Disclaimer : Tout l'univers de Saint Seiya que vous reconnaîtrez aisément appartient à Masami Kuramada. Les autres personnages sont à moi et ceux de la mythologie à tout le monde. Je n'ai pas d'informations précises concernant certains personnages de Saint Seiya, j'ai donc mis ce qui m'arrangeait.


Moon shadow : merci pour ton commentaire même s'il est en deux épisode. XD J'ai mis une review sur cette histoire alors qu'il était destiné à une autre et je ne sais pas comment je me suis débrouillée. Les mauvaises manips, c'est pas méchant. Je suis contente de compter un lecteur de plus et de voir que cette fic te plait. Voici la suite, bonne lecture.


Chapitre 13

Sanctuaire d'Athéna, mardi 7 avril 1998.

L'ambiance de la soirée fut beaucoup plus conviviale, voire même très amicale. Mais Kayla avait d'autres projets en tête. Elle avait besoin de se retrouver un peu seule. Comme tout bon Scorpion qui se respecte, elle aimait la solitude de temps en temps. Elle s'éclipsa discrètement et monta dans sa chambre récupérer son baladeur que Thémis avait glissé dans son sac. Elle mit les écouteurs dans ses oreilles et appuya sur lecture. Miles Davis se mit à charmer ses sens. Elle sortit du Palais et commença à descendre les marches. Elle savait que le Temple des Poissons était vide, elle le traversa rapidement. Elle venait d'entrer dans celui du Verseau quand une cosmoénergie la stoppa.

— Où comptes-tu aller sans mon autorisation ? fit la voix glaciale de Camus.

— Euh… je… j'croyais qu'y aurait personne puisque vous étiez tous là-haut, expliqua-t-elle, prise au dépourvu.

— Et où vas-tu ?

— J'voulais me promener un peu avant d'aller dormir.

— T'as sommeil ?

— Pas encore… mais ça va venir.

— Qu'est-ce que t'écoutes ?

— Euh… Camus, ce serait mieux si tu t'montrais au lieu d'jouer les voix off, non ?

— Qu'est-ce que tu écoutes ?

Kayla sursauta en entendant la voix dans son oreille. Elle ne l'avait même pas senti approcher. Elle tomba face à deux lacs d'un bleu glacial. Elle resta une seconde accrochée par ce regard envoûtant. Un sourire étrange étirait à peine les lèvres du Chevalier.

— Miles Davis, dit-elle ayant parfaitement repris le contrôle de ses émotions. Tu connais ?

— Bien sûr, j'l'écoutais déjà avant de mourir la première fois.

Il avait dit ça avec un tel détachement qu'on aurait pu croire que, pour Camus, ça n'avait été qu'un simple incident de parcours.

— Tiens, fit-elle en lui tendant le petit écouteur qu'il cala dans son oreille.

La musique les enveloppa, ils échangèrent un sourire, bercés par la mélodie. Kayla ferma les yeux et savoura Miles Davis tirer des sons hypnotiques de sa trompette. Elle sentit une main se poser sur sa taille, elle ne résista pas et se laissa aller contre le corps de Camus. Elle en passa une derrière sa nuque, sous les longs cheveux vert turquoise et mis l'autre main sur son épaule. Ils se mirent à balancer au rythme du jazz, langoureux et sensuel. Deux mots qui résumaient à eux seuls la musique de Miles Davis. Camus raffermit sa prise autour de la taille de la jeune femme tandis qu'il posait l'autre en haut du dos. Leurs têtes se touchaient, au niveau des tempes. Kayla commençait à ressentir les effets de cette proximité. Même si elle entrevoyait la fin de l'histoire, elle avait envie de la vivre tout entière.

