Des bruits stridents et des voix effervescentes accueillirent le professeur lorsqu'il rentra en classe. D'une voix tranchante, celui-ci ordonna le silence, le regard sévère et les oreilles bourdonnantes.

Munis d'épreuve et de feuilles d'évaluation blanches, il se dépêcha vers le bureau et demanda aux élèves de se débarrasser de tous effets inconvenants faute de quoi le sujet sera appréhender.

Le silence momentanément installé fut briser par le bruit des fermetures de sacs, des cliquètements des stylos et encore par des semelles qui se glissaient contre le carrelage de la salle ou les chuchotements de quelques voisins de banc.

L'enseignant commença à distribuer les copies lorsque tout fut remis en ordre, les élèves plus silencieux que jamais et, ceux-ci se concentrèrent intensément sur leur travail au vu des différents exercices à résoudre. Cependant, seules deux personnes restaient assez flottantes, l'esprit perturbé voir ébranlé par les évènements désagréables de ce matin.

D'un œil vide, la bleutée regardait la copie déposée depuis quelques minutes déjà sur sa table. Accablée, celle-ci se coucha dessus et riva ses yeux sur la fenêtre, admirant le reflet de Gajeel.

Un étrange goût amer lui saisit a la gorge au trop récent souvenir de ce matin à la simple vue de son image.

" Pour qui tu me prends au juste ?! Tu balances ça et tu t'en vas ? "

" Je sais pas de quoi tu me reproches mais je peux t'assurer que je peux tout arranger. "

" Putain arrête ça ! Crie moi dessus, frappe moi si tu veux mais ne me fais pas ça. Ne me méprise pas. "

— Je ne te méprise pas... Je... J'ai...

Piétiné l'amour qui éreintait son cœur en laissant une trop grande place à ses doutes et ses suspicions.

Cette douleur qui avait brillé au fond de son regard n'était pas de celle qui émanait de la culpabilité mais plutôt... D'une vive déception.

Il était déçu d'elle. Pire, il la détestait sûrement à présent.

Le dégoût et les regrêts accablèrent alors son esprit.

Si seulement elle avait été plus lucide, plus raisonnable, moins agressive et malheureuse, alors elle lui aurait accordé le bénéfice du doute.

" Je vais te protéger. "

— Je suis dégoûtée de moi-même, murmura-t-elle, larme aux coins des yeux.

A ce stade, son amour était-il vraiment sincère ?

Constatant une élève qui ne prenait pas part au contrôle, allongé sur sa table depuis près d'une demi-heure, le surveillant s'approcha d'elle.

— Mademoiselle, vous avez un problème ?

La bleutée sursauta et s'empressa d'essuyer les larmes qui avait couvert son visage avant de regarder leur professeur qui fronça les sourcils.

— Si vous vous sentez mal, vous feriez mieux de vous rendre à l'infirmerie.

— C-Ce n'est pas la peine, tout va bien monsieur.

— Si tout vas bien mettez-vous au travail.

— O-Oui...

Le surveillant s'en alla en lâchant un soupir et Levy se saisit enfin de son stylo.

Gajeel serra fermement dans sa main le stylo qu'il tenait, le cœur serré. Être indifférent était quelque chose d'assez pénible pour lui quand il s'agissait de Levy mais sa douleur interne était atroce que la simple fait de la regarder pourrait être plus douloureux.

" Mon cœur appartient déjà à quelqu'un. "

Si elle l'aimait vraiment, elle lui aurait fait confiance ou au moins, n'aurait-elle pas pu l'écouter ?

" Je... Je ne veux pas te voir. "

Elle lui balançait ça, aussi brutalement et sachant qu'il était pas fautif c'était d'autant plus blessant.

L'heure avança à vive allure et pas une seule fois les deux adolescents ne s'étaient fait face. Précisément, pas une seule fois Gajeel avait jeté un regard en direction de Levy, pourtant, cette dernière le faisait presque toute les dizaines de minutes mais en vain.

