Chapitre 9 :

Sagesse

Après l'intervention de William-Léandre pendant l'audience, le Sénateur avait bel et bien approuvé le projet à la surprise générale et tout ceux qui avaient assisté à l'entretient avaient été impressionné par le jeune docteur et son assurance. On avait alors pu s'occuper de l'imminente attaque d'Apophis. L'albinos était resté en retrait, estimant que son monde allait devoir apprendre à gérer ce genre de crise. Et si ce fut un peu laborieusement à ses yeux, la Terre s'en sortit honorablement grâce à SG-1. Ils avaient détruit deux vaisseaux mère en orbite et la chose avait eu pour mérite de rendre la menace très réelle. Puis les choses avaient repris leur cour et à ses missions et ses visites chez ses amis, William-Léandre ajouta des visites chez les Tollans qui semblaient très intrigués après que ceux d'entre eux qui l'avaient rencontré aient parlé de lui. Très vite, ils saisirent qu'il n'était pas du tout comme ceux de son monde. Cela avait été appuyé par les Nox et s'ils ne savaient pas grand chose sur lui au final, si ce n'était qu'il était probablement plus évolué qu'eux, ils voulurent le découvrir, le jeune docteur s'y prêtant volontiers en apprenant à les connaître lui aussi.

William-Léandre était d'ailleurs en séjour chez les Tollans, seul comme ils l'exigeaient, lorsque le SGC et spécialement le capitaine Carter eut à faire à ce qui s'avéra être un Tokra, Jolinar de Malkshur. Cette histoire s'était soldée par la mort du symbiote qui s'était sacrifié pour sauver Carter et William-Léandre avait été déçu de ne pas avoir été là pour éviter ça. Mais les choses étaient ainsi et il ne s'en formalisa pas, bien au dessus de ce genre de considération aujourd'hui. Il avait cependant été heureux de retrouver bien des informations au fin fond de l'esprit de Carter contenant encore à son insu la mémoire de Jolinar. Découvrir la Tokra fut fascinant pour lui et très intéressant sur le plan de la connaissance de cette espèce, celle des parasites dans son entièreté.

Rapidement après cela, SG-1 avait encore démontré son imprudence en se faisant emprisonner par une justice extraterrestre pour avoir aidé un fuyard. Il se trouvait que le système de justice en question était extrêmement strict et incompréhensible pour les Terriens, la négociation pour les faire libérer infructueuse. Ils avaient tout de même réussi à rentrer à la maison mais ils avaient alors relâché une criminelle très dangereuse qui était finalement parvenue à s'enfuir non sans avoir causé quelques soucis dans la base. William-Léandre qui rentrait alors de mission avec son équipe avait été quelque peu dépité par la naïveté de SG-1 et des autres lorsqu'ils avaient reçu cette femme tueuse de monde. Et alors que les missions continuaient dans la base, celles de SG-2 en faisaient autant, plutôt tranquilles en général malgré quelques escarmouches avec les Goa'uld. William-Léandre avait insisté pour aller visiter deux autres mondes à priori sans intérêt et après la grande réussite qu'avait été Aquila, le général y avait facilement consenti, lui laissant tout le temps qu'il jugerait nécessaire. L'expérience avec Aquila avait en effet appris à Hammond que parfois, il fallait du temps et de la patience pour voir les choses.

Et puis un jour, ils reçurent un appel à l'aide de la planète Cimmeria, la planète où SG-1 avait fait du dégât en détruisant le prodigieux Marteau de Thor protégeant la planète de l'invasion Goa'uld. Le résultat s'en ressentait désormais alors que la planète subissait l'assaut de Heru'ur, un maître Goa'uld. En désespoir de cause, ils avaient décidé de les appeler à l'aide et comme il était évident qu'ils étaient responsables, il ne fut pas difficile pour SG-1 de convaincre Hammond de les laisser y aller. Par précaution, il ajouta SG-2 à cette mission non sans une petite impulsion magique de William-Léandre voulant saisir cette chance d'en savoir plus sur les Asgard. Il les connaissait déjà grâce aux connaissances acquises au temple de l'Alliance des Quatre Races et il mourrait d'envie de faire leur connaissance, ce peuple semblant très prometteur dans sa philosophie protectrice et éducative des peuples moins avancés qu'eux. Et il voulait éviter que l'équipe phare de la base ne fasse davantage de dégâts. Il fit donc en sorte d'être de la partie avec son équipe et ce fut donc ainsi qu'il arriva sur Cimmeria avec eux, découvrant une Porte entourée de cadavres de locaux. L'ambiance se fit immédiatement sombre et tendue mais ce fut tout autre chose qui attira l'attention de William-Léandre : la première partie du système du Marteau de Thor présent devant la Porte pour détecter et isoler tout les Goa'uld ou leur porteur. Il était brisé, le peinant un peu mais cela ne l'empêcha pas de l'analyser de ses pouvoirs. On scruta les alentours un instant, vérifiant qu'il n'y avait pas de survivants et on vit très vite la présence Goa'uld dans le paysage avec un vaisseau en construction dans la vallée. Puis une femme sortit des fourrés et Daniel et Sam bondirent vers elle :

- Gairwyn ! appela l'archéologue.

- Vous nous avez entendu, dit-elle en souriant et en venant vers eux. Kendra avait dit que vous viendriez, elle n'en n'a jamais douté.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Carter alors que tous les rejoignaient.

- Nous pensions avoir provoqué la colère d'Odin, répondit-elle.

- Le dieu de la guerre dans la mythologie nordique, expliqua Daniel.

Si William-Léandre trouva cette description quelque peu restrictive, il n'en dit rien, sachant bien que ce n'était pas le moment.

- Tout les nuages étaient en feu, remarqua la dame en montrant le ciel, il y avait des éclairs comme des explosions dans le ciel mais aucun bruit. Et on a entendu un coup de tonnerre et une grande pointe de métal a traversé les nuages.

- Un Ha'tak Goa'uld, comprit Teal'c. Le vaisseau pyramide.

- Kendra savait que c'était les Ethyn, reprit-elle, même avant qu'ils se mettent à saccager nos villages. Ils ont brûlé nos maisons et pillés nos récoltes.

- Comment Kendra pouvait savoir que nous viendrions ? demanda Daniel.

- Elle m'a remis une boîte. Elle m'a dit de l'envoyer à travers l'Anneau et que vous comprendriez ce que cela voulait dire. Vous ne savez pas ce que ça nous a coûté, dit-elle avec douleur.

- Ces hommes en sont morts, remarqua Carter pour les cadavres.

- Il s'agit de mon mari et de ses frères, révéla Gairwyn.

- Je suis désolé, répondit la blonde.

