Hellooooo ! Me voilà enfin avec le dernier chapitre !
Pour être honnête, il ne me convient toujours pas à 100%, je le trouve à un très haut et inhabituel level de mièvre venant de moi, mais je ne sais vraiment pas comment le retaper, donc... J'espère que cette conclusion vous plaira tout de même !
Enjoy !
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La douleur qui m'agresse le crâne au réveil est pire que celle de la veille. J'ai la gorge sèche, les membres lourds, les yeux qui refusent de s'ouvrir. Mais je me rappelle avec bonheur que je suis en repos et que je n'aurais donc pas à me traîner comme un zombie à l'agence pour subir les remontrances de Katchan, qui me rappellerait que dans ces moments, je fais un piètre héros.
Les souvenirs d'hier mettent un certain temps à me revenir. Dans mon brouillard, je réalise avant tout que je me sens plus léger que la veille malgré mon mal. Il n'y a pas l'angoisse ni le vide pour me réveiller de leur punch habituel. Plutôt des images, des sensations et des souvenirs plus qu'agréables.
Et je finis surtout par prendre conscience de la chaleur du corps irradiant à mes côtés.
Je bataille pour ouvrir les paupières et tombe rapidement sur vous, vos propres yeux grands ouverts sur le plafond de ma chambre. Mais ils reviennent rapidement à la réalité pour glisser dans les miens. La pénombre de mes rideaux tirés ne suffit pas à me priver de la vue de votre immense sourire.
— Bonjour. Comment tu te sens, ce matin ?
Je lève mollement une main pour l'abattre sur ma tempe en vrac. Malgré tout, mon cœur bat la chamade et je réponds à votre lumière chaleureuse en souriant à mon tour.
— Comme de la merde, rétorqué-je avec un petit rire.
Vos yeux s'agrandissent de surprise, mais vous vous tournez lentement vers moi pour me prendre dans vos bras.
— Il faut encore que je m'habitue au fait que tu côtoies beaucoup le jeune Bakugô...
— Désolé, ricané-je sans aucun sérieux.
Trop heureux que vous m'offriez de l'affection, je me love tout contre vous et profite de cette douce étreinte. Mes bras s'enroulent autour de votre taille si fine, mais qui a tout de même repris une certaine masse depuis les dernières fois où nous nous sommes enlacés des années plus tôt ; je m'en rends encore bien compte. Je laisse ma main glisser sur votre peau nue pour la redécouvrir encore, aussi passionnément que prudemment. Lentement même, bien loin des marques que j'ai dû y creuser durant nos ébats d'il y a quelques heures, quand j'étais complètement aveuglé par les sensations édéniques que vous m'avez offertes.
À ce rappel, un doux frisson me parcourt l'échine et mon sourire redouble. Mon nez frôle votre pectoral et capte encore nos effluves qui se sont agréablement mariées ensemble. Ça n'aide pas à calmer mon envie de vous qui revient me frapper de plein fouet, mais pour le moment, j'ai surtout envie de profiter de ce réveil aussi calme qu'idyllique.
Tout est parfait à cet instant. Je pense que je n'ai jamais été aussi apaisé de ma vie, d'aussi loin que je me souvienne. Vous hantez pourtant toujours l'intégralité de mes pensées, mais c'est enfin pour le meilleur. Je ne sais pas si j'arriverais à vous laisser repartir d'ici. Le simple rappel que le monde nous attend là dehors et que vous rentrez bientôt me plombe l'estomac.
Mais je préfère repousser la pensée et je laisse le silence reprendre ses droits autour de nous. Je me permets juste de le briser en posant mon oreille contre votre poitrine. Mon sourire redouble quand j'entends les battements de votre cœur résonner en moi : ils sont rapides, trop pour un tel moment de calme. J'ai peur de ce qu'ils peuvent bien signifier, mais pour le moment, je les écoute comme s'ils étaient le dernier bruit que la vie avait à m'offrir. J'ai eu peur tellement souvent qu'ils s'éteignent pour de bon que les entendre chasse la moindre idée grise au loin.
