Bonsoir.
Il semble y avoir un problème avec le site ces derniers jours. J'ai également remarqué que le premier chapitre de cette histoire ne donne accès qu'aux six suivants. Il se pourrait donc que je supprime cette histoire pour la reposter en espérant que le bug se règle.
Edit : tout semble fonctionner de nouveau, heureusement '^'
Bref, bonne lecture à vous !

Chapitre 31

Navy se trouvait sur un terrain d'entrainement désert. Koby était à ses côtés tandis que Hermep se trouvait en face.

Le blond l'avait remis dans cet état automatique d'arme. La différence à ce moment était qu'elle n'était pas inconsciente. Elle ne contrôlait pas ses mouvements mais voyait ce qu'il se passait. Après un instant d'hésitation, Hermep regarda son camarade et ordonna :

« Sana, attaque Koby. »

Elle se tourna lentement vers le rose, luttant pour ne pas le faire. Elle s'approcha et regarda Koby qui, loin d'être inquiet, attendait le résultat. Alors, elle leva le poing, ses muscles plus contractés que jamais… et s'arrêta en plein milieu du mouvement.

Koby l'observa un instant puis il s'approcha, attrapant doucement le poing tendu.

Navy sortit alors de ce demi-état de transe et respira fortement, comme sortant d'une longue apnée. Elle regarda ensuite Hermep, dirigea de nouveau son regard vers Koby et leur fit un immense sourire.

« C'est bon ? voulut-elle confirmer
- C'est bon. » Conclut simplement Hermep d'un sourire

La tension présente sur ses épaules se relâcha alors qu'elle serra le rose dans ses bras. Ce n'était qu'un maigre début, surtout au vu des efforts investis mais pourtant elle ne s'était jamais sentie autant progresser.

Navy revenait de mission. Il n'y avait pas eu d'imprévus et elle se dirigeait vers le bureau de son supérieur pour remettre son habituel rapport. Dès la porte passée, l'air lourd emplit ses poumons. Malgré le temps, elle n'avait toujours pas pris l'habitude et s'étonnait à chaque fois de la chaleur et la fumée présentes dans la pièce. Néanmoins, ce jour-là, un autre détail attira son attention : Sakazuki avait troqué son habituel costume rouge par un blanc, la rose apparaissant beaucoup plus sur ce fond clair.

Navy hésita à faire une réflexion mais se ravisa en voyant l'air peu avenant de l'homme en face d'elle. Il savait très bien ce qu'elle souhaitait dire et il en était hors de question.
Elle se contenta donc de brièvement le saluer et de poser son rapport sur le massif bureau de l'Amiral en chef.

« … Tu ne devrais pas trainer avec les deux jeunes de l'autre jour. » Sortit soudainement Akainu sans prévenir

Navy haussa un sourcil, ne comprenant pas immédiatement de qui il parlait.

« En particulier le rose. » Termina Akainu

A cette phrase, elle ne put s'empêcher de pencher la tête d'incompréhension.

« Hum… Si vous me le dites en tant que supérieur hiérarchique, votre réflexion est très déplacée, répondit la brune.
- Je ne te le dis pas en tant que supérieur. » se contenta de dire Sakazuki

C'était dans ce type de situation que Navy ne comprenait pas réellement leur lien. Ils n'avaient jamais réellement pris le temps de discuter formellement de ce qu'ils étaient l'un pour l'autre et la jeune femme n'avait pas du tout envie de s'y coller. Cependant, ce n'était pas la première fois et ce ne serait pas la dernière fois que la frontière entre leurs relations professionnelle et personnelle s'entremêleraient et mieux valait savoir à quoi s'attendre. Alors, bien que ne le souhaitant elle-même pas, elle demanda :

« Sakazuki, que suis-je pour toi ? »

La question ne sembla pas prendre de court le cinquantenaire, comme connaissant déjà la réponse. D'un ton certain sans pour autant être agressif, il répondit sans hésiter :

« La fille de Monkey D Army. »

Pas sa fille, pas la petite-fille de Garp, ni sa subalterne. Pas Navy, ni Armencia ou Namiko. Juste la fille de la femme qu'il a aimée.

Voilà donc leur relation. Elle comprenait à présent le changement de comportement de la part d'Akainu. Pour lui, elle n'était pas une Sakazuki, ne se définissant pas comme son père, mais elle restait tout de même une Monkey D. Ne vivait-il donc que pour Monkey D Army ?

« … Je réfléchirai à votre conseil. » se contenta de répondre Navy avant de prendre congé.

