Yop yop, comment ça va bien les girlz ?
JE VOUS AI ENTENDUES...!
Vous avez été plusieurs à vous plaindre de la longueur de mes chapitres, alors puisque celui-ci (je me suis une fois de plus encore LEGEREMENT laissée emporter ahem...) culminait à la modique somme de 35000 mots, j'ai décidé de le couper en deux, comme une poire ! Je posterai cependant la PART 1 et la PART 2 en même temps, parce que ouais logique, le chapitre ne formait qu'un seul bloc à la base. J'ai essayé de couper en parties à peu près égales, pour que ce soit plus digeste, mais de toute façon je le sais : on va encore me dire que c'est trop long.
Bah c'est la vie. Je mets du temps à poster, mais au moins, vous avez du contenu !
Réjouissez-vous plutôt donc bande d'ingrates :p !
Je tenais avant de vous laisser avec ce (faux) double chapitre à remercier la team habituelle Caro et Arakys pour leur fidélité sans faille. Arakys, je sais que je t'ai trauma avec le coup des clébards qui s'accouplent, (fallait oser quand même, même si je ne suis pas allée jusqu'à décrire l'acte faut pas déconner...) mais promis, ça servira un propos et il y aura un ptit plot twist de rien du tout à ce sujet plus tard !
Sur ce, ENJOY !
Inutile de dire que ce matin-là, Haizaki se réveilla avec monstrueuse une gueule de bois digne de Pinocchio... Sauf que lui était un véritable petit garçon et non pas une stupide marionnette à la con. Enfin tout du moins, il l'avait été un jour. Un petit garçon, hein, pas une marionnette... Quoique... n'était-il pas justement celle d'Asami en ce moment... ? Après avoir été celle d'Akashi au sein de la Miragen, on pouvait légitimement se poser la question...
Quoiqu'il en soit... Haizaki ne possédait que peu de souvenirs de la veille... Il se rappelait juste avoir chassé, pourchassé même, Kise à travers tout L.A. et même aux confins de Compton, tel le Terminator lancé aux trousses de Sarah Connor... Pour au final revenir brocouille, comme on disait dans l'Bouchonois... Mais bon chasseur ou mauvais chasseur, le résultat restait le même pour le loup, qui s'était laissé abuser par le futé Maître Renard. Oui, il avait encore commis l'erreur de sous-estimer Kise et maintenant, il s'en mordait la queue. Et les doigts, par la même occasion. Il fallait bien admettre qu'Haizaki Shogo ne s'attendait pas à ce que son ancien rival ait une paire de balls of steel et, qu'irrité par ses belles promesses couplées à son inertie, le Kitsune ait finalement décidé de passer à l'action.
Haizaki ne savait absolument pas ce que Kise et Viviane avaient bien pu se dire – même s'il n'était pas tombé de la dernière pluie et avait donc quelques doutes... – mais en tout cas, on ne pouvait nier que la teneur ce mystérieux discours s'était avérée particulièrement efficace, puisqu'aussitôt déclamé, aussitôt Haizaki s'était trouvé à la rue. De mâle alpha, il s'était retrouvé chien errant en deux coups de cuillère (argent, Vivi oblige...) à pot.
Et maintenant, il ignorait tout de l'endroit où il se trouvait à présent... Hmm... Voyons voir... si ses yeux voulaient bien avoir l'obligeance de faire le focus, bien entendu... Aloooooors déjà, première chose qu'il pouvait affirmer de manière certaine, sans se tromper et sans avoir besoin de recourir à son sens de la vue, (quelque peu brouillé encore) c'est qu'il y avait un toit au-dessus de la tête. Ce qui est toujours appréciable, avouons-le, lorsqu'on se réveille dans un endroit inconnu...
Le second de ses sens qui fut chatouillé, fut celui de son odorat et pas de la meilleure des façons en revanche ! Ça schlinguait le chien mouillé, mais d'une fooooooorce ! Atroce ! Il avait atterri dans un ch'nil ou quoi pour que ça pue autant !? Ça, ou la fourrière du quartier... Mais non, c'était juste Belzé, qui semblait taper sa meilleure sieste, roulé en boule contre sa hanche, tel un bienheureux.
« Oh la vache... tu r'foules sévère du goulot ! Ça fait combien d'temps que j't'ai pas donné un bain putain !? » Lâcha le brun en se planquant le nez derrière son coude, dans l'espoir d'occulter un peu l'odeur proche de celui d'un tas d'ordures alimentaires en décomposition...
... Sauf qu'en réalité, celle de son pelage n'était rien en comparaison de celle de sa GUEULE, qui, en effet ainsi qu'Haizaki l'avait par ailleurs bien noté, se rapprochait davantage des effluves de canalisations mal entretenues. Et pour être tout à fait franc, l'ex fan de cornrows regretta aussitôt d'avoir formulé cette remarque à voix haute et ainsi réveillé son compagnon canin ! Parce qu'il la sentit bien passer – dans tous les sens du terme ! – l'attaque de léchouilles sur le visage et plus précisément, la bouche ! Bordeeel ! Zébu s'était mis en tête de l'aider à émerger à sa manière, en lui débarbouillant la tronche dès l'matin à grands coups de langue baveuse ! Parce que oui, d'après Haizaki, on était sûrement encore le matin... Du moins, à en croire le timide soleil qui perçait à travers les rideaux opaques.
Et putain, le moins que l'on puisse dire, c'était que ça réveillait !
A tel point qu'Haizaki se souvint aussitôt de la réponse à sa précédente question – purement rhétorique – JAMAIS ! Non, jamais auparavant il ne s'était aventuré à filer un bain à son quadrupède de compagnie. Et bien... il faut un début à tout dans la vie et le brun décréta qu'il serait peut-être GRAND TEMPS de commencer à s'y mettre ! Et genre, d'en faire une habitude par la suite ! Régulière. Assidue. Ayant l'impression de se faire rouler une pelle par une bouche d'égout, Haizaki repoussa gentiment mais fermement le coupable, calmant son enthousiasme matinal par quelques caresses bien méritées sur le ventre, histoire de détourner son attention. Puis il profita de cette accalmie temporaire pour regarder autour de lui avec plus d'attention.
Wow... il se sentait dans la peau de Kise là en mode "vis ma vie", comme la première fois que le blond s'était réveillé dans l'appart' de Compton, après sa nuit de beuverie agitée, imaginant facilement ce que le jaune avait pu éprouver... (... Ouais, enfin quatre malheureuses bières, je n'appellerai pas vraiment ça une « nuit de beuverie agitée », faut pas déconner non plus, c'est très loin d'être la fin du monde en matière de picole !) D'ordinaire, ce genre d'imprévu n'arrivait jamais à l'ex-délinquant et pour cause : Haizaki avait en général tôt fait de mettre les voiles après une nuit de... débauche, lui.
Il avait en effet horreur de se réveiller aux côtés de son amant(e) au petit matin, car bien souvent la personne en question avait tôt fait d'en tirer des conclusions erronées, ce qui la poussait à devenir POSSESSIVE, voire ENVAHISSANTE, (nonobstant le fait qu'il s'agisse de son lieu de vie à elle...) ce qu'Haizaki détestait par-dessus tout ! Juste parce qu'il s'était un peu trop donné la veille et n'était par conséquent pas parvenu à émerger avant elle, sous le coup de l'épuisement, (dans l'optique avouée de pouvoir se carapater en douce) ne signifiait pas que l'heureuse élue avait à présent des droits sur lui et certainement pas celui de se montrer COLLANTE à l'extrême !
Pourtant, dans sa prime jeunesse, (c'est vrai qu'il était actuellement très ÂGE, olalala un véritable vieillard...) Haizaki était sorti avec plusieurs filles. Et, exploit personnel, jamais en même temps. Ou alors, très, très rarement... quand la nana en question refusait d'écarter pour lui ses jolis petits cuissots de gazelle, par exemple. (Ce qui arrivait encore plus rarement.) Mais disons que de manière globale, l'ex-natté savait se montrer sérieux et faire les choses « bien ». Dans les règles de l'art, quoi. Du style, payer le resto, un verre, le karaoké, le cinéma ou encore une partie à la salle d'arcade à sa dulcinée du moment, selon les appétences de la fille en question et surtout, ses moyens à lui...
Et lorsque ses finances se trouvaient au plus bas, ne lui permettant aucun extra, il se contentait alors de traîner avec elle (ça, c'était gratuit), acceptant même de l'accompagner/l'assister lors d'interminables virées shopping, à l'occasion desquelles il l'écoutait (d'une oreille seulement, pas plus hein...) bavasser pendant des heures sur ses notes, ses copines ou sa famille, quel que soit le sujet de conversation choisi. Mais selon l'humeur de la demoiselle, Haizaki savait s'adapter, notamment en équilibrant son discours entre mots doux et paroles plus salaces destinées à la chauffer.
Ouep, ça, il maîtrisait sans conteste. Même s'il n'aimait pas trop perdre son temps en de stériles discussions de courtoisie dans le seul but de faire toutes sortes de cochoncetés à la fille, Haizaki en était capable si nécessaire. Il pouvait même se montrer assez beau (et bon...) parleur, lorsque la situation l'exigeait. Mais l'expérience lui avait appris que la plupart des nanas avaient un faible pour les mots biiiiien crus. Tant mieux, parce qu'il s'agissait très justement de sa spécialité.
Après, ça allait de pair avec son image de bad boy local et il avait un certain standing à défendre aussi, alors ça ne le dérangeait pas de débiter plein de saloperies au mètre carré, bien au contraire ! Et bien qu'il préfère ouvertement les « filles érotiques », (selon le wikia officiel en tout cas...) Haizaki avait paradoxalement tendance à se méfier de celles qui se montraient ouvertement trop entreprenantes envers lui...
Chacun sa place.
Si les Dieux existaient, alors Haizaki estimait que ces derniers avaient conçu les gonzesses pour que les mecs puissent les dévergonder et non l'inverse ! Chacun son rôle et notre instable capillaire assumait le sien avec délice et brio. Une certaine conception du travail bien fait, à laquelle il était foncièrement attaché... En effet, il jubilait de les voir rougir lorsqu'il les abreuvait de saletés immorales, pour ensuite mieux les voir crier et se tortiller de plaisir, puis en redemander.
Les plus coincées au départ, se révélaient souvent être les meilleures par la suite, au moment de passer « à la caisse ». Et par expérience personnelle, sur la longueur aussi. Bien-sûr, cela demandait un peu plus d'efforts et un certain conditionnement, mais au final, l'investissement en valait largement la chandelle. Enfin, généralement, quoi. Suffisait de savoir les mettre en confiance et en guise de récompense, elles finissaient par se lâcher à fond les ballons ! Bien plus que leurs consœurs apparemment plus accessibles de base...
Avec les mecs, par contre, c'était différent... Un tout autre délire.
Haizaki les nettement appréciait moins à cause de ça, principalement...
C'est qu'ils se montraient effectivement plus difficilement impressionnables...
Et beaucoup plus prédateurs.
Or, Haizaki aimait être le chasseur et non le chassé ! Et un chasseur sachant chasser sans son chien viverrin, de préférence.
Deux loups ne pourront jamais s'entendre, ils chercheront sans cesse à se dominer et ne réussiront qu'à s'entredévorer, jusqu'à ce que l'un des deux cède. Ou meurt. Et fort logiquement, Haizaki ne tenait pas à pas être celui-là.
Cependant, dernièrement, il fallait bien admettre qu'à part des coups d'un soir... cela faisait bien longtemps qu'il n'était pas « sorti » avec quelqu'un... Comprendre : de manière suivie... Hmm... à part si l'on exceptait Viviane, mais Haizaki n'était pas sûr que cela compte réellement. Il ne lui serait en effet pas venu à l'esprit de considérer ou de traiter la vieille rombière comme une petite-amie, SA petite-amie officielle...
Or, à dire vrai... cela commençait à lui manquer. Car contrairement à une tenace légende populaire, cela ne dérangeait pas le lupin d'être « en couple ». Et donc, fidèle et exclusif. Bizarrement, les plans culs n'étaient pas tellement son truc... C'est juste qu'une fois qu'il avait obtenu ce qu'il voulait, (c'est-à-dire du sexe...) il avait tendance à se désintéresser. Mais ce n'était aucunement de sa faute ! C'était à ses conquêtes de continuer à se montrer dignes d'intérêt aussi !
Alors... l'un dans l'autre... Haizaki n'avait été amoureux que deux fois... Hmm... peut-être trois, grand maximum. Mais réellement aimé quelqu'un ? C'était encore quelque chose de différent et là, ce chiffre déjà pas bien élevé, retombait à un. Une seule et unique personne, celle qui faisait encore battre son cœur à l'heure actuelle...
Et non mesdemoiselles les lectrices, au risque de vous décevoir, je ne fais aucunement allusion à Kise ici...
Même si Kise... aaaah... Haizaki se disait que ne serait pas si mal de sortir avec lui, en fait.
Enfin, sans doute.
Parce qu'avec le blond, c'était avoir la garantie de ne jamais s'ennuyer ! Et puis, Kise savait lui tenir tête comme personne... Bon... Nijimura aussi, mais c'était différent ! Kise n'avait pas besoin de recourir à la force pour cela, lui, contrairement à leur senpai à la main un peu leste... Or, Kise était têtu... il ne lâchait jamais rien... et son côté légèrement diva sur les bords aurait dû irriter grave Haizaki, mais... Hmm... plus maintenant, en tout cas. Ce serait même l'inverse. Le brun aurait-il donc mûri ? Ou alors, ainsi qu'il le craignait, serait-ce le premier signe avant-coureur... d'autre chose ?
Parce que normalement, dans un monde bien fait... Haizaki aurait logiquement dû le trouver INSUPPORTABLE. Comme c'était le cas au collège. Et encore, pas tout le temps... Parfois, il ne pouvait s'empêcher de trouver ses caprices mignons. Comme là. Ouais, une partie de lui en voulait ENORMEMENT au blond et nul doute que si Haizaki croisait sa route en cet instant, il serait fortement tenté de le COLLER contre le mur... pour plusieurs raisons et pas toujours très prudes, d'ailleurs... Sauf que...
...
Quelque part, il avait tout autant envie de le serrer dans ses bras...
De le sentir contre lui.
Sa chaleur, son soleil... le voir sourire...
Ah merde...
...
Mais c'était la vérité pourtant, ça aussi.
D'autant que sortir avec Kise aurait également l'avantage de l'aider à mener à bien la mission qui lui avait été confiée.
Et puisqu'il souhaitait coincer le blond et que ce dernier en vienne à baisser sa garde, cette solution semblait la plus efficace et viable. Rentable. Au départ, ce n'était qu'un jeu. A celui qui craquerait le premier. Mais Haizaki s'était pris à ce petit jeu, justement et tout compte, cela arrangerait bien ses affaires en prime. Et quitte à rester dans le domaine du « jeu », Haizaki avait déjà sorti le grand jeu à Kise, au passage. Clamé qu'il l'attendrait, envers et contre tou(s)t, clamé qu'il attendrait que le mannequin soit prêt à accepter ses sentiments. Peu importe le temps que cela prendrait. A ce moment-là, il y avait alors une part de mensonge, mais aussi une part de vérité dans ses paroles.
Cependant, plus les jours passaient et plus la frontière entre vérité et mensonge se brouillait, se confondait, s'effaçait...
...
Une main s'écrasa sur son visage.
Son esprit était embrouillé. Et résultat, il délirait sévère.
