"Ce voyage est sérieux, ce n'est pas une promenade de Hobbit. Jetez-vous dedans la prochaine fois, et ainsi vous ne gênerez plus personne". J.R.R Tolkien.


Chapitre 9 : Un long voyage

La cité se dirigeait à un rythme soutenu et régulier vers sa destination. D'après Anéa, ils atteindraient en deux jours la galaxie de Pégase. Elle la traverserait aussi vite pour atteindre la galaxie suivante. Le voyage allait être court mais la solitude allait rapidement s'installer. Car deux êtres sur une si grande cité, ne les occuperaient pas paradoxalement. Anéa connaissait déjà cette cité, c'était sa maison. Angéla ne chercha pas à visiter cette Cité. Au contraire, elle la laissait indifférente. D'ailleurs, Anéa ne chercha pas à lui faire découvrir les moindres recoins ni les endroits préférés de l'ancienne. Elles vivaient leur vie chacune dans leur côté sauf pour les moments d'entraînements intensifs qu'elles se faisaient subir mutuellement.

D'ailleurs, Angéla faisait son jogging dans les couloirs de la Cité. Les portes s'ouvraient automatiquement à son approche sans qu'elle ne soit obligée de les activer manuellement à son passage. C'était l'avantage de posséder le gène des Anciens ainsi que de partager son corps avec un Premier. La plupart du temps, elle se contentait d'aller tout droit, sans but. Elle tournait de temps en temps à droite pour retomber au même endroit. Elle finissait en général son jogging sur le plateau d'embarquement de la Porte des Etoiles. La cité était assez circulaire au final. Parfois elle croisait Anéa qui était dans des pièces adjacentes. En générale, elle ne s'arrêtait pas ou prenait brièvement des nouvelles ou des informations, avant de tracer sa route. En ce moment, elle traversa de nombreux couloirs, cela faisait 25 minutes qu'elle courrait. Le parcours qu'elle effectuait lui permettait d'effectuer un temps de 1h05 selon son humeur. Elle traversait encore un couloir quand elle passa devant une porte grande ouverte. Elle passa devant mais elle avait entraperçu quelque chose d'intriguant. Elle revint alors sur ces pas. Anéa était là mais c'était une pièce particulière. C'était un laboratoire, Anéa était devant une console. Elle enleva un de ses écouteurs. Il y a de nombreuses consoles devant des bassins pleins d'eau.

- Qu'est ce que ce bordel ? dit Angéla.

Anéa se retourna, vers elle en sursautant.

- Ce sont des cellules de stase.

Angéla passa devant un bloc d'eau, elle éteignit son MP3.

- Je sais ce que sait, Daniel m'en a parlé. Et j'ai été congelée pendant un court moment par Astyan, rappela Angéla. Je veux savoir pourquoi ?

- Au cas où. C'est pour Astyan. J'ai crée plusieurs programmes pour chaque cellule de stase. Celle-ci sert à un programme de vieillissement accéléré. Celui-ci est une cellule de guérison...

- Attends, attends, coupa Angéla en se dirigeant vers la console où travaillait Anéa. Mais pourquoi ?

- J'ai imaginé toutes les éventualités. On ne sait pas comment sera Astyan ?

- Une cellule de vieillissement accéléré ? demanda Angéla ne comprenant pas.

- Astyan a pu ... réapparaître dans un corps d'enfant ou d'un bébé.

Angéla saisit le bras de l'ancienne :

- Attends... Tu veux dire qu'on va récupérer un bébé ou un enfant...

- Nous avions l'habitude de revenir dans un corps d'un nourrisson car leur esprit est plus faible. Je pense qu'Astyan ...

- Je ne comprends pas, tu...

- Ton cas était une exception. J'ai pu cohabiter avec toi car tu étais une des mes descendantes mais la probabilité qu'Astyan ait pu trouver un des nos descendants adultes dans cette autre galaxie est très mince...

- Mais tu te rends compte ce que tu proposes... s'exclama Angéla.

- Ce processus de vieillissement est anodin, nous vieillissons plus vite naturellement quand on atteint le potentiel maximum par rapport à l'âge et nous vivons plus longtemps...

- Pas ça ! cria presque Angéla sidérée qu'elle ne comprenne pas. Tu veux mettre un enfant dans cette cellule et les parents...

- Quoi les parents ?

- Ce nourrisson ne naît pas par l'opération du saint esprit Anéa ! Il a des parents. Des parents qui le chérissent et qui seraient capable de tout pour lui. Et tu veux leur arracher. Ou même s'ils étaient d'accord, même si je ne peux pas le concevoir, tu veux vieillir cet enfant en supprimant son enfance. Il n'aura pas alors eu d'éducation ni d'apprentissage... C'est inimaginable.

- Je sais que cela te dépasse, soupira Anéa en montrant toutes les technologies extraterrestres. Mais on n'a pas le choix...

- Je n'ai pas signé pour qu'on kidnappe un enfant, Anéa, s'emporta Angéla. Trouve un autre moyen mais il est hors de question qu'un enfant ou plus jeune mette les pieds ici. Comprit ?

Elle remit en route son MP3, replaça ses écouteurs et quitta la pièce sans négociation possible et sans attendre de réponse. Pour elle l'affaire était conclue.

En dehors de cette dispute, les journées étaient calmes et monotones. Quelques heures après, Angéla retrouva Anéa dans une autre pièce presque vide.

- J'ai arrêté mes programmations, dit Anéa avant qu'Angéla ne lui pose la question, toujours le dos tourné. C'est un autre genre de programme. J'ai transformé cette pièce en salle d'entraînement.

- Comment cela marche ? interrogea Angéla en se plaçant à ses côtés, intriguée.

- J'ai repris celui de... Espoir et je l'ai amélioré. C'est une interface neuronale plus poussée. Il y a une base de données que l'on peut modifier ou créer à loisir. On peut alors choisir différents paramètres de combat, d'armes... Je pense que tu pourrais l'améliorer à volonté. Tu as d'avantage d'expériences dans ce domaine.

- Et donc il faut se connecter à la machine et notre esprit fait tout.

