Chapitre 11 :

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Ce fut après avoir récupéré la véritable SG-11 confuse et incapable de dire ce qui lui était arrivée que William-Léandre retourna au village Salish, accueillit par Tonane. Ils retrouvèrent rapidement SG-1, s'asseyant avec eux.

- Avez-vous pu parler aux Esprits ? demanda Tonane aussi curieux que les siens l'entourant à ce sujet.

- Oui. Les Esprits sont venus à ma rencontre peu après votre départ, dit-il en surprenant SG-1 par son sérieux sur le sujet.

- Je n'en doutais pas, se réjouit Tonane. Avez-vous pu leur soumettre votre demande au sujet du Ki ?

- Oui, répondit-il. Conformément à votre volonté et à celle des Esprits, nous ne ferons plus le moindre mal à la montagne, dit-il en figeant les siens de surprise.

- Docteur Langford..., tenta Daniel alors qu'un corbeau venait se poser dans la charpente de la construction.

- Xe'is, salua-t-il en faisant sourire les Salish et grimacer les siens. Silence Docteur Jackson. Je vous rappelle encore une fois que le général m'a donné carte blanche pour les négociations. Nous respecterons vos traditions et votre manière d'accueillir le Ki de la montagne, reprit-il pour les Salish qui avaient l'air soulagé. En échange, les Esprits ont accepté de demander à la montagne de faire tomber un peu plus de Ki pour nous dans la rivière de l'autre versant. Hors de votre territoire et du leur.

- C'est une très bonne chose, sourit Tonane. Xe'is dit qu'il se réjouit de ce compromit, remarqua-t-il avec un coup d'œil pour l'oiseau. Il souhaite vous aider à lutter contre le mal qui ronge les étoiles.

- Oui, c'est pour cela que les Esprits ont accepté de nous aider, sourit-il. De mon côté, je leur ai promis que leur volonté et la vôtre serait respectée et que mon peuple prendrait soin de ne pas blesser votre terre et de ne pas vous importuner. Nous serions cependant ravis de devenir vos amis si vous le permettez.

- Ce sera un très grand honneur. Xe'is dit que vous semblez digne de confiance, remarqua un ancien.

- Et je ferai tout ce qu'il faudra pour lui donner raison, assura-t-il. Soyez assuré que nous ferons ce qu'il faudra pour que tous soient satisfaits dans le respect de votre monde.

- Nous en sommes heureux et nous prions dors et déjà les Esprits pour que cette amitié nouvelle soit prospère, fit un autre ancien. Il est presque l'heure du dîner. Resterez vous avec nous fêter cet événement ?

- Avec plaisir, répondit-il.

Il en fut donc ainsi, William-Léandre faisant taire les siens, leur disant qu'il leur expliquerai plus tard. Ils dînèrent donc façon Salish autour d'un énorme feu de camps dans les chants et les danses traditionnelles, William-Léandre seul parmi les siens à en profiter vraiment et à se laisser entraîner pour quelques pas autour du feu, participant volontiers, les Salish heureux de le voir faire. Il fuma ce qui avait tout d'un Calumet de la paix avec les anciens, la pipe en Trinium finement travaillée ici. Et il se laissa faire lorsqu'on vint lui accrocher une amulette de plumes, de perles de bois et de talisman de Trinium dans ses cheveux, acceptant le cadeau avec émotion. Ce fut bien plus tard qu'ils rentrèrent sur Terre, Carter visiblement agacée :

- Vous leur avez cédé ?! s'exclama-t-elle. Nous avons besoin de ce Trinium ! cria-t-elle alors qu'ils descendaient la rampe.

- C'était ce qu'il y avait de mieux à faire, répondit-il simplement.

- Pourquoi ?! Parce que creuser un peu ne plaît pas à un corbeau ?!

William-Léandre soupira lourdement, quittant la pièce sans un mot de plus pour aller se débarrasser de son équipement tranquillement, souriant en voyant son équipe venir s'assurer qu'il allait bien. Cela fait, il alla en salle de débriefing où se trouvait déjà SG-1 avec O'Neill et SG-11 encore perdue. Hammond était là, ayant visiblement déjà reçu les remarques des autres encore équipés. Il le regarda l'air sérieux, semblant pourtant déjà savoir qu'il y avait bien plus que ce que lui disaient les autres en le connaissant. Il le pria de s'asseoir avec eux :

- Vous leur avez cédé ? remarqua-t-il.

- Oui, approuva-t-il.

- Pourquoi ? demanda-t-il calmement.

- Parce qu'insister alors qu'ils ne veulent pas de ça serait des plus bas et immoral, répondit-il. C'est leur monde et nous nous devons de respecter leur volonté. Nous n'apprécierions pas que des étrangers débarquent pour exploiter la Terre contre notre avis. Mais cela, ce n'est que pour mes convictions personnelles. Pour un point de vue purement stratégique et de profit que vous aurez à exposer au Pentagone monsieur, insister serait une très, très mauvaise idée même sans parler de morale et d'éthique.

- Pourquoi ? questionna-t-il intrigué.

- Les Esprits existent bel et bien. Je leur ai parlé en personne. Ces animaux qui ont été présenté comme les Esprits n'en sont pas. Il s'agit en réalité d'un peuple humanoïde possédant des capacités de métamorphose et psychokinésiques incroyables. Ils ne sont pas humains en revanche. C'est un peuple extrêmement avancé qui a protégé les Salish des Goa'uld. J'estime leur niveau technologique approchant de celui des Nox, dit-il en les stupéfiant. Si vous tentez d'insister ou de la jouer en douce dans le dos des Salish comme certains au Pentagone l'aimeraient, ils contre-attaqueront et nous ne sommes vraiment pas de taille. Détruire cette base serait un jeu d'enfant pour un seul d'entre eux. Ils protégeront les Salish et leur mode de vie et s'ils estiment que nous sommes une menace, nous aurons de gros ennuis.

- Je vois, fit Hammond.