Sans doute à cause des dernières vapeurs d'alcool qui empoisonnaient encore ses veines...
La pièce dans laquelle il se trouvait était plus qu'exigüe, ce qui contribuait également à sa confusion actuelle. Pas plus de huit ou neuf mètre carrés à tout péter. Peut-être même moins... Le lit – une place et demie, pas immense pourtant – dans lequel il se tenait, prenait toute la place allant d'un mur à l'autre. C'était même à se demander comment il avait fait pour rentrer là. Le lit, hein, pas lui. Quoique... S'il tendait ne serait-ce qu'un chouia les bras et les jambes, Haizaki était sûr de pouvoir atteindre et toucher les deux murs opposés qui se faisaient face. Ce n'était pas une chambre, mais une boîte à chaussures le bordel ! Fallait surtout pas être claustrophobe ! Quoique... quand tu pionces, tu t'en branles bien gentiment je suppose... Encore faut-il pouvoir y arriver, cependant... Parce que c'est pas gagné, quand t'as l'impression d'te trouver dans un cercueil. A moins que ce n'soit ton kiff. Ou qu'tu sois un vampire. Là, ok, d'accord, ça pouvait s'comprendre.
En tout cas, Haizaki avait présentement une désagréable impression. Celle de se retrouver en cellule. Alors c'est donc ça qu'on ressent lorsqu'on fait d'la taule ? Bah dis donc, tu m'étonnes que des types essaient régulièrement de s'évader ! Frottant ses yeux encore tout mités et collés, il s'apprêtait à se sortir de ce pieu inconnu, lorsqu'il réalisa...
... qu'il était à poil !
Mais genre, complètement !
Aussi nu que le jour de sa naissance !
Hééééé mais c'était DANGEREUX, ça ! Zébu aurait pu prendre son zgeg par inadvertance pour une saucisse et tenter de le gober dans son sommeil ! Bon, le tanuki se serait certainement étouffé avec (et ça aurait été on ne peut plus bien fait et mérité !) mais... Hmmm ouais, c'était le premier truc qui venait à l'esprit dérangé d'Haizaki avec le fait de se réveiller en tenue d'Adam... et le seul qui lui semblait l'inquiéter.
Même lorsqu'un grand gaillard débarqua dans sa chambre, menaçant de se cogner au plafond. (il dut d'ailleurs se baisser pour pouvoir passer la porte...) Carré, musclé, robuste, du genre maton qui n'hésitera pas à vous traîner par la peau des couilles jusque sous la douche pour ensuite vous asperger sans pitié d'eau glacée. A moins que ce ne soit directement dans la cour de la prison et avec un tuyau d'arrosage, devant tout l'monde ! Histoire de le rincer lui et d'pouvoir s'rincer l'œil en même temps !
Laissant s'échapper un cri aigu digne d'un soprano qui se serait coincé les couilles dans le clavier du piano en plein concerto, Haizaki tira le drap du lit sur lui, dans un soudain élan de pudeur, vaine tentative de planquer un peu c'qui pouvait encore l'être. Ah ça, il n'en menait pas large, surtout comparé aux épaules de ce type, qui étaient bien larges, elles ! Vous voyez le cliché du bûcheron Canadien ? Ben c'était ça. Haizaki était même persuadé que ce gars pourrait ARRACHER en deux une bûche de bois ou un tronc à mains nues. Ouais, à la manière de Captain America dans il ne savait plus quel film pérave de la franchise, vu qu'ils étaient tous plus à ch*er les uns que les autres de son point de vue, alors à quoi bon s'embarrasser à en retenir les titres ? (God Bless Chris Evans, mon homme idéal, au passage... Si quelqu'un a son 06 ou est/connaît son sosie officiel, qu'il n'hésite pas à me laisser un petit MP surtout.)
Le géant préféra cependant en grande partie l'ignorer, se contentant simplement de lui adresser un regard morne et ennuyé digne d'un Murasakibara (c'était à peu près le même style de gabarit) en manque de sucre. Ou d'un panda devant un film porno. Tant mieux pour l'ego d'Haizaki qui ne fut donc pas trop piétiné. Le grand argenté se dirigea alors vers la fenêtre, on ne sait trop comment, si surtout comment fit le lit pour ne pas s'écrouler sous son poids. (et celui d'Haizaki) D'un coup sec, il ouvrit les rideaux, laissant enfin pénétrer l'agressive lumière du soleil et dévoilant surtout de magnifiques barreaux aux vitres. Ah ben... Haizaki avait peut-être bien terminé au mitard, tout bien réfléchi... ça expliquerait bien des choses à vrai dire... A moins qu'il ne s'agisse d'un vil stratagème de sa part pour s'assurer que ses proies nocturnes ne puissent pas s'enfuir...
Puis, le gars resta planté là.
A le dévisager, tourné vers lui.
L'air toujours aussi monotone et silencieux.
Le fixant juste de ses yeux tombants et cernés de Basset Hound.
Sans un mot.
Heuu... ?
Il semblait attendre quelque chose, mais quoi ?
Haizaki serra la mâchoire. Pas qu'il soit du genre pudique ou quoi, mais le type aurait pu frapper quand même avant d'entrer ! Ça n'se fait pas de PENETRER quelque part sans y être invité et tiens... en parlant de pénétrer... Hmm... Haizaki parcourut rapidement la pièce du regard, à la recherche d'une éventuelle corbeille ou... d'une table de chevet où aurait pu trôner un ou plusieurs préservatifs usagés...
Mais rien.
ARGH !
Ça aurait dû suffire à le rassurer, normalement, mais au contraire, cette absence ne fit que l'inciter à paniquer encore plus ! Car imaginez, s'ils avaient fait ça à sec et à cru, comme une chevauchée sans selle...
« Rassure-moi... on n'a pas baisé ensemble toi et moi hier soir hein... ? »
Non parce que... si c'était le cas, premièrement, Haizaki ne se rappelait de RIEN. Ce qui en disait hypothétiquement long sur les performances supposées du titan, en plus de ne pas être particulièrement flatteur... Mais surtout, il ne SENTAIT rien. Pas la moindre petite douleur suspecte dans le bas des reins, NADA ! Et vu la taille du mec, il y avait pourtant fort à parier que tout était à l'échelle chez lui... On pouvait donc fort logiquement en conclure qu'il se trouvait pourvu d'un attirail défiant et se torchant même allègrement avec toutes les lois de la biologie humaine.
Quoi qu'il en soit, c'était justement le cas de cette grosse tanche de Murasakibara, d'après les quelques vagues souvenirs de « vestiaires » qu'en avait conservé Haizaki. Dame Nature pouvait s'avérer si injuste et cruelle parfois ! Pourquoi avoir doté un mec qui possédait la libido d'une planche à repasser (ou du fer qui allait avec, ne soyons pas dédaigneux...), d'un chibron de la taille du baobab, si c'était pour qu'il le laisse en dormance dans son slip ad vitam aeternam !? Et dire qu'ils n'étaient encore qu'au collège, pas totalement « formés » alors à cette époque-là, mais que déjà, pouvaient se laisser entrevoir de belles promesses ou opportunités de reconversion professionnelle dans l'industrie du porn, pour l'ancien géant de Yosen...
Haizaki ne serait d'ailleurs pas étonné qu'Akashi le lui ait déjà proposé ou du moins, ait tenté de le détourner de ses fourneaux de pâtissier, par tous les moyens possibles et i(ni)maginables... Parce qu'après tout, de l'un à l'autre de ces deux milieux, il n'y a qu'un pas si l'on y réfléchit bien et Murasakibara avait l'avantage d'être déjà habitué quotidiennement à FOURRER des choux à la CREME avec sa grosse POCHE A DOUILLE, de par sa vocation actuelle... Bon... et à supposer que son ou sa partenaire se charge tout, par contre...
Parce que le violet ne donnait pas franchement l'impression d'être très « actif » au plumard... Il devait même plutôt se contenter de laisser chevaucher, oui ! Mouais, tout bien considéré, c'était probablement ce qui avait dû empêcher Akashi de conclure un éventuel contrat faussement JUTEUX (à bien des égards...) avec ce bon vieux Mura... Sans compter qu'il pourrait serait capable de s'endormir tel le gros sac qu'il était, pendant l'acte en plus ! Pas terrible pour l'estime de tout amant potentiel...
Nan et puis aussi, un truc pareil, on n'va pas s'le cacher, ça avait plus de chances d'arriver à Kise qu'à lui ! Parce que déjà, lui, ne commettrait jamais une erreur de débutant telle que s'endormir juste après le sexe et même bourré comme un coing ! Comme de l'alcool de coing plus précisément ! Et bien que le blond trompetait à qui voulait l'entendre qu'il ne couchait jamais dès le premier soir, après à peine quatre bières, c'était pourtant pile le genre de tuile qui pourrait lui arriver ! Et Haizaki se sentait un peu dans sa peau, là, maintenant, de suite, présentement, en l'état actuel...
Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne se sentait pas hyper vaillant, ni spécialement fier de lui...
« Non. » Répliqua le placide Italien en toute simplicité, mais l'air un peu... étonné... ? Hmm... difficile à dire... par sa question.
Là, ce n'était plus simplement savoir se montrer concis, mais plutôt circoncis tellement la réponse était COURTE !
Pas de corps à corps percu(l)tant entre eux alors hier soir ? (dédicace à Caro) Tsss... comme si Haizaiki allait le croire sur parole, ce maudit rital beaucoup trop grand !
« Espèce de gros mytho ! Si c'est l'cas, tu peux m'expliquer c'qu'j'fous complètement à pwal dans c'pieu alors !? »
Bonne question ça tiens !
Et surtout BON CHONCE pour répondre à ça !
« Tu étais tellement ivre que j'avais peur que tu ne te vomisses dessus dans ton sommeil et je voulais éviter tes vêtements soient tâchés. » Le tutoya t-il d'emblée.
Ah... Ça faisait relativement sens ça par contre. Enfin, toutes proportions gardées bien entendu...
« Ouais, bah t'étais pas obligé d'aller jusqu'à virer mon caleçon dans la foulée hein. Avoue qu'ce genre de geste peut facilement prêter à confusion ! Il est où d'abord ? »
Parce qu'il commençait à se sentir un peu... frileux... les fesses à l'air libre comme ça... en plus de ne pas être particulièrement à l'aise face au colosse. Oui, voilà, il s'estimait même extrêmement vulnérable... et puis, sait-on jamais, on peut peut-être se choper un rhume par le cul... ? C'est qu'il ne faisait pas chaud ce matin et même un peu frisquet, disons-le carrément, dans ce cagib... heu dans cette chambre !
« Je l'ai mis à laver. »
« En machine... ? » Comprit-il instantanément.
« Oui. »
Totalement sous le choc, Haizaki blêmit, éprouvant même quelques peines à déglutir correctement.
Merde, pas bon du tout ça !
Il s'agissait en effet du boxer de Kise et pas n'importe lequel : l'un de ses préférés, s'il vous plaît ! Du genre qu'il faut absolument laver à la main et avec un produit adapté, le moins agressif/agressivement possible, justement afin d'éviter de le détendre ou de le détériorer, tellement le tissu est fin et fragile ! Et oui... erm... il n'y avait pas qu'Aomine qui aimait régulièrement piocher dans les sous-vêtements du blond pour son plaisir personnel... Haizaki plaidait coupable à ce sujet également. Paraît que ça n'se partage pas, du moins, selon son très cher ex-coloc', mais le brun n'avait que faire de ses convictions et autres protestations en la matière. Parce qu'ils étaient extrêmement addictifs ses sous-vêtements, offrant un confort et un maintien sans pareil !
Mais jugez-en plutôt par vous-même : tissés dans une soie de luxe issue de ver sauvages, (tiens... Kise pouvait également ajouter les vers à soie à la liste des insectes qu'il parvenait à tolérer...) constamment fraîche, légère et délicate quelles que soient les circonstances, épousant ses formes avec respect et amour même carrément, ce qui conférait une sensation enveloppante des plus réconfortantes. Et le tissu caressait toutes ses formes sans exception, hein... les englobant possessivement, suivant leur galbe naturel et ses arrondis...
C'était bien simple, à chaque fois qu'il marchait avec ça sur le cul, à chaque pas qu'il faisait, le jeune homme avait l'impression qu'on lui massait les miches, la queue et les burnes, tout ça à la fois et en même temps, à l'aide d'une plume d'une douceur aérienne. Et quand il l'enlevait (ou pas, car il arrivait que le brun ne réussisse pas à s'en extirper malgré ses efforts...) en fin de journée, Haizaki pouvait affirmer sans mal que son grain de peau s'en trouvait raffermi et plus velouté.
Alors déjà que Kise risquait très probablement de l'étrangler/le trucider quand il découvrirait que l'un de ses précieux bébés manquait à l'appel au moment de faire sa valoche pour les Maldives, si en plus Dario avait commis l'erreur FATALE de flinguer l'innocent calbute porté disparu, alors là... mais c'était une MOOOOORT assurée qui attendait notre tumultueuse racaille des bacs à sable ! En effet, suite à ce crime de haine perpétré contre la maison Gucci, Haizaki serait dès lors promis à un décès aussi fulgurant que violent, auquel il allait être très difficile d'échapper !
« Putain, j'le crois pas, t'as pas fait ça quand même ? »
Il se redressa dans le lit, tel un mort atteint de rigidité cadavérique. Au moins, il était déjà dans le thème pour ce qui l'attendait très prochainement...
« T'es conscient qu'on risque de canner tous les deux, là !? Et pas de causes naturelles hein ! Mais plutôt dans des circonstances non élucidées, puisque nos cadavres vont très probablement disparaître ! »
Après avoir sauté dans son jean et manqué de s'arracher un certain bout de peau en l'ayant presque coincé entre les dents du monstre d'acier, aka sa fermeture éclair qu'il avait remontée un peu trop à la hâte, ce fut un Haizaki paniqué qui empoigna Dario par le col de sa chemise de serveur, exaspéré par son manque de réaction. Là, on nageait pile poil dans le parfait cliché du duo comique composé d'un petit énervé sanguin et hystérique, ainsi que de l'éternel grand dadais maladroit et un peu neuneu, subissant stoïquement des abus physiques et verbaux répétés de la part de son compagnon.
« On va mourir tous les deux, tu comprends ? C'est pour ça qu'il faut vite que j'mette la main sur Kise, pour lui tomber d'ssus l'premier, avant que ce n'soit lui qui l'fasse ! Comme ça, si j'réussis à prendre de l'avance sur lui, on arrivera p't'être à s'en tirer en échappant à son courroux... Et puis, où est-ce qu'on s'trouve là, au fait ? Ça m'aiderait de l'savoir... Mais surtout, pourquoi j'me rappelle de rien ? Comment j'suis arrivé ici d'ailleurs ? T'es sûr que tu m'aurais pas fait prendre du GHB pour pouvoir me sauter tranquille, des fois ? »
QUE DE QUESTIONS !
Mais alors que Dario s'apprêtait (peut-être...) à lui fournir quelques réponses, puisqu'il desserrait enfin les lèvres et ouvrait la bouche pour pouvoir parler, le portable resté dans la poche arrière du jean de Shogo se mit à convulser comme s'il dansait la Macarena. Ou comme s'il avait des puces, ce qui serait tout de même très improbable pour un téléphone, sauf si on parlait de puce électronique bien évidemment...
