Chapitre 2 :
La Porte des Étoiles
Ce jour là, ce fut vêtu d'une chemise blanche, d'une veste et d'un pantalon de costume noir que William-Léandre se laissa conduire à cette mystérieuse base militaire où sa mère travaillait. À vingt ans, il n'était ni grand ni petit du haut de son mètre soixante quinze. Il avait un physique entretenu et finement musclé par le sport qu'il faisait, des traits harmonieux. Ses yeux rouges brillants ressortaient sur sa peau impeccablement blanche, comme ses cheveux lisses tombant sous ses épaules. Une paire de diamants noirs ornait ses lobes d'oreilles, une belle montre à l'un de ses poignets, l'autre portant un mala tibétain enroulé autour de lui, un cadeau du Dalaï Lama auquel il tenait beaucoup. Une amulette amérindienne, là encore cadeau précieux de l'une de ses rencontres, pendait à son cou sous sa chemise avec d'autres de nombreuses origines.
Il faisait le trajet seul. Un militaire était venu le chercher, sa mère déjà sur place vraisemblablement et il se demandait vraiment ce qu'il allait voir, excité bien qu'il ne le montre pas. Si l'armée tenait ça secret, ça devait être énorme. Il savait qu'il devait arriver en même temps que le Docteur Jackson et il était intrigué de rencontrer cet homme qui détonnait agréablement dans la profession. Il arriva finalement à destination et on le fit sortir de voiture pour ensuite traverser tout un tas de contrôles et signer un pavé de documents. Passant il ne savait combien de systèmes de sécurité, on l'emmena ensuite dans la base et en sortant de l'ascenseur, il repéra un groupe marchant un peu en avant, le soldat l'accompagnant lui signifiant qu'il s'agissait du docteur Jackson et des autres chercheurs déjà affectés au programme. L'homme à l'aura des plus agréable devait être descendu quelques secondes avant lui. Il marcha derrière sans s'annoncer, curieux de les observer un peu. L'homme qui accompagnait Jackson se présenta comme le docteur Garry Meyers, une dame les rejoignant une seconde plus tard disant s'appeler Barbara Shore expliquant qu'ils étaient dans une ancienne base de missiles nucléaires réaffectée.
Puis ils entrèrent dans une salle indiquée « salle de recherche », William-Léandre toujours discret à l'arrière. Là, ils découvrirent de grandes dalles de pierres formant un cercle trônant au centre d'une pièce où quelques personnes fourmillaient. Elles étaient frappées de hiéroglyphes et d'autres symboles. Alors qu'il observait cela, comme Jackson qui s'approchait l'air fasciné, il trouva la présence de sa mère. Se tournant un peu, il la vit venir vers lui avec un grand sourire, prenant son bras alors que ceux qui les avaient vu observaient le jeune homme albinos avec curiosité. Il reporta son attention sur la pierre, devinant qu'il était là pour ça, ses yeux analysant déjà ce qui y était écris, sa vue exceptionnelle percevant sans mal chaque gravure même abîmée. Sa mère le laissa après quelques secondes pour s'avancer vers Jackson qui semblait émerveillé.
- Bienvenu docteur Jackson, salua-t-elle en lui tendant une main qu'il serra tout en regardant la pierre.
- Où l'avez vous trouvé ? demanda-t-il enthousiaste.
- À Gizeh, sur le plateau 1928, répondit Catherine.
- 1928, bredouilla Jackson, j'ai jamais rien vu de ce genre. C'est extraordinaire, dit-il en la faisant rire et sourire les autres.
Il s'approcha un peu plus alors que Catherine répondait :
- Ce n'est pas étonnant puisque personne ne l'avait vu avant, s'amusa-t-elle.
- Il y a deux frises de hiéroglyphes, intervint Meyers. Ceux du cercle intérieur sont classiques mais sur la bordure comme dans le cartouche central, il y a une forme d'écriture que nous n'avions jamais vu.
- Oui, ce ne sont pas des hiéroglyphes, confirma Jackson, j'ai bien l'impression qu'il s'agit d'une écriture cunéiforme.
- Oui, approuva Catherine.
L'homme s'approcha d'un tableau où un inscription hiéroglyphique étaient maladroitement traduite, la corrigeant sous le regard des autres pour donner « Depuis des millions d'années dans le ciel, se tient Râ, le dieu du soleil. Scellée et enterrée pour l'éternité. Porte des étoiles. » L'inscription du cercle intérieur.
- Et pourquoi l'armée s'intéresse à des tablettes égyptiennes veilles de plus de cinq mille ans ? demanda-t-il alors que la question taraudait aussi William-Léandre.
Il commençait d'ailleurs à faire des tours dans les esprits des présents, ahuris par ce qu'il y découvrit. Si c'était vrai, c'était là la chose la plus incroyable de sa vie. Il ne fut pas surpris lorsqu'un militaire les coupa, sa présence claire depuis longtemps pour lui :
- Mon rapport parle de dix mille ans, dit-il en attirant l'attention sur lui.
- Mon colonel, salua le militaire qui l'avait conduit alors qu'il s'approchait.
- Euh, nous nous connaissons ? demanda Catherine.
- Colonel Jack O'Neill de l'état major du général West, se présenta alors celui-ci. C'est moi qui prend le commandement.
- Mais enfin, la culture égyptienne n'existait pas il y a dix mille ans, remarqua Jackson pour sa collègue Shore. Où est-ce qu'ils sont allés chercher ça ?
- Je le sais oui, répondit-elle avec excitation, mais les test au carbone 14 sont formels. Je suis aussi étonné que vous.
- C'est une dalle circulaire, remarqua-t-il. Elle recouvrait une salle funéraire ?
- Non, non, non, non, murmura-t-elle. Mais on a découvert un objet beaucoup plus intéressant.
- S'il vous plaît, coupa le colonel. Désormais plus un mot de cette découverte. Secret défense. À partir de maintenant, dit-il au soldat, plus aucune information ne sera communiquée au personnel civil sans ma permission expresse.
Le soldat approuva et le colonel s'en alla, laissant une certaine confusion planer.
- C'est quoi cette histoire ? demanda Meyers.
