Salut ! Ce chapitre n'était pas prévu à la base. C'est en effectuant des recherches sur un sujet que vous allez comprendre que j'ai décidé de l'écrire. J'espère qu'il vous plaira.
Akashi la fraise : Eh oui, c'était Shintarô ! Je sais que ce mystère a longtemps été laissé de côté, j'espère que la révélation ne tombait pas comme une cheveux sur la soupe... Shintarô est plus actif dans cette partie-là, sentant l'étau se resserrer et profitant des conséquences des provocations de Tetsuya et des conséquences du duel. J'espère que ce chapitre va te plaire !
Bee-gets : Heya ! Non, le cœur de Seijuro ne cicatrisera pas si facilement. Shintarô profite des graines plantés par Tetsuya et son duel, et par Atsushi qui s'est désolidarisé de Seijuro. Il a décidé de passer à l'action. En fait, c'est un manipulateur et il agit dans l'ombre, ce qui fait que Seijuro ne l'a jamais considéré comme une priorité. Tu verra bien si Shûzo "retrouvera la vue". Bisou.
Shadow : Ahah, tu verra bien ! Tu as raison, pour le moment le grand vainqueur que ces conflits, c'est l'empereur. Lui ne fait rien si ce n'est manipuler ses fils. Merci ! La reprise s'est bien passée. Bye !
Bonne lecture !
Le couteau
« Pourquoi veux-tu devenir empereur ? »
Shûzo regardait la ville depuis le balcon. Le palais impérial commençait doucement à se réveiller. Le soleil se levait en cette journée de septembre. Il faisait bon. L'orage avait lavé la chaleur de la veille.
Le matin était son moment préféré. Il aimait se lever tôt pour assister au réveil des autres, prendre le temps de réfléchir à la faveur de la fraicheur et de l'aube. Seijuro, au contraire, préférait les couleurs du crépuscule et l'intimité du soir.
Il tourna la tête vers la chambre. Seijuro dormait encore profondément, emballé dans sa couverture. Tous deux avaient le sommeil agité depuis la mort de Tetsuya. Il n'était pas rare qu'ils se retrouvent éveillé, dans le noir, n'osant pas signifier à l'autre qu'il ne dormait plus. Ils restaient dans leur silence et leurs pensées. Quelques mois auparavant, ils auraient profité de ces moments pour parler, se confier et peut-être se câliner.
Les mots de Shintarô tournaient en boucle dans la tête de Shûzo. Il n'avait pas envie de le croire mais Seijuro n'avait jamais rien fait qui puisse lui donner tort. Le mercenaire n'était pas là quand Ryota était mort. Concernant la nuit du suicide de Daiki, il s'était endormit. Une torpeur soudaine qu'avec le recul, il considérait autrement qu'un simple relâchement de sa part. Si Seijuro avait quitté son futon… s'en serait-il rendu compte ?
Seijuro se réveilla quand le soleil levant lui arriva dans les yeux. À la lumière, la différence entre ces deux yeux était d'autant plus claire. L'un était aveugle. Le fond de l'œil n'avait plus la moindre profondeur.
-Bien dormi ? demandât Shûzo.
-Et toi ?
-Ça allait. J'ai entendu Atsushi passer dans le couloir. Le petit-déjeuner doit être prêt.
Seijuro acquiesça. Il sortir de ses grands placards une de ses tenues princières. Il portait souvent des motifs de fleurs, surtout des cerisiers, des lotus ou des lys orange et des dorures. Le tout sur fond rouge, blanc ou noir. De temps en temps, comme sur le hakama qu'il venait de choisir, se trouvaient des grues. Le dragon n'était réservé qu'à sa tenue de cérémonie.
Seijuro rejoignit le rez-de-chaussée de l'aile des princes où attendaient déjà Shintarô et Atsushi face à une table garnie.
C'est à huit heure, alors que les princes étaient en train de prendre leur petit-déjeuner, que les secousses commencèrent. Ce n'était pas la première fois qu'ils étaient confrontés à un tremblement de terre. Mais celui-ci fut plus intense et dura beaucoup plus longtemps que d'habitude.