Ils durent pourtant rapidement décamper lorsqu'une patrouille Jaffa les repéra et comme à l'habitude, William-Léandre fut envoyé se mettre à l'abri en premier avec la dame par les autres toujours inconscients de son potentiel de combat. Semer la patrouille fut quelque peu fastidieux mais ils y parvinrent sans trop de mal, se réunissant un peu plus loin dans la forêt. Une fois en sécurité, Daniel demanda à être conduis à Kendra qui en tant qu'ancienne hôte devait bien connaître les Goa'uld. Seulement, il était déjà trop tard pour la dame et sa famille morts depuis un moment, Gairwyn les emmenant là où ils vivaient.

- C'était ma meilleure amie, remarqua-t-elle. Elle a toujours utilisé ses dons pour guérir et voilà sa récompense, dit-elle devant sa tombe. Ils ont déjà tué la moitié de notre peuple.

Ils restèrent là un moment et ce fut l'occasion pour Carter de s'apercevoir qu'elle pouvait se servir de technologies Goa'uld en essayant un bijou de Kendra, la chose permise depuis sa symbiose avec Jolinar. Ils se remirent finalement en route pour un lieu plus sûr, rejoignant ce qu'il restait du peuple de Gairwyn. Ils reçurent ceux qu'ils qualifièrent de « chien de Midgard » d'abord très froidement, parfaitement conscients que le fait qu'ils aient brisé le Marteau de Thor était à l'origine de leur malheur. Gairwyn parvint pourtant à les apaiser un peu en vertu du fait qu'ils étaient venus les aider, ce fait tempérant un peu leur colère. Les militaires s'entendirent alors pour commencer à aller repérer le terrain, les ennemis, les patrouilles... William-Léandre resta avec Gairwyn, Carter et Jackson, s'asseyant autour d'un feu avec eux.

- Si les miens ont raison et que Thor nous a rejeté, fit la dame inquiète, vous êtes notre seul espoir de survie.

- Je ne crois pas que Thor vous ait abandonné, vint rassurer William-Léandre avec un sourire. Loin de là. Il vous pense en sécurité avec le Marteau et il ne sait sûrement pas qu'il a été détruis.

- Si seulement il y avait moyen d'accéder à la grotte de l'œil de Pierre, dit-elle, au moins on pourrait l'appeler.

- Vous avez un lieu capable de joindre Thor ? releva aussitôt le jeune docteur comme ses deux camarades très intéressés.

- D'après la légende, il y aurait une grotte dans laquelle Thor conserverait ses pouvoirs, son esprit et qui nous permettrait de lui demander de l'aide, expliqua-t-elle.

- Avec un peu de chance, il y a peut-être des armes entreposées là dedans, des armes Asgard, espéra aussitôt Daniel.

- Ce qui nous serait plus utile que les lances du Moyen Âge, remarqua Sam.

- Vous seriez surprise de ce que l'on peut faire d'une lance Capitaine, remarqua William-Léandre. Quoi qu'il en soit, je doute qu'il s'agisse d'armes dans cette grotte.

- Pourquoi ? demanda Daniel.

- Cela ne correspond pas du tout à ce que Thor peut vouloir faire ici selon moi, répondit-il en les laissant perplexes.

- Et où est-elle cette grotte de l'Œil de Pierre ? demanda Jackson en reportant son attention sur Gairwyn.

Ils en discutèrent un instant, William-Léandre restant à l'écart. Puis les autres revinrent de reconnaissance, annonçant qu'on savait désormais qu'ils étaient là et que les choses allaient rapidement s'aggraver pour eux, qu'ils n'avaient plus la possibilité de contacter la Terre. Ils parlèrent un moment stratégie et devant l'impasse qui se profilait, Jackson parla de cette fameuse grotte.

- Imaginons que cette grotte fasse référence à un entrepôt, un abri où ils gardaient des armes en état de fonctionnement, avança-t-il devant la perplexité d'O'Neill.

- Toute aide supplémentaire serait la bienvenue, remarqua Carter.

- Et Gairwyn sait où se trouve la grotte, termina Daniel.

- Bien que ça démolisse mes convictions, fit O'Neill en amusant Kawalsky, je veux bien admettre que Thor est notre dernier espoir. Vous n'avez qu'à partir à la recherche de cette arme quelle qu'elle soit.

- Colonel, intervint alors William-Léandre. Je ne suis pas aussi catégorique sur ce que nous trouverons là bas.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ? poussa-t-il en portant toute son attention sur lui.

- Je mettrai ma main au feu qu'il n'y aura pas d'arme là dedans, dit-il en faisant soupirer Carter et Jackson. Cela ne collerait pas du tout avec l'esprit que Thor a mis dans son œuvre ici.

- Euh... quoi ? grimaça le colonel.

- Ce qu'il veut dire Jack, répondit Charles le connaissant désormais bien, c'est qu'au vu de ce que Thor a fait ici, c'est pas la suite logique de balancer des armes comme ça aux Cimmeriens.

- Oh je vois.

- Je pencherai plutôt pour un moyen d'entrer en contact avec Thor ou les Asgard, poursuivit le jeune docteur. Et connaissant la mentalité des cultures nordiques, j'imagine qu'il y aura une ou plusieurs épreuves pour prouver sa valeur. Là encore, ce ne sera pas du combat, j'opterai plutôt pour l'intelligence et la sagesse. Quoi qu'il en soit, si nous pouvons informer Thor de ce qu'il se passe ici, il interviendra certainement. Il protège ce monde depuis longtemps et je pense qu'il ne sait simplement pas que son Marteau a été brisé. Il n'y a aucune raison qu'il ne vienne pas, surtout s'il a le caractère qu'on lui prête le plus souvent dans les mythologies.

- Ok, donc pas d'arme, conclut O'Neill.

- Non, affirma-t-il.

- On n'en sait rien, contra Carter.

- Vous êtes sûr de vous docteur Langford ? demanda O'Neill.

Si c'était dans une moindre mesure que son équipe et Hammond, lui aussi commençait à avoir une grande confiance en lui, surtout depuis les événements sur la planète Nox où il avait vu la mort de près pour ne pas l'avoir écouté.

- Oui, répondit-il avec assurance. Mais je suis aussi quasiment sûr que l'on pourra contacter Thor de là. Laissez moi y aller avec Gairwyn.

- Très bien, approuva-t-il.

- J'y vais aussi, posa Daniel suivit de Carter.

- Cela sera plus discret si j'y vais seul avec Gairwyn, contra-t-il sur le champs. Vous aurez besoin de tout le monde ici si ça se gâte ou si vous mettez une stratégie en place. À deux, nous ne nous ferons pas repérer.

- Pourquoi vous ? demanda Jackson agacé alors que plusieurs Cimmeriens écoutaient autour d'eux. Vous ne connaissez pas ce monde.

- Peut-être parce que lui il n'aurait jamais fait votre bourde de détruire le Marteau, remarqua Casey défendant son camarade.

