Résumé du Chapitre Six : Harry et Severus broient des pommes afin de préparer du cidre à partir d'une recette que Severus a héritée de son père. Ils discutent des guildes en même temps, et découvrent qu'elles ont plus de pouvoir sur Poudlard qu'on pourrait le penser : ce sont elles qui sont chargées de décider du programme de l'école avec la direction. Et c'est aussi à elles de financer l'école et sa reconstruction. Même si la relation entre Severus et Harry est plus intime, ils n'ont toujours qu'une définition vague de ce qu'ils sont l'un pour l'autre. L'édition des mémoires de Harry Potter se termine : ils sont en train de créer 300 copies qui pourront être distribuées sur le Chemin de Traverse le lendemain. Cependant, le livre n'a pas l'air de ce qu'il est. Il aura l'apparence d'un banal livre de recettes jusqu'à ce que l'inauguration ait lieu, après quoi il l'illusion sera rompue. Quand Iain vient déposer Tolstoï, Harry découvre qu'il a été placé sous l'assignation à résidence avec Severus.

Chapitre Sept

Le cottage de Severus dans les Orcades est très éloigné de Londres, mais allez savoir comment le tout petit hibou de Weasley parvient quand même à les atteindre, tout en ayant l'air de n'être qu'un peu irrité par le vent. Harry ouvre la fenêtre et lui sourit tristement, grattouillant le petit oiseau derrière le cou. Severus l'observe avec attention, déposant les assiettes du dîner dans l'évier. Il se souvient que Sirius Black s'était vanté de s'être procuré un minuscule hibou un jour, durant une réunion au square Grimmaurd, un qu'il espérait être assez petit pour avoir l'apparence d'un oiseau de jour commun et ainsi attirer moins l'attention en délivrant ses messages. À en croire l'expression attristée sur le visage de Potter, Severus est raisonnablement sûr qu'il s'agit du même hibou. Enfin, c'est soit ça, soit Potter se souvient de son vieux hibou qui a été assassiné.

« C'est de Ron et Hermione, dit Potter, vérifiant le rouleau. Ils seront ici à neuf heures pour nous faire transplaner. »

Severus acquiesce à ces mots et continue à ranger les papiers. Il a transcrit ses notes sur le tableau blanc dans un petit carnet, plus facile à transporter, et il est occupé à vérifier un détail.

« Est-ce que tu es certain d'avoir raison pour les souvenirs ? »

Harry donne au petit hibou des restes de bœuf du ragoût qu'ils ont mangé au dîner. Il a l'air nerveux et empli de doutes.

« Certain à quatre-vingt-douze pourcents », répond Severus. Il forme une cloche avec ses doigts, se tapotant le menton en signe d'avertissement. « Potter, tu es venu me chercher pour toute cette affaire. »

La voix de Severus est pesante et son ton est impérieux, et ordinairement cela aurait eu pour signification qu'une retenue était sur le point d'être distribuée.

« Non ! C'est bon. Je ne vois juste pas toutes les pièces du puzzle comme toi, je suppose.

— Permets-moi d'avoir l'air surpris », dit Severus d'un ton sarcastique. Il met la Gazette du Soir dans les mains de Potter, qui s'en saisit.

« Va te faire voir, espèce de connard guindé. Tu joues à ce jeu depuis bien avant ma naissance, alors j'aurai espéré que tu sois à la hauteur. »

Harry déplie le journal avec colère pour lire la première page, et manque le regard appréciateur de Severus.

« Eh bien, eh bien. Harry Potter a enfin de bonnes réparties. »

Harry lit l'article en diagonale, surpris de découvrir que le Ministère a publié un rappel de produit sur toutes les Dragées Victoire et toutes les Grenouilles Victoire qui ont été distribuées aux magasins et au public. Il a un grand sourire sur le visage, mais ne lève pas les yeux pour croiser le regard de Severus.

« Oh, je ne sais pas. Tout cet échange en sixième année à propos du fait que tu n'avais pas besoin de m'appeler monsieur était plutôt drôle.

— Hmmph, souffle Severus en un semblant d'irritation, tout en se levant et en frappant les mollets de Harry avec sa canne.

— Aïe ! »

Il y a un ricanement qui provient du salon, où se trouve Tolstoï. Il se tient en face de la bibliothèque, et lit les titres des livres à voix basse. Il murmure tout juste, mais son énonciation reste assez claire (bien qu'un peu monotone). Severus écoute pendant quelques instants, et il est assez impressionné par ses tentatives sur le Latin.

Il est bientôt neuf heures et demie, et il y a de l'effervescence au cottage. Les mains de Tolstoï s'agitent dans l'air en suivant un rythme qui lui est propre, et Severus s'imagine que c'est bientôt l'heure pour lui d'aller se coucher, et le calme de garçon part à vau-l'eau quand sa routine est interrompue. Potter est troublé lui aussi, et il a maintenant élu résidence aux toilettes.

« Sort ton cul de là, Potter, certains d'entre nous ont besoin d'utiliser les commodités ! » grogne Severus, frappant à la porte de la salle d'eau. Tolstoï commence à lire les titres beaucoup plus fort, et Severus espère qu'Iain sera bientôt là, de crainte d'avoir à transformer le sofa en lit pour le garçon.

« Entre, c'est bon », grommelle Potter.

Severus pousse la porte ouverte de sa canne avec hésitation, soulagé quand il repère Potter complètement habillé et assis sur la chaise en plastique en face du miroir. Severus n'est pas sûr de savoir pourquoi il est soulagé, mais il sait que la nudité en contexte sexuel est bien différente de la nudité en contexte quotidien. Il y a un petit miroir collé sur la porte juste à côté de lui, et Potter a une paire de ciseaux à la main.

« On pourrait penser qu'il est plus simple d'appeler à l'aide pour se couper les cheveux », dit Severus, arquant un sourcil.

Harry lui adresse un regard dubitatif.

« Mes excuses. J'ignorais que tu avais une spécialisation dans les cheveux. »

Les yeux verts sont plissés dans le reflet du miroir tandis qu'ils fixent les cheveux courts et irréguliers de Severus.

« Rien à voir, réplique Severus, se manœuvrant de telle sorte à être dos à Potter pour aller pisser. Ma spécialisation concerne le maniement d'objets acérés.

— À ce train-là, ta langue compte certainement », murmure Potter. Dans le salon, ils peuvent entendre Tolstoï s'occuper, et Harry tourne la tête en direction du son.

« Où est-ce que tu crois que se trouve Iain ?

— Je ne suis pas certain. Tout ce qu'on m'a dit c'est qu'il avait une réunion d'affaires. »

Severus pousse Harry sur le côté pour se laver les mains, et lui prend les ciseaux de force. Potter n'a besoin que d'un petit nettoyage autour du cou et des oreilles, et c'est à peu près tout ce que Severus pense être capable de faire.

« Nous devrions ajouter plus de protections autour du cottage. »

Les épaules de Potter se tendent légèrement, et sa voix a baissé d'une octave, un peu comme celle qu'il utilise lorsqu'il a un de ces mauvais pressentiments à propos de quelque chose. De ceux qui s'avèrent, de manière assez frustrante, trop souvent exacts.

