BLESSURE DE GUERRE
La nuit venait de tomber sur Storybrooke quand le rugissement d'une créature démoniaque se fit entendre quasiment dans toute la ville. Dans la rue principale, un monstre gigantesque ravageait tout sur son passage, mesurant bien trois ou quatre mètres de haut, la peau en écailles noires et luisantes, des pattes énormes, des griffes acérés, une queue fouettant l'air, des crocs monstrueux et de larges cornes sur le haut de la tête. La bête était immonde et dangereuse.
Tous les habitants prirent la fuite devant l'animal tout droit sorti d'un cauchemar, seules Emma et Regina se dressèrent devant lui, sous l'œil inquiet de David, Blanche, Henry et Killian, tous les quatre réfugiés au coin d'une ruelle d'où ils pouvaient assister à toute la scène.
Emma et Regina attaquèrent, projetant leur magie de concert contre lui après s'être concertées d'un regard complice et déterminé, comme elles commençaient à en avoir l'habitude. Elles ne s'entendaient pas toujours bien, elles passaient leur temps à s'envoyer des piques et des regards noirs, excepté quand un danger survenait, il n'y avait que dans ces moments-là qu'elles arrivaient à s'entendre et à se comprendre sans même se dire un mot.
Malgré leurs deux magies combinées, le monstre tenait toujours sur ses pattes et rugissait de plus belle. Regina tenta de l'immobiliser pendant qu'Emma lançait sur lui des attaques visant ses articulations dans le but de le faire chuter. La bête résistait, bien que blessée, elle ne semblait pas faiblir. La bataille dura et les deux femmes commençaient même à se fatiguer mais pour rien au monde elles n'abandonneraient la ville et ses habitants en les laissant à la merci d'un tel monstre. Emma réussit à sonner l'animal quelques instant et Regina s'avança de quelques pas pour lancer un sort afin d'atteindre son cœur et tenter de le tuer mais au dernier moment l'animal leva sa patte pour attaquer. Emma, n'écoutant alors que son instinct et son courage, se précipita sur Regina pour la pousser et c'est elle que le coup de griffe atteignit.
Emma valsa à plusieurs mètres de là et Regina eut le temps de voir une trainé de sang gicler sur le bitume. Elle regarda Emma étendue au sol, immobile, inconsciente, peut-être même morte. Cette idée la figea d'effroi quelques secondes, puis sa colère décupla sa force et sa magie, ses doigts se crispèrent en un mouvement inhumain et l'animal commença à trembler sur place, comme si quelque chose le broyait de l'intérieur. La magie de Regina l'avait atteint et d'un geste sec, le cou de la bête craqua, son regard devint soudain vide et il s'écroula à terre, en rendant son dernier souffle.
Regina plia le genou, épuisée. Elle reprit son souffle et puis son regard se porta immédiatement sur Emma, toujours inconsciente, gisant sur le sol. Elle était grièvement blessée et tous les autres commencèrent à s'attrouper autour de son corps étant donné que la menace était écartée, d'autres habitants aussi commencèrent à sortir de leurs cachettes et à approcher. Regina se précipita sur elle, en bousculant le Pirate au passage, elle s'agenouilla à terre et elle serra le corps d'Emma contre elle tout en tentant de lui faire reprendre connaissance.
« Emma ! Réveille-toi ! Emma ! »
Mais Emma n'ouvrait pas les yeux, son corps était mou comme celui d'un pantin de bois à qui on aurait coupé les ficelles et de larges plaies saignaient abondamment sur son abdomen et sa poitrine. Regina pressa ses mains dessus et aussitôt elles devinrent rouges, le sang chaud d'Emma passant entre ses doigts. Et alors que les parents d'Emma tentèrent d'approcher, Regina les foudroya du regard.
« Ne la touchez pas, je vais m'en occuper… je vais la soigner. »
« Mais elle est gravement blessée, elle a besoin d'un médecin. »
« Non, c'est de moi dont elle a besoin… de ma magie. » Corrigea-t-elle sous le regard étonné de Blanche.
Regina était bouleversée, la Sauveuse avait été blessée en l'écartant du danger. Elle se sentait responsable et qui plus est, un trou béant se formait dans son cœur à l'idée de perdre Emma, à l'idée qu'elle rendre l'âme ici et maintenant, dans ses bras. Elle croisa les yeux embués de larme de son fils, Henry, et d'un simple regard, elle lui jura de tout faire pour lui ramener son autre mère en vie et puis, sans un mot de plus, Regina emporta Emma avec elle dans son nuage de fumée magique.