- Attendez, vous dîtes que ces êtres se font passer pour leurs Esprits pour les contrôler ? s'insurgea Daniel en le faisant profondément soupirer d'exaspération.

- Arrêtez donc de penser que ce genre de procédé est le mal incarné, répondit-il. Oui, ils se font passer pour leurs divinités mais ils ne les martyrisent pas, ne les asservissent pas ou quoi que ce soit de négatif. Ils se contentent de les protéger, de les guider en douceur sans altérer leur développement naturel. Et un jour, les Salish apprendront la vérité, lorsqu'ils seront prêt. Cela est d'une très grande bienveillance et d'une grande sagesse. Sous leur aile, les Salish pourraient devenir un très grand peuple. Il faut arrêter de voir le mal partout lorsqu'il s'agit de ce genre de chose. Les Esprits ne font strictement rien de mal avec les Salish. Au contraire, ils sont tel le papa super héros ou la maman reine du monde qui guide gentiment l'enfant sur le bon chemin pour grandir. Vous n'avez aucun droit de juger ça ou de le briser. Dans le cas des Goa'uld, c'est différent parce qu'ils ne font rien de bien dans ce faux culte. Ils exploitent les gens, ils ne font rien pour eux. C'est très différents dans le cas des Esprits ou des Asgard et vous n'avez aucun droit de rompre ça. C'est un très bon moyen de protéger, d'enseigner et de guider un jeune peuple sans pour autant commettre un impair qui pourrait mener à des catastrophes comme les Tollans en ont connu ou altérer l'identité du dit peuple. Vous en pensez ce que vous voulez Jackson mais vous n'avez aucun droit de leur imposer votre vision des choses.

- Quelles sont les conditions ? demanda Hammond.

William-Léandre lui détailla alors l'accord passé avec les Esprits et toutes ses conditions jusqu'au secret sur eux vis à vis des Salish.

- Ils vont nous surveiller de très près et ils ont promis de nous le faire payer au moindre faux pas, prévint-il. Ils sont pacifiques mais très méfiants, prudents et ils feront tout pour protéger leur peuple et les Salish, leur mode de vie.

- Je vois. Vu les circonstances, vous avez une nouvelle fois fait des merveilles docteur Langford, fit-il. J'expliquerai au Pentagone.

- Au moins, nous aurons du Trinium à analyser et pour expérimenter, remarqua-t-il. Un peu plus et nous n'avions rien en plus de nous faire des ennemis. Mais ils m'ont dit qu'il y avait du Trinium sur d'autres mondes. Il nous faudra juste trouver un gisement plus exploitable pour un plus gros rendement. Il va falloir nous contenter de ça pour l'instant.

- C'est mieux que rien, approuva le général.

- J'ai également fait une proposition d'amitié aux Esprits, dit-il. Ils ont dit que si nous tenions nos promesses, ils y penseraient.

- Très bien. Faite moi parvenir votre rapport au plus vite Docteur Langford.

- Je m'y met immédiatement monsieur, approuva-t-il. Si vous permettez, dit-il en se levant.

L'homme approuva et il s'en alla, n'ayant aucune envie de refaire son discours habituel aux autres. Il n'avait plus envie de le faire, il l'avait assez dit maintenant. Il fallait qu'ils l'intègrent. Il alla donc faire son rapport sur le champs pour que Hammond puisse défendre la chose auprès des supérieurs et si ceux-ci en furent très mécontents, ils n'eurent pas le choix, ne voulant guère s'attirer des ennuis avec un peuple aussi évolué. On mit donc en place ce qui avait été négocié par William-Léandre qui, avec son équipe, passa beaucoup de temps sur la planète des Salish, Charles, Carvin et Carl stupéfaits lorsqu'ils purent voir les fameux Esprits dans leur forme véritable. Ils supervisèrent le début de cet accord, enseignant à l'équipe d'extraction les règles qu'ils devaient respecter, ce dont-ils n'avaient pas le droit de parler aux Salish. Et l'équipe en question fut bien consciente d'être surveillée alors qu'il y avait toujours un animal attentif autour d'eux. Conformément aux ordres de Hammond, ils se plièrent pourtant à tout et SG-2 passa quelques soirées mémorables chez les Salish pendant cette période, la tribu ravie d'être avec eux, les priant de revenir les voir lorsqu'ils étaient dans leur village d'été non loin de la Porte.

La mission suivante de SG-2 s'avéra excitante pour William-Léandre. Depuis un moment, une sonde leur envoyait des images d'une autre planète. En traversant la Porte, elle semblait avoir atterri dans une grande salle aux murs noirs sans issue. Il n'y avait pas grand chose si ce n'était un cercle de symboles. De l'Ancien que l'albinos lut facilement. Cela faisait référence à l'emplacement de l'héritage des Anciens. Il ne put dire vraiment qu'il pouvait lire et traduire ce langage aux autres alors qu'il l'avait appris grâce aux connaissances du temple de l'Alliance des Quatre Races. Mais il s'appuya justement sur le fait que c'était la même écriture que sur la planète d'Ernest pour demander à y aller alors qu'il était le premier sur ce dossier. Jackson voulut s'y rendre lui aussi, tentant d'avoir la mission pour son équipe pourtant, ce fut bien à SG-2 que Hammond la confia, jugeant que c'était à William-Léandre de continuer sur sa lancé à ce sujet. Jackson avait été dépité mais l'albinos avait été ravi. C'était donc pour cela qu'ils traversaient la Porte ce jour là.

Il se retrouvèrent dans cette salle hermétiquement fermée aux murs noirs et à la source lumineuse impossible à localiser. Et à priori, il n'y avait rien si ce n'était leur sonde et ce cercle de symboles Anciens au sol. Comme à l'habitude, ses compagnons s'assurèrent qu'il n'y avait aucun danger pendant qu'il scrutait les environs.

- Vous savez ce qu'est cet endroit William ? demanda Carvin.

