Chapitre 6 :

Les Nox

Ce fut jusqu'à un petit assemblement de belles cabanes ornées de végétaux niché dans la forêt que William-Léandre suivit Lya dans un silence paisible. Tout deux marchaient légèrement, sans faire le moindre bruit, n'écrasant jamais la moindre plante. Il y retrouva Teal'c qui regardait avec horreur ses coéquipiers quasi morts déposés devant lui. L'albinos sentit nettement que le Jaffa ennemi blessé avait été amené aussi mais il ne fit aucune remarque. Des semblables de Lya étaient là, lui souriant gentiment. Il leur rendit d'un beau signe de tête avant de se tourner vers Teal'c, posant une main sur son épaule :

- Teal'c ? appela-t-il doucement.

Lya leur désigna sans un mot le centre du camps où des troncs étaient disposés en guise de sièges et le jeune homme comprit.

- Venez, dit-il en entraînant le Jaffa.

Celui-ci se laissa faire et il le laissa encaisser un moment. Il nota que les armes de l'homme avaient disparus. On lui avait laissé les siennes mais il les déposa dans un coin, pas du tout surpris de les voir disparaître, souriant à cela. Il avait compris qui était ce peuple, comprenant, heureux de les rencontrer. Il y eut un long moment de silence avant que Teal'c ne relève le regard vers lui :

- Pardonnez moi William-Léandre Langford, dit-il.

- Pourquoi ? demanda-t-il doucement.

- J'ai un moment pensé que vous étiez lâche, dit-il. Je le regrette beaucoup. Vous aviez raison. Nous aurions dû vous écouter. Vous ne vouliez que nous protéger. Je suis désolé.

- Excuses acceptées. Teal'c, vous devez apprendre, dit-il gravement. Le courage est une grande qualité de guerrier. Seulement, la patience et la raison sont encore plus précieuses pour se battre. L'impulsivité et la rage vous mèneront à la mort. Certains combats ne doivent pas être menés. Savoir reconnaître que l'on ne peut vaincre, ne pas engager de batailles insensées, c'est la sagesse du guerrier. Si vous mourrez stupidement, vous ne pourrez plus combattre. Je sais que vous brûlez d'apporter la paix à votre peuple et à tout les peuples opprimés par les Goa'uld mais vous n'arriverez à rien de la sorte. Vous devez être patient, raisonné.

- Je comprend. Je vous remercie pour cette leçon, dit-il en s'inclinant profondément. Je vous écouterai à l'avenir, vous êtes sage.

- Vous ne devez pas m'écoutez, dit-il en le surprenant. Vous devez apprendre par vous même à comprendre tout cela.

S'il ne comprit pas totalement, Teal'c lui donna un signe de tête respectueux. Ils restèrent en silence et finalement, Lya revint chercher Teal'c, l'incitant à la suivre de quelques gestes doux. Le Jaffa regarda William-Léandre qui lui donna un signe de tête et un sourire. Il la suivit alors pour aller voir ses camarades soignés, hors de danger bien qu'encore inconscients. Lorsqu'il ressortit, il s'inclina devant leurs sauveurs pour les remercier avant de prévenir l'albinos qu'il partait faire un tour pour reconnaître les lieux. Lya revint alors avec ses semblables. Un semblait légèrement plus âgé qu'elle, un autre ancien et un dernier enfant. Celui-ci s'approcha d'ailleurs avec un immense sourire, prenant place près de lui.

- Je suis Nafrayu, se présenta-t-il joyeusement dans sa langue chantante et douce.

- Je suis William, répondit-il en lui souriant.

- Vous n'êtes pas comme vos amis, nota un autre. Êtes-vous d'un autre peuple ?

- Non, je suis originaire du même monde que ceux que vous avez soigné. Cependant, je suis aussi très différents d'eux. Ils l'ignorent. Ils ne sont pas prêt à savoir. Le peuple de mon monde est jeune. Il doit encore apprendre beaucoup de choses. Je suis unique chez moi et je suis unique dans l'univers, dit-il en les surprenant. Pourtant, leur monde est mon monde, son peuple mon peuple. Alors j'essaye de leur apprendre discrètement.

- Je comprend. Je suis Ohpe, se présenta l'aîné. Et voici Anteaus, dit-il en désignant le dernier.

- C'est un plaisir de rencontrer les Nox, sourit-il avec un signe de tête.

- Vous connaissez notre peuple ? s'étonna Anteaus.

- Oui. Je suis allé à l'Ancien Temple des Quatre Races il y a peu. Le livre qui s'y trouve m'a permis de vous découvrir un peu, vous et les autres.

- Vous avez pu le lire ?

- Oui, contrairement aux miens, mais j'ai gardé cela pour moi. Ils ne sont pas prêt pour cela.

- Vous êtes sage, constata Ohpe. Les vôtres sont violents.

- Ils sont jeunes, impulsifs et encore ignorants. Je connais les travers des miens. Il fut un temps où je ne nourrissais plus aucun espoir pour eux. Seulement, certains d'entre eux ont su me prouver qu'ils pouvaient faire preuve de sagesse, de compréhension et de bienveillance. J'ai réalisé qu'ils avaient juste besoin d'apprendre et c'est pourquoi j'ai décidé de les accompagner de mon mieux discrètement. Mais cela prendra encore beaucoup de temps.

- Vos amis sont ici pour le Fenris n'est-ce pas? demanda Lya.

- Oui mais je sais maintenant que c'est vous qui lui donnez cette invisibilité que tous convoitent. Pour le protéger n'est-ce pas ?

