacune adaptée à son porteur. Leurs épées et leurs perles qui les laissa perplexes là encore. Puis vint la visite complète du château où tous avaient un appartement à aménager selon leur volonté. Il les emmena tout voir jusqu'à leur donner à chacun leur Natza apparut avec leur serment. Si son gigantesque chevalier Alka s'inquiéta d'être à l'étroit dans le sien, il lui assura qu'il aurait la place, que l'espace intérieur serait adapté pour lui, grâce à la magie. Là encore, ils eurent du mal à le croire, jusqu'à ce que l'Alka confirme après être allé voir, perturbé lui même.
Tout cela fait et dans les jours suivant, on laissa place à l'enseignement et à l'entraînement. William-Léandre les laissa découvrir le château et tout ce qu'il contenait par eux même, retournant à son propre travail. Sans surprise ce furent les terminaux d'apprentissage qui les attirèrent en premier lieu, tous avides d'en savoir plus. Les simulateurs suivirent de près. Il laissa les chevaliers apprendre et découvrir, toujours présents s'ils voulaient lui poser une question en direct et tous furent stupéfiés par tout ce qu'il avait conçu pour eux, tout ce qu'il mettait à leur disposition pour remplir le devoir dont-ils avaient pris la charge. Grâce à ça, même seul, ils pouvaient géré des situations très complexes. William avait expliqué qu'il ne créerait pas une grande armée. Lui préférait quelques guerriers valeureux et droits, sûr et solides. Il privilégiait le caractère et l'honneur, leur morale et leur droiture parmi bien d'autres choses. Puis il s'était servi de son savoir pour leur donner les moyens de faire ce qu'ils auraient à faire.
Sachant qu'il y avait tout ce qu'il fallait au château pour permettre aux chevalier d'apprendre et de s'entraîner sans lui, William-Léandre retourna à ses propres affaires. Et présentement, il était seul dans la salle stratégique dédié à la situation de la Voie Lactée sur Sreogane. Une salle qu'il avait aussi installé au château et qui contenaient les mêmes informations et plus encore sur la situation de la galaxie. Il était en train d'observer les dernières cartes de la présence Goa'uld que l'on avait mis à jour, leur évolution. Depuis la chute d'Anubis autour de la Terre, Ba'al s'en donnait à cœur joie et était en train de prendre l'avantage sur les autres Grands Maîtres. D'après leurs informations, il avait trouvé la planète où Anubis gardait ses guerrier kull et il en avait pris possession en plus d'agrandir son armada. Doucement, il prenait le dessus sur tout les autres. En soit, ce n'était pas dramatique à ses yeux. Cela simplifiait même les choses. Dans ces batailles, les flottes des autres Goa'uld se voyaient réduites et ensuite, il n'y aurait plus qu'un ennemis. Ce qui impliquait des stratégies plus facile à gérer et à anticiper. Mais cela ferait aussi un ennemi d'une très grande puissance. La victoire de Ba'al ne faisait que peu de doute au vu de son armée et de ses moyens hérités d'Anubis. Il scrutait donc son domaine, ses vaisseaux, les stratégies qu'il employait pour préparer le terrain. Si Ba'al semblait assez intelligent, il n'en n'était pas moins très prévisible de toute évidence, avec des stratégies classiques des Goa'uld.
