Chapitre 8 :
Audience
Lorsque SG-2 rentra d'Aquila après avoir vu l'une de leur cité sous marine pour la première fois, ils étaient dégoulinant d'eau, tout juste sortis de l'océan, leurs chaussures, leurs chaussettes et leurs équipement à la main. Ils souriaient pourtant largement, très heureux et enthousiastes après ce qu'ils venaient de vivre, Carvin et Carl excités comme des puces. Ils retrouvèrent SG-1 parlant avec Hammond au bas de la passerelle, l'équipe certainement arrivée juste avant eux. Ils s'étaient d'ailleurs tournés pour les voir rentrer, surpris de les découvrir trempés ainsi.
- Et bien, s'amusa O'Neill. Vous en aviez assez de rester sur cette planète à ne rien faire alors vous avez fait un petit plongeons major ? demanda-t-il en regardant Charly.
- La meilleure et la plus incroyable plongée de toute ma vie mon colonel, sourit-il largement.
- Du nouveau avec les Aquilien ? demanda le général.
- Oh que oui monsieur, répondit-il. Nous avons été invité à un banquet chez eux aujourd'hui, dans l'une de leur ville. Et vous ne me croirez peut-être pas mais leurs villes sont au fin fond de l'océan. Il a fallu plonger pour y aller. C'était absolument incroyable. De toute évidence, leur technologie est très avancée.
- Euh, on parle bien de la planète couverte d'eau ? demanda O'Neill.
- Oui mais justement, tout est dans l'eau mon colonel, répondit Warren.
- Allez vous sécher et vous changer puis venez faire votre rapport. J'ai hâte d'entendre ça, fit le général.
- Oui mon général, répondit Kawalsky.
L'équipe s'en alla alors gaiement, SG-1 les suivant du regard.
- Qui aurait cru qu'il y avait bien quelque chose sur cette planète ? remarqua Carter.
- Vous ne passez pas beaucoup de temps avec SG-2 et vous n'allez pas en mission avec eux mais ils forment une très bonne équipe, remarqua le général. Et j'ai appris à faire confiance à l'instinct du docteur Langford. Il ne s'est jamais trompé jusque là. Quand il dit qu'il y a quelque chose, il y a quelque chose et il avait encore raison cette fois. Il lui a fallu des semaines de patience pour entrer en contact avec les Aquilien et cela semble porter ses fruits.
Une petite heure plus tard, SG-2 venait faire son rapport au général qui fut très heureux d'apprendre cette prodigieuse avancée. Il les félicita et laissa là encore William-Léandre diriger les relations avec les Aquiliens. Lorsqu'il eut lu le rapport, Jackson vint voir son collègue, très curieux à propos de ce peuple. Puis ce fut Carter pleine de questions sur leur technologie. S'ils voulurent les accompagner à leur voyage suivant sur Aquila, Hammond refusa sur la demande de l'albinos, celui-ci expliquant qu'il était trop tôt pour amener d'autres personnes. Le général lui donna la priorité après la patience qu'il avait fallu de la part de son équipe pour arriver là. Les Aquiliens s'ajoutèrent donc à la liste des peuples avec lesquels William-Léandre entretenait des relations amicales, ceux-ci s'avérant vite être plus évolués que les Tollan bien que pas encore autant que les Nox, leur technologie très spécifique à l'environnement aquatique.
Quelques temps plus tard, SG-1 rentrait d'une mission avec le docteur Jackson blessé. Celui-ci leur expliqua qu'il avait fait un voyage dimensionnel et qu'il s'était retrouvé dans une réalité proche de la leur, une réalité attaquée par les Goa'uld. Il tentait de les prévenir de l'imminence de l'attaque mais peu de monde le croyait vraiment, doutant que cela se produise dans leur réalité. Seulement, William-Léandre n'était pas de cet avis après avoir fait un tour dans son esprit pour voir ce qu'il avait vécu. Ils n'eurent pourtant guère le loisir de s'attarder là dessus, un autre problème plus urgent se posant à eux. Ils devaient recevoir la visite du sénateur Kinsey, président de la commission des finances du pays, pour une audience. Celle-ci avait pour but de convaincre l'homme récalcitrant que le projet Porte des Étoiles devait rester actif malgré les risques et son coût exorbitant, malgré son sois-disant manque de résultat que le sénateur jugeait inacceptable. Et malheureusement, il avait les moyens de faire fermer le projet dans l'instant s'il le voulait. Il s'agissait de le convaincre.
C'était donc pour cela qu'ils étaient maintenant en salle de briefing, devant le bureau du général. SG-1 avait été convoqué, comme William-Léandre à la demande de Hammond le sachant bon négociateur. Les militaires étaient en uniforme officiel, Teal'c et Jackson vêtus simplement des vêtements de la base, l'albinos avec l'un des costumes qu'il aimait porter en dehors des missions. On n'attendait plus que le sénateur et son escorte.
- Il est en retard, remarqua O'Neill.
- Vous avez l'air d'appréhender cette audience plus que le combat, remarqua Teal'c.
- Ba je préfère le combat sans aucun doute, répondit le colonel.
- Je suis sûr qu'une fois qu'on lui dira que l'avenir de la Terre est en danger...
- Daniel, interrompit O'Neill. Je crois qu'il vaudrait mieux garder cette histoire de réalité alternative comme une sorte d'atout. En réserve.
- Pourquoi ?
- Euh, faîte moi confiance, pria-t-il alors qu'on arrivait.
Il y avait le lieutenant colonel Samuels accompagné d'une militaire chargée de prendre des notes, le sénateur derrière eux avec d'autres hommes en costard.
- Mesdames et messieurs, je vous prie de m'excuser, commença-t-il en descendant l'escalier, un certain député du Congrès que je ne nommerai pas refuse sans arrêt d'obtempérer lorsque quelqu'un lui dit non. Ah, alors, voici donc le mystérieux SG-1, dit-il en les balayant du regard l'air avenant.
- Oh pas si mystérieux que ça, répondit O'Neill. Colonel Jack O'Neill, se présenta-t-il sous le regard interrogateur de l'homme.
- Colonel, j'ai beaucoup entendu parler de vous, dit-il en lui serrant la main.
- Ne croyez pas un mot de ce qu'on vous a raconté, je suis quelqu'un de très gentil.
L'homme prit un air faussement amusé avant de s'avancer avec les autres vers la baie vitrée donnant sur la Porte.
- Ah, alors voici le fameux équipement qui coûte tant d'argent à l'État, remarqua-t-il.
