Salut mes chères lecteurs/lectrices, me voici pile deux semaines après le dernier postage comme déclaré précédemment. ^^ Je suis assez fière de vous dire que je l'ai terminé seulement trois jours après avoir posté et que le chapitre 8 est en bonne voie d'être bientôt terminée.
Et je ne vous fais pas plus attendre sur ce, bonne lecture.
CHAPITRE 7 :
Accroupie, la tête penchée au-dessus de la cuvette des toilettes, Allen vomissait pour ce qui devait être la cinquième fois en quelques minutes. Il s'était réveillé patraque et avait marché – plus trébucher – aussi vite qu'il pouvait pour atteindre les toilettes à temps.
Rejetant cette fois ce qui semblait être de la bile, il posa finalement sa tête sur le couvercle, sentant enfin son estomac se calmer un peu, les yeux fermés d'épuisement. Des gouttes de sueurs perlaient sur sa tempe et ses joues étaient saupoudrées de rouge.
Il resta dans cette position un long moment, craignant qu'à tout moment, il régurgite de nouveau. Pas qu'il avait quoi que ce soit à rendre si ce n'était de la bile.
J'ai soif...
Lentement, il se releva jusqu'à se tenir debout, une main tenant son estomac souffrant. Dans son état, il oublia que la salle possédait un robinet. Il quitta la chambre en direction de la cuisine pour y prendre un verre d'eau.
Saut de temps
Allen gémit en se retrouvant à nouveau avec le choix d'emprunter plus d'un couloir. Cela faisait pratiquement une heure qu'il déambulait dans le manoir sans trouver ce qu'il cherchait. La fièvre avait empiré, sa frange collait à son front en sueur et ses joues ressemblait plus à une tomate en couleur. Sa marche n'était pas non plus très droite.
Continue de marcher, ne t'arrête jamais.
C'est ce qu'il continuait de se répéter pour se forcer à continuer alors qu'il ne voulait qu'une chose ; se rouler en boule et pleurer.
Prenant une inspiration tremblante, il prit le couloir qui menait tout droit. Le temps s'écoulant, une lenteur douloureuse pour lui. Puis, il se retrouva à nouveau à une voie à double sens dont il reconnaissait absolument pas le chemin.
Finalement, il craqua. Il se laissa tomber par terre et sanglota dans ses genoux, repliée contre sa poitrine, enroulé de ses bras. Sans parler des événements récents, il était malade et avait perdu sa vie.
Non loin de là :
Un certain Noah incarnant le Plaisir dormait paisiblement et faisait même un rêve agréable quand un bruit inconnu l'extirpa de son sommeil bienheureux. Il ouvrit difficilement les yeux encore embués de sommeil, regardant son environnement avec confusion. Qu'est-ce qui l'avait réveillé ? Attrapant l'heure affiché au réveil dans sa chambre, il gémit de frustration.
Quel est l'abruti qui fait autant de bruit à trois putain d'heure du matin ?!
Entendant encore le bruit agaçant grâce à son ouïe développer – en ce moment, il la maudissait. Il se força à quitter son lit douillet et chaud pour aller dire sa façon de penser à la source de son réveil impromptu.
Un frisson le traversa quand ses pieds nus entrèrent en contact avec le sol froid. Pendant qu'il marchait jusqu'à sa porte, il pensa brièvement à acheter un tapis pour ne plus être confronté à ça.
Passant sa tête dans l'entrebâillement, il observa les couloirs et ne vit rien tout en entendant mieux. Il soupira agacé et se décida de sortir complètement.
Il ne lui fallut pas longtemps pour découvrir la source de tout ce boucan et il n'en fut pas très content. Impassible, il fixa le petit corps recroquevillé au sol et pleurant comme l'enfant qu'il était.
N'ayant pas été remarqué, il se questionna un instant s'il devait retourner dans sa chambre et laisser un Akuma géré la situation. Il se détourna, prêt à faire exactement cela, lorsqu'il se souvint que le Comte n'était pas au manoir ce soir et qu'il ne pouvait donc pas compter sur les machines.
Putain, qu'est-ce que je suis censé faire...
Il passa une main sur son visage, un soupir las lui échappant. Qu'est-ce qu'il faisait justement... Il n'était pas non plus sans cœur au point de laisser le gosse comme ça.
— Fais chier.
Pivotant à nouveau, il s'approcha lentement du garçon.
— Gamin.
Il cacha une grimace quand l'enfant releva la tête dans un sursaut, lui donnant une bonne vue sur son visage.
Putain de merde ! Le gosse est malade.