« Il y a déjà des protections appliquées sur le cottage, et toutes celles que tu pourrais placer devraient être renouvelées à minuit, dit Severus, coupant la dernière mèche de cheveux particulièrement rebelle.

— Quels types protections sont en place à l'heure où on parle ? demande Potter, se levant et époussetant les cheveux de sa chemise.

— Celles du Ministère : anti-transplanage, le calcul du loyer, les restrictions sur ma magie et ce que je peux brasser, un sort standard pour ralentir les voleurs et le Repousse-Moldus.

— Exactement », répond Potter, sans rien expliquer. Il a toujours l'air inquiet cependant, et Severus le suit jusqu'au le salon.

Potter commence à récupérer les divers papiers sur le canapé et donne à Tolstoï une pomme qu'il a rapportée de la cuisine.

« Potter, je ne suis pas l'un de tes précieux amis de Gryffondor qui te suivra aveuglément dans ta prochaine aventure stupide. Explique ton problème.

— Personne n'est supposé pouvoir atteindre le cottage, Severus. Tolstoï ne compte pas. Mais par deux fois cette semaine Iain est venu ici. Il est venu jusqu'à la porte sans aucune aide. Je pense que le Ministère a annulé les sorts de protection. »

Severus donne un coup avec sa canne sur le sol qui résonne un peu plus qu'il ne le souhaitait et fait sursauter Tolstoï. Le Ministère est maintenant bien conscient que Potter vit au cottage, et il ne sait pas pourquoi on déciderait d'abaisser les sécurités, tout en conservant les restrictions magiques. À moins qu'il soit prévu que Potter et lui deviennent des cibles.

Severus prend une profonde inspiration et suit le regard de Potter par-delà les portes-fenêtres du cottage. Tout en haut du chemin menant au portail, il peut voir une ombre bouger, une qui a l'air d'un homme légèrement recourbé. Il regarde Iain s'approcher lentement, et n'avoir aucun problème pour atteindre la porte d'entrée (mis à part la navigation sur le chemin de pavés inégaux).

Potter fait entrer Iain, repliant la Gazette du Soir et la glissant hors de vue dans la poche arrière de son jean.

« Salut Ian, l'accueille Harry, ayant l'air remarquablement détendu tout en s'adossant au mur.

— Encore là Harry ? C'est bon de te voir. »

Iain porte un vieux béret en laine, et ce qui semble être une écharpe d'un kilomètre de long enroulé autour de son cou. Elle est élimée par endroit, et d'un orange moche, mais elle semble très chaude.

« Toi aussi. La réunion s'est bien passée ? »

Harry et Iain observent tandis que Severus tient le manteau d'hiver de Tolstoï pour le garçon, attendant qu'il ait mis son écharpe méthodiquement d'abord.

« Aussi bien que possible, des papiers, toujours des papiers, » répond Iain. Tolstoï est en train de refaire ses boutons, et se tourne pour dire au revoir, son regard fixant un point quelque part à l'arrière de la cuisine.

« Au r'voir Rus. Au r'voir Otter.

— Bonne nuit, répond Severus, un sourire en coin répondant à l'expression agacée de Potter.

— À demain ! lance Iain, et Severus se fige.

— Pardon ?

— Pour le marché ? Le vendredi, c'est bien ton jour de marché, non ? » Iain a la main sur la poignée de la porte, et l'air qui entre est froid.

« Oui, c'est vrai », dit Severus, laissant un sourire apparaître en même temps qu'il souffle.

ϟ ϟ ϟ

La lune au-dehors projette une ombre lumineuse étonnante par la fenêtre du grenier, et son reflet sur le plafond recouvert d'aluminium donne l'impression qu'elle se duplique. Severus plie méthodiquement ses vêtements avant de les ranger, retournant les couvertures sur le lit. Il a placé deux briques ardentes dedans, réchauffés dans le foyer en bas et enveloppées dans de vieux sacs de farine. Elles réchauffent les draps, pas aussi bien que le ferait un sort, mais ce sera suffisant avec les limitations magiques du cottage.

Potter monte l'échelle, contraint d'être torse nu par la petite pile de linge sale en train de tremper dans une grande baignoire dans la salle d'eau. Severus se glisse sous les couvertures de son côté, déposant sa montre sur la table de nuit, plaçant sa baguette dans un creux de la tête de lit, à portée de main. Il regarde Potter sortir de son jean en trébuchant, puis retirer son caleçon avec grâce et enfin se changer pour mettre un pyjama confortable. Severus est très tendu, inexplicablement : il sait qu'il est le plus âgé et celui qui occupait une position d'autorité, et pourtant il sait aussi que dans cette… parodie de relation, Potter est son égal.

Potter se glisse dans le lit, et laisse s'échapper une profonde expiration lorsque son corps se presse dans le matelas. Il remonte les couvertures, juste un instant plus tard, et puis ils restent tous les deux allongés là en silence à écouter les criquets qui stridulent dans la vallée, la chaudière en bas qui vrombit légèrement, et le vent qui fait frotter les branches d'un buisson contre la fenêtre du salon. Potter a mis ses mains derrière la tête, mais il n'empiète pas sur le côté de Severus.

Severus reste silencieux, étant donné que l'avant-veille il avait baisé Potter, que la veille Potter l'avait baisé et qu'ils étaient maintenant dans une impasse. Il n'a pas la moindre idée de ce que Potter pense, ou de ce qu'il attend.

« Quelque chose de gros se prépare pour demain, murmure Potter, distrayant temporairement Severus.

— C'est ce que tous les signes semblent indiquer, oui.

— On dirait que c'est la nuit précédant une révolution », ajoute Potter, son regard porté sur la fenêtre et le ciel au-delà.

Severus se tourne et observe le corps de Potter de haut en bas.

« Et bien, tu es plutôt petit et je suspecte que tu as un complexe de Napoléon.

— Connard, » marmonne Potter, lui donnant un coup de pied.

Severus éteint les lumières, et se tourne sur le côté. Il n'est toujours pas sûr que Potter veuille quelque chose, mais Severus a presque quarante ans et n'a pas l'intention de coucher juste pour coucher ce soir. Severus n'a jamais été du genre à taire ses inquiétudes, alors il s'exprime après un instant de silence.

« Les activités sexuelles ne sont pas au programme ce soir, Potter. Je suis encore indécis quant au rendu de notre expérimentation, et je m'abaisse rarement à me conformer aux exigences hormonales. »

À la surprise de Severus, Potter semble apparemment soulagé à ces mots.

« Je ne pense pas être à la hauteur de tes exigences si tu voulais qu'on fasse ça toutes les nuits, » chuchote Potter, et Severus comprend qu'il n'était probablement pas censé entendre ça.

« C'est bien, en vrai, » commente Potter un peu plus fort, s'emmitouflant sous sa moitié des couvertures. Il remue pendant quelques instants, incapable de trouver une position confortable pour dormir.

« Harry, dit Severus, tout en lui tapotant l'épaule.

— Je suis inquiet, répond Potter, avant de se tourner sur le dos. Et si je merdais à la cérémonie ? Et si on ne parvenait pas à récupérer les souvenirs ? »

Severus fixe un point au-delà de la silhouette de Potter, son profil se faisant flou tandis que son regard se porte sur les lunettes rondes, à la monture noire, posées sur l'étagère.