- Je sais que vous avez un emploi du temps assez chargé monsieur le sénateur, poussa diplomatiquement Hammond.
- Oui en effet général. Je vous en prie asseyez-vous.
Tous prirent alors un siège, le sénateur à une extrémité de la table alors que William-Léandre s'appropriait la place en face du politique, renvoyant O'Neill qui s'avançait là d'un regard. Celui-ci ne dit rien et prit place près de lui devant son air grave. Parce que William-Léandre n'avait pas manqué d'aller faire un tour dans l'esprit du sénateur, sachant dors et déjà à quoi s'attendre et il avait devant lui l'une des espèces de personne qu'il détestait le plus. Il n'était donc pas très joyeux, devinant déjà ce qui allait se passer sans mal.
- Voyons, commença Kinsey en regardant les présents un à un. Colonel O'Neill. Capitaine Carter ? confirma-t-il en recevant un signe de tête. Docteur Jackson, Teal'c, avec une apostrophe je suppose ? Et le docteur Langford. Je tiens à vous dire que bien que la maladie m'ait privé de la chance de servir mon pays en tant que militaire, j'ai le plus grand respect pour ceux qui ont choisi cette voie. Tout particulièrement ceux qui ont choisi de servir leur pays et d'en faire une vocation comme je le fais aussi à ma manière. Il n'y a pas de vocation plus honorable.
- Merci sénateur je suis entièrement d'accord avec vous, répondit Hammond.
- Ceci étant dit, je vais être direct et extrêmement clair. Je suis par nature assez méfiant vis à vis de tout ce qui est gardé secret. Que ce soit au sein du gouvernement ou de la défense nationale. Je pense que tout ce qui se fomente dans l'ombre pour s'étioler dans la lumière du jour n'a pas de place dans notre société. J'ai feuilleté plusieurs rapports à propos de vos expéditions. Le colonel Samuels a eu l'amabilité de me résumer en quoi consistait la Porte des Étoiles et je l'ai écouté sans aucun préjugé. Je dois admettre que l'idée même qu'une institution de ce genre puisse exister me paraît nettement dérangeante. Garder de tels secrets peut devenir très dangereux. J'ai relevé plusieurs exemples où vous avez évité la tragédie à l'échelle mondiale de justesse mais pratiquement aucun cas où vous avez découvert quelque chose qui en valait la peine, dit-il avant de marquer une longue pause. Il m'est arrivé à l'occasion d'avoir tord, de me tromper dans mes jugements. Donc le Président des États-Unis m'a demandé de venir vous entendre. C'est pour ça que je suis là.
- Bien, fit O'Neill. Donc vous n'avez aucun préjugé n'est-ce pas ?
- Colonel, réprimanda Hammond.
- Pour l'amour du ciel Samuels, qu'est-ce que vous lui avez dit ?
- J'ai dit la vérité.
- Le colonel Samuels a été honnête et impartial, affirma le sénateur.
- Non, je suis désolé mais ça c'est impossible. Il n'a pas cessé de nous contrer depuis le premier jour, posa O'Neill.
- Je vous ai défendu. Je lui ai fait part de mon admiration pour la Porte des Étoiles. C'est une merveille de technologie.
- C'est bien plus que cela monsieur le sénateur, intervint Carter. La Porte des Étoiles a véritablement été une révélation pour notre compréhension de l'univers. Nous en avons appris plus sur l'astrophysique ces derniers mois que durant les cinquante dernières années.
- Cela nous permet de comprendre des cultures vieilles de milliers d'années, continua Jackson. Des cultures humanoïdes.
- Docteur Jackson, je suis sûr qu'un érudit de la mythologie tel que vous doit-être familier avec l'histoire de Pandore.
- De la mythologie grecque oui bien sûr. La première femme façonnée par Zeus à qui, d'après la légende, il a fait cadeau d'une boîte en recommandant de ne jamais l'ouvrir.
- Mais elle l'a ouverte par simple curiosité. En dépit de l'avertissement de son dieu qui se trouvait être son père elle l'a fait. En l'ouvrant elle a répandu tout les fléaux, tout les maux sur la Terre qui font toujours partis de ce monde.
- Tout en gardant en mémoire qu'il s'agit avant tout d'un mythe, remarqua l'égyptologue. Et elle a refermé la boîte à temps pour garder l'espérance à l'intérieur.
- Peut-être faudrait-il fermer votre Porte pour la même raison, pour garder l'espérance à l'intérieur.
- Monsieur le sénateur, appela O'Neill. Si vous le permettez, j'aimerai intervenir. À vrai dire, je ne suis pas aussi brillant que vous pour m'exprimer par métaphore. Je suis un militaire et je suis pragmatique. Le fait est que la boîte ou plutôt la Porte est effectivement ouverte. Ce qui est fait est fait. Nous sommes passés dans le camps des ennemis en tuant Râ. Mais la menace des Goa'uld représente...
- La menace ?
- Oui monsieur, c'est certain. Nous sommes menacés.
- Le mot menace colonel a trop souvent à mon goût été galvaudé par les militaires de ce pays et a servis de justification pour des dépenses que nous ne pouvons plus assurer. Est-ce que vous savez exactement combien ce programme nous coûte ?
- À peu près dans les sept milliard et...
- Il nous coûte sept milliard quatre cent sept millions de dollars en tout.
- Ah ba j'étais pas loin.
- Par an bien sûr.
- Sauf votre respect monsieur le sénateur, rien que le fonctionnement du service comptable représente trois fois ce chiffre. Mais si vous voulez parler de soutenir la première ligne de défense nationale contre ce que je pense être le plus grand ennemi auquel l'humanité n'ait jamais eu à faire face...
- C'est une hyperbole, relativisa-t-il.
- Allez voir vous même. Mon général, je vous suggère de composer les coordonnées de P4A-571 si ma mémoire est bonne. Pour voir combien de temps le sénateur restera au gouvernement, s'énerva O'Neill.
- J'ai passé presque toute ma carrière à écouter des pessimistes en uniforme. Construisons une machine d'un milliard de dollars, avec ça nous pourrons sauver l'Amérique de tout ces barbares qui se trouvent à la porte sauf que la guerre froide est terminée depuis longtemps.
- Mais laissez moi vous rappeler une chose importante, reprit Jack, cette fois il y a vraiment des barbares, ils ont même un nom : les Gao'uld. Et ils sont réellement à la porte, à celle là ! dit-il en pointant l'anneau.
- Alors je propose de la condamner !
- Mais nous avons toutes les raisons de croire que les Goa'uld sont sur le point d'attaquer en force avec leurs vaisseaux, insista Jackson.