- Une sorte de salle au trésor sophistiquée je dirais. On ne se donne pas tout ce mal pour construire une telle pièce sans but. Cette écriture appartient assurément à un peuple très évolué, l'un des quatre du temple où nous avons retrouvé le docteur Littlefield. J'imagine qu'ils ont mis en place une sorte de système quelconque ici.

Et il le percevait en effet de ses pouvoirs. Il entra dans le cercle au sol et immédiatement, la chose se mit à reluire, un appareil étrange apparaissant sur le mur en face de lui. Cela avait la forme d'un grand octogone noir avec une ouverture au centre.

- On avance on dirait, remarqua Charles.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Carvin.

- Un terminal, dit-il en s'avançant vers l'engin avec curiosité.

Les inscriptions parlaient d'un héritage des Anciens laissé ici. Il devait donc s'agir d'un ordinateur quelconque. Il s'approcha, observant la chose avant de se poster plus près pour regarder au centre. Il y avait des lumières dans l'ouverture et une seconde plus tard, l'engin sortit un peu plus du mur pour s'étendre vers lui. Une seconde de plus et une sorte de bras mécanique lui attrapait la tête, l'emprisonnant. Il s'y accrocha d'instinct, résistant alors que son équipe bondissait :

- William ! s'exclamèrent-ils en tentant de le libérer.

L'albinos lui, comprit rapidement ce qu'il se passait en sentant une immense masse d'informations être téléchargée dans son esprit. Seulement, cette technologie était visiblement mal fichue pour lui, brutale et violente pour son esprit et son corps, lui causant un atroce mal de tête. Rapidement, il fut pourtant relâché, le téléchargement prenant fin et il sentit ses jambes céder sous lui, son esprit malmené durement dérivant sur le champs sans qu'il ne perde réellement conscience. Pourtant, il ne parvenait pas à vraiment se reprendre, la douleur fulgurante, ses pensées embrouillées. Il entendit néanmoins son équipe, leurs voix comme étouffées par un oreiller :

- William ! William ! tenta d'appeler Charles qui l'avait doucement allongé au sol après l'avoir rattrapé avec Carl.

Il n'eut pourtant pas la moindre réponse malgré les yeux ouverts et sa grimace douloureuse.

- On le ramène à la maison, lança le chef d'équipe pour être aussitôt approuvé. Casey, la Porte, ordonna-t-il alors que Carvin galopait déjà vers le DHD.

Warren aida Kawalsky à mettre le jeune homme sur son dos, William-Léandre suivant de loin, tentant de rétablir son esprit. Bon sang cette technologie était vraiment mal faîte, comme par des enfants qui n'y connaissaient rien aux méandres de l'esprit et qui avaient quand même tenté quelque chose. Rapidement, il se vit passer la Porte sur le dos de Charles, son équipe demandant une équipe médicale aussitôt arrivé. Comme toujours, elle fut rapidement là avec Fraisier, Hammond déboulant avec eux comme souvent quand un de ses hommes revenait avec un problème de ce genre. Aidé des infirmiers, Kawalsky déposa doucement son coéquipier sur le brancard qu'on avait amené, très inquiet.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda la dame en commençant son examen.

- William a découvert une sorte de machine contre un mur de la salle, répondit le chef d'équipe. Il s'est approché pour voir ce que c'était et ce truc s'est déployé pour lui attraper la tête. Il y a eu des lumières à l'intérieur. Ça a duré quelques secondes puis ça l'a relâché et il s'est effondré.

- D'accord, fit-elle. On l'emmène tout de suite passer un scanner, lança-t-elle alors qu'ils s'en allaient avec lui.

Hammond quand à lui emmena le reste de l'équipe avec lui pour avoir des explications plus précises et ils lui racontèrent en détail leur court séjour sur la planète. Les trouvant très inquiets pour leur coéquipier et il le savait, précieux ami, le général les libéra ensuite. Aussitôt, ils allèrent se débarrasser de leur équipement avant d'aller vers l'infirmerie où on leur demanda de patienter, expliquant qu'ils n'avaient pas terminé d'examiner le jeune homme. L'attente fut atrocement longue pour eux mais ils virent finalement le Général arriver, prévenu que le médecin avait terminé. Ce fut donc les quatre hommes que le docteur Fraisier trouva lorsqu'elle arriva. Elle les fit entrer dans l'infirmerie, restant pourtant dans un coin avec eux. Quelques mètres plus loin, ils purent voir William-Léandre avec son tee shirt noir et son treillis, assis en tailleur sur un lit, ses coudes sur ses genoux et son front dans les mains, immobile.

- Il semble reprendre doucement ses esprits, leurs expliqua Fraisier.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda le général.

- Je ne saurais le dire. Ses pupilles étaient dilatées, son rythme cardiaque un peu rapide et son activité cérébrale plus intense que la normale mais je n'ai aucune idée de ce qui a pu provoquer ça. Il est resté un bon moment dans un état second. C'est comme si son cerveau avait reçu un choc que je ne pourrais pas définir.

- Comment va-t-il ? demanda Charles.

- À priori, bien, dit-elle. Tout semble revenir progressivement à la normale et nous n'avons rien détecté qui nous inquiète mais je vais le surveiller de près jusqu'à ce qu'il ait totalement retrouvé ses moyens. Il ne répond pas pour le moment. Il est secoué. Lorsqu'il sera de retour, il pourra peut-être nous donner plus d'indices sur ce qu'il s'est passé.

- On peut rester avec lui ? demanda Carl.

- Si vous voulez mais laissez le revenir à son rythme et ne le poussez pas, répondit-elle. On va voir comment il évolue petit à petit.

- D'accord, répondit Charles avant de rejoindre son coéquipier avec les autres.

- Prévenez moi à la moindre évolution, pria Hammond.

- Oui mon général, acquiesça-t-elle.