…
Plusieurs heures après Emma se réveilla dans le lit de Regina, dans sa chambre au Manoir. Elle ne comprit pas comment elle était arrivée là, tout était un peu flou dans sa mémoire. Elle ouvrit difficilement les yeux, et elle vit Regina assise sur un fauteuil collé au lit, elle était endormie, les yeux cernés et sa main tenait la sienne sur la couverture.
Emma fit le point, elle se souvenu du monstre et de la bataille acharnée qu'elle avait mené contre lui avec Regina à ses côtés. Elle se souvenu qu'elle avait écarté Regina au dernier moment alors que le monstre menaçait de lui assener un coup de patte mortel, et puis une grande douleur l'avait propulsé au loin, et puis … plus rien.
Elle passa une main sous la couverture et dégagea son ventre, il n'y avait plus aucune trace de blessure pourtant elle se souvenait parfaitement de la douleur des énormes griffes qui lui entaillaient tout l'abdomen. Elle reposa son regard sur Regina et ne put s'empêcher de l'admirer quelques instants. Il était bien rare de pouvoir être en sa présence dans un moment pareil, un moment de faiblesse dirait Regina à coup sûr, un moment où elle ne contrôle rien et où elle est juste elle, endormie, mais les traits de son visage étaient tirés, elle avait l'air fatigué et tourmenté.
« Regina ? »
« Hm ? »
Regina se réveilla et ses yeux papillonnèrent quelques secondes avant de s'illuminer en voyant la blonde enfin réveillée.
« Emma ? Est-ce que ça va ? Comment tu te sens ? » Questionna immédiatement Regina avec une inquiétude palpable dans le son de sa voix.
« Euh… bien, je crois. »
Regina esquissa un sourire timide accompagné d'un long soupir de soulagement.
« Qu'est-ce qui s'est passé ?»
« Tu as été blessée. »
« Oui, je me souviens. »
« C'était sérieux, Emma… Tu… tu as failli y laisser la vie… qu'est-ce qui t'as pris ? »
« C'est toi qui m'as amené ici et … qui m'as soignée ? »
« Oui. »
« Ça ne te ressemble pas. »
« Comment peux-tu savoir ce qui me ressemble ou pas ?! » Lança Regina, légèrement vexée.
« Parce que je te connais, et tu ne ferais ça pour personne… sauf pour Henry bien évidement parce que lui, tu l'aimes… »
Emma se figea, ses propres mots venaient de lui donner la réponse. Elle regarda Regina d'un air étrange avant d'oser ouvrir la bouche.
« Regina est-ce que tu m'aimes ? »
« Bien sûr que non ! » Répondit trop vite la Reine, légèrement crispée.
« Regina ? »
« Quoi ? »
« Pourquoi m'avoir amené ici alors ? Dans ton lit qui plus est. »
« Je… j'avais besoin de calme pour réussir à te soigner, ta blessure était grave… je n'ai pas réfléchit, je t'ai amené ici parce que je ne voulais pas de tes parents … ni de ce foutu Pirate… sur le dos pendant que je m'évertuais à te sauver la vie. »
L'argument tenait la route mais il y avait quelque chose dans le regard de Regina qui disait tout autre chose et ça, Emma pouvait le sentir. Regina avait eu peur pour elle, beaucoup plus qu'elle ne voudrait jamais l'admettre.
Elles se rendirent alors compte que leurs mains étaient toujours liées et que la Reine serrait la main de la Sauveuse dans la sienne bien trop fermement, dans une sorte de détresse palpable, signe non réfutable de la peur qu'elle avait eu pour elle. Le bras de Regina eut un geste de recul pour retirer sa main mais Emma la serra et l'empêcha de s'échapper.
« Regina ? Tu as eu peur pour moi ? »
La Reine soupira en levant les yeux au ciel mais sa main n'essaya plus de se dérober.
« Evidement que j'ai eu peur. » Finit-t-elle par répondre.