J'ai eu assez d'idées grises pour toute une vie, ces dernières années. Le cocon que vous m'offrez présentement est juste libérateur. Sentir votre nudité est libérateur, tout comme votre souffle derrière mes oreilles ou vos doigts qui jouent distraitement avec mes cheveux.
Peut-être que je me rendors sans m'en rendre compte. Une éternité passe dans cette sérénité et je suis dépité de devoir briser le moment.
— Je dois vraiment aller aux toilettes... grimacé-je en réprimant un rire blasé.
Comme si mes paroles démolissaient quelque chose pour de bon, vous me lâchez dans un sursaut presque alarmé.
— Ah, oui oui bien sûr !
Vous avez perdu votre sourire quand je me décolle de vous et que je me redresse. J'essaie de vous faire passer tout le bonheur qui inonde mon propre cœur en vous volant un baiser joueur, mais vous semblez à des lieux d'ici lorsque nos visages s'éloignent.
Les souvenirs parfois flous de la veille me reviennent en mémoire. Vos mains aussi brûlantes qu'hésitantes sur moi. Vos regards à la fois enflammés et incertains. Vos paroles murmurées d'une voix tremblante.
Vous me paraissez réellement comme un gosse qui plonge dans l'inconnu, depuis hier. Pourtant, vous m'avez plus que prouvé que vous saviez parfaitement ce que vous faisiez. Que vous avez probablement mésestimé votre expérience les rares fois où nous avons frôlé ce sujet de conversation.
J'en conclue donc que c'est bel et bien moi qui vous mets dans cet état.
Mon mal de tête irradie de plus belle.
Lorsque je reviens dans la chambre sans tenter un seul instant de masquer mon corps nu pour bien vous faire comprendre que de mon côté, je ne ressens aucune honte, je vous retrouve encore à fixer un point invisible devant vous, assis au milieu de mon lit avec votre air concerné qui vous vieillirait presque.
Vous détournez les yeux de moi quand je récupère votre attention et je ne loupe pas la gêne sur votre visage.
Je sens que vous voulez dire quelque chose et je ne doute pas que trouver les mots adéquats doit être éprouvant. Je n'ai que de vagues idées de ce qu'ils pourraient être, mais les imaginer s'apparente un peu trop à un violent rappel à la dure réalité.
Vous hésitez encore. Vous regrettez peut-être, même.
Ma nausée n'est pas due qu'à la gueule de bois, mais bien à cette possibilité. Mais me voilà infiniment soulagé quand, une fois que je me suis glissé dans votre dos pour vous serrer avec force dans mes bras, votre main échoue sur une de mes cuisses pour la serrer avec force.
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Votre présence dans ma cuisine est toujours aussi troublante, mais j'aimerais n'avoir qu'à m'habituer à cette sensation. Dans mes rêves les plus fous, vous m'annoncez que vous m'acceptez en entier, que vous ne repartirez jamais et que la machine à café de Shôto a trouvé une seconde vie en récupérant un nouvel utilisateur à servir.
Mais, assis face à vous, à vous regarder fixer votre tasse fumante d'un air troublé, je ne peux m'empêcher de conclure que finalement, c'est peut-être peine perdue.
— Ne va pas croire que je regrette ce qu'il s'est passé hier, entamez-vous tout à coup, de votre voix à la fois si forte et si douce.
Un petit sourire désespéré vous répond.
— Je commençais à me le demander...
— Je me doute, répondez-vous, mortellement sérieux. Encore une fois, je me retrouve à ne pas savoir comment réagir et tu en pâtis encore... Mais pour être honnête, je ne me suis jamais retrouvé dans une telle situation. Je n'ai jamais été aussi... déchiré.
J'avale difficilement une gorgée de mon jus d'orange sans vous lâcher des yeux. La plénitude de plus tôt m'a totalement quitté. Je n'arrive qu'à rester pendu à vos lèvres hésitantes.
— J'aimerais sincèrement t'offrir ce que tu attends de moi, mon garçon... Mais ce n'est vraiment pas une bonne idée, je suis sûr que tu en as conscience.