« Je partais du principe que la plupart des problèmes dans lesquels tu te fourres étaient esquivés en improvisant le moment venu », dit Severus, frottant ses pieds froids l'un contre l'autre. Il ne met plus de chaussettes, étant donné que le lit devient trop chaud pour ça pendant la nuit.

« D'une certaine manière. J'aimerais savoir quel est précisément le rôle du ministère dans tout ça, vu que tu penses qu'ils n'ont pas les souvenirs, » répond Harry, sa voix seulement légèrement irritée.

Potter, qui n'a jamais été particulièrement doué pour attendre que les informations se présentent à lui, laisse s'échapper un soupir irrité avant de se tourner sur le ventre. Il s'étire, et pendant quelques minutes ils se lancent dans une bataille sans mots pour la domination de la plus grande moitié du lit.

« Le Ministère est sur le point d'entrer en guerre avec les guildes, et tu vas te jeter au milieu de tout ça, » dit Severus un moment plus tard. Potter s'est déjà endormi.

ϟ ϟ ϟ

Il règne sur le Chemin de Traverse une étrange sensation de tension. Les boutiques sont bien occupées ; les gens s'affairent autour de stands installés exceptionnellement, à regarder les mannequins dans les vitrines, des enfants courent jusqu'au magasin de Quidditch pour regarder les balais, et des hiboux filent au-dessus de leurs têtes avec des colis et des lettres. Severus s'approche du parvis de la banque lentement, restant derrière la foule, et avançant sans se faire remarquer. Il ne porte pas ses robes noires traditionnelles, et avec ses cheveux courts, personne ne fait attention à lui. Potter marche devant, portant des vêtements moldus qu'il a piqués dans la commode de Severus, et se glisse dans une alcôve séparant Pirouette et Badin de la Ménagerie Magique.

Il y a une grande installation juste sur le côté de Gringotts, et pas mal de personne qui traîne autour de la statue hideuse. Il y a un drap qui la recouvre pour le moment, et à en croire la description que Potter en a faite, Severus ne peut s'empêcher de penser que l'esthétique de la statue est présentement améliorée par le drap qui la recouvre.

Severus inspecte nonchalamment de petits sachets d'écailles de crocodiles sur le stand juste à côté de lui, prétendant écouter une négociation tendue entre un client et la personne qui tient le stand. Du coin de l'œil, Severus voit Weasley apparaître et puis disparaître à travers la même porte étroite que Potter, et il est impressionné par sa vitesse. Il compte lentement dans sa tête, et n'atteint même pas cinq avant que Granger apparaisse et glisse elle aussi hors de sa vue.

Offrant une expression de dégoût aux écailles, Severus quitte le stand et se dirige vers l'alcôve entre les deux boutiques. La porte insérée là est à peine visible depuis la rue, et les lettres en or sur la porte sont si usées qu'elles en sont ternes.

« Nodder et fils, conservateurs depuis 1442 »

Severus peut voir plusieurs Aurors dans la foule lorsqu'il s'engouffre dans le passage, et il est presque certain qu'il doit y avoir au moins une douzaine de Langue-de-plomb dans les parages. Il sait cela parce qu'il peut voir les ombres de leurs robes d'un bleu profond tandis qu'ils se mêlent à la foule, portant tous une robe avec une doublure rouge sang. Ils semblent juste assez normaux et passer inaperçu pour attirer son attention, un peu comme ils l'avaient fait quand ils le suivaient pendant la première guerre, alors qu'il avait été placé sous surveillance.

La cérémonie n'est pas censée commencer avant encore quarante-cinq minutes, et déjà, Severus est dégoûté par la quantité de personnes qui sont déjà rassemblées, certains tenant à la main des silhouettes découpées en forme d'éclair d'un jaune criard. Il se demande sombrement quel prix sera distribué pour le concours à la place des Dragées Victoire.

La porte s'ouvre sans résistance – le travail de Granger, il suppose – et Severus peut entendre les voix de Potter et de ses amis en haut de l'escalier, étroit et raide. Il monte aussi silencieusement qu'il le peut, sa canne émettant un petit bruit que Severus n'aurait jamais toléré en tant qu'espion.

Severus saisit l'échoppe longue, mais étroite, qu'il trouve après la porte en haut des escaliers du regard, remarquant le long mur couvert d'étagères avec des bocaux et des bocaux contenant différents types de sels. Potter, Granger et Weasley se tiennent à côté des bibliothèques qui recouvrent le mur opposé, occupés à examiner les papiers étalés sur le comptoir. Severus n'est pas assez près pour lire les titres des livres sur les rayons, mais il peut en voir suffisamment pour savoir qu'ils sont assez variés. Un grand portrait est accroché au-dessus du comptoir, un avec ce qui semble être plusieurs générations de membres se tenant tous en robe formelles, avec un large tonneau de sel en face d'eux. Severus sait qu'il vient juste de rentrer dans le quartier général de la section sorcière de la Compagnie du Sel, et comme il suspecte, également de l'Association des Commerçants du Chemin de Traverse.

« Où sont les souvenirs ? » demande Weasley, et sa voix est un peu trop basse, comme s'il avait peur de parler trop fort.

Severus le fixe du regard, et répond lentement. Il ne sait pas vraiment à quel point la potion a restauré son audition.

« Vous ne pensez pas sérieusement qu'ils les auraient laissés à la vue de tous, non ? »

Étonnement, Weasley parvient même à saisir son ton sarcastique, et Severus sourit au geste vulgaire qu'il obtient en réponse. Ils continuent à fouiller les tiroirs du comptoir, dans l'éventualité que l'ACCT soit en réalité suffisamment stupide pour garder les souvenirs à portée du premier venu.

Une annonce sonore et brouillée passe par la fenêtre et attire l'oreille de Severus tandis qu'il observe le tableau au mur. Plusieurs de ces hommes lui adressent un geste de la main, mais la plupart d'entre eux sont occupés à se gonfler pour tenter de paraître impressionnants. Il semblerait y avoir bien trop de générations dans le portrait pour que ce soit possible, et Severus se demande si un sort aurait permis aux membres les plus récemment décédés de rejoindre de manière permanente ce portrait à partir d'un autre.

« Mesdames et messieurs, » réessaye le speaker, et cette fois-ci la foule se tait un petit peu. « La cérémonie commencera à dix heures, vous êtes invités à vous promener et à profiter des boutiques entre temps. »

La voix est bizarrement très nasillarde, avec un petit accent qui est remarquablement similaire à celui de Florian Fortarôme. Severus se dit que le speaker doit être de sa famille.

Regardant par la fenêtre, Severus peut voir qu'une foule de bonne taille s'est réunie, en effet, et se pousse contre les grilles qui ont été installées autour de la statue. Il remarque avec intérêt qu'au bord de la foule se trouvent plusieurs personnes rousses, ainsi que quelques membres de l'Armée de Dumbledore.

« Meeeeesdames et meeeessieurs. »

La voix provient d'une arrière-boutique derrière le comptoir, et Severus et Harry se figent en même temps. Il n'y a absolument aucun doute quant à la personne à laquelle la voix appartient, et tous deux portent leur attention sur l'embrasure de la porte vide au bout de la pièce.