Qui OSAIT l'appeler à cette heure-ci ? Quelle était-il au fait ? Ah ben onze heures tapantes... Kise devait déjà être bien installé dans son avion pour les Maldives alors... ça risquait ou plutôt ne risquait pas d'être lui au bout du fil, dans ce cas...
« Allô ? » Fit-il d'une voix agacée. « Putain, qui c'est encore !? »
Il ne connaissait pas ce numéro... du moins, il n'était pas enregistré dans son répertoire, mais il constata qu'apparemment son propriétaire l'avait déjà contacté hier avec... Et plus précisément, hier en début de journée. Or, Haizaki n'avait reçu qu'un seul appel ce jour-là. Dès lors, il était assez facile de deviner qui se cachait derrière cette succession de chiffres...
Une certaine fille aux cheveux roses comme de la barbe à papa, se trouvant être également son ancienne manager au collège...
Elle avait de la chance. Et doublement, car d'habitude, l'exécrable brun ne décrochait jamais face aux appels inconnus... Question de principes.
« Mais non, c'est pas Ki-chan ! C'est moi Mom-... heuuuu Satsuki ! Grmbl... zut, même moi j'ai un mal fou à m'habituer à ne plus utiliser mon nom de jeune fille alalala c'est pas faciiiiiiile ! »
« Hein ? J'ai rien compris... »
« Tu as dit « Kise », alors, je t'ai simplement corrigé en te disant que c'était moi ! »
« Mais non, n'importe quoi, j'ai pas dit « Kise », j'ai dit « c'est qui », c'est pas tout pareil, ça n'a même rien à voir ! Faudrait voir à t'faire déboucher les oreilles si tu n'arrives pas à saisir ou à détecter la nuance entre les deux ! »
« Là c'est moi qui ne comprends plus rien Zakkun ! Pourquoi tu te mets à prononcer le nom de famille de Ki-chan à l'envers tout à coup... !? »
DIALOGUE DE SOURDS EN APPROCHE... ! Prenant la forme d'un imbroglio de type : « Juste Leblanc, son prénom c'est 'Juste' ».
« Nan mais c'était simplement pour t'expliquer que... raaaah tu sais quoi ? Laisse tomber, sinon on va y passer la journée je sens... et j'ai clairement pas qu'ça à foutre. Alors viens-en plutôt directement aux faits. Dis-moi c'que tu veux. »
« Hmm... Parce que tu vas me faire croire que tu n'as pas la moindre idée de l'objet de cet appel ? » Demanda t-elle, non sans une pointe d'amusement dans la voix.
Répondre à une question par une autre question...
Tsss... quel intolérable manque de respect... Comme s'il avait le temps de jouer aux devinettes !
Et non, pour sa gouverne, il n'en avait pas la moindre idée... Même infi(r)me.
A moins que...
...
Oh.
Ooooohhh !
Le brouillard se dissipa brusquement et tout devint limpide.
Clair comme de l'Eau de Rochas ! (Oula heuuu Kise commençait sérieusement à déteindre sur lui pour qu'il commence à avoir de références pareilles...)
Momoi l'avait appelé hier (c'était pourtant récent, encore tout frais...) pour obtenir les coordonnées de Viviane. Et malgré sa méfiance légendaire et non sans quelques réticences, Haizaki avait fini par céder. Pour mieux se faire plumer, puisqu'en effet, maintenant qu'il y regardait de plus près, il était certain que c'était elle qui avait fait fuiter le numéro de Viv' auprès de Kise.
Peut-être même se trouvait-il à ses côtés à ce moment-là, au moment où Haizaki avait vendu la mèche... Oui, pour Haizaki, il ne faisait à présent plus aucun doute que la jeune femme se trouvait derrière le sale plan qui avait eu raison de lui, au même titre que Kise... Rose et jaune s'étaient ligués lâchement contre lui...
Ce regain de colère le fit lâcher le col de Dario et s'éloigner en direction de la fenêtre, tournant le dos à son bienfaiteur, comme pour conserver le peu d'intimité qu'il lui restait. Pourtant, il parlait en Japonais, comme avec tous ses compatriotes, alors logiquement, l'Italien ne devrait pas être en mesure de le comprendre.
Normalement.
Mais il y avait de quoi devenir parano pour Haizaki, alors il préférait ne prendre aucun risque. Le temps des explications avec Dario viendrait plus tard. Ou pas, car déjà, il commençait à se souvenir de ce qui l'avait amené en ce lieu de salvation et non de perdition la nuit dernière, mais surtout, pourquoi il avait fait le choix d'y rester... Non, pour l'instant, il devait surtout s'expliquer avec Momoi. C'était plutôt ça, l'urgence du moment. Parce qu'il devenait limpide qu'elle savait où Kise se trouvait (oui, dans l'avion, comme tu l'as deviné tout seul juste avant.) ou plutôt, où il s'était trouvé, précédemment...
C'est-à-dire...
« Si, je crois même que j'en ai une très précise... »
« Parfait ! Dans ce cas, que dirais-tu de se retrouver dans le charmant petit café qui sert ces délicieuses pâtisseries pas du tout caloriques pour la femme très enceinte que je suis, celui-là même que tu avais recommandé à Ki-chan et dans lequel nous nous étions retrouvés tous les trois la dernière fois ? Oh... et accessoirement, endroit où il s'est entretenu avec Miss Robinson pas plus tard qu'hier... Quelle coïncidence ! ... Mais tu es déjà au courant de ça, j'imagine ? »
Il n'avait pas eu connaissance du lieu directement, non, mais en revanche Haizaki savait déjà que Ryota et Vivi s'étaient effectivement vus pour sceller son destin... D'où son repli forcé ici, d'ailleurs...
« En effet... » Persiffla t-il entre ses dents serrées et la main toujours crispée autour de son téléphone.
Et le mot était faible, puisque c'était ce même événement qui l'avoir conduit à l'expulsion par sa propriétaire temporaire...
« On n'a qu'à y être dans vingt-cinq minutes, si c'est bon pour toi. Comme tu dois t'en douter, il faut vraiment que je te parle et à cœur ouvert, de préférence ! On a plein de choses à se dire tous les deux, j'en suis sûre ! Que de temps perdu à rattraper ahah ! Hmm... d'ailleurs... je t'aurai bien invité à la maison directement, sauf que Tat-chan ne va pas tarder à rentrer de l'aéroport où il a déposé Ki-chan, pour qu'il puisse prendre son avion à l'heure... Et comme on m'a rapporté que la première et dernière fois que vous vous étiez vus lui et toi, ça avait fait des étincelles... Je ne voudrai surtout pas prendre le risque de rappeler de mauvais souvenirs à mon gentil mari adoré qui s'occupe si bien de moi... »
Pas de doute, vu le ton faussement innocent et ingénu employé, elle comptait bien lui claquer sa meilleure fable moralisatrice en pleine poire, dès lors qu'il aurait assis son cul à une table. A moins qu'elle n'ait même pas la patience ou la décence d'attendre jusque-là et qu'elle décide d'attaquer pile à la seconde où il aurait le malheur d'entrer dans son champ de vision... Oui, cette version-ci était la plus probable... et de loin.
Haizaki n'avait aucune idée précise de ce qu'elle avait à lui raconter, mais pas besoin d'être doué d'une intelligence supérieure comme Akashi ou Midorima pour deviner que cela avait un rapport direct avec un certain blondinet à peine geignard sur les bords et aux entournures... Enfin, ça tombait on ne peut mieux, car lui aussi, de son côté, avait des choses à dire à la rose. Pour sa défense, pour commencer. Et puis ensuite... il voulait comprendre et... peut-être... qu'avec un peu de chance, Kise lui aurait laissé un message à lui transmettre.
Oui, il y croyait encore et alors ? Une part de lui refusait toujours d'envisager sur le mannequin ait pu se tirer à l'autre bout du globe sans se retourner, ni avoir une dernière pensée pour lui, mais surtout en choisissant délibérément de ne pas laisser la moindre piste destinée à aider Haizaki à le (re)conquérir. Ce serait... tout bonnement aberrant. Mais Haizaki ne pouvait pas dire qu'il n'était pas accoutumé aux contradictions de son compagnon. Car Kise Ryota avait déjà démontré maintes fois qu'il était un paradoxe ambulant. La schizophrénie faite homme !
« Ok whatever, à tout de suite... »
Et sur ces bonnes paroles, révélatrices de son absence totale d'intérêt, il raccrocha toujours passablement agacé.
A titre personnel, il n'avait rien contre Momoi, mais dans cette affaire, elle était clairement identifiée comme complice privilégiée de Kise. Peut-être même l'instigatrice partielle de sa chute... Nul doute d'ailleurs que c'était auprès de la cochonne (Hmm... « Truie »... ? Naaan « cochonne », c'est LEGEREMENT plus mignon ! Même si très sexuellement connoté...) et de son dragon, que le lâche goupil avait trouvé refuge la veille. Merde... comment Haizaki n'y avait-il pas pensé avant !? Cela lui semblait à présent pourtant tellement évident que si ce n'était pas dans les jupes de Daiki qu'il partait se cacher, ce serait forcément sous celles de la plantureuse rose.
Tsss... D'où l'appel de la veille. Il en était sûr maintenant. Kise et Momoi étaient déjà ensemble à ce moment-là...
Mais c'était bien joué de la part de son opposant... Il fallait lui accorder au moins cela. Kise avait en effet déjoué ses pronostics intelligemment... en effectuant un choix moins évident que celui auquel Haizaki se serait attendu. Ce qui l'avait mené à faire fausse route et à s'en prendre à la mauvaise personne. Que de temps perdu... Alors que s'il avait directement débarqué chez Momoi, làààà par contre... huhuhu... Ohh Kise s'en serait souvenu. Nunus cramé par le Tabasco encore en rémission ou pas d'ailleurs... Cette fois, il se serait fait un plaisir de le PRENDRE, (et son temps aussi !) mains attachées dans le dos pour le punir et lui enseigner les bonnes manières. Totalement à sa merci, comme une grosse dinde de Noël qu'on s'apprête à farcir... Rien que d'imaginer la scène, Haizaki se lécha le pouce avec appétit...
Mais bon ! Trêve de fantasmes diurnes, car il avait rendez-vous avec une belle femme et en parfait gentleman, (heuuuu...) Haizaki s'en voudrait de la faire attendre...
Il aurait bien tout le temps de réfléchir à ce qu'il aimerait faire à/de Kise, une fois qu'ils seraient réunis...
Car il ne comptait plus le lâcher ensuite, ni même lui en laisser à nouveau l'occasion...
Tout ceci n'était qu'une belle erreur de jugement...
Toute cette mascarade...
Qu'il subissait actuellement...
Parce que finalement, Haizaki avait commis une erreur d'appréciation monumentale, en estimant que la fameuse « Miragen » si chèèèèèèère à son cœur ne comportait qu'un seul Kitsune...
Là où en réalité, il y en avait à minima deux.
Kise, bien-sûr, mais aussi...
Momoi Satsuki.
Cette fichue bonne femme haute comme trois ballons de basket empilés les uns sur les autres et toute en rondeurs, était sur le point de lui donner plus de fil à retordre que n'importe quel yakuza qu'il aurait été amené à croiser fortuitement ou pas lors de ses pérégrinations dans les rues de Tokyo... Elle était peut-être même presque aussi tenace qu'un chef de gang tel Asami... En tout cas, c'était à s'y méprendre tant elle en avait le bagout et l'attitude qui allait avec.
Souriante, avenante même, derrière son verre de jus de fruits coloré, avec sa petite paille et son ombrelle sur le côté. Vêtue d'une petite robe rose et blanche évasée aux motifs Vichy (... décidément, encore une preuve qu'il passait BEAUCOUP de trop de temps avec Kise, pour avoir retenu un nom pareil...) du plus bel effet, à gros nœuds sur les épaules et au décolleté rond pour... faire partiellement prendre l'air à ses melons. Histoire qu'ils arrivent plus vite à maturité, sans doute. Ce petit côté vintage/rétro lui allait très bien, lui conférant des airs de baby doll... (Pour les plus vieilles d'entre nous : comme la Spice Girl du même nom, exactement... ne manquait plus que les couettes enfantines !) En tout cas, seul un aveugle ou un fou aurait pu nier qu'elle était très belle.
Désirable...
Or, elle le savait et elle en jouait. Bien plus féminine qu'à l'époque du collège où elle préférait souvent étouffer ses formes affriolantes sous des polos et autres sweats masculins informes et larges... Mais aujourd'hui, à l'occasion de leur petit tête-à-tête d'anciens camarades de collège, bizarrement, elle était habillée différemment de la dernière fois qu'ils s'étaient vus et où elle lui avait plutôt donné l'image d'une business woman à qui tout réussissait. Non présentement... Momoi semblait plutôt avoir misé sur le look de jeune première, digne d'une lolita...
Mignonne, adorable même, à qui l'on donnerait le Bon Dieu sans confession... Cette robe la rajeunissait, semblant la ramener dans le passé. Sûrement de manière totalement calculée et volontaire... Or, dans le même ordre d'idée, elle ne s'était pas trop maquillée, se contentant d'une couche (non, deux Haizaki, une seule ça ne gaine pas assez les cils...) de mascara, d'un blush corail légèrement irisé pour faire ressortir ses pommettes bien prononcées et d'un peu de de gloss pailleté. A la vanille apparemment, d'après les effluves que l'odorat d'Haizaki parvenait à capter, même placé de à l'autre extrémité de la table ronde.
Mais puisqu'ils avaient tous les deux décidé de tout miser sur leur apparence vestimentaire pour donner le ton de ce rendez-vous et tenter d'impressionner leur adversaire, penchons-nous également un peu sur ce qu'Haizaki avait choisi de porter...
On dit que les fringues sont le reflet de l'âme... (non, ce sont les yeux, ça...) Enfin, d'après Kise en tout cas ! (Ouais, déjà plus crédible) Et sans aller jusque-là, Haizaki devait bien concéder que son blond n'avait pas tout à fait tort. Les vêtements étaient souvent le reflet d'une humeur, d'une envie du moment... en accord avec sa personnalité. Une personne timide n'ira par exemple jamais d'emblée vers des vêtements courts et révélateurs et ça, une notion aussi basique de l'habillement, même quelqu'un comme Haizaki qui n'en avait rien à foutre de la mode selon toute vraisemblance, en avait connaissance.
C'est pourquoi, lui-même avait opté pour un look simple, mais direct, qui en disait long sur l'état d'esprit conquérant avec lequel il s'était rendu à ce rendez-vous. Là où Momoi semblait vouloir amadouer son futur interlocuteur, Haizaki avait au contraire opté pour la carte de l'intimidation. Jean brut sombre, perfecto noir en cuir assorti, avec col clouté – celui qu'il portait le premier soir où il avait recroisé Kise - et juste la petite touche de couleur qui va bien, un débardeur rouge pétard sanglant et ultra moulant, qui fait bien étalage de ses impressionnants muscles thoraciques façon Milo période « Soul of Gold ». (Ils partageaient le même signe astrologique, après tout... Le « Ta gueule, il est scorpion ! » étant l'équivalent du fameux « Ta gueule, c'est magique ! » au sein de cette histoire, pour tenter de trouver une justification aux comportements les plus obscurs et imprévisibles d'Haizaki...)
Bah comme Momoi quoi. Pas de raison qu'elle soit la seule à mettre en avant ses attributs mammaires !