Plus rien ne semblait exister en dehors de la musique et de leurs deux corps qui balançaient doucement. Insensiblement, Camus les avait rapprochés de l'entrée de son appartement. Il effleurait le dos de la jeune femme du bout des doigts, faisant naître des frissons de plaisir. Elle jouait avec la peau de sa nuque indiquant par ce geste qu'elle appréciait ses caresses. Leurs tempes glissèrent l'une contre l'autre, ils se retrouvèrent front contre front. Leurs regards s'accrochèrent. Une phrase de son éducateur sexuel revint à la mémoire de Kayla "On commence à faire l'amour avec les yeux. C'est par eux que transite le désir." C'était exactement ce qui était en train de se passer. Leurs yeux exprimaient les instants qui allaient suivre, les contacts peau contre peau, les soupirs lascifs, les baisers humides, les gémissements délicieux, les caresses incendiaires…

Leurs nez se rencontrèrent, leurs lèvres étaient si proches que chacun sentait le souffle de l'autre, attisant leur désir qu'ils ne cherchaient plus à cacher. Camus resserra son étreinte sur la taille de la jeune femme dont le corps maintenant épousait parfaitement celui de son cavalier. Leurs bouches se touchèrent, à peine, comme le frôlement d'une plume. Kayla exerça une légère pression sur la nuque de Camus, ce qui eut pour effet d'accentuer le contact de leurs bouches. La température s'éleva d'un cran. Leurs lèvres s'entrouvrirent, leurs langues se trouvèrent, s'enroulant l'une autour de l'autre, lentement, délicatement, se goûtant tel un mets rare et savoureux. Ils se reculèrent et se regardèrent encore. Chacun voyait dans les yeux de l'autre le reflet de son propre désir. Une douce et torturante chaleur naissait dans leurs ventres collés. Leur respiration était un peu plus rapide. Et Miles semblait les encourager à poursuivre.

Camus avait fermé à clé la porte de son appartement. Il laissa Kayla un instant puis elle entendit la musique de Miles Davis emplir tout l'espace. Elle arrêta son lecteur et le posa sur la petite table de l'entrée. Le Verseau revint et la prit dans ses bras d'une façon plus autoritaire en la coinçant entre le mur et son corps. Toujours avec une lenteur exaspérante pour leur sens, leurs mains partirent explorer leur peau. Camus bascula la tête de la jeune femme en arrière pour couvrir son cou et sa gorge de baisers brûlants. Elle avait passé ses mains dans le dos du Chevalier et les promenait de haut en bas, griffant le tissu de la chemise qu'il portait. Elle le repoussa légèrement et entama de la déboutonner. Une fois ouverte, elle caressa le torse, suivait la forme des muscles fins, mais parfaitement bien marqués, observant les réactions que cela provoquait chez Camus. Il ne bougeait pas, la regardait avec un sourire en coin.

Elle fit glisser le vêtement et dénuda les épaules. Elle s'approcha et ses lèvres se posèrent sur la peau fraîche du Verseau. Elle parsema la poitrine de baisers. Elle passa dans son dos, laissant traîner une main sur son corps et admira la musculature superbement dessinée. Elle continua jusqu'à ce qu'elle ait fait un tour complet et revint face à lui. Il n'avait rien dit, mais elle savait qu'il avait du mal à ne pas se jeter sur elle tant la fournaise qui consumait son ventre devenait difficilement contrôlable. Il jouait le jeu, comme elle. Il la plaqua à nouveau contre le mur et passa ses mains sous son t-shirt. Elle leva les mains à hauteur de sa tête pour ne pas le gêner dans son exploration. Les doigts de Camus faisaient naître des fleuves de feu sur la peau de la jeune femme. Il lui ôta le vêtement, elle portait un soutien-gorge de dentelle rose pastel. Elle détacha la Ceinture en Or et la jeta au loin par terre. Elle ne bougea pas, provoquant un sourire de satisfaction chez les deux amants. Camus s'agenouilla et embrassa le ventre plat et doux. Il s'amusa avec le nombril avant d'ouvrir le pantalon qu'il fit glisser lentement sur les longues jambes, sans quitter des yeux l'Amazone. Retirer les bottes fut la source de quelques rires, mais il put enfin la débarrasser de ce gênant vêtement de cuir. Il se recula pour la regarder de la tête aux pieds. Elle ne bougea pas.

— Tu es magnifique, murmura-t-il.

