Salut ! On commence la partie 3 ! J'ai tellement hâte de vous la faire découvrir.

Shadow : Oups ! Tu as bien fait de pointer mon erreur, j'ai pu la corriger. J'avais pas fait attention. C'est vrai, Seijuro n'a pas de regrets. Mais il va tout de même devoir en payer les conséquences. Ca me fait plaisir de lire que ça te terrifier XD Parce que ça veut dire que j'ai réussi mon coup ! Après, je ne comptais pas faire de Seijuro un personnage terrifiant si tôt dans l'histoire. Mais finalement... c'est pas si mal. Il va passer de terrifiant à tragique dans cette partie. Merci !

Bee-gets : Hey ! Tu verra bien... ^^ Merci ! J'espère que ce chapitre avec Nash va te plaire. En effet, Seijuro est conscient de ce qu'il fait. Ce qui aggrave son cas d'ailleurs. Bonne journée et bon week-end à toi aussi !

Akashi la fraise : Merci beaucoup ! Akashi est plus cruel qu'on pouvait peut-être le penser au départ... Il a agit de façon impulsive et devra en payer les conséquences... D'ailleurs que pense que l'impulsivité caractérise beaucoup Akashi dans cette histoire.

Bonne lecture !


L'estampe

« Nous leur redonnons la vie. »

Nash Gold était retourné aux États-Unis. Il avait intégré l'université de Californie, Los Angeles (UCLA), et étudiait l'Histoire. Nash ne pensait pas suivre les pas de ses parents, mais son voyage au Japon durant l'été 2016 l'avait marqué. Du moins, plus marqué que d'habitude. Après tout, il était déjà allé plusieurs fois dans ce pays, et, tout comme ses parents, il s'était passionné pour l'histoire de la succession de l'empereur Masaomi.

Il avait visité lors de cet été 2016 tous les musées qui en parlait ou qui possédait le moindre parchemin évoquant cette période, quitte à se rendre à Tokyo ou Wakayama. Avec sa mère, il s'était rendu à Matsuyama et avait pris un bateau avec un collègue de celle-ci pour visiter la baie et suivre les pas de la grande bataille et du siège de Matsuyama de 1503.

Nash comptait se spécialiser en histoire japonaise. Mais cela nécessitait d'aller faire ses deux dernières années d'étude au Japon, à l'université de Kyoto, la fameuse Kyodai.

La semaine, Nash suivait ses cours, passait des heures à la bibliothèque, prenait contact avec les collègues japonais de ses parents. Le week-end, il retournait à la campagne, dans la ferme familiale. Ses parents accueillaient avec plaisir la passion de leur fils pour l'histoire. Ils l'aidaient volontiers à comprendre les rouages de la cour japonaise.

Le revers de la médaille étant que Nash était tellement obsédé par cette période de quelques années au Japon, qu'il ne travaillait pas tout le reste, c'est-à-dire absolument tout ce qui était enseigné pendant les trois premières années d'étude. L'histoire japonaise, hormis ce qui concernait la guerre du pacifique, n'était pas abordée dans ses cours.

A chaque vacances, Nash retournait au Japon. Il était accueilli à bras ouverts par les amis de ses parents. Il y faisait le tour des musées et continuait à apprendre le japonais. Pour se perfectionner, il faisait appel à un professeur particulier sur son temps libre. Ensemble, ils travaillaient sur le vieux japonais et la lecture des kanjis.

Le jeune homme était sans cesse à la recherche de nouveau article, de nouvelle pièce de musées, susceptible de lui apporter des réponses.

C'est ainsi que durant la pandémie qui frappa le monde en 2020-2021, Nash se retrouva isolé chez ses parents avec des heures à ne rien faire. Et il découvrit alors qu'une estampe japonaise appartenant à un collectionneur britannique allait être mise en vente chez Christy's, la société d'enchère la plus réputée.

L'estampe, datant de 1501, représentait un noble de la cour de l'empereur Masaomi. Nash sauta sur l'occasion et prévint ses parents que l'estampe allait être mise en vente la semaine suivante. Le prix de départ était de deux milles dollars.

Les parents de Nash contactèrent leurs collègues japonais, travaillant en collaboration avec les musées de Kyoto, pour qu'ils puissent acquérir l'estampe.

Le jour de la vente, Nash suivit le résultat avec grande attention. Il voulait avoir l'estampe entre les mains. Ses parents tournaient autour de lui, gagnés par la nervosité de leur fils.

-Et s'ils ne peuvent pas l'acheter ?

-Le musée va tout faire pour obtenir l'estampe et ensuite tu pourras la voir. Ne t'en fais pas.

La vente ne dura que quelques minutes. L'estampe fut vendue au musée de Kyoto pour la somme de 89 000 dollars.

-Tu vois ? le taquina sa mère.

-Je sais que tu veux mettre la main sur tout ce qui concerne cette période, Nash. Mais qu'est-ce qu'elle a de particulier cette estampe ? C'est un noble de la cour impériale.

Nash cliqua sur l'image de l'estampe et l'agrandit.

-Regarde, là, vers la manche… c'est le chrysanthème. L'emblème impérial. Je pense que ce n'était pas un simple noble. Et puis, le dessin est beau, non ? même s'il n'apporte pas grand-chose, c'est une très belle pièce.