Comment diable personne n'avait remarqué que le gamin n'allait pas bien ? Lui encore, c'était normal, il l'avait regardé qu'une seule fois et c'était quand le Comte l'avait ramené. Mais Road qui passait tout son temps avec lui aurait dû discerner les signes.
Mettant de côté ces pensées, il fixa l'enfant qui continuait de pleurer tout en le regardant de ses yeux orageux, troublé.
— Est-ce que tu peux te lever ? Demanda-t-il d'un ton bourru.
Le garçon ne bougea pas. Il n'était même pas sûr qu'il le voyait vraiment vu comment ses vêtements collaient à son cadre mince et son teint blafard à peine visible tant son visage était rouge.
— Bon, il n'y a pas trente-six solutions, Marmonna-t-il en passant une main dans ses cheveux.
Se penchant en avant, il prit le garçon dans ses bras, s'étonnant de deux choses : la première que le garçon se déroule pour s'accrocher à lui comme un enfant en bas âge et la deuxième, son poids plume. Ce n'était clairement pas sain de peser si peu pour un garçon de dix ans.
Il ne perdit pas de temps pour se mettre en route. Moins de dix minutes plus tard, il était debout devant la porte de sa sœur aînée. Sachant cette dernière au sommeil lourd, il frappa bruyamment et sans pause, grimaçant légèrement quand cela fit gémir de douleur son fardeau qui avait fini par se calmer en cours de route.
Un bruit étouffé retentit derrière le bois sombre avant que des bruits de pas ne suivent. Il repositionna sa main dans le dos frêle quand la porte s'ouvrit à la volée. Elle semblait alerter malgré ses cheveux partant dans tous les sens – et lui qui pensait que cela ne pouvait pas être pire que d'habitude – et sa robe de nuit.
Elle resta un instant bouche bée à la vue qui l'accueillait ; son frère le plus récalcitrant porter Allen dans ses bras.
— Je ne sais pas comment tu as pu rater une chose pareille, mais le gosse est malade, Lâcha-t-il maussade.
— Pardon ?
Son regard glissa sur le rouquin, notant immédiatement les vêtements trempés et les frissons qui parcouraient son petit corps. Elle rebroussa chemin dans sa chambre, disant un seul mot.
—Entre.
Maudissant son côté humain, il laissa tomber le gosse sur le matelas en faisant comme s'il ne voyait pas le regard noir que lui jetait la deuxième plus âgée.
— Je n'en ai pas pour longtemps ! S'exclama-t-il morose en sortant.
Road se pencha sur la forme recroquevillée du garçon, posant une main sur son front. Un mélange d'inquiétude et de tristesse prenant place sur ses traits de porcelaines à la chaleur qui s'y dégageait.
— Oh, Allen pourquoi n'as-tu rien dit.
Ne s'attendant de toute façon pas à une réponse de sa part, elle commença à lisser ses cheveux humides loin de son visage. Gémissant doucement, un nom s'échappa de ses lèvres sèche.
— Mana.
Road fredonna une berceuse douce tout en continuant son traitement jusqu'au retour de son oncle. Elle tourna la tête vers le seuil quand elle entendit la porte d'à côté s'ouvrir à la volée.
—Tyki ?
Son appel resta sans réponse. Elle allait réessayer lorsque ce dernier franchit sa porte, tenant sous un bras la nouvelle veste molletonnée de Allen et dans l'autre une paire de bottes à fourrure.
— J'imagine que notre destination n'a pas un temps ensoleillé, Fit-il sarcastique en lorgnant la tenue chaude qu'elle portait.
Road fit seulement un sourire serrer à son oncle. Elle n'allait pas se disputer avec lui ; ce n'était pas le bon moment et, mine de rien, il essayait d'être gentil à sa manière.
Elle attrapa la veste qu'il lui jeta et s'empressa de l'enfiler à Allen, puis les chaussures. Elle se tourna à nouveau vers Tyki qui sans qu'elle lui demande prit le rouquin dans ses bras.
— On y va, je n'ai pas toute la nuit.
Un claquement de doigt plus tard et ils étaient dans sa dimension. Elle le guida jusqu'à une porte proche, débouchant dans une ruelle étroite où un vent glacial soufflait déjà.
Tyki rapprocha le gosse contre sa poitrine, soulevant la capuche d'un geste rapide pour le protégé le plus possible du froid mordant.
— Londres. Comme c'est original, Renifla-t-il, moqueur.
— Suis-moi.
La paire sortit de la ruelle, passant inaperçu des quelques passants, bravant l'heure tardif et le froid. Ils marchèrent dans les rues enneigées durant un long moment.
