Chapitre 14: s'il avait su ( Pascal Obispo)
Le silence oppressant qui régnait en maître absolu dans la salle de classe, fut brisé au moment, où la porte claqua, avant de revenir en force. Plusieurs élèves sursautèrent, surpris par ce bruit sec et inattendu. Ils se posaient tous des questions à ce sujet, quelqu'un venait d'entrer dans la pièce, mais qui, et pourquoi ? Personne n'osa les poser à voix haute, de les formuler avec une phrase, des mots, non de peur de rompre le silence une fois de plus, mais par crainte de dire des banalités et devenir la risée des autres personnes présentes. Même les bruits classiques de la vie courante, semblaient ne pas avoir passé le pas de la porte, y compris les mouches. Par contre, vingt têtes, ni une de plus, ni une de moins, se tournèrent de concert dans la même direction et au même moment. Une jeune fille, âgée de 17 ou 18 ans, se tenait devant la porte.
Elle ne devait pas mesurer plus d'un mètre cinquante, étant donné que sa robe de sorcier traînait, telle une serpillière, sur le sol. Son teint était d'une telle pâleur extrême, comme si elle ne s'était jamais exposée au soleil. Ses cheveux étaient d'un blond très clairs et coiffés en tresses. Ses yeux étaient d'un vert émeraude et agrandis par les verres de grosses lunettes à triple ou quadruple foyer. Ses mains étaient encombrées de plusieurs feuilles volantes et d'un livre volumineux. Qui était-elle ? Personne ne la connaissait, ne savait qui elle était, ne l'avait vu avant. Il s'agissait, sans le moindre doute, d'une nouvelle élève, au vu de son jeune âge, et de la timidité qui l'empêchait de bouger. Le manque de place pour une nouvelle personne devait aussi y être pour quelque chose. Le directeur aurait dû prévoir une place de plus, puisqu'il avait accepté une étudiante de plus.
_ Bonjour, dit-elle d'une voix très douce et sur un ton bas. Je suis désolée pour le retard, j'ai eu un peu mal à trouver la salle de classe.
_ Bonjour, lui répondit Hermione. Ne t'en fais pas pour ton retard, on s'est tous perdus au début, et tu ne seras pas la seule, le professeur n'est pas encore arrivé.
_ Mais, c'est moi le professeur.
_ Pardon ? Tu ne… Vous ne pouvez pas être professeur, vous êtes un trop jeune pour ça.
_ J'ai 28 ans, Je suis bien professeur, et j'ai toutes les qualifications pour ça. Je suis là suite à la demande de votre directeur, pour remplacer votre professeur habituel.
_Excusez-moi, mais vous paraissiez si jeune.
_ Ce n'est pas grave, ça arrive souvent.
Harry, qui n'était pas très attentif, sorti de sa torpeur. Un nouveau professeur était exactement ce dont il avait le plus besoin à cet instant. Ce dernier représentait sa dernière chance d'obtenir sa dernière lettre de recommandation, et par conséquences, son inscription au concours pour l'école des Fondateurs.
La nouvelle venue s'avança vers le fond de la salle, là où se trouvait le bureau du professeur. Là où était sa place, car faire cours tout au fond, n'avait pas de sens en soi. Ses pas furent hésitants, et sa vue encombrée par les documents qu'elle avait en main. Son pied gauche se prit dans sa tenue, et ce qui devait arriver, arriva. Elle perdit l'équilibre, et tomba lourdement sur le sol. Ses feuilles volantes chutèrent aussi, mais plus lentement et avec plus de grâce. Par chance, cette mésaventure ne provoqua aucune blessure grave, et personne ne se moqua d'elle. Les plus inquiets pour elle, furent Harry et Ron. Le premier aida son professeur à se relever,et le second ramassa toutes les feuilles, avant d'aller les poser sur le bureau. Plus de peur que de mal.