Elle l'attrapa par la ceinture de son pantalon et l'attira contre elle. Il commençait à faire vraiment chaud dans ce couloir… Ils s'embrassèrent encore, et le contact de leurs peaux les électrisa, leur arrachant un gémissement plus fort. Kayla, d'un geste vif, plaqua Camus contre le mur. C'était à son tour de déballer son paquet cadeau. Tout en promenant ses lèvres et sa langue sur le torse du français, s'arrêtant sur les tétons, elle déboucla le ceinturon et ouvrit le vêtement. Camus grogna, rejetant sa tête en arrière. Elle dégagea les fesses dont elle constata la fermeté au passage. Il était pieds nus, mais elle ne se souvenait pas de l'avoir vu enlever ses chaussures. Peut-être l'avait-il fait avant qu'elle ne le croise dans le Temple puisqu'il semblait avoir rejoint celui-ci avant qu'elle n'arrive. Le pantalon disparut dans un coin. Il était en boxer ce que Kayla apprécia. La bosse qui déformait son sous-vêtement ne le mit nullement mal à l'aise. Elle se recula aussi pour l'observer.

— T'es pas mal non plus, rétorqua-t-elle avec le même sourire.

Elle vit passer dans les yeux de Camus l'éclat sauvage d'un prédateur juste avant qu'il ne se jette sur sa proie. Il la prit dans ses bras et tout en l'embrassant, la porta dans sa chambre. Il la déposa sur le lit avec une infinie douceur et s'allongea tout contre elle. Il s'appuya sur un coude et caressa son corps sur toute sa longueur. Il descendit une bretelle du soutien-gorge pour frôler de ses lèvres l'épaule puis l'autre, puis il dégrafa l'encombrant vêtement, libérant deux seins généreux aux pointes fièrement dressées. Camus effleura délicatement de ses mains deux des pièces maîtresses du jeu dont ils venaient d'entamer une partie. Il les embrassa, les lécha, les caressa, les pétri, alternant douceur et rudesse. Il s'était positionné entre les cuisses de Kayla qui collait son bassin au sien, le rendant fou. Il se souleva et fit glisser le string de la jeune femme le long de ces jambes interminables, déposant des baisers en remontant de la cheville à son ventre. Il allait enlever son boxer lorsqu'elle se redressa pour l'en empêcher. Elle le poussa pour qu'il se laisse aller sur le dos, elle en avait assez de rester passive. À elle de s'amuser un peu.

— T'es joueuse…, murmura-t-il d'une voix chaude.

— T'as pas idée…

Elle l'enjamba et se coucha sur lui, chercha sa bouche, trouva sa langue. Elle descendit sur le cou et les épaules, provocant des soupirs et des gémissements toujours plus nombreux, toujours plus forts. Le mouvement de ses hanches entretenait le désir de Camus qui n'en pouvait plus de cette torture. Elle était arrivée au bas du ventre, il ne restait plus que le boxer. Elle l'en débarrassa et Camus poussa un grognement sourd, enfin libre de cette prison. Elle se rallongea sur lui, sentant contre elle la virilité du Verseau. La température monta encore un peu. Elle se frottait contre sa peau comme une chatte, câline et sensuelle. Elle descendit jusqu'au sexe de son amant et le caressa, de ses doigts, de son souffle, de ses cheveux. Le corps de Camus se tendit, un râle de plaisir franchit ses lèvres. Il crut mourir lorsqu'il sentit sa langue le parcourir de bas en haut, avant de l'engloutir en totalité.

— Hmm… annh !

Sa respiration était rauque, chaque souffle était un gémissement. Il savait qu'à ce rythme il ne tiendrait pas longtemps. Son désir avait en grande partie consumé sa résistance et sa maîtrise de soi. Pourtant, quand il sentit l'orgasme prêt à le balayer, il ne chercha pas à se retenir et se répandit dans la bouche de Kayla en criant. Elle remonta sur lui et l'embrassa.

— Maintenant, on va s'amuser, lui susurra-t-elle à l'oreille dont elle mordilla le lobe.

— D'accord… on va s'amuser…

De toute évidence, elle l'avait fait jouir sachant que pour la suite de leur corps à corps, il se contrôlerait plus facilement. D'un puissant coup de reins, il la renversa sous lui. Il se mit à la caresser plus vite, plus passionnément. Il la sentait réagir, il colla sa bouche sur la pointe d'un sein qu'il agaça de la langue alors qu'il pinçait délicatement l'autre entre ses doigts. Il pressait ses hanches contre celles de sa maîtresse. Camus savait qu'aucune femme ne résistait bien longtemps à un tel traitement. Puis il laissa un peu retomber la tension et se coula comme un serpent jusqu'à son intimité. Il lui écarta les cuisses et après avoir échangé un regard torride avec elle, il plongea sur ces quelques centimètres carrés qu'il convoitait des yeux et des lèvres. Il se perdit dans cet antre de délice, sa langue arrachait des plaintes de volupté à Kayla qui lançait son bassin à la rencontre de ce calvaire exquis. Il insinua deux doigts dans le chaud et humide fourreau alors qu'il martyrisait de la langue le petit bourgeon de chair gonflé de désir. Kayla se prit la tête entre les mains.