—Sais-tu au moins où nous devons aller ?
Sans cesser de regarder devant elle, elle répondit calmement :
— Et comment veux-tu que je le sache ; je te rappelle qu'on ne tombe jamais malade.
— Super, tu aurais pu le dire tout de suite ! Grogna-t-il passablement irriter.
— Ce n'est pas comme si tu savais ce qu'on doit chercher, Claqua-t-elle, son tempérament prenant le dessus.
— Eh bien, figure-toi que si.(Il ignora le regard surpris qu'elle lui lança). Je te laisse admirer le professionnel à l'œuvre.
Sur ces paroles, il passa devant elle. Il ne fallut pas longtemps pour qu'il trouve ce qu'il cherchait ; un petit immeuble où l'on pouvait apercevoir une plaque dorée sur la porte et une sonnette sur le côté.
Tyki appuya longtemps sur la sonnette, peu envieux de rester plus longtemps dans ce froid mordant. Il simula un air inquiet quand un homme d'une quarantaine d'années répondit vaguement irrité.
— Nous sommes désolés de vous déranger si tard, docteur, mais mon neveu est gravement malade.
Le docteur se pencha, relevant légèrement la capuche pour avoir un aperçu du visage de son patient. Il grimaça, n'aimant pas ce qu'il voyait. Il se décala.
— Entrez vite.
Pendant ce temps, dans un autre pays :
Dans un bar actuellement fermé, une femme à l'apparence costaude criait sur ces nouveaux employés avec férocité :
— Allez, je veux que ça brille et plus vite que ça, bande de mollasson !
— Hiii / Oui, m'dame ! S'exclamèrent en synchronisation les Noah du Lien.
Jasdero se mit à courir à vitesse grand V en passant la serpillière sur le parquet en bois, tandis que Debitto doubla son allure pour frotter les tables. Aucun d'eux n'osait ralentir l'allure nouvellement trouver au risque de passer un sale quart-d' heure avec leur gestionnaire.
Dans un coin de la pièce, sirotant tranquillement une tasse de lait chaud, Lulubell observait silencieusement la paire travailler d'arrache-pied sous les crie de la patronne. Posé droit sur la chaise à ses côtés, Lero profitait allégrement du spectacle qui lui était offert.
Un torchon frappa la tête du brun quand celui-ci s'arrêta quelques secondes pour regarder sa sœur d'un air suppliant. Fouettant sa tête vers la vieille mégère, il pâlit drastiquement quand elle s'approcha de lui à grands pas, son visage effrayant.
— Qui a dit que tu pouvais faire une pause ! Dépêche-toi de te remettre au travail avant que je ne te fasse nettoyer les combles !
— Oui, m'dame ! pardon, m'dame !
Il reprit son frottage en maudissant intérieurement la jeune femme blonde. Pourquoi leur faisait-elle ça ? Ils n'avaient fait que dire leur pensée et pour les punir, elle les avait traînées dans cet enfer en promettant à la patronne deux sous-fifres à sa disposition pour les prochains jours et pas besoin de les rémunérer.
Avec ces conditions alléchantes, elle n'avait pas hésité longtemps. Surtout une fois que leur sœur l'a convaincu qu'elle ne faisait cela qu'en guise de punition. La vieille peau n'avait pas demandé plus d'explication que cela.
— Quand vous aurez fini ici, vous irez à la plonge ! Et quand cela sera fait, vous irez sortir les poubelles et gare à vous si je vous surprends à paresser !
Jasdero pleura une cascade en silence, son frère frottant énergiquement les surfaces en bois en insultant de tous les noms la sorcière qui les traitait comme ses esclaves personnels. Dans sa tête bien sûr. Il n'était pas fou au point de prononcer ne serait-ce qu'une mauvaise parole en sa présence.
Comme quoi, la leçon avait été retenue.
DGM
Road bondit hors de sa chaise à l'apparition du médecin, l'air inquiète. Tyki se leva plus calmement.
— Alors, docteur ?
L'homme jeta un regard de dégoût à peine voilé à la pièce dans laquelle était son patient.
— Cette abomination à la grippe. (Il poursuivit sous le regard choqué de la paire) Franchement, dans toute ma carrière, je n'aurais jamais cru avoir à soigner un enfant démon.
— Je vous demande pardon ? Demanda Road, les yeux rétrécit.
L'homme l'ignora, donnant ses instructions ainsi que plusieurs remarques désobligeantes à l'égard du rouquin. Ne voulant pas écouter ce déchet parler plus longtemps, elle pénétra dans la pièce où était le rouquin.
