Hey, me revoici !

Shadow : Je sais pas ce que j'ai pris XD Ouais, très très tendu entre les frères... Ça va pas s'arranger. Oui, Tetsuya est le conciliateur. Le côté obscur est là depuis un moment. Alors, Daiki a 17 ans mais comme on va arriver en août, il va bientôt avoir 18 ans. Merci beaucoup ! J'espère aussi ! Je ne lui souhaite que du succès.

Bee-gets : Salut :) J'aime la partie 3 car je la trouve plus intense que les autres et je suis très satisfaite de sa fin ^^ Alors, Daiki en a 17 mais il est né en août alors que Seijuro est né en décembre. Il est précisé dans le chapitre qu'un an a passé donc à la fin de ce chapitre, nous sommes en août : Daiki va avoir 18 ans et Sei en a 17. Pourquoi tu trouve bizarre de voir Akashi dans ces circonstances ? Tu le pense trop jeune pour quoi ? Ouais, non, Masaomi n'est ne prodigue pas de super conseils... Désolée, mes horaires sont très fluctuants en ce moment. Bon week-end à toi aussi.

Bonne lecture !


Tous coupables

"dors avec moi"

Seijuro n'arrivait pas à dormir. Il sentait son cœur qui battait trop fort dans sa poitrine. Shûzo était dehors, en train de monter la garde devant la porte. Il avait vérifié son bandage avant d'aller se coucher. Seijuro avait senti les doigts de l'homme sur son torse et des frissons avaient parcourus tout son corps.

Les paroles de l'empereur tournaient en boucle dans sa tête. Il avait toujours tellement d'espoir pour lui, il ne devait pas le décevoir. Mais… ses sentiments, il voulait les laisser s'épanouir. Ces émotions, cette colère, cette haine et cet amour… il ne pouvait pas s'en débarrasser. Ils étaient son moteur.

Le garçon était tiraillé.

Il se tourna et se retourna dans son lit sans parvenir à trouver le sommeil et finit par se lever. Il hésita, puis avança vers la porte de sa chambre qu'il fit coulisser. Les épaules de Shûzo tressaillirent.

-Tout va bien, Seijuro ?

Le garçon ne répondit pas. Shûzo se tenait face à lui. La lune éclairait faiblement son visage mais faisait scintiller ses yeux gris.

-Seijuro… soufflât Shûzo.

Il agrippa le col du mercenaire pour le ramener à sa hauteur et posa ses lèvres sur les siennes. Aussitôt, il se sentit apaisé. Plus de doutes ni de peur. Il sentit la main de Shûzo au creux de sa nuque.

Puis Seijuro s'éloigna et referma la porte. Il sourit, caressa du bout du doigt ses lèvres où il pouvait encore sentir la chaleur de Shûzo. La porte se rouvrit dans la foulée. Shûzo entra, referma le panneau, les plongeant dans l'obscurité.

-C'est dangereux, soupirât Seijuro.

-Je sais, répondit Shûzo. Mais j'en ai envie, moi aussi.

Il attrapa le yukata du garçon et l'attira à lui avant de l'embrasser avec plus de passion. Seijuro était contraint de se mettre sur la pointe des pieds pour être à la hauteur idéale. Il posa ses mains sur les épaules de Shûzo, puis dans sa nuque, toucha sa chevelure brune. Il se sentait si bien en cet instant !

Ils s'embrassèrent jusqu'à plus soif, puis Shûzo fut contraint d'aller reprendre son poste.

Le lendemain, Seijuro fut rattrapé par la culpabilité. Lui, il était le fils de l'empereur. Si cette histoire venait à s'ébruiter, il pourrait s'en sortir. Mais Shûzo n'était personne et était, en plus, plus âgé de quatre ans.

C'était un risque trop grand.

Toute la journée, Seijuro évita les regards de Shûzo. Il resta très en retrait, ne parla presque pas à ses frères ou à Satsuki. Le mercenaire, par contre, parvint à l'approcher alors qu'il était assis au bord de l'étang.