- Et bien je crois qu'ils regretteront de s'attaquer à la défense des États-Unis.
- Oh mais c'est pas vrai, maugréa O'Neill.
- Bien sûr, il suffira simplement d'infiltrer un virus dans leur vaisseau spatial, ironisa Daniel.
- S'ils viennent avec leurs vaisseaux nous ne serons pas à la hauteur, affirma Carter. Ils nous détruiront. Ils ont un tel niveau de technologique qu'ils peuvent nous anéantir en un rien de temps.
- Vous ne réussirez pas à me convaincre, répondit le sénateur totalement fermé.
- Ils disent pourtant la vérité, appuya Teal'c.
- Je ne suis pas convaincu non plus que ce soit la vérité.
- Mon général, fit O'Neill en se levant, à quoi bon perdre notre temps puisqu'il a déjà pris sa décision.
- Asseyez vous colonel, ordonna le sénateur en se levant à son tour. Quand j'aurais pris ma décision je vous le ferai savoir, dit-il alors qu'ils s'affrontaient du regard. Je vous le répète une dernière fois, asseyez vous. S'il vous plaît.
- Colonel, appuya Hammond pour être immédiatement obéit.
Si William-Léandre était intérieurement bouillonnant de fureur, il était totalement froid et fermé extérieurement. Il sentait parfaitement les regards du général qui attendait certainement qu'il intervienne mais il fallait être patient et il le savait. De toute manière, il n'y aurait pas de discussion véritable avec ce politique. Les deux hommes se rassirent et l'ambiance se détendit un peu.
- J'ai donné au Président ma parole que j'écouterai vos arguments avec attention, reprit Kinsey, et c'est ce que j'ai l'intention de faire. Il vous estime vous et votre équipe, il va jusqu'à dire que vous êtes un exemple. Il apprécie énormément tout ce que vous faîtes. Bien. Soutenez-vous les états de services de SG-1 ?
- Oui, sans hésitation, répondit O'Neill.
- Dans ce cas, examinons les ensemble, proposa-t-il alors que l'on sortait et passait quelques rapports. Pour commencer, le dix février de cette année, accompagné d'une équipe avec à sa tête le major Charles Kawalsky, vous avez traversé la Porte des Étoiles pour une mission de reconnaissance.
- Pardonnez moi de vous interrompre, fit O'Neill. Samuels, puis-je en avoir une copie ? demanda-t-il en désignant le rapport en question.
- C'est vous qui avez rédigé ce rapport colonel, remarqua Kinsey.
- J'aimerais quand même en avoir une copie, dit-il alors qu'on consentait à lui en passer une.
- Je reprend. Le dix février de cette année, accompagné d'une équipe avec à sa tête le major Charles Kawalsky, vous avez traversé la Porte pour une mission de reconnaissance afin de sauver la femme du docteur Jackson et son frère, puis d'évaluer la menace des Goa'uld. Étant donné que peu de temps après votre arrivée vous avez été capturé et emprisonné j'aurais supposé que vous auriez qualifié ce monde de forteresse ennemie.
- J'aurais dû, répondit simplement O'Neill alors que le sénateur faisait signe à Samuels.
- J'ai relevé ceci dans le rapport de Jack O'Neill daté du vingt trois février : « Skaara a été choisi, j'ai essayé de les empêcher de l'emmener mais j'ai été blessé par un extraterrestre et immobilisé. C'est à ce moment là qu'Apophis a donné l'ordre de tuer les autres... »
Il poursuivit sa lecture pour relater les événements, reprenant les mots du colonel pour le faire, s'arrêtant au moment où ils avaient quitté la prison de Chulak.
- Autrement dit, conclut le sénateur, même avec une équipe désarmée, à la merci de l'ennemi, alors que vous étiez piégés semble-t-il, un des leur a réussi avec succès à vous libérer.
- Ça n'a pas été aussi simple monsieur le sénateur, intervint Carter.
- Poursuivez Samuels, pria celui-ci.
- « Nous nous sommes opposés à une vive résistance en retournant vers la Porte des Étoiles et nous avons été coincé par une attaque aérienne... », reprit-il en continuant sa lecture un moment pour s'arrêter à la destruction d'un planeur.
- Il me semble tout de même que le major Kawalsky, remarqua Kinsey en se levant, a traité à la légère ce que vous avez nommé dans votre rapport, les planeurs de la mort.
- Ils ont été pris par surprise. La prochaine fois ce ne sera pas aussi facile, répondit O'Neill.
- Tout d'abord, ils n'étaient pas habitués à combattre contre des humains de notre niveau technologique, posa Jackson. Maintenant, ils savent ce que nous avons.
- Vous n'avez pas l'air de comprendre, fit Carter. Leurs armes sont bien plus puissantes que celles dont nous nous servons.
- Vous avez tout de même réussi à vous en sortir sans trop de pertes, dit-il en tournant autour de la table. Et selon vous, c'est la menace la plus grande à laquelle l'humanité ait fait face.
Il s'interrompit lorsque la Porte s'activa soudainement, se tournant vers la baie vitrée pour regarder.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il.
- C'est la mission SG-3 qui revient comme prévu monsieur le sénateur. Vous n'avez pas à vous inquiéter.
- Je ne suis pas du tout d'accord, dit-il. Je crois bien qu'il y a de quoi s'inquiéter.
- Monsieur Kinsey, interpella O'Neill. Il me semble que vous ne considérez pas les Goa'uld comme une menace.
- Vous les avez toujours vaincu facilement, jusqu'à maintenant, remarqua-t-il en allant se servir un verre d'eau.
- Vous avez lu tout les rapports ? demanda-t-il. Une fois, ils nous ont tué, rappela-t-il en revenant sur la mission chez les Nox que l'on résuma rapidement.
- Monsieur le sénateur, reprit alors Carter, si la technologie des Goa'uld peut produire des boucliers d'énergie autour des individus, ils peuvent faire la même chose pour des armées entières.
- Et pour leurs vaisseaux, compléta Jackson.
- Et avez-vous déjà vu l'un de ces vaisseaux spatiaux ?
- Bien sûr, approuva O'Neill en faisant un petit retour sur la toute première mission et le vaisseau de Râ mais aussi sur celui de Nirrti croisé lors d'une mission de SG-1.
- Vous leur avez échappé colonel, alors que vous étiez à pieds, remarqua alors Kinsey.
- Un seul vaisseau Goa'uld est responsable de la mort de l'équipe SG-7 ainsi que de toute la population locale qui comptait plus d'un millier de personnes.