« Potter, dit Severus, bougeant à peine les lèvres. Est-ce que tu as oublié de vérifier que le bâtiment était vide avant de commencer à le fouiller ? »

Granger utilise un mélange de mots articulés et de gestes pour expliquer ce qui se passe à Weasley, et Potter fixe curieusement la porte.

« Bien sûr que non, répond-il d'un ton neutre. Tolstoï ? »

Après quelques secondes le garçon apparaît sur le pas de la porte, des cheveux bruns coupés droit et des yeux d'un bleu intenses les accueillent tandis qu'il observe la pièce, impassible.

« Salut Otter. »

Il voit finalement Severus, et le pointe du doigt. « Rus.

— Oui, » répond Severus, réfléchissant à toute vitesse. Il continue de maintenir son regard et demande doucement : « Quand tu as des ennuis, Tolstoï, comment Grand-Père t'appelle ? »

Tolstoï penche la tête sur le côté, comme s'il considérait s'il devait répondre ou non.

« Erik Joseph Nodder. »

Il leur fait signe de venir dans l'arrière-boutique et ils le suivent lentement, Harry se parle tout seul avec ferveur : « Les protections apposées sur le cottage n'ont aucun problème. Le sort Repousse-Moldus ne fonctionne pas sur Iain s'il est sorcier. »

Severus se mord l'intérieur de la joue avec agacement, car il est très négligent de sa part de ne pas avoir remarqué qu'Iain et Tolstoï étaient des sorciers. Il est frustré, il en a assez de ce petit jeu. Avoir volé des souvenirs des saisies des Aurors est la seule raison pour laquelle il peut imaginer qu'un Auror assassine Cartogan en pleine journée, et il sait que même cette théorie n'est pas convaincante et plutôt violente. Il n'a pas la moindre idée de pourquoi il a été placé dans un cottage aussi proche de celui d'un autre sorcier, cependant, à moins qu'il ne s'agisse là d'une forme de surveillance.

« Cache-caaaaaaache Rus, » dit Tolstoï, tendant sa main pour que Severus s'en saisisse.

Granger et Weasley observent avec fascination tandis que Severus est conduit par un garçonnet de neuf ou dix ans dans l'arrière-boutique qui semble être tout aussi ordonnée que la pièce précédente et plutôt vide. Severus tient fermement sa main, anticipant le mouvement brusque avec lequel Tolstoï réagit lorsqu'il est touché, et le suit jusqu'au fond du bureau. Tolstoï choisit étonnamment un placard à balai pour se cacher, et Severus se dit que le garçon pense vraiment qu'il est en train de jouer. Du moins, c'est ce qu'il pense jusqu'à ce que le bas du placard disparaisse pour faire place à une série de marches, qui s'enfoncent dans les ténèbres.

ϟ ϟ ϟ

Severus jette un coup d'œil à la montre moldue bon marché qu'il porte aujourd'hui, remarquant qu'il ne leur reste plus que trois heures et demie avant que le sort de confinement ne les fasse revenir de force au cottage. Le sous-cellier dans lequel ils descendent est suspicieusement vide, et Severus ouvre la porte sur le mur opposé. Un long couloir se présente à lui, et Severus s'imagine que c'est ce à quoi devaient ressembler les tunnels avant que le métro londonien y soit installé. Il n'a absolument aucune envie de s'aventurer dans ce tunnel – sa salle de classe dans les cachots offrait une façade suffisante pour le personnage qu'il incarnait pendant la guerre, et seul le directeur avait connaissance de ses appartements spacieux dans l'une des tours. Il peut humer le parfum plutôt générique et malencontreux de ce que certains peuvent appeler de l'eau de Cologne, et l'odeur persiste juste assez dans l'air pour que Severus sache que quelqu'un se trouvait dans ce tunnel très récemment.

« Putain, » murmure Severus dans sa barbe. Il fait un pas en avant dans le couloir, et attire Tolstoï derrière lui.

« T'aaaas jurééééé, » l'informe Tolstoï.

Il y a un léger bruissement-crépitement lorsque les lanternes alignées sur le mur s'éteignent, et Severus se retrouve debout dans le couloir en pierres humides qui passe sous le Chemin de Traverse. Un air frais et qui sent le renfermé envahit ses narines, et Severus respire lentement par la bouche pour éviter la légère odeur de moisissure qu'il est certain de détecter.

Avant que les lumières ne s'éteignent, il est certain d'avoir vu non pas une, mais deux portes au bout du couloir. Par habitude, il sort sa baguette, même s'il sait qu'il ne sera probablement pas en mesure de s'en servir. Severus est par nature prudent, et il procède lentement, Potter et ses amis le suivant silencieusement. Tolstoï, pour une raison quelconque, ne voit pas le besoin d'agir de la sorte, et il attrape la main de Severus avec joie tout en descendant le couloir à toute vitesse.

« Cache-caaaaaaache, » lance-t-il à nouveau.

Severus ne peut qu'espérer que le lieu qu'ils s'apprêtent à découvrir ne soit pas rempli d'Aurors.

ϟ ϟ ϟ

Le bureau dans lequel les conduit Tolstoï est plutôt grand, de ce que Severus peut en discerner par l'interstice offert par les gonds de la porte ouverte. À l'intérieur il peut voir Iain s'affairer, sa canne familière frappant sur le sol de pierre tandis qu'il se déplace du bureau à la bibliothèque et puis fait le trajet inverse.

« Erik, est-ce que c'est toi ? appelle Iain, sans lever les yeux de ses papiers. On devra bientôt partir pour la cérémonie. »

Tolstoï rentre tranquillement dans la pièce et Severus le suit en silence, poussant sa main en arrière vers Potter pour que lui et ses amis restent dans les ténèbres.

« Bonjour, Iain », dit-il, plaçant sa propre canne en face de lui et la tenant légèrement. Sa baguette restreinte est cachée dans sa manche, et il espère qu'Iain n'est pas au courant de ces restrictions particulières à son sujet.

« Rus ! » Iain lève les yeux, surpris, sa main se figeant au-dessus de certains papiers.

Severus ne bouge pas la tête, mais observe le bureau du regard, remarquant de petites fioles sur une étagère, sur la droite de la pièce. Elles sont remplies d'une brume opaque et bleutée virevoltante, et Severus en secouerait la tête face à ce manque de confidentialité, si ça ne jouait pas en leur faveur.

« Imaginez ma surprise, Iain Nodder, en découvrant que vous êtes à la tête de la Compagnie du Sel », dit Severus, tapant de sa canne. Tolstoï est assis sur une chaise à côté du bureau, faisant rouler une petite voiture d'avant en arrière sur des parchemins. « Ainsi que de l'Association des Commerçants du Chemin de Traverse, je me trompe ? »

Iain se redresse, offrant à Severus un sourire. C'est un sourire de grand-père, et Severus est terriblement tenté d'utiliser la legilimancie juste pour voir à quel point l'expression d'Iain est honnête.

« Non, vous êtes dans le vrai. »

Iain récupère son attaché-case et tire sa baguette de la tête de sa canne, attirant sa cape à lui.