- Peut-être parce que jusqu'ici, il a largement prouvé qu'il savait ne pas faire de bêtise en intervenant sur un monde, enchaîna Warren. Et qu'il a prouvé qu'il était très efficace pour ce genre de chose.

- Ou alors parce qu'il est le seul sur Terre à parvenir à converser avec des peuples très avancés pacifiquement et à s'en faire des amis, à être reconnu par eux comme un grand sage à qui on peut faire confiance, termina Kawalsky. Jack, laisse le faire, pria-t-il. Will est le mieux placé s'il s'agit de parler aux Asgard. S'il dit que c'est ce qu'il y a là bas, je le crois à cent pour cent. Les Asgard sont probablement à la hauteur des Nox. Avoir un bon contact amical avec eux ne sera pas simple compte tenu des bêtises qu'on a déjà faites ici. On ne sait pas comment ce Thor pourrait réagir en découvrant ce qui arrive sur ce monde à cause de nous. Will est le plus à même de gérer ça très diplomatiquement. Tu sais que j'ai raison. Il saura se débrouiller seul crois moi. Notre boulot à nous, c'est de détourner l'attention de lui et de lui donner le temps de faire ce qu'il doit sans le gêner.

- C'est absurde, fit Jackson. Jack, je peux faire ça aussi.

L'homme qui avait le dernier mot en tant que plus haut gradé réfléchit un moment, regardant l'albinos dans les yeux et repensant à tout ce qu'il avait déjà fait. Un parcourt admirable sans la moindre erreur ou faute de jugement contrairement à eux. Il y avait vraiment quelque chose d'exceptionnel chez lui. Son génie certainement mais il y a avait plus, une sagesse, une intelligence et une force qu'il n'aurait su décrire avec des mots.

- Ok, allez-y docteur Langford, dit-il. Carter, Daniel, vous restez là.

- Jack ! s'exclama celui-ci.

- Daniel ! coupa-t-il. Je suis d'accord avec Charly, le docteur Langford est tout désigné. Il est bien plus... sage et éclairé que nous il faut l'admettre et on l'a déjà tous constaté. Et c'est un très bon diplomate et négociateur. Il est certainement plus prudent de le laisser engager les discussions avec les Asgard s'il est vraiment possible de les appeler à l'aide. Et puis il est le moins qualifié au combat, dit-il en amusant l'albinos qui ne le laissa pourtant pas paraître. On aura besoin de tout le monde ici et le sujet est clos, trancha-t-il en le voyant prêt à protester. Docteur Langford ? dit-il en s'attirant son regard. Bonne chance et revenez entier.

- Ne vous en faîte pas pour moi colonel, tout ira bien, assura-t-il calmement.

- En attendant, on gagne du temps, remarqua-t-il pour les autres.

- Gairwyn ? appela William-Léandre. Allons-y.

Elle lui sourit, acceptant sans mal de l'emmener et ses coéquipiers lui donnèrent des tapes sur les épaules ou dans le dos, le saluant et l'encourageant en silence. Il leur sourit d'un air rassurant avant de suivre la dame en forêt. Ils marchèrent un moment, attentifs quoi que détendus.

- Votre chef a confiance en vous, énormément, remarqua-t-elle finalement alors qu'ils avançaient côte à côte.

- Oui, sourit-il.

- Si nous pouvons réellement parler à Thor c'est un honneur qu'ils vous font de vous envoyer représenter ainsi votre peuple.

- Et une lourde responsabilité, remarqua-t-il.

- Oui.

- Je suis vraiment désolé que les miens aient provoqué cette catastrophe, dit-il. Mon peuple est encore jeune, naïf et imprudent. Ils font bien souvent des bêtises par négligence ou manque de discernement. Cela peut causer des drames tels que celui-ci et ce sont malheureusement d'autres qui paient.

- Oui, soupira-t-elle avec tristesse. Nous faisons tous des bêtises. Le principal est que vous êtes venus pour l'assumer.

- Gairwyn, vous êtes sage, sourit-il avec sincérité.

- Je ne pense pas l'être.

- Vous n'avez pas besoin d'en être consciente, simplement de rester tel que vous êtes, répondit-il en la faisant sourire. Votre tolérance vous honore et je vous en remercie au nom des miens.

- Puis-je vous poser une question peut-être indiscrète ? dit-elle pour couper sa gêne.

- Je vous écoute.

- Pourquoi avez-vous cette apparence ? Est-ce courant sur Midgard ?

- Non, c'est très rare. C'est une sorte d'anomalie de naissance qui me donne cette apparence. Sur Midgard, certains pensent que les gens comme moi ont un contact particulier avec les dieux et les esprits mais c'est faux, s'amusa-t-il. Mon apparence est simplement différente mais c'est tout. C'est une sorte de défaut de fabrication, sourit-il.

- Je comprend. Pourquoi les vôtres pensent-ils que vous êtes le meilleurs choix pour converser avec Thor ?

- Je me suis montré plutôt doué pour nouer des amitiés et des relations paisibles avec d'autres peuples qu'ils soient moins évolués que nous ou beaucoup plus comme vos dieux et cela même si nos cultures divergent beaucoup. Je sais écouter, comprendre, parler et surtout me concentrer sur le plus important, le bien être et le respect de tous de chaque côté, dit-il sous son regard interrogatif.

- Vous semblez en effet être sage malgré votre jeune âge, remarqua-t-elle.

- Je m'efforce de l'être.

- C'est ici, dit-elle finalement.

Elle l'amena devant un petit monument de pierre orné d'un marteau de Thor où était enchâssé un gros cristal sphérique. Il l'analysa un moment, détectant sans mal l'objet technologique derrière cette apparence de simple sculpture. Une technologie à la conception qu'il n'avait encore jamais croisé si ce n'était par les connaissances venant du temple de l'Alliance des Quatre Races, celles des Asgard, la même qu'il avait détecté dans le Marteau brisé devant la Porte. Il avança une main pour toucher le cristal, devinant que c'était là l'interrupteur de la chose.

- Il est interdit de toucher la pierre, intervint alors Gairwyn inquiète.

Il suspendit son geste pour se tourner vers elle, lui souriant d'un air rassurant et confiant.

- Ne vous en faîte pas Gairwyn. Certaines interdictions ne sont là que pour vous mettre vous, votre caractère et vos réactions à l'épreuve. Si ceci a été mis ici pour vous permettre de demander de l'aide à Thor, il ne vous en voudra pas d'y avoir touché au contraire, surtout dans votre situation actuelle. Je crois que prendre la décision de braver cet interdit pour contacter Thor est la première chose à faire pour prouver votre détermination.

Elle eut l'air rassuré par son discours, acquiesçant et l'autorisant à toucher le cristal. Il la remercia, mettant lui même un point d'honneur à ne pas bousculer ou forcer ses croyances comme il était certains que les autres l'auraient fait. Il posa sa main sur le cristal et immédiatement, un système de téléportation s'activa, les emmenant dans un endroit sombre.