- Nous savons de quoi nous parlons, continua la blonde. Nous avons vu comment les Goa'uld ont réussi à détruire une civilisation entière, dit-elle en revenant sur le peuple de cristal.
- J'appelle ça une menace, termina O'Neill.
- Il faut reconnaître que ces Goa'uld sont une race dangereuse, admit le sénateur.
- Plus dangereuse que vous ne pouvez le croire, intervint Teal'c.
- Et bien, s'ils sont aussi forts que vous le prétendez, pourquoi avez-vous changé de camps ?
- Parce que ce qui est juste ne peut pas se réclamer par la force. C'est la liberté qui gouverne votre monde. Je souhaite la même liberté pour mon peuple.
- Au risque de paraître insensible je dirai que c'est votre problème pas le nôtre.
Teal'c se leva alors, avançant doucement vers lui pour lui faire face.
- Ce sera bientôt le vôtre aussi sénateur Kinsey, dit-il. Car les Goa'uld sont aussi puissants que malveillants. Ils ont asservis une galaxie de mondes.
- Écoutez, je me moque éperdument des habitants des autres mondes. C'est avant tout aux citoyens de ce pays que je dois penser.
- Alors il serait sage de tenir compte de ce qu'on vous dit, car le jour où les Goa'uld arriveront en force, ce qu'ils feront, assura le Jaffa, vos citoyens comme votre pays le plus puissant du monde sera le premier à être effacé de la carte.
Kinsey se détourna alors, retournant s'asseoir quand Teal'c restait à la baie vitrée.
- Imaginez, poursuivit le sénateur, la myriade de fléaux que vous pourriez ramener par la Porte des Étoiles. À commencer par ces parasites. Raison de plus pour la condamner définitivement. Colonel Samuels, poussa-t-il alors.
On revint alors sur la fois où SG-1 avait ramené un virus par la Porte lors que leur mission sur les terres de lumière et d'ombre. William-Léandre se souvenait avoir été en mission ailleurs à cette occasion et ils avaient même reçu l'ordre de ne pas rentrer sur Terre sauf urgence le temps que la crise soit réglée.
- Nous avons finalement sauvé une race entière, remarqua O'Neill. Moi j'appelle ça une réussite sénateur.
- Mais si vous n'aviez pas trouvé un remède aussi facilement ? Si le virus avait atteint toute la population ? Si ses effets avait été irréversibles ? Colonel O'Neill, vous avez vraiment failli mourir lorsque vous avez été contaminé par des euh...
- Par des nanocites, compléta Samuels en revenant sur la mission Argos.
- Et si j'ai bien compris, vous avez failli libérer ces nanocites dans la base capitaine Carter, continua-t-il.
- Oui, ils ont essayé de se transformer dans le labo, confirma-t-elle. Mais après l'incident le général a ordonné que tout les échantillons de nanocites soient détruis.
- Que se passera-t-il la prochaine fois ? questionna-t-il.
- Il n'y aura pas de prochaine fois. Les nanocites, le transmetteur, tout ce qui a touché de près la population de ce monde a été détruit, anéanti.
- En faîte, SG-2, intervint Jackson avec un regard pour son collègue docteur, a établi le contact avec la planète il y a quelques semaines. Ils vivent des vies longues et productives grâce à nous. Je suis vraiment très fier de ce que nous avons fait là bas.
- J'y prendrai peut-être ma retraite un jour, dit légèrement O'Neill.
- Vous n'avez jamais peur de rien colonel. Tout ceci est un jeu pour vous, s'agaça Kinsey.
- Non monsieur. Tout ce qui est aussi puissant que la Porte des Étoiles mérite le respect. Nous connaissons les dangers que nous encourrons en faisant ce que nous faisons et nous savons l'importance que ça a.
- Colonel O'Neill, vous êtes obstinés. Vous êtes encore des enfants et vous jouez avec le feu, répondit le politique.
- Vous n'allez quand même pas arrêter ce programme alors que c'est maintenant qu'on en a le plus besoin ! s'énerva le colonel.
- Et pourquoi faire ?
- Pour trouver des technologies, des armes aussi ! répondit Carter.
- Certainement pas à ce prix, ni à ce niveau de compétence.
- Les personnes qui m'entourent sont les plus qualifiées du pays, intervint Hammond agacé lui aussi.
- Je suis désolé général, dit-il en s'appuyant sur la table pour se relever, mais ça m'est égal. Cela ne suffira pas à me convaincre. Je n'approuve pas. Pas plus que je ne soutiens ce projet. Et je n'ai rien entendu de concluant aujourd'hui qui me fasse changer d'opinion. J'ai l'intention de condamner la Porte des Étoiles, claqua-t-il avant de se mettre à rassembler ses effets.
Il commença à s'en aller, Samuels sur les talons. Jackson se leva en catastrophe pour l'arrêter :
- Je vous en prie écoutez moi, dit-il.
- Inutile la décision est prise docteur Jackson, fit Samuels.
- Vous voulez une raison valable, je vais vous la donner. Si je vous disais qu'ils allaient bientôt arriver dans leur vaisseaux et si j'ajoutais qu'un vaisseau plus grand qu'une pyramide allait atterrir exactement sur cette montagne. Ce n'est plus qu'une question de semaine !
- Alors je serais curieux de savoir pourquoi vous avez attendu jusqu'à ce moment pour me mettre au courant ? répondit Kinsey hautain.
- Parce que je savais que vous ne me croiriez pas et si je ne l'avais pas vécu, je ne le croirais pas moi non plus mais c'est un fait. Et si vous annulez ce programme, nous n'aurons plus aucune chance de les arrêter avant qu'ils n'arrivent ici !
- Mais où avez vous obtenu ce renseignement ?
- Au court de notre dernière mission, nous avons découvert une civilisation avec un niveau de technologie semblable au nôtre mais cette civilisation est morte en laissant derrière elle une recommandation : « prenez garde au destructeur. », dit-il face à un Kinsey exaspéré n'en croyant pas un mot. Et avec cette recommandation, il y avait une série de coordonnées qui indiquent où l'attaque des Goa'uld devrait avoir lieu.
- Et est-ce que vous avez tous été témoin de cet avertissement ?
- Non, il n'y a que moi qui l'ai vu, répondit Jackson.
- Monsieur le sénateur, fit Carter en se levant. Nous pensons que Daniel a vécu l'expérience unique d'un transfert inter-dimensionnel. Il a été transféré dans une réalité alternative.
- Je vous demande pardon ?
- Au moment où j'ai touché un objet extraterrestre quand j'étais séparé du reste de l'équipe, j'ai été carrément transporté dans une réalité alternative où la Terre était envahie par les Goa'uld et j'ai découvert ces coordonnées lorsque j'étais là bas.