« Pourquoi ? Alors que tu me détestes toujours autant qu'à notre première rencontre. »
« Bien sûr que non, je ne te déteste pas Emma… Je ne t'ai jamais détestée. »
« Alors pourquoi faut-il toujours qu'on se livre bataille toi et moi ? On ne s'entend bien que lorsqu'un danger extérieur survient et menace la ville ou ses habitants. »
« Je ne sais pas. »
« Pourquoi on a si mal commencé toi et moi ? »
« Parce que tu es la mère biologique de l'enfant que j'ai élevé et chéri depuis qu'il est tout petit… parce que tu as débarqué un jour comme ça, sans prévenir, et qu'à ses yeux tu étais l'héroïne que je ne serais jamais … parce que j'ai toujours eu peur qu'il ne te préfère à moi et que je le perdre à tout jamais… D'ailleurs, il te préfère à moi… »
« Ce n'est pas vrai. »
« Bien sûr que si. »
« Je te dis que non. Il est conscient aujourd'hui que tu l'aimes plus que tout, que tu l'as élevé et que tu lui as apporté tout ce dont il avait besoin… et il … quand il me regarde, moi, il a toujours cette petite lueur de tristesse, cette peine immuable, à l'idée qu'un jour je l'ai abandonné. Oui il m'aime mais il n'oubliera jamais que je n'ai pas été là pendant les 10 premières années de sa vie alors que toi, oui. Crois-moi, Regina, il ne m'aime pas plus que toi. »
« Tu le penses vraiment ? »
« Oui, je le pense vraiment... Et je pense aussi que toi et moi… on pourrait s'entendre bien mieux que ça. »
« Mieux comment ? »
« Mieux… du genre être là l'une pour l'autre et arrêter de se faire la guerre sans arrêt. Mieux du genre… s'apprécier vraiment… du genre … accepter cette connexion qu'il y a entre nous… »
« Il n'y a pas de connexion entre nous, Miss Swan. »
« Si, bien sûr que si… s'il y a autant de tension, c'est qu'il y a quelque chose. Et tu viens de me dire que tu ne me détestais pas donc cette tension ce n'est pas de la haine… »
« Je crois que tu divagues… »
« Je ne crois pas non, au contraire, je crois que je n'ai jamais été aussi lucide… quand je me suis précipité sur toi pour t'écarter du danger, je n'ai pensé qu'à une chose… »
« Laquelle ? »
« Eh bien, j'aurais dû penser à Henry, penser qu'il ne pouvait pas perdre sa mère mais… je n'ai pensé qu'à moi… je n'ai pensé qu'à la douleur que ça me causerait à moi, si je te perdais… Parce que je crois que je ne veux pas d'un monde où tu n'existerais pas, Regina. »
Regina n'osa plus la regarder en face. La grande Reine qui avait toujours réponse à tout et n'avait peur de rien ni de personne, baissa soudain le regard et semblait même terrifiée par cette déclaration.
« Et je crois que quand tu m'as vu, gravement blessée, tu as pensé la même chose. »
« … »
« Il faut que tu saches que je t'apprécie Regina, plus que n'importe qui sur cette Terre. » Reprit la Sauveuse.
« Tu délires Emma. »
« Non, je n'ai jamais été plus sincère de toute ma vie. »
« Emma tu te fourvoies, tu as l'impression de ressentir quelque chose pour moi parce que ma magie coule dans tes veines, juste parce que je viens de te soigner, c'est une illusion, une simple illusion, crois-moi. »
« Regina, je ressens ça depuis bien longtemps voyons, ça ne date pas de ce soir. Oui je sens ta magie en moi en ce moment mais je sais faire la différence, car depuis toujours, depuis le premier jour, depuis que mes yeux se sont posés sur toi, j'ai cette espèce de pincement dans le cœur à chaque fois que tu es là, près de moi, dans la même pièce que moi. Ça me hante, ça me ronge depuis des années, c'est là en permanence, tu es là en permanence avec moi. » Répondit Emma en plaçant la main de Regina contre son propre cœur.
« Emma… arrête… » Soupira Regina, comme si ces aveux étaient douloureux à entendre.
« Dis-le… dis-le toi aussi, si tu ne me déteste pas alors c'est que, quelque part… tu m'aimes un peu. »
« Non. » Affirma Regina, la voix pourtant trahit d'un tremblement.
« Je ne te crois pas. »
« Et bien tu devrais. »
« Regina, regarde-moi. »
Emma se redressa, elle avait toujours la main de Regina dans la sienne et elle l'attira à elle pour qu'elle s'assoie sur le rebord du lit, tout près d'elle. Regina s'exécuta sans même réfléchir, simplement porté par l'appel silencieux d'Emma et enfin elle planta son regard dans le sien.