Après un silence écrasant, j'arrive à passer outre ma gorge nouée :
— Et pourquoi... ? Mis à part le fait que vous n'habitiez plus au Japon actuellement...
— Il y a ça, et tous les autres obstacles qui rendent ceci impossible, déclarez-vous en faisant un geste pour nous désigner à tour de rôle. Trop dangereux, du moins.
— Dangereux, carrément... ? insisté-je avec un sourire en coin teinté d'amertume.
— Ça serait dangereux pour ton évolution héroïque, oui. J'imagine que tu as eu bien assez l'occasion d'y réfléchir, tu dois très bien imaginer l'ampleur de la catastrophe qu'une telle relation pourrait avoir sur ton image.
— Sur la mienne, ou sur la vôtre... ? demandé-je, m'assombrissant malgré moi.
— Sur la mienne également, c'est certain. Ça serait même probablement beaucoup plus désastreux sur la mienne, mais il n'est pas question de ça ici, Midoriya. Moi, j'ai fait mon temps. Je suis à la retraite. Alors que toi, tu es en pleine ascension. Tu viens tout juste de faire ton premier pas dans le top 10 japonais, ce n'est pas le moment d'entacher ton image publique.
— Je pense que je pourrais me moquer de mon image publique si je vous ai à mes côtés, rétorqué-je avec le même sérieux que le vôtre.
— Midoriya...
Votre expression s'adoucit légèrement et vous m'offrez un sourire qui me fait fondre le cœur malgré moi.
— Je pensais que tu voulais devenir le meilleur des héros... Ce qui équivaut à atteindre la première place du classement héroïque, non ?
— C'est le rêve de Katchan ça, pas le mien. Moi, je veux surtout être un héros qui peut sauver un maximum de vies. Vous me l'avez dit vous-même à la sortie de notre victoire contre All for One : nous sommes les nouveaux symboles de la paix. Je me fiche pas mal des chiffres et des classements, tant que je peux continuer d'aider les gens avec le sourire.
Votre propre sourire triple et vous fermez les yeux, comme si mes paroles vous avaient frappé de plein fouet, mais de la meilleure des manières. Je sens encore votre fierté pour moi vous envahir, cette même fierté qui aurait pu me faire exploser de bonheur tellement de fois, par le passé.
Malheureusement, ça ne dure pas et vous retrouvez vite votre air horriblement désolé.
— Comment pourrais-tu continuer à sourire dans le temps avec un boulet tel que moi à traîner... ?
J'écarquille les yeux, n'osant comprendre ce que vous voulez dire là.
— Je vais mieux certes, le traitement que j'ai reçu aux États-Unis a même frôlé le miracle. Je me sens plus en forme que je ne l'ai jamais été depuis mon combat contre All for One. Néanmoins... Je vais bientôt avoir 60 ans, Midoriya. Les 43 ans de ta mère sont absolument ridicules à côté.
Je sens ma mâchoire se serrer malgré moi, mais je vous laisse continuer :
— J'appartiens déjà au passé, et bientôt, je serai un vieillard. Est-ce que c'est vraiment le genre d'avenir que tu veux... ?
— Ça va peut-être vous paraître insensé, mais je me fiche pas mal de mon avenir, sifflé-je plus froidement que je l'aurais voulu. À quoi bon me projeter dans un probable futur quand mon présent est déjà assez lourd à porter pour me plomber constamment le moral ?!
Je vous ai cloué le bec, mais vous me regardez maintenant comme si j'allais vous annoncer que j'ai tourné vilain pour de bon.
— Vous vous en doutez, n'est-ce pas ? continué-je plus calmement. À quel point ces dernières années ont été un calvaire pour moi. C'est encore pire depuis que j'ai perdu Shôto, mais c'était déjà assez horrible comme ça d'avancer à ses côtés avec la sensation constante de le trahir. Parce que toutes mes pensées sont toujours allées vers vous et vers personne d'autre, All Might. J'ai mis du temps à le réaliser, mais aujourd'hui, je ne suis pas certain que j'arriverais à vous oublier un jour.
