Petit mot de l'auteure : j'ai commencé le tome 4 de Blackwater du coup


Jour 13 : Qualité

Contexte : Post canon


Peeta avait une grande qualité : il était précisément tout ce qu'elle n'était pas. Ce « tout » englobait ainsi des vertus telles que la patience, l'empathie, la générosité. Et, par dessus tout, il était romantique. Tellement romantique que, parfois, Katniss en était écœurée. Qui, sérieusement, se levait aux aurores pour offrir à sa dulcinée un bouquet de fleurs fraîchement coupées pour son anniversaire ? Personne. Sauf Peeta.

D'ordinaire, Katniss vivait plutôt bien cette situation. Elle laissait à Peeta les attentions délicates et se gardait les considérations plus pragmatiques. Là, toutefois, la situation était différente. Peeta fêtait son vingtième anniversaire le lendemain. Et vingt ans, ce n'était pas rien, non ? Surtout lorsque vous aviez été tiré au sort pour participer à deux jeux mortels – deux fois – et que vous aviez réchappé à un état totalitaire. Selon tous les pronostics, Peeta n'aurait ainsi dû jamais connaître cet anniversaire.

Katniss voulait donc marquer le coup. Elle savait que Peeta n'aimerait rien d'autre qu'un grand geste romantique. Le problème, c'est que Katniss n'avait aucune, mais alors aucune idée de ce que pouvait bien être un grand geste romantique. Une déclaration ? Elle n'avait jamais été douée avec les mots. Un beau cadeau ? Peeta avait déjà tout ce qu'il voulait. Une promenade en forêt ? Il l'associait aux jeux...

A court d'idée, Katniss finit par se mettre à sa place. Si Peeta devait lui faire un cadeau grandiose et doux, qu'aimerait-elle recevoir ? La réponse lui apparut alors comme une évidence.

Le lendemain, elle était prête. Elle avait commandé au seul restaurant potable du Douze un repas à faire livrer chez eux. Elle savait que Peeta, tout comme elle, préférerait fêter ce moment loin de la foule de curieux. Comme elle l'avait espéré, le plat fut excellent. Néanmoins, elle ne l'en apprécia que peu. Tout son esprit était dirigé vers une seule chose : le dessert. Il s'agissait d'une tarte, bien spéciale.

- Tu... tu l'as fait toute seule ? la questionna Peeta en la découvrant.

- Oui. C'est le fait qu'elle soit carbonisée qui t'as mis sur la voie ? Ironisa-t-elle.

- Peut-être... rigola-t-il nerveusement.

- Ne t'inquiète pas, il y a un gâteau en réserve.

- Alors pourquoi s'être donné tout ce mal pour cuisiner si tu avais acheté autre chose ?

- Parce que j'avais besoin de la faire moi-même.

Peeta fronça les sourcils mais, en tant que bon gentleman qu'il était, ne posa pas plus de questions, se contentant d'accepter cette explication qui n'en était pas vraiment une. Il se coupa alors une part, mais son couteau buta sur quelque chose. Après quelques secondes à décortiquer la tarte, il tomba sur une bague.

- Qu'est-ce... dit-il avant de s'interrompre.

Katniss était à genoux.

- Cela fait bien longtemps maintenant que nous sommes ensembles. Mais nous l'avons toujours été par obligation. Nous avons joué la comédie, encore et encore, juste pour avoir une chance de survivre. Aujourd'hui, nous n'avons plus à faire semblant. Et pourtant, je veux rester avec toi. Je veux rester avec toi parce que... tu es bon. Tu es gentil. Tu es doux. Attentionné, patient. Il n'y a qu'à voir la façon dont tu étais prêt à manger cette tarte brûlée uniquement pour me faire plaisir. Alors voilà. Est-ce que tu veux rester avoir moi pour la vie ? Pas par obligation, mais juste par envie ?

Elle avait toujours détesté voir Peeta pleurer. Pourtant, à cet instant, elle fut heureuse de voir des larmes couler le long de ses joues.

- Bien sûr que oui..., murmura-t-il.

Et quand il vint embrasser ses lèvres pour sceller son accord, Katniss sut qu'elle était la plus heureuse des femmes.