- Où sommes nous ? demanda Gairwyn l'air perdue.

- Ne vous en faîte pas, tranquillisa William-Léandre en sortant une lampe de son équipement. Il n'y a rien à craindre.

Il fit bientôt un peu de lumière, plus pour la dame que pour lui même et ils découvrirent une salle rectangulaire simple. Il n'y avait rien si ce n'était un autre petit monument portant le Marteau de Thor. Rapidement, une lumière tomba devant lui et une image apparut, celle du typique guerrier viking d'autrefois. Et si le docteur était conscient qu'il ne s'agissait que d'une projection, Gairwyn la pensait bien réelle. Une voix raisonna alors, grave et assurée.

- Je suis Thor, maître de la foudre, fit la projection alors que la dame s'agenouillait devant lui. Vous êtes bien courageux de vous présenter à moi.

- Je t'implore seigneur, fit alors la dame, vient aider ton peuple.

- Quoi qu'il en soit, poursuivit l'image, seuls les plus valeureux mériteront mon pouvoir.

- Vous croyez que nous n'en valons pas la peine ? demanda-t-elle perdue alors la projection s'effaçait. Pourquoi n'a-t-il pas daigner répondre ? dit-elle en se tournant vers l'albinos.

- Ceci n'était qu'un message prévu à l'avance, répondit-il. Je pense qu'avant de réellement pouvoir parler à Thor, il va falloir lui démontrer que nous méritons qu'il nous accorde son attention.

Elle sembla comprendre, se détendant un peu et se relevant avec son aide pour se tenir près de lui.

- Comment lui prouver notre bravoure ? questionna-t-elle.

- Je l'ignore encore mais nous le saurons bientôt. Venez.

Ils avancèrent vers le monument et ils n'avaient pas fait un pas que de nombreux bruits inquiétants commencèrent à se faire entendre partout, tendant Gairwyn quand William-Léandre lui, ne percevait aucun danger ou intention de leur nuire, restant détendu. La salle se mit à trembler de manière impressionnante, des nuages de poussières tombant du plafond.

- Thor nous punit d'avoir bravé l'interdiction, paniqua Gairwyn.

- Non madame, répondit-il tranquillement. Il nous lance un défi. Calmez vous. Tout ira bien.

Se tenant juste derrière lui, elle le regarda, semblant s'apaiser devant son calme. Ils ne bougèrent pas et brusquement, le sol s'effondra pour révéler un puits de vide. Pour traverser et rejoindre le monument, il n'y avait qu'un très fin pont de pierre pas plus large qu'un pied. Seulement là encore, le jeune homme sut qu'il n'y avait pas le moindre danger et de toute manière, ça ne ressemblait pas à l'idée qu'il se faisait doucement de Thor de laisser mourir quelqu'un venant chercher de l'aide.

- Bien, j'imagine qu'il nous faut traverser, remarqua William-Léandre. Gairwyn, est-ce que ça ira ?

- Je... je ne sais pas, dit-elle en regardant le vide l'air terrifiée.

- Alors regardez moi, dit-il doucement en attirant ses yeux dans les siens. Vous allez y arriver. Vous allez y arriver, assura-t-il. Vous devez avoir la foi. Thor vous a enseigné la bravoure n'est-ce pas ?

- Oui.

- C'est une épreuve de courage et du courage, vous en avez bien plus qu'il n'en faut pour ceci. Vous êtes une guerrière vaillante, vous avez tout risqué pour chercher de l'aide pour votre peuple. Vous êtes prête à vous battre jusqu'à la mort pour lui. Vous êtes forte là dedans, dit-il en pointant sa poitrine. Vous l'avez déjà largement prouvé. Ceci, dit-il en désignant le pont, n'est rien. Thor verra et voit peut-être déjà votre courage. Il ne vous abandonnera pas, assura-t-il. Il est auprès des guerriers et de ceux qui se battent vaillamment et avec honneur. Il ne vous a jamais fait de mal, toujours protégé. Alors ayez foi en lui, regardez droit devant, dit-il en désignant le monument, et ne pensez qu'à votre but. Marchez comme s'il n'y avait pas de ravin. Je sais que vous y arriverez.

Elle approuva, lui souriant, détendue et encouragée autant par son discours que par l'énergie forte, calme et rassurante dont-il l'entourait. Il lui sourit en réponse avant de se retourner pour passer le premier. Et Gairwyn sembla impressionnée de le voir traverser ce pont étroit en marchant normalement de grands pas énergiques, sans aucun problème ou perte d'équilibre. Il arriva en quelques secondes, se retournant alors vers elle :

- Il n'y a pas de ravin, insista-t-il. Vous ne ferez qu'une bouchée de ceci. Venez, pria-t-il en tendant une main vers elle.

Expirant profondément, elle prit son courage à deux mains et se lança, écartant les bras, avançant doucement.

- C'est très bien, encouragea-t-il paisible. Ne regardez pas le sol ni vos pieds. Marchez et ayez foi en Thor. Il ne vous laissera pas tomber.

Il continua à lui parler calmement, souriant et elle ne le lâcha pas des yeux, faisant ce qu'il disait. Elle arriva finalement, attrapant sa main en soupirant de soulagement, reprenant soudain son souffle.

- Vous voyez, sourit William-Léandre. Pas de ravin, dit-il en l'incitant à regarder derrière elle.

Et lorsqu'elle le fit, elle fut surprise de trouver le sol de la salle intacts, comme à leur arrivée, sans trou béant.

- Vous l'aviez deviné ? demanda-t-elle.

- Non. Mais je sais que Thor ne vous fera aucun mal alors je ne le voyais pas risquer votre vie. Mais vous vous deviez le croire pour tester votre courage.

- Je vois, sourit-elle.

La lumière et la projection revinrent alors :

- Vous avez fait preuve d'un très grand courage. Le soutient et la foi, la confiance dans l'autre rendent les faibles forts. Vous avez réussi. Voyons si vous saurez surmonter l'obstacle de la sagesse, dit-elle. Résolvez l'énigme des runes et je vous récompenserai de mon vrai pouvoir, dit-elle avant de disparaître.

- Comment a-t-il su ? demanda Gairwyn. Il nous regarde ? se réjouit-elle.

- Je le crois, sourit-il en réponse.

Une seconde plus tard, ils étaient téléportés dans une autre salle où des braseros pleins de flammes éclairaient les lieux. Là sur un mur, une rangée de runes était gravée et ils s'approchèrent. Il s'agissait de runes que William-Léandre avait déjà vu sur Terre, les mêmes et il sourit doucement à cette correspondance culturelle.

- Voyons cette énigme, dit-il en lisant les runes.

- Pourquoi une autre épreuve ? demanda sa camarade du jour.