— Mon garçon... soufflez-vous avec un sourire affligé. Ne dis pas ça. Tu es encore si jeune, tu as toute la vie devant toi...
— Et une vie sans vous n'est pas une vie que j'arrive à apprécier. J'ai essayé, pourtant. Je vous promets que j'ai essayé. Dès lors où je vous ai avoué mes sentiments, j'ai tout fait pour aller de l'avant et oublier ce que je ressentais pour vous. Mais c'est impossible. C'est trop fort. Trop ancré en moi. Vous êtes une part de ce que je suis et vous avoir dans mes bras plus tôt me le confirme plus que n'importe quoi : je ne me sens entier que quand vous êtes à mes côtés.
Vos yeux brillent comme jamais, je devine que je vous submerge d'émotions, quand bien même vous gardez obstinément votre expression déchirée, voire dépitée.
Malgré tout, les légères rougeurs que j'arrive à faire renaître sur vos pommettes m'encouragent à continuer :
— Pourquoi vous me répétez que c'est une mauvaise idée quelques heures à peine après m'avoir avoué que vous m'aimiez aussi... ? Vous essayez de vous convaincre de quelque chose que vous ne pensez pas vous-même. Parce que je vous connais trop bien All Might : je sais très bien que vous ne mentiez pas hier soir.
Vous abandonnez finalement la bataille inconsciente de regards que nous nous menions sans le réaliser. Vos yeux bleus débordants échouent sur mes mains fermement accrochées à mon verre et vous finissez par tendre la vôtre pour les recouvrir d'un geste doux.
— Je ne mentais pas, me confirmez-vous, les yeux dans les yeux. Je tiens bien plus à toi que je ne le devrais... Et je t'assure que moi aussi, j'ai tout fait pour essayer de refreiner ce sentiment.
Cet aveu limpide fait fuir toute trace de défiance en moi et je sens de nouvelles larmes émotives tenter d'accompagner mon sourire idiot.
— Mais Midoriya... J'ai tellement peur que tu regrettes. J'ai tellement peur que tu sois aveuglé par l'adoration que tu as toujours eue envers moi. Je sais bien que tu es assez fort pour passer outre le regard d'autrui, mais est-ce que tu réalises à quel point cela serait compliqué... ? Nous ne pourrions même pas vraiment sortir en nous tenant la main, tous les gestes d'affection en public seraient à bannir. Il faudrait nous cacher, parfois en frôlant le ridicule. Il faudrait affronter l'avis de personnes qui se sentiront obligées de nous le donner et qui sera - c'est certain -, majoritairement très désagréable à entendre. Peu de gens nous accepterons, et parfois même des gens de ton entourage proche. Des gens en qui tu as pourtant confiance aujourd'hui, mais qui pourraient te tourner le dos demain. Pour le simple fait que tu aimes un vieillard...
J'ai déjà conscience de tout ça. Même si vos paroles me brisent le cœur.
C'est un rappel amer. Mais ce rappel est loin d'être aussi douloureux que de vous entendre vous rabaisser.
Je serre fermement votre main dans la mienne et mon regard se fait plus déterminé.
— Vous n'êtes pas un vieillard. Je vous en prie, arrêtez de dire ça. Et si mes amis doivent me tourner le dos parce qu'ils n'acceptent pas la personne que j'ai choisie, c'est qu'ils n'étaient pas de véritables amis.
Je réalise à peine que j'écrase vos immenses doigts dans ma poigne résolue. Mais vous ne semblez pas vous en soucier non plus : je crois que vous ne vous attendiez pas à vous heurter à ma volonté implacable.