Seulement, il y avait une planète en plein milieu de son domaine qui attirait davantage son attention : Dakara. Il savait qu'aujourd'hui elle était considérée comme le berceau de la civilisation Jaffa, l'endroit où ils étaient nés, annexée depuis longtemps par les Goa'uld. C'était un lieu très important pour les Jaffa, sacré mais ce qui l'intéressait lui était ce qu'il s'était passé bien avant ça sur cette planète, lorsque les Anciens y étaient allés. C'était là qu'ils avaient installé un prodigieux système, celui qui avait réimplanté la vie dans la galaxie après l'envoi de la peste par les Oris. Un dispositif prodigieux qui lui posait problème pour plusieurs raisons majeures : premièrement, les mortels ne devaient pas joué avec la vie et la mort, c'était très dangereux. Les Asgard l'avaient bien compris avec leur erreur du clonage et on l'avait encore vu avec les Réplicateurs. Les Goa'uld avaient fait une chose semblable en créant les Jaffa en modifiant des être humains et cela avait créé un peuple défaillant sur le plan naturel, incapable de vivre sans les symbiote, sans aucune protection immunitaire. Anubis l'avait encore fait avec ces guerriers kull, façonnant des êtres contre nature immondes. Les Ancien l'avaient fait en implantant la vie et si pour eux ça n'avait pas dérapé, c'était parce qu'il s'étaient contenté de réimplanté des espèces déjà créées par la nature à l'image d'une renaissance comme celle des Apris ou des Gardmeer.
Si ce qu'avaient fait les Anciens était à la limite du tolérable à ses yeux, cette machine sur Dakara ne devrait pas exister à ses yeux. Cela parce qu'au delà de pouvoir réimplanté la vie de la Voie Lactée, elle pouvait faire bien plus. Elle pouvait tenter de manipuler et créé d'autres formes de vies, ce qui, il le savait, était voué à la catastrophe à plus ou moins long terme. Elle pouvait aussi altéré les vies existantes qu'elle toucherait, leur nuire. Et elle pouvait détruire toute vie qu'elle affecterait, possiblement dans la galaxie entière. Cela, parmi bien d'autres choses tordues que l'on pourrait imaginé. Pour le moment, personne ne savait qu'elle était là ou comment s'en servir. Seulement, les connaissances sur les Anciens courraient de plus en plus et avec Anubis qui en avait su beaucoup trop et qui avait pu laissé des traces, il craignait ce qui pourraient être fait de ce dispositif. Oui les Ancien avait inventé des choses incroyables mais ils étaient allés trop loin parfois et ils n'avaient eu que trop tendance à tout laisser traîner.
Aussi, il prit rapidement sa décision à ce sujet pour toutes ces raisons mais aussi parce qu'en tant que Reflet de la Mort, il était un peu tatillon sur ceux qui tentaient de manipuler l'existence ainsi. Cela était réservé à la Vie et à la Mort, pas aux autres. Elles seules, et leurs Reflets, avaient le pouvoir et le savoir nécessaire pour faire cela correctement et sans déséquilibrer l'univers n'importe comment. Il était spontanément et irrépressiblement agacé lorsqu'il découvrait que quelqu'un avait tenté de manipuler l'existence, de la créé, de la façonner ou de la détruire ainsi comme s'il en était le maître. Il prit donc l'Artakis pour aller vers Dakara, son vaisseau soigneusement dissimulé et indétectable. Et la chose était plus que nécessaire en plein milieu du territoire de Ba'al, sur l'une de ses planètes principales. Plusieurs vaisseaux mères étaient stationnés là en protection. Il veilla à rester discret tout en analysant la planète, trouvant facilement ce qu'il cherchait grâce à ses connaissances des Anciens. L'endroit était technologiquement très protégé et caché mais pour lui et sa magie, rien d'insurmontable.
Il transplana pour se retrouver dans une salle sombre où trônait une interface de contrôle semblable à celle de Camelot. Il y avait l'interface mais aussi des écrans et il savait que la machine en totalité était gigantesque, cachée dans la montagne au pied de laquelle le temps de Dakara était implanté. Tout s'illumina à son arrivée, comme à chaque fois qu'il approchait d'une installation Ancienne. En vérité, il n'avait pas le fameux gène Ancien nécessaire mais de sa nature, aucune clef génétique ne pouvait lui résister et il pouvait facilement modifier son corps pour avoir ce gène comme pour totalement changer d'apparence s'il le voulait. Il n'avait même pas besoin d'en être conscient pour passer ce genre de protection basé sur la vie et la nature des êtres. Sans tarder, ne voulant pas trop rester ici malgré tout, il manipula l'interface pour désactiver les protections, usant ensuite de sa magie pour condenser la machine tout entière et la téléporter à bord de l'Artakis. Tout disparu même si cela ne se verrait absolument pas de l'extérieur. Il vérifia qu'il ne laissait rien, puis il regagna son vaisseau et s'en alla ni vu ni connu, un peu amusé d'avoir fait cela au nez et à la barbe de Ba'al. Cela fait, une autre chose gênante avait été réglée avant qu'elle ne fasse du dégât.