— Continuuuue… hn…

Elle avait rarement éprouvé autant de plaisir avec un homme. Elle cria sa jouissance. Camus remonta entre ses jambes et se fraya un chemin vers sa chair secrète. Il présenta son sexe, qui avait retrouvé une fière érection, devant l'intimité de Kayla et il la pénétra d'un seul mouvement lent et puissant. Ils feulèrent ensemble sous la vague de volupté qui les submergea à cet instant. Camus commença ses va-et-vient tout en dévorant la peau parfumée de la jeune femme de milliers de baisers. Elle allait à sa rencontre à chaque fois qu'il plongeait en elle. Il alternait un rythme langoureux et rapide. Il voulait la faire crier de plaisir, la sentir trembler dans ses bras. Elle gronda une seconde fois quand la jouissance l'emporta.

Comment pouvait-elle provoquer un tel désir chez un homme ? Les Amazones n'avaient rien en commun avec les autres femmes. Il en avait connu pas mal, dont il gardait de merveilleux souvenirs, mais aucune comme Kayla. Il pourrait tomber amoureux d'elle et l'aimer, mais il savait qu'elle était éprise de quelqu'un d'autre, tout comme lui. Il aurait au moins su ce que c'était que de faire l'amour avec une Amazone avant d'entreprendre de séduire la personne qu'il aimait. Il n'était pas resté dans son coin à se morfondre en attendant que les choses se fassent toutes seules. Il avait multiplié les aventures, mais il en était arrivé à un point où, comme Mikael, il avait besoin de plus que la satisfaction éphémère de la chair.

Il se retira et la retourna sur le ventre. Il se colla à son dos, elle releva les hanches, et il la prit à nouveau. Il fut plus sauvage dans ses mouvements, peut-être la position incitait-elle à plus d'animalité. Elle se redressa sur ses genoux et se pressa contre le torse de Camus, une main sur ses fesses, l'autre accrochée à son cou. Leurs corps ondulaient en une voluptueuse danse sensuelle et langoureuse rythmée par leurs cris, leurs gémissements, leurs râles et la musique de Miles Davis. Leur peau était luisante de sueur, Camus goûta à cette saveur salée sur l'épaule la gratifiant aussi d'un coup de dent. Il frôlait les flancs et les seins de Kayla. Il caressa sa bouche qui s'ouvrit pour lécher ses doigts. Ce simple geste augmenta encore son désir. Elle haletait, sentait monter dans son ventre un nouvel orgasme. Camus le comprit et accéléra sa cadence. Encore une fois, Kayla fut balayée par un tourbillon sans fin de plaisir. Elle retomba en avant alors que le Verseau continuait ses mouvements. Elle le calma et l'allongea sur le dos. "Il a une résistance hors du commun", songea-t-elle. Elle le chevaucha comme jamais encore une femme ne l'avait fait. Elle alternait les allures de va-et-vient avec un balancement des hanches. Camus caressait son ventre, ses seins, sa bouche. Lorsqu'elle passa une main à la jonction de leur corps et qu'elle frôla les bourses, Camus cria de surprise d'abord et de plaisir ensuite. Elle s'attarda sur cette zone.

— Kayla… aanh ! T'arrête pas… aaaah…

Elle accéléra ses mouvements, sentant qu'elle allait jouir aussi. Elle poussa un long cri, son corps s'arqua. Camus explosa à son tour dans son ventre, prolongeant le plaisir de la jeune femme. Agrippé à ses hanches, il se propulsa loin en elle, au plus profond de son intimité, tous ses muscles bandés, haletant à la recherche d'air. Kayla s'écroula sur la poitrine de Camus, tremblante, épuisée, comblée. Il l'entoura de ses bras puissants et posa ses lèvres sur son front.

Ils restèrent longtemps comme ça. Elle le sentit glisser hors de son corps et roula sur le côté.

— Les Français vous êtes vraiment des bêtes au pieu ! souffla-t-elle.