-C'était trop risqué, soupirât Seijuro, replié sur lui-même.

-C'est à moi d'évaluer les risques. Je ne regrette rien. Mais si, toi, tu ne souhaites pas recommencer, alors soit.

Seijuro se mordilla la lèvre. Bien sûr qu'il voulait recommencer ! Mais à quel prix…

Le soir, il se sentit fébrile dans son lit. Il voulait embrasser Shûzo. Il le voulait tellement ! Seijuro prit une grande inspiration, se leva, et décida de suivre son cœur.

Il ouvrit la porte.

-Dors avec moi.

oOo

Les nuits suivantes, Seijuro exigea de nouveau que Shûzo reste dormir avec lui. Ils se glissaient tous les deux sous la couverture, pouvaient sentir la chaleur du corps de l'autre, s'embrasser. Shûzo ne dormait pas, bien évidement. Il se devait de rester alerte. Mais il pouvait caresser les cheveux de Seijuro ou encore le regarder dormir.

L'excitation de cette relation cachée surpassait de loin la peur de se faire prendre.

Presque un an après l'incident des habu, alors que Shûzo somnolait, Seijuro calé dans ses bras, il vit une ombre sur le balcon de la chambre. Aussitôt, ses sens se mirent en alerte. Shûzo repoussa Seijuro le plus délicatement possible pour ne pas le réveiller, dégaina son arme et, dès que le panneau coulissant donnant sur le balcon s'ouvrit, la lança. L'adversaire n'eut pas le temps de l'esquiver et se prit la lame dans l'épaule. Il cria et recula avant de sauter du balcon. Shûzo se précipita mais n'eut que le temps de voir son ombre disparaître entre deux buissons.

-Shûzo ? Qu'est-ce qui se passe ? demandât Seijuro.

Le mercenaire se tourna à peine pour lui répondre quand il vit la porte de la chambre coulisser à son tour et un visage masqué apparaître.

-Derrière-toi !

Seijuro se retourna. Il vit l'intru avancer vers lui et plongea sa main sous son makura pour saisir son sabre. Shûzo sortit sa deuxième dague et s'élança vers l'intru mais celui-ci, face aux deux garçons armés et ayant perdu l'effet de surprise, battit en retraite.

-Tout va bien, Seijuro ?

-Pars à sa poursuite !

-Non. Je ne te laisse pas seul.

-Mais…

-Si j'avais poursuivi l'homme du balcon, son complice aurait pu te tuer.

Shûzo posa sa main sur la joue de Seijuro.

-Je reste avec toi.

Le calme revint. Personne ne semblait s'être réveillé. Shûzo vérifia toute la chambre au cas où un piège aurait été posé, inspecta le balcon puis le couloir sans rien trouver de suspect. Il referma tous les panneaux.

-Qui étaient ces hommes ?

-Je ne sais pas. Ils ressemblaient à des ninjas de Koga.

Seijuro fronça les sourcils.

-Koga… c'est prêt d'Iga, non ? Tu les connais ?

-Non. Je n'ai jamais eu de contact avec eux. Mais ils sont entraînés avec des méthodes et des intentions similaires aux nôtres.

-Pourquoi faire appel à des personnes qui tu aurais pu connaître ?

-Par provocation ? proposa Shûzo.

Il se rallongea sur le futon en entraîna Seijuro avec lui.

-Plus de peur que de mal. Rendors-toi. Je veille.

-Comment veux-tu que je trouve le sommeil ?

Shûzo sourit.

-Alors attendons le matin ensemble.

Il embrassa le front de Seijuro et le serra contre lui.

Personne ne s'était rendu compte de rien pendant la nuit. Pourtant Tetsuya et Daiki étaient dans les chambres mitoyennes. Seijuro décida de ne pas en parler. Pas même à Shirogane. Il n'avait pas envie que l'empereur s'en mêle et lui impose un autre garde du corps. Si on le surveillait plus, il ne serait plus possible de continuer sa relation avec Shûzo.