Ce fut peu après que Teal'c lui appris que la localisation d'Atlantis avait été découverte et qu'une expédition avait été envoyé. La Terre n'était pas tout à fait sûr qu'il s'agissait d'Atlantis mais ils n'avaient pu ouvrir la Porte que le temps d'envoyer l'expédition puis plus rien. Si William-Léandre déplora la manière dont cela avait été fait, ignorant une bonne part des mises en gardes qu'il avait faites, ce n'était plus son problème. Il envisagea pourtant de rapidement aller faire un tour dans Pégase pour analyser la situation avec les Wraith ou tout autre chose dangereuse potentielle et savoir à quoi s'en tenir. Teal'c lui avait transmis l'adresse utilisée et il put confirmer que la Terre avait bien trouvé Atlantis mais il avait tout de même le temps aussi, il laissa cela sur le côté pour le moment.
Cela fait, il se reconcentra sur une quête beaucoup plus excitante pour lui : celle de Merlin et de ce qu'il avait laissé. Il ne cessait de chercher. Ils avaient désormais visité les mondes les plus importants affilié de près ou de loin à cela. Lui et son équipe les avaient toutes visités et fouillé et la piste s'arrêtait là aussi bien pour ce qu'il savait grâce aux bibliothèques que grâce aux indices récoltés. Mais il était certain qu'il y avait beaucoup plus que cela, que la suite était simplement beaucoup mieux cachée. Et c'était logique puisque si, comme il le pensait, Merlin travaillait sur une armes anti êtres élevés, on avait dû aussi vouloir cacher ça aux Anciens en brouillant les pistes. Il n'était donc pas surpris de ne rien avoir de plus parmi ses connaissances. Il n'y avait rien de plus non plus dans les connaissances des autres peuples. Après tout, il avait trouvé certaines planètes ayant un lien avec les Anciens ou certaines choses sur eux grâce à leurs propres découvertes. Pourtant, il était au bout de la piste de Merlin de ce côté et il avait donc décidé de faire cela à l'ancienne pour la suite. S'il poursuivait dans sa théorie au sujet de Merlin, son travail était destiné à protéger les humains des Oris. C'était donc pour les humains que l'on avait caché ça et un humain devait être capable de trouver. Un chevalier devait même être capable de trouver. Connaissant Merlin et toute ses histoires, s'il avait laissé quelque chose, c'était à destination des chevaliers et les chevaliers avaient Camelot pour berceau.
Il reprit donc les choses à partir de là, se mettant dans la peau d'un jeune chevalier de Camelot, se concentrant sur les indices qu'il aurait pu trouver en temps que tel. S'il avait voulu trouver Merlin, un chevalier de Camelot aurait été sur la piste d'Arthur puisque les deux étaient censés être ensemble. Et à Camelot, on disait que Arthur avait traversé trois contrées dans sa quête : Castiana, Sahal et Vangonbrei. On partait donc de Camelot pour traverser ces trois mondes dont-il savait déjà tout. Fait probablement important, ces trois mondes portaient davantage la trace de Morgane que de Merlin. En y allant, ils avaient trouvé des références à Morgane sur les trois mais peu voir pas du tout sur Merlin et il commençait à s'interroger sur le rôle de Morgane dans cette histoire. D'après ses déduction et les histoires, elle était l'ennemie de Merlin et peut-être envoyé par les Ancien pour l'arrêter dans son projet. Cela semblait cependant plus complexe que ça.