— J'ai parfaitement conscience que ça ne sera pas facile, que je vais peut-être même dégringoler du classement si la presse l'apprend. Peut-être que certains de mes amis seront horrifiés. Peut-être même que ma mère va l'être... Mais encore une fois, tout ça me parait tellement dérisoire comparé à l'idée de vous avoir à mes côtés. Vous avez été omniprésent dans ma vie d'aussi loin que je m'en souvienne et apprendre à vous connaître à travers les années n'a fait que me confirmer à quel point vous êtes une personne incroyable. Je n'aurais jamais pu réaliser mon rêve sans vous. Je vous rappelle que c'est même vous qui l'avez fait naître en moi...
— Midoriya... m'interrompez-vous doucement. J'entends bien. Mais ça ne fait que renforcer mon idée que tu confonds peut-être encore ton adoration pour All Might avec des sentiments plus complexes...
Je n'arrive même pas à me vexer que vous doutiez encore de ce fait. Après tout, je suis l'un de vos plus grands fans et vous le savez.
Mais vous oubliez une chose essentielle et j'aimerais vous le rappeler en tentant de vous envoyer toute l'affection que je vous porte. Je mets toute ma sincérité dans mon sourire, toute ma tendresse. Tout mon amour.
— J'ai 21 ans. Je sais que je suis encore jeune, mais ça fait plus de 15 ans que je vous admire. Je sais que ce que je ressens aujourd'hui n'a rien à voir avec ce que je ressentais pour vous quand j'étais encore au collège. Je sais très bien que tout ce que je dis depuis tout à l'heure, ce n'est pas à All Might que je le dis... C'est à Toshinori Yagi.
Vous écarquillez encore les yeux sous la surprise.
— Ce n'est pas d'All Might donc je suis tombé amoureux, durant mes années à Yuei, vous expliqué-je. Ce n'est pas du symbole de la paix ; pas du numéro 1 ; pas de celui qui réglait les problèmes à coup de Detroit Smash et qui souriait sans cesse devant les caméras. Non, je suis tombé amoureux de celui qui a failli perdre la vie face à All for One. Celui qui n'arrivait pas à garder sa forme de héros plus de trois heures. Celui qui m'a pris sous son aile, qui m'a soutenu inconditionnellement, qui m'a assez fait confiance pour voir en moi ce que personne d'autre n'a vu, pas même ma propre mère.
J'ai le cœur qui bat à tout rompre. Je vous avais pourtant déjà avoué tout ça à mi-mot, il y a longtemps. Mais ça n'a rien à voir aujourd'hui. Ça n'a rien à voir car je sens que j'ai enfin le droit de faire quelque chose de ce poids dans la poitrine. Car je sais ce que je vous dis vous touche.
Et ça me fait tellement, tellement de bien de pouvoir exprimer tout ça à haute voix.
— Je suis tombé amoureux de vous, Toshinori, conclus-je avec un sourire immense, les yeux encore humides malgré moi. C'est Toshinori que je vois aujourd'hui en face de moi et c'est avec lui que j'ai envie de faire ma vie. Pas avec All Might.
Une larme m'échappe, mais mon cœur déborde tellement que je m'en sens surtout soulagé, à cet instant. Vous semblez vous-même contenir le vôtre au bord de vos lèvres, probablement difficilement vu comme il n'y a plus aucune force dans vos immenses mains que j'écrase toujours entre les miennes.
— ... Je ne suis pas ce que tu pourrais avoir de mieux, finissez-vous par murmurer, sans pourtant perdre votre air pantois. Tu mérites un meilleur avenir que ça. Tu mérites mieux que moi.
— Vous êtes en train de dire que je mérite mieux que l'ancien symbole de la paix qui a sauvé des millions de vies... ? rétorqué-je avec un rire nerveux. N'abusez pas. Je ne suis pas si exceptionnel que ça.
— Tu l'es à mes yeux.
À mon tour d'avoir le bec cloué. Tant par cette réponse au tac-o-tac, dénouée de la moindre hésitation, que par la myriade d'émotions que je lis encore dans le bleu infini de vos yeux.
Pour la première fois depuis hier soir... vos sentiments pour moi m'explosent au visage. Je les vois en cet instant : limpides, sincères ; débordant probablement en écho aux miens.
Et après, vous osez me dire que c'est mieux pour nous deux que nous n'allions pas plus loin... ?