« Je sais que tu m'aimes Regina… sinon tu aurais laissé les autres s'occuper de moi, tu les aurais laissé m'amener à l'hôpital, Whale m'aurait maladroitement recousu et à l'heure qu'il est je serais dans le coma probablement, ou bien ma mère aurait passé un marché malhonnête avec Gold pour qu'il me soigne et le prix à payer aurait été encore pire. »
« Tu t'avances un peu trop, Sauveuse, je t'ai soigné pour que mon fils n'ait pas à pleurer la mort de sa mère biologique. Point final. »
« Tu mens si mal Regina. »
« Je ne mens pas. »
« Bien sûr que si ! Je le vois dans tes yeux. Ils disent tout le contraire de tes mots. »
Regina secoua la tête, mimant une certaine lassitude, alors qu'en réalité, elle était effectivement sur le point de craquer car les paroles d'Emma la touchaient profondément et qu'elle commençait à ne plus pouvoir faire semblant.
« J'ai une question simple à te poser et crois-moi je serais lire la réponse en toi même si tu ne me réponds pas de vive voix. »
Regina soupira mais elle la laissa poser sa question.
« Regina, est-ce que tu m'aimes comme une amie ou même juste comme la deuxième mère, un peu trop embarrassante et envahissante, de ton fils…. Ou, est-ce que tu m'aimes du genre je-veux-t-embrasser-là-tout-de-suite-maintenant et te-faire-l-amour-sans-plus-attendre ?»
Regina releva la tête, choquée par cette question sans détour mais ses yeux se mirent à pétiller sans pouvoir le contrôler. Emma avait sa réponse, sans que Regina n'ait à ouvrir la bouche.
« Tes yeux Regina, tes yeux n'ont jamais su me mentir… »
Emma s'approcha, elle porta son autre main jusqu'au visage de Regina, elle caressa sa joue puis la glissa jusque dernière sa nuque pour l'attirer à elle. Regina, bien que tétanisée, ne fit aucun mouvement de recul. Leurs visages étaient désormais à moins de cinq centimètres l'un de l'autre et leurs deux cœurs commençaient sérieusement à s'emballer.
Emma frôla les lèvres de Regina avec les siennes mais elle lui laissa le choix de conclure ce rapprochement en un baiser ou non. La tentation était trop forte, l'envie que réprimait Regina depuis des années était soudain trop grande pour ne pas songer à y céder. C'était maintenant ou jamais.
Regina retint son souffle, une peur démesurée envahissait tout son être à l'idée de combler la distance entre leurs deux bouches. Elle porta son regard sur les lèvres fines et roses d'Emma et son cœur se serra. Elle en avait envie, elle en avait envie depuis le premier jour sans jamais oser se l'avouer.
Emma comprit la peur que ressentait Regina mais il fallait qu'elle la laisse venir à elle. Il fallait que Regina se décide. Si elle la repoussait, Emma savait déjà que son cœur se briserait mais elle accepterait le fait que ce soit trop dur pour la Reine, trop fort et trop compliqué.
Regina résistait toujours, une lutte acharnée se jouant en son for intérieur et Emma allait craquer.
« Regina… embrasse-moi… » Murmura Emma.
Cette douce supplique eut raison de la Reine. Leurs lèvres se rencontrèrent dans un lourd soupire, retenu depuis bien trop longtemps. Puis lentement leurs bouches jouèrent ensemble, délicatement, tout en douceur, sans précipitation. Et ce baiser avait tout d'une déclaration d'amour. Puis Emma ne put retenir un léger gémissement avant d'accentuer un peu leur baiser, avant que sa passion ne prenne le dessus sur la tendresse. Elle attira Regina à elle, puis elle la bascula sur le côté et leur baiser devint clairement plus fougueux.
Elles ne se rendirent même pas compte que leurs deux corps luisaient d'une auréole de lumière qui les encercla avant de disparaitre, signe que leurs deux magies s'accordaient à merveille. Elles sentirent toutefois que dans leurs cœurs naissait une sorte de soulagement, un bien-être incomparable qui les enveloppait lentement pour les rendre plus légères et plus sereines. Et en même temps, leurs deux corps pressés l'un contre l'autre, les rendaient plus exaltées et plus passionnées que jamais.