« Et cette promotion arrive juste au bon moment, avec ça. Est-ce que c'est vous qui avez placé le contrat ? »

Iain se fige et semble plutôt dégoûté, et Severus comprend immédiatement qu'il n'a rien à voir avec le meurtre. Severus suspecte le personnage de vieux gentleman qu'il a rencontré au marché de Kirkwall n'est pas très éloigné de la véritable personnalité d'Iain.

« Je n'avais rien à voir avec ça, Cartogan s'est tué tout seul. » Son accent semble avoir disparu, mais Severus peut encore en entendre quelques nuances dans son élocution. C'est comme si Iain avait passé de nombreuses années loin de l'endroit où il avait grandi, et avait essayé de perdre son accent bien marqué.

« En volant nos souvenirs », intervient soudainement Harry tandis que lui, Granger et Weasley entrent dans la pièce. Iain semble encore plus surpris de les voir et Tolstoï montre une lueur d'intérêt aux nouvelles personnes avant de retourner à sa petite voiture.

« C'était un projet insensé », murmure Iain, les mains en l'air. Il se trouve du mauvais côté des baguettes de Potter, Granger, et Weasley, qui ne lui font pas confiance. Severus lève sa canne et désigne l'étagère dans le fond, où se trouvent les fioles avec les souvenirs.

« Nous allons récupérer ceci. »

L'expression d'Iain reste neutre, et il acquiesce son accord. Ron se déplace dans la pièce, jusqu'au butin, semblant soulagé de voir que les souvenirs sont toujours proprement étiquetés et scellés, tels qu'ils avaient été donnés au Ministère.

« Pourquoi, exactement, étaient-ils en votre possession ? » demande Potter, semblant curieux. Sa baguette est baissée, mais toujours sortie, et sa main se contracte autour d'elle.

« La publicité associée à votre nom », explique Iain, s'enveloppant dans sa cape. Il ignore toutes les baguettes de la pièce, ainsi que le fait qu'il est en infériorité numérique. « Walter Terrence Cartogan prévoyait de vous utiliser pour booster les ventes du Chemin, et votre image de défenseur irréprochable est tout ce qu'il convoitait.

— Parce que vous avez besoin d'argent pour garder le contrôle de Poudlard », dit Severus, sans bouger. Tolstoï a remarqué, cependant, que son grand-père préparait ses affaires, et se lève pour récupérer son manteau.

« Croyez-moi, dit Iain d'un ton sombre, vous préférez que ce soit toujours nous, plutôt que le Ministère. »

Il pousse quatre dossiers sur le bureau en direction de Harry et Hermione, leur adressant un signe de tête. Ils sont estampillés du sceau du ministère de la Magie, ainsi que d'armoiries que Severus trouve assez similaires à celle de la division des Aurors.

« La cérémonie est dans trente minutes. Je vous invite à lire vite. »

Iain dépasse Severus, lui adressant un signe de tête amical tandis qu'il conduit Tolstoï en dehors du bureau, le long du couloir sombre.

ϟ ϟ ϟ

La flamme des bougies vacille dans le bureau souterrain tandis qu'Hermione Granger et Ron Weasley revivent des horreurs, et que Severus s'assied avec Harry pour parcourir les dossiers du Ministère. Il y a de la révulsion et du dégoût, évident, sur les traits de Severus tandis qu'il lit les éléments listés. Il avait été originellement très méfiant quant à la manière dont les guildes gardaient le pouvoir sur Poudlard, mais à voir les plans du Ministère…

« Vous pensez que Kingsley est au courant ? » demande Harry, regardant le profil d'un élève. Il s'agit de nombreux profils que les Langue-de-plomb ont notés comme "enfant présentant un intérêt". Négligés, cherchant désespérément l'attention, exceptionnellement brillants et ambitieux. Il y a deux autres catégories dans le dossier pour ces profils, une pour les enfants avec des tendances sombres, qu'il faut isoler et surveiller, et une autre pour mettre en avant et entraîner les bons samaritains. Il semblerait que le Ministère souhaite utiliser Poudlard pour filtrer certains ensembles de compétences parmi les étudiants.

« Non. Ces motions sont mises en avant par le département des Aurors et celui des Langue-de-plomb. Ils n'ont besoin que d'un vote à la majorité devant le Magenmagot pour le faire passer en loi, sans l'autorisation du ministre. »

Severus referme un autre fichier, un qui détaille les traits de personnalité des enfants communs, ceux pour lesquels le Ministère n'a aucun intérêt. Il n'y a pas d'autres projets pour ces enfants. Potter tient le dernier dossier, et il partage à voix haute qu'il détaille comment modeler les compétences des étudiants prodigieux pour servir au mieux les intérêts du Ministère. Les étudiants avec un talent pour la Défense, les Potions, la Métamorphose, ainsi que la création de sorts.

« Ils veulent une société parfaite », dit Hermione, regardant les dossiers ouverts avec dégoût. Elle désigne quelques mots clés du doigt à Ron, et il la fixe, incrédule.

« Je crois, Miss Granger, que ce qu'ils veulent en réalité, c'est une société sur laquelle ils ont un contrôle complet. »

L'attention de Weasley s'est portée sur un morceau de parchemin resté sous l'un des dossiers. L'encre est encore légèrement humide, et on dirait que c'est comme si Iain avait été en train de l'annoter quand ils sont arrivés.

« Du bureau des Langue-de-plomb, ministère de la Magie », lit Weasley, parlant normalement comme si le texte l'avait suffisamment distrait pour ne plus s'inquiéter de parler trop fort ou non. « Après une longue délibération, il est confirmé qu'avec les preuves découvertes dans la Forêt interdite de Poudlard, durant la nuit du 2 mai 1998, nous pouvons mettre en place l'enregistrement et la catégorisation de tous les loups-garous comme bêtes, et commencer les déportations immédiatement. Tout hybride ou rejeton de ces créatures sera également relocalisé, pour la sécurité et la préservation de la culture et de la société du monde sorcier.
Des délibérations au regard de la classification des veelas, des vampires, des trolls et des
hybrides gobelins commenceront dans deux semaines. »

Harry arrache le papier des mains de Weasley, ses yeux s'écarquillant d'incrédulité à mesure qu'il lit. Avec l'encre d'un bleu royal utilisé par Iain sont inscrits les noms de trois îles éloignées vers la côte nord-ouest de la Grande-Bretagne, où Severus suspecte qu'ils ont l'intention de confiner les loups-garous.

« Ils vont condamner Teddy. Et il n'en est même pas encore un, dit Potter, son expression atterrée.

— C'est ça, répond Granger, agrippant la fiole vide qui contenait ses souvenirs. Ou bien la solution des commerçants d'effacer tout ce qui s'est passé et de continuer à vivre comme si la guerre n'avait été rien de plus qu'un jeu du chat et de la souris. »

Le regard de Potter se promène sur le bureau, et il pose la main sur une lettre officielle du département des Aurors qu'il lit en diagonale.

« Ils ont déjà refusé Tolstoï », dit Potter, passant sur le sceau officiel du Ministère. Il peut voir à présent que Tolstoï a en réalité douze ans, et qu'on lui a refusé d'entrer à Poudlard à cause de son autisme.

Severus collecte les fichiers et vérifie sa montre.