— De tous les médecins que j'ai pu consulter, vous êtes le plus abject. (L'expression du médecin passa de dégoût à indignation, puis colère)
— Comment osez-vous ! Vous venez de le dire vous-même, je suis le seul qui ait bien voulu examiner ce démon !
— Ce n'est qu'un enfan-
L'homme ricana, rétorquant narquoisement :
— Il en a peut-être l'apparence, mais son bras gauche est la preuve de sa nature diabolique.
Bien que confus à cette remarque, le dégoût du Portugais à l'égard de l'humain ne baissa pas ; au contraire. Sa nièce franchit le seuil, portant sans difficulté le garçon dans ses bras. Un regard à son visage et il sut. Il ferma les yeux un instant ; la porte se referma, il rouvrit les yeux : ils étaient dorés.
Dehors, Road attendait. Pas même deux minutes après ça sorti, son oncle apparu à ses côtés. Elle jeta un regard critique à sa main droite, du sang dégoulinant dans la neige, le blanc se teintant de pourpre. Il suivit son regard et lui offrit un sourire narquois en sortant un mouchoir de sa poche.
— Mon mauvais, désolé.
— Allons-y.
Ensemble, la paire marcha dans les rues enneigées de Londres.
DGM
Dans l'ombre d'une pièce richement décoré, une forme inhumaine observait froidement un homme agenouillé par terre, plein d'effroi devant les crient haineux que lui crachait au visage un squelette métallique au nom Katherine gravé sur le front.
— Tue-le et revêt sa peau.
L'homme parvint à détourner la tête de sa bien-aimée pour regarder le Faiseur. Celui-ci resta indifférent au regard terrifié que lui lançait humain. Une seconde plus tard, l'homme tomba au sol, ses yeux exorbités fixant le mur
pour toujours.
Insensible à la scène qui venait de ce déroulé, l'être ne prêta aucune attention aux éclaboussures de sang qui recouvrait le sol en marchant vers le cadavre, bientôt envahit par l'Akuma nouvellement créer.
— Nettoie cette pièce et joue le rôle de cet homme.
Son ordre donné, il se détourna et marcha jusqu'à la fenêtre. Il l'ouvrit et sauta sans se soucier qu'il était au deuxième étage. Il atterrit sur le sol, indemne, et s'éloigna tranquillement de la demeure.
La nuit a été longue, il est temps de rentrer à la maison.
Gagnant un petit bond dans sa démarche, le Comte fredonna un air joyeux.
Saut de temps
Un soupir bienheureux échappa à l'homme millénaire quand il franchit la porte du manoir. Que c'était bon d'être à la maison. Ses pas le conduisirent en pilote automatique à sa chambre. Il avait quelques heures de sommeil devant lui et il comptait en profiter avant qu'une nouvelle journée ne commence, et avec toujours plus de travail.
Sortant de son costume, il échangea sa tenu noble pour un pyjama vert à rayure blanche confortable. Il se plongea sous sa couette et ferma les yeux.
Aujourd'hui, j'irais rendre une petite visite aux jumeaux et récupérer Lero, Pensa-t-il distraitement.
Il ne devait pas oublier de les gronder pour lui avoir pris son golem sans l'en informer d'abord. Et peut-être leur rappeler à rester hors des ennuies en se souvenant d'une ferme qu'un Akuma lui avait montré via la connexion et qui présentait clairement des traces du passage des frères.
Une respiration profonde fut bientôt tout ce qui pouvait être entendu dans la chambre; son propriétaire rêvant d'un monde remplie de parfait à toute les saveurs.
Dans la chambre de Road :
Essorant le gant au-dessus de la bassine, elle le déposa sur le front en sueur du rouquin inconscient. Elle s'assit sur chaise qu'elle avait installé à côté du lit. Remontant ses jambes contre sa poitrine, elle posa sa tête dessus, son regard ne quittant pas la forme immobile à moitié caché sous un drap fin.
Son esprit comprenait encore dans quelle position elle se trouvait actuellement. Lulubell n'était toujours pas rentré ; Sheryl n'était pas une option avec son travail. Tyki avait été clair à leur retour : il ne voulait plus rien avoir à faire avec « le gosse ». Et Millénie avait les Akuma à créer. Elle devait donc s'occuper du garçon malade seule.
Quelle gardienne je fais ; j'ai beau avoir été avec lui durant tout ce temps, je n'ai pas prêté plus attention que ça aux signes que quelque chose n'allait pas.
Son regard se tinta de tristesse.