- Non pas exactement, il faut déjà créer les simulations. Mais en effet, on place... ses capteurs sur les tempes. Il permet de communiquer avec l'interface et d'échanger les données. Il mesure la fréquence cardiaque et respiratoire et l'activité neuronale, ainsi que...

Elle lui montra les fameux capteurs.

- Oui j'ai compris, la panoplie complète.

- Il faudra un moment pour que cela soit opérationnel mais je pense qu'on aura l'occasion de le tester avant la fin du voyage, souhaita Anéa.

- Je vois. Il ne faudra pas négliger notre entrainement, prévint Angéla.

...

Quelques heures après, elles faisaient leur fameuse séance d'entraînement.

Angéla faisait l'équilibre.

- Est-ce vraiment nécessaire ? demanda Angéla alors que le sang lui montait à la tête.

Elle commençait à entendre son cœur dans sa tête ce qui était très désagréable. Mais c'était normal vue que sa tête était en bas.

- C'est toi qui a eu l'idée, dit Anéa.

Elle tentait aussi de se mettre en équilibre, sans succès. Pendant ce temps, Angéla tenait depuis un moment.

- Je pourrai au moins faire une pause jusqu'à que tu réussisses enfin à tenir en équilibre.

- Non, je ne comprends pas pourquoi je n'y arrive pas.

- C'est... une question d'équilibre, balbutia Angéla avec difficulté.

Elle finit par arrêter et s'asseoir sur le sol, avec agilité.

- Tu dois répartir ton poids équitablement, reprit Angéla, en reprenant son souffle. Contracte tes abdos, cela te facilitera la tâche pour te maintenir.

Quelques minutes plus tard, Anéa n'arrivait toujours pas à faire l'équilibre contrairement à Angéla. D'ailleurs celle-ci avait augmenté la difficulté. Elle était en équilibre sur un bras. Elle avait écarté ses jambes et penchait légèrement sur un côté pour faire face à ce déséquilibre. Le tout sur un cube en bois.

- Pourquoi... me mettre en difficulté ? demanda Angéla.

- Soulève l'objet, ordonna Anéa ignorant sa question.

- Lequel ? marmonna Angéla, le souffle court.

- Un ou tous, n'importe.

Depuis le début du voyage c'était son entraînement. Il se conclut toujours par un échec. Elle savait faire bouger des objets mais pas dans ces conditions là.

...

Deux heures après, elles avaient mangé en silence, principalement des fruits et de la salade. Angéla était à nouveau seule dans sa chambre. Elle avait pris une longue douche pour décontracter ses muscles endoloris. Maintenant, elle était apaisée et détendue. Assise sur son lit, elle lisait un livre, seule distraction qu'elle avait emmené. Anéa lui avait fourni une tablette connectée à la cité. D'après elle, il y avait de nombreuses données, des histoires et même des jeux. Mais elle l'avait ignorée jusqu'à maintenant. Elle préférait lire son livre : C'était l'intégrale 5 de Game Of Thrones. Elle était plongée dans l'histoire depuis avant même son départ. Elle était pressée de savoir le futur d'Arya Stark ou bien de Jon. Même le futur des méchants l'intéressait.

Avec regret, elle stoppa sa lecture car elle devait passer à ses séances de méditations imposées par Anéa depuis quelques jours. Elle posa son livre sur la table de chevet puis se mit en tailleur. Elle vida son esprit comme chaque soir et fit léviter le livre anciennement posé sur la table de chevet, avec un sourire car cela devenait de plus en plus facile.

...

Un autre jour dans la cité. Angéla fit à nouveau son jogging dans les couloirs. Elle prenait toujours le même chemin. Elle avait calé ses foulées sur le rythme de la chanson qui sortait de ses écouteurs. Elle passa une nouvelle fois devant le laboratoire des cellules de stase de la veille. Cette fois-ci Anéa n'y était pas. Elle semblait avoir abandonné son projet, et tenu promesse. Elle poursuivit alors contente qu'elle soit passée à autre chose. Rien que de penser à l'idée de kidnapper un enfant la faisait frissonner. Elle repassa devant la salle d'entraînement. Anéa n'était toujours pas là. Mais elle retourna dans la salle, intriguée. Elle se plaça devant la console et l'activa. Anéa avait raison, c'était un programme très complet. Cela ressemblait à un jeu vidéo. Sauf qu'elle était placée du côté du créateur. Elle pouvait créer ses ennemis mais aussi les paramètres : météo, lieu, conditions de combat, seul en équipe... Il y avait de nombreuses combinaisons possibles. Elle se promit d'y jeter un coup d'oeil plus tard. Elle devait finir son entraînement. Elle finit par trouver Anéa dans la salle de contrôle sur un fauteuil lumineux qui avait l'air peu confortable : le fauteuil des Anciens. Elle fixait du regard le plafond où de nombreuses données apparaissaient.

- Nous allons arriver à la frontières de la Voie Lactée dans 12 heures. Nous arriverons ensuite sur Pégase, annonça Anéa.

Elle fit apparaître une carte pour lui montrer. Angéla vit alors la position de la Terre, leur point de départ et leur position actuel par rapport aux autres astres.

- Je pense qu'on va s'arrêter un instant dans cette galaxie. Certaines parties de la Cité n'ont pas été réactivée convenablement. J'aurai besoin de quelques heures pour les rétablir.

- Est-ce nécessaire ? demanda Angéla.

- Ce ne sont pas des zones importantes, précisa Anéa.

- Alors pourquoi ... Ok laisse tomber, retourne dans ton... machin truc.

Angéla comprit qu'Anéa allait tout faire pour remettre sa cité en état. C'était son chez elle et elle avait été très éloignée et très longuement de sa maison. Maintenant elle avait envie que tout redevienne comme avant et cela commençait avec la cité avant de retrouver son âme soeur, Astyan.

- Juste appelles-moi quand on arrive à destination, j'aimerai me dégourdir les jambes autre part que dans ces... murs. Et n'oublie pas notre séance d'entraînement.

...