_ Merci, dit-elle reconnaissante, et une fois remise de ses émotions. Je me présente, je suis Palà Guðmundsdóttir.
Pas là ? Comment ça pas là ? Elle était pourtant bien là, en chair et en os. Dire qu'elle n'est pas là est un paradoxe des plus complexe. Perplexe étaient les élèves, face à un tel phénomène.
_Palà Guðmundsdóttir, c'est mon nom, précisa-t-elle, avant de le noter au tableau et de dissiper tout mal entendu.
En voilà un nom étrange et bizarre. Il y avait même des lettres qu'ils n'avaient jamais vues de leur vie, et qui devait ne pas exister. D'où pouvait-elle venir ? Vu son teint, un pays où le soleil brille surtout par son absence. Norvège ? Suède ? Finlande ? Russie ?
Le professeur au nom imprononçable, sauf pour elle, s'installa derrière son bureau. Puis, elle remit un peu d'ordre dans ses papiers, avant de commencer son premier cours.
_ Je n'ai pas beaucoup d'expérience en tant que professeur, mais je vous assure avoir toutes les compétences qu'il faut, dit-elle, plus pour se rassurer elle que pour rassurer ses élèves. Je suis consciente de la difficulté de ma matière, et je ferais tout mon possible pour que vous puissiez apprendre. Il ne faut pas hésiter à m'interrompre si vous avez des problèmes pour comprendre les exercices, ou si vous avez besoin de revenir sur certains détails. Je vous propose de faire simple pour notre premier cours ensemble. Je vais vous demander de respirer profondément et de vous relaxer, vous voyez ?
Respirez ? Comment ça respirez ? C'est un mécanisme que tout le monde fait, depuis leur naissance, et peu de personne n'a oublié de le faire, même en dormant.
_ Excusez-moi, professeur, Gomo...Gumo... Gumonu ,,, , s'écria Hermione
_ Vous pouvez m'appeler professeur Palà, ce sera plus facile pour vous. Vous avez une question sur la respiration ?
_ Je n'éprouve aucune difficulté à respirer. Mais vous avez oublié de faire l'appel.
_ L'appel ? Mais oui, mais où avais-je la tête ? Merci de me l'avoir rappelé.
Elle chercha dans le tas de papier qu'elle avait devant elle, celui contenant le nom de ses nouveaux élèves, puis elle le prit, le mit devant ses yeux et commença,
_Nadirehs Salocin ? Quel drôle de nom. Est-ce que Nadirehs Salocin est là ?
Personne ne répondit, et tous se demandèrent qui cela pouvait bien être. Effectivement ce nom était bien étrange, mais pas plus que celui du professeur. Cette dernière se rendit compte de son erreur, elle tenait son papier à l'envers. Elle le retourna, et reprit son énumération.
_ Arnaud Florence, est-elle là ? Pas de réponse. Apparemment, elle est absente et Brenamaran Michael ? Est-il là ? Lui non plus. J'espère que Chandouidoui…
_ Présent, s'écria un garçon, sans avoir attendu que le professeur finisse de dire le nom.
_... Marion.
_ Au moins une de présente.
C'est à ce moment qu'une immense vague de fou rire envahit la pièce, sans que la nouvelle professeure y comprenne quoi que ce soit.
_ J'ai dit quelque chose de drôle ? Demanda-t-elle inquiète.
_ La personne qui vient de vous répondre n'est pas vraiment Chandouidoui Marion.
_ Pourquoi avoir répondu, si ce n'est pas votre nom, demanda-t-elle, à celui qui vient de répondre.
_ Si Chandouidoui c'est bien mon nom, mais mon prénom, c'est Romain.
_ Et Marion Chandouidoui, c'est qui ?
_ C'est ma petite sœur.
_ Et ça vous prend souvent de vous rendre en cours à la place de votre petite sœur ?
_ Mais non ! Jamais.
_ C'est pourtant le cas.
