— Je suis rentré !

Je referme la porte de mon appartement derrière moi, à la fois heureux et encore un peu dérouté de prononcer à nouveau cette phrase.

Mais mon cœur rate un battement quand j'entends ta voix s'élever :

— Bon retour, Izuku !

Un immense sourire floqué sur le visage, je me dépêche de retirer mes chaussures et je viens te rejoindre dans la cuisine. Je te retrouve aux fourneaux, vision d'autant plus étrange quand je me rappelle que je m'habitue encore tout juste à celle de te voir prendre tes marques dans mon appartement.

Mais je déchante un peu en voyant ton sourire penaud et que je sens enfin l'odeur bizarre qui se dégage de la casserole que tu tiens.

— J'ai peut-être un peu fait brûler le dîner de ce soir... ! annonces-tu avec un rire légèrement crétin.

Je pouffe, aussi dépité qu'amusé. Je m'approche pour voir les dégâts et j'en profite bien évidemment pour te dire bonjour. Si le baiser se passe agréablement bien, comme d'habitude, je ne peux pas dire la même chose de ce qui reste de notre dîner.

— Tu ne mentais vraiment pas quand tu disais que tu étais nul en cuisine... m'affligé-je.

— J'ai toujours été plus doué pour mettre des vilains en prison que pour me nourrir correctement, ris-tu encore dans mon dos.

Tu me reprends la casserole des mains pour m'empêcher de nettoyer tes maladresses, m'ordonnant d'aller m'asseoir un peu pour me reposer. Ce que je fais à contrecœur, mais armé de mon meilleur sourire heureux : j'ai appris à mes dépends que tu pouvais à nouveau garder ta forme de malabar quelques minutes et elles ont été suffisantes pour me convaincre que je devais obéir à ce genre d'instructions.

Au fond de moi, je crois que ça me plaît que tu prennes soin de moi comme ça. Même si ça fait à peine trois jours.

Disons que mon cœur gonfle quand j'imagine tous les autres qui nous attendent, avec un tel départ.

— Au fait... Je l'ai annoncé à Katchan.

Tu te détournes du frigo pour m'envoyer un regard concerné, interrogateur.

— Alors... ?

Je souris.

Après maintes réflexions, je me suis dit que c'était dans l'ordre des choses que Katchan soit le premier à l'apprendre. En plus d'être un crash test, je ne vais pas le nier. Car je n'imaginais pas un seul instant qu'il allait mal prendre la nouvelle. Si c'était arrivé, j'aurais alors reconnu que la situation allait être plus problématique que prévue...

Mais évidemment, mon plus vieil ami ne m'a pas déçu.

— Il m'a répondu, je cite : « Putain ça m'étonne pas ». Il a commenté que j'étais vraiment « un détraqué jusqu'au bout » mais qu'il ne m'apprenait rien. Et qu'il comprenait mieux beaucoup de choses, en sachant ça.

— Évidemment... souffles-tu avec un petit rire, reconnaissant bien là ton ancien élève. D'ici à ce qu'il dise qu'il s'en doutait... ?

— Pas loin oui, ricané-je. Il a appelé Eijirô dans la foulée pour le lui dire, et il l'a bien pris aussi... Il est même très content parce qu'il va te voir plus souvent, comme ça.

— Adorable ! commentes-tu, sincèrement touché.

Je souris de plus belle en repensant à la réaction enjouée de Red Riot. Mais lorsque ma mémoire arrive à la fin de la conversation, mon sourire se fige et je sens mon visage chauffer dangereusement.

— Izuku... ? t'inquiètes-tu en haussant un sourcil.

— O-oui ! Je suis content qu'ils l'aient bien pris !

Pas dupe, tu t'approches de moi pour venir t'asseoir à mes côtés sur le canapé. Ta main vient trouver délicatement ma cuisse.

— Il t'a dit autre chose, au moins... ? Ça m'étonnerait que le jeune Bakugô ait été avare en commentaires, le connaissant.

Je triture nerveusement mes doigts, de plus en plus rouge.

— ... Tu veux la version censurée par mes soins, ou la vraie... ?

Contrairement à moi, tu palis à vue d'œil. Je ne sais pas à quoi tu t'attends, mais je te garantie que tu ne vas pas être déçu.

— ... Allons-y pour la vraie version, tant qu'on y est...

Je soupire, autant de dépit que pour avaler du courage pour sortir ça.

— ... Il m'a dit qu'il espérait... que...

Je marmonne le reste :

— Que tu sois « aussi bon coup que tu n'étais héros », pour que « j'arrête enfin de tirer la gueule et que je retrouve mon énergie de fanboy ».

J'ose relever la tête pour guetter ta réaction, essayant de faire fi de mes joues brûlantes de gêne.

J'avoue être rassuré de constater que tu te retrouves dans le même état que moi, peut-être même encore plus rouge.

Je ris en te voyant passer une main lente sur le visage.

— Eh bien... Moi qui pensais qu'il s'était assagi avec l'âge...

— Sur certaines choses seulement. Pour ce qui est du franc-parler, c'est pire qu'avant.

Tu secoues la tête de dépit et comment t'en vouloir. Même moi qui suis habitué, Katchan arrive encore à me faire régulièrement chauffer de gêne, avec ses idioties. Peut-être que tu es simplement exténué d'avance de réaliser qu'à présent, tu vas devoir les affronter un peu plus souvent que ce que tu n'avais prévu...

— Et... reprends-tu tout à coup, les yeux détournés de moi et les joues toujours étrangement rouges. Qu'est-ce que tu lui as répondu... ?

J'écarquille les yeux.

— ... Sérieusement ?

— Quoi... ? oses-tu demander, légèrement sur la défensive.

Mais j'explose de rire.

— Est-ce que le grand All Might est vraiment en train de me demander s'il est un bon coup au lit... ?!

Tu rougis de plus belle.

Je ne vais jamais m'habituer à ça, c'est impossible.

Je n'arrive à répondre qu'en riant de plus belle, c'est plus fort que moi. Tu ne bouges pas d'un pouce, on dirait que tu vas exploser sur place. Je me dépêche de te prendre dans mes bras pour t'écraser un coup contre moi, puis dépose un baiser plus doux dans ton cou.

— Si tu as envie d'essayer de me convaincre ce soir, je ne dis pas non...

— Tu n'as même pas mangé, râles-tu, plus pour le sport qu'autre chose.

— On commandera quelque chose.

Tu me regardes enfin, retrouvant peu à peu tes couleurs habituelles. Tu finis par répondre à mon étreinte, prenant mon visage en coupe pour m'embrasser délicatement.

— Tu auras définitivement ma peau, Izuku Midoriya.

.

.

.


Allez, cette fois c'est la vraie fin ! J'avais envie de mettre une petite scène cute entre eux deux, vu qu'on en a tellement peu vu à partir du moment où ils sont en couple... Ce n'est pas le but de la fic après, mais je trouvais ça mignon d'en rajouter un petit peu :) (et puis, imaginer Toshinori qui prépare gentiment à manger à Izuku pour quand il rentre du boulot... il y a que moi qui trouve ça adorable ? ;w;)

Voilààààà c'est ici que je vous laisse ! Merci encore à tous ! Et peut-être à une prochaine fois pour un autre DekuMight !

Soraa~