- Oui, approuva Anteaus.

- Je ferai en sorte qu'ils n'y touchent pas, comme ils ne toucheront à rien de votre monde, assura-t-il.

- Comptez vous leur parler de nous ? demanda-t-il.

- Non. Cela vous concerne. Vous déciderez de ce que vous souhaitez dire ou non.

Il y eut soudain un bourdonnement, un son aiguë et plaintif qui attira leur attention. William-Léandre se tourna pour voir une sorte de grosse et belle libellule voler péniblement vers eux, semblant blessée et il réagit sans réfléchir. Il adorait les animaux, les créatures les plus pures de cœurs de l'univers pour lui. Il tendit une main vers la créature, étendant une magie douce et rassurante, chaude vers elle. Il l'attira, l'incitant à se poser doucement au sol. Elle se laissa conduire, les Nox observant avec curiosité. Le Fenris avait pris une balle, certainement une balle perdue de la fusillade. Délicat, il posa une main sur lui, celle-ci s'auréolant d'une douce lumière. L'animal s'apaisa et il retira la balle de sa magie, l'attirant dans sa main avant de soigner la blessure et de lui redonner de l'énergie. Souriant avec douceur, il caressa délicatement l'incroyable créature dont les ailes transparentes avaient de beaux reflets colorés. Elle grimpa sur son bras de ses fines pattes, semblant vouloir rester un moment et il revint s'asseoir avec les Nox, observant son grand passager qui se laissait observer et caresser.

- Vous avez d'incroyables dons, remarqua Lya.

- Ceci n'est rien, répondit-il. Je m'efforce cependant de rester discret là dessus. Rares sont ceux aptes à accepter et comprendre ce genre de chose.

Il discuta encore un moment de tout et de rien avec eux, acceptant les fruits qu'ils lui proposaient. Le Fenris finit par partir, totalement guéris. Et finalement, les Terriens se réveillèrent, tous s'en rendant compte. Après un moment, Anteaus se leva pour aller vers la cabane où on les avait installé, Lya suivant. Il fut amusant et un peu désespérant pour lui de voir Carter, O'Neill et Jackson prendre les Nox pour des hippies des bois primitifs. Ne parlant pas leur langue, ce fut en silence que les Nox les attirèrent dehors avec ce calme qui était leur. Jackson tenta de communiquer maladroitement, pensant vite qu'ils étaient incapables de les comprendre. Ils demandèrent où était Teal'c mais ils n'eurent aucune réponse, guidés vers l'endroit où il se trouvait lui même.

- Oh bon sang docteur Langford, fit O'Neill l'air soulagé. Vous n'avez rien ?

- Je vais très bien colonel. Ne vous en faîte pas pour Teal'c. Il va bien, je l'ai vu. Il est juste parti en reconnaissance autour du village.

Rassuré, les trois Terriens consentirent à s'asseoir avec eux, face aux Nox leur offrant à manger.

Ils les remercièrent maladroitement mais il était évident qu'ils les sous-estimaient énormément.

- Euh, est-ce que c'est vous qui avez fait ça ? demanda Jackson en désignant sa blessure. Vous nous avez soigné ?

Il n'obtint aucune réponse, les Nox se regardant entre eux. William-Léandre ignorant son regard d'appel à l'aide, faisant mine d'être concentré sur le décorticage de son fruit.

- Ça doit-être une famille, supposa Jackson pour les siens.

- Mais de quoi ? demanda le colonel.

- J'en ai aucune idée.

- Moi je pense qu'on devrait leur demander de nous rendre nos armes, remarqua-t-il en cherchant le regard de William-Léandre les ignorant toujours superbement.

L'enfant se leva, s'avançant vers O'Neill l'air curieux :

- Bonjour, fit celui-ci. Euh écoute, ces choses que tu as trouvé sur nous... ces choses que vous nous avez prises... ces armes, dit-il en tentant de mimer pour se faire comprendre. C'est très dangereux et c'est...

Il fut coupé par l'enfant s'en allant en courant pour aller vers Teal'c qui revenait. Le voyant, O'Neill se leva pour aller à sa rencontre :

- Bon je vous en prie, dîtes moi que vous savez ce qu'il se passe ici ? demanda-t-il.

- Je ne peux pas vous le dire.

- Mais Apophis, vous savez où il est au moins ? demanda le colonel.

- Non.

- Savez-vous environ à quelle distance nous sommes de la Porte ?

- À mon avis...

Il stoppa quand l'enfant Nox alla vers Carter, se postant devant elle en se désignant lui même :

- Nafrayu, tenta-t-il de se présenter.

Elle comprit, le désignant en répétant son nom pour lui montrer qu'elle avait saisi pour ensuite en faire de même et se présenter à son tour, souriante devant l'enfant qui l'imita pour montrer sa compréhension.

- Non, vous ne pouvez pas l'emmener, ironisa O'Neill devant son air enjoué.

Ils furent invités d'un geste à prendre place et les Terriens s'assirent face aux Nox près desquels William-Léandre s'était installé. Il ne dit rien, laissant ses compatriotes tenter de comprendre par eux mêmes. Anteaus leur servit le repas, Jackson tentant encore de communiquer.

- Vous devriez leur demander de nous rendre nos armes, fit le colonel.

- Je l'ai fais. Ils ne comprennent pas. D'ailleurs c'est curieux, ils ne disent pas grand chose. J'essaye encore de déterminer s'ils sont humains, dit-il en faisant soupirer William-Léandre. Docteur Langford ? interrogea-t-il.