- J'ai l'impression de rêver ! s'énerva-t-il. J'en ai assez entendu pour aujourd'hui.
- J'ai vu les Goa'uld bombarder nos villes depuis l'espace, insista Jackson alors qu'il faisait mine de s'en aller. Leurs armes étaient trop puissantes, nous étions sans défense.
- Docteur Jackson, stoppa Kinsey alors que tous hormis l'albinos se levaient, je n'ai aucune patience pour les imbécillités.
- Une chose est sûre en tout cas, rétorqua celui-ci, c'est que lorsque nous avons tué Râ il y a deux ans nous avons provoqué une série d'événements qui auront pour conséquence une attaque de grande envergure de la Terre par les Goa'uld !
- S'il en est ainsi pourquoi ont-ils attendu tout ce temps ?!
- Apophis a besoin de temps pour assembler les forces nécessaires, répondit Teal'c.
- C'est évident, appuya Daniel, leur société étant féodale il leur faut du temps pour composer une armée. Ce que j'ai découvert c'est le lieu qu'ils ont choisi pour lancer l'attaque finale. Si vous ne me croyez pas, entrons les données dans l'ordinateur et vous verrez si j'invente ou non !
- Combien de vaisseaux spatiaux docteur Jackson ? Quelqu'un a détecté leur approche ?! demanda-t-il férocement.
- Je ne connais pas tout en détail et il y a un grand nombre de différences entre cette réalité et l'autre.
- Oui, oui, oui, bien entendu, ironisa le sénateur.
- Je n'ai pas perdu la tête, dit Jackson devant son air sceptique.
- Moi non plus je n'ai pas perdu la tête. J'ai l'habitude des allégations de dernière minutes bien que jamais je n'en n'ai entendu d'aussi aberrantes que celles-ci !
- Ils vont venir croyez moi, répéta Jackson désespéré.
- Qu'ils viennent, nous les attendons de pieds ferme !
- Mais qu'est-ce que c'est que cette mentalité de bureaucrate borné, intervint O'Neill. Nous allons droit à la catastrophe.
- Colonel O'Neill, je crois que vous sous-estimez notre grande nation !
- C'est vous qui sous-estimez l'ennemi, claqua Teal'c. Nous avons défié Apophis. Il n'aura de repos que lorsque le peuple de cette planète le vénérera comme un dieu.
- Dans notre monde il n'y aura toujours qu'un seul dieu ! gronda le sénateur. Et je ne crois pas un seul instant, qu'il laisserait faire ce que vous essayez de me dire. Jamais ! Dieu nous protège tous ! Nous sommes une nation unie sous le regard de Dieu !
- Ah oui ? ironisa O'Neill. Et vous croyez que Dieu va nous sauver ?
- Les Goa'uld se prennent pour des dieux et ce ne sont pas vos croyances qui vont les arrêter ! assura le Jaffa.
- Si les Goa'uld décident de venir nous pourrons très bien leur dire que nous avons condamné notre Porte des Étoiles pour toujours et que plus jamais nous ne la franchirons ! Et s'ils nous lancent un défi, nous aurons l'avantage !
- Vous êtes fou, posa Daniel.
- Et s'ils décident de ne pas venir. Ce qui à mon avis est infiniment plus logique alors la boîte de Pandore pour une fois sera bel et bien fermée ! Et bien sûr, elle restera fermée ! Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai une affaire urgente à régler !
Il allait partir mais une voix froide, forte, autoritaire et implacable figea tout le monde, l'ambiance se faisant incroyablement oppressante autour d'eux :
- Sénateur Kinsey, appela-t-elle doucereusement.
Tous se tournèrent vers William-Léandre toujours assis dans son siège dos à tous, les jambes croisées, les mains entremêlées et les coudes posées sur les accoudoirs.
- Docteur Langford ? répondit l'homme tendu.
- Assis, ordonna l'albinos impérieux.
- Si vous pensez que je vais obéir à un...
- J'ai dis, assis ! tonna-t-il en usant de sa magie.
Tous déglutirent difficilement, une sensation étrange les prenant. Tout le monde revint s'asseoir, certains tremblant un peu. Ils regardèrent le jeune homme dont on sentait la fureur sombre malgré son air impassible. Tout semblait étrangement plus obscur autour de lui sans que personne ne se l'explique. Il darda ses yeux rougeoyant sur le sénateur assis face à lui. Il y eut un moment de silence lourd, le politique ne parvenant guère à soutenir son regard.
- Docteur Lang...
- Silence, claqua celui-ci. Je vais parler et vous allez écouter sénateur Kinsey, dit-il doucement. Pour reprendre vos mots, je vais être direct et extrêmement clair. Vous me répugnez, dit-il en détachant chaque mot.
- Comment osez-vous ? gronda-t-il furieux en le faisant rire froidement.
Tous observèrent le jeune homme, mal à l'aise. Tous avaient la sensation d'avoir quelqu'un de dangereux et vraiment furieux devant eux. Pourtant, ce n'était que leur jeune docteur.
- Je ne suis pas militaire et encore moins sous votre autorité, reprit William-Léandre. Je suis un citoyen libre des États-Unis que vous dîtes servir et j'ai le droit de m'exprimer comme il me plaît. Vous avez promis au Président d'écouter alors vous allez écouter bien gentiment que ça vous plaise ou non. Silence, claqua-t-il de sa voix magique lorsqu'il voulut l'interrompre une nouvelle fois. Donc, je disais : vous me répugnez, vous et tout les gens comme vous. C'est exactement à cause de personnes comme vous qui malheureusement ont les rênes de ce monde que les peuples évolués avec lesquels je suis en contact ne veulent pas se risquer à quoi que ce soit avec nous et ils ont bien raison. Excusez mes compagnons d'armes, dit-il avec ironie, ils n'ont pas bien compris la situation je crois, s'amusa-t-il en laissant tout le monde perplexe. Ils ne sont pas capables de parler comme il faut avec vous parce que pour cela, il faudrait s'abaisser à votre pathétique niveau, à votre morale inexistante et à votre affolante stupidité. Heureusement pour nous, je sais faire ça. Donc, je vais vous parler avec des arguments que vous pourrez comprendre.
Il marqua une pause, fixé sur le sénateur qui semblait à la fois très tendu et furieux.