Les poutres craquèrent, les panneaux se fissurèrent et se déchirèrent par endroit. Des cris commencèrent à retentir. De l'autre côté de la cour, ils virent le bâtiment s'effondrer. Les poutres vinrent en percuter d'autres qui, secouées dans tous les sens, cédèrent à leur tour. Par effet domino, toute l'aile qui entourait la cour des princes où se trouvait le petit lac et le dojo s'effondra. Quelques personnes arrivèrent à sortir à temps, dont Shirogane qui se trouvait à ce moment-là dans le couloir, en train de rejoindre les princes.
La table du petit-déjeuner était trop basse et petite pour accueillir les trois garçons. Shintarô fut le premier à s'en emparer et la renverser pour s'abriter avec alors que tout craquait. Atsushi et Seijuro se dévisagèrent. Le cadet savait que quelques années auparavant, son grand-frère n'aurait pas hésiter à le protéger avec son immense corps. Mais cette fois-ci, il se contenta d'arracher la table à Shintarô et le repousser.
Les deux ne purent que se recroqueviller et se protéger avec leurs mains. Les poutres de la salle tombèrent. La petite salle, soutenue par la plus grande structure du palais derrière, ne s'effondra pas complétement.
-Tout va bien ? hurla Shirogane depuis la cour quand les secousses cessèrent.
-Oui ! répondit Atsushi.
À l'étage du dessus, Shûzo avait eu le réflexe de sauter depuis le balcon de la chambre de Seijuro quand il avait entendu les poutres craquer et vu le tatami se déchirer. Il atterri avec souplesse dans l'espace entre le palais et les remparts et ne vit pas l'effondrement de la cour intérieure. Seulement un nuage de poussière.
Il se précipita alors à l'intérieur, passant par la fenêtre du bureau de Shirogane et vit alors les dégâts. Le mur extérieur avait bien tenu, mais tout le reste était sans-dessus-dessous. Les meubles, même les plus lourds, effondrés, le petit mobilier renversé, les murs fissurés. Ce tremblement de terre était de loin le plus violent qu'il ait connu.
Le mercenaire enjamba les décombres pour atteindre le couloir et la salle où se trouvait Seijuro.
oOo
-Toute cette bonne nourriture par terre… désespéra Atsushi.
-Il y a des choses plus graves, le gronda Shintarô en se relevant. Il y a sûrement des morts.
-Peut-être même vos mères.
Les deux princes dévisagèrent durement Seijuro.
-Ne faîtes pas ces têtes. Depuis le temps, je pensais mon point de vue clair quant à leur utilité.
Seijuro épousseta son vêtement. C'était surtout Shûzo qui l'inquiétait. Il était encore à l'étage. Et l'empereur… si l'empereur venait à mourir ? Qui deviendrait le futur empereur ? Jamais la succession n'avait été si floue. Tetsuya en tant que premier né était le choix évident. Mais maintenant qu'il n'était plus… C'était Atsushi, le second né.
Les trois demi-frères se regardèrent en coin, essayant de lire dans leurs yeux ce qu'ils comptaient faire. Ils étaient seuls, entourés de décombres, probablement isolés des autres pour une heure ou deux. Il serait si facile de prendre une planche et de s'attaquer… Un coup derrière la tête, quelques décombres sur le corps et cela passerait pour un accident.
Seijuro prit une grande inspiration pour chasser ces images morbides. Quoi qu'il fasse, c'était toujours le visage de Tetsuya qu'il imaginait écrasé entre deux planches. Il lui était impossible d'oublier son frère.
Shintarô avait toujours agit avec prudence. Seijuro savait qu'il ne fera jamais le premier geste. Quant à Atsuchi… ce n'était pas non plus son genre.
Il valait mieux renoncer à cette idée. De toute manière, Seijuro ne s'en sentait, pour la toute première fois, pas capable. La colère et la haine étaient toujours là, bien sûr, mais la mort de Tetsuya avait déposé un voile opaque et il ne voulait plus prendre de vie.
Tu ne profites pas de cette occasion en or ?
Seijuro pouvait presque entendre la voix de l'empereur au creux de son oreille et secoua la tête pour la chasser. Était-il en train de devenir fou ?
Atsushi restait abrité sous sa table, assis en tailleur. Shintarô fini par s'asseoir à son tour et dans le silence, ils attendirent qu'on déblai les décombres et qu'on vienne les chercher.
-Altesse ! criât une voix bien connue.
Seijuro se tourna vers sa provenance.
