Salut ! J'ai tendance à publier le vendredi soir en ce moment... je suppose que ça arrange tout le monde ^^ comme ça le chapitre est là le samedi et moi ça me rassure car sinon j'ai peur d'oublier.
/!\ j'ai remarqué un problème pour accéder à ce chapitre. Il est lisible depuis l'application mais pas depuis la version web. J'ai donc supprimé et reposté le chapitre.
Bee-gets : J'irai jeter un coup d'œil ^^ (il va falloir que je retrouve mes codes wattpad pour te laisser un review). Tu ne me déranges pas du tout ! Il fait s'entraider :) C'est vrai, il aura un air plus sévère avec cette cicatrice. Ta théorie pourrait être correcte étant donné qu'il a en effet des remords. Mais il s'est enfoncé trop profondément dans la vengeance pour faire marche arrière. Merci à toi !
Shadow : Non, en effet, ça concerne Seijuro. Tetsuya aura laissé une vraie marque sur sont corps et son esprit. Oui, mauvais signe... même si Seijuro était déjà instable depuis un moment. Ah, mes vacances ont pris fin... ça y est...
Bonne lecture !
Manipulation
« Agit en conséquence. »
Seijuro s'était décidé à sortir de sa chambre. Il avait repris le tir à l'arc, s'adaptant à sa nouvelle vision. Il pensait que son œil guérirait et retrouverait une vision plus claire mais ce n'était pas le cas, bien au contraire. Seijuro était presque aveugle de son œil droit et cela le gênait encore plus que de ne plus rien voir du tout de ce côté. Il devait supporter une tâche informe, en noir et blanc, floue et imprécise sur le côté de son champ de vision.
S'il n'était pas auprès de son arc, alors il se promenait dans le palais, appréhendant sa nouvelle vision qui modifiait un peu son équilibre. Seijuro se sentait vulnérable. Si quelqu'un arrivait à sa droite, il serait presque incapable de le voir venir.
Il évitait à tout prix de croiser les concubines, surtout Hinako. Il avait entendu qu'elle restait recluse dans sa chambre elle aussi, entourée de ses amies. Encore une fois, le jeune homme se demanda pourquoi l'empereur les gardait auprès de lui. Et elles, pourquoi ne partaient-elles pas ? Seijuro avait du mal à croire qu'elles puissent encore partager le lit de l'empereur.
Satsuki aussi restait cachée dans son aile. Seijuro savait les sentiments qui l'unissait à Tetsuya. Mais étant la future impératrice et devant continuer à remplir son rôle de princesse, elle n'était pas autorisée à montrer son chagrin. Et quand le jeune homme la croisa, elle ne lui adressa qu'un regard glacial avant de s'éloigner.
La blessure de Seijuro cicatrisait lentement. De rouge et boursoufflée, la peau devint rosée. Shûzo continuait à la détester. Seijuro s'éloignait de lui et lui cessait de lui courir après. Le prince avait besoin de temps. Oh, Shûzo l'aimait toujours autant. Mais…
Il y avait un « mais » maintenant, beaucoup plus important qu'une relation cachée dans l'obscurité de la chambre.
Quand Seijuro commença à revenir vers lui, à manifester son désir, Shûzo n'y répondit que mécaniquement. Il fermait les yeux pour ne pas voir le visage de Seijuro et cet œil jaune et mort. Shûzo supposait que lui aussi avait besoin de temps pour faire abstraction. Il supposait que cet épisode l'avait bien plus marqué qu'il n'osait se l'avouer. Il avait vu Seijuro tuer Tetsuya sous ses yeux. C'était un duel, certes. Mais depuis, c'était comme si cette colère, cette haine, que Shûzo avait perçu chez Seijuro était visible sur son visage. Auparavant, il pouvait l'ignorer. Désormais, ce n'était plus possible.
Il n'y avait pas que Tetsuya qui était mort ce jour-là et Shûzo devait en faire le deuil.
Pendant que Seijuro suivait ses cours de tir à l'arc, Shûzo restait à l'écart. Depuis son duel, il le surveillait beaucoup plus, sauf quand le prince lui disait explicitement de ne pas le faire. Dans l'enceinte du palais, le risque était assez faible pour que Shûzo décide de le prendre.
Pensif, il regardait son amant tirer flèche après flèche. Il lisait sur son visage sa frustration dès qu'il ne parvenait pas à toucher la cible.
-Il est devenu laid.
Shûzo sursauta. Zut, perdu dans ses pensées, il n'avait pas prêté attention aux alentours. Shintarô était arrivé dans son dos en toute discrétion. C'était une erreur à n'absolument pas reproduire.
-De quoi parles-tu ?
-De Seijuro. Il ne peut plus se cacher désormais.