Je finis par me lever et j'abandonne vos mains à regret, mais pour mieux vous prendre résolument dans mes bras une fois la table contournée. Votre tête se retrouve emprisonnée contre mon cœur, là où j'aimerais que vous restiez pour de bon. Je plonge le nez dans vos cheveux aussi blonds qu'un rayon de soleil, appréciant leur odeur et leur texture. J'apprécie néanmoins encore plus vos bras qui me répondent en enserrant ma taille à leur tour.
— Vous pouvez bien dire tout ce que vous voulez, là, vous me prouvez encore que vous êtes exactement ce dont j'ai besoin... soufflé-je. Vous êtes exactement ce dont j'ai besoin et tout ce que je veux, Toshinori.
Vos bras se bandent pour renforcer leur prise sur moi. Je sens le bout de vos doigts s'enfoncer dans mon t-shirt.
— ... J'ai peur de ne pas être à la hauteur, annoncez-vous, si bas que je peine à vous entendre.
Je me décolle de vous pour vous regarder, un sourcil amusé haussé.
— Je crois que c'est la première fois que je vous entends dire ça... Et pourtant, j'ai regardé quasiment toutes vos interviews depuis que vous avez commencé votre carrière héroïque, je le rappelle.
Vous m'offrez un petit rire désolé.
— C'est possible que je n'aie jamais dit ça de ma vie, en effet... Mais c'est plus fort que moi : quand ça te concerne, Izuku Midoriya... Je crois que je ne me sens jamais à la hauteur.
Le sourire que je vous renvoie est complètement tordu sous l'émotion, je le sens bien. Et d'autant plus quand vous vous levez à votre tour, sans me lâcher. Bien au contraire : vous me serrez un peu plus contre vous. Et je sens mon monde s'illuminer pour de bon lorsque vous vous baissez sur moi pour m'offrir un baiser d'une douceur semblable à une caresse.
— Je ne te ferai pas changer d'avis, je crois...
— Non, reniflé-je stupidement en essuyant mes larmes d'un revers de main pressé. Maintenant, il faut juste que je vois comment je peux vous empêcher de repartir aux États-Unis.
Vos yeux s'arrondissent encore. Mais finalement, vous éclatez de rire.
— Je ne doute pas une seule seconde que tu vas y arriver, vous amusez-vous en plongeant à votre tour le nez dans mes cheveux. Personne ne résiste au héros Deku, après tout. Pas même moi, visiblement...
Je n'arrive pas à m'empêcher de pleurer tout en riant dans le même temps. Mais ça semble surtout vous amuser.
Et si ça me donne encore l'occasion de vous sentir balayer mes larmes d'un revers de pouce tendre comme vous le faites, ça me va parfaitement.
— Il faut que vous me donniez des nouvelles de votre quotidien au Colorado. Histoire que je trouve des contre-arguments à vous envoyer pour que vous restiez au moins un peu plus longtemps.
Vous souriez de plus belle.
— Évidemment que je te raconterai. Par contre, je suis quasiment certain que pour ce qui est de rester un peu plus longtemps... Tu as déjà gagné la partie.
Je dois probablement vous regarder comme un gosse à qui on annonce que Noël sera programmé toutes les semaines, à cet instant.
— Les États-Unis peuvent attendre encore un peu... dites-vous en me reprenant dans vos bras, me recouvrant avec toute votre hauteur. Nous avons beaucoup de choses à discuter, dans tous les cas...
— Comme... ? m'amusé-je en vous écrasant dans ma propre étreinte.
— Comme... La façon dont je vais devoir annoncer ça à Inko, pour commencer.
J'éclate de rire à mon tour, même si vous faites réellement la moue quand vous vous décollez de moi.
— Elle va me tuer...
— Ne vous inquiétez pas. Je connais pas mal de héros qui pourraient vous protéger de son courroux.
Vous riez doucement.