- Je ne sais pas trop, répondit Catherine en partant à la suite du nouveau commandant des lieux.
Loin de tout cela, les méninges de William-Léandre tournaient à plein régime alors qu'il regardait la dalle, analysant tout ce qu'il voyait, tout ce qu'il avait trouvé dans les esprits des gens autour de lui. C'était incroyable, stupéfiant et cela faisait courir une grande excitation, une curiosité renouvelée et une soif d'aventure gigantesque en lui. Il entendit sa protectrice rire légèrement autour de lui, très satisfaite de son effet visiblement, et il mobilisa son esprit pour lui parler :
- C'est ça, c'était pour ça. Cette époque, ce temps que j'ai eu pour me préparer, c'était pour ça.
- Oui mon très cher.
- C'est fantastique, merci, merci tellement, dit-il tel un enfant excité.
- Avec cela, tu as de quoi faire pour bien des vies et elle pourra t'apporter tout ce que tu rêves de vivre, de voir, d'apprendre et de découvrir.
- Je n'en doute pas.
Fixé sur les dalles, il s'approcha, les autres remarquant enfin sa présence, se focalisant sur lui, surpris par son apparence, se demandant qui il était. Mais lui n'avait d'yeux que pour la pierre et ce qu'il venait d'apprendre. Cela serait assurément la ligne conductrice de sa vie désormais et il ne laisserait personne lui retirer. Ce fut sans problème qu'il lut les inscriptions comme ces symboles qui donnaient tant de problèmes à sa mère et à son équipe. C'était pourtant tellement évident.
- Euh, excusez moi ? interpella Meyers. Mais qui êtes-vous jeune homme ?
Assuré et tranquille malgré son ébullition intérieure, il se tourna vers eux, s'apercevant que tout le monde le regardait avec curiosité.
- Docteur Elfiamine-Langford, se présenta-t-il sobrement en faisant planer la stupéfaction sur tous. Enchanté, dit-il en s'inclinant légèrement.
- C'est un honneur, sourit Jackson en venant lui tendre une main. J'ai beaucoup entendu parler de vous. Docteur Jackson, se présenta-t-il.
- C'est un plaisir, répondit-il en serrant sa main.
- Vous êtes le fils du docteur Langford, remarqua Shore.
- Oui, approuva-t-il. Elle m'a demandé mon aide pour votre problème de traduction. La correction du docteur Jackson est déjà bienvenue, remarqua-t-il. Cette dalle est fascinante.
- N'est-ce pas ? sourit Barbara.
Tous se mirent au travail, Jackson très enthousiaste et William-Léandre restant là, tranquille, regardant la pierre sans bouger, l'analysant de sa magie, réfléchissant à tout ce que cela impliquait et à quoi faire de ce qu'il savait déjà. Sa mère revint finalement, s'approchant de lui en souriant, glissant son bras sous le sien en le rejoignant.
- Cette découverte est grandiose, la plus importante de cette époque à n'en pas douter, remarqua-t-il.
- C'est ton grand-père qui l'a découverte en 1928, expliqua-t-elle. Il a été aussi stupéfait que nous lorsqu'il l'a vu pour la première fois. J'étais avec lui ce jour là à Gizeh.
- J'aurais tellement aimé le connaître, soupira-t-il.
- Il t'aurait beaucoup aimé et tu es plus que digne de son nom et de sa famille Will, dit-elle avec tendresse.
- Je l'espère.
Ils restèrent en silence un moment, sa mère le laissant analyser ce qu'il voyait tranquillement. Elle savait que son esprit tournait à plein régime. Pour beaucoup autour d'eux, son fils ne faisaient rien mais elle savait qu'il travaillait déjà. William-Léandre ne prenait que rarement des notes, ne travaillait pas sur papier. Il faisait tout dans sa tête avec une efficacité incroyable. Après un moment, elle commença à lui parler de toutes les pistes qu'ils avaient déjà exploré et il ne fit pas la moindre remarque, écoutant simplement. Toute la journée il resta muet, réfléchissant quand les autres s'étaient mis au travail tout autour, Jackson frénétique. Il ne dormit pas cette nuit là et le lendemain, il demanda au soldat qui les chapeautait s'il pouvait voir le colonel O'Neill. L'homme approuva et le conduisit. Bientôt, il entrait dans le bureau du commandant des lieux, le saluant poliment :
- Colonel O'Neill.
- Docteur Langford, rendit-il l'air ennuyé par sa présence.
- Puis-je vous parler en privé un moment ? demanda-t-il sans se démonter.
Le militaire approuva et lui désigna un siège à contre cœur, faisant signe au soldat de sortir et de fermer la porte, ce qu'il fit sur le champs alors qu'un silence inconfortable s'installait entre eux. Ce fut pourtant sans aucun mal que le jeune homme soutint le regard du colonel et ce fut celui-ci qui sembla gêné sous l'intensité de ses iris rougeoyantes.
- Que puis-je pour vous ? demanda-t-il finalement. Il me semble que vous avez du travail.
- Non pas vraiment, répondit-il en le laissant perplexe. J'aimerais la voir, dit-il en l'étonnant.
- Quoi donc ? répondit-il en faisant mine de ne pas comprendre.
- Je ne suis pas un imbécile colonel et j'ai l'esprit très vif. Je comprend vite les choses et leurs implications. Vous n'êtes pas stupide non plus alors évitons nous ces petits jeux c'est une pure perte de temps. J'aimerais voir la Porte des Étoiles, l'objet qui a été découvert sous cette dalle et qui sert à voyager d'une planète à l'autre, dit-il en l'ahurissant.
- Votre mère a parlé ! s'agaça-t-il alors. C'est secret défense et...
- Ma mère n'a rien dis ! claqua-t-il en le faisant taire. C'est une femme d'honneur qui n'a qu'une parole. Elle ne m'a rien dit et elle ne sait même pas que j'ai compris. Il m'a suffis de voir cette dalle pour comprendre.
- Comment avez-vous pu comprendre juste avec cela ? questionna-t-il abruptement.