Pauvre Allen... Tu ne t'es pas suffisamment senti à l'aise pour nous faire savoir, à moi ou Millénie, que tu ne te sentais pas bien.
Elle n'avait pas cherché à savoir comment il se sentait. Elle aurait dû lui parler à son arrivée, lui dire que s'il avait le moindre problème, il pouvait venir lui en parler. Peut-être que si elle l'avait fait, elle ne serait pas dans cette situation compliquée.
Elle releva la tête en voyant le garçon remuer faiblement dans son sommeil, des frissons parcourant sa forme à intervalles réguliers. Remontant la couverture jusqu'à son menton, elle lui enleva le gant maintenant chaud pour recommencer la manœuvre fais plus tôt.
Elle examina le visage de Allen : sa peau était pâle et moite, ses joues une teinte vive de rouge et ses lèvres gercés et craqueler. Une grimace ornait constamment ses traits et sa respiration venait dans des pantalons courts.
Un soupir s'échappa de sa bouche, s'effondrant dans son siège. Le reste de la nuit allait être long.
Sauts de temps
Adam sifflotait un air joyeux tout en s'installant à sa place, attendant l'arrivée des autres membres de sa famille. Son large sourire s'agrandit quand les battants s'ouvrirent, sous son costume, il s'apprêtait à lancer une salutation joyeuse au nouvel arrivant quand il nota la mine épuisée que l'autre portait.
Il observa l'homme s'asseoir – plus comme s'y laisser tomber – et poser sa tête sur la table avec un grognement fatigué. Arquant un sourcil à ce comportement inhabituel, il demanda posé :
— Quelque chose ne va-t-il pas, Tyki ?
Pivotant la tête de sorte à le voir, le Portugais marmonna quelque chose d'intelligible qui le laissa perplexe.
— Pardon, mais pourrais-tu répéter cela ?
Tyki grogna, puis fit un effort visible pour se redresser dans son siège, passant une main dans ses cheveux ébouriffé avec un soupir.
— J'ai dit que j'étais fatigué, car je n'ai pu me rendormir correctement après notre visite improvisée à Londres.
— Londres ! S'exclama-t-il étonner. Je ne comprends pas ce que tu y es allé y fai- (Il s'arrêta, clignant des yeux comme un hibou) Attend, une seconde. Avec qui es-tu parti ?
— Avec Road et le gosse.
Le premier enfant se tint droit, regardant le troisième apôtre avec une myriade d'émotion allant de la confusion à la méfiance.
— Explique sur le champ ce que vous faisiez dehors, au beau milieu de la nuit, Commanda-t-il, son ton sévère.
Tyki regarda le Comte et se hérissa en voyant les émotions habitant les orbes mordorés.
— Je n'ai rien fait au gamin si c'est ce que vous pensez ! (Il croisa ses bras contre sa poitrine, indigné). Je l'ai trouvé en train de chialer dans un couloir près de ma chambre. Il était clairement malade, alors je l'ai conduit jusqu'à Road qui m'a ensuite ordonné de l'accompagner pour aller voir un médecin. On a atterri à Londres où on lui a trouvé ce déchet humain qui lui a diagnostiqué une grippe.
Adam resta choqué. Comment ne s'était-il rendu compte de rien ? Le pauvre enfant n'avait vraiment pas de chance, tomber malade si peu de temps après la perte de son être cher.
Il se raidit sensiblement quand un détail le frappa.
— Tyki, est-ce que le médecin a dit quelque chose d'autre ?
Un éclair de dégoût et colère transparut sur les traits du concerné, faisant refroidir le sang du 1ᵉʳ enfant.
— Il a traité le gosse de démon et enfant du diable et nous a pratiquement dit que nous devions le remercier pour sa bonté pour l'avoir même ausculté et a laissé échapper que son bras gauche révélait sa nature démoniaque.
La colère s'infiltra lentement dans l'être vieux de plusieurs millénaires à mesure que son frère parlait. Comment cet humain osait-il insulté un membre de sa famille !
— Peux-tu me dire le nom de ce médecin. Je dois m'entretenir avec lui.
Sa voix neutre ne laissait rien échapper de ce qu'il ressentait vraiment. Dès qu'il aura le nom, il ira personnellement s'assurer que cet humain n'ait rien divulgué à personne au sujet de l'innocence, et qu'il ne le fera jamais.
Tyki fit une vague de la main désinvolte, sa joue reposant maintenant dans sa paume.