Celui-ci l'ignora, acceptant avec gratitude ce que lui tendait Anteaus, le remerciant d'un regard et d'un signe de tête qui lui furent rendus.

- Vous parvenez à communiquer avec eux ? demanda Jackson ayant perçu l'échange.

- Ouvrez votre esprit Jackson, répondit-il. Vous êtes aveugle en ce moment, dit-il mystérieusement en les laissant perplexes.

- Moi je les trouve très humains, fit Carter.

- Je vous conduirai jusqu'à la Porte, fit soudain Anteaus avec calme en les surprenant complètement.

- Wouaw, dit O'Neill.

- Vous comprenez quand je vous parle ? interrogea Jackson étonné.

- J'ai mis du temps pour apprendre votre façon de parler, expliqua-t-il.

- Non moi je ne trouve pas, répondit Carter tout aussi ahurie.

- Vos armes sont parties, continua-t-il.

- Parties ? Où ? voulut savoir le colonel sans obtenir de réponse.

- Vous connaissez nos ennemis ? demanda Carter.

- Les méchants, ils vont nous chercher, prévint son supérieur.

- Vous avez attaqué, posa doucement Lya.

- Vous étiez là ? s'étonna Jackson.

- Nous voulions seulement le capturer, se défendit la blonde.

- Écoutez, reprit le colonel, nous ne sommes pas des assassins, nous ne sommes pas des tueurs. C'est quelqu'un de méchant, de très... méchant. Nous voulions seulement le ramener dans notre monde et le faire parler de toutes les vilaines, méchantes choses qu'il a faîte. Mais nous ne savions pas qu'il avait un champs de force qui le protégeait.

- Je n'avais jamais vu ça, répondit Teal'c. Sinon je...

- C'est pas grave, coupa O'Neill. Nous sommes en vie. Grâce à vous d'ailleurs.

- Nous vous conduirons jusqu'à la Porte. Vous partirez, dit Anteaus.

- La Porte des Étoiles ? voulut confirmer la scientifique.

- Oui, répondit Lya. Vous partirez ?

- Mais ce n'est pas aussi simple...

- En nous sauvant, vous avez mis votre vie en danger parce que Apophis essayera de nous localiser, expliqua O'Neill.

- Reposez vous, nous partirons bientôt, trancha Anteaus. Emmenez vos façons avec vous, dit-il en se levant.

- Non, attendez, intervint le colonel. Attendez. Euh... vous nous avez soigné. Sauvé la vie.

- Oui.

- Comment ?

- À notre façon.

- Nous appartenons à un peuple qui veut savoir, apprendre vos façons, votre médecine, tenta Jackson.

- Non.

- Est-ce que nous pouvons voir quelqu'un d'autre ? Est-ce que vous avez un chef ? questionna le colonel.

- Ils n'ont pas envie de vous voir.

- Donc vous n'êtes pas seuls, confirma-t-il.

- Vous devez partir, conclut le Nox en s'éloignant.

- Bon, on doit partir, répéta O'Neill avec ironie.

- Mais si nous partons. Pourquoi on n'y va pas tout de suite ?

- Votre frère n'est pas encore tout à fait remis, répondit Lya.

- Notre frère ? Le frère de qui ? s'alarma le colonel.

Lya leur fit signe de la suivre et ils obéirent pour découvrir le Jaffa qu'ils avaient soigné, s'agitant à ce constat en ressortant.

- Il a résisté à tout les soins que nous voulions lui donner, expliqua Lya.

- Il guérira peut-être quand même, répondit Teal'c, le Goa'uld qu'il héberge essaye de le sauver.

- Tant mieux, sourit Anteaus.

- Commença tant mieux ? fit O'Neill. C'est un des gardes et il est au service des Goa'uld.

- Il est comme lui pourtant, dit-il en regardant Teal'c.

- Sauf que lui est avec nous.

- Alors vous pourrez peut-être le convaincre d'être avec vous lui aussi, répondit Lya.

- Non, ça m'étonnerait, répondit Carter.

- Les Goa'uld sont des parasites spéciaux, expliqua Jackson. Ils prennent la vie et s'en servent dans leur propre but.

- Et leurs façons ne sont pas du tout comme les vôtres vous pouvez me croire, ajouta Jack.

- Ils ne connaissent pas les Nox, remarqua Anteaus.

- Les Nox ? C'est vous ? demanda le docteur pour obtenir un acquiescement.

- Ceux dont vous parlez viennent pour chasser le Fenris, posa Lya.

- Le Fenris ? C'est quoi ?

- C'est probablement cette créature invisible que nous sommes venus chercher, supposa Daniel.

- Oui, répondit Anteaus. Fenris.

- Bon écoutez, soupira O'Neill un peu agacé. Y-a-t-il des anciens à qui je puisse parler ? Je crois que vous ne comprenez pas...

- Ohpe est l'un des Nox les plus âgé, répondit-il en se dirigeant vers celui-ci resté assis près de William-Léandre.

Cela faisait un moment qu'ils se regardaient en silence, un dialogue inaudible s'étendant entre eux, le jeune homme souriant. Il se leva pourtant pour faire face aux Terriens.

- Si Shak'l ne meurt pas, ils seront encore en plus grand danger qu'ils ne le sont déjà, remarqua Teal'c.

- La mort ne frappera plus, posa Anteaus.

- Je n'ai pas l'intention de lui donner la mort, répondit le Jaffa. Toutefois, s'il se réveille il dira aux Goa'uld où vous trouver.

- Apparemment votre médecine est très efficace, remarqua O'Neill. Mais comment est-ce que vous vous défendez ?