La classe s'était déjà à peu près vidée et les rares élèves présents étaient ceux en difficultés.

Gajeel soupira lorsqu'il répondit à la dernière question dont il avait connaissance. Dire que pour une fois il n'était pas contraint de remettre sa copie complètement ou à moitié vide.

Levy était vraiment douée, sachant comment s'y prendre avec lui. Le faire mémoriser autant de chose paraissait presque impossible mais elle y était arrivée.

Levy.

Son regard s'attarda sur cette dernière en pleine réflexion. S'il avait pu terminé, elle aurait dû finir plus tôt que lui si seulement elle avait commencé à s'y mettre à temps.

En se levant, il remarqua la main de la bleutée toute tremblante, tenant négligemment son stylo.

— Il... Il m'a regardé... souffla-t-elle.

Tant elle fut prise de court que son corps se paralysa et trembla au souvenir des paroles pénibles qu'elle avait pu lui dire. C'était violent.

Celle-ci leva les yeux mais Gajeel remettait déjà sa copie et sortit de la classe par la suite.

A peine celui-ci referma la porte de la classe que Juvia l'accosta lorsqu'elle le vit.

— Gajeel, tu as déjà terminé ? Je peux te demander quelque chose.

— Quoi ?

— Ce matin, Levy et toi vous vous êtes disputés ? Pourquoi vous étiez dans cet état ?

Celui-ci resta silencieux, fixant la porte de leur salle de classe.

— Gajeel ? Tu as fais quelque chose de mal ?

— Pourquoi forcément c'est moi qui aurais fait quelque chose de mal ? Pourquoi pas elle ? s'enflamma-t-il. Arrêtez de jeter la faute sur moi.

— C-Calme toi j'ai juste demandé. Qu'est-ce qu'elle a fait ?

" Pourtant tu étais le seul au courant. Tu n'es pas en train de me mentir là ? "

Comment pourrait-il lui mentir ?

" Je... Je ne veux pas te voir. "

" Tu veux encore me faire mal ? Aah alors vas-y. Blesse-moi donc. "

— J'arrive pas à croire qu'elle me fait pas confiance.

C'était une chose à laquelle il ne se serait même jamais douté ni inquiété. Et ne serait-ce, n'aurait-elle pas pu prendre un peu de temps pour le laisser s'expliquer ? Mais non, elle l'avait directement agressé et jugé. Elle l'avait blessé au plus profond de lui-même.

— Putain, ça fait mal.

Juvia posa une main sur son ami, le regardant d'un air compatissant.

— Dis-moi ce qui ne va pas. Si tu veux.

— Ce qui ne vas pas ? rit-il, amer. Elle pense que je suis responsable de cette rumeur sur ses parents parce que je suis le seul à qui elle en avait parlé.

— J'ai entendu qu'il paraît que son père la maltraite. C'est... C'est vrai ? demanda Juvia, hésitante.

— Bien sur que c'est faux, je sais pas qui raconte ces salades.

— Alors c'est horrible ce qu'ils racontent tous. Je suppose que les gens ont dû tirer des conclusions à leurs manières sur cette histoire.

— Ces sales cons ! jura Gajeel, grinçant les dents.

— Mais pour sa mère ? Elle est vraiment orpheline ?

— C'est un problème ?

— Non bien sur. Si son père est son seul parent, entendre de tels rumeur a dû lui faire un choc d'autant plus qu'elle sait qu'elle en a parlé qu'avec toi.

Gajeel fit un rire forcée.

— Donc c'est normal qu'elle m'agresse sans m'écouter ?

— Je n'ai pas dis ça. J'essaye d'être raisonnable. Mets-toi juste un instant à sa place.

Un rictus apparut sur le visage du brun. Raisonnable ? Admettons qu'elle ait pu avoir des doutes. Oui, ok il était le seul au courant mais manifestement, ce raisonnement n'était pas assez pour le calmer. Lui il l'avait cru pour le vol, malgré qu'il avait récupéré de ses propres mains ce fichu bracelet tombé de son sac, jusqu'au bout il avait décidé de croire en elle, d'avant tout l'écouter.