- J'ai l'esprit très ouvert, je n'exclue aucune hypothèse et lorsque l'on sait déchiffrer cette dalle, on peut vite comprendre. C'est quasiment écris dessus.
- Vous l'avez déchiffré ? répondit-il avec étonnement.
- D'un coup d'œil. Vos chercheurs ne cherchent pas au bon endroit pour la comprendre. C'est pourtant évident avec un peu de logique, expliqua-t-il. Et j'ai les connaissances qu'il faut pour comprendre vite. Laissez moi la voir et je vous dis comment elle fonctionne.
L'homme sembla réfléchir un moment, le fixant dans les yeux l'air de peser le pour et le contre avant de soupirer.
- Très bien, mais si vous ne me dîtes pas ce que je veux savoir ensuite, vous allez le regretter, prévint-il.
- Je suis un homme d'honneur et de parole colonel, assura-t-il.
L'air incertain, l'homme l'emmena, le surveillant pourtant comme s'il allait déclencher une guerre. Ils arrivèrent finalement devant une porte blindée et le colonel ordonna à un soldat d'ouvrir. William-Léandre entra et il sut que sa vie prenait un nouveau tournant lorsqu'il la vit, la Porte des Étoiles.
- Prodigieux, bredouilla-t-il avec émerveillement. Tout est remis en question. Les possibilités sont infinies. Ce que cela implique est inimaginable.
Il grimpa sur la passerelle menant au cercle, s'approchant lentement pour admirer cette porte incroyable.
- Vous l'avez vu, s'impatienta O'Neill. C'est à vous de répondre maintenant.
- Devez vous contacter vos supérieurs ou vais-je devoir donner l'explication plusieurs fois ? demanda-t-il l'air mutin.
O'Neill fit la grimace mais il annonça qu'il contactait ses supérieurs pour une réunion d'urgence, lui ordonnant de sortir. Souriant, il s'exécuta et quelques heures plus tard, l'équipe de recherche était réunies avec quelques militaires. On lui présenta le général West à lui et à Jackson, les soldats jaugeant le jeune homme avec supériorité et dédain. Seul l'équipe semblait ne pas savoir pourquoi ils étaient là alors que tous s'installaient.
- Alors, fit le le général. C'est vous le gamin qui pensez avoir résolu en une journée cette énigme sur laquelle votre mère et son équipe planchent depuis deux ans, dit-il alors que les chercheurs le regardaient avec ahurissement.
- Non, répondit-il nonchalamment. Il ne m'a pas fallu une journée, j'ai compris tout de suite en la voyant, dit-il en stupéfiant tout le monde. Je voulais juste voir la Porte avant de vous le dire.
- La Porte ? releva Jackson.
- L'objet qui a été trouvé sous cette dalle, lui expliqua-t-il. La Porte des Étoiles comme c'est écris sur la pierre. Un objet ou plutôt une machine très ancienne permettant de voyager d'une planète à l'autre.
- Vous lui avez dis ? demanda durement le général à sa mère.
- Non, répondit-elle avec assurance. Je n'ai rien dis. Mais si j'ai tant insisté pour que mon fils vienne nous aider, c'est parce que je savais qu'il pouvait comprendre bien mieux que nous. On ne devient pas titulaire de trois doctorat à seize ans en étant un imbécile général, claqua-t-elle.
- Ma mère ne m'a rien dis et je n'en n'avais pas besoin, reprit-il. J'ai compris tout seul. C'est écris sur la pierre littéralement. Il suffit d'accepter ce qui est inscris tel quel et de comprendre ces symboles qui vous échappent.
- Continuez, poussa le général.
- Je paris que vous saviez depuis longtemps à quoi sert la Porte, commença-t-il. Votre but est de la faire fonctionner c'est évident et peut-être de vous en servir. Maintenant réfléchissez. Cette porte mène vers d'autres mondes, il vous faut donc une sorte d'adresse à entrer, une clef pour l'ouvrir vers un lieu donné. Pour repérer un point exact dans l'espace tridimensionnel, il vous faut six repères plus un septième pour déterminer la trajectoire. Votre adresse est là, en plein centre de cette dalle, dans le cartouche. Quand aux symboles du pourtour de la dalle, c'est une réplique de ceux de la Porte. Ces symboles ne sont pas une écriture de quelque sorte que ce soit. Ce sont vos points de repères. Vous voulez vous déplacer dans l'espace, alors où devez vous regarder à votre avis ? De quoi les navigateurs se servent-ils depuis des millénaires pour s'orienter ? Des étoiles mesdames et messieurs, remarqua-t-il. Ces symboles sont des constellations visibles depuis cette planète.
Il y eut un moment de silence ahuris, tous stupéfaits, sa mère le regardant avec un sourire et une fierté gigantesque.
- Vous avez dis qu'il fallait sept symboles mais il n'y en a que six dans le cartouche, remarqua le général.
- Non, il y en a sept, affirma-t-il. Six dans le cartouche à proprement parler et un en dessous. Le seul qui ne représente pas une de nos constellations et qui, à mon avis, désigne notre planète. La Terre. C'est le point d'origine. Je l'ai vu sur la Porte.
Tous restèrent stupéfaits, choqués qu'il ait trouvé si facilement.
- Tu as réussi, fit sa mère avec fierté comme des félicitations.
- Une chance que je sois calé aussi en astronomie, s'amusa-t-il en la faisant rire.
- C'est du génie, sourit Jackson. Bravo.
- C'est juste logique, corrigea-t-il. Il ne faut pas juger les choses que vous voyez selon vos croyances mais les regarder pour ce qu'elles sont pour ne pas faire fausse route. Penser que c'était une écriture quelconque a été la vôtre.
- Et donc cette porte ? Où est-elle ? demanda Jackson.
Le général autorisa l'ouverture du panneau blindé de la pièce, dévoilant une baie vitrée donnant sur la salle de la porte. Les chercheurs descendirent dans ce qui avait tout d'une salle de contrôle et on demanda au jeune homme de montrer le septième symbole sur l'écran. Si tôt cela fait, on ordonna de tenter la chose et bientôt, la Porte se mettait en route, les chevrons verrouillant progressivement l'adresse, la base tremblant. Ce fut avec fascination que William-Léandre observa, sentant, voyant littéralement une porte sur l'univers et ses merveilles s'ouvrir devant lui. Il voulait tout voir, tout découvrir et surtout ceux qui avaient réalisé ce prodige.