- Vous dîtes que ce programme coûte trop cher et ne rapporte rien de valable ? Examinons cela voulez vous ? Le programme Stargate n'est actif que depuis une année. Pendant ce laps de temps, comme l'a signalé le capitaine Carter, nous avons appris plus en astrophysique dans cette année que sur les cinquante dernières. Cela implique des avancées en aérospatiale, en aéronautique et dans bien des domaines directement applicables sur notre propre technologie. Cela implique également de grosses économies dans le domaine de la recherche. Donc, ce programme nous a déjà donné des avancées. Oh bien sûr ce ne sont pas les gros joujoux impressionnants que tout le monde voudrait et qui à mon avis ne nous aideraient pas vraiment en réalité vu la mentalité des décisionnaires. C'est aussi pour ça que mes amis plus évolués ne veulent rien partager avec la Terre. Nous avons fait des découvertes culturelles incroyables. J'ai moi même ramené des plantes qui sont actuellement étudiées en zone cinquante et un et qui pourraient peut-être soigner la maladie d'Alzheimer et certains cancers. Maladies qui sont actuellement un fléau pour le monde. Nous avons lié des amitiés avec plusieurs peuples et découverts des communautés aux savoirs des milliers de fois supérieurs aux nôtres.
Il stoppa un moment, levant une main en signe de silence lorsque l'homme voulut encore intervenir.
- Je n'ai pas fini, claqua-t-il. Puisque vous voulez parler argent, parlons argent. Il n'y a que cela que vous et les types dans votre genre comprennent, avide de puissance et de pouvoir que vous êtes, gronda-t-il. Bilan financier donc. Oui, le projet coûte une certaine somme ridicule face aux dépenses de notre administration. Faîtes la chasse aux fraudes, aux corruptions, aux détournement de fonds et autres affaires du genre et vous aurez assez d'argent pour financer dix fois ce projet. Autrement dit, au lieu de fermer un projet qui représente l'avenir de ce monde, attaquez vous aux vrais problèmes. Mais passons, c'est inutile en faîtes. Inutile parce que d'ici quelques années, nous regagnerons facilement cet argent. Par des avancés technologiques qui vous paraîtrons sans importance mais qui améliorerons significativement la vie des gens ordinaires et qui pourra améliorer l'économie, créer des emplois dans les nouvelles technologies et j'en passe. Ce projet lui même donne lieu à de nombreux emplois, un chiffre qui ne cesse d'augmenter. Les industries privées finiront par entrer dans la danse rapidement pour les mises en application concrètes. Le projet Stargate est jeune et comme une jeune entreprise, il n'est pas rentable dans la première année. Il en faudra plusieurs. Ensuite, beaucoup de plantes que nous trouvons sont porteuses d'espoirs pour nombre de maladies. Cela en plus de toutes les médecines que nous rencontrons et cela même dans les civilisation moins avancées que nous. Avancées en médecine égale moins de dépenses de santé, meilleure niveau de vie de la population, baisse de la mortalité... je ne sais pas pour vous mais à lui seul cet argument devrait suffire si vous vouliez vraiment le bien de ce pays. Notre planète rencontre actuellement d'immenses problèmes qui nous conduirons à terme à l'extinction et cette Porte est le moyen pour nous d'apprendre plus vite ce qu'il nous faut pour changer ça.
Il se leva tranquillement, se mettant à tourner autour de la table lentement.
- La Porte va nous permettre, assurément, de faire des découvertes qui nous permettrons de générer de l'argent, en améliorant le niveau de vie des gens et en réglant de potentiels apocalypses bien réelles qui arrivent rapidement à l'échelle de ce monde. Par exemple, je travaille en ce moment avec un peuple qui a vu sa planète métamorphosée par l'aboutissement d'un réchauffement climatique massif comme celui que nous vivons. Cela a presque détruit leur peuple qui a eu besoin du secours d'une espèce bien plus évoluée pour survivre et ils étaient plus avancés que nous. Nous avons énormément à apprendre d'eux pour enrayer cela ici et ne pas connaître la même destruction. Nous avons énormément à apprendre de tout ceux que nous rencontrons. Ces découvertes généreront de l'argent avec un peu de patience sénateur. Contrairement aux autres projets spatiaux, celui-ci a des résultats très concrets. Vous ne les voyez pas mais ils sont là, déjà étudiés ici et en zone cinquante et un. Certes ce ne sont pas les très impressionnantes choses complètement insensées que des gens comme vous imaginent mais ça n'en n'est pas moins important pour ce pays et même plutôt pour ce monde tout entier.
Il fit une pause, regardant un instant la Porte avant de reprendre.
- Il reste des milliers de mondes à découvrir. Nous pourrions trouver des solutions à nos problèmes d''eau, d'alimentation, d'énergie... Des domaines qui pompent énormément de ressources financières et naturelles. Là encore, grosse économie en perspective mais il faut faire un investissement de base et prendre un risque. Vous avez fait de grandes écoles monsieur le sénateur, vous connaissez certainement le fonctionnement d'une entreprise. Je ne vous apprend rien normalement. L'argument financier auquel vous tenez tant ne tient pas la route et tout grand homme d'affaire vous le dirait aussi. Ce projet est juste une mine d'or sur le plan économique, technologique, médical, spatial, culturel, énergétique, alimentaire et j'en passe et des meilleurs. Si ce projet était public, tout les grands investisseurs s'y mettraient sans faute. J'en suis certain. Mais vous le savez très bien. En réalité, l'argent n'a rien à voir là dedans ce n'est qu'une excuse, la corde sensible dans une société comme la nôtre. Déplorable d'ailleurs. Il est amusant de voir que les sociétés hyper évoluée avec lesquels je communique ont rendu l'argent ou assimilée négligeable et sans réel pouvoir. Cela me conforte dans l'idée que l'argent ne devrait pas contrôler les choses pour avoir une société prospère.
Il se retourna pour regarder le sénateur qui comme tous ne le quittait pas des yeux, tendu alors que sa présence leur écrasait les épaules.
- L'argent n'est pas le problème ici. D'abord, vous avez voulu user de votre pouvoir au sein de l'état pour satisfaire votre curiosité et avoir connaissance d'un projet secret qui vous titillait. Vous avez abusé de votre position pour satisfaire votre propre intérêt. Puis vous avez découvert le projet et là, vous vous êtes mis à avoir la peur de votre vie. La peur de l'inconnu est une tare qui provoque tellement de stupidité et de violence, de catastrophes sur ce monde sans même que l'on ait besoin d'aller voir ailleurs. Vous avez découvert la menace et comme tout bon homme de pouvoir qui joue au plus puissant mais qui au fond n'est qu'un gros lâche, vous avez planté la tête dans le sable en décidant de ne rien voir. Je me demande ce que vous direz aux gens, aux autres pays lorsque la Terre sera détruite parce que vous avez décidé de fermer ce projet uniquement par peur de ce qu'il se passe dehors. Ah mais suis-je bête ! ironisa-t-il. Vous serez mort alors, comme la majeure partie de notre peuple, le reste réduit en esclavage.