Quelque chose n'allait pas, et seule Hermione s'en rendit compte.
_Excusez-moi dit-elle, après avoir demandé l'autorisation de parler avant. Je crois que je viens de comprendre ce qui se passe. Dis-moi Romain, ta petite sœur, elle est dans quelle classe ?
_ Elle est en cinquième année, chez les Serpentard.
_ Il y a donc de forte chance, que tous les autres noms de la liste, soit aussi en cinquième année ?
_Qu'essayez-vous de me dire ? Lui demanda la nouvelle professeure.
_ Que vous vous êtes trompée de salle de classe, nous on est en septième année, et non en cinquième.
_ C'est bien la salle 404 ici ?
_ Non, c'est la salle 304. La 404 se trouve à l'étage supérieur, au quatrième.
_ Ah, dans ce cas, je vais vous laissez et aller dans la bonne salle.
Palà Guðmundsdóttir quitta les lieux, avec toutes ses affaires, un peu honteuse de s'être trompée de salle.
Le silence refit son apparition, et ce, pendant 20 minutes. C'es 30 précise que la porte s'ouvrit une nouvelle fois. Cette fois-ci, ce devait être la bonne personne. Il s'agissait d'un homme, dont l'âge était supérieur à celui de ses élèves. Il avait des cheveux blonds, mi-long, arrivant juste à ses épaules. Il était grand, élancé, sûr de lui, et ses yeux avaient la particularité de ne pas être de la même couleur, un vert et un marron. Sa tenue était tout à fait correcte, réglementaire, et impeccable, pas de faux plis, pas de tache, pas de trou non plus. Il tenait dans sa main droite un attaché-caisse de taille moyenne.
_ Bonjour à tous. Désolé pour le retard, j'ai été prévenu que ce matin de l'absence de votre professeur. Je vois que vous êtes tous là. On va pouvoir commencer le cours.
Cette voix, Harry l'avait déjà entendue. Il était loin de se douter, qu'il pourrait l'entendre, de nouveau dans une des salles de classe de son établissement scolaire, Poudlard. Il se retourna, le plus discrètement possible, il devait en avoir le cœur net. Il se traita d'imbécile, de crétin, d'idiot, lorsqu'il vit la personne, qu'il reconnut aussitôt.
Il n'était pas le seul dans ce cas, étant donné qu'il était déjà venu en ces lieux, lorsqu'il avait interrompu un cours du professeur Rogue.
Son parrain, Sirius avait raison lorsqu'il lui avait affirmé qu'il connaissait un autre professeur de métamorphose. Ce dernier lui avait même consacré un peu de son temps, lors des dernières vacances scolaires, et lui avait donné des cours. Il le suivit des yeux, la bouche ouverte, le regardant effacer le nom présent sur le tableau, et qui n'était pas le sien, avant de noter le sien de nom. Il s'installa à la place du professeur, et posa sur le bureau son attaché-caisse.
_ Je m'appelle Alexandre Salinger, c'est moi qui vais assurer vos cours de métamorphose, jusqu'à ce que le professeur McGonagall aille mieux et puisse rependre son poste. Harry Potter, tu es parfaitement capable de respirer la bouche fermée. Tu ressembles plus à un poisson hors de l'eau, qu'à un sorcier, et entre nous, ce n'est pas très joli, pour ceux qui te font face.
Pauvre Harry, qui referma immédiatement la bouche, sous les rires moqueurs de certains de ses camarades.
_ C'est bien Harry. Est-ce que quelqu'un peut me dire, à quel chapitre vous vous êtes arrêtés à votre dernier cours ?
_ Les métamorphoses complexes, dit Hermione, avec une certaine fierté. C'est le chapitre 7 du livre, à la page 91.
_ Ce n'est pas un peu trop tôt ? Ce genre de métamorphoses sont extrêmement difficiles.
_ Pas tant que ça.