S'il avait dans l'idée de remettre ça avec elle, il fallait qu'elle le refroidisse de suite.

— J'essaie d'être à la hauteur de notre réputation, plaisanta-t-il en caressa son bras du bout des doigts.

— En tout cas, y a longtemps que j'avais pas eu un amant de ta qualité.

Elle le ramenait à une simple marchandise dont on teste les propriétés.

— J'avoue qu'une Amazone, ça change des autres femmes. Ça va être dur de pas te chercher dans toutes celles qui viendront après toi.

— Essaie les mecs !

— Déjà fait…

— Et alors ?

— Complètement différent… heureusement !

Ils partirent d'un grand éclat de rire

— Et toi, les femmes ?

— J'adore ! Ça m'arrive de passer la nuit avec Mursia.

— T'as pas quelqu'un de plus sérieux dans ta vie ?

— Un petit ami tu veux dire ?

— Ou une…

— Non. Les Amazones sont des amantes d'une nuit.

Et voilà. Elle l'avait glissé dans la conversation. Si avec ça il ne comprenait pas…

— Comment tu vas faire alors ?

— Faire quoi ?

— Avec celui dont t'es amoureuse ?

Elle se souleva sur un coude et le regarda dans les yeux pour savoir s'il plaisantait ou pas. Apparemment ce n'était pas le cas.

— Ne le nie pas, ça s'voit comme le nez au milieu d'la figure ! Ça a dû être un véritable coup de foudre. Vous n'êtes là que depuis ce matin.

Elle détourna les yeux, consciente qu'elle venait peut-être de le blesser.

— T'inquiète pas pour moi, fit-il comme s'il avait suivi le cheminement de ses pensées. Je suis pas amoureux de toi, j'avais juste envie de toi… dès que j't'ai vu. Et je suis pas déçu. Tu m'as fait vivre quelque chose d'une rare intensité.

— Camus je… je suis désolée. J'me suis servie de toi. J'avais pas du tout prévu d'être là ce soir. Je croyais trouver personne dans les Temples. Mais c'est vrai que j'me suis laissé séduire. Tu sais pas à quel point t'es beau et désirable et comme c'est difficile de pas avoir envie de toi.

— Si j'en juge par le nombre de femmes et d'hommes qui m'ont ouvert leur lit, j'me dis que je dois pas être si mal que ça. Et dis pas que tu t'es servie d'moi parce que dans c'cas on est deux. Dès l'instant où je t'ai vu, j'ai plus eu qu'une idée en tête, te posséder. Je voulais jouir de ton corps magnifique. Et voilà.

— On va dire qu'on a tous les deux assouvi un besoin, une envie.

— On va dire ça. Qu'est-ce que tu vas faire pour Kanon ?

— Oh… euh… j'sais pas. C'est la première fois que j'éprouve ça, c'est nouveau comme sensation.

— Tu dois prendre le temps d'comprendre comment ça fonctionne.

— Tu sais que t'es pas croyable comme mec ?

— Comment ça ?

— On vient d'faire l'Amour et tu m'donnes des conseils pour m'aider à appréhender mes sentiments pour un autre homme.

— Kanon est un quelqu'un bien. À une époque il s'est fourvoyé, mais c'n'était pas sa personnalité profonde. Il est fier, fougueux, un peu sauvage, mais loyal et honnête. Et il très séduisant, c'qui ne gâche rien.

— Tu veux dire qu'il est carrément canon. Oh, mais t'aurais pas un petit faible pour lui toi ?

— On a déjà été amant et c'était… pffiou… Mais si t'es vraiment amoureuse, n'attends pas qu'on te l'pique.

— Camus t'es adorable !

— Je suis ton ami.

Elle se serra contre lui et l'embrassa. Leur baiser se fit plus profond et leurs corps réagirent en les poussant l'un conte l'autre. Kayla laissa échapper un petit grognement de frustration lorsque Camus l'éloigna d'elle.

— Si tu continues comme ça, on va remettre le couvert pour un second service.

— Et alors ?

— Je pourrais tomber amoureux et ça compliquerait ma vie. J'aime quelqu'un d'autre et j'te dirais pas qui, termina-t-il alors qu'elle ouvrait déjà la bouche pour lui poser la question.