Anéa fusionna avec la cité depuis plus de trois heures. Son coeur s'était mis à accélérer alors qu'elle vérifiait chaque zone de la Cité, chaque programme, chaque donnée recueillie pendant des milliers d'années. L'arrivée du Coeur dans la Voie Lactée s'était passée sans encombre. Il avait automatiquement lancé les protocoles de réparation à son arrivée. Il ne restait plus aucune trace du combat passé. Tout était familier, comme si elle l'avait quitté qu'hier. Elle savait aussi que les hommes avaient trouvé la technologie de son peuple. Elle pouvait connaître où et quand, la technologie avait été utilisée. Elle savait déjà que le fauteuil des Anciens présent sur Terre avait été usé. Mais elle découvrit aussi que deux autres cités avaient été activées. Ainsi que des Vaisseaux Lantiens. Certains avaient été malheureusement détruits car les humains étaient incapables de les utiliser et de maintenir la technologie des Anciens en état. Il y avait aussi certains satellites qui étaient initialisés. Les créations des Anciens n'étaient pas restées inactives pendant son absence et elle en était fière car c'était son héritage et il perdurait. Une larme coula sur sa joue. Elle remarqua alors qu'un programme s'était activé non loin d'elle. Elle surveilla celui-ci. C'était la tablette qu'elle avait filée à Angéla. Anéa sourit.

Malheureusement, Anéa dut se déconnecter même si elle appréciait le contact avec la Cité. Elle avait son rendez-vous quotidien avec Angéla. Elle retourna dans son bureau pour lancer un dernier programme. Puis elle imagina une nouvelle tenue et elle se changea comme par magie rien qu'en y pensant. Elle avait enfilé une tenue de sport noire. Contente d'elle, elle regarda une dernière fois et prit un bloc note qui lui servait à griffonner. Elle utilisait l'anciennce méthode par respect pour Angéla et cela lui occupait l'esprit. Dans le passé, elle aimait peindre.

Ce soir, elle voulait montrer à Angéla ses idées. Elle s'attacha les cheveux en une queue cheval comme le faisait souvent Angéla. Elle reconnaissait l'astuce pratique de la queue pour ne pas être gênée. Une fois prête, elle se mit à courir en petite foulée en guise d'échauffement car elle savait qu'Angéla allait lui demander de faire des étirements pour s'échauffer et de rentrer dans le vif du sujet. Elle choisit alors le chemin le moins court pour rallonger son échauffement sans se mettre trop en retard. D'ailleurs, elle était en retard de 5 minutes quand elle arriva enfin. Angéla était déjà au travail. Anéa arrêta nette sa course, soudain effrayée. Elle ne savait pas quoi faire et comment réagir. Angéla n'était pas dans la salle comme prévue mais dans le balcon adjacent. Elle faisait son exercice habituel mais Anéa n'était pas rassurée. En effet, Angéla ne l'avait pas attendue et était en équilibre la tête en bas au bout d'un seul bras sur la rembarde du balcon. Sachant que juste derrière c'était la chute terrible et rendez-vous avec une mort certaine. Angéla maintenait un parfait équilibre une main en l'air les jambes écartées. Mais quelque chose avait changé, non pas un objet mais des objets lévités devant elle.

- Tu es en retard, annonça Angéla calmement.

Le ton de sa voix fit trembler Anéa. Elle était profonde et dure. Le regard était aussi dur et glacial. Anéa voyait qu'Angéla était concentrée mais il y avait autre chose. Du sang coulait de son nez.

- Tu as réussi, souffla Anéa tout de même en regardant les verres, les stylos ... volés.

Angéla se rétablit en équilibre cette fois-ci sur ses deux pieds sur la rembarre puis sauta au sol. Elle porta sa main au nez et remarqua enfin son sang.

- Oui, répondit Angéla simplement dans l'indifférence.

Anéa lui tendit une serviette, en surveillant d'autres réactions de sa part.

- Tu as puisé dans tes réserves, je te sens affaiblie.

- Je sais. On peut passer à toi maintenant, proposa Angéla en prenant la serviette.

- Oui, l'équilibre ?

Angéla sembla réfléchir.

- Non, j'ai travaillé sur ton programme on pourrait l'essayer.

Puis Angéla se dirigea vers la console présente contre le mur.

- Tu as...

- J'ai créé des adversaires et une simulation de jeu. Tu as plus qu'à choisir.

- Tu... as fait un énorme travail... Tant de données.

Elle regardait les différentes options qu'elle avait devant les yeux.

- Je pense que tu devrais choisir les paramètres.

- Je...

Anéa ne savait pas quoi choisir devant la console. Elle était bloquée et perdue.

- Je vais t'aider. Tu va faire une simulation en solo dans un premier temps, en terrain neutre. Aucune interaction avec le milieu... Et on va choisir des conditions parfaites... Quelle arme ?

- Main nue ? proposa Anéa.

- Excellent choix, approuva Angéla en pianotant sur la console. On va te placer contre deux adversaires. Je te laisse découvrir tes adversaires, c'est une surprise.

Angéla lui indiqua de placer les capteurs neuronaux afin de lancer la simulation.

- Rappelles-toi méfie toi. Tu ne dois pas te fier à l'apparence de tes adversaires. Prête ? A toi de jouer.

Puis elle lança la simulation. Une lumière jaune se déclencha et projeta des images sur les murs. On était dans une clairière d'une forêt.

- Jolie, remarqua Anéa alors qu'elle se plaçait au milieu.

- C'est le seul paysage que j'ai créé pour l'instant, expliqua Angéla qui alla s'installa à l'écart et s'assit contre le mur.

- Et maintenant ? s'impatienta Anéa car rien ne sembla se passer.

- Patience, sourit Angéla.

Anéa, au milieu, tourna sur elle-même. Elle cherchait ses deux adversaires. Tout à coup, les faux buissons bougèrent sur sa droite. Elle fit face, curieuse de savoir qui allait l'attaquer.

Un petit lutin vert sortit du feuillage.

Anéa regarda Angéla qui souriait. Angéla haussa les épaules.

- Qu'est ce...