S'il poursuivait le raisonnement du point de vue d'un simple chevalier, ces trois mondes devaient conduire vers la suite. Seulement, il était dans l'impasse après avoir tout vu de ces trois planètes. Il lui fallut un moment à tourner en rond dans son laboratoire de recherche pour avoir une idée. Cette quête était menée en passant par la Porte. Une Porte qu'il y avait aussi certainement sur le monde suivant à visiter. Il lui fallait donc une adresse et le seul indice probable d'adresse qu'il avait sur les trois planètes de la quête était leurs propres coordonnées, rien d'autre. Il alluma son interface holographique pour situer les mondes sur une carte spatiale avec leurs coordonnées. Cela forma un magnifique triangle équilatéral qui n'avait rien d'une coïncidence. En y ajoutant Camelot pour point de départ on obtenait une pyramide parfaite et là encore, ça ne pouvait pas être un hasard. Bien sûr, un chevalier ne pouvait pas savoir ça aussi, il se reconcentra sur les informations qu'il avait. S'il n'y avait pas d'indice sur les trois mondes, c'était peut-être parce c'était les mondes eux mêmes qui étaient l'indice et en matière de Porte, les mondes étaient avant tout représenté par leur adresse. Prit d'une idée, il usa de son ordinateur pour chercher une adresse composé des symboles des trois premières et il fut certain d'avoir trouvé lorsqu'une seule possibilité ressortit. Encore une fois, ça ne pouvait pas être un hasard. Des chevaliers auraient pu mettre du temps à trouver la bonne combinaison mais ils auraient pu trouver avec un peu de persévérance et de foi, ce que de vrais chevaliers avaient assurément.
Ravi, il se mit donc en tête d'aller voir ce monde mais il n'irait pas seul. Fier de lui, il se rendit au château de Prasyell, allant chercher son équipe mais aussi les quatre jeunes de Camelot, estimant qu'ils avaient largement droit à participer s'il le voulait. Il les réuni dans une salle dédié à la discussion de mission dans le château, heureux de tous les trouver souriant et en pleine forme. Tous avaient leurs épées à la ceinture, vêtus des habits qu'il avait conçu pour eux. Ils pouvaient adapter le modèle à leur convenance mais tous avaient opté pour un style un peu médiéval quoi que modernisé avec bottes, pantalon de cuir et tunique matelassée. Seulement, toutes ces tenues étaient particulières, capable d'émettre un bouclier de protection contre les armes à énergie ou a projectile entre autre chose. Tous s'étaient déjà bien familiarisé avec leur équipement, ravi par tout ce qu'il avait fait pour eux. Ils étaient en plein entraînement en simulation pour apprendre à tout manipuler lorsqu'il les avait interrompu.
- Alors Will ? Que se passe-t-il ? demanda Charles.
- Est-ce que cela vous dirait de repartir sur les traces de Merlin et d'Arthur ? proposa-t-il avec un sourire amusé.
Immanquablement, tous répondirent par l'affirmative dans une belle cacophonie excité, le faisant rire. Bien sûr, il avait tout expliqué sur la véritable histoire de Merlin, d'Arthur et des chevaliers à Valencia, Bedwyr, Erec et Kai. Tout les quatre n'avaient eu que plus d'estime pour leur roi bien aimé et ses chevalier, impressionné par ce qu'ils avaient entrepris à leur niveau et ils se passionnaient pour cela. Il refit un point sur les pistes suivies jusque là et l'impasse dans laquelle ils étaient arrivés, ce que chacun ici savait.
- J'ai cherché a découvrir où cela menait pour poursuivre et finalement, j'ai compris qu'il fallait combiner les adresses de Castina, Sahal et Vagonbrei pour trouver. La combinaison des symboles de ces trois mondes ne donne qu'une seule adresse possible dans la Voie Lactée, chose qui n'aurait pas dû être possible à moins de vouloir qu'il en soit ainsi. Il y aurait dû avoir des centaines de possibilités.