- Tu les rencontreras, lui assura sa protectrice.
Et la Porte s'ouvrit dans ce tourbillon bleu impressionnant, illuminant tout.
- Splendide, murmura-t-il.
Une sonde fut envoyée et peu après, la Porte se referma. Ils avaient réussi. Ce jour là, il passa le reste de son temps à discuter avec l'équipe de recherche, avec Jackson complètement emballé. Il appréciait cet homme. Il était simple, intelligent, bienveillant, original mais aussi très naïf. Il savait, il sentait qu'il deviendrait quelqu'un et qu'il ferait de grandes choses. Il le sentait aussi pour O'Neill. Le lendemain, on avait analysé les informations de la sonde et programmé une mission. Jackson qui avait désormais bien compris le fonctionnement de la chose, assurant qu'il saurait faire rentrer l'équipe une fois sur l'autre planète et il fut adjoint à la mission. La jeunesse de William-Léandre l'avait d'office exclus pour les militaires et il n'avait de toute manière rien demandé. Ce n'était pas encore le moment. Ce n'était pas l'heure pour lui d'y aller et il le savait. Cette aventure là n'était pas pour lui. Elle était pour O'Neill et Jackson, il en était certain et sa protectrice lui confirma qu'il faisait le bon choix, sa mère soulagée qu'il ne tente pas d'y aller bien que surprise sur sa passivité là dessus. Il savait déjà pour le plan des militaires, pour leur bombe nucléaire destinée à détruire la menace. Ce cheminement de pensée typiquement humain l'exaspéra mais il n'en dit rien, il n'était pas censé savoir. De toute manière, ça ne marcherait pas et il le savait là encore. La mission partie donc sans lui et lui même se concentra sur la Porte, sur son étude, sur toutes les possibilités qu'elle ouvrait, excité comme une puce. Il savait qu'un jour il la traverserait mais pas pour le moment. Il saurait être patient. Ce fut alors que sa mère lui confia la triste expérience vécue avec son amant et la Porte bien des années auparavant et il comprit d'autant mieux la peur extrême qu'il avait perçu en elle à l'idée qu'il veuille y aller aussi.
Très vite, on vit l'équipe d'exploration partir, William-Léandre assistant à leur départ en silence. Cela fait, il s'était lui même mis au travail, allant voir le général West pour tout savoir et obtenir la permission d'étudier la Porte. Il l'obtint, à la stupeur générale et surtout à celle de sa mère sachant que West n'était pas pour. Ce que personne ne savait été qu'il avait usé d'un peu de magie pour persuader l'homme de le laisser faire sans protester. Il se mit donc là dessus, travaillant à toute vitesse, enregistrant tout mais gardant tout pour lui. Très vite, il compila toutes les informations que l'on avait sur la Porte depuis sa découverte et ce, aussi bien sur l'aspect technique qu'archéologique. Rapidement, il sut tout bien que personne n'en fut réellement conscient alors qu'il usait de ses pouvoir pour obtenir ce qu'il voulait.
Il fut là lorsque quelques jours plus tard, l'équipe d'exploration rentra, incomplète. William-Léandre ne cru pas un instant ce que O'Neill et les autres racontèrent sur ce qu'il s'était passé et il ne se gêna pas pour aller voir par lui même dans leurs esprits, stupéfait par ce qu'il y découvrit. Il vit Abydoss, ses habitants, Râ, sa technologie, son histoire avec la Terre... Tout cela ne faisait que confirmer ce qu'il avait déjà pu imaginer. Il regarda tout, tirant rapidement les conclusions qui s'imposaient. Il ne put s'empêcher d'être admiratif devant ce qu'avait fait l'équipe là bas et la hargne de ceux qui étaient rentrés à protéger les Abydossiens, dissimulant la vérité à leurs supérieurs. Il ne dit rien, sentant à quel point ils avaient tous changé dans ce voyage. O'Neill avait changé, ayant comme repris vie. Il le regarda d'ailleurs étrangement alors qu'il l'observait lui même lors du rapport oral. De la même manière que pour le reste, William-Léandre avait obtenu d'y assisté, posté dans un coin, silencieux et attentif alors qu'il observait les esprits des militaires faisant leurs rapport à leur supérieurs, mentant sans vergogne sur la destruction de la Porte d'Abydoss et la mort de Jackson. Sortant, il s'arrangea pour croiser le colonel :
- J'aime ce que ce voyage a fait de vous colonel, lui glissa-t-il dans un murmure en passant près de lui. Vous avez fait le bon choix là bas, dit-il mystérieusement.
Il le dépassa sans plus d'attention, sentant son regard brûlant de curiosité fixer son dos. Suite à cela, on boucla de nouveau le projet Stargate, persuadé que Abydoss était la seule planète accessible par la Porte. Tous furent renvoyés chez eux ou à d'autres postes, la base remisée et simplement surveillée comme un entrepôt. Ce fut pourtant loin d'être la fin pour William-Léandre loin d'être aussi naïf que les humains sur la chose. Pour lui, il était évident qu'il y avait d'autres mondes et l'existence de Râ et de ce qu'il était remettait en cause tout ce qu'on savait de l'Égypte ancienne, des dieux égyptiens. Râ était déjà venu sur Terre, les bâtisseurs de la Porte aussi à n'en pas douter, d'autres aussi peut-être... Il passa donc les mois suivant à étudier toutes les possibilités, remettant en perspective son savoir sur les dieux. Ses connaissances magiques disaient qu'il s'agissait d'étranger venu profiter des Terriens et l'histoire de Râ venait étayer cela. Il étudia donc de nouveau l'histoire des dieux égyptiens et des autres, analysant tout d'un nouveau regard. Il voyagea également pour aller voir certaines choses par lui même et il fut vite évident que ce n'était pas la première fois que la Terre avait un contact avec d'autres mondes, très loin de là. S'il ne put réellement approfondir, il découvrit tout de même pas mal de chose, faisant nombre d'hypothèses. Il gardait cependant tout pour lui bien qu'il en parle un peu avec sa mère, ayant toute confiance en elle. Et elle était d'accord sur le fait qu'il y avait probablement d'autres mondes, d'autres peuples.