Mais elle n'eut pas le temps de poser sa question car elle reçut un coup dans les jambes. Alors qu'elle reporta son attention sur son adversaire pour l'arrêter, celui-ci frappa l'autre jambe, la faisant tomber à genoux. Elle le repoussa violemment. Le lutin vola en arrière et tomba sur le dos plus loin. Mais quelque chose lui sauta dessus. Ah oui Angéla avait dit deux adversaires. Le deuxième lutin s'accrochait dans son dos et lui entourait la gorge. Elle se baissa pour le faire basculer en avant. L'autre s'était déjà relevé et retourna à l'assaut.

- Ils sont tenaces, n'est ce pas ? s'amusa Angéla.

Il lui manquait de pop corn. Elle admira son apprenti se démettre face à ses deux petits adversaires qui lui donnaient du fil à retorde. En effet, Anéa avait des difficultés à s'en débarrasser. Ils revenaient toujours à la charge et elle n'avait pas un seul moment de repos. Elle finit par arriver à bout de ce combat en les expédiant dans les buissons.

Epuisée, elle s'appuya les mains sur les genoux à bout de souffle alors que la lumière jaune disparut. La simulation était terminée. Angéla applaudit.

- Je croyais que tu étais prête, se moqua Angéla.

- Mais c'est quoi ce... Ce n'est pas du jeu, répliqua Anéa.

- C'est un adversaire comme un autre, se défendit Angéla. Cela aurait pu être un nain.

- D'où ça sort ?

- Je me rappelle d'une affiche publicitaire en haut d'un immeuble lors des fêtes de noël. Il y avait le père noël avec son traîneau accompagné de ses affreux lutins. Ils m'ont toujours effrayé, raconta Angéla en souriant.

- Je vois pourquoi, ce sont des petites pestes, approuva Anéa.

Angéla s'était amusée.

- On recommence ? proposa Angéla.

- Oui cette fois-ci, je ne serais pas surprise, accepta Anéa, en retroussant ses manches.

- Ok, je modifie un paramètre... Ce sera une surprise, dit Angéla en s'approchant de la console.

Puis elle se réinstalla. Cette fois-ci, Anéa était prête et ne se laissa pas déconcentrer. Le décor revint puis les buissons commencèrent à bouger. Mais il y avait quelque chose d'autres, un autre paramètre. Il se mit à pleuvoir dans la salle. Elle fut rapidement tremper, les vêtements la collaient. Cette fois-ci, le lutin sortit à gauche et accompagné de son coéquipier.

Le combat s'engagea très rapidement. Anéa glissa et se retrouva au sol dans la boue à lutter avec les deux lutins. Elle avait des difficultés à attraper son adversaire. Elle se retrouva sur le ventre à bloquer un lutin alors que l'autre lui appuyer la tête pour tenter de la noyer dans une flaque fraîchement formée. De l'eau s'engouffra dans ses poumons alors qu'une douleur naquit près de sa poitrine de plus en plus forte.

La lumière jaune s'arrêta. Elle se retrouva plaquer au sol, la tête contre le sol. Le souffle coupait alors que la douleur s'évanouit lentement. L'eau s'évacua.

- Tu as perdu, annonça Angéla avec reproche.

Elle faisait apparemment un mauvais apprenti.

- C'est de la triche, comprit Anéa. Tu connais tous mes défauts et tu modifies les paramètres...

- C'est le logiciel qui s'adapte à tes changements de stratégies, coupa Angéla. Tu connais mieux que moi ce programme. Ok, on va faire ensemble...

- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée...

Anéa se rappela qu'elle s'était mise à saigner. Elle avait peur qu'Angéla aille trop loin.

- Je suis fatiguée, finit par dire Anéa.

- Oh non, tu ne vas pas t'en sortir. J'ai réussi mon challenge , à toi de faire de même.

Elle alla à la console.

- Donc, cette fois-ci, on sera en duo, reprit Angéla en montrant la deuxième sonde neuronale qu'elle plaça sur sa tempe.

Un picotement transperça sa tempe, légèrement douloureux.

- Je choisis à nouveau terrain neutre, condition normale et pour l'adversaire... Ah cela va te plaire, mon film préféré, énuméra Angéla.

Puis elle rejoignit son apprenti qui essayait de lister tous les films préférés d'Angéla, pour essayer de trouver l'aspect de leurs futurs adversaires.

- Combien ? questionna Anéa, inquiète.

Car elle venait de se souvenir qu'Angéla adorait les films de sciences-fictions. Elle se demandait d'ailleurs quel monstre avait-elle pu paramétrer dans le programme.

- Adaptable à notre niveau et...

Des épées apparurent devant elles alors que la forêt refaisait surface.

- Nos armes, conclut Angéla.

C'était la première fois qu'Angéla utilisait le programme et cela faisait une drôle de sensation. Tout paraissait réel. Elle tendit le bras pour saisir une épée puis une deuxième. Le contact semblait si réel aussi. Elle pouvait presque sentir l'odeur des résineux qui l'entouraient. Pourtant rien n'était réel, elle avait juste une stimulation cérébrale pour le lui faire croire.

- Adaptable, répéta Anéa qui regardait autour d'elle, prête à se battre.

- Beaucoup si on est vraiment bonne, précisa Angéla. Tu ferais mieux de prendre ton...

Deux adversaires jaillirent pour les attaquer. Angéla se mit en mouvement immédiatement en abaissant son centre de gravité et en pointant ses épées devant. Elle sectionna les tendons du muscle de la cuisse. Anéa n'avait pas réagi l'observant, éberlué. Mais quelque chose la renversa au sol. Elle réagit en essayant d'écarter son agresseur. C'était une horreur. Un monstre tentait de l'étrangler, une lame traversa l'abdomen de celui-ci. Elle regarda avec horreur, le monstre s'effondrait sur le côté.

- C'est un Orc, dit Angéla simplement, avec fierté. Pas mal n'est ce pas. Ce n'est pas pour les noobs.

Elle est folle pensa Anéa alors qu'elle accepta la main tendue par Angéla pour se relever.

- Prends ton arme, conseilla à nouveau Angéla.