Sans oublier l'ultime petite touche qui va bien, les cheveux détachés, comme Momoi également. Ce qui lui permit de constater qu'ils avaient les tifs presque aussi longs, tiens... Hmm... peut-être qu'il devrait un peu les couper finalement, ça ne leur ferait pas d'mal... Tous tatouages dehors et bien en évidence, sonnant comme une mise en garde, Haizaki s'alluma une clope, jambes croisées en signe de dédain.
A ce propos, le coup des tatouages, c'était vieux comme le monde, mais ça faisait toujours son petit effet. Pas pour rien que les guerriers des temps anciens se badigeonnaient le corps de peintures de guerre, aux motifs agressifs dans l'unique but d'impressionner la tribu ennemie. On pouvait même d'ailleurs voir dans certains tatouages modernes un héritage direct de cette pratique... Pas pour rien que les yakuza en étaient généralement couverts sur chaque centimètre de peau visible ou non...
« Bon, dis-moi c'que t'as à m'dire et dépêche, parce que j'ai pas toute la journée à t'accorder... »
Droit au but.
Pas de bavardages superflus, juste... l'essentiel.
Pas l'temps d'niaiser, il était en GUERRE là !
Mais c'était bien mal connaître son ex-manager que de croire qu'elle allait accepter de se laisser dicter sa conduite sans broncher... et surtout, d'espérer naïvement que la future jeune maman allait lui céder le « lead » de la conversation.
« Bonjour à toi aussi Zakkun ! » Lui sourit avec enthousiasme la rose pour toute réponse, contrastant ainsi avec l'humeur massacrante – en apparence – de son adversaire. « Tu vas bien, j'espère ? »
Et la connaissant, elle avait certainement fait exprès de répliquer avec une telle nonchalance...
Bon.
Laissons-lui le bénéfice du doute. Peut-être ne réalisait-elle pas exactement face à qui elle se trouvait actuellement. Elle devait encore voir en lui ce gars un peu violent sur les bords et grande gueule, mais facilement manipulable et gérable du collège. Celui qui se faisait mettre K.O. (et foutre la misère, également...) par Nijimura avec une facilité déconcertante. La petite victime préférée de la Miragen... Le loup solitaire, celui vivait en marge de la meute parce qu'il ne parvenait pas à y trouver sa place et en subissait donc régulièrement les brimades et autres tours pendables...
Car oui, même à cette époque lointaine-là, Haizaki éprouvait déjà toutes les peines du monde à s'intégrer à ses coéquipiers... A se faire apprécier d'eux, qui paraissaient si disciplinés à côté de lui. De par son attitude rebelle et indomptable, il ne faisait pas franchement l'unanimité auprès de ses camarades... Enfin si, mais dans le mauvais sens du terme... Avec la gent féminine de Teiko par contre, c'était une autre histoire et heureusement ! Il en avait d'ailleurs largement profité. Jusqu'à plus soif, ayant été le premier à perdre sa virginité, son pucelage, entre tous, même ceux qui étaient plus âgés que lui... Mais bon, en même temps, qu'y pouvait-il s'il trouvait le fait de courir après des vagins, plus intéressant que courir après un vulgaire ballon orange, à la manière d'un clébard !?
Chacun son truc après tout !
(Mais oui Zaki, tu as raison, c'est évidemment pour cette raison que presque aucun autre mec – si l'on exceptait Kise pour qui cela n'avait pas duré, Kuroko le philanthrope amateur de causes perdues, Midorima la neutralité incarnée et Nijimura for obivous reasons... - ne pouvait te blairer de près ou de loin à l'époque. Par pure J-A-L-O-U-S-I-E !)
Enfin bref...
« Ça irait sans doute mieux si ton petit camarade de jeu ne m'avait pas fait mettre dehors comme un malpropre par notre taulière et tu l'sais très bien. Résultat des courses, je me retrouve maintenant le bec dans l'eau et à la rue à cause de lui ! Sans oublier que j'suis fauché comme les blés, parce que je n'ai plus aucun job par-dessus le marché... et pas le moindre en vue à l'horizon. Car, n'en déplaise, oui, figure-toi que je considérai bel et bien le fait de sauter cette vieille greluche comme un boulot à part entière, MON boulot, le mien, celui que j'avais choisi d'exercer en toute connaissance de cause et en dépit des circonstances ! Peu importe le dégoût et autres critiques cinglantes que ça pouvait susciter chez la populace, trop débile pour comprendre de toute façon... Et j'avais décidé de le faire avec rigueur et dévotion, jusqu'au bout ! »
Le tout, débité avec le regard assassin qui allait bien dans ce contexte.
Mais une fois de plus, Momoi montra qu'elle y était totalement imperméable.
Parce qu'elle restait parfaitement consciente qu'Haizaki avait ses défauts, certes et un caractère exécrable, mais... jamais il n'oserait se montrer violent physiquement envers une femme... (heuuuu Alex begs to differ...) enfin, envers une femme enceinte du moins, alors ! Une ancienne « amie » qui plus est ! Et puis, de l'eau avait coulé sous les ponts et il avait changé, non ? N'était-ce pas ce qu'il avait affirmé à Kise à maintes reprises ? Momoi voulait y croire. Alors elle n'avait pas peur. De toute façon, jamais il n'oserait lever la main sur elle en public, non ? Sans compter que cela faisait partie intégrante du plan, elle espérait bien que ce lieu neutre et fréquenté allait lui délier la langue...
Alors, pas impressionnée pour un sou, elle se pencha vers lui pour le surplomber et le dominer physiquement... Enfin, c'est-à-dire autant que son énoooorme ventre le lui permettait hein...
« C'est pas bien de mentir, tu sais ! Ki-chan serait vraiment très déçu s'il t'entendait... Et je vais finir par le croire quand il dit que tu es un mythomane patenté ! »
« Sauf que j'suis pas en train d'mentir là, putain ! C'est la vérité ! Ce petit merdeux a ruiné ma vie ! Ce que j'avais travaillé si dur pour bâtir ! »
Dur... heu... CSB... ?
RIEN QUE CA, HE BAH ! Amateurs de drama, (Grec ou Coréen, on n'est pas très regardants par ici...) bonjouuuuuuur, vous êtes au bon endroit !
« Oh arrête, tu vas me faire pleurer Zakkun ! Et laisse-moi te prévenir qu'avec les hormones de grossesse, en ce moment, j'ai la larme extrêmement facile ! Or, tu n'imagines même pas toutes les choses fausses que les gens présents autour de nous pourraient s'imaginer et surtout faire, s'ils en venaient à conclure que tu es la source des sanglots d'une vulnérable femme enceinte... Mais dans tous les cas, ça risque d'être très mal vu, ça c'est une certitude ! »
Grand sourire, à nouveau.
Ah ouais ok, c'était donc officiel maintenant : même elle avait décidé de se payer sa gueule.
Hmm... et il y avait une autre chose qui était certaine également : Himuro – ex-Momoi – Satsuki était une vraie dure à cuire... Il n'allait pas être aisé pour lui de l'attendrir... d'autant qu'elle semblait déjà avoir choisi son camp, ayant porté allégeance au Seigneur du Pays de la Mode, le seul et l'unique...
Kise Ryota...
L'ange blond de la mooooorkitu !
Et du bon goût, membre honoraire de la Fashion Police.
« En plus, je croyais que tu n'avais pas une seule seconde de trop à me consacrer ? Et bien pour quelqu'un d'aussi pressé, je trouve que tu perds beaucoup de temps à mentir de manière aussi éhontée et pas franchement des plus crédibles entre nous, soit dit en passant... Tu peux faire bien mieux qu'ça niveau performances, j'en suis certaine ! »
...
Haizaki s'apprêtait à lui répondre de manière un peu trop véhémente ermmm... enfin disons plutôt « passionnée », lorsque...
... L'entremetteuse eut un geste inattendu.
Elle dégaina son téléphone à la coque rose bonbon. (Tiens... ne serait-ce pas Rondoudou... ? Il semblait aller de pair avec le Pikachu de Kise, signant à nouveau l'amitié sans faille unissant ces deux-là... Une fois de plus, il était incompréhensible pour Haizaki de ne pas avoir commencé par aller fouiller chez elle, afin d'en déloger Kise. Bon... peut-être que cela avait aussi ACCESSOIREMENT à voir avec le fait qu'il ne savait pas où elle habitait, cela dit... et heureusement, d'un côté... Parce que voir débarquer un type aussi énervé qu'un cocu dès l'matin, un peu comme ça avait été le cas de Tai and Dai, sur le pas d'sa porte, ça avait d'quoi flanquer les chocottes !) Sans pitié, elle appuya sur la fonction « haut-parleur », ce qui eut pour effet de lancer un certain enregistrement vocal, envoyé la veille, par une certaine personne, mais pas à elle...
... Alors pourquoi... ?
Et surtout, comment s'était-elle retrouvée en possession d'un tel élément à charge, qui ne lui était clairement pas destiné ?
Haizaki se figea d'effroi en reconnaissant cette voix si familière et pour cause, puisqu'elle n'appartenait à nul autre que lui :
« 'Soir Ryota... C'est moi, l'enfoiré qui avait l'habitude de te piquer tes copines au collège et de te martyriser à la moindre occaz'... Sauf que cette fois, il semblerait que la peur ait changé de camp. Tu sais, il paraît que le pouvoir est une chose fluctuante et aujourd'hui, on dirait bien que c'est toi qui le possèdes... J'espère donc que tu en profites autant qu'tu veux... parce que ça risque très vite de te monter à la tête pour au final terminer par t'échapper, exactement ça a été mon cas... »
Putain, il n'avait aucun souvenir de quand il avait laissé ce message. Ni de l'avoir fait tout court, d'ailleurs...
Merde... dans quoi il s'était fourré encore... ?
« Oh j'vois d'ici c'que tu dois être en train d't'dire « Mais qu'est-ce qui lui prend à cette tête de con de m'appeler à pas d'heure tout à coup... ? », ce à quoi je répondrai que j'suis tellement bourré actuellement que j'ai plus aucune notion du temps de toute façon ahaha, alors ça m'fait ni chaud ni froid qu'tu puisses penser ça ! »
LA GENANCE.
Argh bordel... mais la HONTE ABSOLUE ! Et au moins aussi absolue qu'Akashi, c'était dire l'ampleur du désastre !
Mais... mais de QUOI il avait l'air là !? A se donner en spectacle comme ça ! C'était un véritable suicide social, il ressemblait à s'y méprendre à l'un de ces putains de canards, une de ces lopettes éconduites, de celles qui se traînent aux pieds de leur meuf dans l'espoir d'obtenir le sacro-saint pardon ! Et ça risquait inévitablement de laisser des traces un comportement de carpette pareil...
ADIEU CREDIBILITE FOREVER !
Ah, il était beau comme ça notre Grand Méchant Loup, mesdames et mesdemoiselles !
Quelle poigne, il en imposait foutrement !
Tiens, manquerait plus qu'il...
« ... Tu m'manques tellement babe (non pas le cochon du même nom... quoique... ce serait dans le thème de ce chapitre...), si tu savais... T'as pas idée à quel point sans toi, je n'suis rien... Enfin si, j'suis quand même bien quelque chose : la dernière des merdes ! Ouais, voilà , une belle grosse merde bien crade et puante ! »
OH CHIOTTE... !
C'était comme si le pire cauchemar d'Haizaki prenait vie sous ses yeux et qu'il ne pouvait (plus) rien faire pour l'empêcher ! Par sa faute, en plus ! Parce qu'il était le seul coupable de sa propre connerie ! Il avait juste une envie furieuse de disparaître sous la table à ce stade ! Heureusement qu'il parlait en japonais, parce que tous les passants et autres clients se seraient immanquablement mis à le pointer du doigt sinon en se marrant comme des marsouins ! Surtout quand son ton semblait si désespéré...
Et il serait alors connu comme le plus grand bouffon rejeté de l'histoire de l'humanité !
Non mais quelle mouche avait bien pu le piquer pour qu'il en vienne à laisser un message à caractère aussi INCRIMINANT en plus d'être foncièrement PITOYABLE, sur le téléphone de Kise !? Pourquoi ne pas directement lui avoir mis un flingue entre les mains, plaqué contre son cœur et demandé de tirer !?
...
Ah ouais merde, peut-être que le fait qu'Haizaki ignorait précisément où se planquait Kise à ce moment-là constituait un élément de réponse... Sinon, ça aurait probablement été une solution plus rapide et surtout moins douloureuse et humiliante...
Mais apparemment, ce n'était pas suffisant pour Momoi d'avoir tué dans l'œuf tout sentiment de virilité qu'il lui restait encore... Non, il fallait carrément qu'elle lui broie les burnes du plat du talon (aiguille) à présent. Parce qu'elle laissa la voix robotique continuer à s'enfoncer dans le désarroi le plus total.
Quand je vous disais qu'elle avait beau ne pas payer de mine, elle était redoutable la rose !
Car comme toutes les si jolies fleurs du même nom, elle était parée d'épines acérées et meurtrières...
Et clairement, il lui avait tendu lui-même la perche pour se faire battre, l'instrument de son déshonneur !
« Je t'en suppliiiiiiie pardonne-moi chaton, oublions tout ce qui vient de se passer et reviens ! Plus de mensonge, plus de cachoterie ! » Heu... ça, je tiens à vous rappeler qu'il l'avait déjà promis par le passé et on en voyait le résultat plus que probant HEIN... ! « J'vais changer, j'te l'promets ! Si on r'part à zéro tous les deux et qu'tu trouves en toi la force de m'accorder une dernière chance, je peux t'assurer que plus jamais je n'te ferai souffrir ! Je me tiendrai à carreaux, je serai irréprochable et surtout, le plus important, j'ferai en sorte que tu n'r'grettes pas cet élan de générosité ! »
...
Mais plus que jamais décidé à mettre un terme à cet assassinat PUBLIQUE qui n'avait que trop duré à son goût déjà, Haizaki se redressa soudainement sur son siège, sourcils froncés et air mauvais. Car c'est bien connu, quand la caravane passe, le chien aboie :
« Ça n'prouve absolument rien, ok !? J'étais complètement foncedé hier soir ! La preuve, j'me souviens de rien ! Même pas d'avoir laissé c'message ! Et pour ta gouverne, s-sache qu'on n'peut pas s'fier au discours d'un soulard, d'accord !? »
« Mais au contraire mon cher Zakkun, au contraire ! C'est plutôt toi qui devrais savoir que toutes les paroles prononcées en état d'ivresse sont on ne peut plus révélatrices ! L'alcool agit comme un sérum de vérité extrêmement fiable, en plus d'être très efficace pour délier les langues ! »
Et BAM, uppercut dans le menton et renvoyé dans les cordes ! Mais Zaki n'était pas encore K.O... Il avait encore la force d'asséner un dernier coup, avant de s'écrouler pour de bon... Alors autant frapper un grand coup...
« Oui bah si j'ai autant picolé, c'était de joie, justement ! Parce que je me sentais comblé d'être enfin débarrassé, libéré, délivrééé (avouer que vous avez la fameuse chanson dans la tête maintenant ! Ne me remerciez surtout pas pour ça !) de ce boulet de Ryota ! Qui ne me manque pas du tout, hein au passage, que ce soit clair ! Ce serait même plutôt tout l'inverse ! J'vais enfin pouvoir faire tout c'que j'veux sans avoir sa sale gueule de pleurnichard dans les pattes ! »
Mais oui, mais oui, Haizaki...
C'est fou ce qu'on y croit !