— Ne vous embêtez pas avec lui, Road m'a demandé de le faire taire une bonne fois pour toutes (Un sourire goguenard étira ses lèvres) à l'heure actuel, je suis certain que les enquêteurs de Londres sont en plein émoi.
Adam expira lentement. Quel soulagement ! Extérieurement, il hocha la tête de satisfaction.
Sauts de temps
Road sursauta un peu lorsqu'on toqua à sa porte. Elle se précipita jusqu'à la porte, l'ouvrant à moitié.
— Millénie, que fais-tu ici ?
— Bonjour Road. Tyki vient de l'informer de votre nuit mouvementée, puis-je entrer ?
Mouvementée. Il est reparti se coucher comme si rien ne s'était passé en me laissant me débrouiller, Pensa-t-elle moqueuse.
Elle fit un pas sur le côté, il lui adressa un signe de tête reconnaissant en franchissant le seuil. Elle ferma derrière lui et retourna s'asseoir dans son siège. Adam vint se poster à côté d'elle, son regard posé sur l'enfant.
— Comment va-t-il ?
— Mieux (Il lui lança un regard incrédule qu'elle ignora) Sa fièvre à finalement baisser il y a une heure, Dit-elle doucement.
Il baissa les yeux sur elle, notant les cernes prononcés sous ses orbes améthyste.
— Tu n'as pas dormi ? Fit-il, malgré déjà connaître la réponse.
Elle secoua la tête, son regard ne quittant pas la forme immobile de l'enfant.
— J'ai veillé toute la nuit. Il s'est même réveillé à un moment donné. (Elle soupira) Il était complètement déboussolé et appelait pour un certain Mana ; son père adoptif si je dois deviner.
Adam acquiesça solennellement.
— J'aurais dû savoir que quelque chose comme ça arriverait ; je l'ai tout de même trouvé en train de dormir sur la tombe de cet homme, dans le froid, pendant, je ne sais pas combien d'heure, voir de jour.
Road posa une main réconfortante sur son bras.
— Je n'ai pas non plus remarqué que quelque chose n'allait pas.
L'homme caressa les cheveux fous de sa sœur en reconnaissance.
— Tu peux te reposer, je vais m'occuper de la suite, Dit-il gentiment.
— Tu es sûr ? Tu risques de rater des fabrications si tu restes, Lui fit-elle remarquer, douteuse.
Un rire sardonique échappa au 1ᵉʳ enfant.
— Ne dit pas de bêtises voyons. Les humains ne sont pas si facilement détournés de leur désespoir. (Puis, il lui sourit chaleureusement, reflété dans ses orbes dorés plissés). Tu as mérité quelques heures de sommeil.
Elle acquiesça. Grimpant debout sur la chaise, elle déposa un baiser sur sa joue avant de se rendre de l'autre côté du lit où elle ne perdit pas de temps pour se fondre sous le drap.
— Fais de beaux rêves, Road, Dit-il doucement.
Elle marmonna quelque chose avant que sa respiration ne se stabilise, sa fatigue prenant le dessus. Il l'observa un moment avant de finalement prendre la place qu'elle avait occupé toute la nuit.
Sortant de son manteau une pelote violette et des aiguilles en acier, il se mit à tricoter une écharpe. De temps en temps, il arrêtait pour rafraîchir le tissu du malade.
Il devait bien s'être écoulé deux heures avant que le garçon ne remue faiblement. Le Comte rangea tout dans son costume.
Les paupières du rouquin s'ouvrirent, révélant des piscines nuageuses, vitreux de sommeil. Il cligna plusieurs fois des yeux pour se débarrasser des derniers vestiges de Morphée.
— Monsieur Millénaire, Murmura-t-il confus, sa voix sonnant rauque.
Il élargit son sourire, se penchant en avant.
— Bonjour mon petit, comment te sens-tu ? Demanda-t-il.
Le garçon cligna lentement des yeux, semblant toujours fatigué malgré le temps qu'il a passé à dormir.
— Je vais bien. Que faites-vous ici (Il jeta un regard autour de lui, s'arrêtant sur la forme endormie de la petite Kamelot) Pourquoi suis-je dans la chambre de Road ? Demanda-t-il perdu.
— Tu ne t'en souviens pas ? Demanda-t-il gentiment.
Allen commença à secouer la tête, quand tout lui revint finalement. Il rompit le contact visuel avec l'homme, se mordant durement la lèvre. Il serra les couvertures.
— Je suis désolé, Gémit-il, des larmes emplissant sa vue.
Troublée, Adam ne put que fixer l'enfant sans réellement le voir, son attention happer par le désespoir qu'il percevait de ce même enfant ; cette émotion qu'il ne ressentait qu'au moment où ses services étaient sollicités. Comment était-ce possible ?