_ Vraiment ? Dans ce cas, vous pouvez me faire une petite démonstration ?
_ Avec plaisir.
Très sûre d'elle, Hermione attrapa un simple bout de bois dans une main, et agita sa baguette, dans l'autre main, en faisant de grands gestes. On pouvait se demander si elle savait exactement ce qu'elle était en train de faire. Puis, elle articula une sorte de formule magique, la plus longue jamais entendue. Cela tenait plus d'un monologue interminable et incompréhensible pour toutes personnes normales. Après cinq minutes, elle obtient un résultat. Le petit bout de bois, germa et des petites fleurs, roses et blanches, apparurent comme par magie.
_ C'est si facile.
Hermione était fière du résultat obtenu, et ne voyait aucune raison pour ne pas s'en vanter. Surtout que cette prestation, si brillamment exécutée, devait lui attirer l'admiration de tous. C'était bien le cas pour la majorité de ses petits camarades, pas celle de son professeur, qui ne la félicita même pas. Au lieu de ça, il soupira et leva les yeux au soleil.
_ Facile ? Ça, c'est toi qui le dit, lui répondit Ron, indigné. Tu es bien la seule à la réussir.
_ Je le dis parce que c'est vrai. Répondit Hermione, touchée dans son amour-propre. Si tu étudiais autant que moi, tu en serais capable toi aussi. Combien de fois t'ai-je conseillé de travailler davantage ? Tu ne veux jamais m'écouter !
_ Mais… Je ne peux pas apprendre toutes les formules magiques par cœur quand même ? Surtout qu'elles sont super longues et extrêmement compliquées aussi.
_ Mais tu n'as pas le choix non plus. On ne peut pas faire changer d'aspect à un objet en claquant des doigts. Pour cela, il faut beaucoup de rigueur. Comment veux-tu réussir à transformer quelque chose si tu ne connais pas la formule ? Vous êtes d'accord avec moi professeur Salinger? Dit-elle avec l'intention qu'il lui donne raison.
Ce n'est pas exactement ce qu'il se passa. Bien au contraire, puisque le professeur ne dit rien.
_ Professeur Salinger? Répéta-t-elle un peu inquiète de son silence.
_ Oui ?
_ Vous êtes bien d'accord avec moi ?
_ Non, pas vraiment. Je suis au regret de te dire que je ne partage pas vos idées.
Cela avait pour mérite d'être honnête, et relativement blessant pour la jeune fille. Il se leva de sa chaise, et se mit devant elle.
_ L'art subtil de la métamorphose ne doit pas se faire uniquement avec des mots et des formules. Surtout lorsqu'il s'agit des métamorphoses complexes. Il est important de bien se concentrer sur ce que l'on veut faire, visualiser le rendu, espérer, et se servir de sa force intérieure. La gestuelle ne sert à rien, c'est juste un artifice pour en mettre plein la vue. Quant aux formules à rallonge, c'est une perte de temps.
C'était un jour à marquer d'une pierre blanche, parce que c'était la première fois qu'Hermione était en désaccord avec l'un de ses professeurs. Elle croyait, dur comme fer, qu'elle possédait la meilleure méthode connue à ce jour, étant donné qu'elle obtenait toujours d'excellents résultats.
_ Mais le professeur McGonagall était du même avis que moi !
_ Malgré tout le respect que je lui dois, je pense qu'elle a des méthodes de travail un peu dépassées et d'un autre âge. Depuis on a fait des progrès et je pense que le mieux pour elle serait de s'y adapter, ou de prendre sa retraite. Quoi qu'il en soit, vous ne deviez pas compter sur moi pour faire exactement la même chose qu'elle.
_ Vous savez qu'elle enseigne depuis plus de quarante ans. C'est ce qui fait d'elle l'une des meilleures dans cette discipline. Elle sait exactement ce qu'elle fait. Et c'est grâce à son enseignement que j'ai toujours réussi toutes mes métamorphoses.