— Qu'est-ce qu'elle t'as dis ? Tu as l'air vraiment mal, remarqua Juvia.

L'adolescent resta muet comme une tombe, ne désirant pas se rappeller une nouvelle fois de ces dures paroles.

— Gajeel ?

— Faut que je retrouve qui est responsable de ça.

Bon sang, qui ça pouvait bien être ? Était-ce encore un autre moyen dont usait Lucy pour la blesser ? Avoir voulu l'accuser de vol n'avait pas pu aboutir alors elle essayait de l'humilier de cette façon ? En dégradant son père ? C'était tellement écœurant.

Quand bien même, ne manquait-il pas une chose importante dans son raisonnement ? Comment Lucy aurait-elle pu connaître la situation parentale dont traversait Levy ?

Gajeel passa une main dans ses cheveux. C'est aussi vrai que selon Juvia, Lucy avait toujours été au courant que Levy était amoureuse de lui. Étrangement, elle connaissait des choses un peu trop personnel sur sa... Sur elle.

Cette fois-ci encore c'était sûrement un de ses sales coups. On dirait bien qu'elle savait bien se renseigner. Perturber Levy était si ardent pour elle jusqu'en arriver là ?

— Est-ce que c'est Lucy ? demanda-t-il à Juvia.

— Non ce n'est pas elle, s'empressa-t-elle de répondre.

— Juvia je vais reposer ma question, est-ce que c'est Lucy ?

— Je... Je ne sais pas. Mais je ne pense pas que ce soit elle. Elle a décidé de changer.

— Changer ? A qui tu veux faire avaler ça ?

Repérant Lucy dans le couloir, il se dirigea vers celle-ci mais Juvia arrêta son bras.

— Non attend, laisse moi lui parler. Tu n'en es pas sûr.

Il se dégagea de l'emprise de Juvia assez brutalement, faisant paniquer celle-ci.

Ça ne présageait rien de bon. Ce qu'elle avait vu dans les yeux de Gajeel était... de la rage folle.

Dans les couloirs du premier étage du bâtiment où les élèves discutaient de l'évaluation qui s'achèvera dans quelques dizaine de minutes, la blonde s'était mis à l'écart avec Cana en l'entraînant avec elle.

— Pourquoi tout le monde sort des rumeurs pareille sur les parents de Levy ? Qu'est-ce que tu as fais ? demanda Lucy, affolée.

— Ce... Ce n'est pas moi. Je ne l'ai dit qu'à Bisca.

— Pourquoi tu as fais ça ? Tu n'aurais pas dû en parler.

— C'est sortit tout seul, je pensais pas qu'elle allait le raconter à tout le monde et que ça prendrai une telle ampleur.

— Je vais avoir des problèmes. Je... Je le sens.

Un sentiment d'insécurité planait au tréfonds de son cœur.

— Pourquoi tu dis ça ?

— C'est Gajeel... Il... Il va sûrement...

— Quoi ? Qu'est-ce que je vais te faire ?

Les deux jeunes filles sursautèrent et en levant les yeux, la blonde rencontra le regard froid de Redfox. Aussi froid et sombre qu'une nuit d'hiver.

Paralysée, ses mains devinrent automatiquement moites et les battements de son cœur s'accélèrent.

Pour une raison encore inconnue, tout ce qui touchait de près comme de loin à Levy lui tenait particulièrement à cœur.

— Pousse toi, dit-il, dégageant sans ménagement Cana de son chemin.

— Cana ! s'écria Lucy.

Gajeel saisit le visage de la blonde entre ses mains, compressant ses joues de façon si ferme qu'elle avait du mal à ravaler sa salive.

— Toi, peut-être je n'ai pas été assez claire.