- Pour s'assurer que celui qui arrivera au bout sera suffisamment évolué pour être digne de ce que Thor a à donner. Seulement, je trouve qu'il ne s'y prend pas de la bonne manière, s'amusa-t-il en la laissant perplexe.

Il regarda autour de lui pour découvrir d'autres inscriptions sur les murs, des formes géométriques, des pictographes.

- Je vois, sourit-il.

- Vous avez résolu l'énigme ? demanda-t-elle stupéfaite.

- Oui. C'est enfantin pour moi. Ceci n'est pas une épreuve de sagesse mais de connaissance. Les runes représentent chacune une idée. La sécurité, dit-il en désignant la première, le jeu, le déplacement et le char de Thor, dit-il pour la dernière. Mais les runes sont aussi des chiffres, 3, 14, 15 et 9 ici. C'est ce que nous appelons Pi sur Terre. Un nombre qui concerne certains calculs pour les cercles, expliqua-t-il simplement. Donc pour donner notre réponse, il suffit de le montrer ici.

Il rejoignit les formes géométriques et se planta devant un cercle, souriant en le trouvant granuleux. Il n'eut donc aucun mal à y tracer un rayon de son doigt. Immédiatement, le sable se retira pour révéler une demi sphère de cristal rouge aux motif typiques de cette culture. Gairwyn sourit, émerveillée et il alla appuyer sur le cristal. Immédiatement, l'image de Thor réapparut près de son monument, les faisant se retourner vers elle. Elle changea pourtant bien vite pour révéler un être bien différent. Il était petit, très fin, humanoïde avec une grosse tête, de grands yeux noirs, de petites oreilles et un nez plat, effarant Gairwyn alors que William-Léandre souriait.

- Je suis celui que vous connaissez sous le nom de Thor, commença-t-il d'une voix semblant presque sortir d'un ordinateur.

L'albinos jeta un coup d'œil à la dame qui semblait ne pas savoir quoi faire et il posa une main sur son épaule pour la rassurer.

- Je suis le commandant suprême de la flotte Asgard, continua-t-il.

- Comment est-ce possible ? bredouilla la dame.

- Depuis que j'ai créé ce monde, reprit le Asgard, vous êtes les premiers de l'espèce à atteindre ce niveau de communication. Vous êtes enfin assez sages pour me voir sous ma véritable forme.

- Lui oui mais pas moi, paniqua Gairwyn. Je n'aurais jamais réussi à résoudre l'énigme.

- Cela ne veut pas dire que vous n'êtes pas prête, fit doucement William-Léandre. En réalité, cette énigme ne sert a rien dans le but que Thor poursuit ici, dit-il en se sachant pertinemment écouté du Asgard qu'il savait être en communication directe avec eux. Il s'agit ici de prouver que vous avez la sagesse d'apprendre ceci, dit-il en désignant Thor. Je vous l'ai dit : l'épreuve de l'énigme n'est pas une épreuve de sagesse mais de savoir et il n'y a qu'à regarder les Ethyn pour comprendre qu'avoir le savoir ne donne pas la sagesse. Vous pourriez tout savoir de l'univers que vous pourriez ne pas être prête pour cette révélation. Mais ce n'est pas le cas et vous êtes prête. Vous êtes sage Gairwyn, assura-t-il en la regardant dans les yeux. Vous avez le courage, la tolérance, la bienveillance, la compréhension, l'ouverture d'esprit... tout ce qu'il vous faut pour pouvoir connaître le véritable Thor. Tout ce qu'il vous faut pour guider votre peuple dans le droit chemin.

Ses paroles et sa confiance en elle visibles eurent l'air de beaucoup la rassurer, la détendant. Il se tourna alors vers le Asgard qui l'observait avec attention, lui donnant un élégant signe de tête.

- Je vous salue Thor, commença-t-il en Asgard.

Cela surprit visiblement celui-ci comme Gairwyn. Il avait abordé le Asgard comme le Nox et son pouvoir lui avait permis d'apprendre cette langue facilement.

- Je me nomme William-Léandre Elfiamine Langford. Je ne suis pas Cimmeriens, je viens de la Terre, Midgard. Je suis ici avec Gairwyn, continua-t-il de manière à ce qu'elle puisse comprendre, parce que Cimmeria a besoin de vous. Les Goa'uld sont en train de l'envahir et ont déjà fait beaucoup de victimes.

- C'est impossible, nous avons veillé à sa protection, répondit-il.

- Malheureusement, il y a quelque temps de cela, des gens de mon monde sont venus sur Cimmeria, pacifiquement pour faire la connaissance de son peuple et apprendre. Seulement, il y avait un Jaffa parmi eux, un Jaffa qui s'est rebellé contre les Grands Maîtres et qui se bat contre eux pour la liberté des siens. Votre Marteau l'a enfermé dans le labyrinthe et parce qu'ils voulaient le libérer, les miens ont brisé le Marteau. Je suis sincèrement désolé pour cela. Les miens sont jeunes, agissent encore trop souvent avec impulsivité, sans réfléchir et sont impatients. Ils ne voulaient aucun mal à ce monde mais ils voulaient aussi secourir leur camarade. Ils ont brisé le Marteau et aujourd'hui, les Goa'uld ont envahis Cimmeria. Gairwyn nous a demandé de l'aide et je l'ai donc accompagné jusqu'à vous pour vous rapporter ceci et demander votre intervention. Là encore je suis navré d'être intervenu dans l'œuvre que vous avez mise en place ici pour accompagner les Cimmeriens dans leur parcourt mais nous n'avions pas d'autre choix. Si vous le demandez, je suis prêt à payer le prix que vous souhaiterez pour réparer au mieux cette tragique erreur de mon peuple.

Thor ne répondit pas mais brusquement, ils furent de nouveau téléportés ailleurs. Lorsque la lumière du système s'éteignit, il se retrouva seul dans une vaste salle d'aspect très moderne. Il faisait sombre mais une immense baie vitrée faisait entrer la lumière, celle reflétée par une planète, une planète vers laquelle ce qui était vraisemblablement un vaisseau descendait. Il s'approcha de la vitre, fasciné, souriant, observant la manœuvre avec émerveillement. Cela ne l'empêcha pas d'analyser le vaisseau de ses pouvoirs, enregistrant tout ce qu'il y trouva. C'était prodigieux, absolument prodigieux technologiquement parlant. Un magnifique vaisseau Asgard. Il entra dans l'atmosphère, nimbé d'un immense nuage orageux qui contribuerait au folklore. Et William-Léandre fut soulagé de voir Thor retirer de la planète par téléportation tout ce qu'il y avait de Goa'uld ici. Son œuvre faîte, le vaisseau retourna rapidement en orbite pour y stationner semblait-il. Il se retourna lorsqu'il sentit une présence apparaître dans son dos, Thor, arrivant par téléportation, installé dans un imposant siège allant parfaitement dans le décor de son vaisseau.