_ Que dois-je en conclure ? Que vous me jugez incapable de la remplacer parce que je ne pense pas comme elle ?
Hermione se dit à ce moment qu'elle avait peut-être fait une erreur. Elle n'avait pas eu l'intention de rabaisser son nouveau professeur. Surtout qu'elle le connaissait, et elle savait à quel point il pouvait se vexer rapidement. Elle ne savait pas par contre comment il était quand il était en colère, et elle ne tenait pas vraiment à le découvrir.
_ Euh… Non… Non… Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, professeur Salinger. Je ne voulais pas vous vexer, je voulais juste vous aider un peu.
_ C'est gentil de ta part, mais je ne pense pas en avoir besoin. Le professeur Dumbledore a fait appel à mes services, parce que je suis parfaitement capable d'assurer ce cours. Chose que j'ai faite, il y a quelque temps, au sein de l'école des fondateurs. Je vous propose de revoir les bases de la métamorphose avant d'aller plus loin. Vous n'aurez pas besoin de vos lires, vous pouvez les ranger. Prenez juste une feuille.
Personne ne pensa une seconde à lui désobéir. C'est à contrecœur qu'ils firent ce que leur professeur leur avait demandé. Les livres retournèrent dans les sacs, et mirent une feuille chacun sur la table. Il devait s'agir d'un contrôle surprise, en quoi cela les aiderait à revoir les bases ? C'était décevant, surtout venant d'un professeur qui vantait les mérites de la modernité, et qui avait critiqué le professeur Rogue, quand ce dernier leur avait imposé un contrôle surprise. Même Hermione, qui se réjouissait d'habitude d'avoir un examen écrit, trouvait cette méthode des plus douteuses. On ne revoit pas les bases de cette façon.
_ Pourriez vous lâcher vos plumes et les poser sur la table, vous n'en auriez pas besoin. Je n'ai pas l'intention de vous piéger et de vous demander de répondre à des questions. Ce n'est pas mes méthodes de travail. Tout ce que je vous demande, c'est de plier la feuille qui se trouve devant vous, en suivant les instructions que je vais vous distribuer. Vous pouvez utiliser tous les outils que vous avez à votre disposition, mains, baguettes.
Au début, cela semblait presque trop beau pour être vrai. Les cours de métamorphose étaient souvent plus difficiles à suivre et ne demandaient pas l'utilisation des mains. Cela n'avait en apparence rien de compliqué. La preuve arriva, que 10 minutes plus tard. Harry avait réussi l'exercice, sans aucune difficulté. Dans sa joie, il en oublia toute retenue, il se leva et laissa sa joie s'exprimer.
_ Génial ! Cria-t-il en se levant.
_ C'est très bien Harry lui murmura Alexandre qui s'était penché à son oreille. Mais si tu pouvais éviter de hurler comme ça. Tu déconcentres tes camarades.
_ Ah oui…Désolé professeur Salinger. Je ne recommencerai pas.
_ D'accord. Tu peux te rasseoir maintenant.
Tous les autres finirent par réussir eux aussi. Enfin presque tous. Seule Hermione qui tenait absolument à garder sa méthode de travail, échoua lamentablement. Elle n'était vraiment fautive non plus. Les principes qu'elle utilisait, étaient encrés si profondément en elle, qu'elle avait du mal à en changer aussi radicalement.
_ C'est long, c'est trop long, s'écria Ron. Il en met trop de temps pour venir.
_ Il a dit que cela ne lui prendrait pas plus de cinq minutes, répliqua Hermione.
_ Il est 12h 10, il est en retard de 10 minutes.
_ Tu sais à quel point il en a besoin pour son examen. Cela prend plus de temps qu'il ne le pensait.
_ J'en peux plus d'attendre.
_ Tu ne peux pas rester plus de 10 minutes sans lui ?
_ Non, j'ai trop faim.
_ Attends de qui tu parles ?