Il s'en alla et elle se tourna, souriant en voyant le major Kawalsky s'asseoir sur le lit près du jeune homme, le regardant avec inquiétude quand le major Warren et le capitaine Casey approchaient des chaises pliantes pour se poster à ses côtés, aussi angoissés que leur chef d'équipe. Assurément, SG-2 était très soudée. Dés que l'un d'entre eux se retrouvait à l'infirmerie, toute l'équipe rappliquait jusqu'à être sûr que leur camarade était hors de danger et en bonne voie pour sortir de là. Mais pour elle, ils étaient surtout ceux qui se comprenaient le mieux, s'entendaient le mieux. Ils étaient probablement la seule équipe où il n'y avait jamais eu de mésentente en mission, les quatre membres sachant s'écouter, s'entendre et se mettre d'accord sans heurt. Ils étaient très soudés et elle était certaine que le jeune albinos n'y était pas pour rien, les trois autres souvent rassemblés autour de sa voix. Ils étaient parmi les rares à vraiment considérer et respecter William-Léandre probablement au dessus de tout autre d'ailleurs. Et ils étaient parmi les rares militaires à vraiment écouter le scientifique de leur équipe avec attention, à le soutenir dans ses nombreuses missions qui n'avaient rien de militaire et à ne pas s'en plaindre, s'en réjouissant même. Sachant William sous haute surveillance avec eux, ce fut plus sereine qu'elle retourna s'occuper de ses autres patients.

Ce fut en silence que Charles, Carl et Carvin entourèrent William-Léandre, le scrutant avec inquiétude. Il ne bougea pas d'un pouce pendant encore un long moment mais il remua finalement. Il se redressa lourdement, l'air fatigué voir épuisé. Mais il paraissait de nouveau conscient en les regardant.

- Will ? appela Charles installé face à lui.

- De retour parmi vous major, répondit-il doucement avec un petit sourire qui les soulagea énormément.

- Comment vous vous sentez ? demanda-t-il alors en faisant signe à Fraisier qui accourut.

- Mal à la tête, répondit-il.

La dame lui demanda un moment d'attention pour un petit examen neurologique, vérifiant ses constantes et lui posant quelques questions.

- Tout semble être revenu à la normale, remarqua-t-elle. Je vais vous donner de quoi calmer la migraine. Je ne sais pas ce qu'était cette chose et ce qu'elle vous a fait mais ça a pas mal secoué votre tête.

- Moi je sais, répondit-il faiblement en les surprenant.

- Qu'est-ce que ça vous a fait ? demanda-t-elle.

- J'expliquerai en détail quand la migraine aura diminué, grimaça-t-il en massant ses tempes, mais il n'y a rien à craindre pour ma santé docteur. C'est certain. Je vais vite récupérer.

- D'accord. Dans ce cas, reposez vous et on voit ça tout à l'heure, approuva-t-elle avec un sourire rassurant.

Elle ne lui en demanda pas plus, ayant confiance en son jugement alors qu'elle reconnaissait pleinement son savoir et ses connaissances, son génie. Elle lui donna de quoi apaiser sa migraine et il resta là dans le calme avec son équipe refusant de partir. Ils le laissèrent pourtant tranquille, lui offrant un peu d'eau pour l'aider, veillant sur lui avec bienveillance. Une demi heure plus tard, le jeune docteur bougea de nouveau.

- Ok, dit-il, ça va maintenant, dit-il. C'est devenu supportable.

Cela n'empêcha pas son équipe de faire revenir la médecin avant de le laisser se lever et elle décida de les accompagner pour en savoir plus elle aussi. Ils se dirigèrent vers la salle de briefing pour parler au général. Ils le trouvèrent bien là avec SG-1 qui discutait justement de leur mission et de ce qu'il s'était passé.

- Docteur Langford, fit-il en le voyant. Comment vous sentez-vous ?

- Mieux mon général, répondit-il. Juste encore un peu mal à la tête.

- Le docteur Fraisier m'a dit que vous pouviez nous expliquer ce qu'il s'est passé, remarqua-t-il.

- Oui, approuva-t-il.

- Alors asseyez vous avec nous, pria-t-il.

Les nouveaux arrivants prirent place, l'attention focalisée sur l'albinos.

- Cet engin qui m'a attrapé la tête est une sorte de terminal d'archive, commença-t-il. Il sert à télécharger dans un esprit des connaissances, dit-il en les stupéfiant. Il s'active automatiquement quand quelqu'un lui fait face pour télécharger les informations qu'il contient dans sa tête. Mais le procédé n'est vraiment pas agréable. Notre espèce est compatible mais ce n'est pas fait pour nous.

- Comment le savez-vous ? demanda Carter.

- Cela fait parti des informations qui m'ont été transmises, répondit-il.

- Qu'y a-t-il d'autre ? demanda-t-elle très curieuse.

- J'ai appris à parler, lire et écrire leur langue, répondit-il.

Il savait que la chose lui aurait donné cette capacité même s'il l'avait déjà, l'événement lui permettant de justifier ça.

- Il y a des adresses de Porte et d'autres choses mais il va falloir un peu de temps pour que mon cerveau traite ces informations.

- C'est formidable ! s'exclama-t-elle.

- Pas vraiment, dit-il. J'ai eu énormément de chance, dit-il gravement.

Il savait désormais que cet appareil était très dangereux pour un humain et il devait bien leur faire comprendre cela. Sinon, assurément, ils sauteraient tous sur le prochain engin du genre qu'ils croiseraient pour en obtenir les informations. Aussi, il avait déjà pensé à inventer une explication. Lui n'aurait pas de problème parce qu'il était particulier mais ce ne serait pas le cas d'un autre qui se retrouverait face au même appareil.

- Pourquoi ? demanda Hammond.