Anéa ne comprit pas immédiatement, un peu sonnée alors qu'Angéla se remit en position alors que d'autres Orcs attaquaient. Son inactivité fut de courte durée, Anéa prit l'épée qui était encore suspendue en l'air, attendant son propriétaire. Et se mit dos à dos avec Angéla pour faire face aux adversaires.

- J'ai oublié de te prévenir que la douleur est bien réelle... Je veux dire pas celle des muscles qui travaillent mais des blessures qu'on nous inflige, prévint Anéa.

Angéla eut alors un temps d'arrêt et la lame de son adversaire lui entailla l'avant-bras. Une douleur vive et courte se fit ressentir. Elle jura, Anéa ignora ses insultes. Mais elle ne put s'empêcher de sourire. Sa deuxième défaite avait été très douloureuse quand elle s'était noyée dans une flaque d'eau. Angéla devait aussi apprendre que ce n'était pas qu'un jeu.

- On peut avoir mal donc, remarqua Angéla avec reproche.

- Ce n'est qu'une impression, le cerveau le croit mais ce n'est pas réel, expliqua Anéa qui s'abaissa et s'écarta pour éviter un adversaire.

- Et le cœur ? On peut faire un arrêt cardiaque en croyant qu'on est vraiment blessé, demanda Angéla.

Anéa ne sut quoi répondre. Angéla écarta la lame ennemie puis se rua sur son ennemi pour le renverser et l'assommer au passage. Puis elle se retourna pour éventrer un Orc. La lumière jaune disparut ainsi que le décor.

Les deux femmes reprirent son souffle. Angéla débrancha le capteur neuronal et vérifia son bras : aucune blessure. Rien.

- Ce sera tout pour aujourd'hui, dit Angéla, pensive.

- J'aimerai que tu travailles sur autres choses, demanda Anéa qui alla chercher son bloc-note. Je sais que tu as quitté ta vie avec peine et que tu avais des habitudes et donc j'ai dessiné ce que je pense... Enfin ce qu'il peut te manquer pour améliorer le voyage...

Elle passa le bloc note.

- Je peux les reconstruire mais je ne sais pas comment il fonctionne. Si je le fais sans ton aide, ils auront l'aspect mais pas le fonctionnement, reprit Anéa.

Angéla feuilleta les croquis. C'étaient des machines de musculation et d'autres machines.

- Tu veux que je te donne les composants et les modes d'emploi de construction et des rouages... comprit Angéla. Ils ne font pas partis des 6300 notices que tu as apprises... Ok, je vais y jeter un coup d'œil.

- J'attends la suite de tes idées pour le programme d'entraînement avec impatience, lui sourit Anéa.

Elle avait passé tout de même un bon moment, elle était contente qu'Angéla s'investisse dans quelques choses.

- Mouais, bonne nuit, salua Angéla. A mon réveil, on sera dans Pégase.

- On y restera le moment qu'il faut pour te défouler mais il faudra être prudente ...

- Pas ce soir, Anéa. On doit se reposer, coupa Angéla.

Puis elle partit laissant Anéa qui était toujours connectée à la machine. Elle hésita à remettre une autre simulation, seule.

...

Angéla ouvrit les yeux. Elle regarda l'heure sur sa montre : 8 heures. Elle soupira. Puis elle remarqua qu'elle ne sentait plus la Cité bougée. Elles étaient arrivées dans Pégase. Elle se leva et alla au balcon attenant à sa chambre. Elle vit immédiatement que le bouclier était encore activé mais la Cité était en orbite autour d'un astre. Elle alla rapidement se doucher et rejoindre l'Ancienne.

Cette dernière était déjà attelée à sa tâche, elle était dans la salle de contrôle. Le siège des Anciens était activé à distance par Anéa et lui aussi lançait des diagnostics.

- Bienvenue dans Pégase, salua Anéa qui avait senti sa présence. Notre arrivée s'est bien passée.

- Alors pourquoi cette carte n'arrête pas de clignoter avec de multiples points rouges et des alarmes, demanda Angéla qui s'était dirigée vers celle-ci.

- Oh ça s'est rien. Un programme primaire s'est déclenché à notre arrivée car la Cité reçoit de nouvelles données de cette galaxie. Les informations proviennent des autres structures lantiennes.

- Et que signifie ses points ?

- Rien d'important. Ce sont les positions des vaisseaux Wraiths ou de leur base.

- Les Wraiths ? répéta Angéla soudainement inquiète.

Pour elle, ce n'était pas rien. Elle en avait entendu parler sur Terre par Daniel ou même John.

- Oui, ils sont plus nombreux que prévus. Cela n'est pas habituel...

- John m'a raconté que ses amis et lui les avaient réveillés accidentellement il y 6 ans en tuant une Reine qui surveillait toutes les ruches, raconta Angéla.

- Ils se sont alors tous réveillés, comprit Anéa. Autant de vaisseaux-ruches actifs est inhabituel mais rien que je ne peux gérer. Ils ne seront même pas qu'on est là.

- Tu veux dire qu'on va tracer notre chemin comme ça.

- Oui, ils ne nous détecteront même pas. On les voit mais pas eux.

- Mais tu imagines comment ce programme pourrait aider SGA pour leur combat contre les Wraiths. Connaître la position des Wraiths serait un atout, Anéa. Et on ne peut pas ne pas agir, reprocha Angéla.

Anéa la regarda, en réfléchissant.

- Je sais que cela nous ralentira. Mais ne peut-on pas faire quelque chose pendant qu'on est là ? reprit Angéla attendant une réponse. On devrait les aider contre les Wraiths pendant qu'on est là. Même si c'est brièvement.

- Tu veux dire intervenir ?

- Daniel m'a dit que les anciens ne se mêlaient pas des affaires des hommes mais...

- Je ne fais pas partie de cette règle, que veux tu faire ?

- On pourrait agir en visitant des planètes, voir même inviter le Dr Mc Kay ici. Il pourrait étudier les différents programmes de cette Cité qui les aideront pour leur combat ou bien...

- Ok, ok, je vois que tu as pleins d'idées mais je ne peux pas participer pour l'instant et je te rappelle qu'ils ne savent pas que leur cité n'est pas la vraie. je dois...

