Titre : Une main tendue

Autatrice : lasurvolte (de pseudo) ou mari (mais vous pouvez m'appelez aussi Plectrude si ça vous dit ^^)

Disclaimer : MHA appartient à Horikoshi.

Couple : BKDK


Chapitre 1 : On n'est pas tous égaux.

La comtesse Inko et la duchesse Mitsuki étaient amies depuis si longtemps qu'elles n'en comptaient plus les années. Elles étaient proches comme deux sœurs peuvent l'être, même si leur statut n'était pas tout à fait le même, elles n'en avaient que faire. Elles s'invitaient l'une et l'autre à prendre le thé, passaient du temps ensemble. Elles savaient tout l'une de l'autre, et parfois comméraient sur certaines personnes de leur entourage qu'elles n'appréciaient guère. Mitsuki avait un caractère de feu, elle n'hésitait pas à remettre les gens à leur place, elle pouvait aussi se montrer vindicative. Inko était plus douce, elle laissait couler et souriait de façon désarmante. Malgré leur caractère opposé (ou peut-être grâce à lui), elles s'entendaient à merveille. Elles allaient même aux bals ensemble. Là-bas elles y avaient rencontré leurs partenaires de vie. Mitsuki avait épousé le duc Masaru Bakugo, Inko s'était retrouvé comblé avec Hisashi Midoriya. Elles avaient eu la chance de pouvoir faire des mariages d'amour, et leurs maris s'entendaient bien également. Si bien que les deux familles restèrent très proches.

Inko et Mitsuki tombèrent enceintes l'une et l'autre avec peu d'écart. Elles plaisantaient souvent entre elles sur leur futur enfant, se voyant déjà les fiancer. Parce que pour elles, leurs petits s'entendraient tout aussi bien qu'elles, ce qui renforcerait encore un peu plus les liens qu'elles partageaient.

Katsuki Bakugo naquit le vingt avril. Un petit garçon quasi chauve à part une petite houppette blonde, et aux yeux rouges, qui ressemblait plus à sa mère qu'à son père. Il braillait beaucoup, rendant folle sa nourrice. Mais Mitsuki et Inko adoraient déjà ce bambin.

Izuku Midoriya suivit, il naquit le quinze juillet. Des cheveux tout verts sur la tête et des yeux émeraude ouverts grand sur le monde. C'était un beau garçon très éveillé, que sa nourrice adorait.

Oui, il s'agissait de deux petits garçons, mais les deux mamans ne voyaient pas le mal de s'imaginer les fiancer quand même. L'époque n'était pas très ouverte avec cette idée, alors elles le firent en secret. Elles commandèrent deux bijoux pour les petits, des gourmettes qu'ils pourraient s'échanger quand ils seraient plus grands. L'un portait le nom d'Izuku, l'autre celui de Katsuki. S'ils étaient d'accord et consentants plus tard, ils pourraient les porter. Inko et Mitsuki n'étaient pas le genre de mère à forcer leurs enfants à choisir une personne mal aimée, elles souhaitaient le bonheur pour leurs enfants. Tout comme elles avaient pu faire de bons mariages d'amour, elles espéraient la même chose pour leurs fils.

Tout se passa bien au début pour Katsuki et Izuku. Ils grandirent ensemble. Comme les deux familles étaient proches, les deux mômes se voyaient souvent. Les gazouillis qu'ils échangeaient, incompréhensibles pour les adultes, semblaient être limpides pour eux. Des fois ils se mettaient à rire comme s'ils avaient échangé une blague très drôle. Ils se touchaient beaucoup, s'attrapaient les mains et se regardaient dans les yeux. Le premier qui marcha fut Katsuki, et c'est lui qui entraîna Izuku pour qu'il se mette aussi debout, qu'ils puissent se suivre l'un l'autre, comme des poussins. Quand leurs babillages se transformèrent petit à petit en mot, les « kat » d'Izuku se transformèrent en « Kacchan ». Et pour Katsuki, Izuku resta Izuku. Tout paraissait tellement bien parti que personne ne se serait douté de la catastrophe qui allait leur tomber sur le coin du nez.