- Visiblement, il existe plusieurs de ces bibliothèques, dit-il. Seulement, elles ne sont pas conçues pour l'esprit, le cerveau humain malgré que nous soyons compatibles. Le premier modèle de ces terminaux m'aurait tué, dit-il. Nous ne sommes pas fait pour pouvoir supporter un tel flot d'informations. Après le téléchargement, l'activité cérébrale augmente progressivement, pouvant certainement influencer le sujet de diverses manières et après un moment, l'activité cérébrale augmenterait tellement que ça nous tuerait très rapidement. Cela sans compter qu'il n'est pas certain que l'on puisse se servir des informations téléchargées parce que le cerveau serait dans une sorte de surcharge qui pourrait le faire disjoncter. Et nous n'avons certainement pas la technologie nécessaire pour remédier à ça. Par chance, je suis tombé sur la deuxième génération de ces terminaux. D'après ce que je sais maintenant, c'était peut-être le seul existant. Ils sont identiques aux premiers, impossible de les différencier à l'œil. Mais le deuxième a une sécurité. S'il détecte que l'être qui se présente n'est pas pleinement compatible, il réduit considérablement les informations transmises et change le mode de téléchargement. Je n'ai reçu qu'une toute petite fraction de ce que contenait le terminal, mentit-il facilement, et mon cerveau va mettre un moment à assimiler les informations.

- Je vois, fit le général. Donc il vaut mieux ne pas s'approcher de ces choses, remarqua-t-il.

- Je le déconseille vigoureusement, dit-il avec un sourire ironique. J'ai eu beaucoup, beaucoup de chance, dit-il gravement. Si ça avait été un première génération, il me resterait moins de cinq jours à vivre sans certitude de pouvoir transmettre la moindre information.

- Peut-être peut-on prendre les informations d'une autre manière ? avança Carter.

- Impossible, répondit-il. Le terminal qui m'a pris la tête est désormais hors d'usage. Ils ne peuvent servir qu'une seule fois puis on ne peut plus rien en tirer. Et il n'y a pas moyen d'atteindre la base de donnée autrement qu'en se faisant prendre la tête. Ces bibliothèques sont pourtant très rares. En trouver une autre n'arrivera pas demain.

- De quel peuple parlons nous exactement ? demanda Daniel. L'un des quatre peuples de la planète d'Ernest c'est ça ?

- Oui. Ils s'appellent les Anciens et ce sont les bâtisseurs de la Porte, dit-il en les stupéfiant. La Porte est leur œuvre. Ils ne sont pas originaires de la Voie Lactée mais ils y ont vécu très longtemps avant de quitter cette galaxie. Ils ont installés le réseau de Porte.

- C'est fabuleux, remarqua Daniel. Que pouvez-vous nous dire d'autre ?

- Rien de plus pour l'instant, répondit-il en se massant une tempe.

- Et il vaut mieux que vous ne cherchiez pas à forcer pour accéder à ces informations, fit Fraisier. Je n'ai jamais vu ce genre de chose évidemment mais si l'assimilation est progressive, c'est probablement pour ne pas surcharger votre cerveau alors ne forcez pas et laissez venir tranquillement.

- J'en ai bien l'intention, répondit-il. J'ai bien assez mal à la tête comme ça. Je ferai des rapports sur ce que j'ai obtenu petit à petit mon général.

- Très bien. Le docteur Fraisier va vous tenir à l'œil un moment, imposa-t-il alors qu'elle approuvait. Allez vous reposer docteur Langford.

- Avec plaisir monsieur, répondit-il.

Il s'en alla alors pour rejoindre son lit, Janet lui ordonnant de se présenter à l'infirmerie toutes les six heures pour un contrôle. Il approuva et laissa son équipe l'accompagner jusqu'à ses quartiers pour ensuite aller s'écraser dans son lit et se plonger dans le noir, soupirant de soulagement. Cette machine était assurément formidable mais franchement mal fichue à ses yeux, surtout pour un esprit si sensible et éveillé que le sien qui avait naturellement cherché à se défendre face à l'intrusion, créant une immense tension qui n'avait pas aidé. Mais il souriait pourtant, conscient de l'immense trésor qu'il venait d'obtenir. Il filtrerait les informations qu'il donnerait aux siens, les considérant toujours trop immatures pour ce savoir mais lui était ravi d'avoir tout ça. Il commençait à sérieusement accumuler les connaissances mais il en voulait toujours plus. Il savait déjà énormément de choses mais il était encore bien loin de connaître tout les secrets de l'univers, excité à l'idée de découvrir plus encore. Et cette bibliothèque renfermait déjà un véritable trésor. Mais la première chose à faire était vraiment de remettre de l'ordre dans son esprit qui protestait encore après le procédé sauvage qu'il venait d'endurer. Non vraiment, les Anciens n'étaient pas doués avec l'esprit véritable.

Ce fut rapidement qu'il récupéra, soulageant tout le monde et si le docteur Fraisier le surveilla un bon moment pour être certaine qu'il allait bien, elle ne trouva rien d'anormal. Rapidement, William-Léandre avait entré les nouvelles adresses dont-il disposait dans l'ordinateur, émerveillant ses collègues par la masse d'informations qu'il put leur donner et l'immense liste d'adresses qu'il ajouta à celles tirées du cartouche d'Abydos. Il leur donna cela ainsi que quelques données mathématiques qui leur permettraient d'avancer un peu avec d'autres bases de connaissances un peu décousues qui les aideraient à avancer dans leurs recherches sans trop en dire. Et tous en furent ravis, ne soupçonnant guère qu'il en gardait beaucoup plus pour lui. Une fois remis et les informations de la bibliothèque Ancienne assimilées, William-Léandre retourna au travail dans ses propres recherches, travaillant très vite grâce à ses pouvoirs même s'il ne révélait qu'une très petite partie de ce qu'il savait aux siens. Mais c'était déjà bien plus que n'importe quel autre scientifique de la base. Malgré cela, il n'avait guère le crédit des autres et peu lisaient ce qu'il écrivait. Il n'était pas une figure de la science et de l'astrophysique, il n'était pas diplômé, il n'avait pas de travaux antérieurs en la matière… bref, pour les autres scientifiques en matière de technologie et approchant, il n'était pas qualifié alors ça ne valait même pas la peine de jeter un coup d'œil. Et si cela le désolait, il s'en fichait, jugeant que c'était leur problème s'ils ne voulaient pas voir ce qu'il avait à leur dire. Lui s'en portait très bien, eux y perdaient sans s'en rendre compte.