« Eh bien Potter. Il est temps de choisir ton camp. »

Harry semble sérieusement considérer cela. Ils étaient venus à l'origine avec les livres enchantés (emballés et livrés à Gareth Blott juste après neuf heures), avec l'intention de prouver à l'ACCT et au grand public que Harry Potter n'est pas un héros pur et innocent. Severus sait que Potter voit d'un mauvais œil que les commerçants souhaitent l'utiliser comme appât pour attirer plus de sorcières et de sorciers à dépenser leur argent sur le Chemin, mais après avoir vu ce que le Ministère prévoit de faire du système éducatif et de la société des créatures magiques, Severus doit admettre qu'ils sont coincés à devoir choisir entre la peste et le choléra. Ou du moins c'est le cas pour Potter et Weasley. Severus a enseigné pendant assez longtemps à Granger pour pouvoir prédire assez facilement où elle se positionne exactement.

ϟ ϟ ϟ

Ressortant dans le tunnel, Granger lance un sort pour allumer les lampes et ils sont surpris de découvrir qu'il y a en fait plus de portes dans le couloir qu'ils ne l'avaient pensé originellement. Il y a une porte pour chaque échoppe qui existe sur le Chemin de Traverse, toutes étiquetées avec attention, et Severus sourit à ce que ça implique. Le Ministère possède peut-être la terre qui constitue le Chemin de Traverse, mais en sous-sol, les commerçants ont trouvé un moyen de continuer à se déplacer même si la route leur est bloquée au-dessus.

L'échoppe de Chaudrons de Mr Potage se trouve juste derrière la scène de la cérémonie, et Severus n'est que légèrement déçu lorsque le propriétaire de la boutique, un homme avec lequel Severus a commercé pendant des années, ne semble pas surpris de les voir sortir tous du placard à matériel de son échoppe. Juste au moment où Potter s'approche de la porte, une voix retentit clairement à travers le verre pour faire une annonce tonitruante.

« Votre attention s'il vous plaît. La cérémonie d'inauguration de la statue du Chemin de Traverse a été annulée. Il y a un message du ministère de la Magie à suivre. Je répète, la cérémonie a été annulée. »

La voix est ferme et autoritaire, mais Severus peut toujours entendre le mépris contenu, comme si la femme en question n'avait pas une très haute opinion de cette cérémonie. C'est une Auror, se dit Severus, vu qu'elle porte les robes associées et semble mécontente d'avoir à gérer le public. La foule est perplexe face à son ton bourru, mais elle semble être calmée et impressionnée par les uniformes. Severus a toujours trouvé que les gens associent une forme d'autorité avec un uniforme, et ça marche pour les Aurors dans le cas présent.

Il observe six d'entre eux traverser furieusement la foule, fondant sur l'estrade depuis tous les côtés du Chemin et se frayant une route parmi les clients. Ils forment une ligne derrière leur porte-parole, et ont rapidement un contrôle assez lâche sur une foule d'à peu près cinq cents personnes.

Il y a un peu de tumulte au-devant de la foule, cependant, où les fans purs et durs du Survivant se tiennent avec leurs éclairs en carton et demandent à savoir ce qui se passe.

« L'évènement a été annulé. Il n'y aura aucun héros ici aujourd'hui », on peut entendre l'Auror, irrité, répondre, comme si elle avait oublié que sa voix était sous sonorus. Iain se tient à sa gauche, semblant très ennuyé et retenu par deux jeunes Aurors à ses côtés. Severus se demande où est Tolstoï, s'il est en sécurité.

« Il y a un concours organisé en toute légalité, vous ne pouvez pas l'annuler sur un coup de tête, exige Iain.

— Vous vous tenez sur une terre qui appartient au Ministère, siffle l'Auror en réponse à Iain, sa voix à nouveau normale.

— Ah, on en revient là, n'est-ce pas ? » demande Iain, s'extrayant des pattes des Aurors. Severus est excessivement satisfait qu'Iain puisse lancer un sonorus sans baguette. Non pas parce qu'il adhère particulièrement à son plan d'action, mais parce que sa déclaration énerve un bon paquet d'Aurors du Ministère qui essayent d'avoir l'air intimidants. La foule observe avec une attention toute particulière.

« Est-ce que vous allez évacuer le public réuni sur le Chemin ? Repousser les survivants de la guerre qui sont venus pour un concours idiot et amusant, et pour acheter un simple livre de recettes écrit par Harry Potter ? »

L'Auror désigne la statue tandis que la foule murmure, et Severus l'observe d'un œil critique. Il pense qu'il l'a déjà vue autour du cottage par le passé, une grande femme blonde qui semblait malheureuse.

« Actuellement, l'Auror a un sourire mauvais, nous aimerions bien parler de cette personne justement.

— Je vous demande pardon ? » répond Iain, et on le relâche. Il y a maintenant six Aurors déployés sur l'estrade en plus de la porte-parole, mais Severus et les trois héros n'ont pas encore été remarqués à leur poste d'observation, derrière la scène.

« Ce que votre estimé animateur n'a pas jugé bon de vous dire, c'est que Harry Potter est un meurtrier. »

L'Auror s'est tournée à nouveau vers la foule, et sa voix résonne contre les pierres vieilles d'un millier d'années dont sont constituées les échoppes de chaque côté de la rue. Les gens passent leurs têtes par les fenêtres pour écouter, et les mouvements à l'intérieur des boutiques ont cessé également.

« Le département des Aurors a passé les cinq derniers mois à enquêter sur les actions de sorcières et de sorciers ayant joué un rôle clé dans la Bataille Finale à l'École de Magie et de Sorcellerie Poudlard, et nous en sommes arrivés à la conclusion que les prétendus héros de la guerre n'ont pas agi de manière héroïque. »

Les murmures commencent, et Severus touche du doigt la baguette dans sa poche. Il prévoit de rester proche de Potter, étant donné qu'il a la baguette de Sureau en sa possession et qu'ils ont découvert qu'elle fonctionne toujours en dehors des limites du cottage.

« Mais que fait Shacklebolt bordel ? siffle Potter avec rage tandis que Granger essaye de maintenir Weasley à jour avec les échanges.

— Ils ne lui ont rien dit », répond Severus.

Certains des fans au premier rang se sont offensés suite à la déclaration de l'Auror, et commencent à lui hurler des réponses.

« Je vous assure, dit l'Auror avec un regard noir, que nous avons réexaminé ce qui s'est passé exactement pendant la bataille finale, et qu'à ce titre nous avons placé Mr Potter sous observation jusqu'à ce qu'une évaluation approfondie de son niveau de pouvoir puisse être effectuée. Le Ministère va également mettre en place de nouvelles lois concernant le contrôle des loups-garous et des trolls, suite aux massacres qui se sont produits pendant la bataille. »

Des huées et des hurlements s'abattent sur l'estrade, et un sorcier particulièrement bruyant est entendu hurlant, demandant à savoir pourquoi Potter est contrôlé.

L'Auror plisse les yeux tandis qu'elle répond, pointant un doigt menaçant en direction de la foule.