- Donc pour marcher sur les traces du roi, il faut aller là bas ? demanda Valencia.
- Oui, approuva-t-il. Souhaitez vous m'accompagner ? demanda-t-il.
Là encore, tous sautèrent sur l'occasion avec joie.
- Alors allons-y, sourit-il. Allez chercher votre équipement. Vous avez déjà vu comment intégrer vos Natza ? questionna-t-il en les faisant approuver. Bien, préparez vous et rejoignez moi devant la Porte.
Il n'en fallut pas plus pour les faire détaler et il rit devant leur excitation. Il se prépara lui même en marchant vers la Porte, usant de sa magie pour le faire. Comme toujours depuis qu'il vivait sur Sreogane, il était vêtu à sa manière avec ses bottes et son pantalon de cuir inspiré des kirionniens, le vêtement kimono venu des alwessir. Il était noir, doublé de blanc avec ses amples et longues manches. Il tombait jusqu'à ses chevilles, fendus sur les côtés à partir des hanches. Une large ceinture de cuir rigide tenait le tout, enserrant sa taille, tenant son épée. Ses brassards technologique couvert de trinium habillaient ses avants-bras, de multiples talismans offerts par ses amis dans ses cheveux et autour de son cou, de ses poignets. Maintenant qu'il était avec des personnes sachant pour ses pouvoirs, il n'avait plus à se charger de tout l'équipement habituel. Il en prit cependant quelques un pour faire illusion au cas où. Aussi, il ajouta un long couteau, ainsi qu'une des armes à énergie qu'il avait fait pour les chevaliers. Elle se présentait sous la forme d'un pistolet noir au canon assez long, rectangulaire, ornée de cristaux colorés. Il avait plusieurs fonction : le tir paralysant, le tir d'énergie mortelle, le tir explosif… Il prit ainsi quelques petites choses avant d'attendre les autres devant la Porte du château dans son immense salle dédiée.
Il ne fallut pas longtemps pour voir les autres arriver et il sourit devant leur allure. Par dessus leurs vêtements, ils avaient passé d'autres protections, des jambières, des brassards, des plastrons… de cuir épais ou de métal. Il avait créé bien des styles et chacun choisissait le sien. De toute évidence, ceux là avaient choisi de s'inspirer des chevaliers qu'ils connaissaient. Ils avaient leurs épées et d'autres armes entre couteaux, pistolets, grenades, pièges… plusieurs choses qu'il avait créé pour le combat. Mais ils avaient aussi sur eux d'autres équipements comme des communicateurs, des balises, des appareils de soins d'urgence, des détecteurs, un traducteur, de quoi faire des analyses primaires… bref, tout le nécessaire en plus de leur Natza intégré magiquement à leur corps. Chacun s'était équipé comme il le jugeait bien et malgré tout, tout restait discret sur eux, ne les gênant pas, légers. La petite bande avait l'air toute excitée, les quatre jeunes chevaliers encore plus que son équipe et il activa la Porte d'une pensée, direction la fameuse planète.
Ce fut sur une planète ressemblant à celle de Camelot qu'ils débouchèrent calmement, regardant autour d'eux avec prudence. Si William-Léandre vit ses coéquipiers habitués réagir tout de suite pour scruter méthodiquement les lieux puis activer leur détecteurs pour inspecter les lieux, il fallut plus de temps aux jeunes chevaliers. Ils réagirent pourtant en voyant faire les anciens soldats, le faisant sourire. Il leur laissa un peu de temps pour le faire alors qu'ils commençaient à peine à se servir de la technologie. Charles, Carl et Carvin comprirent puisqu'ils ne dirent rien, les regardant faire :
- Alors ? demanda finalement William-Léandre. Qu'en pensez vous tout les quatre ?