Rapidement, William-Léandre se mit à travailler sur l'armée Américaine. Le projet était sous leur autorité et s'il voulait y participer, persuadé qu'il reprendrait, il devrait pouvoir se vendre un minimum. Il était hors de question de s'engager, son statut de civil lui plaisant bien plus mais s'il connaissait leur fonctionnement et avec ses compétences, il pourrait être engagé. Si ce n'était pas le cas, un peu de magie l'aiderait. Un autre projet fut une bonne préparation physique, la chose évidemment nécessaires s'il voulait voyager à travers les étoiles et il insista particulièrement sur les disciplines de combats. Entre une vie passée dans une guerre magique et un entraînement quasi quotidien depuis son jeune âge dans cette vie, il était clairement fort, son mental aidant aussi beaucoup. Il y ajouta l'apprentissage de l'usage des armes à feux auxquelles il n'avait jamais touché, la chose s'imposant dans ce contexte. Il préférait l'épée mais il faudrait bien se fondre dans la masse.
Clairement, il se préparait à travailler sur ce projet, sa mère s'en rendant parfaitement compte. Si elle était très inquiète, elle ne cherchait pas à l'en empêcher, sentant qu'il avait trouvé sa voie avec la Porte des Étoiles. Et cela était vraiment une chance inespérée que de participer à tel aventure. Avec ses compétences plus le fait qu'il ait découvert comment fonctionnait la Porte, elle ne doutait pas qu'il serait pris si un jour le projet reprenait et doucement, elle se faisait à l'idée.
Un peu plus d'un an plus tard, les militaires frappaient à la porte du manoir Langford et William-Léandre avait souris en allant leur ouvrir. Ce moment, il l'avait vu dans une vision récente, l'attendant avec impatience. Il ne fut donc pas surpris de les voir lui demander de l'accompagner sur ordre du Général Hammond à la base de Cheyenne Montain, expliquant que cela concernait la Porte des Étoiles. Ce fut donc sans discuter qu'il les suivis gentiment. Il retrouva alors rapidement cette base renfermant l'objet de ses rêves d'aventures et on le fit entrer, signer une pile de paperasse avant de le faire descendre plus profondément et de le conduire au bureau du général chargé de la base, George Hammond. On le fit entrer et là, il retrouva O'Neill qui sembla surpris de le voir. L'homme semblait avoir changé encore un peu, plus détendu et serein. Le général quand à lui avait une aura agréable pour le jeune homme de vingt et un an maintenant, charismatique, réfléchi et sage.
- Docteur Langford ? s'étonna O'Neill le ton bien moins hautain que par le passé.
- Colonel O'Neill, sourit-il en lui tendant une main que l'homme serra sans hésiter. C'est un plaisir de vous revoir.
- Pour moi aussi, répondit-il.
- Docteur Langford ? interpella l'autre en lui tendant une main à son tour. Général Georges Hammond, je dirige cette base désormais et c'est moi qui vous ai fait venir. Enchanté.
- De même, répondit-il en serrant sa main.
- Merci d'être venu si rapidement messieurs, dit-il ensuite plus sérieusement.
- Le major Samuels m'a parlé de la Porte des Étoiles, remarqua O'Neill plus grave en lançant un regard au major présent lui aussi.
- Vous allez vous en rendre compte par vous même, répondit l'homme en se levant. Suivez moi.
Il les entraîna tout deux à sa suite, restant muet sur le chemin qui les mena à une sorte de salle d'examen où un cadavre étrange se trouvait, attirant immédiatement l'attention des deux hommes venant d'arriver. Ils s'approchèrent du médecin se trouvant là, William-Léandre pas du tout perturbé à la surprise des militaires le prenant un peu pour un gamin. Il resta pourtant de marbre face au cadavre, l'observant méticuleusement sans hésiter, l'analysant déjà de ses pouvoirs, très intrigué par les particularités qu'il détectait. L'homme avait un symbole au serpent sur le front, une ouverture en croix sur le ventre.
- Vos premières conclusions docteur ? demanda le général à ce qui devait être un médecin légiste.
- Ils ne sont pas humains, répondit-il en énumérant l'évidence.
- Vous croyez ? ironisa O'Neill.
- Hum, fit sérieusement l'homme, à priori cette fente que vous voyez, dit-il en désignant la croix, serait en fait une poche ventrale similaire à celles des marsupiaux.
- Comme les kangourous par exemple, remarqua le colonel.
- Nous n'avons pas encore pratiqué d'autopsie, expliqua le médecin.
- Ces personnes, intervint le général à leur attention, ou aliens, appelez les comme vous voudrez, ont rouvert la Porte, tué quatre de mes soldats de gardes, dit-il en désignant d'autres cadavres alignés non loin, et kidnappé un cinquième en usant d'armes de pointe.
- Je peux les voir ? demanda O'Neill alarmé.
Un soldat lui amena alors une lance étrange qu'il prit :
- Nous ne sommes pas encore parvenu à les faire marcher, signala Samuels.
Ce que O'Neill fit sans mal dans l'instant, ouvrant la lance dans une sorte de position d'attente de tir avant de la refermer.
- Apparemment vous connaissiez déjà, nota le général en reprenant l'arme.
- Oui mon général, répondit-il. Mais il n'y avait aucune créature de ce genre sur Abydoss. Ces gens là étaient humains et venaient de la Terre. Râ les avait transporté là bas il y a plusieurs siècles.
- Je sais très bien tout ça mais votre rapport disait que ce Râ était en faite une espèce d'alien qui aurait vécu dans un corps humain.
- Oui ses yeux s'illuminaient. C'est comme ça qu'on l'a su.
- Êtes vous sûr qu'il soit mort colonel ? demanda le général inquisiteur.
- À moins qu'il ait pu survivre à l'explosion d'une tête nucléaire je peux effectivement affirmer qu'il est mort, répondit-il. Pourquoi ?