Pour un menteur professionnel, un champion autoproclamé soit disant imbattable au Poker, tu n'vaux pas un clou ! Même un gosse qui dissimule une mauvaise note pour la première fois à sa mère, serait plus crédible...
Et Momoi, qui avait appuyé sur le bouton PAUSE le temps de le laisser parler, n'était pas non plus dupe... Elle reprit donc avec son petit enregistrement à l'endroit où elle l'avait laissé avant ce court aparté.
TIIIIME FOR ZE COUP DE GRACE ! (Kelly)
« ... Reviens et tu verras, j'ai déjà rempli ma part du marché en parvenant à nous dégoter un adorable (Euphémisme pour dire « minuscule ») nid d'amour rien qu'à nous, (heuuu... et Dario le troisième coloc/larron alors ?) tu m'en diras des nouvelles ! J'suis sûr qu'ça va t'plaire c'est un endroit que tu connais déjà et que tu aimes et en plus, par la même occasion, j'y ai aussi décroché un p'tit boulot alimentaire ! Alors, elle est pas belle la vie ? Avoue qu'ça t'intrigue ! Et non, j'te vois d'jà v'nir : il ne s'agit en aucun cas d'un strip club, espèce de vipère ! Ni de quoi que ce soit d'illégal, juré craché ! »
Ah ben ouiiiii pas du tout suspect, ça aussi ! Et Kise était censé le croire sur parole ? Qu'un taf ET un toit lui étaient tombés du ciel, le coin de la gueule, en même temps, comme ça, sans rien faire ? (Ça devait faire sacrément mal n'empêche de se prendre un toit de cette manière-là...) Quoiqu'il en soit, Haizaki ne faisait plus du tout le malin à présent. Ni son petit numéro de roquet énervé par l'intrusion de Momoi dans sa vie privée...
Non, le pauvre, c'est qu'on le plaindrait presque, ECROULE qu'il était sur sa chaise, la tête entre les bras pour se cacher...
Magnanime, Momoi décida que sa pauvre victime en avait assez vu ou plutôt « entendu » pour l'instant et elle interrompit donc l'enregistrement pour de bon, lui épargnait le reste de ses élucubrations passablement avinées.
« ... Et ça continue comme ça pendant encore au moins vingt bonnes minutes, entrecoupées de pauses et autres palabres inintelligibles. Mais rassure-toi ! Par miracle, Ki-chan n'est au courant de rien ! »
Hein ? Quoi ? Comment ça ?
Plaît-il ? Comme dirait l'inénarrable Seiya dans « CDZ, la Série Abrégée. »
Et comme si elle avait deviné ses questionnements intérieurs, (bon... il faut dire que le fait que l'ex délinquant venait de s'écraser une main sur la gueule – un geste pourtant si ANODIN et pas du tout SIGNIFICATIF, REVELATEUR de son état de détresse actuel - mit vaguement l'épouse d'Himuro sur la voie...) elle reprit la parole :
« Oh, tu dois être en train de te demander comment c'est possible, j'imagine ! Et bien, sache qu'il n'a tout simplement pas voulu écouter le message que tu lui avais laissé... ce qui, entre nous, pourrait sembler fort dommage de prime abord, maaaaiiiisss au final, pas si grave ! Je m'explique ! Parce que ce sera pour toi l'occasion de lui répéter toutes ces jolies choses, mais en face à face cette fois ! Et fais-moi confiance, car je sais de quoi je parle : m'est d'avis que ça pourrait bien tout changer entre vous ! Rebattre les cartes et même faire durablement pencher la balance de ton côté ! Si tu t'y prends bien, c'est la victoire assurée ! » Elle sourit, avant d'ajouter. « Alalala dire que Ki-chan m'avait demandé de l'effacer directement après l'avoir écouté, mais il semblerait que j'ai bien fait de me l'envoyer avant pour le sauvegarder précieusement hihi ! Et ouiiiiiiii crois-le ou non, mais je me doutais bien que ça aurait son utilité à un moment donné ! On peut dire que j'ai eu du nez sur c'coup-là ! Enfin, pas que celui-ci, tout à fait entre nous... puisque c'est quand même mon métier... ! Et pas pour rien... »
Or, Momoi avait beau être plus bavarde qu'une horde de pies atteintes de logorrhée verbale, on ne pouvait nier qu'elle avait vu juste, la bougresse...
Car sans ça, il ne l'aurait pas crue...
Il n'empêchait que ça faisait mal, le coup de massue !
Sonné, Haizaki avait encore peine à réaliser qu'il avait pu s'abaisser à un tel niveau... Tu m'étonnes... Ça faisait pitié... c'était vraiment tout ce que ça lui inspirait et en un sens, Momoi avait raison : heureusement que Kise n'avait pas entendu ce déplorable épanchement sentimental ! Remarque, il s'était sans doute involontairement privé d'une bonne crise de rigolade. Non parce que, d'après Haizaki, écouter un truc pareil, ça ne pouvait se solder que par incontrôlable un fou rire. Nerveux ou non.
« Alors ça y est, tu as fini de nier devant tant de preuves accablantes ? » Le provoqua t-elle gentiment. Aaaah si seulement tout était faux et le résultat d'une modification frauduleuse de sa voix... « Ohhh mais ne t'inquiète pas, je ne répéterai à personne que je sous tes airs de bad boy se cache un coeur gros comme un ballon de basket ! Que je t'ai entendu baragouiner les excuses les plus choupinettes du monde entier ! Bon sauf peut-être à Tatchan à la limite et encore c'est même pas sûr, mais ce sera potentiellement le seul à être mis au courant ! Et puis, ce n'est pas comme s'il y avait de quoi en avoir honte, de toute façon ! Moi, je trouve ça super trop attendrissant en vrai ! Et tiens, pour tout te dire, ça me donnerait même plutôt très envie de te serrer contre mes seins jusqu'à t'en étouffer (une bien belle mort...) et de t'offrir toute l'aide dont je dispose par la même occasion ! »
« De l'aide... ? » Répéta t-il sans comprendre, incrédule, tout en relevant timidement la tête vers elle. Et pas n'importe laquelle d'aide, en plus, la sienne, rien de moins ! « T-tu veux vraiment m'aider ? Maintenant ? Même après avoir entendu tous ces trucs ridiculement clichés et pitoyables ? »
Mais néanmoins sincères...
OULA.
POURQUOI ? POUR QUELLE RAISON ? QU'ESPERAIT-ELLE OBTENIR DE LUI EN RETOUR CETTE GARCE MANIPULATRICE ?
Machiavélique comme elle était... Haizaki avait plutôt intérêt à se méfier !
Et il ne croyait pas si bien dire, ou plutôt penser, car il avait à faire à une pro ! C'était ELLE la joueuse de Poker en herbe, douée pour le mensonge, le bluff et la tromperie, pas lui ! A côté, il faisait figure de petit joueur ! Déjà du temps du collège, elle avait ça en elle, sauf que ses capacités se trouvaient encore en dormance. Mais c'était sa mise en couple avec Himuro qui avait causé leur éveil...
Et en parlant de mise en couple...
Voici que l'on arrivait justement au plat principal, exactement là où Momoi avait voulu le mener dès le départ...
« Mais ouiiii, je parle bel et bien de t'aider mon pauvre Zakkun ! Assidument et de toute mon âme ! Parce que tu sais, mine de rien, cette sombre histoire entre toi et Ki-chan n'est pas sans me rappeler la mienne avec Tatchan ! On a vécu une expérience assez similaire nous aussi au début... »
« Ah bon... !? » Répondit-il spontanément, sans se méfier, sans rien voir venir.
Tombant droit dans le piège subtilement tendu par la rose...
Qui se referma aussitôt sur lui sans lui laisser la moindre chance d'en réchapper.
Pour son plus grand malheur, car dans la seconde qui suivit Momoi plissa les yeux, sautant immédiatement sur cette opportunité qu'elle prit à la fois pour une invitation et pour une preuve d'intérêt...
« Oh mais c'est vraiiiiii ça, j'te l'ai jamais raconté à toi maintenant qu'j'y pense ! » Bah non en effet et Haizaki voyait mal à quelle occasion elle aurait pu le faire d'ailleurs... « Alala, si tu savais, l'amour c'est tellement compliqué pour pas grand-chose parfois ! Mais laisse-moi plutôt t'expliquer comment ça s'est passé entre Tatchan et moi ! »
Hein... ?
On sentait clairement que dans le fond et peut-être un peu en surface aussi, elle CREVAIT d'envie d'aborder le sujet ! Et avant même de lui avoir laissé le temps nécessaire pour émettre une protestation, Momoi enchaîna hyper sérieusement sur sa propre histoire, ni vue, ni connue, j't'embrouille !
« Alooooors tout a commencé au moment d'entrer à l'université ! » (Soit il y a presque dix ans à ce moment-là de la fic pour celles qui seraient larguées, au fond de la salle...)
C'était durant les vacances d'été, en fin de terminale...
Kagami avait invité Aomine à passer deux semaines à L.A., avec lui, avant de reprendre le lycée pour l'ultime ligne droite qui était supposée signer leur passage à l'âge adulte. Ou presque, puisque Kagami et Aomine ne seraient majeurs qu'à la fin du mois. (Il était par contre prévu que Kagami rentre à Tokyo début août pour y fêter son anniversaire) Cependant, les parents du basané avaient accepté que leur fils unique parte rejoindre son ami aux U.S.A. si et seulement si, ce dernier parvenait à économiser de quoi se payer le voyage sans leur participation financière. Ce qui supposait pour Aomine de se dégoter un p'tit boulot, un job étudiant à temps partiel, afin de se mettre un petit salaire de côté supposé lui offrir son précieux billet d'avion aller-retour.
Ce qu'Aomine était parvenu à faire au prix du sacrifice de son temps libre, contre toute attente, se montrant même particulièrement ponctuel et fiable dans l'exécution de son travail. Son patron en avait été ravi apparemment, prêt à le reprendre quand il le voulait, même ! Bon... il fallait dire que le domaine dans lequel Aomine avait bossé et même roulé sa bosse le temps de quelques mois après les cours n'était autre que celui de la vente d'articles de sport... Hmm... de baskets pour être plus exact... Le bleu avait tellement apprécié l'expérience, qu'il hésitait à présent à lancer sa propre gamme de chaussure à la sortie du lycée...
Ses parents en avaient d'ailleurs été les premiers bluffés par son projet et ses prouesses professionnelles pour parler franchement, pourtant convaincus au départ que cette entreprise était purement et simplement vouée à l'échec, car d'après leurs calculs, jamais leur fils ne serait en mesure de se discipliner suffisamment pour atteindre l'objectif fixé. Ah ben ouais, paie ta confiance parentale quoi ! Mais bon, face au fait accompli, ils ne pouvaient décemment plus faire machine arrière maintenant. Ce serait trop cruel et injuste pour le fiston qui n'avait pas ménagé ses efforts...
Ce petit voyage avait donc eu lieu fin juillet, peu après celui de Kise à Okinawa, celui-là même pendant lequel il avait manqué de se faire sauter la pastille par un ricain et ses potes de baseball... ou plutôt par un certain loup, en réalité. En fait, il s'avérait que Kagami avait également convié Kuroko à la base. Bah oui... n'inviter qu'Aomine aurait paru TELLEMENT TROP suspect ! Mais (par chance), le petit fantôme avait été contraint de décliner à la dernière minute... (pas mal encouragé par Aomine, il est vrai...) Une sombre histoire de cousin germain malade à qui il était obligé d'aller rendre visite ou Kagami ne savait trop quoi...
Bon, en vérité il s'avéra que le cousin en question n'avait rien de trop grave, puisqu'il ne s'agissait que d'une petite varicelle des familles pas bien méchante, mais surtout, Kuroko alla le voir AVANT le départ... largement avant... Kagami était d'ailleurs déjà aux Etats-Unis à ce moment-là, il n'en sut donc rien. Sans compter qu'au final, Kuroko opta plutôt pour partir en vacances avec son amoureux et sa famille, les parents de Takao ayant le privilège de posséder un appartement près de la mer... L'histoire ne disait pas cependant si la famille de Takao avait remarqué la présence de leur invité durant ce séjour...
Ah n'empêche que dans le fond, ils étaient bien contents pour leur fils tout compte fait les parents d'Aomine ! D'abord parce que ça lui apprenait à s'assumer seul, sans leur soutien perpétuel, mais également parce qu'ils vouaient une confiance AVEUGLE au « petit » Taiga. Qu'est-ce qu'il était bien ce gamin ! Un véritable exemple pour leur unique rejeton ! D'après ce que le tigre avait été amené à leur raconter, (en personne, à l'occasion d'un dîner avec sa future belle-famille sans le savoir...) il vivait seul la majeure partie de l'année. Au départ, son père était censé venir le rejoindre à Tokyo, mais son travail l'avait obligé à rester en Amérique. Apparemment, c'était quelqu'un de très important et de tout aussi occupé.
Mais non seulement Taiga ne ressentait aucun grief envers son paternel qui l'avait tout de même pour ainsi dire abandonné de l'autre côté de l'océan, mais en plus, cela l'avait contraint par la force des choses à devenir totalement indépendant. Et il savait tout faire ce gosse ! Du ménage au repassage en passant par la cuisine et même un peu de bricolage, une vraie fée du logis ! Un excellent parti pour leur fils, si seulement ce cher rouquin avait été une fille alalala ! (Pas que les Aomine réprouvaient l'homosexualité si tant est que cette orientation rende heureux leur Dai adoré, mais vu son obsession légendaire pour les grosses poitrines féminines, ils peinaient à envisager que le bleu puisse tomber amoureux d'un autre garçon comme lui, un jour...) Même si... et bien... au début, lorsqu'Aomine s'était finalement décidé à faire les présentations – contraint et forcé, après des mois à le travailler au corps... – ses géniteurs avaient tout de suite pensé qu'il y avait anguille non pardon, BALEINE sous gravillons !
En effet, Daiki passait le plus clair de son temps avec ce Kagami jusqu'à pas d'heure (dont le prénom mixte les avait d'abord conduits à croire qu'il s'agissait d'une jeune fille ahaha !) que ce soit dehors ou chez lui, ne tarissant jamais d'éloges à son égard et se montrant même particulièrement loquace au sujet de ses exploits les plus glorieux. Si bien que rapidement, la résidence Aomine résonna d'histoires à propos des accomplissements supposés du fameux tigre de Seirin !
Aussi très vite, les parents en arrivèrent à la conclusion qu'il leur fallait absolument rencontrer la mystérieuse personne qui avait su redonner le sourire à leur enfant... Alors imaginez leur surprise en tombant nez-à-nez avec un solide gaillard à l'air pas très commode sur le pas de leur porte... (mais qu'ils adoptèrent dès la fin de la soirée et à l'unanimité ! Il fallait dire que Kagami avait su marquer des points dans le cœur de la MamanMine en l'aidant à préparer le dîner ET dans l'estomac du père, par la même occasion...)
Et Momoi alors dans toute cette histoire, me demanderez-vous ?
Patience, j'y viens !
Car si Aomine s'était rendu au pays des cowboys et des Indiens (ceux d'Hollywood hein, pas leurs voisins de Bollywood...) dans l'espoir d'y passer des vacances crapuleuses en bonne compagnie, loin de toute autorité parentale, (en dehors de celle de PapaGami, mais bon, vu qu'il bossait toute la journée et en semaine jusque très tard, Aomine ne le croisa au final que très rarement.) le but du séjour de Momoi était entièrement différent, lui ! Ah oui, parce qu'elle était venue elle aussi, rejoignant les deux fauves.