_ Du déjeuner ? Pas toi ?
_ Non, de Harry Potter, notre ami. Ah ! le voila. Alors, c'est bon, tu l'as eu ta lettre ?
_ Non, furent les seuls mots que Harry prononça, avant de se réfugier dans le silence.
_ Comment ça non ? Mais il ne peut pas te refuser cette lettre. Pas après tous les efforts que tu as faits, tout le travail que tu as fourni, et encore moins après ton exploit de ce matin. Tu lui as bien dit à quel point c'était important pour toi ? Tu devrais y retourner et lui redemander, jusqu'à ce qu'il te dise oui. Il ne te reste plus beaucoup de temps pour renvoyer ton dossier, demain, il sera trop tard.
_ Je lui ai dit tout ça.
_ Et il a quand même refusé ?
_ Oui.
_ Il t'a dit pourquoi au moins ?
Harry ne répondit pas, des larmes firent leur apparition aux coins de ses yeux. Puis il fut pris d'un fou rire du plus inquiétant.
_ Harry, je suis si désolée pour toi. Si seulement je pouvais faire quelque chose pour toi.
_ Tu es incroyable Hermione, tu crois vraiment tout ce que je viens de te dire ?
_ Euh, oui,
_ Je croyais que tu avais plus confiance en mes capacités. Il me l'a faite sans aucun problème. Mon dossier est enfin complet, je viens tout juste de l'envoyer.
_ Mais c'est formidable. Je suis contente pour toi, et je te souhaite sincèrement de le réussir. Tu as entendu Ron ? Harry a eu sa lettre.
_ Il est 12 h 15, Ils attendent quoi pour servir le déjeuner. Je suis en manque de sucre moi.
Ron ne s'imaginait pas un instant, à quel point le repas tant attendu, serait aussi long à venir. Il n'avait pas remarqué le regard glacial qu'une certaine personne, à lui et à toutes les autres personnes présentes aussi. Il ne s'agissait pas de n'importe qui, mais du directeur, le professeur Dumbledore. Pourquoi tant de haine et de colère dans son regard ? Cela avait-il un rapport avec ce qui s'était passé, le matin même ? Bien sûr que oui, et c'était tout à fait normal. Parler tout seul et voir que personne ne se donne la peine, la courtoisie de l'écouter, il n'aimait pas ça. Il n'aimait pas non plus voir tous ces ventres affamés, plus occupés à regarder leurs assiettes vides, avides de dévorer tout ce qui pouvait être comestible, plutôt que de se préoccuper de lui. Trop, c'est trop. Les choses devaient changer, et le changement, c'est maintenant ! Il décida de récupérer l'attention de ses chères têtes blondes, ou brunes, ou rousses, ou chauves. Non pas ces derniers, il n'y avait pas de crâne dégarni, enfin pas encore. Certains d'entre eux finiraient bien par se les arracher, leurs cheveux. Tout le monde sursauta, lorsqu'il fit claquer sa fourchette sur son verre, comme s'il voulait le casser, alors que ce pauvre gobelet, était bien le seul à ne pas l'avoir contrarié ce jour-là.
_ Je suis désolé – il ne l'était pas vraiment-, de vous déranger pendant que vous attendiez votre repas. Je suis inquiet pour vous et votre santé. Et vous savez à quel point, j'ai à cœur que vous soyez tous en pleine forme, afin que vous puissiez suivre vos études dans les meilleures conditions possibles. Quelqu'un a-t-il mal au ventre ? Souffre de migraine ? À d'horribles rages de dents ? Vous ne dormez peut-être pas assez ? Y a-t-il eu des chutes dans les escaliers, avec un bras ou une jambe de cassé ?
C'était fou le décalage qu'il y avait entre les mots du directeur et le ton sur lequel il les prononçait. Il y avait quelque chose d'un peu effrayant. Que s'était-il passé pour qu'il parle ainsi ? Toutes les personnes présentent gardèrent le silence, et une fois de plus, il aurait été possible d'entendre une mouche voler. Une fois de plus, aucune mouche ne passait par là.