- Colonel, ces individus qui nous ont attaqué, protégeaient un autre individu au moment de passer la Porte des Étoiles. J'ai eu le temps de voir ses yeux. Ils se sont illuminés.
O'Neill resta sans voix et William-Léandre qui suivait sans intervenir se décida à le faire.
- Cela n'a rien d'étonnant, remarqua-t-il en attirant l'attention sur lui.
- Que voulez vous dire ? demanda le général.
- Les individus sont rarement uniques, remarqua-t-il. Râ appartenait certainement à une espèce. Il serait logique de penser qu'il y en a d'autres comme lui.
- Vous voulez dire qu'il y aurait une autre de ces créatures ? fit Samuels.
- Pas une, beaucoup, répondit-il sérieusement. Et si on se rapporte à notre mythologie, je ne serais pas surpris de voir débarquer d'autres soit-disant dieux de la même espèce. Râ était, selon la mythologie Egyptienne, le roi des dieux et il a été expulsé de la Terre suite à une rébellion si je me souviens bien des informations que vous avez découvert sur Abydoss, remarqua-t-il en regardant O'Neill.
- C'est exact.
- Information qui concordent d'ailleurs avec celle de son histoire connue ici. Si on en juge par le caractère très arrogant des dieux de la mythologie, il n'aura pas révélé cette déconvenue aux autres et aura fait oublier la Terre. Cela serait une bonne explication au fait que nous ayons été laissé tranquille jusqu'à aujourd'hui. Mais Râ a découvert l'évolution de la Terre avec la première mission sur Abydoss et s'il n'avait pas été détruit par votre équipe Colonel, il serait revenu.
- C'était son projet en effet, approuva celui-ci alors qu'on l'écoutait attentivement. C'est pour ça qu'on s'est assuré qu'il ne viendrait pas.
- Ce n'est qu'une supposition mais j'imagine que la Terre devait faire partie du domaine de Râ, continua l'albinos. Vous l'avez détruit et il était le roi si notre mythologie est vraie. Dans pareil cas, dans une société du genre de celle que doivent avoir ces créatures si je ne me trompe pas, le deuxième plus fort a pris le pouvoir et ses « terres ». Et il a fini par venir ici. Les hommes de Râ avaient un casque faucon n'est-ce pas ? demanda-t-il à O'Neill.
- Oui.
- Ceux là avaient un serpent, compléta le général.
- Le faucon est l'animal de Râ. Et si je me base sur notre mythologie et cet emblème en plus, dit-il en désignant le front du cadavre, je dirais qu'il s'agit de l'ennemi de Râ, Apophis, le dieu serpent. Jusque là notre mythologie s'est révélée plutôt exacte et si cela continu, on peut dire que Apophis était un grand ennemi de Râ et on pourrait imaginé qu'il a profité du trépas de son ennemis pour s'approprier sa place et ses biens. Le temps passé entre la mission Abydoss et cette attaque concorde avec une telle hypothèse.
- Donc notre ennemi serait cet Apophis, accepta le général. Tout cela est logique mais ça ne règle pas notre problème, dit-il en se remettant en route et en leur faisant signe de le suivre.
Ils lui emboîtèrent donc le pas, reprenant le chemin en sens inverse vers son bureau.
- Que pensez vous de cette mission colonel maintenant qu'un peu de temps a passé ? demanda le général alors qu'ils avançaient.
- Comment ça ? répondit-il.
- Vous avez pris du recul, ça a pu changer votre perception des choses.
Il était évident qu'il se doutait que le rapport sur la première mission était faux et il voulait la vérité mais O'Neill ne semblait pas disposé à lui donner si facilement.
- Oh, à vrai dire je..., commença-t-il avant de s'interrompre.
Il venait de repérer le major Kawalsky et le major Ferretti, les deux soldats revenus avec lui d'Abydoss, que l'on menait vers une salle de conférence alors qu'ils entraient dans le bureau du général. Une vitre permettait de voir la salle en question où l'on faisait asseoir les deux hommes qui échangèrent un rapide regard grave avec le colonel.
- C'était pas... ? commença-t-il à l'attention du général.
- Kawalsky et Ferretti, oui, acquiesça celui-ci. Ils étaient sous vos ordres au cour de cette fameuse mission. Parlez moi de Daniel Jackson colonel, demanda-t-il alors que William-Léandre s'appuyait contre un mur pour écouter.
- Pourquoi interroge-t-on mes hommes ? questionna-t-il plus tôt.
- Ce ne sont plus vos hommes, signala le supérieur. Vous avez pris votre retraite. Daniel Jackson, insista-t-il.
- Vous avez lu le rapport ?
- Oui.
- Tout est dedans.
- C'est certain ? demanda Samuels.
- À quoi on joue mon général ?
- Vous n'aimiez pas Daniel Jackson n'est-ce pas, remarqua-t-il.
- Daniel était un scientifique, il éternuait tout le temps. Fin bref, je le supportais pas.
- Donc sa mort ne vous à pas peiné, supposa le major.
- Je n'ai pas dis ça, rétorqua-t-il aussitôt. Il nous a sauvé mes hommes et moi et ramené à la maison. C'est le genre de détail qui peut pousser quelqu'un à réviser son jugement.
- D'après les rapports, votre ordre de mission était de passer de l'autre côté de la Porte , d'y détecter toute possible menace pour notre sécurité et d'y amorcer une tête nucléaire afin de détruire la Porte d'arrivée, rappela Hammond.
- Oui.
- Mais ce n'est pas ce que vous avez fait, supposa Samuels.
- Pas immédiatement. Râ est parvenu à maîtriser mes hommes et a volé la bombe avant que je l'ai armé.
- Mais avec l'aide du docteur Jackson vous avez réussi à récupérer la dite bombe et à la faire exploser, termina-t-il l'air de ne pas y croire.
- C'est ça.
- Donc, d'après ce que vous en savez, Daniel Jackson et tout ceux qui vivaient alors sur Abydoss sont morts. C'est exact ? demanda le général.
- C'est exact, affirma le colonel tendu.