-Altesse, vous allez bien ? demandât Shûzo depuis l'autre côté.
-A merveille, répondit le prince.
-Nous faisons ce que nous pouvons. Les dégâts sont importants dans votre aile.
-Et l'aile des concubines ? Satsuki est-elle indemne ?
-Je l'ignore.
Le silence retomba. Des voix étouffées leur parvenaient de temps en temps.
-Si prévenant, ce mercenaire, sifflât Shintarô.
-Est-ce qu'à lui aussi tu lui fais des mochis ?
-Bien sûr que non, Atsushi.
Le grand prince acquiesça.
-Comment va ton œil, Seijuro ?
-Bien.
-J'ai vu que tu t'entraînais au tir à l'arc. Ta vision n'est pas trop dégradée ?
-Elle reste meilleure que la tienne, Shintarô. Et cesse de faire semblant de t'en préoccuper.
-Elle est bien bonne celle-là. C'est toi qui passes ton temps à faire semblant.
Ils se toisèrent durement.
-Tu as mal ? demandât Atsushi avec plus de douceur.
Akashi se renfrogna. Il en avait marre de parler de son œil, celui lui rappelait Tetsuya et ce combat qu'il tentait d'effacer de sa mémoire. Plutôt que de répondre, il envoya balader son grand-frère et le vit faire la moue.
-Toujours aussi aimable, le railla Shintarô. Tu ne devrais pas parler à Atsushi sur ce ton alors qu'il ne fait que s'enquérir de…
-Arrête de me chercher, toi ! s'énerva Akashi. Je vous parle sur le ton que je veux.
-N'oublie pas ta place, Seijuro.
-Ma place ? Oh non, je ne suis pas près de l'oublier. Daiki a passé des heures à s'assurer que je le pourrai jamais. À coup s'insultes et de poings, il a tout fait pour ça me rentre dans le crâne.
Cadet de la famille, bâtard, fils d'une geisha. Mais aussi préféré de l'empereur. Et ça, c'était ce qu'ils lui enviaient tous. Peut-être pas Atsushi qui n'avait pas envie de régner. Mais Shintarô, lui, ferait tout pour être à sa place.
Or, l'affection de l'empereur était une chose qu'on ne pouvait acheter.
-C'est parce qu'il te frappait que tu l'as tué ? demandât Shintarô avec un ton faussement innocent.
-Il me semble que le sujet s'est clos avec la mort de Tetsuya, non ? Ses accusations sont fausses. Je n'ai…
Pourtant soudain, la vérité eu envie de sortir. Seijuro eut l'envie de se libérer de ce poids. Mais s'il le faisait, alors Tetsuya serait mort en vain. Leur duel était censé l'innocenter. Comment réagirait Shintarô si, là, maintenant, il avouait avoir laissé Ryota mourir et avoir assassiné Daiki ? Il ne serait sûrement pas surpris. Shintarô était loin d'être stupide après tout.
Son cœur était lourd. Chaque jour, il se levait en pensant à sa mère et ses frères morts. Il ne pouvait plus oublier. Tetsuya avait ranimé tous les fantômes du palais.
-Personne n'est dupe. Tu as préservé ton honneur en affrontant et tuant Tetsuya, mais ça ne durera pas. Alors… nous sommes seuls, isolés du monde, lequel de nous deux vas-tu tuer ?
Seijuro cacha dans ses manches ses poings tremblants. Shintarô ne voulait pas se taire ? Pourquoi cherchait-il à le faire sortir de ses gongs de la sorte ? Si ça continuait… oui, il serait bien tenté de le tuer… La présence d'Atsushi s'était effacée. Ne restait que les deux rivaux.
Seijuro commença à repérer tous les débris au sol. Il y avait beaucoup de bouts de bois assez longs et lourds pour lui permettre de blesser Shintarô. Jamais ils ne s'étaient affrontés directement et Seijuro n'avait qu'une vague idée des vraies capacités de son demi-frère.
Non, je ne dois pas le tuer.
Le visage ensanglanté de Tetsuya lui revenait en mémoire. Plus ça… Plus ça… il devait lutter contre ses pulsions de haine qui cherchaient à tout détruire.
-Veux-tu à ce point le pouvoir, Seijuro ?
-Et toi, alors ? Pourquoi veux-tu devenir empereur ?