- On ne se défend pas.

- Dans ce cas laissez nous vous aider en échange de ce que vous avez fait pour nous, proposa Carter.

- Vous devez partir.

- Ouais, soupira le colonel. Bon alors pour l'instant on va juste aller là, dit-il en s'éloignant avec le reste de son équipe.

Les Nox échangèrent un regard avec William-Léandre qui leur sourit simplement alors qu'ils se comprenaient. Nafrayu leva une main, lui présentant et il vint y accoler la sienne avec le sourire, faisant jouer sa magie entre leurs doigts de manière à ce qu'il puisse la sentir comme un courant d'air. L'enfant Nox rit, ses aînés souriant à ce spectacle. Il posa ensuite sa main dans la mousse du tronc où il était assis, usant de son pouvoir pour faire s'épanouir de minuscules fleures blanches entre ses doigts, fascinant le garçon. Lya s'assit près d'eux et ils échangèrent de longs regards. Finalement, Teal'c alla se charger de surveiller Shak'l, le Jaffa, l'attachant. Les autres revinrent vers l'albinos, O'Neill s'agaçant en lui demandant s'il allait les aider. William-Léandre n'avait rien dit, lui donnant un simple regard qu'il ne comprit pas et qui l'agaça un peu plus. Finalement, il s'avéra que le Jaffa était éveillé et parfaitement dispos. Teal'c le confronta sans rien obtenir, ne parvenant pas à le convaincre au contraire. Il continua donc à le surveiller pendant que les autres se mettaient à fabriquer flèches et arcs pour se défendre d'Apophis.

William-Léandre resta avec Lya, discutant à voix très basse avec elle pour ne pas être entendu des siens. Nafrayu suivit de près ce que faisaient les Terriens, pleins de questions alors qu'ils s'entraînaient au tir. Ophe, prit Jackson avec lui, tentant de lui expliquer leur relation étroite avec la forêt et la nature. Mais celui-ci n'écoutait rien, insistant sur ses questions de médecine, de connaissances, de proposition d'amitié... Ophe tentait de lui apprendre un peu, seulement, Jackson y était hermétique, ne croyant pas un instant au très grand âge du Nox lui expliquant qu'il avait plus de quatre cent ans. Pourtant, le Nox était bel et bien en train de répondre à ses questions sans qu'il ne daigne écouter. Entre temps, Anteaus tenta de dissuader O'Neill d'entraîner Nafrayu dans ses manières, lui révélant que ce n'était pas le Fenris qui était invisible, mais que les Nox le protégeaient ainsi. Leur point de vue très éloignés s'entrechoquèrent sur le fait de donner la mort, le Terriens fermé lui aussi. Il ne crut pas un instant que les Nox pouvaient se protéger, insistant sans rien voir.

L'équipe se réunit finalement, échangeant ce qu'ils avaient appris avec étonnement, comprenant qu'ils étaient plus évolués qu'ils le croyaient. Mais ils étaient encore très loin du compte. Ils craignaient que Apophis attaque les Nox maintenant, certains qu'il était de leur devoir de les protéger. Lorsqu'ils voulurent emmener Shak'l avec eux, Anteaus apparut, les surprenant, leur disant qu'ils ne permettraient pas cela en les sachant ennemis. Aucun d'entre eux ne comprenait le calme et la confiance des Nox, insistant encore et encore sans rien voir, désespérant un peu l'albinos qui observait plus loin, Ophe de nouveau près de lui semblant comprendre ce qu'il pensait.

Un peu plus tard, alors que Shal'k était avec Teal'c dans la cabane, un cri déchira l'air. Lya accourut, pensant que Teal'c avait attaqué l'autre. William-Léandre bondit aussi, arrivant juste à temps pour écarter Teal'c de la trajectoire de la lame du Jaffa bondissant vers lui. Son camarade avait éloigné Lya et il l'éloigna lui même. Il prit cependant la lame à sa place dans le flanc, ne bronchant pas un instant à la douleur, tenant son adversaire. Teal'c bondit, frappant violemment Shal'k qui traversa le mur fragile.

- Docteur Langford ? Est-ce que ça va ?

- Oui, dit-il avec assurance en posant une main sur sa blessure.

Il usa de sa magie pour se soigner et effacer toute trace du coup. Teal'c voulut aller à la poursuite de l'autre qui s'étaient enfuis à toutes jambes, arrêté par l'albinos.

- Non, claqua-t-il. Vous n'avez pas d'arme et s'il se rend jusqu'aux autres avant que vous ne l'attrapiez, vous êtes mort.

Sagement, le Jaffa l'écouta cette fois, allant prévenir les autres de ce qu'il se passait. William-Léandre se tourna vers une Lya secouée et apeurée par cette violence. Souriant avec douceur, il prit sa main, lui transmettant une magie apaisante pour la calmer. Son souffle ralentit progressivement et elle se reprit.

- Merci, dit-elle dans sa langue. Il vous a blessé, s'inquiéta-t-elle.

- Je me suis déjà soigné ne vous en faîte pas.

Ils sortirent pour rejoindre les autres, SG-1 très agitée maintenant, discutant de la situation avant de partir ensemble à la poursuite de Shak'l. William-Léandre rejoignit les autres Nox, parlant bas avec eux.

- Nous allons trouver un moyen de faire partir les étrangers. J'effacerai leurs souvenirs de votre monde et de vous de l'esprit du Goa'uld et des Jaffas. Ainsi, ils partiront sans dommage et ne reviendront pas.