« Harry Potter a survécu au sortilège de mort non pas une, mais deux fois, et a vaincu un sorcier, là où d'innombrables Aurors ainsi que des sorciers spécialisés en assassinat ont échoué. Nous souhaitons empêcher qu'une situation similaire se reproduise, dans l'éventualité où Mr Potter devrait se tourner vers les ténèbres ou qu'un autre enfant de talent choisisse d'emprunter la mauvaise voie. »

La potion que Severus a aidé Potter à préparer pour Weasley semble avoir restauré plus de capacité auditive que ce qu'il avait originellement pensé possible, à en croire l'expression énervée sur le visage de celui-ci. Granger a un air calme et cool, ce que Severus admire secrètement. Il a toujours apprécié les personnalités silencieuses, car leurs explosions sont généralement légendaires.

« Où se trouvent vos preuves pour affirmer ceci ! » exige Iain, sa voix plus forte que les cris outrés de la foule étant donné que son sonorus est toujours actif.

Potter est chargé à bloc, au point que ses membres tremblent, très certainement de colère se dit Severus, et il monte enfin sur la scène.

« Juste ici. »

La foule se tait en le voyant apparaître, et Potter s'arrête juste assez longtemps pour attirer Severus sur scène (avec l'aide de Weasley) avant de fondre sur l'Auror en chef. Il n'y a pas d'autres mots pour ça, puisque le garçon semble avoir perfectionné une démarche menaçante.

Juste avant d'y arriver, Potter semble remarquer qui se tient au premier rang, et sa démarche oscille imperceptiblement. Ginerva Weasley se tient avec sa mère et l'un de ses frères, celui qui travaille pour le Ministère et qui leur transmettait des informations. Ses yeux sont énormes et suivent chacun des mouvements de Potter tandis qu'elle tire sur la manche de sa mère.

« Maman ! C'est le Garçon-Qui-A-Survécu dont tu m'as parlé ! »

Severus avait jusqu'alors adressé des sourires satisfaits aux jeunes sorcières dans la foule qui jetaient sur Potter des regards affamés, sans aucun doute s'imaginant être des partenaires potentielles pour lui. Il s'était senti suffisant, sachant qu'il était celui dont Potter partageait le lit. Il ressent un pincement d'empathie pour lui à l'instant, cependant, car la personne avec laquelle Potter a eu sa première fois n'existe plus, mais qu'il peut toujours la voir et lui parler.

Potter recouvre son sang-froid et Severus le voit remonter le côté de son pull, exposant son torse et la cicatrice boursouflée laissée par les barbelés. Une exclamation de surprise traverse la foule, en particulier pour les personnes au premier rang, où la vue est la meilleure, et Potter place la pointe de sa baguette contre sa gorge. Les Aurors sur l'estrade essayent de s'avancer, mais se figent lorsqu'ils voient ce que tient Potter. Qu'ils reconnaissent la Baguette de Sureau, ou simplement celle d'Albus Dumbledore, ils se retiennent de faire un pas de plus.

« Mr Potter –

— J'ai tué quatorze personnes durant la bataille finale. »

Les yeux de la porte-parole s'écarquillent, mais elle ne dit rien. Weasley lance un sonorus sans incantation ensuite, et désigne ses oreilles.

« Un maléfice m'a rendu sourd. Et j'ai assassiné Draco Malfoy. »

Il fait un signe de tête à Hermione, et Severus a le flash d'un souvenir, celui d'une première année excitée et impatiente qui sautait de son siège pour répondre. Cette Hermione Granger est plus calme, composée, et légèrement lasse.

« J'ai lancé un sort sur mes parents pour qu'ils m'oublient. » Elle lève son bras gauche, le Sang-de-Bourbe scarifié légèrement effacé, mais toujours lisible pour les appareils des journalistes qui la prennent. « Et j'ai pris l'apparence de Bellatrix Lestrange sous Polynectar. »

Potter fait un pas en avant et puis prends la canne de Severus, la tenant devant lui, et inspectant les gravures.

« Le Directeur Snape a été attaqué par le serpent de Voldemort en essayant de défendre Poudlard. Et maintenant il est emprisonné pour ne pas avoir empêché Voldemort d'assassiner quelqu'un. »

Severus arrache sa canne des mains du garçon, agacé que Potter se permette de laver du linge sale en public.

« Ne sommes-nous pas tous coupables de ça ? demande Granger, surprenant légèrement Severus.

— La guerre n'est pas une excuse pour le meurtre », aboie l'Auror, faisant bondir la foule. Severus est certain qu'ils sont au bord de la mutinerie, mais ils n'y sont pas encore tout à fait.

« Vous utilisez ça comme une excuse pour mettre en place une ségrégation », accuse Potter, se tenant légèrement devant Severus et les deux autres. La foule commence à crier de colère, et Severus lève la main pour leur faire signe de se calmer. Il a apparemment eu plus d'impact sur les élèves de Poudlard pendant ces vingt dernières années qu'il ne l'avait pensé, étant donné que ça fonctionne. « Est-ce que Kingsley Shacklebolt sait que le département des Aurors a prévu d'enfermer tous les loups-garous ainsi que toutes les personnes qu'ils auraient pu infecter ? Est-ce qu'il sait que vous avez prévu d'établir les profils des enfants prodiges dans le but de les entraîner à vos fins ? »

L'Auror tient tête à Potter, et elle semble sur le point de lui cracher au visage.

— Vous n'avez pas la moindre idée de ce dont vous par –

— Je sais de quoi je parle ! Vous voulez enfermer mon filleul juste parce que son père était un loup-garou ! Vous voulez surveiller les enfants qui rentrent dans votre profil de sorcier dangereux pour qu'on n'ait pas affaire à un autre Tom Jedusor ! Et vous voulez me diaboliser parce que j'ai fait la seule et unique chose que le monde sorcier m'avait condamné à faire depuis que j'avais quinze ans, et des personnes ont été blessées au passage.

— Peut-être que cette discussion devrait être poursuivie dans les bureaux du Ministère », avance un second Auror, et Severus lui lance un regard accompagné de l'ombre d'un sourire. C'est le plus jeune Auror, celui qui vient le contrôler toutes les semaines.

« Oui, peut-être, dit Severus. Je crois qu'il manque la présence d'une autre personne plutôt importante, cependant. »

Severus est impressionné par le timing de Potter, Weasley et Granger lorsqu'ils dégainent leurs baguettes et invoquent leurs Patronus en simultanée, bien qu'il jette un regard noir à Potter. Leur plan avait été, à l'origine, de ne pas laisser les Aurors voir que Potter pouvait toujours faire de la magie avec la Baguette de Sureau à l'extérieur des limites du cottage où ils étaient cantonnés.

Les Aurors gesticulent sur l'estrade, paraissant plutôt agités maintenant qu'il a été demandé au ministre de la Magie de tenir une réunion d'urgence. La foule, énervée d'avoir été manipulée (et semblant avoir momentanément oublié qu'Iain avait également prévu de prendre avantage de leurs dépenses), pousse des murmures sanguinaires en direction des Aurors, agitant des poings, des baguettes, des balais, des chaudrons et tout autre achat qu'ils ont avec eux sur le moment. Un chemin se crée jusqu'aux bureaux du Ministère, et Potter descend de scène, ouvrant la marche. Il hésite, réticent à le faire, mais la foule le pousse en avant.