Il reprit ses esprits tout aussi vite. Ce n'était pas le moment de se poser des questions.
— Allen (Il élargit son sourire inhumain jusqu'à sa limite) Ce n'est pas bien grave d'être malade, cela arrive à tout le monde.
L'enfant secoua la tête avec force, les larmes dévalant ses joues rapidement.
— Je suis un fardeau ! Déjà avec Mana, je l'étais. Et maintenant, je le suis pour vous. (Les prochains mots du garçon poignardèrent le cœur du Comte) Pourquoi m'avez accepté dans votre famille ? Je ne suis qu'un gaspillage d'espace (Sa voix se brisa) j'ai fait tuer mon propre père adoptif.
— Mais que racontes-tu ? La mort de Mana Walker était un accident !
Un sanglot déchira le garçon, son visage se froissant d'agonie. N'en pouvant plus, il déversa un flot de paroles emplit de douleur et remord. Il ne pouvait plus s'arrêter en se souvenant du jour où la tragédie avait de nouveau frappé sa vie.
Flash Back
Dans une petite ville recouverte d'une mince couche de neige, un homme et son enfant se promenait dans les rues. L'adulte souriait d'exaspération à l'enfant impatient qui le tirait par la main en direction d'une petite boulangerie à quelques minutes d'ici.
— Allez, Mana plus vite.
L'homme connu sous le nom de Mana ne fit qu'ébouriffer tendrement les mèches cramoisies, faisant souffler d'agacement leur propriétaire.
— Arrête ça et dépêche-toi, Fit-il en tapant la main, incriminant
— Voyons Allen, la boulangerie ne va pas mystérieusement disparaître, Dit-il, sa voix de baryton chaude et taquine.
Allen sentit ses joues s'empourprer. Il cessa de tirer l'adulte et s'arrêta. Le regard fixé au sol.
— Je le sais, ça (Mana s'accroupit pour être à sa hauteur) C'est juste que pendant le spectacle, j'ai entendu des enfants dire à quel point les petits pains de cette boulangerie était bon et tu as dit que nous pouvions avoir un régal spécial vu ce qu'on a gagné aujourd'hui, alors...
Il se tut, se sentant stupide à mesure qu'il expliquait son empressement. Il releva la tête quand une main se posa sur ses cheveux, rencontrant les yeux chaleureux si particulier de son père adoptif, un doux sourire étirant ses lèvres.
— J'en ai aussi entendu parler et j'ai hâte d'y goûter, pas toi ?
Un large sourire fleurit sur son visage, son cœur se réchauffant. Il acquiesça avec énergie.
— Oui !
Mana se releva et attrapa le garçon dans ses bras, riant de bon cœur malgré ses os grinçant en signe de protestation.
— Mana !
— Allons-y.
Il se dirigea vers la boulangerie, écoutant les plaintes de son enfant au sujet de son portage en hochant la tête. Il savait pertinemment qu'il l'appréciait secrètement.
La clochette retentit dès qu'ils franchirent la porte, l'odeur agréable du pain chaud flottant dans l'air donnant l'eau à la bouche au plus jeune et fit sourire davantage l'adulte. Il faisait aussi bon à l'intérieur La boutique était actuellement vide. Une femme d'un âge avancé se tenait derrière le comptoir et leur offrit un accueil chaleureux.
— Bienvenu dans notre modeste boulangerie. Que puis-je faire pour vous ?
Posant le garçon au sol, il s'avança et offrit en retour un charmant sourire.
— Bien le bonjour Madame (Il ôta son chapeau haut de forme, s'inclinant poliment avant de le remettre sur sa tête) Il y aurait des rumeurs selon lequel vos petits pains à la vapeur sont les meilleurs que cette ville puisse avoir, alors nous voici, Dit-il courtois.
— Je suis heureuse de savoir que nos petits pains détiennent une tel renommé, Dit-elle fière.
Allen n'écouta pas la suite de la discussion, son attention étant happée sur les nombreuses viennoiseries et autres délices disposés sur les comptoirs.
— llen ?
Il cligna des yeux, regardant son père. Il sourit en voyant le petit sac brun que tenait le clown.
— Approche enfant, Fit la vieille femme d'un geste de main.
Confus et curieux, il s'approcha. Elle lui tendit une viennoiserie à l'air appétissant. Il cligna des yeux, tendant ses mains par réflexe. Il ne vit pas l'intérêt soudain de la dame pour le gant de cuisson qui ornait sa main gauche, il ne put donc pas réagir assez vite quand elle tira dessus.