Ils lui sourirent, lui donnant un signe de tête reconnaissant. SG-1 revint bientôt, leur annonçant que Shak'l avait rejoint Apophis et lui avait tout dit. Les Nox ne changèrent pourtant pas leur ligne de conduite, insistant pour les conduire à la Porte pour qu'ils repartent. Ils se rendirent alors compte de la disparition de Nafrayu, tous partant à sa recherche, très inquiets. William-Léandre s'éclipsa, cherchant et trouvant vite l'enfant de ses pouvoirs. Il le trouva près d'Apophis, le petit curieux de découvrir les Goa'uld, inconscient du danger. Il transplana jusqu'à lui, surprenant Apophis et ses soldats qui le mirent en joug alors qu'il s'interposait devant l'enfant. Désireux de d'abord mettre Nafrayu en sécurité, il l'attrapa et transplana non loin des autres infiniment soulagés de le voir arriver avec le garçon dans les bras. Ils retournèrent au village, William-Léandre pas du tout surpris de sentir Apophis et les Jaffas se diriger vers eux. SG-1 mit en place une embuscade contre le grès des Nox. Lorsque l'attaque commença, les Nox intervinrent en dissimulant Apophis et ses hommes, rendant O'Neill furieux alors qu'il craignait qu'ils reviennent s'en prendre à ce peuple. Sentant aisément les ennemis, William-Léandre fit ce qu'il avait promis sans que les siens ne puissent s'en rendre compte puis il suivit de loin Anteaus qui renvoyait Apophis et ses Jaffas à travers la Porte.

Agacé, le colonel ordonna à son équipe de retourner vers la clairière de la Porte, celle-ci toujours absente. Anteaus apparut près d'eux, expliquant qu'il avait renvoyé leurs ennemis.

- Ils vont revenir, fit O'Neill.

- Nous saurons nous débrouiller, assura-t-il calmement alors que Ophe apparaissait aussi avec Nafrayu et Lya. Il voulait vous souhaiter bon voyage, dit-il en faisant sourire les Terriens alors qu'il regardait l'enfant.

- Nous avons renvoyé vos armes par la Porte des Étoiles, renseigna celui-ci.

- En parlant de la Porte des Étoiles..., fit O'Neill.

- Vous avez peur pour nous n'est-ce pas ? avança Anteaus.

- Oui, approuva le colonel anxieux.

- Pourquoi ?

- Nous pensons que les forts doivent défendre les faibles, répondit Teal'c.

- Nous avons peur pour vous, compléta O'Neill.

- Vous avez tord dans votre manière d'assigner ce rôle de fort et de faible ici, intervint William-Léandre en surprenant les siens alors qu'il s'approchait des Nox l'accueillant d'un sourire.

- Avant que vous ne vous en alliez, je veux vous montrer quelques chose, dit Anteaus en faisant un large signe de bras.

Ils se retournèrent sur son signe pour voir ce que William-Léandre voyait déjà : une immense citée de haute technologie lévitant haut au dessus de la vallée. Ils restèrent stupéfaits devant ce spectacle, commençant à comprendre à quel point ils s'étaient fourvoyés.

- Vous n'avez jamais été les forts ici, remarqua l'albinos en les faisant se retourner vers eux.

- Vous saviez ? demanda Carter à son attention sans obtenir de réponse.

- Vous apprendrez peut-être un jour que votre façon, n'est pas la seule façon, remarqua Anteaus.

- William ? appela Ophe en s'approchant de lui. Vous et vous seul serez toujours le bienvenu chez nous. Le peuple Nox sera ravi de faire votre connaissance, dit-il en stupéfiant les autres Terriens.

- Merci, répondit l'albinos, je vous rendrai visite avec plaisir.

- Juste lui ? intervint Jackson.

- Juste lui, confirma Lya. Il a l'esprit sage, éclairé et ouvert.

- Tout autre sera immédiatement renvoyé par la Porte, prévint Ophe. Seul William est ici l'ami des Nox. Vous devriez un peu plus écouter votre sage, conseilla-t-il en souriant à l'albinos. Il a beaucoup à vous enseigner et vous avez de la chance de l'avoir.

Il échangea un signe de tête respectueux avec lui puis la Porte réapparut, s'activant toute seule pour la Terre. Les Nox sourirent à William-Léandre avant de disparaître, laissant les autres pantois.

- Comment... comment vous avez fait ? lui demanda Jackson en le rejoignant.

- Actuellement, vous êtes aveugles, répondit-il en se mettant en marche vers la Porte doucement alors qu'ils le suivaient. Apprenez, gagnez en sagesse, en raison, en tolérance, en bienveillance, en compréhension. Observez, réfléchissez et ouvrez vos yeux même à ce qu'ils ne peuvent percevoir. Et peut-être alors, vous comprendrez pourquoi moi et pas vous, dit-il mystérieusement. Ce que vous croyez être n'est pas la vérité. Abandonnez vos croyances et vos jugements pour n'avoir que la vérité, dit-il avant de passer la Porte.

William-Léandre n'accepta pas de dire quoi que ce soit de plus et lors du débriefing avec le général, il ne dit rien de ce qu'il savait des Nox, expliquant qu'il se rangeait à leur volonté en vertus de leur amitié, ajoutant qu'il ne servait à rien de tenter de forcer les choses. Déjà convaincu par ses compétences et sa diplomatie, Hammond se rangea à son avis, le chargeant des relations amicales avec ce peuple sans poser de question. Jackson et Carter voulurent en savoir plus, le harcelant un peu mais il ne lâcha rien, les renvoyant calmement jusqu'à leur faire lâcher prise. Et à partir de ce jour, il se mit à rendre régulièrement visite aux Nox en mission solo. Il était toujours très bien accueilli et si ses premières visites se firent en forêt, il fut finalement invité dans leur ville, faisant la connaissance de ce peuple incroyable et sage, pacifique à l'extrême.