- T'occuper de la Cité en priorité et continuer à lancer tes... trucs, comprit Angéla. Mais je peux...

- Utiliser la Porte, maintenant ? interrogea Anéa un peu surprise.

- Oui, je n'ai pas fait mon jogging encore et...

- Tu n'es pas venue en courant ?

- Si mais...

- Ok, vas-y. Tu as une base de données des différentes planètes ayant un accès à une Porte. Choisis-en une avec une Porte à la surface d'une planète car je n'ai pas encore regardé si mes Jumpers étaient bien fonctionnels... Et sois prudente.

Angéla avait déjà choisi. Anéa semblait ne pas en discuter et vouloir se débarrasser d'elle.

- Tu réfléchiras tout de même à ma proposition ? insista Angéla, en revenant à la charge.

Anéa ne répondit pas à sa question.

- Tu as choisi ? interrogea Anéa.

...

Angéla était dans sa chambre à s'équiper. Elle vérifia ses armes. Un couteau à sa cheville, un autre sur sa hanche. Sans oublier ses armes à feu. Elle vérifia les recharges et le cran de sécurité. Elle examina sa chambre pour vérifier qu'elle n'oubliait rien puis son regard fut attiré par des pages jaunes. Elle prit le bloc note d'Anéa pour le lui rendre. Puis elle se dirigea vers la salle d'embarquement.

- J'ai numéroté tes créations pour la notice de construction, expliqua Angéla en lui lançant le bloc note. J'ai rajouté quelques trucs cool à la fin.

- Tu es prête à ce que je vois.

Anéa fixait quelque chose sur la tête d'Angéla.

- Quoi ça ? J'ai vu dans les données qu'il faisait froid.

En effet, Angéla portait un bonnet de laine et des gants. Il lui manquait juste l'écharpe. Elle avait l'air ridicule mais elle s'en moquait, elle serait protégée face au froid. Elle avait profité pour bien simuler ses armes

Elle fit le salut militaire et franchit la Porte. Elle était maintenant habituée et elle voyageait dans l'espace sans se poser de questions.

Elle franchit ainsi l'autre côté de la porte. Et comme prévu, il faisait froid. Un manteau neigeux recouvrait le sol et les arbres.

...

Anéa regarda Angéla franchir la Porte mais elle eut un mauvais pressentiment. Angéla avait été trop précipitée dans sa demande de sortir. Puis cette dernière n'avait pas mis longtemps à trouver sa future destination. Anéa alla examiner la carte affichée avec plus d'attention. Elle l'avait ignorée jusque là car les Wratihs ne la concernaient pas. Elle repéra immédiatement la planète de destination d'Angéla. Bien sûr, sur place, il y avait des Wraiths. Pas une base, ni des vaisseaux mais une présence tout de même. Angéla avait volontairement choisi une planète avec une présence ennemie. Anéa se souvenait encore des paroles d'Anéa « on devrait agir contre les wraiths pendant... »

Elle hésita à la rejoindre, un peu furieuse de son manque de vigilance. Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle savait qu'elle était trop protectrice envers son ancien hôte mais elle savait aussi qu'elle devait lui laisser du leste. Elle se força donc à retourner sur la console pour finir le programme qu'elle avait commencé. Elle n'allait pas la rejoindre. Elle devait lui faire confiance, elle savait se défendre seule. Puis Anéa avait du pain sur la planche. De toute façon, elle serait vigilante et surveillera ses gestes à distance, son lien était fort malgré la distance.

...

Deux heures après, la Porte des Etoiles d'Atlantis se déclencha, laissant passer Angéla. Celle-ci ne revenait pas les mains libres. Elle portait sur son épaule un baluchon et quelques blessures de guerre et sans doute des bleus. Une griffure sur la joue, des douleurs aux jambes l'avaient suivi jusqu'à dans la cité. Dans le baluchon, il y avait le résultat du troc qu'elle avait effectué : de quoi manger sainement pendant quelques jours. Avec surprise, elle ne fut pas accueilli par Anéa qui avait dû découvrir sa supercherie. Angéla aurait pensé que celle-ci se serait inquiétée pour elle et qu'elle l'aurait attendu patiemment. Voire même lui faire des reproches pour son imprudence. Car Angéla savait qu'Anéa avait fini par trouver la présence de Wraiths sur la planète choisie. Pourtant, Anéa était abonnée au absente. Elle redressa le baluchon sur son épaule et alla chercher l'Atlante.

Cette dernière était dans son laboratoire préféré. Celui qui lui permettait de créer tous objets. Et comme elle lui avait dessiné les différents morceaux des machines qu'elle avait demandées, Anéa devait s'amuser avec ses nouveaux joujoux. Angéla la salua.

- Alors comment s'est passé ton jogging ? demanda Anéa sans la regarder pour masquer son inquiétude.

Elle savait qu'elle n'avait pas fait que courir mais elle préférait rentrer dans le jeu de la terrienne.

- Plutôt bien, j'ai ramené des cadeaux...

Elle balança le baluchon sur une table vide. Celui-ci s'ouvrit délivrant des fruits et des légumes qu'Angéla ne connaissait même pas.

- Des fruits. Tu es enthousiaste à cause de fruits, dit Anéa avec surprise.

- De vrais fruits, corrigea Angéla. Pas des créations faites par cette... machine par combinaison de l'ADN.

- Ce sont des vrais fruits aussi, remarqua Anéa ne comprenant pas.

- Des fruits qui n'ont pas pris le temps de pousser, des fruits que tu as crée en associant différents nucléotides dans un ordre précis pour reconstituer le patrimoine génétique du fruit. Mais un fruit il faut le cultiver avec amour... le voir grandir... Lui laisser le temps de pousser...

- Je vois... Mais nous ne pouvons pas nous permettre de laisser pousser un fruit. Il faudrait des années, dit Anéa.

- Je sais mais on peut faire des échanges avec des peuples avec toutes les planètes qui existent.

- Je vois. Je prendrais une part de la Cité pour faire pousser... naturellement des fruits ou légumes, lui accorda Anéa. J'aimerai aussi que tu soies plus prudente lors de tes sorties.