_ Dois-je en conclure que tout le monde va bien ? Vous n'aviez aucune excuse pour ne pas aller en cours ce matin ? Chose que certains d'entre vous ont pourtant fait. Pourquoi ? Dois-je vous rappeler que vous êtes ici pour étudier et que votre présence est obligatoire pour tous les cours auxquelles vous êtes inscrits. Si c'est trop dur pour vous, et que vous pensez ne pas avoir besoin de vous instruire, vous pouvez partir.
Mais de quoi parle-t-il, se demandèrent les étudiants. Personne n'avait séché de cours, enfin presque personne. Seuls ceux qui devaient avoir cours d'animagus l'ont fait, mais ce n'était pas nouveaux non plus, et le directeur ne leur avait jamais reproché. Pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi maintenant ? Personne ne réagit, parce qu'ils pensaient ne pas devoir à le faire. Tous se contentèrent de rester muet et apathique.
_ La moindre des politesses, est de répondre lorsqu'on nous pose une question ! C'est ce que j'ai fait, moi, lorsque plusieurs sont venus me voir dans mon bureau pour se plaindre du comportement du professeur Ocean. Vous m'avez même demandé, d'embaucher un nouveau professeur, parce que vous teniez particulièrement à continuer ce cours. C'est exactement ce que j'ai fait, cela m'a pris un peu de temps, parce que ce genre de professeur, il n'y en a pas à tous les coins de rues. J'attendais de votre part, une certaine reconnaissance pour mes efforts. Je tiens à vous dire que c'est un comportement indamettable de votre part, et que cela ne doit plus jamais se reproduire. Je suis dans l'obligation de punir tous les cancres qui n'ont pas été en cours ce matin. Chaque élève, absent, fera perdre à sa maison 100 points, et sera de corvée de ménage tout le week-end.
Coup dur pour les maisons concernées, puisque ce matin, surtout pour les Gryffondor et Serpentard, qui étaient les seules à avoir ce cours ce matin. Cela représente 20 élèves chacune, par conséquences 2000 points de perdus. Ce qui apportait un changement au niveau du classement, mettant pour la première fois, la maison Serdaigle en premier, suivi de peu par Poutsouffle.
_ Vous ne pouvez pas faire ça. C'est pas juste, cria un élève, sans doute parce qu'il faisait partie des incriminés.
_ Pardon ? Je peux savoir ce qui n'est pas juste ?
_ De nous punir pour quelque chose qu'on n'a pas fait.
_ Dites ça au professeur Guðmundsdóttir qui est venue dans l'unique but de remplacer le professeur Ocean, et de vous donner les cours d'animagus, auxquels vous sembliez tant tenir. Elle a été extrêmement blessée par votre attitude irrespectueuse. Surtout qu'elle a fait le trajet depuis Reykjavik. C'est la capitale de L'Islande, au moins vous aurez appris une chose ce matin.
_ Si j'aurais su, je serais allé en cours.
_ Si j'avais su !
_ Pardon ?
_ Il faut dire, si j'avais su et non si j'aurais su. Visiblement, vous avez aussi séché les cours de grammaire. De plus, si vous aviez écouté ce que j'ai dit ce matin, vous l'auriez eu cette information. À partir de maintenant, tous les cours sont obligatoires. Toutes absences à un cours, quels qu'ils soient, sans justificatif médical, fera perdre 200 points par élève. Je viendrai faire l'appel à chaque début de cours, afin de m'assurer que tout le monde est présent. Votre repas vous sera servi dans quelques instants. Estimez-vous heureux que je ne puisse pas, vous en priver, un petit jeûne ne vous aurait pas fait de mal.
À suivre, chapitre 15 : fais de ton mieux,