Toutefois, le crie d'effroi qu'elle poussa le ramena d'emblée à ses sens. Il sursauta, laissant échappa la viennoiserie, sa propre horreur visible dans son expression.
La terreur et le dégoût qu'il vit sur le visage autrefois amical de la vieille dame lui glaça le sang. Sachant d'avance ce qui allait bientôt suivre, il arracha le gant des mains ridées, le remit en un éclair et se mit à courir pour la sortie.
Il dépassa son père figé, celui-ci reprenant ses esprits et l'appelant. Il l'ignora, courant bientôt dans les rues peu bondé. Poussant les gens de son chemin et ignorant les crient d'indignations ou les insultes lancées à son encontre pour cela.
Il devait courir, mettre le plus de distance possible entre la boulangerie et lui-même. Il ne voulait plus entendre les mots cruels qu'on lui lançait depuis sa naissance. Un rappel de sa monstruosité.
Sa respiration était erratique et ses jambes commençait à brûler. Il n'y prêta pas attention ; il devait juste partir loin de la femme.
Dans sa panique, il traversa une route sans regarder. Les cris soudain d'un homme et les hennissements paniqués des chevaux l'en sortirent un court instant. Il se stoppa net, tournant la tête, ses yeux écarquillés de peur en voyant la calèche se diriger à toute allure sur lui.
— Allen !
Du coin de l'œil, il vit une main avant qu'il ne soit poussé hors du chemin. Projeté au sol, il ne vit pas son sauveur, entendant seulement les crient des passants et le boucan que faisait le cocher et ses chevaux. Il se releva lentement, regardant derrière lui, hébété.
Allongé sur le sol était un homme. La neige immaculée virait carmin tout autour de lui. Allen cligna des yeux, regardant les longs cheveux bruns ondulé recouvrir la moitié de son visage. Un chapeau haut de forme reposé à quelques pas de sa forme et un sac déchiré, des petits pains à la vapeur éparpillée.
Un cri fendit l'air.
— Mana !
Fin flash back
Allen cessa de parler, ses sanglots secouant durement son cadre. Adam le prit dans ses bras et, tout comme leur première rencontre, le berça tout en chuchotant des paroles réconfortantes. Derrière ses petites lunettes, il ne pouvait que regarder d'un air horrifier sa sœur.
Elle resta allongée et rencontra les yeux de son frère ; le chagrin dans les siens. Aucun d'eux n'avait vu la souffrance qui habitait l'enfant et qu'il en tombait malade.
Nous serons là pour lui ; il n'a plus à souffrir seul, Envoya-t-elle mentalement à son frère aîné.
Adam rompit le contact visuel pour se concentrer pleinement sur le garçon. Il le souleva pour s'asseoir sur la chaise, le berçant sur ces genoux. Cinq minutes s'écoula avant que le garçon – déjà bien fatigué – ne pleure dans l'oubli.
Road fit un geste pour se lever, mais le Comte leva une main pour l'arrêter.
— Tu devrais dormir (Il lui jeta un regard las) Si tu as l'intention de continuer à m'aider, tu auras besoin de toute l'énergie possible, Fit-il calmement.
— Je ne vais pas reculer maintenant, Affirma-t-elle doucement.
Il hocha la tête, une part de lui soulager de pouvoir encore compter sur elle. Malgré cela, les prochains jours s'annonçaient compliquer.
La fin est un peu décevante, je sais. Mais l'inspiration avait fini sa collaboration avec moi pour ce chapitre ^^'
Bref, merci à tous d'avoir lu ce chapitre en espérant que vous l'ayez apprécié !
Hinatanatkae : Je suis vraiment très heureuse que tu l'apprécies à ce point ! Je vais faire de mon mieux pour la poursuivre et avec amélioration ;)
Ah. Je suis désolée que tu passes par cela aussi. C'est dur autant de perdre un chat, même un bébé, que les problèmes de santé grave de nos mères. Merci de ta sollicitude et te retourne aussi la force, car tu en as besoin autant que moi
J'espère sincèrement que cela va s'arranger pour nos deux mères ; je suis peut-être trop optimiste d'espérer leur guérison, qu'elle soit complète ou partielle, mais je veux y croire.
Le prochain chapitre sortira dans trois semaines. Oui, je rajoute une semaine, parce que de un, je veux garder mon avance et de deux, je préfère au cas où s'il y a un imprévu (qui arrive souvent ces derniers temps comme vous avez pu le lire)
Sur ce ciassu.