Bon, elle était restée moins longtemps que son meilleur ami quand même... et pas pour les mêmes raisons non plus du coup. En effet, la jeune rose souhaitait poursuivre des études dans le management/la gestion... mais d'entreprise cette fois. Et si possible, à l'international ! Car oui, Momoi avait toujours eu de grandes ambitions de par ses talents de statisticienne et d'après ses calculs élaborés, il s'agissait de la voie professionnelle offrant le plus de débouchés de carrière pour elle.
Il avait donc été convenu qu'une fois son diplôme de fin d'études (du lycée) en poche, elle partirait poursuivre son instruction aux Etats-Unis, qui proposait les meilleurs cursus dans la matière qui l'intéressait. Cependant, et cela pouvait se comprendre, ses parents n'étaient pas spécialement chauds ni enthousiastes à l'idée de la laisser partir vivre sa vie estudiantine toute seule. Oh pas qu'ils n'aient pas confiance en leur si raisonnable et studieuse fille, mais Momoi était leur unique enfant et... ils s'inquiétaient donc fort logiquement pour elle, qui allait habiter si loin d'eux...
Que ferait-elle pour se débrouiller en cas de problème, sans personne de confiance à côté, voire carrément auprès d'elle ? C'est pourquoi il fut décidé que dans un premier temps, la rose profiterait de ses vacances d'été pour se rendre à Los Angeles et ainsi visiter le campus de l'Université de Californie, la célèbre UCLA, en guise de première approche. Déjà voir si l'endroit était susceptible de lui plaire et si elle se sentait capable de s'y intégrer.
Par chance, il se trouvait que justement... si jamais la visite s'avérait concluante, elle n'y serait pas totalement livrée à elle-même, puisqu'étant leur aîné, Himuro y étudiait déjà depuis le début d'année. En effet, le jeune homme avait également fait le choix de continuer ses études supérieures à l'étranger, enfin, ce n'était pas totalement l'étranger pour lui non plus, vu qu'il y avait vécu de nombreuses années auparavant. Tout compte fait, c'était plutôt le Japon, pourtant son pays natal, qui symbolisait l'étranger pour lui ! C'est que le shooter avait passé plus de temps aux U.S.A. qu'au Pays du Soleil Levant... Or, qui de mieux qu'un compatriote, une de leurs connaissances qui plus est, frère de cœur de Kagami, réputé pour son sérieux et futur avocat en droit des affaires émérite, afin de lui servir de guide en ces lieux, pas toujours très recommandables pour une jeune fille innocente et sans défense ?
Et bien... le seul qui trouva à y redire évidemment, fut naturellement Aomine.
Qui, je cite, n'avait « aucune espèce de confiance en ce dépravé qui cache aussi bien son jeu que son œil, derrière sa maudite mèche ! »
...
Aaaah... c'est qu'elle n'était pas siiiiiiiii loin de la vérité que cela, notre panthère préférée !
Himuro était EFFECTIVEMENT un dépravé qui savait dissimuler sa véritable nature temps-là, mais surtout un dépravé qui jouait dans les deux « camps » à la fois, histoire d'aggraver encore son cas... Sauf qu'encore une fois en ce temps-là, Momoi l'intéressait à peu près autant que l'abécédaire du patriarcat intéresserait une Femen extrémiste... En premier lieu, parce qu'elle était la meilleure amie (d'enfance, en plus...) d'Aomine et que Kagami lui faisait confiance en la lui confiant, justement. Et abuser de la confiance d'autrui à son égard, Himuro ne trouvait pas cela particulièrement kiffant... En réalité, la situation allait même plus loin que ce simple stade et dans les deux sens d'ailleurs : aucun d'eux ne trouvait l'autre à son goût.
Parce qu'à l'époque, Momoi ne voyait encore que et par Kuroko. Et je veux bien que « Tetsuya » et « Tatsuya » soient relativement proches en matière de prénoms, mais niveau personnalité, on n'aurait pas pu faire plus éloignés. Et c'était réciproque, parce que si Himuro estimait Momoi relativement mignonne, c'était plus dans le sens comme une petite sœur, quoi. Alors, ouais, ok, je sais déjà ce que vous allez me rétorquer : ne voir en Kagami rien de plus qu'un petit frère n'avait pourtant pas empêché Himuro de jouer à touche-pipi avec Tigrou, mais... il n'en ressentait aucune envie avec l'ancienne manageuse de Teiko. Et par-dessus tout, il ne tenait pas à se faire trancher la main par Aomine, si d'aventure, celle-ci venait à glisser avec la rose !
Car disons-le tout net afin d'éviter tout potentiel malentendu : encore, ça aurait été le beau Kise, Takao le comique troupier ou même ce bon vieux Midorima le binoclard coincé, tiens, ne nous montrons pas trop sélectifs histoire de disposer d'un panel varié, qui était venu étudier aux U.S.A. avec lui, Himuro aurait à la limite pu ENVISAGER de fauter. Mais avec Momoi ? Pwahahaha et puis quoi, encore ? Elle était bien bonne celle-là ! Autant ne prendre aucun risque en allant directement se taper une Californienne à gros nénés (fraîchement refaits), comme il y s'en ramassait à la PELLE à travers tout le campus !
Ça reviendrait au même et pour un prix bien plus dérisoire ! Car c'était bien simple : en matière de grosses poitrines, on ne savait plus où donner de la tête ici et ce « détail » n'avait d'ailleurs pas manqué d'intéresser Aomine, lorsque ce dernier avait insisté pour accompagner sa sœur de cœur au cours de sa visite des lieux. A tel point que ça avait failli l'amener à reconsidérer son plan de carrière actuel et de plutôt venir s'inscrire avec elle ici, afin de pouvoir la surveiller lui-même sans avoir à compter sur l'autre débilos de dragon borgne... ! (Coucou Masamune Date !)
Ouais, nan, ne cherchez pas...
En ce temps-là, Aomine ne pouvait définitivement pas piffrer son futur DOUBLEMENT beau-frère par la suite. Le pire, c'est que cette animosité et cette méfiance n'étaient fondées sur rien de concret. Himuro s'était pourtant toujours montré serviable et courtois envers la panthère, mais c'était plus fort qu'Aomine : ce gars-là, il ne le sentait pas ! Sa tronche de beau gosse ne lui revenait pas, pour une raison inconnue, mais sans doute en rapport avec le fait qu'il était intolérablement PROCHE de Kagami ! Physiquement ET sentimentalement ! Ah la bonne vieille possessivité des familles... Les deux expats' avaient vécu tellement de choses ensemble, des choses que le bleu ne pourrait jamais rattraper... et il en avait conscience, se sentant indubitablement exclu...
Bon... On aurait pu arguer que sa situation avec Momoi était exactement la même, mais pourtant, Kagami réagissait différemment. En effet, il ne lui en chiait pas toute une pendule, lui ! Le rouge n'était en aucun cas jaloux de la rose, ni de sa proximité avec son frère de cœur et meilleur ami. Mais justement, il était là le souçaï Ophélaï ! Parce que dans le fond, Aomine aurait adoré que son tigre se montre aussi jaloux que l'animal qu'il était supposé incarner... Ce serait pour le ganguro une preuve d'intérêt. Que Kaga ne lui était pas indifférent et qu'il avait donc sa chance avec l'as de Seirin ! Hélas, au lieu de la considérer comme la rivale à abattre, pffff bah non, ce gros nullos de Kagami se payait le luxe de s'entendre à merveille avec Momoi ! ALALALA NON MAIS QUELLE DECEPTION, RENDEZ-VOUS COMPTE ! Que votre meilleure amie de tous les temps soit comme cul et chemise avec l'homme de vos rêves, QUEL INSUPPORTABLE AFFRONT !
Par chance cependant, Himuro fut pas mal occupé cet été-là, entre son job à mi-temps de serveur et ses révisions. Ben oui, parce qu'en plus Monsieur osait se montrer STUDIEUX côté cours ET sérieux dans son travail ! Heureusement, cela signifia qu'Aomine ne le croisa que rarement, tant mieux pour lui ! Il eut donc majoritairement Kagami pour lui seul, à jouer au basket du matin au soir, savourant les bons petits plats préparés par avec amour par le tigre rien que pour lui, sans avoir à trop le partager avec son père ou son Big Bro for life. Le rêve Américain, le vrai ! Du moins, la conception erronée et toute personnelle qu'en avait Aomine...
Comme convenu, le brun au grain de beauté fit visiter donc le campus à la belle rose. Gardant bien ses distances, vu qu'elle se retrouva escorté par les deux fauves également. Aomine l'avait à l'œil ! Qu'il tente quoi que ce soit ce sale manouche, il n'attendait que cela pour le crucifier sur place ! Mais non, Himuro resta gentleman jusqu'au bout. Attentionné, charmant, mais ni plus ni moins que d'habitude. Pfff... qu'il hypocrite ! Doublé d'un lâche... Ah ça, il ne faisait aucun doute pour Aomine que Shiryu l'Aveugle avait peur de se fritter contre le Chevalier de la Panthère Noire !
Dommage d'un côté...
Mais tant mieux de l'autre, parce que quand bien même Aomine aurait ADORE lui bondir sur le poil, (sans la moindre intention salace...) Kagami ne l'aurait certainement pas vu d'un aussi bon œil. Il essaya bien de le provoquer à diverses occasions, mais face à l'absence de réponse et de réaction de son adversaire imaginaire, Aomine se contenta donc de passer la frustration qu'il ressentait envers le pauvre Himuro, en l'humiliant au basket. Ouep, c'était nettement plus efficace et surtout moins facilement décelable de cette manière ! Nickel !
Or, ainsi qu'il fallait s'y attendre, l'effervescence de cet endroit ne fit aucune peur à Momoi qui s'inscrivit même dans la foulée. S'en suivirent une tonne de recommandations de la part des parents de la rose et d'Aomine, qui décidément, ne pouvait s'empêcher de mettre son grain de sel dès lors que son aîné brun se trouvait concerné !
Ce fut donc ainsi que la belle Momoi débarqua comme convenu au moment de la rentrée, à la prestigieuse University of California, Los Angeles, y faisant des débuts très remarqués...
« Momoi-san ! » L'interpella une voix masculine familière.
... Tiens, il s'adressait à elle exactement de la même manière que son Tetsu-kun chéri d'amour le faisait ? Et elle ne le remarquait que maintenant... c'était dire l'ATTENTION qu'elle portait habituellement à son aimable « gardien »...
De toute façon, il n'y avait qu'une seule personne qui l'appelait ainsi dans tout le pays... non, pas uniquement ici, mais carrément sur le continent Américain dans son entièreté. Facile de deviner de qui il s'agissait, donc. Sans même avoir à le regarder pour l'identifier.
« Oh Himuro-kun, bonjour ! »
Il semblait essoufflé, ayant visiblement tapé son meilleur sprint depuis l'autre bout du couloir pour la rejoindre. C'est qu'ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion de se croiser depuis le début des cours. La rentrée battait son plein cette année, ne leur laissant pas une minute à eux !
« Alors tout va comme tu veux ? Tu es bien installée ? »
« Ah oui, merci encore de m'avoir aidée à déménager et monté mes meubles, surtout ! »
Avoir le permis ET une voiture, c'est plutôt utile il est vrai lorsqu'il est question de transporter du mobilier...
« Pas d'quoi. Et tes copines de chambre, elles sont sympas ? »
« Hmm hmm ! » Approuva t-elle, souriante, d'un signe de la tête, avant de se mettre à se débattre pour ouvrir son casier récalcitrant. « On s'entend déjà super bien ! Ça me fait assez bizarre d'ailleurs, parce que je n'avais pas beaucoup d'amies filles au Japon ! Elles ont tendance à manquer d'ouverture d'esprit, c'est pour ça que de manière générale, j'ai toujours préféré la compagnie des garçons... »
Tu m'étonnes... les Japonaises devaient surtout (pour la plupart...) crever de jalousie face aux sublimes arguments mammaires de leur compatriote ! Tandis qu'ici, Momoi était presque dans la norme ahah... enfin, disons du moins qu'elle ne contrastait pas spécialement comparée aux autres filles...
« Mais ici, les filles sont différentes ! Tellement plus amicales et accueillantes ! »
« Tant mieux. Les mentalités ne sont pas les mêmes en Californie, c'est vrai. D'autant plus au sein d'un établissement au cosmopolite que le nôtre. »
« Je ne te le fais pas dire ! D'ailleurs, elles ne devraient pas tarder à venir me rejoindre, on s'est donné rendez-vous ici parce que j'ai encore du mal à trouver mon chemin, tellement ce campus est gigantesque ahaha... »
« Ah ? Vous devez aller où ensemble ? »
« Au réfectoire ! »
« Hmm je vois, c'est bien. Dire que moi, j'ai encore une heure de cours avant d'avoir enfin le droit d'aller manger à mon tour... »
« Ah. »
...
... TU M'EN DIRAS TANT !
Conversation banale et ennuyeuse à souhait au programme, donc...
Courtoise, mais sans réelle affinité.
Ignorant temporairement son compatriote, Momoi pesta, se mordillant légèrement la lèvre inférieure, parce qu'elle se trouvait présentement en train de galérer avec pour ouvrir le casier qui lui avait été assigné. Et elle nécessitait toute la concentration possible afin d'y parvenir... De toute façon, elle et Himuro s'étaient déjà tout dit, non ? Elle ne voyait par conséquent pas l'intérêt de poursuivre ce simulacre de conversation, ni quoi ajouter de plus. Et lui non plus, de toute évidence. Mais il restait pourtant planté là. Sans doute par politesse, pour lui tenir compagnie le temps que les amies de la rose daignent enfin la rejoindre...
Ce ne fut qu'après un loooooooooong et malaisant silence, qu'il parut ENFIN noter qu'elle se débattait avec son casier...
« Attends, laisse-moi faire. Il y a une astuce pour l'ouvrir... »
Précisons que notre cher dragon se tourna de profil... offrant son magnifique postérieur athlétiquement bombé au regard appréciateur des passants du couloir... Momoi se trouvant de l'autre côté, elle n'en vit donc rien et de toute façon, elle n'aurait sans doute rien remarqué, malgré la MOULANCE (oui, j'invente des mots si j'veux, na !) du jean porté par Himuro ce jour-là... Mais le hasard voulut que ce fut justement à cet instant que les cops de Momoi arrivèrent.
Et se figèrent sur le remarquable fessier scandaleusement tendu vers elles... Louchant allègrement dessus.
« Salut les filles ! » Sourit l'enjouée Momoi.
...
Les deux autres Super Nanas composant leur trio s'étaient arrêtées net.
Bug dans la matrice.
Allô, (« à l'eau » même, vu le contexte actuel...) non mais allô quoi !
Momoi cligna des yeux. Ses camarades ne semblaient pas l'avoir entendue, un peu de bave s'écoulant à présent de leurs babines. Un peu plus et une flaque allait littéralement finir par se former à leurs pieds.
Et pas uniquement composée de salive, si vous voyez ce que je veux dire...
« Hmm ? Ohé, les filles ? »
« Ah heu hello Satsuki ! » Finit par lui répondre aimablement la brune à lunettes au teint mate. Marisa, la Mexicaine. « Excuse... il y a tellement de brouhaha dans ce couloir, on ne t'avait pas entendue... »
« Bon, et si tu nous présentais... ? » Alla droit au but quant à elle la blonde Américaine, Jennifer, sans parvenir à détacher son regard de ce divin FIAK qui se dandinait sous ses yeux.