Après cela, les missions s'enchaînèrent tranquillement. Si quelques fois, ils se retrouvèrent dans les ennuis au milieu des Jaffas avec SG-2, ils s'en sortaient toujours. William-Léandre avait pu constater que Kawalsky, Warren et Casey étaient de très bons combattants et de belles personnes, ravis d'être avec eux. Il n'avait encore jamais eu à se battre, toujours couvert par ses camarades ignorant ses talents de combattant, ne les soupçonnant même pas. Cela ne voulait pas dire qu'il ne faisait rien. Il leur ouvrait le chemin ou surveillaient leurs arrières suivant la manière et la situation dans laquelle ils se déplaçaient. Il les aidait au besoin, passait des munitions, se chargeait des premiers soins et de mettre à l'abri ceux qui étaient blessés lorsque cela arrivait. Ils s'entendaient tous parfaitement, très bien coordonnés. Son équipe avait maintenant une confiance aveugle en lui, ses compétences et son étonnant instinct presque surréaliste. Un grand respect s'était installé entre eux et si ses camarades respectaient les règles militaires en utilisant leurs grades ou au moins leurs noms, ils appelaient l'albinos William ou Will avec son autorisation alors qu'il utilisait leurs prénoms lui aussi à présent. Ils étaient devenus de véritables amis et frères d'armes maintenant. Son équipe l'écoutait d'ailleurs lorsqu'il leur enseignait subtilement certaines choses et il était très heureux de voir cela.

Ils eurent aussi des missions plus calmes auprès de peuples souvent moins évolués qu'eux, William-Léandre parvenant sans mal à établir des contacts amicaux, usant des mœurs et habitudes des peuples comme si c'était les siennes pour mieux s'intégrer. Et il y parvenait, souvent apprécié par les gens et doucement, son équipe apprenait à faire de même. D'autres missions se firent sur des planètes sans peuple mais cela ne les empêcha pas de visiter, William-Léandre faisant preuve de talent de botaniste en dénichant des plantes à priori insignifiantes mais qui extasiaient les scientifiques de la base lorsqu'ils les ramenaient. SG-2 n'avaient pas de mission spécialement excitantes ou impressionnantes mais ils faisaient le bonheur de Hammond ravi de leur travail.

Les autres équipes avaient aussi des missions qu'il suivait soigneusement. SG-1 semblait attirer les ennuis. Ils eurent une mission sur une planète protégée par le Marteau de Thor qu'ils détruisirent à son grand agacement. Ce fut la première fois qu'ils entendirent ainsi parler des Asgard et de leur possible rôle bienveillant, l'albinos en sachant déjà bien plus sur le sujet. Une autre mission les amena à faire la connaissance de la famille de Teal'c et de son maître, une autre leur fit croire que Daniel était mort alors qu'il était retenu par un extraterrestre Babylonien ancien. Puis il y eut Hathor manquant presque de prendre le contrôle du SGC alors qu'il était lui même chez les Nox. Puis il y eut la petite Cassandra et il n'intervint pas dans cette histoire, laissant les choses se faire comme il se devait. Celles-ci et bien d'autres qu'il suivait à distance, glissant parfois de petits conseils avisés lorsqu'on lui demandait son avis. Lui même continuait à travailler presque constamment, donnant lieu à des recherches captivantes à ses yeux, en mettant un peu à disposition de la Terre. Ce n'était pourtant qu'une très infime partie du savoir qu'il avait déjà. La partie qu'il les estimait prêt à recevoir et qu'il pouvait justifier par ses missions. On avait été surpris de lui trouver des connaissances techniques et technologiques grandissantes, son étude de la Porte fascinante.

Ce jour là, SG-2 partait pour une mission qui devait être tranquille. On avait envoyé une sonde vers une nouvelle adresse, découvrant un monde entièrement couvert d'eau, seuls quelques bancs de sable blond cristallin affleurant par endroit aussi loin qu'on pouvait le voir, la Porte posée sur l'un d'entre eux. On avait jugé la planète inintéressante, y renonçant alors qu'il n'y avait que quelques dizaines de mètres carrés de sable autour de la Porte dans rien de visible jusqu'à l'horizon, ni relief, ni végétation, ni rien donnant un indice de signe de vie quelconque. William-Léandre avait pourtant insisté pour y aller, comme toujours soutenu par son équipe disant qu'au pire, ils bronzeraient un peu. Hammond avait accepté, laissant de plus en plus le jeune docteur faire alors qu'il ne ramenait que du bon du terrain et faisait un excellent travail. Ils passèrent donc la Porte pour se retrouver les pieds dans le sable, le bruit de douces vagues les entourant sous un magnifique ciel bleu. Il faisait bon, une douce brise les balayant. On ne voyait qu'une vaste étendue d'eau bleu cristalline parsemées de bandes de sables de toutes tailles.

- Dépliez les transats les gars, s'amusa Kawalsky en les amusant tous. Non sérieusement, dit-il en s'approchant de la sonde toujours présente, vérifiez qu'il n'y a rien et surveillez l'horizon. Will ? Une raison de se sentir en danger ? demanda-t-il alors qu'ils se fiaient tous à son instinct.

- Non. Je ne pense pas que l'on risque quoi que ce soit ici, dit-il en les détendant. Mais j'ai aussi le sentiment qu'on n'est pas venu pour rien, dit-il en leur souriant.