L'héritière se mit à respirer abruptement. Les pupilles rouges de son assaillants étaient pleins de rancœur, remplit de noirceur.

— Je... Je n'ai rien fais, réussit-elle à souffler.

— Tu penses vraiment que je vais te croire ? rétorqua-t-il, soulevant droit son visage vers lui avec force.

— Ghn...

Évidemment que ses paroles paraîtront pour lui comme des mensonges car jusqu'à présent ses actions avaient toujours été odieux et calculées envers Levy, mais cette fois-ci, elle aurait souhaité que les choses se déroulent autrement. Elle aurait juste voulut présenter ses excuses à Levy pour tout le mal occasionné.

Des bruits de pas s'approchèrent d'eux et jetant un coup d'œil derrière lui, il remarqua les amis de cette blonde accourir. Profitant de l'inattention de Gajeel, elle essaya de se restreindre de son emprise mais le brun la lâcha subitement et celle-ci tomba en arrière sous le coup de la surprise et de par ses ses agitements.

Lucy lâcha un soupir de soulagement, pensant son calvaire terminé mais une main forte agrippa ses cheveux, tirant sa tête vers l'arrière.

— Reste là.

— N-Non, souffla-t-elle N-Non s'il... s'il te plaît, supplia la blonde. Laisse moi partir, je n'ai r- Arh, geignit-elle lorsqu'il accrue sa prise.

— Abstiens-toi de parler. Ça te fait si plaisir de la tourmenter ? Bon sang ! Tu te sers maintenant de ses parents ?

La blonde ferma les yeux. Sa colère était justifiée, sa méprise aussi. Il ne l'aurait pas accuser à tort si elle n'avait pas fait toutes ses choses auparavant.

— Qu'est-ce que tu fous ? Ça va pas la tête ? s'outra Grey, avançant dans leur direction.

— Tu fais un pas de plus je lui fais bien plus mal que ça, menaça Gajeel.

— Fait... Faites ce qu'il dit, leur demanda Lucy.

L'adolescent fut contraint de rester sur place. Poings serrés. Lucy avait-elle encore commis une faute envers cette fille ? Car tout le monde savait bien que Gajeel réagissait excessivement quand on s'en prenait à elle. Et là, il avait l'air hors de contrôle. Mais bon sang qu'avait-elle fait ? N'avait-elle pas décider de changer ?

— On... On va vraiment rester sans rien faire ? s'affola Cana. Lucy n'a rien fait, c'est ma faute.

— Tu sais ce qu'il la reproches ? demanda Grey.

— Je crois que c'est à cause de la rumeur sur les parents de euh... Cette Levy mais Lucy n'est pas la responsable.

— On doit l'arrêter, il va finir par la blesser, s'inquiéta Erza.

Juvia sursauta.

— Non ne prévient personne, supplia-t-elle.

— Tu t'entends parler ? Si pour lui c'est normal de maltraiter les gens, je ne vais pas le laisser blesser mon amie.

— Maltraiter les gens ? Tu crois que Gajeel est une ordure ? Arrête ça, c'est pas comme si Lucy était parfaite non plus.

— Comment tu-

— Vous pensez vraiment que c'est le moment de vous disputer ? leur blâma Grey.

Celui-ci jeta un regard sévère à sa petite amie et le cœur de Juvia se serra douloureusement dans sa poitrine.

Est-ce que ses sentiments pour Lucy était encore présent ?

La blonde essaya vainement de restreindre son emprise en portant sa main sur celle de Gajeel pour qu'il relâche ses cheveux. Énervé, il saisit cette main tremblante pour la bloquer dans son dos en la maintenant cette fois-ci contre le sol froid du couloir, la faisant pleurer.

— Tu n'aime pas rester calme ? Je vais donc te donner un travail.

Gajeel s'abaissa à son niveau pour lui murmurer :

— Supplies moi.

La blonde écarquilla les yeux, les larmes sortant inexorablement de ses yeux.

Le supplier ? Alors qu'elle était déjà plus que rabaissée dans cette position ?