« Oui, si vous voulez ! Les filles, voici Him... heu... Tatsuya ! C'est un ami du Japon ! Et hmmm... Tatsu... ya... » Mince, ça lui faisait toujours aussi bizarre de l'appeler par son prénom, décidément, elle ne s'y ferait JAMAIS ahahaha ! « ... Je te présente mes compagnes de chambrée, Marisa et Jen. »
« Enchantée... » Sourit timidement Marisa, en se planquant derrière un de ses bouquins.
« ... Oh putain, tu m'étonnes qu'on est enchantées... » Lui emboîta immédiatement le pas la blonde... dans un style disons plus... direct... « Et encore, le mot est sacrément faible... »
Mais néanmoins toute aussi rougissante et balbutiante que sa collègue !
« Hahah mais non, tout le plaisir est pour moi mesdemoiselles, je vous assure ! » Sourit-il à son tour, toujours aussi avenant. « Les amies de Mom-... » Décidément, la rose n'était pas la seule à avoir du mal avec l'utilisation des prénoms... « ... Satsuki sont mes amies aussi. »
Il leur serra la main à chacune, Marisa louchant sur la sienne suite à ce geste pourtant anodin et prenant instantanément la résolution de ne plus JAMAIS la laver !
« Et voilà, c'est comme ça qu'il faut faire tu vois. Un coup à gauche, trois quart de cercle vers la droite après et pour finir, BAM une grosse tape, bien au centre ! Tadaaam ! »
Et magie, le Sésame s'ouvrit !
... Or, apparemment, il en fut de même pour les cuisses des deux autres filles...
« Il paraît que ça fonctionne aussi avec des coups de pieds, mais personnellement, je n'ai encore jamais testé de cette manière-là ahaha ! » Rit-il, avant de se reprendre. « Sur ce, les filles, mon devoir en ces lieux étant accompli, je viens de me souvenir que j'avais d'autres âmes en détresse à aller secourir. Aka la façon polie de vous indiquer que j'ai compris que vous aviez plein de choses à vous raconter et que ma présence toute masculine n'était pas requise. Je vous confie donc ma précieuse Satsuki. Faites bien attention à elle, d'accord ? A plus tard, girls ! »
Il leur fit un clin d'œil, commençant à s'éloigner, avant de se retourner pour lancer à Momoi :
« Ah mince ! J'allais oublier : j'ai un match d'entraînement ce soir à dix-huit heures au gymnase B3. Le premier de la saison, c'est à cette occasion que le coach désignera les titulaires de l'équipe. Tu viendras m'encourager... ? Enfin, si ça te dit et que tu n'as rien d'autre de prévu, bien entendu... » Demanda Himuro.
Et bien que Momoi savait qu'il n'avait pas besoin de sa présence pour faire sensation, elle hocha positivement de la tête. Le basket lui rappelait inévitablement la maison. Le Japon commençait déjà à lui manquer mine de rien, ou plus précisément, tous ses amis restés là-bas et une activité aussi familière et chère à son cœur la requinquerait sans nul doute.
C'était gentil en tout cas de la part d'Himuro d'avoir pensé à la prévenir et la rose se dit qu'il était même possible que le brun ait fait un détour par ce bâtiment tout spécialement pour la prévenir... Non pas qu'elle croit réellement qu'il avait besoin d'elle en tant que spectatrice pour tout déchirer sur le parquet... m'enfin, elle pourrait sûrement utiliser son sens de l'observation et de l'analyse à bon escient pour l'aider à être encore plus efficace dans ses placements...
« C'est d'accord, je passerai te faire un petit coucou tout à l'heure dans ce cas. » Promit donc la jeune femme par politesse.
De toute façon, l'année scolaire venant à peine de commencer, elle avait encore du temps libre et rien de vraiment mieux à faire...
Une fois le beau garçon parti, ses deux amies se rapprochèrent d'elle, en venant à l'encercler comme des hyènes affamées. Momoi haussa un sourcil, surprise. Le duo d'étudiantes avait une étrange lueur dans le regard... Presque... lubrique ? Admirative ? Un truc dans ce goût-là en tout cas.
Et elles semblaient sur le point de lui demander quelque chose en particulier...
« Hmm ? Oui, les filles ? »
« Dis-nous comment ça se fait... » Commença Jenny.
« ... Que tu connais un mec aussi mignon... » Continua Marisa, parfaitement synchrone.
« ... et que tu n'aies jamais pensé à nous l'présenter AVANT !? » Acheva sa coloc'.
Momoi cligna des yeux. Heu... comment ça ? Où voulaient-elle en venir au juste ? Him... ermmm Tatsuya, MIGNON !? Mais WHAAAAAAAT ? Nan mais elles étaient sérieuses là !? Momoi considéra leurs paroles l'espace d'environ deux secondes. Et deux secondes, c'est tout ce qu'il lui fallut pour décréter, cruelle, que non, vraiment, Himuro n'avait rien d'extraordinaire...
En tout cas, à ses yeux à elle...
« Attendez, vous le trouvez réellement mignon ? Enfin, je veux dire... je ne suis pas sûre de comprendre... des garçons mignons, cette fac en regorge ! C'est bien simple : il y en a dans tous les coins et recoins ! A tel point qu'on ne sait plus où donner de la tête ! Et des beaucoup plus notables que lui... »
« Non mais t'as d'la merde dans les yeux ou quoi ma pauvre Satsu !? » La harangua un peu fort la blondinette. « Excuse-moi et sans vouloir te manquer de respect surtout... Tu d'vrais p't'être d'mander à Mari de t'prêter ses lunettes pour mieux voir hein ! »
Comment Momoi pouvait-elle OBJECTIVEMENT ne pas le remarquer elle aussi !? Ça se voyait pourtant comme le nez au milieu de la figure que ce gars était d'une beauté RARE !
« Je suis d'accord avec Jen... Il est méga beau ce mec ! On dirait un mannequin... »
Qu'auraient-elles dit devant Kise, alors... ? Qui était réellement mannequin, lui en plus pour le coup...
« Nan, mieux même ! » La corrigea l'Amerloque. « Une ROCK STAR en devenir ! (Loul si elle savait à ce moment-là à quel point cette « intuition » s'avérerait exacte dans le futur...) Mick Jagger jeune ! »
« Mais en plus canon ! »
« Vraiment... ? Je suis désolée, mais je ne vois absolument pas ce que vous lui trouvez... Pour moi, ce n'est « que » Himuro-kun... Il est totalement... » TRANSPARENT ! Fut-elle tentée de dire... Et oui Mesdames et Messieurs les lecteurs, après le Fantôme, l'Homme Invisible !
Remarquez, on restait dans une logique similaire...
Mais errrrm comment l'expliquer sans vexer les deux groupies en chaleur... ?
« ... banal ? Enfin, je veux dire, c'est un garçon comme un autre, comme il en existe des milliers... »
« Attends, tu plaisantes là j'espère !? »
« Même pas, non... Ce que j'essaie de vous dire, c'est qu'à mes yeux, il n'arrive même pas à la cheville de mon Tetsu-kun adoré, qui est resté au Japon, lui hélas ! »
... Et comme dirait l'autre, « La seule chose qui m'arrive à la cheville, c'est ma b*** ! »
Mais bref...
« Et je suis fidèle, la femme d'un seul homme ! Les autres ne comptent pas pour moi ! » Se défendit-elle, prise en flagrant délit d'indifférence. « La preuve, je ne les vois même pas comme vous dites ! »
« Ah je comprends mieux du coup ! Ce beau gosse ne t'intéresse pas uniquement parce que tu as déjà un petit-ami qui t'attend dans ton pays d'origine... Tout s'explique... Veinarde... Il doit être sacrément séduisant pour que tu en viennes à ignorer à ce point la canonitude de notre cher Tatsuya ! »
Heuuuu moui... Les goûts et les couleurs hein... sans vouloir te manquer de respect Momoi ! Mais on ne pouvait pas franchement dire que Tatsu et Tetsu jouaient dans la même catégorie...
Cependant rassurée par le discours tenu par l'ex-manager, aussitôt Jen sauta sur l'occasion, bien décidée à ne pas la laisser filer :
« Mais si ce que tu dis est vrai, alors j'imagine que ça ne te dérange pas si on tente notre chance avec lui, Mari et moi ? »
« Non, absolument pas... Je n'éprouve aucun intérêt de ce genre envers lui. Pour moi, il n'existe même pas en tant qu'homme ! »
Le tout, appuyé par un grand sourire sincère.
Aïe... ça faisait mal, ça. Si le principal concerné l'avait entendue... Gageons qu'elle tâche d'éviter de le clamer haut et fort devant Himuro, ce serait assez blessant pour son égo de mâle quand même... Bien qu'il n'en pensait sûrement pas moins d'elle.
« Top ! Dans ce cas, que la meilleure gagne ! »
« Tu dois aller le voir jouer tout à l'heure, c'est bien ça ? Il fait quoi comme sport ? Du Football Américain ? » Sourit l'effacée Marisa.
« Heu non... juste du Basketball... »
« Waaah pas un sport de bourrin en plus ? Encore mieux ! C'est vraiment le mec idéal, y a pas à dire ! Hihi pour être honnête, je ne serai pas contre qu'il me mette la main au panier, moi... » Ricana la pétillante Jennifer.
« Roooh Jen ! » La houspilla un peu Momoi, gênée par un tel franc-parler.
Ah ces Ricaines... Un peu trop « ouvertes » (dans tous les sens du terme) pour elle peut-être, finalement... Mais bon, d'un certain côté, elle les comprenait... Enfin, en quelque sorte... Là où pour Momoi, Himuro faisait pour ainsi dire partie intégrante du décor, aux yeux de ses copines, il se démarquait, représentant une figure exotique terriblement séduisante. Sûrement l'attrait de la « nouveauté » ou du moins, d'une certaine forme de rareté...
« On va v'nir avec toi alors ! Pas vrai, Jenny ? »
« Et comment ! »
« Si vous voulez, ça lui fera sans doute plaisir de vous voir dans les tribunes. » Approuva Momoi.
Cela lui rappela vaguement les supportrices de Kise qui se déplaçaient toujours en nombre pour ne rien rater de ses exploits sportifs, bien que Momoi n'en comprenait toujours pas l'intérêt à ce jour, vu que ces nanas n'aimaient même pas le basket, à la base. Sans compter que Kise ne les remarquait même pas... leur dévotion sans faille s'apparentait donc à une sacrée perte de temps !
Et il semblait bien que ses deux nouvelles copines soient faites du même bois...
Vite oublié, le Kuroko !
Car aussitôt que le regard de Momoi se posa sur Scott Lennox (le bon nom bien ricain par excellence), le capitaine de l'équipe de basket du bahut, un Senior de troisième année plus âgé qu'Himuro donc, la jeune et jolie Japonaise sentit son petit kokoro s'affoler dans sa poitrine.
Grand, blond, athlétique, de charmantes fossettes au coin des joues et une mâchoire bien carrée, soulignant un sourire coquin à tomber.
Le genre de mec qu'on ne voit que dans les magazines...
Ou sur des pubs, aux arrêts de bus à la rigueur...
Mais pourtant, les deux excitées assises près d'elle dans les gradins n'en démordaient pas. Elles n'avaient d'yeux que pour Himuro, qui remportait toujours leur totale adhésion. Plus que jamais, même... Sûrement l'effet « mini short de sport ultra court et moulant » A tel point que dès qu'il marquait le moindre panier, lancer franc ou non, elles entraient en pamoison devant lui, sifflant comme des poules en chaleur devant leur coq !
Hmm...
De ce côté-là certes, Momoi ne pouvait nier qu'elles n'avaient pas vraiment tort.
Il se dégageait en effet une certaine élégance dans le jeu d'Himuro, tout en souplesse et en fluidité. Là où Dai-chan misait tout sur la rapidité et l'agilité et Kagami sur la puissance physique et l'agressivité, le dragon se montrait plus précis, plus subtil. Tout en finesse. Son toucher de ballon était presque... délicat... aérien... comme s'il était en train de caresser le corps femme, suivant la rondeur maternelle de ses courbes...
Momoi ne put empêcher le rouge de monter à ses joues, tandis qu'elle se surprenait tout à coup à nourrir ce genre de pensées (assez limites, il faut bien le dire...) à l'encontre (ou plutôt à l'égard... ?) de Tatsuya... Elle ne l'avait juste jamais remarqué jusqu'alors et tenta donc de les réprimer mais... elle devait bien reconnaître de son œil d'experte (et uniquement celui-ci !) qu'il possédait en effet une façon de jouer très...
Gracieuse.
Sensuelle.
Erotique, presque.
Hmm... Bizarre. Mais toujours pas de quoi lui faire détremper (ou alors tout juste légèrement humecter...) sa petite culotte non plus hein ! Disons simplement qu'il était parvenu à capter son attention, simplement en tant que connaisseuse et non en tant que femme !
Mais alors ce Scott, à côté, c'était tout autre chose ! Pas qu'il jouait spécialement mieux, mais il avait du charisme à revendre, retenant toute l'attention pendant le match. C'était bien simple : on ne voyait que lui. Tout le contraire de Kuroko, en somme... et d'ordinaire, ce n'était pas le genre de garçons qui attirait Momoi. Mais lui... waaaaouuh... il dégageait vraiment quelque chose !
... D'ailleurs, à part les deux fangirls d'Himuro, toutes les autres nanas qui se trouvaient parmi le public, (essentiellement masculin tout de même...) semblaient comme hypnotisées par chacun de ses mouvements félins. Momoi devait bien avouer qu'elle n'échappait pas à la règle...
Aussi se pencha t-elle vers ses deux bestas, dans l'espoir d'en apprendre un peu plus sur ce gars...
« Et lui, qui c'est ? »
« Scott Lennox, le Président de la confrérie des Tétra Zéta Gamma. Je le connais de nom, parce qu'il est dans la même promo que mon grand-frère. » Expliqua Jenny. « Il fait des études de sociologie. »
Une fraternité ? Wow... Momoi pensait que c'était uniquement réservé aux clichés des films Américains, mais apparemment ici, il s'agissait d'une réalité...
« Tu as vu comment il te BOUFFE des yeux ? » Lui lança Mari d'un air amusé.
« A-ah bon ? Tu crois que c'est moi qu'il regarde ? Et hmm... surtout, c-comme ça ? »
Aka d'une manière qui n'avait RIEN de très catho... enfin, protestante, Etats-Unis obligent.
Momoi se retourna tout de même pour vérifier. Des fois que... hmm... un malentendu est si vite arrivé. Ah ben vu qu'elles étaient assises tout en haut, il y avait un mur derrière elles et sur les côtés, aux alentours, pas la moindre autre fille. Donc en effet, ça ne pouvait être qu'à elle qu'il adressait ses œillades séductrices... Quasi obscènes...
... Cela qui la fit rougir encore plus.
Et pour cause.