- Cimmeria est hors de danger, commença-t-il en Asgard comme pour le tester. J'ai parlé à Gairwyn et je l'ai ramené chez elle.

- Je vous remercie, répondit-il. Les miens ne pensaient pas à mal mais ça n'excuse pas la tragédie qu'ils ont permis ici.

- Vous parlez la langue Asgard, remarqua-t-il alors comme pour changer de sujet. Aucune autre espèce n'avait jamais parlé le Asgard même si certains pouvaient le lire autrefois. Je n'aurais pas cru qu'un Terriens puisse arriver à une telle maîtrise à votre stade d'évolution.

- Je suis originaire de la Terre seulement, je ne suis pas comme les autres Terriens. Je suis... très différents d'eux et unique. Mes camarades eux mêmes n'en sont pas conscients. Mon évolution et mes connaissances dépassent de très loin celle des humains actuels quel qu'ils soient. Je n'ai de leur espèce que l'apparence, dit-il en le surprenant. Ils n'en savent rien.

- Quel est votre but parmi eux dans ce cas ?

- Je suis Terriens malgré tout, je m'efforce de leur apprendre discrètement, de les aider à grandir sans qu'ils ne s'en aperçoivent trop. Je veille sur eux sans intervenir trop significativement. Cela mis à part, j'aime aussi découvrir et apprendre d'autres civilisations, d'autres peuples et d'autres mondes.

- Et vous leur restituez vos connaissances ? demanda-t-il l'air curieux.

- Non, sourit-il. Ils ne sont certainement pas prêt pour cela. Ils sont trop jeunes, bien trop jeunes et les dirigeant Terriens ne sont certainement pas aptes à avoir un tel savoir dans les mains. Je ne leurs apprends rien de plus que ce à quoi ils peuvent déjà prétendre par eux mêmes à leur niveau. Faire autrement mènerait à la catastrophe pour eux et d'autres peut-être. À votre image, je me contente de ce à quoi ils sont prêt.

- Vous semblez en effet savoir ce qu'est la sagesse, releva-t-il. Comment avez-vous appris le Asgard ?

- J'ai étudié votre culture à partir des informations laissées au temple de l'Alliance des Quatre Races.

- Vous avez pu les comprendre ? s'étonna-t-il.

- Oui et j'ai ainsi fait la connaissance de votre peuple. J'ai fini par assimiler votre langue, cela fait partie de mes dons. J'ai également eu la chance de rencontrer les Nox avec qui j'entretiens une belle amitié depuis.

- Les Nox conversent avec les Terriens ?

- Non, uniquement avec moi. Les Terriens sont trop jeunes pour les Nox mais ce n'est pas mon cas alors ils m'ont invité à leur rendre visite et nous avons fait connaissance.

- Je vois.

- Sachez que c'est un plaisir pour moi de faire la connaissance de votre peuple Thor. Mais nous ne sommes pas là pour cela il me semble.

- Cimmeria, remarqua-t-il. Sachez que malgré tout, je ne vous en tiendrai pas rigueur. Les enfants font des bêtises parfois désastreuses. Les Terriens sont venus aider les Cimmeriens. Cela suffit. Les Asgard sont des voyageurs pacifiques. Nous sommes allés plusieurs fois sur Terre pour suivre l'évolution des humains qui s'y trouvent, d'où ma surprise de tomber sur un être de votre niveau d'évolution. Nous sommes aussi en conflit contre les Goa'uld. Je vais rétablir les protections de Cimmeria et le Marteau seulement cette fois, les rebelles Jaffas seront épargnés.

- Merci. Et merci pour votre indulgence. Je ferai personnellement la morale aux miens pour qu'ils soient plus prudents et réfléchis à l'avenir.

- Bien. Je vais devoir me retirer. Mais peut-être nous reverrons nous rapidement William-Léandre Elfiamine Langford.

- Je l'espère. Les Asgard seront toujours les bienvenus à mes yeux tant qu'ils conserveront la philosophie que je vois en vous aujourd'hui. Je serai ravi de pouvoir converser de nouveau avec vous.

- Peut-être que cela se fera mais je dois d'abord en référer aux miens et nous vivons bien loin d'ici.

- Dans la galaxie d'Ida.

- En effet. Au revoir.

- Au revoir, sourit-il.

Dans la seconde, il fut téléporté sur la planète, réapparaissant non loin de SG-1 et 2.

- Will ! s'exclama Charles en accourant vers lui avec Casey et Warren. Vous allez bien ? demanda-t-il alors que SG-1 venait aussi.

- Parfaitement bien, assura-t-il avec ce sourire qui rassurait toujours son équipe.

- Thor a fait le ménage, s'extasia Casey. Gairwyn nous a dit qu'il voulait vous parler en privé et que vous rentreriez rapidement.

- Oui, je lui ai expliqué ce qu'il s'est passé à cause de nous, répondit-il. Heureusement, il a compris et s'est montré des plus indulgent. Il va remettre les protections de Cimmeria en place avec une petite modification. Désormais, les Jaffa rebelles seront les bienvenus, dit-il en regardant Teal'c qui lui donna un signe de tête. Tout est en ordre maintenant. Je crois que nous devrions rentrer. Nous en avons assez fait ici je crois.

O'Neill approuva et il en fut ravi, sa tête battant d'une migraine titanesque après qu'il ait, comme toujours, puisé dans le prodigieux esprit de Thor qui était indéniablement l'esprit le plus chargé qu'il ait jamais croisé, assurément grâce à son ancienneté et son savoir, son intelligence. Ils saluèrent les Cimmeriens, Gairwyn les remerciant, redoublant cela pour William-Léandre pour ce qu'elle avait appris avec lui. Ils rentrèrent alors, Hammond très heureux de les voir de retour entiers. Rapidement, ils furent tous en salle de débriefing, O'Neill se chargeant de raconter ce qu'il s'était passé avant et après son départ pour la grotte, intriguant le général à la mention du vaisseau gigantesque qui avait fait disparaître les Goa'uld de rayons de lumière. Lorsqu'il eut terminé, tous se tournèrent donc vers l'albinos pour savoir ce que lui avait vécu.

- Comme je l'imaginais, cette grotte n'était pas un dépôt d'arme, commença-t-il. C'était un lieu où il y avait deux épreuves à passer. Le but pour Thor était de déterminer quand les Cimmeriens atteindraient un niveau de connaissance suffisant pour apprendre la vérité sur lui et le voir sous sa véritable forme. Nous avons passé les deux épreuves avec Gairwyn et ensuite, Thor nous est apparu sous projection holographique pour nous parler depuis son vaisseau. Je lui ai expliqué la situation, ce que nous avions fait et il est intervenu pour protéger Cimmeria et tout remettre en ordre.

- À quoi est-ce qu'il ressemblait ? demanda Jackson. Est-ce qu'il avait l'air humain ?