Elle lui fit son plus beau sourire et se leva. Elle récupéra ses vêtements et s'habilla rapidement. Elle se retourna vers Camus qui était allongé, appuyé sur un coude, complètement nu, le regard insondable, ses cheveux bleu-vert caressant ses puissantes épaules. Jamais il ne fut plus beau ni plus désirable qu'à cet instant. Elle grava cette image dans sa mémoire.

— Tu es mon ami ?

— Je suis ton ami.


Sanctuaire d'Athéna, mercredi 8 avril 1998

Ce matin-là, les Amazones retrouvèrent les Chevaliers d'Or dans l'arène isolée pour un entraînement à huis clos. Il s'agissait pour les jeunes femmes de montrer leur maîtrise de leurs techniques de combat. Athéna et Shion avaient voulu assister à la démonstration. Ils commencèrent par quelques coups échangés tranquillement, histoire de s'échauffer et de connaître le niveau en arts martiaux de leurs adversaires. Elles firent jeu égal avec les hommes. La seule différence résidait dans leur force physique, différence qui existera toujours entre un homme et une femme. Shion en profita pour détailler les armures qu'elles portaient. Contrairement à celles des Chevaliers, sauf celle de la Balance, les armures des Amazones étaient équipées d'armes. Il y avait deux fourreaux renfermant des épées sur le dos. Autour de la taille, des dagues et des poignards étaient accrochés. Sur l'extérieur des mollets, il y avait deux autres poignards un peu plus longs que ceux de la taille. Les protections des avant-bras étaient légèrement élargies, tels des boucliers de forme ovale. Et croisée sur le dos et la poitrine, une chaîne dont les maillons étaient hérissés de petites pointes acérées, terminait ce terrible arsenal.

Kayla revêtue de son armure d'Or se positionna au milieu de l'arène. Face à elle Shion dans son Surplis avec derrière lui, Mû prêt à lui fournir de l'énergie pour maintenir son "Cristal Wall" en place face à la jeune femme. Tous les trois enflammèrent leur cosmos et Kayla éleva le sien presque à son paroxysme Elle leva le bras. L'ongle de son index devint écarlate et s'allongea.

— Scarlett Needle !

— Cristal Wall !

Les quatorze coups de l'attaque de la jeune femme heurtèrent avec une puissance incroyable la défense de Shion. Il intensifia son cosmos et tint bon face l'Amazone. Elle dissipa son attaque pour éviter le retour de flammes. La poussière soulevée retomba doucement. Milo intéressé au premier chef s'approcha d'elle.

— Tu y as mis toute ta puissance ?

— Non pas tout à fait, j'ai encore un peu peur.

— Il ne faut pas ! Dans un vrai combat l'ennemi te f'ra pas d'cadeau !

— Tu crois que je l'sais pas ? cria-t-elle. Tu m'tombes dessus comme si j'avais fait une connerie ! J'avais pas envie que le mur vole en éclat et Shion avec !

— Il aurait résisté ! Tu ne connais pas la puissance de Shion ! Il ne craignait rien !

— Ben alors vas-y, fais-le puisque tu sais si bien donner des leçons !

Elle tourna les talons et alla s'asseoir dans les tribunes. Milo ne se laissa pas décourager et la suivit.

— Kayla comprends-moi bien. J'dis pas ça pour t'engueuler comme une gamine. C'est parce que je l'sais. J'ai utilisé mes attaques au combat contrairement à toi. Et je sais par expérience que si tu donnes pas la pleine puissance au bon moment, tu meurs. L'autre en face y s'posera pas d'questions !

Ils s'affrontèrent du regard pendant quelques secondes, dans un silence moite. Kayla détourna les yeux la première. Elle baissa la tête et fit quelques pas les mains sur les hanches. Milo avait raison, un million de fois raison.

Grand Pope! Temple du Bélier! Une cinquantaine d'ennemis!

La voix d'Orphée raisonna dans la tête de tous les Chevaliers du Sanctuaire. Sans même se regarder, tous les Chevaliers d'Or et le Grand Pope se téléportèrent. Athéna informa les Amazones et s'apprêtait à les emmener au Palais.

— Non Athéna ! protesta Lysia. Laisse-nous aller aider tes Chevaliers !

— Personne ne doit connaître votre existence avant que vous n'ayez prêté votre serment. C'est trop dangereux !

— Alors il n'y aura pas de survivant !