Il tourna autour de la table encore un peu avant de revenir s'asseoir à sa place.
- La menace Goa'uld est bien réelle sénateur. Que vous l'admettiez ou non. Et que vous l'admettiez ou non, ils sont beaucoup plus puissants que nous. Ils se posteront gentiment en orbite et détruirons cette planète. Vous comptez sur notre défense ? Avez-vous un seul avion, une seule machine, une seule bombe capable d'atteindre l'orbite, basse ou éloignée, de passer des boucliers d'énergies, de résister à des tirs de barrages ou d'assauts capables de raser un quart de Washington d'un tir, et d'atteindre les points faibles de bâtiments dont nous ne connaissons pas la conception. Je vous épargne la réflexion : la réponse est non. On sait tous que nous n'avons rien capable de faire ça. Sans compter que les Goa'uld ne resteront pas bien gentiment en place. Et même si par miracle nous devions les vaincre, cela ne suffira pas. Comme Apophis a pris la place de Râ un autre prendra la place d'Apophis et reviendra avec une armée plus grande encore avec plus de précautions et de meilleurs plans. Cela pourrait se faire en l'espace de quelques mois ou même semaines et nous serions détruit assurément puisqu'on aura découvert nos moyens de défenses. Je trouve amusant que vous les jugiez facile à contrer tout en refusant la confrontation avec eux. Vous ne semblez pas si sûr de vous au fond.
Il marqua une nouvelle pause, croisant de nouveau les jambes en fusillant toujours du regard le sénateur plus pâle alors qu'il était la cible de sa colère l'atteignant par son énergie baignant toute la pièce.
- Nous ne parlons que de la menace Goa'uld. L'univers est vaste et il existe peut-être des ennemis pire encore qui finiront par nous trouver. Notre seule galaxie a déjà connues des guerres comme vous ne pouvez l'imaginer et ça continuera. Si nous fuyons et ignorons, nous serons exterminés, si nous nous préparons et apprenons, nous pouvons nous en sortir. Au delà de ça, nous avons rencontré beaucoup de peuples qui sont maintenant nos amis et certains, très avancés, qui le deviendront peut-être, dit-il en sentant venir la remarque qui laissa être dite cette fois.
- Ces peuples soit disant avancés avec lesquels vous dîtes être en contact ne veulent rien partager avec nous de toute façon ! J'aimerais bien savoir ce que vous leur avez promis pour obtenir leur attention pour vous seuls. Des informations sur la Terre peut-être ! s'énerva le politique.
- Ils n'en n'ont pas besoin. Le pourquoi ils me parlent à moi et ne veulent rien donner à la Terre est simple, reprit-il. Partager leur technologie avec nous serait comme donner la bombe nucléaire aux terroristes. Ils ont tous déjà assisté à ça directement ou en tant qu'observateurs et ils ont retenu la leçon. Notre monde jeune et arrogant n'est pas prêt pour ça. Ils se détruiraient tout seul par bêtise. Quand au pourquoi moi, je vais utiliser une image simple pour que vous compreniez. Comparez ces peuples à une personne se promenant dans la rue. Elle se fait aborder par deux inconnus. Le premier, disons que c'est moi, lui sourit, la salut poliment, lui propose de faire connaissance simplement. Ils vont boire un verre discutent de banalités et se quittent en bon terme. Ils se revoient, apprennent à se connaître, à se découvrir, à se comprendre sans arrière pensée et sans jugement. Chacun assimile les façons et la moralité de l'autre et ne les dénigrent pas, les acceptent. Ils se respectent et commencent à se faire confiance. Ils deviennent amis et après quelques temps, ils en viennent à partager leurs secrets et à s'entraider de manière infaillible en sachant qu'ils peuvent compter l'un sur l'autre. Ils deviennent de véritables amis, ont un véritable lien qui ne se base sur aucune demande, aucun contrat, aucun échange d'intérêt. Et c'est pourtant ainsi que l'on finit par échanger de bonne volonté ce que l'on a de plus précieux. Vous et mes collègues bien malgré eux, sont la deuxième personne qui l'aborde. Et celle là, elle ne met aucune forme, aucune politesse, rien et demande directement le code du coffre où sont rangés ses richesses, ses armes et ses secrets les plus précieux avec une insistance et un empressement dérangeant. Dîtes moi sénateur, à qui porteriez vous attention si vous croisiez ces deux personnes dans la rue ?
Il n'eut aucune réponse, souriant légèrement en voyant que tous connaissaient la réponse.
- Ce genre de relation ne se construit pas en un jour et tant que la Terre n'aura pas compris cela, les choses continueront ainsi. Ces peuples ont laissé la porte ouverte avec moi. Nous communiquons régulièrement, nous apprenons à nous connaître et à nous faire confiance. Et peut-être qu'à travers cette relation, ils seront plus à même de laisser une chance à la Terre. En gros, je travaille pour l'avenir avec eux et ils le savent. Je leur ai dit et ils espèrent comme moi que nous grandirons assez pour un jour pouvoir devenir leurs amis. Ce que les gens comme vous ne réalisent pas est que ces peuples ont bien plus à nous apprendre que leur technologie. Mais ce n'est pas le sujet. Fermer le projet n'a pas de sens sénateur. Premièrement, vous priveriez les Terriens un immense trésor. Vous n'avez aucun droit de faire cela. Il est évident pour moi que les Portes ne sont pas en place uniquement pour voyager mais aussi pour permettre le contact entre les peuples parce que ces échanges, ces relations sont l'avenir de la galaxie comme la paix entre peuple d'une planète est la seule chose permettant une vie prospère pour tous et une évolution saine et productive. Les espèces vivants en groupes évoluent en groupe par les relations culturelles diverses. Je ne pense pas avoir à décrire ce qu'il se passe quand des communautés s'ignorent, se font la guerre ou forment alliance et amitié. Là encore, laquelle est la plus productive et favorable ?
Une nouvelle fois, il n'eut pas de réponse, la chose évidente.