Quelque temps plus tard, SG-1 avait ramené un Apophis mourant sur la base. SG-2 n'avait pas assisté à cet épisode, alors en mission pour plusieurs jours chez les Aquiliens dont-ils apprenaient toujours plus de choses même s'il n'était pas encore question de technologie. Apohis était mort au SG-C et cela avait marqué pour tous un premier grand pas dans la lutte contre les Grands Maîtres Goa'uld. Peu de temps après cela, le SG-C avait décidé de tester une nouvelle sonde volante sur une planète à priori inhabitée rapidement visitée par SG-1. L'objectif était de récolter des informations bien au delà des abords de la Porte. Seulement, ils avaient perdu le contrôle de la sonde qui s'était écrasée sur une sorte de plante blanche étrange. La vidéo transmise par l'appareil leur avait pourtant révélé la présence de formes de vies humanoïdes sur la planète. Ils ressemblaient à des humains bien que plus petits et frêles, la peau très claire sans cheveux, le corps couvert d'une sorte de fin tissu donnant l'impression d'une seconde peau et décoré de marques blanches grossières. SG-1 avait été envoyé voir ça et récupérer la sonde. Seulement, ils avaient eu énormément de mal à entrer en communication avec ce peuple très simple, très différent qui ne parlait pas et n'usait que de peu de gestes. Ils chantaient en revanche d'une manière très particulière et aiguë. À leur yeux, ils étaient doués d'une très faible intelligence primitive. Ils étaient craintifs mais curieux et ils ne parvenait pas à les comprendre.

Puis peu après leur arrivée, certains indigènes avaient commencé à s'effondrer, mal en point et SG-1 s'était senti responsable, cherchant immédiatement à les aider à trouver ce qui les rendait malade, ce peuple complètement démuni face à ce qui leur arrivait. Fraisier était allée sur leur planète pour tenter de les aider et de comprendre. Ce peuple très pacifique les avait laissé faire mais le docteur n'avait rien compris à ce qui leur arrivait. Fraisier avait alors décidé d'en ramener un sur Terre pour tenter d'en savoir plus avec d'autres examens. C'était en sentant cette nouvelle présence dans la base alors qu'il revenait de Nox que William-Léandre avait commencé à vraiment s'y intéresser, se renseignant rapidement sur ce qu'il se passait. Puis il était allé vers l'infirmerie au moment même ou on ramenait l'individu de sa planète, l'installant dans une salle de soin. Il l'avait découvert, percevant un esprit très angoissé et apeuré qui ne comprenait rien à ce qui lui arrivait. Il avait observé Janet et ses infirmiers commencer à l'examiner, écoutant leurs commentaires alors qu'il analysait lui même l'être incroyable à ses yeux et à ses sens particuliers.

Comprenant rapidement certaines choses en l'analysant, il retourna chercher un peu de matériel à son laboratoire avant de revenir dans la salle de soin. Là, il trouva Janet qui s'apprêtait à faire une échographie, Carter entrant en demandant comment ça allait. Les ignorant malgré qu'il s'aperçoive que Janet l'observait de près, l'air heureuse de le voir là, il se concentra sur l'être fragile qui avait l'air terrorisé, il le sentait. Et cela ne s'arrangea pas quand la dame mis en route l'échographe. Immédiatement, il se tendit terriblement, surveillant ce que faisait Janet et lorsqu'elle approcha la sonde de lui, il se crispa un peu plus, se mettant à émettre ce bruit très aiguë et chantant avec une expression paniquée.

- Éteignez ça, demanda-t-il tranquillement à la dame qui s'exécuta sur le champs.

Très calme, souriant avec douceur et chaleur, William-Léandre vint s'asseoir près de l'indigène qui le regarda, se détendant sur le champs. Lentement et avec la plus grande des douceurs, il vint poser une main délicate sur sa poitrine, ne quittant pas ses yeux des siens. Si cela fut invisible pour les deux dames, il usa de son énergie dont-il l'entoura, la chargeant de protection, de soulagement, de paix et de bien être. L'être devant lui sourit, se détendant complètement en se focalisant sur lui. Janet et Sam regardèrent cela, émerveillées alors que l'albinos semblait parvenir à comprendre et à se faire comprendre de cet être.

- Comment faîte vous ? demanda doucement Carter.

- Ouverture d'esprit, tolérance, paix et compréhension Carter. Je ne cesse de vous le dire, vous êtes bien trop fermé à ce qui s'offre à vos sens, vos yeux et votre esprit, répondit-il à voix basse et lente en restant focalisé sur l'être qui ne le quittait pas de son regard apaisé. Je crois comprendre certaines choses. Pouvez-vous m'approcher mon ordinateur Capitaine, pria-t-il.

Elle approuva, lui avant son portable qu'il avait déposé sur une table à roulette. Il ouvrit l'appareil, y tapotant un instant avant de mettre en route un enregistrement, celui d'un magnifique champs de baleine. Et cela attira aussitôt l'attention de l'indigène qui eut l'air émerveillé. Il se redressa lentement et William-Léandre l'y aida, s'asseyant au bord du lit avec lui, le laissant se coller contre lui. Il tendit une main vers l'appareil émettant ces sons, cherchant visiblement à comprendre, perdu et émerveillé. Souriant alors que les deux dames observaient avec attention, William-Léandre fit passer un autre enregistrement, des éléphants cette fois. L'être eu un petit sursaut l'air pourtant toujours aussi intrigué et curieux, détendu. Il laissa cela un moment avant de passer à un autre. Les deux dames n'entendirent rien et si les oreilles de William-Léandre ne pouvaient rien entendre non plus, ses pouvoirs eux, le pouvaient. L'être eut l'air de nouveau émerveillé au changement.

- C'est fascinant, murmura William-Léandre en regardant chacune de ses réactions.

- Quoi donc docteur ? demanda Janet.