- Bien, fit-il en se levant de son siège. Donc vous ne vous opposerez pas à ce que j'autorise l'exécution d'une expérience, fit-il en les entraînant de nouveau à l'extérieur. Les matériaux qui constituent ces fameuses Portes des Étoiles doivent être très solides pour résister à l'une de nos bombes mark trois.
- À notre retour nous avons envoyé une sonde à travers la Porte mon général, elle n'a trouvé aucune issue de l'autre côté. Selon toute vraisemblance, la Porte qui se trouvait sur Abydoss a bien été condamné, remarqua le colonel alors qu'on les faisait entrer dans la salle de la Porte.
- Selon toute vraisemblance elle ne l'est plus colonel.
Ils entrèrent, William-Léandre et O'Neill remarquant bien vite la nouvelle bombe nucléaire que l'on préparait là. Le jeune homme resta en retrait, ayant déjà deviné ça depuis longtemps, attendant de voir comme O'Neill et les autres allaient réagir. Le colonel eut l'air estomaqué :
- Oh c'est pas vrai, bredouilla-t-il. Vous envoyez une autre bombe ?
- Mark cinq cette fois-ci, répondit Hammond. Si ces créatures ont rouvert la Porte nous devons la refermer une fois pour toute.
- Mon général, vous ne pouvez pas faire ça.
- Le compte à rebours et déjà enclenché et je ne vois pas ce qui pourrait l'arrêter, dit-il en s'avançant un peu vers l'engin.
- Général Hammond, mon général, fit O'Neill en s'approchant lentement. J'ai le regret de vous informer que mon rapport ne relatait pas entièrement tout les faits, avoua-t-il.
- Vous n'avez pas amorcé la bombe.
- Si, elle a explosé au moment où elle se trouvait à bord du vaisseau spatial de Râ. Celui-ci est mort, éliminant par la même toute menace pour la Terre.
- Toutefois, coupa Samuels.
- Toutefois, reprit O'Neill en lui envoyant un regard noir. Le vaisseau a explosé en orbite d'Abydoss. Ni la Porte ni quoi que ce soit d'autre n'ont été détruit sur la planète. Daniel Jackson est resté vivre avec le peuple d'Abydoss.
- Vous avez désobéis aux ordres pourquoi ? s'agaça le général.
- Parce que les habitants d'Abydoss ne sont pas une menace pour nous, ils ne représentent aucun danger. Ils ne méritent pas ça.
- Ce n'est pas à vous d'en juger !
- Sauf votre respect mon général, s'énerva O'Neill, si j'étais revenu ici en disant la vérité on aurait envoyé une autre bombe comme vous êtes sur le point de le faire ! Il n'était pas nécessaire de les exterminer, la menace Râ a été éliminé.
- Pourquoi la sonde envoyé a-t-elle été détruite dans ce cas ? demanda Samuels.
- Juste après notre départ Daniel a bouché la Porte d'arrivée pour rendre toute visite depuis la Terre impossible.
- Les quatre dépouilles qui gisent à l'infirmerie prouvent le contraire ! tonna le général. Nous enverrons la bombe comme prévu.
- Mon général ! Vous ne pouvez pas faire ça !
- J'en ai le devoir !
- Il y a des innocents qui vivent sur cette planète !
- Il y en a également ici ! J'ai reçu des ordres colonel et j'y obéis moi ! Emmenez le colonel O'Neill en cellule, ça lui laissera un peu de temps pour réfléchir à tout ça pendant que je déciderai quelle sanction prendre !
Un rire les interrompit alors et tous se figèrent, se tournant vers le jeune albinos qui semblait amusé.
- Peut-on savoir ce qui vous fais rire docteur Langford ? s'agaça le général.
- Votre bêtise et votre égoïsme à vous et à vos supérieurs général, répondit-il sans gêne aucune et en vexant l'homme.
- Je vous demande pardon ?!
- Les Hommes sont désespérants, soupira-t-il. Je ne vois pas en quoi commettre un génocide pourrait se justifier, asséna-t-il durement. Vous voulez massacrer tout un peuple, des femmes, des enfants, des sages... un peuple à peine délivré de l'esclavage qui n'a aucune technologie ni intention belliqueuse. Un peuple pacifique qui ne fait de mal à personne. Vous croyez avoir le droit de décider de cela juste pour vous rassurer sur la sécurité de la Terre. Absurde. Il est maintenant quasi certain que Râ n'était pas le seul et que son peuple possède une technologie spatiale très avancée. Pour preuve, ils ont déporté des gens de la Terre il y a des milliers d'années et ils ont des vaisseaux. Il serait naïf de penser que celui de Râ était le seul. Ils sont venus ici donc ils ont les coordonnées spatiales de la Terre. Ce qui veut dire qu'ils peuvent venir en vaisseaux s'ils le veulent. Ce génocide ne servirait à rien si ce n'est en pure barbarie. D'autant plus que rien ne prouve qu'ils venaient d'Abydoss. Premièrement, je ne pense pas que le docteur Jackson aurait laissé faire et s'il n'avait pas été en mesure de les en empêcher sur Abydoss, il aurait trouvé le moyen de nous prévenir j'en suis sûr. Ensuite, je trouve aberrant que personne n'envisage la possibilité qu'il y ait d'autres Portes et d'autres planètes. Pour moi, il y en a des dizaines voir des centaines d'autres. Sinon, les bâtisseurs de cette Portes ne se seraient pas fatigués à la concevoir pour entrer un tel éventail de cordonnées. D'autant plus que le peuple en question devait aussi avoir une technologie spatiale très avancée puisqu'il a bien fallu faire au moins une fois le trajet vers Abydoss ou vers la Terre pour poser les Portes. Pour moi, il est évident qu'il n'y a pas que deux Portes mais beaucoup plus et donc, Apophis si c'est bien lui, peut être venu de n'importe où dans la galaxie. Dans ce cas, vous anéantiriez des milliers de vie pour rien, asséna-t-il froidement. Cela sans compter que si j'ai raison et que nous avons un ennemi de cet envergure, la Porte est notre seul moyen de trouver comment nous défendre de cela.