Les doigts de Regina s'engouffrèrent dans la chevelure d'or d'Emma et les mains d'Emma divaguaient vers la cambrure de la brune. Emma recula et plongea ses yeux dans ceux de Regina, pour bien prendre toute la mesure de ce qui était en train de se passer, parce que s'avouer qu'elles n'étaient pas indifférentes à l'autre était une chose, mais s'engager à corps perdu dans ce qui pourrait bien être une nuit d'amour, en était une autre. Le regard sombre et brulant de Regina ne permis aucun doute et elles s'embrassèrent de plus belle, comme pour rattraper tout ce temps perdu à se faire la guerre mais elles furent coupées dans leur élan par la sonnerie du téléphone de Regina qui grogna malgré elle, faisant sourire Emma. La brune étira le bras et s'empara de son portable posé sur la table de chevet.
« Qui est-ce ? » Demanda Emma, sans pour autant défaire ses lèvres de la peau satiné de Regina, s'aventurant dans son cou.
« Tes parents. »
« Oups… mince… oui, ils doivent être inquiets ? » Dit-elle en s'éloignant légèrement.
« Je leur ai déjà annoncé que je t'avais soigné mais que tu étais toujours inconsciente et qu'il te fallait du repos. »
« Parfait… dis-leur que je ne suis toujours pas réveillée. »
« Sérieusement ? »
« Tu as envie de les voir débarqué ici… maintenant ? »
« Non. » Admit Regina.
« Alors fait ce que je te dis… parce que, oui, je les aime et j'aime mon fils, je ne veux pas qu'ils se fassent trop de souci c'est vrai… mais là, tout de suite… je veux être avec toi… et rien que toi. »
Regina esquissa un ravissant sourire et s'allongea sur le ventre en travers du lit pour se mettre à taper un message rassurant quant à l'état de santé d'Emma, mais elle dû s'y reprendre à plusieurs fois parce que ladite Emma, soi-disant toujours inconsciente, était en train de relever son chemisier et de déposer de légers baisers dans le bas de son dos et cela la perturbait énormément.
« Tu écris un compte rendu de quinze pages ou quoi ? » S'impatienta Emma.
« J'ai du mal à me concentrer si tu veux tout savoir. »
« Ça te fait de l'effet ? »
« Comme si tu en doutais. »
Regina bâcla la fin du message, se passant des formules de politesse auxquelles elle tenait tant d'ordinaire. Elle envoya le message et balança son téléphone sans ménagement sur la petite table de chevet. Elle se retourna, les mains d'Emma suivant son mouvement pour parcourir son ventre sous sa chemise et elle alla retrouver les lèvres de la blonde au plus vite.
Le chemisier de Regina fut le premier vêtement à finir au pied du lit, suivit par le pull d'Emma et son soutien-gorge. Le reste suivit le même chemin peu de temps après et une myriade de baisers voltigèrent sur la peau de la belle brune, tête renversée en arrière, dos cambré, gémissements étouffés, elle laissait Emma s'appliquer sur son corps avec une grande dévotion. Emma n'en revenait pas, elle tenait le plaisir de Regina sous ses mains, elle avait son fantasme sous le bout de ses doigts et elle comptait bien lui prouver qu'il n'y avait qu'elle qui pourrait l'aimer comme elle le méritait.
Et Emma lui prouva, à plusieurs reprises, combien son amour pour elle était grand et fort, elle lui prouva combien toutes ses années passées dans le déni pourraient se rattraper dans l'avenir et Regina comprit à quel point tous ses anciens amants étaient fades face à Emma Swan. Un peu tremblante, Regina lui rendit la pareille, avec une fougue et une audace qu'elle ne se connaissait pas et elles passèrent le reste de la nuit à s'aimer sans plus se retenir.
…
Epuisées, souriantes, légèrement transpirantes et nues au travers des draps défaits, elles savaient, sans comprendre ni pourquoi ni comment, mais elles savaient que désormais plus rien ne pourrait les séparer, peu importe ce qui se passerait à l'avenir, plus rien ne pourrait dénouer cet amour qu'elles s'étaient enfin avouées.
Et même si tout ne serait pas facile dans les jours à venir, Emma ne se sentait plus seule et Regina ne se sentait plus amer. Ensemble, elles se sentaient enfin complètes dans les bras l'une de l'autre, enfin à leur place dans ce monde étrange où elles vivaient.
F.I.N