- Il entend les infrasons, remarqua-t-il. C'est pour ça que l'échographe l'a paniqué. Ce sont les infrasons de ces enregistrement qu'il entend. C'est pour ça que vous n'entendez rien contrairement à lui. Son chant produit aussi certainement beaucoup d'infrasons et il fait peut-être bien plus de bruit que nous ne le pensons. Nous ne pouvons simplement pas le percevoir. Leur tonalité de voix ressemble beaucoup à celle de certains cétacés. Je pense que leur communication est basée sur les infrasons et ils y sont peut-être beaucoup plus sensibles que pour simplement communiquer. En allant sur ce monde, vous avez peut-être perturbé quelque chose. Carter ? Est-ce que vous pouvez analyser les enregistrement de la sonde envoyée pour analyser les infrasons ? Cela aurait pu influencer le pilotage de l'UAV.

- J'y vais tout de suite, dit-elle en partant.

- Vous êtes vraiment prodigieux William, sourit Janet en le regardant continuer à passer des sons à l'indigène que cela semblait fasciner et revigorer un peu.

- Pas vraiment, simplement, je ne m'arrête pas à ce que je suis capable de percevoir, dit-il. Et je n'aborde personne en pensant avoir des certitudes sur la vie et ce qu'elle est.

Elle sourit, le regardant s'occuper de l'être qui restait tout contre lui. Il demanda à ce qu'on lui apporte un émetteur à infrason qui fut rapidement là et il le mit en marche surprenant de nouveau l'être qui le regarda une seconde avant de se mettre à chanter un peu avec douceur, souriant, l'air mieux et plus à l'aise.

- Ils dépendent de leur environnement sonore pour leur bien-être, remarqua alors Fraisier.

- Oui. SG-1 a dû altérer quelque chose chez eux ou autour d'eux, remarqua-t-il.

Un moment plus tard, Carter revint avec le général Hammond qui l'observa un moment avec l'être qui lui tripotait maintenant les cheveux et le visage l'air intrigué et bien plus en forme.

- Vous aviez raison, fit Sam. Leur monde est plein d'infrasons, dit-elle. Et j'ai aussi remarqué que le son avait changé après que la sonde se soit écrasée sur ces plantes étranges.

- On peut donc supposer que ces végétaux sont des émetteurs d'infrasons et qu'en détruire un à altéré le réseau et brisé leur équilibre, les rendant malades, remarqua-t-il.

- C'est une bonne hypothèse d'autant plus qu'il s'agit du point de départ de tout ça, fit la blonde. Et comme vous le disiez, les infrasons sont certainement la source du défaut de pilotage de l'UAV.

- Comment peut-on remédier à ça ? demanda le général.

- Je pense que nous pouvons rectifier les fréquences sur leur planète avec des émetteurs infrasons artificiels.

- Le docteur Langford l'a fait ici et ça l'a remis sur pied en quelques instants, remarqua Fraisier.

- On peut rectifier facilement et ensuite aller voir si la plante détruite repousse ou non, si le réseau se régénère, remarqua William-Léandre. Et comme ça, on pourra retirer les émetteurs et leur vie reprendra son cour originel.

- Très bien, essayez cela dans ce cas, approuva-t-il.

- Je vais préparer le matériel, annonça Carter en le faisant approuver.

William-Léandre quant à lui, resta avec son nouvel ami qui semblait chercher à savoir ce qu'il était et il s'intéressa à ses émissions d'infrasons avec ses pouvoirs, tentant de le comprendre. Cela prendrait du temps, ce mode de communication tout nouveau pour lui mais il se basa sur ce qu'il savait, sur les infrasons des beaux chants de baleines apaisant pour en émettre à son tour de sa magie, tentant de lui faire comprendre qu'il était ami, qu'il n'était pas dangereux. Si Janet ne put entendre ça, ce fut avec le sourire qu'elle regarda l'indigène sourire au jeune homme l'air heureux, chantant un peu d'une voix mélodieuse et douce comme s'il discutait avec lui. William-Léandre demanda qu'on lui amène son équipement à cet endroit, ne voulant pas quitter l'être qui restait collé à lui. Il se prépara donc là et quand Carter revint le chercher, prête elle aussi, il se leva du lit, modulant son énergie pour essayer d'inciter l'être à le suivre. Il le fit joyeusement de sa démarche amusante, venant se coller contre lui et William-Léandre lui sourit, se mettant en marche, suivit sans problème.

- Comment faîte-vous ? demanda Sam l'air très curieuse et fascinée. Même Daniel a eu beaucoup de mal à communiquer un peu et là, on dirait qu'il vous comprend alors que vous ne dîtes rien et ne faîte aucun geste.

- Cela n'aurait aucun sens pour lui, répondit-il. Notre mode de langage et nos gestes n'ont pas de sens pour lui pour l'instant même s'il pourrait certainement apprendre à notre contact. Mais dans l'immédiat, il ne comprend pas cela. En revanche, il est capable, comme beaucoup de formes de vies, de ressentir ce qui émane de moi. Donc, si je suis calme, chaleureux, tranquille, amical... il peut le ressentir et comprendre que je veux l'aider, que je suis ami.

- On a fait ça aussi, contra-t-elle.

- Il y a une différence entre penser le faire et le faire vraiment, dit-il. Ce n'est pas une chose si simple. Il faut être dans le bon état d'esprit, capable de s'ouvrir aux autres, être mentalement préparé... Beaucoup de monde sur Terre et particulièrement les scientifiques, trouvent cet aspect spirituel, mental ridicule et sans fondement. Pourtant preuve en est, ça marche et ça marche avec énormément de formes de vies intelligentes ou non. Croyez moi, je l'ai fait bien des fois. Votre simple attitude, si vous savez la faire sentir à votre entourage, peu détendre et mettre votre interlocuteur dans de bien meilleures dispositions parce que leur inconscient, leur instinct le ressent et y réagit qu'ils s'en aperçoivent ou non. Et certains peuples, certaines formes de vies y sont particulièrement réceptives.