Anéa ne put s'empêcher de lui faire ce reproche à voix haute. Elle s'insulta intérieurement. Angéla lui sourit en réponse.

- De l'exercices te feraient du bien aussi, fit remarquer Angéla. On se voit pour manger ?

- Oui, j'aimerai finir ceci... et je te rejoindrais.

- Bien, dit Angéla alors qu'elle se préparait à partir. Euh... j'ai oublié de te demander pourquoi la Cité est encore en mouvement.

- J'ai besoin de récupérer quelques choses, lui expliqua Anéa distraitement, occupée.

Angéla n'insista pas car elle savait qu'Anéa n'allait pas lui en dire plus.

...

Après une douche et quelques heures, Angéla se servit son repas et choisit un fruit naturel avec fierté. Enfin elle allait manger quelques choses non créées par Anéa. D'ailleurs, cette dernière n'était toujours pas là. Elle commença à manger sans elle, en se disant que cela allait la faire venir. Pourtant, elle ne vint pas. Angéla se décida à aller la rejoindre pour voir ce qu'elle faisait. Elle espérait qu'elle n'était pas encore à travailler en secret sur les cellules de stase. Heureusement ce n'était pas le cas. Anéa était dans le laboratoire spécialisé dans la conception des objets. Qu'elle fut la surprise d'Angéla quand elle y entra. Les tables vides étaient maintenant remplies.

- Qu'est ce que...

Angéla ne put terminer. Elle s'approcha d'une des tables et regarda le contenu. C'étaient des armes : des armes blanches comme des épées mais aussi des armes à feu. Des armes qu'elle avait dessinées dans le bloc-note d'Anéa.

- C'est magnifique, n'est ce pas ? demanda Anéa contente d'elle.

- Tu as ...

- Si tu dois te balader à ta guise, il faut t'armer et mettre toutes les chances de ton côté.

- C'est pour moi...

- Et moi, bien sûr.

- C'est magnifique, souffla Angéla alors qu'elle avait saisi une lame courbée.

Elle testa son équilibre en faisant quelques mouvements.

- Je vais travailler sur du plus complexe, bientôt. Le programme a l'air au point, informa Anéa.

- Moi aussi j'ai avancé dans le programme d'entraînements.

...

Il faisait nuit dans la cité. Anéa ne voulait pas dormir mais elle ne savait pas comment occuper son temps. Elle avait passé sa journée à lancer des programmes et créer des armes pour Angéla d'après ses croquis. Maintenant, elle ne pouvait plus rien faire à part attendre les diagnostics avant de relancer d'autres programmes. La plupart des systèmes était lancée soit pour un diagnostic, soit pour une mise à jour ou soit une mise en route.

Elle se dit qu'un petit exercice ne lui ferait pas du mal. Elle se dirigea vers la salle d'entraînement : Angéla lui avait dit qu'elle avait continué à améliorer le programme de combat. Elle se brancha aux sondes et parcourut les différents programmes. Angéla n'avait pas chaumé. Elle avait crée de multitudes de simulations. Anéa aurait voulu les tester tous mais elle devait quant même se décider pour une seule simulation. Elle lit rapidement les différentes catégories. Elle ne comprenait pas la plupart des mots. Une seule des catégories lui était connue.

Elle se décida à la lancer. Elle se plaça au milieu de la salle.

Le décor se mit en place. Elle était dans une grotte de 10 mètres de hauteur. Des morceaux de roches s'élevaient vers le haut d'autres descendaient du plafond. Des torches brûlaient à intervalle régulier. Un lac d'eau était sur la gauche où elle pouvait entendre le clapotis de l'eau. Elle devait se trouver dans un ancien lac souterrain presque desséché. Elle regarda autour d'elle pour examiner son milieu comme lui avait appris Angéla. Puis des armes apparurent : des épées. Cette fois-ci, elle ne tarda pas à prendre une. Elle ne savait pas encore maîtriser deux épées en même temps. Elle se contenta alors d'une. Anéa n'attendait plus que ses ennemis. Et ils finirent par apparaître. Ils étaient 5, des hommes couverts de noirs jusqu'au visage. Il avait aussi à la main des armes blanches légèrement courbées. Angéla appelait ses armes des katanas.

...

Angéla se réveilla en sursaut. Elle avait ressenti une vive douleur à la cuisse. Elle enleva la couverture pour regarder la zone. Elle n'avait rien pourtant. Ce n'était pas elle qui était blessée mais Anéa. Angéla comprit alors qu'elle s'était connectée à la salle d'entraînement par curiosité. Angéla eut une vive angoisse. Elle espéra qu'elle ne soit pas connectée au dernier programme qu'elle avait créé. Elle ne prit même pas le temps de s'habiller, elle courut le plus rapidement possible.

En effet, arrivée dans la salle. Elle vit Anéa projetée contre la paroi d'une grotte, blessée. Elle se précipita vers la console pour chercher des sondes neuronales alors qu'Anéa était en mauvaise posture. Elle s'agrippa à la cagoule noire de son adversaire et réussit à lui ôter. C'était Angéla. Par surprise, elle ne réagit pas quand son adversaire lui donna un coup de poing.

Angéla se connecta et se précipita vers les armes encore en l'air. Elle en prit deux et se jeta dans la mêlée. Elle prit par surprise les adversaires, des ninjas. Elle découpa l'air et parfois de la chair avec ses deux épées alors qu'Anéa reprit son souffle. Dans un tourbillon de coup furieux, elle tua un à un les adversaires jusqu'à que la partie soit terminée. La lumière disparut. Angéla s'approcha d'Anéa encore sonnée.

- ça va ? demanda Angéla.

- Oui, oui... mais qu'est ce que...

- C'étaient des répliques de moi, coupa Angéla.

- Des répliques... Je l'avais remarqué, siffla Anéa à bout de souffle. Oh mon dieu. Ils étaient trop nombreux pour l'utilisation de l'épée.

- Je sais, tu aurais dû te servir de tes pouvoirs.

- On ne peux pas...

