Eddie avait l'impression que peu importait ce qu'il faisait, ce n'était pas assez suffisant. Le brun avait l'impression d'être un raté, de ne pas réussir à offrir le meilleur à sa famille. Chrissy prit le visage de son mari entre ses mains et le força à la regarder :

-Eddie, qu'est-ce qui se passe ?

-Tout va bien, pourquoi tu dis ça ?

-Parce que j'ai l'impression d'être un gros nul, de ne jamais réussir à le faire assez bien. J'ai l'impression de ne pas pouvoir vous offrir tout ce que vous méritez et dont vous avez besoin.

-Mais Eddie c'est n'importe quoi ! Mon amour on a un toit, toujours à manger sur la table, des vêtements sur le dos, nous partons en vacances, nous avons deux voitures... nous ne manquons de rien !

Elle l'embrassa tendrement et le serra dans ses bras :

-Mon amour, on ne t'aime pas pour ce que tu peux nous payer. On t'aime pour toi, le reste c'est secondaire. Et que peux-tu faire de plus ? Tu travaille déjà douze heures par jour !

-Je sais oui, mais il faut faire tourner la boutique.

-Mais tu peux laisser faire tes employés et lever un peu le pied, c'est ça l'avantage d'être le patron.

La blonde garda son mari dans ses bras pour l'aider à se calmer, car elle ne savait que trop bien ce que son mari ressentait. Après tout, elle avait vécu ça pendant l'adolescence, elle avait l'impression de ne jamais être assez bien pour sa mère. Elle avait aussi l'impression de ne jamais faire suffisamment bien pour sa famille. Chrissy avait souvent l'impression d'être une mauvaise mère et une épouse négligente. Eddie l'embrassa :

-J'ai beaucoup de chance de t'avoir, tu es mon phare dans la nuit ma chérie.

Il prit sa main dans la sienne et ils partirent dans le jardin pour voir les enfants qui faisaient de la balançoire. La blonde lança :

-Je crois que ce qu'on fait est suffisant pour nos enfants, regarde comme ils ont l'air heureux.

-C'est vrai qu'ils ont l'air bien, je suis prêt à tout pour que ça continue comme ça.

-Moi aussi, c'est ça d'être parents.

Le brun sourit et resta avec sa femme à regarder leurs enfants. Elle était la seule à pouvoir lui remonter le moral et lui donner l'impression qu'il était réellement assez bien.