- Comment avez-vous appris à faire ça ? demanda Janet curieuse en avançant avec eux vers la Porte.

- J'ai toujours recherché ce genre de chose et j'y ai toujours été ouvert, répondit-il. Mais il y a une période de ma vie où j'ai particulièrement travaillé cela. J'ai passé deux ans de retraite au Tibet, raconta-t-il en les étonnant. Deux ans à étudier la spiritualité, la méditation et les dons de l'esprit avec les moines. Je crois que je parle plus ici en une journée que je n'ai parlé là bas en deux ans. J'ai appris énormément là bas. Je suis un scientifique certes mais je n'ai pas la même vision des choses que la plus part d'entre eux. Ils veulent découvrir et apprendre mais ils sont souvent trop fermé à tout ce qui les entourent et au final, ils n'apprennent pas grand chose. Il ne faut pas se fermer aux possibilités même si avec nos connaissances actuelles, nous sommes incapables de le comprendre, de le mettre en évidence ou de le prouver.

Ils arrivèrent devant la Porte que l'on venait d'ouvrir pour eux, Carter partant devant avec le matériel. William-Léandre passa derrière elle avec l'indigène collé contre lui, continuant à émettre lui même les infrasons qui lui rendaient sa santé. Ils furent bien vite sur son monde et de sa magie, il put aisément entendre les infrasons et justement le son très étrange et dérangeant qui les entourait à ce moment. Il suivit Carter qui les conduisit vers le village, pilotant le petit véhicule tout terrain qui portait le matériel nécessaire. Lorsqu'ils arrivèrent, ce fut très rapidement que William-Léandre se retrouva entouré d'indigènes certainement attiré par les sons qu'il émettait, ceci venant retrouver aussi leur camarade à leur manière. Il se laissa tripoter, souriant gentiment, les touchant lui aussi pour qu'ils comprennent qu'il s'intéressait à eux aussi. Et ce fut sur ce spectacle que le reste de SG-1 réapparut, O'Neill et Jackson l'air fatigués et irrités.

- Le docteur Langford a trouvé la solution, leur expliqua Carter en les rejoignant alors qu'ils le regardaient au milieu de la tribu curieuse. Les plantes émettent des infrasons, infrasons que nous avons perturbés en détruisant cette plante avec l'UAV. Ces êtres sont très sensibles aux infrasons et leur santé semble en dépendre. Le dérèglement de leur environnement sonore les a rendu malades. Celui que nous avons ramené au SG-C s'est rétabli en un instant quand le docteur Langford a installé un émetteur infrason à la bonne fréquence près de lui. Il pensent que c'est aussi comme ça qu'ils communiquent, comme les baleines ou les éléphants. Il nous suffit d'installer un émetteur infrason pour rétablir l'environnement sonore le temps que la nature se régénère. Et en théorie tout devrait rentrer dans l'ordre.

- Super ! fit O'Neill. Est-ce que c'est pour ça que nous avons d'atroces migraines Daniel et moi ?

- Oui, répondit-elle. Pour nous, les infrasons à cette intensité sont nocifs. Cela provoque des maux têtes, de l'irritabilité, des sautes d'humeur, des malaises... Vous vous remettrez vite une fois rentré. J'installe tout de suite l'émetteur.

- Que fait le docteur Langford ? demanda Teal'c curieux en le voyant totalement concentré sur les indigènes.

- Il semble qu'il parvient à se faire comprendre d'eux et à les comprendre un minimum, répondit-il. Et je crois que ce peuple a piqué sa curiosité.

Très vite l'émetteur fut en place, William-Léandre restant concentré sur ces êtres très doux au mode de pensé simple mais très pur d'après ce qu'il ressentait. Et il s'en trouva fasciné, ce genre de peuple de paix, de mentalité si belle et tranquille le touchant toujours. Finalement, tout fut en place et en marche, l'albinos se tournant vers les siens.

- Nous devrions nous éloigner, dit-il. Cela fait déjà un bon moment que vous êtes exposés aux infrasons, il vaut mieux vous éloigner de l'émetteur et nous verrons ce qu'il se passe.

Ils approuvèrent et ils se mirent route, s'éloignant du village, sortant les jumelles pour regarder de loin. L'effet ne fut pas long à venir. On vit les inconscients se relever et sortir des huttes de terre pour se mettre à chanter joyeusement. Puis les plantes se matérialisant sous forme de grosses boules blanches au sol sortirent de terre en de longues tiges, faisant un peu penser à une botte de champignons enoki. Les boules s'ouvrirent, fleurissant de pétales roses magnifiques et William-Léandre sourit, comprenant qu'ils avaient réussi.

- Magnifique, sourit Daniel.

- On ferait mieux de les laisser tranquilles et de rentrer, fit William-Léandre, autant pour eux que pour vous qui en avez besoin.

O'Neill approuva l'air pressé de s'en aller et ils rentrèrent, Daniel et Jack aussitôt soulagés. Hammond leur laissa un moment pour aller se débarrasser de leur équipement avant de les convoquer pour un débriefing. Et il fut ravi d'apprendre l'issue positive de tout ceci.

- Mon Général ? Si cela est possible, j'aimerais ajouter cette planète et ce peuple à mes recherches, fit William-Léandre. Nous pourrions apprendre énormément grâce à eux.

- Si vous voulez docteur mais vos missions de recherches avec disons un potentiel immédiat plus évident passent en priorité, répondit-il.

- Bien sûr monsieur, merci.

Et ce fut avec joie que William-Léandre se pencha sur le sujet lorsqu'il avait du temps, fasciné par ce peuple et cette planète à l'incroyable mode de communication. Si bien de ses collègues ne comprenaient pas son intérêt pour la chose, lui n'était pas de cet avis. On étudiait déjà la communication infrason, leurs usage thérapeutique et ce monde permettait d'étudier la chose avec une plus grande ampleur, comme les effets des sons sur l'environnement. C'était très intéressant à ses yeux.