- Je l'ai introduit dans les paramètres. Ils auraient riposté mais tu es plus puissante et plus douée avec tes pouvoirs, corrigea Angéla. Que moi en tout cas.

- Je vois... Tu as vraiment fait du bon boulot.

- Pourquoi tu ne dors pas ?

- J'ai du boulot...

Anéa enlevait ses sondes neuronales. Angéla l'examinait.

- Tu n'arrives pas à dormir, n'est ce pas ? demanda Angéla, comprenant ce qui clochait.

- Oui, avoua Anéa, sans la regarder.

Angéla savait très bien lire ses sentiments sur son visage, comme une joueuse de poker.

- Tu as peur de voir Astyan, comprit Angéla. Pourtant cela nous aiderai à en savoir plus. Et je pense que même un Ancien doit avoir besoin de sommeil. Pour ma part, j'en ai besoin.

Elle ôta aussi ses capteurs neuronaux.

- Donc à moins que tu es besoin que j'intervienne...

- Ma vie n'était pas en danger, remarqua Anéa.

- Je te rappelle qu'on ressent les douleurs, intervint Angéla. Et ce n'est pas agréable. Je vais me coucher. Fais attention, conclut Angéla en montrant la console.

Puis elle partit.

...

Le deuxième jour dans Pégase ne fut pas différent. Angéla se leva et souhaita à nouveau faire une sortie. Elle grignotait une pomme verte alors qu'elle choisissait ses armes. Des armes qu'Anéa avaient fabriquées. Angéla les admirait. Ils semblaient si vrais, tous les détails y étaient. Elle prit deux katanas qu'elle croisa dans son dos. Elle prit aussi ses couteaux de chasse personnels. Elle passa aux armes à feu. Elle en plaça une au niveau de sa cheville et deux sur sa cuisse. Elle vérifia que les sangles au niveau de ses cuisses étaient bien serrées. Puis elle prit plusieurs chargeurs. Les chargeurs étaient aussi une création d'Anéa. Elle prit un des chargeurs et enleva une balle une à une. Puis elle les remit, elle voulait vérifier pour éviter une mauvaise blaque. Tout semblait dans l'ordre. Elle enclencha le chargeur dans son pistolet et ôta la sécurité. Elle se demandait si Anéa avait fait le boulot jusqu'au bout. Elle pointa son arme et visa. Puis elle se ravisa et visa un bibelot sur sa commode et tira. Le coup partit. Les balles étaient bien fonctionnelles. Mais maintenant elle avait un bibelot cassé et une balle dans le mur.

Elle sortit son couteau pour enlever la douille coincée dans le mur. Pour les morceaux du bibelot, elle sourit. Il était peut être temps de s'entraîner à utiliser ses pouvoirs. Elle rassembla son énergie et se concentra. Les morceaux se soulevèrent en tremblotant. Les objets lévitèrent avec hésitation et se dirigèrent vers la poubelle en slalomant.

Une fois prête, elle se dirigea vers la Porte des Etoiles. Anéa l'avait devancé. Cette fois-ci, elle ne travaillait pas sur la cité. Elle aussi s'était préparée pour une sortie.

- Tu m'accompagnes ? remarqua Angéla, étonée.

- Oui, moi aussi j'ai besoin de m'amuser. Puis il faut que ma monture sorte.

- Ta monture ? balbutia Angéla.

Mais elle se doutait de quoi elle parlait. Daniel lui avait lu que les Premiers avaient des montures. En réalité, c'était celle d'Astyan le Premier, encore en vie.

- Tu ne pensais pas tout de même qu'elles n'étaient pas réelles, s'amusa Anéa.

Angéla hésita.

- Puis quelqu'un d'autres aimerait aussi se promener, remarqua Anéa puis elle continua voyant que son amie ne réagissait pas. Tu crois que je ne sais pas pour ton tatouage.

Elle lui saisit le bras et releva la manche d'Angéla.

- Je n'ai plus rien depuis que... je suis morte, se défendit Angéla en retirant son bras.

- Oui, car j'ai du m'en occuper quand tu es revenue à la vie. Il est ici, sourit Anéa. il a foutu une pagaille en ville.

- Tu veux dire...

- Oui, il y a deux dragons dans la Cité, finit Anéa contente d'elle.

- Ce n'est pas possible, marmonna Angéla.

Tout ceci ne pouvait être qu'un rêve.

- Possible ou pas, cela ne nous empêche pas de nous promener. J'ai choisi des planètes, à toi de choisir, proposa Anéa.

Angéla regarda la carte.

- Bien sûr, toutes les adresses signalent une présence Wraith, indiqua Anéa. Je sais que tu aimerais aller chasser du wraith.

Angéla la regarda. Elle était sérieuse et semblait approuvée. En tout cas, Angéla savait qu'Anéa allait la surveiller de près, cette fois-ci.

Au bout de 5 minutes, elles franchirent la porte. Anéa les écarta du chemin alors que deux silhouettes franchirent à leur suite la Porte et s'envolèrent dans les airs.

- Ce sont eux, affirma Anéa. Ils sont magnifiques n'est ce pas ?

Angéla n'avait pas vu grands choses car leurs apparitions furent trop rapide.

- Allons au village, proposa Angéla voulant ignorer la présence des deux dragons.

Sur le chemin :

- Quel est notre but ? demanda Angéla. La cité n'a pas besoin d'être en état pour aller chercher Astyan. Pourquoi ralentir notre voyage ?

- J'aimerai qu'elle soit prête à combattre si besoin. Les Wraiths semblent avoir envahi toute la galaxie. On pourrait en croiser car la Cité ne peut pas passer inaperçu même si elle ne peut pas être détectée à distance. Puis j'ai besoin de réunir des données.

- La cité est en train déjà de télécharger les données de vos structures. On n'a pas besoin d'aller sur place.

- Oui, admit Anéa. Mais certaines choses ne peuvent pas être téléchargées. Il faut bien plus. J'ai besoin de récupérer quelques parties de la Cité.

- Quelques parties ? Cité ? interrogea Angéla alors qu'elle écartait une branche d'arbres.

- Oui une Cité et le Coeur s'y dirige en ce moment.


Fin du chapitre