- Il ne semble pas y avoir de danger immédiat, répondit Valencia.
- Exact, sourit-il.
- Pas de danger environnementaux non plus, ajouta Erec.
- Encore exact, approuva-t-il.
- Il y a ce qui ressemble à une ville pas très loin, ajouta Kai.
- Et il ne semble pas y avoir de technologie mais je ne comprend pas tout, termina Bedwyr.
- Une idée ? questionna l'albinos en se tournant vers ses camarades.
- Il y a des émissions d'énergie artificielle, nota Carvin, donc, de la technologie et ça ne vient pas de la Porte.
- Le détecteurs les situent plus loin aux alentours, remarqua Carl.
- Mais il n'y a pas d'anomalie dangereuses pour le moment et l'énergie est relativement faible, posa Charles. Donc, soit c'est en veille, soit ce sont de petites choses peu puissantes, soit une partie est brouillé et ne peut être détecté.
- Exact, acquiesça-t-il. Vous apprenez tous très vite à vous servir de ça on dirait, remarqua-t-il joyeusement en pointant leur équipement.
- Vos terminaux d'apprentissages sont très bien fait, sourit Kai.
- Mais pour assimiler tout ça aussi vite quand vous n'en connaissiez même pas l'existence avant prouve que vous êtes ouvert d'esprit et doté d'une grande capacité d'adaptation, dit-il en les rendant fier. C'est très bien. Quand vous arrivez sur un monde ou en orbite, veillez toujours abord à votre sécurité, expliqua-t-il pour les quatre novices. Toujours et ne vous arrêtez pas à ce que vos yeux voient et même a vos détecteurs. La technologie des chevaliers est extrêmement avancée mais n'oubliez jamais qu'il y a toujours une possibilité pour que quelque chose lui échappe. Donc on reste prudent quand même. En premier, on assure sa sécurité et on vérifie qu'il n'y a pas de danger environnementaux comme une atmosphère qui pourrait vous nuire ou autre chose. Vos protections s'activent quand vous passez la Porte donc vous ne risquez rien en arrivant. Elles feraient barrage même si vous débouchiez dans le vide de l'espace. Donc pas de panique. Prenez le temps d'analyser et si tout va bien, on garde quand même les barrières de protection. Elles peuvent aussi vous protéger d'éventuelles maladies ou encore d'une piqûre d'insecte dangereux… De toute sorte de chose. Elle vous colle à la peau et veille à la sécurité de votre corps donc il faudrait déjà beaucoup pour vous toucher. Prenez toujours le temps d'analyser la configuration des lieux en arrivant et de bien situer la Porte pour revenir vite en cas de besoin. Vous avez tous un brassard d'activation de la Porte ? demanda-t-il alors qu'ils approuvaient. Ils fonctionnent à une centaine de mètre de distance donc pas besoin d'atteindre la console si vous êtes pressé.
- Vous nous facilitez vraiment les choses avec tout ça Will, s'amusa Charles.
- Moi j'aime bien, fit Carl, c'est quand même beaucoup moins stressant que d'arriver à découvert sans pouvoir vraiment savoir dans quoi on tombe.
- Oui. Avec vos outils, vous devriez pouvoir faire vos voyages de manière bien plus simple et en sécurité. Les Chevaliers de Prasyell sont fait pour agir seuls au besoin alors je veux que vous puissiez tout gérer et rentrer en sécurité si nécessaire, posa l'albinos. On y va ?
Ils approuvèrent et se mirent en route pour la ville, les quatre jeunes questionnant les anciens soldats sur ce à quoi il fallait faire attention en arrivant sur un monde ainsi, quoi faire, quoi regarder en premier… Ils étaient visiblement déterminé à apprendre, enthousiastes et investit et les trois terriens leur répondirent avec joie, heureux de leur partager leur expérience. Indubitablement, cette première sur le terrain serait riche d'apprentissage pour les quatre jeunes chevaliers.