Nash du attendre la réouverture des frontières pour aller voir l'estampe dans la réserve du musée. Celle-ci n'était pas encore exposée au public tant que ses secrets n'avaient pas été révélés.

L'étude des kanjis qui entourait l'estampe indiquait le nom de la personne dessinée, un dénommé Seijuro. Il portait un hakama rouge et une veste plus claire, arborant au niveau de la manche l'emblème impériale. Il était représenté de profil, ce qui était assez rare pour l'époque. Dans sa main, il tenait une fleur : un myosotis (wasurenagusa).

-Le style est très différent des estampes de l'époque.

Nash se mordilla le pouce.

-Ce n'est pas une contrefaçon au moins ?

-Non, non. Nous avons refait une analyse au carbone 14 et elle date bien des années 1500. Je dis juste qu'elle n'a probablement pas été réalisée par un peintre de la cour. Ceux-ci produisaient un art très formaté à l'époque. Le dessin de profil notamment, n'était pas très répandu.

L'estampe était abîmée sur le côté gauche, là où se trouvaient quelques kanjis. Ils n'étaient plus lisibles pour la plupart.

-Peut-on retrouver la trace d'un Seijuro à la cour de l'empereur ?

-Beaucoup de document administratif de l'époque ont disparu et plus encore ont été abîmés. Délibérément ou par accident. Des noms sont raturés.

Nash s'était renseigné sur les raisons qui pouvaient pousser à effacer des noms. Si cela empêchait le travail des historiens, cela avait aussi une grande symbolique : effacer un nom, c'était effacer de l'histoire et des mémoires. Ceux qui subissait de châtiment avaient commis des fautes graves.

Nash sentait qu'il approchait d'une réponse. Son père soupçonnait qu'il y avait eu une guerre pour établir la succession de l'empereur Masaomi. Guerre qui, finalement, avait été remportée par Shintarô Midorima, éteignant avec lui la lignée des Akashi qui avait régné pendant une centaine d'année.

Si on remontait de l'empereur actuel jusqu'aux plus anciennes traces connues, il devait être possible, de père en père, d'arriver jusqu'à la déesse Amaterasu. Ainsi, Shintarô avait pris le nom de sa mère, mais son père n'en restait pas moins Masaomi Akashi, descendant de la lignée impériale.

Nash soupira et continua à dévisager l'estampe.

-Pourquoi porte-t-il l'emblème impérial ? demandât l'étudiant.

-L'emblème ?

-Là.

-Oh ! Voilà qui est tout à fait intéressant !

L'historien se pencha sur l'estampe avec une loupe. Le parchemin étant fragile, ayant été conservée dans des conditions imparfaites pendant plusieurs années, il n'avait pas encore été scanné, de peur de l'abîmer.

-Intéressant… très intéressant et… ah ! Tiens donc ! s'exclama le japonais.

Nash tendit l'oreille, intrigué.

-L'artiste a eu la délicatesse de signer son œuvre…

-Il y a son nom ?

-Humm… son sceau.

Il releva la tête, pensif.

-Je l'ai déjà vu quelque part… où l'ais-je vu ?

Nash jeta à son tour un œil sur la marque située en bas de l'estampe et fronça les sourcils. Elle ne lui était pas inconnue mais il était sûr de ne pas l'avoir vu sur un parchemin.

-On dirait l'emblème d'un clan.

-Oui, oui… je cherche.

Le japonais fit deux fois le tour de la table de travail.

-Nijimura ! s'exclamât-il.

Des tiroirs alentours où se trouvaient de nombreux objets archéologiques attendant d'être restaurés, étudiés ou exposés, il alla chercher deux statues. L'une en bois, représentant un chat, l'autre en marbre.

-Regarde !

En bas des statues se trouvaient en effet une signature très similaire.

-Il faudrait analyser tout ceci au microscope, bien évidement. Et comparer. Mais il est fort probable que cette estampe ait été dessinée par Gen Nijimura, le même qui a réalisé ces statues. C'était un sculpteur d'Iga, réputé de son temps. Il était également le beau-frère du gouverneur de la ville.

-Iga ? La province des ninjas ?

Le japonais rit tout en allant ranger les statues.

-Oui, la province des ninjas !

-Ceci explique le caractère atypique de ce dessin.

-En effet.

L'historien et l'étudiant restèrent quelques minutes de plus à regarder l'estampe, à admirer ses détails, notamment ceux apportés à la fleur que tenait le noble dans sa main.

Nash soupira.

-Parfois, quand je regarde toutes ces reliques, j'ai du mal à imaginer qu'il y avait vraiment des personnes derrière, que ce sont les seules traces qui nous reste d'eux…

L'historien sourit.

-C'est ce qui est beau dans notre métier. Nous leur redonnons la vie.


J'avais oublié de vous poser la question à la fin de la partie II. D'après-vous, qui sont les protagonistes et antagonistes de cette histoire ?

De mon point de vue, Akashi est l'antagoniste et Nash ou Nijimura seraient plutôt les protagonistes. Certes on suit Akashi, on est plus souvent dans ses pensées, mais il agit mal.