Athéna avait rarement vu une telle détermination dans un regard. L'aura de la Reine et de ses Amazones transpirait la violence et l'excitation du combat. Et quelle meilleure occasion pour ces Guerrières que de pouvoir montrer de quoi elles étaient capables.

— Très bien. Je vous accompagne.

En arrivant sur les marches du premier Temple, Athéna et les Amazones purent constater que les Chevaliers d'Or s'étaient déployés en arc de cercle. Les Argent et les Bronze étaient juste derrière eux sur ordre de leurs supérieurs. Tous sentirent la présence des Guerrières, mais aucun ne se retourna.

— Les Berserkers ! murmura Athéna.

— Les Guerriers d'Arès ? sursauta Mursia. Mais il ne doit pas se réincarner avant au moins cinquante ans…

— C'est bien ce qui m'inquiète, je n'ai rien ressenti…

Elle allait poursuivre lorsqu'une double "Galaxian Explosion" plutôt modeste provenant des jumeaux retentit, envoyant une quinzaine de Berserkers ad patres.

Ce sont de simples soldats, peut-être des éclaireurs, pas des Généraux, fit la voix de Saga dans l'esprit de tous les Chevaliers.

— C'est pas pour ça qu'on va avoir pitié ! hurla Kayla en se jetant dans la bataille. "Scarlet Needle !"

Mikael noya ces adversaires sous un linceul de roses noires. Les rouges étaient trop tendres pour des Berserkers qui seraient incapables d'apprécier la délicatesse de cette attaque. Camus déchaîna ses "Diamond Dust", Dohko et Thémis lâchèrent leurs Dragons, Mû fit mourir des étoiles sur la figure de plusieurs ennemis, Milo multipliait les "Antarès" aux côtés de Kayla qui était survoltée. Kanon et Saga ouvrirent beaucoup de dimensions pour nettoyer les débris des "Galaxian Explosion" de Mursia et Orlyna. Lysia découpait tout ce qui passait à sa portée avec "Excalibur" et Angelo envoyait des clients directement aux Enfers avec "Les Cercles d'Hadès" en compagnie de Naralys. Mais pour un observateur averti, cette bataille avait plus l'air d'une joyeuse pagaille que d'un véritable combat respectant les règles de la Chevalerie, à savoir, du un contre un.

Shion et Belta avaient créé un double "Cristal Wall" entre Athéna et les Chevaliers. Les Berserkers se défendaient bien. Thémis fut touchée à l'épaule par une décharge d'énergie et Mursia à la jambe. Shion les téléporta immédiatement derrière le mur de cristal pour les protéger en demandant aux Chevaliers d'Argent et de Bronze de les emmener à l'infirmerie du Palais.

Kanon, Orlyna, appela Saga, avec trois "Galaxian Explosion", on devrait se débarrasser de ceux qui restent!

Attend Saga, on en garde un pour l'interroger!

Orlyna a raison! intervint Kayla.

D'accord. Dohko, isoles-en un avant qu'on fasse tout péter!

Laisse-moi une seconde...

La Balance manœuvra pour coincer un Berserkers à l'écart des autres. Trois explosions phénoménales retentirent dans le Sanctuaire. Le dernier ennemi se sentit soudain bien seul et la peur le paralysa lorsqu'il vit s'avancer vers lui les Chevaliers d'Or et les Amazones. Il tenta malgré tout de s'enfuir, mais Kayla l'attrapa avec sa chaîne.

— Où tu vas mon tout beau ? le railla-t-elle. Pourquoi es-tu là ?

— C'est Arès qui nous a envoyés, fit-il d'une voix étrangement calme.

— Pourquoi ?

— Pour évaluer les forces d'Athéna.

— Où est Arès ?

— Je ne sais pas

— Vous avez d'autres questions à lui poser ? fit-elle en se retournant vers les Chevaliers et Athéna.

— Comment sais-tu que c'est pour Arès que tu combats ? demanda Mursia.

— Il m'a réveillé alors que je dormais dans ce corps. Je sais reconnaître mon Dieu.

— Quand doit-il nous attaquer ? poursuivit Kayla.

— Je l'ignore.

— Est-ce qu'il s'est réincarné ?

— Je ne sais pas.

— Où est le Sanctuaire d'Arès ?