-Pour la paix. Je peux mettre fin à cette guerre de façon pacifique là où ton règne n'amènerait que plus de chaos.
-Qu'en sais-tu ? Tu ne vois pas le futur que je sache.
Un sourire ironique étira les lèvres de Shintarô.
-Les conséquences de cette guerre ne sont pas compliquées à anticiper. Je pense que tu le sais mais que tu t'en fiche.
Cette guerre pouvait encore être gagnée. Seijuro en était persuadé. Toutes les forces de la nation n'avaient pas encore été utilisées. Il y avait un fort potentiel inexploité. Lui, il pourrait le faire… accomplir le rêve des Akashi et unifier toutes les îles japonaises. Hokkaido, Honshu, Shikoku et enfin Kyushu qui tombera sûrement en dernier, quand sa neutralité ne pourra plus durer.
Le soleil levant, passant à travers les débris, fit briller la lame d'un couteau tombé de la table pendant le tremblement de terre. Il était à un mètre à peine. Les regards des trois frères se posèrent sur cet éclat d'argent. Une lueur mauvaise passa dans les yeux de Seijuro et Shintarô.
Le cadet sortit ses mains de ses grandes manches, prêt à aller le saisir.
Soudain, ils sentirent la terre s'agiter.
-Une réplique ! s'écrièrent des voix à l'extérieur.
Seijuro et Shintarô plongèrent en même temps sur le couteau. Ce n'était pas pour attaquer Shintarô qu'il le voulait. Au contraire. C'était pour le priver d'une arme et pouvoir se défendre si besoin.
Au dernier moment, Seijuro vit le regard de son frère attiré par quelque chose d'autre, sur sa droite. Quand Seijuro saisit la lame et tourna à son tour la tête, il vit une planche de bois tenue par deux grandes mains s'abattre sur lui.
oOo
Shûzo prêtait main forte aux gardes du palais occupés à déblayer les débris pour aller chercher les princes. Certains avaient cherchés à escalader la montagne de bois et de tissus mais s'était bloqué le pied en s'enfonçant dans plusieurs planches de tatami. Il avait été décidé de prendre le temps de dégager un chemin sûr.
Les concubines et Satsuki s'en étaient sorties sans une égratignure. L'aile des concubines était celle qui avait le mieux résisté à la secousse, ayant été reconstruite suite à l'incendie, elle bénéficiait d'une structure plus résistante.
L'empereur quant à lui avait été conduit en lieu sûr et n'était à priori pas blessé.
Au palais, on comptait quelques blessés légers. Le palais avait, dans son ensemble, bien résisté. L'aile des princes, la plus ancienne, plus fragile, était la seule à s'être effondrée. Shûzo n'était pas sûr que la ville s'en soit sortie indemne. Le quartier qui avait été incendié quelques mois auparavant avait été rebâti avec des habitations branlantes et il était évident qu'on allait y découvrir beaucoup de cadavres.
Pour le moment, Shûzo se concentra sur sa mission : secourir les princes.
Le travail avançait bien et Shûzo supposait que d'ici moins d'une demi-heure, ils pourraient atteindre les princes. Puis, il sentit le sol vibrer.
-Une réplique ! hurla quelqu'un.
Ils plongèrent tous au sol, les mains sur la nuque, et attendirent. Shûzo tendit l'oreille et entendit le bruit du bois qui craque et des murs qui s'effondrent. Quand la secousse fut passée, il releva la tête et découvrit la dernière partie de l'aile des princes effondrée.
-Merde… soufflât-il.
-Atsushi ! Shintarô ! Seijuro ! hurla Shirogane à côté de lui. Tout va bien ?
Seuls Atsushi et Shintarô répondirent.
-Seijuro ? criât Shûzo. Altesse, vous allez bien ?
Aucune réponse.
-Il va bien ! finit par répondre Atsushi.
Shûzo se pinça les lèvres. C'était Seijuro qu'il voulait entendre et non le discours rapporté d'un de ses frères. Son instinct lui soufflait que quelque chose n'allait pas. En l'état, il ne pouvait rien faire de plus que de continuer à déblayer.
D'autres secousses vinrent éprouver la résistance du palais, mais elles étaient bien plus faibles que les précédentes et plus aucun mur de s'effondra.
Vers midi, enfin, un chemin pu être aménager jusqu'aux princes. Shûzo et Shirogane s'y engouffrèrent les premiers.