Ah...

Cette situation ressemblait étrangement à celle infligé à Levy, ce jour où elle l'avait accusé injustement de l'avoir poussé et que la classe l'avait fait s'agenouiller au sol, lui demandant de s'excuser pour quelque chose qu'elle évidemment pas commis.

Cela avait dont un goût si amer. Bon dieu, elle avait fait des atrocités à cette pauvre fille.

Lucy se mordit les lèvres.

— Si... s'il te plaît, finit-elle par murmurer.

— Je n'ai rien entendu.

— S'il te plaît. Je... Je jure, je vais la laisser tranquille, dit-elle assez fort pour qu'il l'entende.

— Vraiment ? Mais tout le monde ne t'a pas entendu. Parle plus fort.

— P-Pardon... Je demande pardon. Je... Je vais lui présenter mes excuses. Je n'aurais jamais dû la traiter de cette façon, débita-t-elle, la voix très tremblante.

— Tes excuses ? N'ose même pas t'approcher d'elle.

— Si c'est ce que tu veux alors je resterai loin d'elle.

— J'espère que tu te souviendra deça, lui murmura-t-il, comme second avertissement. Moi aussi je peux t'humilier. Te blesser. Te rendre misérable.

L'humilier ? La rendre misérable ? N'était-ce pas déjà le cas ? Quoi de plus humiliant pour elle que d'être allongée sur ce sol en larme, en train de supplier, devant leurs camarades comme spectateurs.

— Un seul regard de travers, un seul murmure dans son dos, je ne parle même pas si vous la touché, je vous ferai regretter menaça Gajeel, regardant froidement tour à tour les personnes présentes.

Un silence presque sinistre enveloppa le couloir après les ménaces de l'adolescent qui firent déglutir plus d'un.

— Lucy ?

Celle-ci se mit automatiquement à trembler à l'entente de cette voix qui rentra en résonance avec son cœur.

Natsu.

Pourquoi avait-il fallu qu'il sorte maintenant ? Pourquoi le garçon qu'elle aimait devait la voir dans cette position dégradante ? Son cœur voulait exploser et ce sentiment de honte accrue tant son mal que ses larmes redoublèrent d'ardeur.

Toutefois avait-elle seulement le droit de se plaindre de son malheur ? Levy avait fait face à ce genre de spectacle plus d'une fois devant le garçon qu'elle aimait.

— Gajeel, tu peux la lâcher maintenant ? demanda Juvia.

Ne disait-il pas qu'il était contrarié envers Levy ? Cependant, il posait un acte aussi démesuré et risqué. Il pourrait vraiment avoir des ennuis.

Lorsque le brun s'éloigna de Lucy, elle se fit entourer à la suite par ses amis mourant d'inquiétude.

— Lucy, ça va ? demanda Grey, l'aidant à se relever.

Celle-ci le prit dans ses bras, s'accrochant à son cou.

— Grey... Ce qui est arrivé à Levy aujourd'hui n'est pas de ma faute, je jure. Je ne voulais plus lui causer de problème.

— D-D'accord, dit-il en l'éloignant de lui. Tu as besoin d'air, si tu sortais un moment ? À moins que tu veuilles aller à l'infirmerie.

— Je préfère sortir.

Erza et Cana prirent la blonde avec elles pour se diriger à l'extérieur et alors que Grey comptait aussi s'en aller, il fit signe a Juvia.

— Tu viens ?

— Je... Euh...

Celle-ci jeta un coup d'œil à son ami d'enfance.

— Je vais rester avec Gajeel.

— T'es sérieuse ? Comment tu... Je te rappelle que Lucy n'est en rien fautive.

— Je sais mais Gajeel est mon ami et je ne veux pas qu'il soit seul, je ne te force pas à me comprendre. Si tu es pressé d'aller la consoler vas-y, je te fais perdre du temps.

— qu'est-ce qu-

— Laisse moi, dit-elle, lui tournant le dos.