- De forme globale seulement mais on en est très loin. Pour vous faire une idée, la créature de Roswell, dit-il en les stupéfiant.

- Sérieux ? fit Charles.

- Tout à fait sérieux, confirma-t-il.

- Et son vaisseau ? Gairwyn a dit que vous aviez été emmené à bord ? fit Carter très intéressée.

- Que dire ? Très impressionnant mais je n'ai pas pu en examiner grand chose. Les Asgard sont visiblement une tendance minimaliste et lisse dans leurs design intérieur alors il n'y a rien de vraiment identifiable à l'œil. Une chose est certaine, cette technologie nous dépasse de très loin. D'après moi ils sont au moins au niveau des Nox si ce n'est plus. Je crois que c'est le peuple plus évolué que nous ayons rencontré.

- Comment avez-vous été reçu ? demanda Hammond.

- Très bien. Les Asgards ou en tout cas Thor, semble être très réfléchi, très sage, tolérant et compréhensif bien qu'intransigeant. Il m'a écouté sans à priori. C'est un peuple pacifique, des voyageurs et des scientifiques pour ainsi dire quoi qu'ils maîtrisent très bien l'art de la guerre. Mais ça n'est pas leur manière de faire favorite vraisemblablement. Ils préfèrent la négociation pacifique. Ils sont déjà venu sur Terre pour surveiller l'évolution de notre espèce mais cela faisait un moment qu'ils ne nous avaient pas rendus visite. Fait notable, ils n'aiment pas non plus les Goa'uld et sont en conflit avec eux bien qu'ils soient plutôt en guerre froide de ce que j'ai compris. Les Goa'uld savent bien qu'ils sont trop puissant pour eux.

- Et ils n'interviennent pas ? demanda O'Neill.

- Thor protège Cimmeria, remarqua-t-il, et j'ai tendance à croire que d'autres mondes sont sous leur protection. Seulement, les Asgards ne sont pas de cette galaxie, dit-il en les surprenant. Ils viennent d'ailleurs et avec une telle distance, faire la guerre aux Goa'uld n'est pas une chose facile ni évidente.

- Une autre galaxie ? releva Carter. Mais pour faire de tels voyages il faut... il faut...

- Des vaisseaux dont vous n'êtes même pas encore capable d'imaginer la technologie, termina-t-il. Thor était seul à bord de son bâtiment. Il pouvait le gérer seul.

- Pensez vous que nous pourrions nouer une quelconque relation avec eux ? demanda le général.

- Comme les Nox, les Tollans, les Aquiliens... ils ont pour principe de ne pas donner de technologie ou de savoir à une espèce d'évolution inférieure, dit-il en les faisant soupirer. Ils sont prudents. Pourtant, j'ai eu l'impression qu'ils pourraient se montrer plus souples sur ce principe si nous montrons que nous sommes dignes d'eux, que nous le méritons et bien sûr, lorsqu'ils nous connaîtrons. Pour le peu que j'en ai vu, je crois que nous pourrions être amis et peut-être davantage mais ça prendra du temps et surtout, de gros efforts. Ils ne seront pas faciles à convaincre. Pour l'instant, je les ai invité à discuter. Thor a laissé la porte ouverte mais il a dit qu'il devait d'abord en référer aux siens. Il n'y a plus qu'à attendre de voir s'ils reprennent contact ou non.

- C'est encourageant, approuva Hammond. Félicitation pour cela docteur Langford. Je n'aurais même pas espéré que cette discussion avec Thor se déroule si bien après ce qu'il s'est passé sur Cimmeria.

- Il semblerait que le Commandant Suprême de la Flotte Asgard, dit-il en les surprenant, soit un connaisseur des travers des jeunes peuples et des humains, ironisa-t-il. Il a semblé prendre cela comme un adulte qui a l'habitude des grosses bêtises des enfants. C'est une grande chance pour nous mais ça ne joue pas en notre faveur comme première démonstration, soupira-t-il.

- Commandant Suprême de la Flotte ? releva O'Neill.

- Thor s'est présenté sous ce titre plus qu'explicite, répondit William-Léandre. Ce qui implique que les Asgard doivent avoir une flotte spatiale très organisée. Je ne saurais trop conseiller que d'être extrêmement prudent et réfléchis si nous rencontrons de nouveau les Asgard directement ou non. Cela inclut les mondes ayant un rapport avec la mythologie qui entoure Thor. La mythologie nordique. Il y aurait de fortes chances qu'une référence à un autre dieu de ce panthéon soit une référence à un autre Asgard.

- Nous brieferons les équipes à ce sujet, posa aussitôt Hammond. J'attendrai vos rapports détaillés comme toujours, dit-il alors que tous voyaient la fin de la réunion.

- Avant que nous partions, intervint William-Léandre. J'ai encore quelque chose à dire général.

Celui-ci lui fit signe de parler et il se tourna vers SG-1 :

- J'espère que vous avez pris conscience de l'ampleur des conséquences de vos bêtises, dit-il froidement en les étonnant.

Seule sa propre équipe ne fut pas étonnée, sachant pertinemment que ce qu'il s'était passé sur Cimmeria, aujourd'hui ou avant, ne lui avait pas du tout plu.

- Je vous demande pardon ? fit Carter vexée.

- J'ai promis à Thor de vous faire la morale, expliqua-t-il. Mais je l'aurais fait de toute façon, claqua-t-il. C'est par votre faute que tout ça est arrivé ! Parce que vous n'avez pas réfléchi plus loin que le bout de votre nez ! Que vous avez été impulsifs et stupides ! Le Marteau n'aurait jamais dû être brisé !

- Et que vouliez vous qu'on fasse ? s'énerva O'Neill. Qu'on laisse Teal'c là bas ?!

- Bien sûr que non, gronda-t-il. Mais vous avez fait n'importe quoi ! Ne soyez pas arrogants et assumez, reconnaissez votre erreur, vraiment ! Une fois le Unas mort, il n'y avait plus de danger pour Teal'c dans le labyrinthe. Vous auriez dû vous poser et réfléchir à une manière de sortir sans briser la protection de ce peuple contre les Goa'uld ! Vous auriez pu faire amener des armes et des vivres pour Teal'c, faire venir une autre équipe pour vous assurer qu'il était en sécurité dans le labyrinthe. Puis nous aurions pu prendre le temps... je ne sais pas moi, dit-il avec ironie, de découvrir la Grotte de l'Œil de Pierre en discutant avec Gairwyn, contacter Thor et lui demander son aide pour le sortir de là. J'aurais pu avoir le temps de demander aux Nox s'ils pouvaient nous aider ne serait-ce qu'à contacter Thor. Nous aurions pu aller récupérer une autre larve pour Teal'c qu'il puisse passer le Marteau en retirant la larve quelques instants... Nous aurions pu trouver une autre solution, posa-t-il fermement. Avec un délai de seulement quelques jours de patience certainement.