Ils approuvèrent, faisant un petit tour d'horizon. Pendant ce temps, William-Léandre se débarrassa de son équipement. Il ne mettait plus le casque depuis longtemps mais il retira aussi son gilet d'équipement et sa veste, laissant le tout sur le MALP, restant en tee-shirt, treillis et ranger. Tranquillement, il alla s'asseoir en tailleur au bord de l'eau, s'installant dans le sable. Kawalsky le rejoignit après un moment, s'accroupissant près de lui.

- Vous croyez qu'il y a quelque chose ici ? demanda-t-il.

- Je le crois oui. Mais tout n'est pas toujours visible au premier coup d'œil.

Ses camarades sourirent, pas du tout perturbés, habitués à la philosophie de leur coéquipier. Sans compter qu'il ne s'était jamais trompé jusque là.

- Je ne pense pas qu'il y ait le moindre danger mais ça risque de prendre du temps alors installez vous confortablement, sourit-il.

- Ok, fit Kawalsky. Un peu de bronzette alors, s'amusa-t-il.

Rapidement, Carvin, le capitaine Casey, le rejoignit avec une grosse trousse.

- Kit de prélèvement Will ? proposa-t-il.

- Oui, merci, sourit-il en prenant la pochette.

Il la déposa près de lui, l'ouvrant pour ensuite prélever un peu d'eau, de sable et d'air qu'il analyserait à la base même s'il le faisait aussi déjà de sa magie. Ce n'était pas cela qui l'intéressait ici mais l'immense quantité de formes de vies qu'il percevait dans l'eau. Il y avait du monde là dessous, beaucoup de monde et pas que des animaux. Il en était certain. Il fit donc ses prélèvements tranquillement assis dans le sable mais déjà, il propageait son énergie, son aura, sa magie autour de lui, la chargeant de calme, de pacifisme, de patience, d'ouverture, d'écoute, de bienveillance... Il ne savait jamais si les peuples pouvaient sentir consciemment cela mais il savait qu'ils le ressentaient inconsciemment, se détendant déjà un peu naturellement avec lui grâce à ça. Il le faisait donc toujours, cherchant à rassurer et à faire comprendre qu'il n'était pas une menace, lui ou son équipe. Cela fait, il resta calme, posant ses mains sur ses genoux et fermant les yeux, comme méditant. Là encore, son équipe ne fit pas la moindre remarque. S'ils n'étaient pas particulièrement pressés avant, ils avaient largement gagné en patience et en calme à son contact. Bientôt, un peu d'ombre venait le couvrir et il rouvrit un œil pour voir que Carl, le major Warren, avait étendu l'une de leur toile de protection au dessus de lui, plantant les piquets dans le sable.

- Vous allez cramer à rester au soleil comme ça avec votre teint, remarqua-t-il.

- Merci Carl, sourit-il.

- Tenez, dit-il en lui lançant une gourde d'eau. Il faut boire, rappela-t-il avec un clin d'œil.

Il le remercia d'un signe de tête, buvant un peu pour le rassurer. Encore un moment et Charly vint s'adosser à son dos sans un mot, le faisant sourire alors qu'il poursuivait sa calme méditation. Pas un instant un seul d'entre eux ne se plaignit de rester là à ne rien faire, en profitant pour se détendre un peu au son des vagues. William-Léandre quand à lui, observait de ses sens les formes de vies de l'eau. Il savait qu'ils avaient perçu leur présence et qu'ils les observaient de loin. Mais il sentait aussi leur méfiance, leur crainte, leur appréhension... il faudrait certainement un peu de temps pour entrer en contact. Ils restèrent là des heures et des heures sans que rien ne se passe et ce ne fut que lorsque leur temps limite de mission arriva qu'ils décidèrent de rentrer, William-Léandre y consentant sans rechigner.

- Vous croyez vraiment qu'il y a quelque chose ici ? demanda Carvin.

- Oh que oui, sourit-il en regardant les vagues pendant que Carl composait l'adresse de la Terre. N'avez-vous pas sentis que nous étions observés ? demanda-t-il en les surprenant.

- Sérieux ? fit Charles.

- Oui mais nous leur faisons peur je crois, répondit-il. Cela prendra du temps.

- Donc on revient plus tard ? proposa Carl sans remettre en cause ses dires.

- Oui, on revient plus tard, approuva-t-il.

Lorsqu'ils rentrèrent et firent leur rapport, Hammond n'eut pas l'air convaincu mais il accepta de le laisser poursuivre son expérience sur cette planète d'eau. Si William-Léandre avança qu'il pouvait bien y aller seul pour ne pas gêner son équipe, ses coéquipiers insistèrent pour l'accompagner, assurant que ça ne les dérangeait pas. Et comme Hammond qui suivit cette proposition, ils voulaient s'assurer que s'il avait raison et qu'il y avait bien quelque chose sur ce monde, ce quelque chose en question n'était pas dangereux pour lui, ne voulant pas le laisser seul au cas où. Régulièrement ensuite, SG-2 retourna sur la planète océan, restant à chaque fois au soleil sans rien faire quand William-Léandre méditait au bord de l'eau. Le jeune homme les avait convaincu de poser leurs armes lorsqu'ils étaient là et on les laissait près de la Porte pour ensuite s'installer dans le sable, profiter de l'ambiance et tenter d'établir un contact avec ceux que William-Léandre savaient visiblement être là.