Mirajane regarda les autres s'en aller en compagnie de Lucy. Certes leur relation n'était pas au beau fixe mais ce qu'elle venait de subir était sans pareille. Après hésitation, la blanche suivit le groupe d'amis.

En dehors de Juvia, le seul qui resta fut donc Natsu, dévisageant d'un œil noir Gajeel.

— Qu'est-ce que tu as fais à Lucy ? Comment tu... Comment tu peux t'en prendre à une fille de cette façon ? C'est lâche, cracha-t-il.

Lâche ?

— Penses ce que tu veux.

— Espèce de...

Irrité par cette réponse mais surtout, dégouté par ce qu'il venait d'apercevoir, Natsu assena un coup violent à la joue du brun.

Ce dernier porta sa main dessus et un sourire prit forme sur son visage.

— Pff... Tu défends qui au juste ? Celle qui s'empresse de prendre un autre garçon dans ses bras devant toi ?

— Que... Tu insinues des choses. Grey c'est notre ami.

— Idiot, souffla Gajeel.

Natsu voulut s'attaquer une nouvelle fois au brun mais Juvia s'interposa entre les deux garçons pour éviter une bagarre.

— Gajeel arrête ! Vient on y va, ordonna-t-elle, tirant celui-ci.

Ceux-ci arrivèrent près des escaliers menant à l'étage suivant et Gajeel retira brusquement sa main de celle de Juvia qui s'empressa de le sermoner.

— Tais-toi, dit-il.

— Non je ne me tais pas. Je comprends que tu ne supportes pas leur mépris envers Levy et que tu fais tout ça pour la protéger mais tu ne te rends pas compte que c'était risqué ? J'ai pu empêcher qu'Erza aille te dénoncer tout de suite mais quelqu'un d'autre pourrait le faire ou...

— Je m'en fiche.

Juvia soupira. Avait-il la mémoire courte ?

— Si tu te fais renvoyer alors Levy ne pourra plus compter sur toi. C'est ce que tu veux ?

— C'est bon.

Avec le nombre d'avertissement pour faute de violence déjà accumulé, un seul de plus le mettrait au porte de Fairy Tail.

De ce fait, il s'était préparé à un possible renvoi au cours de cette année ayant connaissance du peu de maîtrise dont il pouvait faire preuve lorsqu'on le provoquait. Cependant, depuis l'étrange relation qu'il partageait avec Levy et la promesse qu'il lui avait faite... Il voulait rester dans ce lycée.

Pourtant, à quoi bon lutter si la personne pour qui on le faisait ne nous accordait aucune confiance ?

Juvia remarqua les yeux de son camarade s'assombrir de tristesse et de douleur.

— Qu'est-ce qui te tracasse autant ? demanda-t-elle.

— Sais pas ce qui me fait le plus mal. Qu'elle ne me fasse pas confiance ou toutes les paroles qu'elle m'a dite.

— Pourquoi vous ne parlerez pas tous les deux ? Les choses pourraient s'arranger.

— Je veux pas la voir, pas maintenant.

— Tu es sûr ? Elle a peut-être ses raisons, souffla la bleue.

Quelle genre de raison pourrait-elle avoir pour justifier l'immense douleur qu'elle avait rempli dans son cœur ? Et pourquoi cette douleur était aussi violente ? Le rongeant petit à petit au point qu'il désirait arracher ce cœur de sa poitrine.

— Laisse moi seul.

— Mais...

— Putain Juvia. S'il te plaît.

C'était si rare de voir Gajeel supplier.

— D-D'accord.

Celui-ci soupira et serra sa main sur les barres de fer des escaliers.

Ne pas la voir pourtant il mourait aussi bien d'envie de la serrer dans ses bras, de glisser ses doigts dans ses cheveux et surtout de la voir le sourire.

" Mon cœur appartient déjà à quelqu'un. "

— Peut-être toi aussi, tu viens de prendre mon cœur.