Shûzo dévisagea durement Shintarô, puis tentât de prendre sur lui pour afficher un visage plus neutre. Il ne devait pas laisser ses émotions prendre le dessus.
-Il a tué trois de mes frères.
-Il a tué Tetsuya. C'est un fait. Pour le reste, Ryota est mort accidentellement et Daiki s'est suicidé.
-Tu es donc autant dénué de raison que l'empereur ou Shirogane. J'en attendais plus d'un mercenaire d'Iga. Seijuro t'a donc subjugué au point que tu n'es plus capable de sens critique ? Daiki ne se serait jamais suicidé.
-Tu ne le connaissais peut-être pas tant que ça.
-Ryota n'est pas mort accidentellement. Seijuro l'a laissé mourir. Il l'a abandonné dans ce lac de glace.
Shûzo fronça les sourcils. Shintarô semblait bien sûr de lui… Son ton était étrange.
-Je l'ai vu, finit-il pas annoncer. Ce jour-là, je les avais suivis. Ce n'est d'ailleurs pas la seule et unique fois que j'ai suivi Seijuro. Il n'a jamais fait l'effort de me voir. Je l'ai vu sortir de la ville avec toi l'an dernier. J'aurai pu vous dénoncer à l'empereur.
-Que veux-tu ? demandât Shûzo les poings serrés.
-Seijuro est un monstre. Il a tué de sang froid trois de ses frères. Et il continuera. Pour le pouvoir. Il est obsédé par son envie d'être empereur. Une fois sur le trône, il réduira ce pays en cendre en continuant cette guerre insensée.
Shintarô eu un sourire cruel.
-Sais-tu ce qu'il a proposé lors du dernier conseil de guerre, i peine deux jours ?
Shûzo sentit des frissons dévaler sa colonne vertébrale.
-Il souhaite réquisitionner des mercenaires d'Iga pour qu'ils aillent espionner l'ennemi et aller assassin les daimyos de Shikoku. Ton pays va à son tour se faire saigner pour les ambitions de l'empereur et de Seijuro.
-Tu mens.
-Tu demandera donc aux généraux.
-A quoi cela te sert-il de me dire cela ?
-Tu es plus droit d'esprit que Seijuro. Et tu aimes ton pays, n'est-ce pas ? Si Seijuro monte sur le trône, ton pays finira exsangue, tout comme cet empire. Cette guerre, nous ne pouvons que la perdre mais nous arrêter maintenant réduirait les pertes.
-C'était toi.
Shintarô pencha sa tête sur le côté, interrogatif.
-Les serpents. L'attaque du palais. Les mercenaires de Koga. Ça n'était pas Daiki.
-Tu fais erreurs : je suis bel et bien responsable de la tentative d'assassinat avec les serpents mais le reste, c'était Daiki.
-Et tu prétends que Seijuro est un monstre.
-Je n'ai tué personne, moi. Je n'ai pas non plus incendié toute l'aile d'un palais pour tuer les concubines. Et je ne prévois pas de tuer des milliers de gens dans une guerre sans fin.
-Qu'est-ce que tu trafique dans ton coin ?
-Je déplace les pions à ma manière.
Shintarô fit un pas vers Shûzo.
-Seijuro ne dois pas devenir empereur, dit-il avec un ton sérieux. Ce serait une catastrophe. Je pense que tu en a conscience. Agit en conséquence.
Quand le garçon s'éloigna, Shûzo rapporta son attention sur Seijuro. Il continuait, inlassablement, à tirer ses flèches. Le mercenaire se mordilla la lèvre, un tic que le prince semblait lui avoir transmis…
Shûzo savait que Seijuro souffrait, qu'il ne parvenait pas à pardonner la mort de sa mère, que sa profonde haine venait de là. Mais de là à tuer trois de ses frères… Les paroles de Shintarô n'étaient-elles que du poison ou cachaient-elles un fond de vérité ?
Était-ce que tout le monde était en train de se retourner contre Seijuro ou bien celui-ci était-il vraiment un monstre ? Tetsuya, Shintarô, avaient-ils raison ? Et si… et si… Shûzo était trop amoureux pour s'en rendre compte ?
oOo
Le mercenaire avait pris l'habitude de dormir avec Seijuro, à la fois pour assurer sa sécurité et à la fois pour être à ses côtés. L'obscurité de la chambre était l'occasion de s'embrasser et de se toucher, des actes trop dangereux en journée. Après plus d'un mois sans gestes tendres, Seijuro revenait lentement vers son amant.
Shûzo ne parvenait, actuellement, et surtout ce soir après la discussion avec Shintarô, qu'à faire l'amour à Seijuro quand celui-ci était dos à lui.
Il se détestait de ne plus être capable d'apprécier le visage de Seijuro.