Il y eut un moment de silence lourd avant que le général, tendu, n'ordonne qu'on les emmène. On les conduisit en cellule où ils retrouvèrent Kawalsky jurant immédiatement à O'Neill qu'il n'avait rien dit. Il lança un regard méfiant à l'albinos qui le regardait avec un petit sourire amusé.
- C'est bon, fit O'Neill à l'attention de son camarade. Il sait tout. Je leur ai dis, avoua-t-il. Au fait, merci d'avoir pris mon parti tout à l'heure, dit-il au jeune homme.
Celui-ci le remercia d'un simple signe de tête respectueux.
- Je suis de votre avis au sujet des Abydossiens et de ce que vous avez fait pour eux, expliqua-t-il. Et il y a tout le reste. Il est tellement stupide de condamner la Porte.
- J'ai comme l'impression que vous vous doutiez déjà à notre retour que nous avions menti, remarqua O'Neill.
- Je savais que vous ne disiez pas la vérité, sourit-il. Premièrement, on ne me ment pas si facilement et deuxièmement, j'étais certains que ni vous ni vos hommes n'auriez cautionnés le génocide de ces pauvres gens. Vous n'êtes pas ainsi c'est flagrant et je suis un bon juge de caractère.
- Merci, fit O'Neill en recevant un nouveau signe de tête respectueux.
- Major Charles Kawalsky, se présenta-t-il en tendant une main au docteur.
- Docteur William-Léandre Elfiamine-Langford, répondit-il en serrant sa main.
- Sacré nom, s'amusa celui-ci.
- Oui, sourit-il. Docteur Langford suffit.
O'Neill et Kawalsky échangèrent un peu sur leur expérience d'Abydoss, les gens qu'ils y avaient rencontré, un certain Skaara en tête, O'Neill évoquant sa ressemblance avec son fils décédé. Ce fut un peu plus tard que le général Hammond entra de nouveau, tout trois se tournant vers lui. L'homme semblait incertain et tendu, se tournant vers O'Neill.
- D'après vous, combien y-avait-il de personnes en tout sur Abydoss ? demanda-t-il.
- De ce que j'en ai vu, à peu près cinq mille environ, répondit le colonel en faisant visiblement douter et réfléchir le général.
- Vous êtes certains qu'il pourrait y avoir d'autres Portes ? demanda-t-il ensuite à William-Léandre.
- Certain même si je ne peux le prouver en l'état, assura-t-il.
- Dois-je comprendre que vous hésitez à envoyer la bombe ? avança le colonel.
- Je m'efforce simplement de tout considérer, répondit-il.
- Mon général, intervint O'Neill en voyant l'ouverture, laissez moi emmener une équipe de l'autre côté. Nous découvrirons quels sont ces aliens. Kawalsky et moi y sommes déjà allés, nous connaissons le terrain et les gens.
- Vous croyez les connaître. Jackson est peut-être mort. Vous ne savez pas où vous mettez les pieds.
- Mon général, il n'y a qu'un moyen de le savoir.
- Bien, répondit celui-ci après un instant de réflexion. Nous enverrons d'abord la sonde pour effectuer quelques relevés.
- C'est inutile mon général, nous n'en n'avons pas besoin.
- Vous êtes sûr ? demanda Kawalsky.
- Oui, dit-il en attrapant une boîte de mouchoirs et en amusant le jeune albinos par son idée. Ça suffira.
Ils se remirent en route pour la salle de contrôle pour ouvrir la Porte vers Abydoss, une équipe de sécurité prête devant la Porte.
- Pouvez vous m'expliquer ? demanda le général.
- Jackson souffre d'allergies, remarqua O'Neill.
- Ouais, s'amusa Kawlasky.
- Il saura que ça vient de moi et pas de quelqu'un d'autre, sauf votre respect mon général, dit-il.
Il s'en alla ensuite pour rejoindre la Porte qui s'ouvrait. Il alla y jeter la boîte de mouchoirs avant de revenir vers eux lorsque la Porte se referma.
- Et maintenant ? demanda Hammond.
- Maintenant on attend, répondit O'Neill. Si Daniel est de l'autre côté il saura ce que signifie ce message.
- Et si ce sont les aliens qui le trouve ? demanda Samuels.
- Dans ce cas, ils auront de quoi se moucher pendant un bon bout de temps, répondit-il en amusant Kawalsky et William-Léandre.
- Ils auront surtout le temps de planifier une attaque, répondit celui-ci.
- Oh je vous en prie Samuels, laissez moi le beau rôle au moins quelques secondes, demanda le colonel. Y-en-a peut-être pour un moment mon général, remarqua-t-il ensuite.
Et ce fut donc là dessus que l'on s'en alla, attendant la réponse de Jackson. Le commandement se réunis, pour discuter et bientôt, la Porte s'ouvrait de nouveau, amenant une boîte de mouchoirs vide pleine de sable où il était écris « merci envoyez en d'autres ». Il la donna à Samuels qui la montra au général.
- Je demande la permission d'emmener une équipe au delà de la Porte des Étoiles, demanda O'Neill.
- Colonel je dois d'abord en référer au Président, répondit Hammond. Le briefing de la mission se tiendra à huit heure zéro zéro. Considérez que vous êtes réintégré.
- Général Hammond, je voudrais y aller moi aussi, intervint William-Léandre. Je pourrais être utile à l'équipe de mille et une façons et je pourrais certainement confirmer l'hypothèse des autres Portes, assura-t-il. Et je suis au fait des fonctionnement militaires.
L'homme réfléchi un moment, le regardant de haut en bas comme pour le jauger, incertain devant son âge et son allure.
- Ça ne me pose pas de problème, intervint O'Neill. Le docteur Langford a découvert comment on utilise la Porte et je sais qu'il a de grandes compétences qui pourraient vraiment être utiles une fois là bas. Si quelqu'un peut découvrir le fin mot de l'histoire pour la Porte, je crois que c'est lui.
- Très bien, fit alors le général avant de s'en aller avec Samuels.
- Merci colonel, dit William-Léandre à O'Neill.
- C'est rien et je le pense vraiment, répondit-il.
Le jeune homme sourit et ils s'en allèrent avec un Kawalsky souriant, la préparation de la mission en tête.