Il y eut un moment de silence, tous ne pouvant qu'admettre qu'il n'avait pas tord.

- Cette tragédie n'aurait alors pas eu lieu, reprit-il gravement. Au delà de cela, imaginez que Thor n'est pas été aussi compréhensif et tolérant et qu'il soit venu chercher vengeance pour ses protégés ? Qu'auriez vous fait ? Vous l'avez vu à l'œuvre. Vous devez être plus prudents, prendre le temps de réfléchir. Surtout quand vous faîte ainsi du dégât sur un autre monde ! Vous apprécieriez qu'une bande d'explorateurs débarque ici, plus avancés, et mette le bazar sur la planète au point de déclencher une invasion ?! Si vous continuez ainsi, vous allez faire des morts, détruire des choses qui ne doivent pas l'être et nous attirer de gros ennuis ! Vous devez prendre conscience de la responsabilité qui est la vôtre à chaque fois que vous passez la Porte ! ordonna-t-il. Il n'y a pas que vos vies et la Terre en jeu et vous ne pouvez pas imposer votre manière de faire et de voir les choses à tout le monde. Que ce soit en détruisant tout ainsi ou juste en méprisant les autres. Je n'en reviens pas de l'irrespect dont vous avez fait preuve à l'égard des croyances et de la foi de Gairwyn et de son peuple. Peu importe que Thor ne soit pas un dieu comme vous le concevez et que ce ne soit pas de la magie mais de la technologie. Ce qui compte c'est ce qu'il fait pour eux. Il les accompagne avec bienveillance dans leur évolution et comme j'ai pu le voir moi même, il avait prévu de leur dire le moment propice et vous avez mis le bazar dans un apprentissage de savoir et de sagesse qui fera des Cimmeriens un grand peuple dans quelques temps. Vous faîtes preuve d'une stupidité sans mesure en croyant tout savoir et en méprisant les cultures et croyances des autres. Cela non plus ne nous aidera pas dans notre travail. Alors par pitié, méditez ça véritablement, commanda-t-il en portant une main à sa tête terriblement douloureuse.

- Will ? interpella aussitôt Charles détectant immédiatement que quelque chose n'allait pas. Est-ce que ça va ?

- J'ai une migraine carabinée, soupira-t-il. Si vous permettez mon général, je vais aller dormir un peu.

- Allez vous faire examiner à l'infirmerie docteur, commanda-t-il plutôt. On ne sait pas quels effets cette technologie a pu avoir sur vous, comme ce petit tour dans l'espace.

- Très bien, approuva-t-il en se levant.

Son équipe demanda la permission de l'accompagner et le général approuva, laissant les trois militaire de SG-2 emmener leur camarade à l'infirmerie. Si William-Léandre savait d'où venait sa migraine, il se plia aux vérifications du docteur Fraisier qui lui fit passer un bilan complet en apprenant ce qu'il s'était passé pour lui. Et le verdict ne surprit pas le jeune homme qui patientait assis sur un lit. On lui avait donné un bon anti douleur, permis de s'allonger dans une lumière faible en attendant le verdict et ça faisait du bien.

- William ? appela doucement la médecin en revenant vers lui.

Il se redressa et lui sourit. Il appréciait beaucoup cette femme gentille, bienveillante, droite et courageuse et il lui arrivait de discuter avec elle, la voyant régulièrement aux examens de retour de missions.

- Est-ce que ça va mieux ? demanda-t-elle d'abord.

- Je crois qu'il va me falloir une bonne nuit de sommeil voir deux pour faire passer ça, dit-il alors que Hammond arrivait droit vers eux.

- Général, salua la dame.

- Docteur Fraisier, rendit-il. Alors, comment va le docteur Langford ?

- Mis à part sa migraine, il va parfaitement bien, dit-elle en le rassurant visiblement. Je ne pense pas que cela ait un rapport avec sa mission sur Cimmeria. Dîtes moi docteur, fit-elle en se tournant vers lui, à quand remonte votre dernier jour de congé ou simplement de repos ? Lorsque vous n'êtes pas en mission sur d'autres mondes vous travaillez toujours dans votre labo. Je vous ai vu faire, comme vos collègues. Je sais que vous y êtes très tard le soir, tôt le matin et parfois la nuit entière. Vous travaillez énormément sur le terrain ou dans votre bureau. Je pense que vous devriez prendre un peu de repos.

- À quand remonte votre dernière sortie civile de cette base ? demanda Hammond.

- Je n'en sais rien mon général, répondit-il avec un petit sourire. Je dois dire que ce travail n'en n'est pas un pour moi. J'aime énormément ce que je fais dans ce programme.

- Cela n'empêche que vous avez besoin de vous détendre et de vous reposer comme tout le monde, remarqua-t-il. Lorsque votre tête ira mieux, prenez donc quelques jours pour aller voir votre mère et le docteur Littlefield par exemple ou autre chose. Mais prenez un peu de repos. Tout sera toujours là à votre retour.

- Très bien, sourit-il. Ma mère sera heureuse de me voir et passer un moment à la maison ne me fera pas de mal.

- En attendant, prenez ça avec vous, dit Janet en lui redonnant deux cachets. Pour votre tête. Si vous avez toujours mal, vous pouvez en reprendre un dans deux heures, l'autre quatre heures après. Cela et du sommeil et ça devrait aller mieux.

- D'accord, merci docteur, je vais aller dormir, dit-il en se levant.

Il les salua et sortit direction ses quartiers, le général se tournant vers son médecin :

- Il va bien ? redemanda-t-il.

- Le docteur Langford est un jeune homme avec une santé très solide, avec beaucoup d'énergie et d'endurance. Je l'ai largement constaté depuis qu'il est sous ma responsabilité. Seulement, il a ses limites aussi. Il va bien mais je l'ai trouvé très fatigué, dit-elle. Je sais qu'il travaille énormément et de manière exemplaire.

- C'est peu dire, releva le général. Que ce soit ici ou sur le terrain d'ailleurs. Il est le plus grand expert de ce projet tout domaines confondus à tel point que je n'en reviens pas qu'il puisse cumuler une telle quantité de savoirs et de connaissances. On m'avait dit que c'était un génie et je ne peux que le confirmer. Il est assurément un pilier de ce projet même si rares sont ceux qui s'en aperçoivent. Mais je vais demander au major Kawalsky qu'il surveille un peu les vrais jours de repos qu'il prend, que nous puissions lui rappeler de le faire s'il vient encore à oublier.

- Bien mon général, sourit-elle. Cela mis à part. Il va bien et les examens n'ont rien révélé d'anormal. Je pense qu'il était déjà fatigué avant d'aller sur Cimmeria et cette mission tendue a terminé de miner. Quelques jours de repos et il ira bien mieux.

- Tant mieux.