Pas pour Mitsuki, Masaru et Katsuki. C'est la famille d'Izuku qui fut frappé par un grand malheur. Suite à un accident dont Hisashi fut jugé responsable, le roi Endeavor, un roi très cruel qui ne pensait qu'au pouvoir, avait décidé de déchoir Hisashi et sa famille de leur titre de noblesse et de leurs terres. Ils perdirent tout du jour au lendemain.

Mitsuki refusa d'abandonner Inko à son sort, elle accueillit sa meilleure amie, son époux et son enfant chez elle. Reconnaissante Inko refusa de rester gratuitement, elle devint ainsi la servante dévouée de Mitsuki, Hisashi prit la place de majordome.

Hisashi se confondit en excuse auprès de sa femme et de son fils, mais aucun des deux ne lui en voulait. Inko savait que le roi avait ses humeurs et ce n'était pas la première fois qu'une telle chose arrivait. Il fallait simplement vivre avec. Ils avaient déjà la chance de pouvoir rester auprès des Bakugo, d'avoir un toit. Cela aurait pu être bien pire.

Les parents auraient voulu qu'Izuku continue de grandir aux côtés de Katsuki comme s'ils étaient égaux. D'ailleurs c'est ce qu'il se passa au début. Les enfants n'avaient que faire des histoires d'adultes, ils jouaient ensemble, se parlaient comme ils l'avaient toujours fait. Seulement les gens invités au manoir, ces gens de haut rang, voyaient d'un mauvais œil qu'un roturier, un garçon déchu de son rang, traine avec un duc comme si de rien n'était. Et aussi bien Katsuki qu'Izuku avaient des oreilles. Ils entendaient les critiques, les chuchotements peu discrets, ils virent les regards de mépris que ces adultes portaient à Izuku. Les deux garçons prirent conscience que tout avait changé, que ce soit pour leurs parents, mais également aussi pour eux.

Ce fut à ce moment-là que Katsuki et Izuku découvrirent que tout le monde n'était pas égal. Qu'il existait des rangs et qu'il fallait s'y conformer. Les nobles n'avaient rien à faire avec des roturiers. Katsuki avait la chance d'être duc, Izuku n'était plus rien du tout.

— Je te suis supérieur, avait finalement dit Katsuki à Izuku.

Ce dernier avait acquiescé, parce que même si c'était injuste, c'était vrai.

— Alors tu vas devenir mon serviteur !

Izuku n'avait pas refusé.

— D'accord Kacchan.

Katsuki avait levé le nez, ses yeux rouges avaient toisé Izuku. Peut-être que si son ami d'enfance avait refusé, les choses se seraient passées autrement. Mais Izuku avait vu son père et sa mère se mettre au service des Bakugo, alors il avait trouvé logique de faire pareil. Et puis il s'agissait de Kacchan, il aurait fait n'importe quoi pour lui, même s'il ne comprenait pas tous les tenants et les aboutissants de cette histoire.

Peut-être qu'il voyait ça comme un nouveau jeu.

Mais Katsuki était très sérieux.

— Maintenant, tu t'appelleras Deku.

Izuku fixa Katsuki de ses grands yeux verts, étonné. Deku, bon à rien. Était-ce qu'il était parce qu'il n'était plus comte ? Peut-être bien. Peut-être était-ce comme ça.

Alors à ça aussi il acquiesça. Katsuki serra les poings. Il avait tous les pouvoirs, ça le grisait, mais quelque chose en lui se déchirait de voir son ami d'enfance si docile.

— D'accord Deku, alors tu devras faire tout ce que je te dirai, sinon tu seras puni.

— Tu vas me donner des fessées ?

Parce que c'était parfois ainsi que sa nourrice agissait, quand il avait fait une bêtise – en général accompagné de Katsuki.

— Mais non ! s'énerva le petit blond.

— Alors quoi ? interrogea Izuku hésitant.

— On verra bien, de toute façon, t'as pas intérêt à me désobéir, je suis ton maître.

— Oui. On peut aller jouer maintenant ?

— Les maîtres ne jouent pas avec leur serviteur !