Il semble pendant un moment prévoir de prendre le bras de Severus, étant donné que les rues sont irrégulières et que les pavés ont été patinés par des siècles d'usage. Severus émet un grognement sourd pour l'en dissuader, et ils descendent la rue, Weasley et Granger derrière lui, les Aurors leur emboîtant le pas, encouragés par la foule.

Après ça, Severus est emporté confusément par une tornade d'activités. Kingsley Shacklebolt arrive dans l'atrium pour trouver ses électeurs en pleine révolte, et parmi les explications, les documents d'Iain, les cris incessants de Potter, et ses vérifications fastidieuses du temps qui passe (ils n'ont à présent plus que deux heures avant d'être renvoyés au cottage), Severus perd Potter des yeux. Severus est emmené dans une salle d'audience au sous-dol, et il a la chair de poule derrière ses extérieurs impassibles lorsqu'il reconnaît la salle d'audience comme celle où il avait été jugé en tant que jeune Mangemort.

Trente minutes passent, trente minutes à fixer le carrelage d'un vert noir et brillant sur les murs et à maudire mentalement l'Auror qui le garde. Severus n'entend rien de ce qui se passe dans les étages du Ministère, et il se demande s'il va passer la nuit en cellule. Il est certain que commencer une émeute est contre les termes de sa liberté conditionnelle, mais cela n'avait pas été mentionné explicitement parmi les documents qui lui ont été donnés quand il a été placé au cottage.

Une porte s'ouvre derrière lui, et Severus est fier de ne pas avoir réagi. Il sait que les Aurors aiment garder leurs suspects et leurs prisonniers en alerte avec des sons soudains et des lumières vacillantes.

« Vous êtes libre de partir. »

C'est un sorcier plus âgé qui est entré, un dont Severus pense qu'il fait partie du Magenmagot.

« Ah oui, vraiment ? Je commençais à me demander pourquoi on m'avait amené ici pour commencer », raille Severus, et il est amusé par l'agacement de face à son comportement.

Un rouleau de parchemin lui est jeté lorsque Severus fait mine de partir, et il le place dans sa poche pour le lire une fois qu'il sera sorti du Ministère. Severus s'autorise un sourire plutôt malicieux lorsqu'il traverse l'atrium, et qu'il est témoin de l'arrestation de l'Auror qui a assassiné Cartogan. Celui-ci est traîné physiquement à travers le Ministère. Shacklebolt, il semblerait, a repris le contrôle de la situation.

Sortant du bâtiment, Severus se glisse dans les ténèbres et passe quelques minutes à observer les hiboux de la poste qui s'envolent, entrant et sortant de la volière, avant d'ouvrir son rouleau. Un pardon complet, signé par son collègue de l'Ordre du Phénix, et désormais ministre de la Magie Kingsley Shacklebolt.

Severus lève les yeux sur le ciel gris d'octobre au-dessus du Chemin, se demandant si son petit cottage sera toujours chaud s'il se met à neiger. Des personnes s'affairent autour de lui, mais personne ne s'adresse à lui, mis à part pour d'étranges signes de tête. Potter est introuvable, et Severus se tance de se sentir légèrement déçu de ce fait. Potter a récupéré ses amis maintenant, son mystère est résolu et il a son absolution. Severus sait qu'il serait un idiot d'attendre quoi que ce soit de plus de lui.

Il passe devant le salon de Fortarôme et voit un grand nombre de personnes assises devant le café, lisant le livre de Potter. Des tasses de café fumantes, de la Bièraubeurre, des chocolats chauds, et du thé sont ignorés sur les petites tables en métal tandis que leurs propriétaires parcourent les chapitres. Severus resserre son écharpe autour de son cou et s'agrippe un peu plus à sa canne. La couverture du livre affiche des lettres en relief, grasses, et d'un rouge métallique qui ressortent de la couverture noir mat :

HARRY POTTER AURAIT DÛ MOURIR.

ϟ ϟ ϟ

Le point d'apparition en dehors du cottage de Severus est visible depuis le portail. Severus arrive en un petit tourbillon d'air, quelque chose qu'il a perfectionné en passant des années à transplaner dans les ombres, et sa démarche est seulement légèrement moins impressionnante qu'elle ne l'avait été par le passé, aidée de sa canne. Il y a un brouillard qui s'installe dans la vallée, et pour une fois Severus ne ressent aucune démangeaison lorsqu'il traverse les limites de la propriété. Il ouvre le portail en grand et descend le chemin, sortant sa baguette et la pointant sur le petit cottage de pierre.

Murmurant des incantations dans un latin parfait, Severus appose ses propres mesures de sécurité, strictes, sur le cottage. Cela fait cinq mois qu'il vit ici maintenant, et autant Severus n'avait jamais envisagé de s'installer dans un petit cottage isolé, autant il est à l'aise avec la manière d'être de cette maison maintenant.

Severus descend le chemin jusqu'à la porte, remarquant que Potter l'attend assis sur le perron. Il s'est mis à l'aise, avec une écharpe lâchement enroulée autour de son cou, et il a à la main une tasse fumante. Les fumerolles s'enroulent autour de son visage, et il prend une petite gorgée, comme s'il n'avait pas remarqué Severus.

Celui-ci s'arrête à quelques pas de la porte, observant la tête en bataille de Harry Potter. Il ne dit rien ; rien pour signaler qu'il serait possible qu'il ait ressenti de la perte à l'idée que Potter ne revienne pas au cottage avec lui. Il ne permet certainement pas à son soulagement d'apparaître sur son visage lorsqu'il le voit.

Potter, en petit crétin agaçant qu'il est, semble avoir remarqué malgré tout.

« Tu es en retard, dit-il, levant finalement la tête vers lui. J'ai un ragoût sur le feu. »

Après l'avoir étudié un moment, Severus tend lentement la main pour l'aider à se relever. Harry se remet sur pied plus rapidement que prévu, et pose sa tête sur l'épaule de Severus pendant quelques instants, tenant fermement sa main dans la sienne. Il sourit doucement, et se tourne vers le cottage chaleureux.

« Ta cuisine est surprenamment tolérable, admet Severus, et il place inconsciemment sa main dans le bas du dos de Potter tandis qu'il le suit à l'intérieur de la maison. Cependant, je me retiendrais d'émettre d'autres jugements en attendant une étude sur le long terme. »

Severus ne peut pas le voir, mais il sait que Potter sourit.

FIN


La première fois que j'ai lu cette histoire, j'étais tenu par l'adrénaline jusqu'à la fin. Maintenant histoire est finie, et je n'y peux rien. J'ai envie que Severus continue à garder Tolstoï. Qu'avec Harry, ils lui enseignent la magie en attendant d'obtenir son inscription à Poudlard. Qu'ils fêtent Halloween et Noël ensemble…

J'ai passé beaucoup trop de temps sur ce projet, à faire en sort qu'il soit aussi parfait que possible. Du coup, je vais même pousser le vice jusqu'à m'en imprimer un exemplaire, qui sera tout beau dans ma bibliothèque.

Merci d'être resté avec moi jusqu'au bout, et merci pour tous les commentaires ! Vous avez beaucoup contribué à ma motivation ;-)

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