Seijuro ne dormit pas les nuits suivantes, si bien que cela commença à inquiéter Shûzo.

-Tu n'aurai pas quelque chose… des plantes par exemple, pour m'aider à dormir ? demandât le prince.

-Si, je dois pouvoir te trouver ça.

Shûzo, lui procura des plantes séchées à faire infuser, censée servir de somnifère. Mais Seijuro retrouva le sommeil avant d'avoir à s'en servir. Il garda néanmoins les plantes dans leur sachet, caché dans son makura.

oOo

Shûzo mena l'enquête pour savoir comment les deux ninjas s'étaient introduits dans le palais et comment ils s'étaient enfuis sans laisser de traces. Évidemment, les concubines étaient des coupables idéales mais l'enquête de Shûzo n'allait pas en ce sens.

Shûzo se renseigna sur Koga et leurs ninjas et tentât d'obtenir des pistes. Mais la province subissait une recrudescence de cas de variole et tous les officiels avaient quitté la ville pour aller se réfugier dans les montagnes. Pouvait-il savoir si un ninja avait été employé par quelqu'un du palais ? Malheureusement les hommes étaient masqués ce soir-là et ni Shûzo ni Seijuro n'avaient pu voir leurs visages. La seule façon de les identifier, serait de compter sur la blessure que Shûzo avait infligé à l'un d'entre eux.

Pendant que Shûzo enquêtait dans les centres de soin de la ville et chez les médecins, Seijuro étudiait les comportements de ses frères. Aucun n'avait semblé déçu de le voir apparaître au petit-déjeuner le lendemain de l'agression. Seijuro n'avait pas envie de croire que l'un d'entre eux puisse être coupable mais le regard de Daiki lors de leur affrontement continuait à le tourmenter.

Puis, alors que les garçons étaient assis dans le bureau de Shirogane pour suivre un cours sur la guerre, Seijuro vit, dans la nuque de Daiki, un point rouge.

Son sang se glaça.

Dès qu'ils sortirent du bureau du précepteur, Seijuro suivit Daiki tandis que les autres allaient rejoindre les bains.

-Bon, qu'est-ce que tu me veux ? demandât celui-ci au bout de plusieurs mètres.

-Tu ne vas pas te laver ?

-Non. Pas ce soir.

-Pourquoi ? Tu as peur qu'on voie quelque chose ?

-De quoi tu parles ?

Seijuro pointa sa nuque.

-Tu as la variole.

Le visage de Daiki pâlit.

-Bien sûr que non ! répliquât-il en faisant de grands gestes.

Ses manches révélèrent ses poignets couverts de ces points rouges de quelques millimètres qui ne laissaient plus la place au doute. Daiki s'empressa de les cacher tandis que Seijuro se mit à rire.

-Qu'est-ce qui te fait marrer ?

-Toi qui prétend être le plus fort d'entre nous, voilà que tu risques de succomber à la maladie !

-Je ne vais pas mourir.

-Enfin, tu auras au moins l'honneur de mourir comme l'impératrice.

-Espèce de langue de vipère.

Seijuro sourit.

-C'est vrai que tu t'y connais en serpent, Daiki.

Il ne répondit pas, mais son regard envoya des éclairs. Le sourire de Seijuro ne disparut pas.

-J'ai entendu qu'il y avait beaucoup de cas de variole à Koga, continuât Seijuro.

Daiki ne fit pas semblant de ne pas comprendre. Les deux garçons se dévisagèrent et surent. Le sourire de Seijuro se fana. Une part de lui n'avait pas envie d'y croire, l'autre le savait depuis le début. Il fut surpris de se sentir triste. Il pensait qu'apprendre que son frère avait cherché à le tuer provoquerait avant tout de la colère. Le prince se sentait trahi. Avait-il secrètement espéré que les choses s'améliorent entre eux ?

-Pourquoi ? demandât Seijuro.