— Je n'en doute pas. Par contre... Je suis quasiment certain que l'un de ces héros pourrait arrêter le vouvoiement, s'il est si sûr que ça de vouloir d'un retraité tel que moi comme compagnon...
Je frémis à cette remarque. Je ne sais pas comment c'est possible... mais je n'avais pas pensé à ça.
— ... Il va bien falloir, oui, bégayé-je, légèrement rouge.
Vos lèvres se déposent sur mon front avec délicatesse et je perds immédiatement mon trouble. Il n'y a désormais qu'une immense sensation de félicité qui m'habite. Et une avalanche d'espoirs futurs, également.
J'ai eu beau fanfaronner sur le fait que je n'arrive pas à penser à un avenir... J'ai envie d'imaginer à quoi il pourrait ressembler, maintenant que je T'ai à mes côtés.
J'ai envie d'imaginer toutes ces soirées où je vais rentrer du travail éreinté, mais que tu seras là pour écouter mes jérémiades et me donner tes conseils pour que la journée du lendemain soit encore meilleure. J'ai envie d'imaginer Eijirô crier de joie quand il va apprendre qu'il va avoir de nouveau droit à ses sorties de couple hebdomadaires avec nous, si ça les tente. J'ai envie d'imaginer ces Noël que nous passerons ensemble, ces cadeaux que nous choisirons et pour lesquels on ne va peut-être pas tomber toujours d'accord. J'ai envie d'imaginer des milliers de moments à deux devant la télévision, à rire ou à pleurer, mais surtout à enfin découvrir ta culture cinématographique que tu m'as tellement vantée par le passé. J'ai envie d'imaginer nos journées, nos nuits, nos matins ensemble.
J'ai envie de t'imaginer continuer à me regarder avec fierté, jour après jour, en train de préserver la flamme de ce que tu as bâti à la sueur de ton front. Et je veux que tu restes le plus longtemps possible à mes côtés pour me soutenir et que je te soutienne en retour.
Non, ça ne sera pas de la tarte. Je redoute déjà le moment où nous allons devoir l'annoncer à Katchan, à Aizawa, à ma mère...
Mais le bonheur de t'avoir enfin à mes côtés de cette manière vaut bien tous les obstacles du monde.
— Je-... hésité-je encore malgré tout, le rouge aux joues et les yeux noyés dans l'océan des tiens. Je t'aime... Je t'aime, Toshinori...
Ton sourire est hésitant aussi, mais je suis quasiment sûr de ne pas me tromper en affirmant que tu prends cette annonce avec un bonheur incommensurable.
— Quelle erreur de ta part, vraiment... oses-tu souffler sur mes lèvres d'un ton moqueur.
Mais tu arrives à me faire oublier la pointe de vexation que cela fait naître en moi d'un revers de baiser. Mon visage coincé entre tes grandes mains, ton cœur contre le mien, tu m'embrasses soudainement avec une passion que je ne t'ai jamais connue jusque-là, mais que je suis infiniment heureux de découvrir.
— Je t'aime aussi, Izuku.
Je ne sais pas si j'arriverais à arrêter de sourire, désormais.
Je n'ai jamais été aussi heureux de ma vie.
Et je le suis d'autant plus de constater que tu l'es aussi, Toshinori.
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Et voilààààà ! Ça a un peu dégouliné, mais bon après les deux persos sont très mignons de base, je les imagine très bien mièvres à en vomir entre eux...
Ça me fait toujours un peu bizarre de mener un projet à bien, c'est si rare ! Mais c'était une bonne petite aventure ! Et je voudrais tous vous remercier énormément pour vos retours et votre enthousiasme ! J'étais un peu effrayée de mettre un pied de ce côté du fandom, on ne sait jamais comment on va être reçu avec ce genre de ship controversé, mais j'ai été merveilleusement accueillie et je vous en remercie mille fois pour ça !
On verra si je réécris un jour sur eux-deux... J'aimerais beaucoup, mais l'écriture est un peu compliquée en ce moment pour moi, donc à voir...
En revanche... je ne suis pas certaine à 100% que la fic soit VRAIMENT terminée... héhé :)