Aussi étrange que cela puisse paraître, jamais personne ne l'avait draguée au Japon. Enfin, hormis les vieux pervers qui font la sortie des collèges et des lycées ! Mais jamais aucun gars de son âge... A croire qu'elle ne les intéressait pas. Ou les intimidait trop. Ouais enfin, c'était surtout son encombrant meilleur ami qui les impressionnait, en réalité ! Mais ça, Momoi n'en avait pas conscience. Quant au reste des garçons, ceux que la présence écrasante d'Aomine ne parvenait pas à dissuader, ils s'avéraient bien trop timorés pour oser aller parler à une FILLE. Non mais rendez-vous compte, ça a des vagins ces machins-là, peut-être même pourvus de dents, qui sait !? A en croire certains Hentai – autour desquels leur éducation sexuelle s'était construite – c'était bien le cas... et on n'est jamais trop prudent...
Alors, pour une fois qu'un garçon semblait s'intéresser à elle pour autre chose que ses capacités d'analyse au basket, la considérant enfin en tant que FEMME, Momoi en était toute chamboulée ! Elle resserra nerveusement les cuisses par réflexe, embarrassée par ce qu'elle ressentait...
Une fois le match terminé, Himuro – qui n'avait pas manqué de noter leur présence - prit tout naturellement le temps d'aller les saluer pour fêter sa titularisation. Le beau Scott, également sélectionné dans l'équipe principale, s'éloigna quant à lui en direction des vestiaires des hommes, non sans avoir jeté un dernier regard de braise en direction de Momoi.
« Ça alooooooooors, qu'est-ce que tu joues bien Tatsuyaaaa ! » S'extasia Jen, qui décidément, ne savait pas de comporter autrement pour capter l'attention d'un garçon, qu'en en faisant des caisses...
« Jenny a raison ! T'as été trop génial ! » Approuva Marisa, en lui tendant une petite cannette d'eau gazeuse. « Tiens, je t'ai apporté une boisson fraîche pour te désaltérer ! Tu dois être mort de soif... »
« Wow merci les filles ! » Sourit-il, non sans une certaine tendresse au fond des prunelles.
C'était toujours très flatteur de recevoir des éloges, même de la part de néophytes.
Mais... celle dont l'avis l'intéressait le plus restait désespérément muette par contre, semblant l'ignorer.
Se trouver actuellement sur une autre planète.
Loin, très loin, à des années lumières de lui...
Ce qui ne plut pas du tout au fier dragon des glaces.
« Et toi, Momoi-san ? Qu'est-ce que tu as pensé de ma prestation d'aujourd'hui ? »
...
Pas de réponse...
Elle gardait le regard rivé sur les vestiaires...
« Momoi-san ? » Appela t-il à nouveau.
Avec plus de succès, cette fois.
Ouf ! Elle n'était donc pas devenue sourde en l'espace d'un match.
Et lui, pas encore totalement... insignifiant, donc. (mais presque !)
« Oh excuse-moi Himuro-kun ! Tu disais quelque chose ? »
Décidément, les vieilles habitudes héritées du Japon avaient la peau dure... Réussir à s'appeler d'emblée par leurs prénoms respectifs risquait de prendre plus de temps que prévu !
« Tatsuya te demandait juste ton avis sur sa performance du jour ! »
Bon, pour être honnête, Jennifer ne comprenait pas tellement pourquoi il tenait tant que cela à recueillir l'approbation de Momoi en particulier, mais...
« Ah hmm... Tu as été parfait ! Comme toujours ! » S'efforça t-elle de de rajouter en souriant, espérant ainsi parvenir à cacher le fait qu'elle l'avait à peine zyeuté du coin de l'œil pendant le match... totalement accaparée par quelqu'un d'autre...
Mais à sa décharge, c'était la première fois que ça lui arrivait !
Alors c'était donc ça, le coup de foudre !?
« J'ai pourtant raté quatre paniers... » Sourit en retour le malicieux Himuro. Mais non sans une certaine pointe d'amertume, voire de susceptibilité ( ?) dans la voix. « Je n'appellerai pas vraiment cela une prestation parfaite, personnellement... »
Hmmm grillée !
Mais Himuro ne lui en tint pas rigueur finalement. Bien au contraire, il semblait avoir compris et il sourit à nouveau d'un air amusé au trio féminin, préférant de toute évidence passer l'éponge pour cette fois et changer de sujet.
« Est-ce que vous avez faim les filles ? Pour fêter ma titu, je vous invite toutes les trois au resto, qu'en dites-vous ? »
« Super idée ! »
« Ouaiiiiis ! Génial, c'est trop bien ! Merci ! » S'enthousiasma l'effacée Marisa également.
« T-tu n'es pas obligé Himuro-kun... » Fit Momoi, se sentant légèrement coupable de profiter ainsi de sa générosité alors qu'elle l'avait à peine calculé jusqu'ici...
« Tatsuya. » La reprit-il avec fermeté et même un peu autoritairement.
« Hmm... Tatsuya... » Docilement, elle répéta après lui, afin de ne pas le vexer davantage.
Le but n'était pas de se montrer insultante, non, surtout pas...
« Je sais qu'il ne s'agit en aucun cas d'une obligation, mais ça me fait plaisir. Et puis, j'ai encore le droit de décider en compagnie de qui et comment dépenser mon argent, non ? Qui sait... cela t'apprendra peut-être à te montrer plus attentive la prochaine fois ma chère Sacchan... ? Alors sois gentille : considère que tu n'as pas le choix et que c'est en quelque sorte ma petite vengeance personnelle, visant à sanctionner ton manque de concentration précédent ahaha ! »
Heyyy ?
« Sacchan » ?
Non mais c'était QUOI ce surnom tout pourri ! On aurait dit elle avec son fameux « Dai-chan »... Sauf qu'elle et Aomine pouvaient se targuer proches, ce qui n'était pas son cas avec Himuro. Mais bon, elle ne s'en formalisa pas et se contenta d'hausser des épaules. Bien-sûr, cela la vexait un peu dans le fond, car d'après le ton employé par Himuro, il n'y avait rien d'affectueux derrière ce petit nom d'oiseau. Ce serait même plutôt d'infantilisant. Cependant, c'était de bonne guerre... elle l'avait mérité à pour ainsi dire l'avoir ignoré durant le match...
« Bon, d'accord... on t'attend à la sortie des vestiaires dans ce cas. » Répondit-elle, parfaitement neutre.
« Il est tellement craquuuuuuuuuuuant ! » Lâcha Jen, une fois qu'Himuro se fut engouffré dans le couloir menant aux douches des garçons.
« Et si charmant, bien élevé, galant... Désolée d'insister encore une fois, mais... comment fais-tu pour ne pas le voir ? D'autant que tu es bien la seule ! Sérieusement, je n'te comprends pas Satsuki ! Ça m'dépasse ! Ce garçon a tout ce qu'il faut là où il faut ! Un corps et une tête bien faits ! »
« Mari a raison, y a rien à j'ter chez lui ! Non mais regarde comment ce short de sport lui moule son petit boule musclé, pendant qu'il s'éloigne en nous tournant le dos ! C'est presque de la triche de jouer avec un bout de tissu aussi minimaliste sur le cul ! »
« C'est plutôt moi qui ne vous comprends pas, les filles ! Tatsuya-kun... » ... C'est bien Momoi, tu y es presque ! Il y a du progrès ! A ce rythme, dans à peine six mois, tu parviendras à l'appeler par son prénom, sans aucun suffixe ! On y croit ! « ... N'a vraiment rien d'exceptionnel... »
« Un tel degré de mauvaise foi... c'est psychiatrique à ce niveau-là... » Pesta Jen en roulant des yeux. « Oui, c'est ça. Tu dois être folle, ma pauvre fille... je ne vois que ça comme explication plausible... »
Himuro, quant à lui, eut de son côté à peine le temps de se glisser sous la douche qu'aussitôt... Scott l'alpagua. Et non le lama... ahem...
« Hey Tayuya, c'est bien ça ? »
« Tatsuya. » Le corrigea t-il, sourcils froncés et air méfiant.
Que pouvait bien lui vouloir ce gars qui n'avait même pas daigné lui faire la moindre passe durant tout le match... ? Et si ce Scott avait un service à lui demander, la moindre des choses serait déjà de commencer par retenir son prénom...
« Merde, j'y étais presque... » Heuuu ça ne ressemblait pas vraiment à des excuses, ça ! « Dis-moi, c'est pas toi qui voulait intégrer notre fraternité... ? »
« Si, effectivement. » Approuva Himuro. « Mais je croyais que vous ne preniez plus de nouveaux membres... ? »
Du moins, c'était ce qu'on lui avait dit... La rumeur tenace qui courait sur le campus...
« Hmm... pas tout à fait. Il nous reste encore une ou deux places à pourvoir et justement, vendredi prochain, on organise une soirée d'investiture pour les nouveaux membres, soirée au cours de laquelle on se réunit pour statuer sur les demandes reçues et accueillir les recrues de cette année, dans le même temps. Ça te dirait d'y participer ? »
« Vraiment ? Tu veux dire que... j'aurai une chance d'être retenu, si je faisais acte officiel de candidature ? »
Hmm... ça lui semblait louche... Les Tétra Zéta Gamma étaient en effet réputés pour être extrêmement fermés et sélectifs. Pointilleux. Fonctionnant majoritairement par cooptation. Ils accpetaient rarement au sein de leurs rangs des premières ou même des secondes années comme c'était le cas d'Himuro...
Quelque chose devait donc intéresser spécifiquement Scott chez lui...
Mais quoi ?
« Grave ! D'autant plus maintenant qu'on joue tous les deux ensemble en tant que titulaires dans l'équipe de basket universitaire ! Et n'oublie pas qu'en tant que Président... ma voix compte triple... » Il lui adressa un clin d'œil. « La seule toute petite condition pour pouvoir entrer au sein de notre Maison et assister à la soirée, c'est de ramener une nana. J'suis sûr qu'tu dois bien en connaître une, non ? Voire même plusieurs ! »
...
Celle-là, il ne l'avait pas vue venir...
Et Scott essayait clairement de noyer le poisson en faisant passer cette exigence pour un truc normal...
« Une fille ? Pour quoi faire ? » Ne céda pas Himuro, à présent occupé à se savonner énergiquement.
« Hé je sais ! » L'ignora complètement Scott. « Et pourquoi pas la jolie asiatique avec laquelle tu parlais justement à la fin du match... ? »
« Tu veux dire Satsuki ? » Il se refrogna. Bien-sûr qu'il parlait d'elle. Qui d'autre ? « Hmm... Mais tu n'as pas répondu à ma question précédente... »
« T'inquiète, c'est juste pour s'amuser un peu ! Tu connais l'adage : plus on est de fous, plus on rit ! Tout l'monde fait ça, relax ! C'est simplement la règle. Une vieille tradition, si tu préfères. Pour tester la capacité des nouveaux membres à se faire apprécier de la gent féminine. Après tout, les Tétra Zéta Gamma sont de vrais gentlemen ! Il en va de notre réputation, c'est pourquoi il est essentiel pour nous de cultiver une bonne image auprès des donzelles... »
Mouais... ça pouvait se tenir comme explication...
De toute façon, Himuro serait présent à cette soirée lui aussi au pire des cas. Momoi n'y risquerait donc rien car il comptait bien veiller sur sa cadette, comme Aomine le lui avait expressément demandé. Sans compter que si ce que clamait Scott était vrai, alors il y aurait également plein d'autres filles.
« Ok... je vais y réfléchir... Je te tiens au jus... »
Sur ces bonnes paroles, Himuro entreprit de sortir de la douche pour aller se sécher. Les filles l'attendaient et il détestait se faire désirer. (Alalala mon pauvre Muro, mais tu n'as rien compris aux femmes !) Scott s'attarda quant à lui pour se rincer et l'un des autres joueurs et membre de la fraternité, un grand black à la coupe Afro, se pencha vers lui pour lui chuchoter :
« Tu comptes vraiment le laisser être des nôtres et intégrer la Confrérie ? »
« Pourquoi pas... ? Après tout, il est plutôt mignon, je suis sûr qu'il nous attirerait pas mal de nanas. Les minets ça plaît toujours... Mais je soutiendrai sa candidature uniquement s'il amène la fille aux gros obus, c'est elle qui m'intéresse en priorité. Comment il a dit qu'elle s'appelait déjà ? Ah oui, Satsuki... »
« Hmm... Bonne comme elle est, tu crois qu'elle a des chances d'être encore vierge... ? »
« Ahaha et comment ! A ce qu'il paraît, les mecs ne savent pas s'y prendre avec les gonzesses, dans son pays de sauvages ! En tout cas, j'espère vraiment qu'elle l'est... tu sais que ce sont mes préférées... Et inutile de te dire que s'il parvient à me la ramener sur un plateau d'argent, j'peux t'assurer qu'elle ne le restera pas bien longtemps avec moi... J'parie même que j'arriverai à la sauter dans la foulée ! »
« Ok ahaha ! Pari tenu mec ! Mais t'as pas peur que ce soit sa petite-copine ? »
« Naaaaan, aucune chance. Si c'était l'cas, il l'aurait dit direct. T'as pas vu comment il avait l'air étonné quand je l'ai évoquée ? Il ne semblait même pas avoir remarqué qu'elle était ultra bandante ! Non mais quel gros naze j'te jure... »
« J'avoue, t'as raison. Et si jamais elle est douée au pieu, tu comptes sortir avec elle ensuite ? »
« Ça va pas, tu rêves ou quoi ? Même si elle assurait comme une actrice porno, n'oublie pas que cette fille n'est qu'une première année. Or, t'es aussi bien placé que moi pour savoir que ce sont les plus dociles et manipulables certes, mais également celles dont il est le plus difficiles de se débarrasser par la suite... Toi, tu les baises juste un coup et après, elles deviennent accro, encore plus collantes que la merde de Billy ! »
« Billy », aka la mascotte de la fraternité. Un adorable porcelet tout rose et tout dodu, ne pensait qu'à s'empiffrer avec n'importe quoi lui passant sous la truffe... Une comparaison des plus flatteuses, donc.
« Alors sortir avec ? Pas question ! Y a que le cul que nous intéresse nous les Tétra Zéta Gamma, tandis que ces naïves jeunettes, elles, ne rêvent de nous passer la corde au cou direct ! Aucune entente possible entre nous dans ces conditions... »
« Ok, ok, on verra bien si tu réussis ton coup ! J'te l'souhaite en tout cas, parce qu'elle est vraiment hyper mignonne... Comment c'mec fait pour juste rester pote avec elle sans même s'en rendre compte, sérieux, ça m'dépasse ! Quel putain de gâchis n'empêche... Mais bon, il est sûrement gay, j'vois plus qu'ça à un tel stade d'ignorance ! Tant mieux pour nous d'un côté ! »
Ah ben décidément, il n'y avait pas que le Ryan de Kise à Okinawa qui était un gros porc ! Il avait de la concurrence, puisqu'apparemment, cette tare s'étendait à bien d'autres Ricains... (Qui a dit « tous »... ?) D'autant que Scott tenait de surcroît une liste répertoriant scrupuleusement toutes les filles qu'il était parvenu à se taper durant l'année et à la fin des cours, il faisait les comptes avec ses confrères et celui qui avait réussi à soulever le plus de nanas remportait la victoire et le titre de Dom Juan ultime ! Sacrée compétition...
C'est sûr qu'à côté, Haizaki faisait presque figure d'enfant de chœur et de gendre idéal avec ses quelques « principes ». Dont le fait de ne jamais forcer une fille. Ou de ne la séduire que dans le but de coucher avec. Ben quoi !? Même lui avait ses limites !
On peut être un parfait connard, sans pour autant être dépourvu de convictions !
Et d'ailleurs, à ce sujet...
END OF PART 1.