-Tu oses poser la question ?

-Oui. Je veux comprendre pourquoi.

Daiki fit un pas rapide, saisit le col de Seijuro à deux mains et le regarda droit dans les yeux.

-Tu as tué Ryota. Je le sais. Jamais je ne pourrai te pardonner ça.

-Ta mère a tué la mienne.

-Ryota n'y était pour rien !

-Il savait et n'a rien dit. Vous saviez tous. Par vos actes ou par vos silences, vous êtes tous coupables.

Seijuro n'eut pas le temps de réagir, Daiki lui cracha au visage.

-J'espère que tu chopperas cette saloperie toi aussi. Et que tu crèveras.

Daiki s'en alla d'un pas rapide, laissant Seijuro en plein milieu du couloir. Il s'essuya le visage au plus vite, puis retira sa veste et courut jusqu'au onsen pour aller se laver.

-Tout va bien Sei-chin ? demandât Atsushi. Tu es tout pâle.

-Ça va.

Seijuro ne s'éternisa pas aux onsens. Il sentait que le moment arrivait. Ses sentiments étaient en train de s'emmêler. La colère revenait à l'assaut.

Il ne pouvait pas ne rien faire. Daiki était désormais un danger, autant pour lui que pour les autres. Il était temps d'agir. Shirogane n'était pas dans son bureau alors Seijuro décida directement d'aller prévenir les généraux ou même l'empereur.

Même s'il avait le droit de se balader dans tout le palais, Seijuro n'avait pas l'habitude d'aller dans ces couloirs-là. Il passa devant la salle du conseil de guerre, celle du trône, cherchant quelqu'un à qui il pourrait dénoncer la maladie de Daiki.

Il entendit des voix dans un couloir et s'arrêta, reconnaissant celle de l'empereur.

-Ce sujet a déjà été abordé.

-Permettez-moi d'insister votre Majesté. Vous n'avez pas d'héritier légitime. Vous remarier renforcera la confiance que le peuple a en vous. L'attaque du palais est la preuve que…

-Je sais ! s'énerva l'empereur.

Seijuro se mordilla la lèvre. C'était la première fois qu'il entendait l'empereur s'énerver. Et également un général lui tenir tête.

-Il n'y a pas que la guerre, Majesté. Le peuple souffre. Nous avons besoin d'une alliance. Les régions du sud sont instables mais riches. Une alliance avec eux ramèneraient des ressources. Il n'y a rien de plus fort que le mariage et la descendance.

-J'ai une descendance.

-Alors choisissez parmi vos concubines. Plusieurs sont d'origine noble.

Seijuro sentit sa respiration s'accélérer. Choisir parmi les concubines… C'était légitimer un autre que lui. A moins qu'il ne choisisse Chieri Kise. Oui, il allait choisir Chieri. Il ne pouvait en être autrement. Seijuro le sentait, au fond de lui, l'empereur voulait que ce soit lui son héritier. Il ne pouvait pas le trahir.

-Isoko Aomine descend d'un daimyo d'Hiroshima.

Sa respiration s'arrêta.

-Ce sera elle.

Il eut envie de hurler. L'empereur ne pouvait pas lui faire ça. Daiki était le pire d'entre tous, il ne pouvait pas devenir l'héritier. Seijuro ne le permettra pas.

Il fit demi-tour, un plan prenant petit à petit forme dans son esprit instable.

Comment l'empereur pouvait-il lui faire une chose pareille ? Comment pouvait-il le trahir de la sorte ? N'avait-il pas dit qu'il aimait sa mère ? Qu'il croyait en lui ? Ne lui avait-il pas montré à de nombreuses reprises qu'il comptait à ses yeux ? Tout ceci n'était-il que mensonge ?

C'était hors de question. Daiki avait cherché à le tuer et il risquait désormais de propager la variole à tout le palais.

Jamais il ne laissera l'empereur légitimer un autre que lui. Il était temps de lui apprendre cette leçon.