En y réfléchissant, cette situation lui convenait. Elle ne souhaitait pas considérer Sakazuki comme son père. Il n'avait jamais réellement été le modèle paternel idéal. Et puis, ce rôle avait déjà été occupé par Ronan puis Sengoku…

A cette constatation, Navy s'arrêta. Depuis tout ce temps, la personne qui avait le plus pris le rôle de père auprès d'elle était Sengoku… et elle ne s'en rendait compte que maintenant.

Navy revérifia son emploi du temps : elle venait de rentrer d'une longue mission et n'aurait plus besoin d'être sur le terrain avant la semaine prochaine. Forte de ses résolutions, elle retourna à son appartement, commença à préparer ses affaires et composa un numéro qu'elle connaissait par cœur.

« Oui ?
- Bonjour Sengoku. Tu me permets de te rendre une petite visite ? »

Navy se trouvait dans un petit salon, avec la chèvre non loin grignotant elle ne savait quel papier. Sengoku arriva avec une tasse de thé dans chaque main et en posa une devant la jeune femme.

« Merci. »

Pour toute réponse, elle reçut une caresse sur la tête puis le bouddha s'assit en face et profita de son thé. Navy prit le temps de siroter le sien, profitant de ce calme. Elle observa l'homme face à elle et sourit à sa vue. Il semblait beaucoup plus détendu et, bien que ses cheveux fussent devenus blancs, l'expression serein sur son visage le rajeunissait.

« Tu sembles bien te porter, fit Navy avec toujours le même sourire sur le visage.
- Je te dirais bien la même chose mais tu sembles fatiguée et je vois que tu as maigri. »

Sengoku était toujours aussi perspicace.

« Hm. Beaucoup de choses se sont passées durant ces deux dernières années… Je peux te les raconter si ça ne te dérange pas. »

Entendant le ton employé par la brune, Sengoku prit un air plus sérieux et posa sa tasse.

« Je t'écoute. »

Alors, Navy commença son récit, n'omettant aucun détail. A mesure que son histoire avançait, plusieurs émotions passèrent sur le visage de Sengoku, de l'inquiétude à l'horreur mais il n'interrompit à aucun moment, laissant Navy se confier librement. Une fois terminé, le silence se fit et Sengoku sembla vouloir dire beaucoup de choses en même temps mais en voyant l'air de Navy, il s'arrêta un instant et finit par demander :

« Tu as enduré ça… toute seule ?
- Pas toute seule, toute seule mais… »

Elle s'arrêta, ne sachant pas elle-même mais il n'en fallut pas plus pour que deux bras l'entourent. La jeune femme profita silencieusement de cette étreinte et ferma les yeux.

« Tu ne me dérangeras jamais, finit par dire Sengoku.
- Je sais… maintenant je le sais.
- Hm… Je me renseignerai pour savoir exactement comment cette aberration a pu se produire. Ça ne se reproduira plus. »

Navy se recula légèrement et lui sourit.

« Je suis contente de savoir que tu n'as pas pris part à tout ça.
- Jamais. Le pensais-tu ?
- J'ai… eu un doute. L'Amiral en chef devait bien être au courant de comment fonctionne la base de données du Gouvernement.
- Ils se sont bien retenus de m'en informer alors, tiqua Sengoku. Sakazuki est-il au courant ?
- Oui. D'une grande partie. Et il a vu Army.
- Et il n'a rien fait ?
- Hm… Je pense qu'il la protège à sa façon. »

Cette affirmation sembla perdre Sengoku.

« Si on y réfléchit, le principe de cette base est qu'elle soit impénétrable. Ils ont donc dû effacer ce qui restait d'Army pour ne pas qu'elle divulgue par elle-même des données jugées compromettantes. Mais voilà, elle m'a transmis directement des informations par simple contact. Si ça se savait, qui sait ce qu'ils feraient pour lui enlever ce qui lui reste de conscience.
- Et tu penses que Sakazuki cacherait délibérément cette information ? »

Hochement de tête de la part de Navy.

« Elle lui a forcément parlé aussi. Sakazuki est fidèle au Gouvernement et à la Marine. C'est bien pour ça que le conseil le privilégiait en tant qu'Amiral en chef. Mais il est aussi fidèle à Army. Il ne peut décemment pas choisir entre les deux. »

Sengoku semblait peu convaincu mais n'argumenta pas. Il se contenta de se lever et de partir un instant pour revenir avec une assiette de biscuits.

« Biscuit ?
- Tu prends les mauvaises habitudes de Garp ?
- Que veux-tu. Ton grand-père déteint sur tout le monde. »

Cette phrase fit rire Navy. Elle passa le reste de la journée avec Sengoku, le cœur plus léger. Elle avait un allié qui allait l'aider à changer les choses. Pour le mieux, elle l'espérait.