Le jeune albinos finit par passer des journées entières sur la planète. Hammond avait accepté de les laisser faire à condition d'avoir un contact radio toutes les six heures par la Porte qu'ils activaient depuis la Terre. Ils se mirent à rester plus longtemps, plusieurs jours d'affilés après quelques semaines, son équipe se faisant incroyablement compréhensive, souriant en disant que ça leur faisait du repos au soleil à jouer aux cartes. Le général avait reclassé cette mission en mission d'étude scientifique simple et la laissait se poursuivre tant qu'il n'avait pas un besoin impératif que SG-2 rentre.

Ce jour là, SG-2 était encore sur la planète océan, William-Léandre assis au bord de l'eau en méditation, Kawalsky assis contre son dos jouant aux cartes avec Carl devant lui sous une toile leur donnant de l'ombre. Ses camarades craignaient toujours qu'il brûle trop vite au soleil à cause de son albinisme et s'il avait été ordinaire, jamais il n'aurait pu aller au soleil ainsi. Mais il n'était pas normal et son albinisme n'était en faite qu'une apparence pour lui, il n'avait pas réellement de défaut génétique, ce n'était qu'une excuse pour justifier son apparence. Et il n'avait aucun des problèmes des albinos. Peu de choses pouvaient atteindre sa santé en réalité. Sa protectrice l'avait prévenu qu'il devait être vigilent, que certaines choses dans l'univers pouvait atteindre, blesser ou rendre malade même un être comme lui et il lui avait promis de faire attention. Rien ne pourrait le tuer, seulement, la souffrance était pire que la mort pour lui. Mais rencontrer quelque chose pouvant l'atteindre n'était pas encore arrivé et serait très rare si cela devait se produire. Le soleil n'était pas un problème pour lui en réalité. Aucune des préoccupations de santé Terriennes n'en n'était pour lui. Mais il était toujours très touché de voir ses camarades veiller sur lui ainsi, les laissant faire alors qu'il ne pouvait encore leur dire la vérité.

Rien n'avait encore bougé en apparence dans leur mission même si William-Léandre lui, savait que leurs observateurs se faisaient de plus en plus curieux, surtout à son égard, se rassurant lentement, se rapprochant doucement. Il persévérait donc patiemment. La Porte s'activa soudain, Kawalsky et Warren bondissant et prenant leurs armes pour se mettre en protection devant William-Léandre. Casey était sur Terre et il ne devait revenir que dans trois heures. Il était à peine partis pour faire un petit rapport. Pourtant, ce fut bien lui qui émergea de la Porte, ses camarades se détendant sur le champs alors que le vortex se refermait. William-Léandre qui n'avait pas bougé le fit en sentant la tension et l'inquiétude de son camarade. Ils étaient partis du SGC depuis quelques jours et il avait pu se passer quelque chose. Il se releva souplement, s'avançant vers son coéquipier qui vint d'ailleurs directement vers lui, voulant visiblement lui parler.

- Doc, appela-t-il.

- Qu'est-ce qu'il se passe capitaine ? demanda Kawalsky. Un problème à la base ?

- Oui et non, répondit-il. Mais je pense que vous devriez rentrer un moment, dit-il à l'albinos.

- Pourquoi ? demanda Warren inquiet.

- Et bien, peu après notre départ, SG-1 est revenue avec une dizaine de personnes qu'ils ont secouru sur une planète où un volcan en éruption était en train de tout détruire. Ils ont trouvé ces gens près de la Porte, il y avait des survivants alors ils les ont secouru. Ce peuple s'appelle Tollan, des humains et ils ont plusieurs siècles d'avance technologiques sur nous. Ils ont évacué leur planète par vaisseau vers un autre monde parce qu'elle était sujette à de violents cataclysmes qui rendaient la vie impossible. L'équipe que SG-1 a trouvé était censée condamner la Porte pour que personne n'aille sur la planète qu'ils jugent trop dangereuse maintenant. Ils sont tombés sous les nuées ardentes avant et leurs vaisseaux ne seraient jamais arrivé à temps pour les secourir. Ils sont au SGC mais le soucis est que le nouveau monde de leur peuple n'a pas de Porte et ne peut donc être contacté. On n'a aucun moyen de les envoyé chez eux. Le SGC a tenté de leur trouver une planète d'accueil, le peuple d'Argos était d'accord mais les Tollan ont refusé parce qu'ils sont... primitifs, hésita-t-il. Ils pensent ça de nous aussi d'ailleurs. Le SGC et le commandement voulaient qu'ils partagent leur savoir mais ils s'y refusent fermement. Les relations sont tendues. Le général tente toujours de trouver une solution pour les installer ailleurs mais maintenant l'Intelligence Service et Maybourne s'en mêlent. En gros, ils veulent garder les Tollan et les forcer à révéler leurs secrets technologiques.

- Ces salopards, ragea Kawalsky.

- J'ai pensé que vous voudriez le savoir et vous, vous pourriez peut-être avoir un meilleur contact avec les Tollan, continua Casey pour le docteur. Et vous aurez peut-être un moyen de les aider, vous connaissant, sourit-il. Ils auraient bien besoin de votre aide William. Ces pauvres gens n'ont pas mérité de finir en rat de laboratoire.

- Vous avez bien fait Carvin, sourit-il. Charly ?

- Allez on remballe et on rentre les gars, répondit aussitôt celui-ci.

William-Léandre sourit, jetant un coup d'œil aux vagues dans lesquelles une forme disparaissait rapidement. Il savait bien qu'ils avaient été écouté, ravi qu'ils se soient approchés aussi près. Mais il avait un peuple à aller aider et une grosse bêtise de son monde à éviter.