- Nous sommes d'accord. Sénateur Kinsey, claqua-t-il avec une autorité impressionnante alors qu'il mettait sa magie en action. Vous allez approuver ce projet et cesser d'être un lâche un instant. Ignorer le problème ne l'effacera pas loin de là. Cela ne fera que nous conduire à notre perte. Ce programme est dangereux mais toute recherche est dangereuse. C'est pourtant ce risque qui nous permettra d'avancer. On n'apprend rien sans passer par certaines épreuves ou problèmes. Les Terriens ont trop l'habitude d'apprendre d'abord, d'avoir le savoir tout frais livré en premier et ensuite d'affronter les difficultés bien armés. Seulement, la réalité de l'univers, de la nature est que l'on passe par le problème ou la difficulté d'abord pour apprendre par elle. Votre peur est insensée. Elle nous détruira au pire et au mieux nous fera stagner pour je ne sais combien de temps et croyez moi, il n'arrive rien de bon dans les sociétés stagnantes. Comme en tout, il y a ici du bon et du mauvais. Heureusement, les personnes qui risquent leurs vies ici, bravement, chaque jour, pour ce monde font tout pour ne garder que le meilleur de ce que la Porte a à offrir. Ils ont réussi jusqu'à maintenant avec courage, honneur, détermination et bienveillance malgré quelques bêtises ou erreurs. Si vous leur mettez des bâtons dans les roues, au mieux nous n'aurons plus rien et au pire, et c'est le pire qui arrive, nous aurons le plus mauvais de tout cela.
Il marqua une pause, fixant l'homme d'un regard brûlant.
- Vous pouvez pinailler autant que vous le voulez, les politiques sont tellement doués pour mettre en avant le secondaire et oublier les vrais points principaux. Laissez moi faire un résumé des faits : nous avons des ennemis qui ne lâcheront pas l'affaire jusqu'à nous avoir totalement détruis ou réduit en esclavage. Deuxièmement, nous n'avons pas les moyens de nous défendre de quelconque façon. Troisièmement, la Porte peut régler ça avec nous. Quatrièmement, la Porte est gage d'avancées en tout domaine pour le monde entier comme jamais nous ne pourrions l'espérer autrement. Cinquièmement, n'importe quel homme d'affaire verrait la rentabilité sur le long terme. Sixièmement, nous avons déjà de nombreux amis et des possibilités d'amitiés de peuples que nous ne rattraperons jamais sans leur accord. Septièmement, elle pourrait nous aider à régler nos problèmes les plus dangereux sur Terre qui nous mènerons à l'extinction. Huitièmement, il faudrait vraiment être fou pour jeter la chose la plus incroyable de cette planète et probablement l'une des plus belles invention de l'univers. Je pourrais encore citer bien des points favorables à ce projet. On peut en faire une liste longue comme le bras. Ce sont des fait, des certitudes si nous continuons à travailler comme nous le faisons dans le bon sens. Le danger certain est celui des Goa'uld et nous avons une chance de le gérer si nous faisons ce qu'il faut pour cela. Les autres dangers sont réels et présents mais ils restent des hypothèses et c'est aussi pour cela que l'on prend des précautions. Aucune découverte en ce monde ne s'est faîte sans risque ou sacrifice. Ce n'est pas comme ça que ça marche dans l'univers, ce serait trop facile et nous serions tous de parfait imbéciles qui n'apprendraient jamais rien. L'argument financier est bancal sénateur et vous le savez aussi bien que moi. Quand à votre jugement du risque, il est guidé par votre peur qui est loin d'être rationnelle et objective.
William-Léandre se leva de nouveau, s'approchant de Kinsey, se postant à côté de lui pour le regarder de haut alors qu'il était assis.
- Donc, monsieur le sénateur, vous allez approuver ce projet, ordonna-t-il. Vous n'étiez venu ici que pour abuser de votre pouvoir et descendre mes camarades pour réassurer votre sentiment de supériorité après la peur que vous vous êtes faîtes. Vous vouliez faire croire et vous persuader vous même que vous maîtrisiez la situation. Apprenez ceci, on ne maîtrise jamais rien, on peut juste faire du mieux possible. Jamais vous n'avez eu l'intention d'écouter quoi que ce soit. Vous êtes tel l'enfant qui se réfugie sous sa couette en espérant que les ombres qui l'effraient disparaîtront. Mais elles ne disparaîtront pas et l'enfant le sait inconsciemment, se laissant petit à petit ronger par une terreur qui le détruit jusqu'au jour où il décide de dire : « Ça suffit. Je n'ai plus peur. » Vous allez approuver ce projet et nous laisser faire notre travail tranquilles. Sinon, vous aurez beaucoup de comptes à rendre, de cercueils à enterrer et votre Dieu lui même ne pourra vous pardonner. Ai-je été assez clair ou dois-je étoffer encore ? susurra-t-il dangereusement.
Il y eut un silence lourd dans la pièce, personne n'osant parler. La Porte s'activa un moment avant de se fermer sans que rien ne soit venu. Quelques minutes plus tard, un soldat entrait :
- Docteur Langford ? Un message pour vous, dit-il en venant lui donner un document. Des Nox monsieur.
- Merci sergent, dit-il en prenant le dit message sous l'attention de tous.
Une phrase dans la langue Terrienne disait pour qui et de qui était le message, le reste écris en Nox que lui seul savait lire et traduire ici.
- Un problème docteur ? demanda finalement le général Hammond.
- Pas du tout mon général. Au contraire. Les Tollans, m'envoient un message en passant par les Nox. Suite à ce qu'il s'est passé, ils souhaitent m'inviter sur leur nouvelle planète afin de pouvoir commencer un échange amical avec moi à l'image des Nox.
- Je vois. C'est une très bonne nouvelle.
- Si vous permettez mon général, j'aimerais répondre rapidement, dit-il. Je pense que les Tollan seraient les plus enclins à partager relativement rapidement avec nous. Il me semble que saisir cette opportunité est des plus important. Et j'en ai fini ici, dit-il avec un regard noir et plein d'avertissement pour le sénateur. J'ai vu assez de stupidité pour une journée voir pour une année entière.
- Allez-y docteur, autorisa-t-il.
Fier et noble, l'albinos s'en alla avec majesté, l'impression lourde et oppressante s'en allant avec lui malgré la tension régnant dans la pièce.
- Sénateur Kinsey ? interrogea Samuels en voyant l'homme livide et le regard perdu.
Mais il sembla se reprendre, se levant brusquement en attrapant sa mallette.
- Le projet reste actif, dit-il finalement comme à contre cœur avant de s'en aller à grand pas avec sa suite.
Ahuris, SG-1 et le général se regardèrent avant de sourire largement.
- Il mérite une promotion mon général, s'enthousiasma O'Neill, et il faut que je lui paie un coup à boire. C'était du génie.