— On l'a effacé de ma mémoire avant que je ne vienne ici.

— Pourquoi ?

— Arès sait qu'Athéna a des Chevaliers qui savent lire dans les pensées.

— Pourquoi ne t'a-t-on pas tout effacé ?

— Parce que je ne sais pas grand-chose et ce que je sais ne pas nuire à Arès.

— Je crois qu'on n'en tirera rien de plus, déclara Kayla. On doit l'achever.

Athéna approuva d'un signe de tête avant de faire demi-tour pour retourner auprès des deux blessées.

— J'vais le faire, dit Angelo en s'approchant certain que cette besogne lui revenait.

— Non, laisse, l'interrompit Kayla.

Elle prit la tête du Berserkers entre ses mains et d'une brusque torsion de droite à gauche, elle lui brisa les cervicales, sous les yeux médusés des Chevaliers. Elle récupéra sa chaîne et Orlyna envoya le cadavre dans une autre dimension.

— On a tué des innocents, murmura Naralys visiblement affectée par cette constatation.

— Lorsqu'un Berserker s'éveille dans le corps d'un humain, l'âme et l'esprit de celui-ci sont détruits à tout jamais, la consola Athéna. C'est le Berserker qui l'a tué, pas toi. Toi, tu as tué des Berserkers.

Ils prirent la direction des escaliers des Temples et commencèrent leur ascension. Silencieux, ils étaient tous en train de repenser à cet affrontement.

— Tout ça ne me dit rien qui vaille, murmura enfin Dohko. On était censé avoir la paix.

Il ne s'attendait pas vraiment à une réaction de ses compagnons. Ils réfléchissaient à ce qui venait de se passer. Et ils parvinrent tous à la même conclusion : combien de temps restait-il avant le vrai combat ? Arrivés au Palais, Thémis et Mursia furent laissées aux mains de Shion et Belta qui accélérèrent la guérison de leurs blessures sans gravité. Athéna avait délibérément abaissé la barrière pour permettre à ses Chevaliers de les rejoindre au plus vite.

Vous croyez qu'elles se sont aperçues qu'il s'agissait d'une illusion? demanda Athéna à Saga et Kanon, mentalement.

Je ne pense pas, fit l'aîné des Gémeaux de la même manière.

Moi non plus. Ce n'était pas difficile à mettre en place et aisément camouflable, poursuivit son frère.

Je ne les ai pas senties méfiantes ou suspicieuses, en particulier les jumelles.

De plus la "Gemini's Illusion" est une technique que Saga et moi avons mise au point sans en parler à personne sauf à toi, Athéna.

Pourquoi avez-vous inventé cette technique?

Ça nous permettait de nous entraîner sans mettre quiconque en danger en donnant la pleine puissance de nos pouvoirs, expliqua Kanon, avant qu'on soit séparé, précisa-t-il. On doit être tous les deux pour l'exécuter.

Rien ne dit qu'elles sont capables d'en faire autant, la rassura Saga.

Elles ne devront jamais l'apprendre, leur intima la Déesse. Maintenant nous savons de quoi elles sont capables.

Elles n'ont rien à nous envier. Leur puissance est réellement égale à la nôtre, observa le Marinas avec une pointe d'admiration dans la voix… Je serais curieux de savoir si elles ont une attaque équivalente à "l'Athéna Exclamation".

Ils furent interrompus dans leur "discussion" par l'arrivée de Lysia qui semblait nerveuse.

— Athéna, ce qui s'est passé aujourd'hui m'incite à te demander de préparer la cérémonie d'allégeance au plus tôt. Je pense que tu seras d'accord.

— Tu as raison Lysia. Elle aura lieu mercredi prochain. Cela me laissera le temps d'en parler à mes autres Chevaliers. Lorsque cela se sera fait, j'avertirai Poséidon et Hadès. Ensuite nous nous rendrons au royaume d'Asgard pour informer Hilda et ses Guerriers Divins.

— Merci Déesse.

Athéna songea qu'elle aurait dû prévenir ses oncles avant de procéder à la cérémonie, mais de cette façon, elle les mettrait devant le fait accompli et ils ne pourraient faire autrement que d'accepter les Amazones dans le pacte. Après tout, ils pourraient avoir besoin d'elles eux aussi, si jamais ils devaient faire appel à l'assistance des autres Sanctuaires…

À suivre…