Et seulement Izuku comprit les implications de leur nouveau contrat. Ils ne joueraient plus ensemble désormais. Ils seraient séparés par une paroi de verre, ils se verraient, se parleraient, mais ce ne serait plus jamais pareil. Izuku eut envie de pleurer, les larmes lui montèrent aux yeux, il ne voulait plus devenir un roturier, il ne voulait plus être le serviteur de Katsuki.

— Ne pleure pas idiot ! Je te l'interdis.

Et ce fut le premier ordre que donna Katsuki à Izuku.

Ce dernier ravala ses larmes de toutes ses forces, il tiendrait bon devant son Kacchan, mais il savait que plus tard, dans le giron de sa mère, il pleurerait toutes les larmes de son corps. Parce que quelque chose venait de se briser dans sa vie, quelque chose d'important, et qu'Izuku était trop petit pour savoir comment recoller les morceaux. Sa mère s'excusa encore et encore, mais ce n'était pas ce qu'il avait envie d'entendre. Il ne voulait pas d'excuse, il voulait qu'on lui dise que rien ne changerait.

Mais bien sûr, tout allait changer.

Katsuki, lui, ne pleura pas.

Mais il piqua une colère comme jamais auparavant et cassa ses jouets. Quand il fit face à la fureur de sa mère qui lui cria après pour qu'il arrête de tout détruire, il ne trouva rien de mieux que lui lancer à la tête un petit cube en bois. Il la fixa avec rage, comme si elle était la seule fautive de toute cette histoire, comme s'il avait le cœur brisé. Mitsuki se calma directement, comprenant peut-être la situation de son fils, et ses sentiments ambivalents. Elle aurait voulu le prendre dans ses bras et le serrer fort, le rassurer, lui promettre de tout arranger même si c'était un mensonge. Mais Katsuki alla se cacher sous son lit, refusant d'en sortir, peu importe les supplications de sa mère puis de son père. Il n'accepta de se déloger de là que lorsqu'Izuku vint le chercher.

— Deku, tu n'es qu'un idiot, gueula Katsuki devant les grands yeux verts d'Izuku.

Mais il sortit tout de même de sous le lit, et pointant son ami d'enfance du doigt il cria :

— Tu devras m'obéir toute ta vie, tu ne m'abandonneras jamais !

Et Izuku avait acquiescé.

Au final, il pouvait au moins rester avec Katsuki. Ils pouvaient au moins rester ensemble.

Les gourmettes que les deux mères avaient rêvé offrir à leurs enfants furent rangées dans un tiroir où elles seraient oubliées. Mitsuki et Inko, même si elles restaient toujours aussi proches, voyaient leurs anciens rêves disparaitre. Cela aurait déjà été difficile de fiancer deux garçons. Mais deux garçons dont les rangs étaient si éloignés ? Cela conférait à l'impossible.

Mitsuki avec son caractère brûlant avait envie d'aller invectiver le roi, de lui dire en face ses quatre vérités. Qu'il était un mauvais roi, qu'il ne pensait qu'à lui-même, qu'il ne savait que régner par la peur et que le peuple entier le détestait. Inko l'en empêcha, elle l'adoucit, elle lui fit comprendre qu'il était inutile de prendre le risque de faire déchoir la famille Bakugo.

— Les choses finiront par s'arranger, tenta de positiver Inko.

— Je crois que ceux qui souffrent le plus sont Katsuki et Izuku, fit Mitsuki en s'affaissant.

— Ce sont des enfants, ils sont plus résilients. Et puis on ne sait jamais ce qui peut arriver… temporisa Inko

En effet on ne sait jamais. Même Katsuki et Izuku n'auraient pas pu le deviner.

À suivre.

L'autrice : j'ai eu cette idée de fic quand j'en étais au tout début du manga et j'ai attendu d'en connaître un peu plus sur les deux garçons avant de me lancer. Les chapitres ne seront pas très longs. Elle n'est pas parfaite, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire. Je n'ai pas vraiment respecté le langage de l'époque, disons qu'ils sont de la noblesse moderne, donc il y aura des gros mots et des insultes plutôt modernes aussi. J'espère que ça ne vous dérangera pas et que vous prendrez du plaisir à la lire.