Ils découvrirent Shintarô et Atsushi tranquillement assis et Seijuro allongé sur le ventre près d'une montagne de débris.
oOo
Seijuro repris connaissance dans une pièce qu'il n'avait jamais vu. Shûzo et le médecin du palais étaient penchés sur lui. Par reflexe, le prince posa sa main sur sa cicatrice. Il eut l'impression d'être de retour deux mois en arrière, après son combat contre Tetsuya.
-Comment tu te sens ?
-Vous avez pris un méchant coup sur la tête, votre Altesse.
Seijuro cligna plusieurs fois des yeux pour se releva avec l'aide de Shûzo. Oh, il se souvenait bien de ce qui s'était passé. Atsushi l'avait assommé alors qu'il venait de saisir le couteau. Pourquoi avoir fait cela ? Était-il du côté de Shintarô maintenant ?
Seijuro avait gardé l'espoir qu'Atsushi reviendrait vers lui, comprendrait après qu'il ait vaincu Tetsuya, qu'il n'était pas un faible.
Il semblerait qu'il se soit fourvoyé. Ses deux demi-frères étaient contre lui. Alors pourquoi ne l'avait-il pas tué ?
oOo
Durant les semaines qui suivirent le séisme, on dénombra environ trente mille morts et disparus. Les corps, à Kyoto, furent jeté dans la rivière Kawa afin d'éviter les épidémies. Au sein de la ville, les morts se comptaient par centaines. Pourtant, ce n'était pas la ville la plus touchée. À Tokyo, on comptait plus de mille morts.
D'après les informations qui furent remontées au palais impérial, le séisme avait été le plus fort vers Nankaïdo. Un tsunami avait dévasté toute la côte et c'était à lui qu'on devait la majorité des morts. La force du tsunami fut telle qu'elle vint à bout d'une digue naturelle entre le lac Tohotsu-afumi et l'océan. À Kamakura, l'abri de la grande statue de bouddha s'était effondré, fauché par le tsunami.
Shûzo appris par une lettre de sa famille qu'Iga avait été durement touchée, se trouvant plus au sud que Kyoto. La maison familiale avait été détruite.
Malheureusement, protégé l'avancement de la province de Wakayama, Shikoku et sa capitale, Matsuyama, avaient été épargnées.
Ce séisme du vingt septembre resta dans les mémoires comme le plus puissant du dernier siècle.
Donc, ce chapitre m'est venu quand j'ai fait des recherches sur les éruptions volcaniques au Japon et surtout leur historique. Je me demandais quand avait explosé le mont Fuji pour la dernière fois. Je me suis dit : tiens, un chapitre apocalyptique avec une éruption, ce serait cool ! Mais Kyoto est une zone éloignée des volcans. Mais pas des tremblements de terre ! J'ai donc fait des recherches et le Japon a très tôt dans son histoire tenu des registres, ce qui m'a simplifié la tâche. Si vous avez l'occasion, je vous invite à y jeter un œil. N'hésitez pas à chercher des sources en anglais, elles sont plus complètes.
J'ai donc découvert qu'il y avait eu un grand tremblement de terre pile dans les années où se déroule mon récit, le 20 septembre 1498 pour être précise. Il aurai fait 31 000 morts. Le séisme était de magnitude 8.6 au large de Nankaïdo, suivi d'un grand tsunami. Ce tsunami est dû à un soulèvement de près de 4 m du fond marin.
Bref, j'ai un peu exagéré les conséquences du tremblement sur la ville de Kyoto. Il n'a été là-bas que de magnitude 5 sur l'échelle de Richter. De plus, tôt dans l'histoire les civilisations faisant face aux séismes ont trouvés des solutions pour renforcer les bâtiments (en Égypte dès l'ancien empire, chez les aztèques). Donc il est probable que les japonais aient mis en place des structures similaires.
Pour entrer un peu dans la technique, dans la vallée du Nil et dans les Andes, ces civilisations ont trouvé un moyen pour que toute les pierres d'une assise soient reliées par des crampons en double T pour que les joints ne s'ouvrent pas lors d'un séisme. Certes, c'étaient pour des constructions en pierre mais j'imagine que des systèmes similaires ont pu exister au Japon. Je vous avoue que mes recherches se sont arrêtées là.
