Chapitre 18 :

L'Artakis

Ce fut avec plaisir que William-Léandre passa son temps avec Thor lorsque celui-ci n'était pas occupé sur le vaisseau. Ils échangeaient surtout sur son projet de station et de tout ce qu'il y avait à créer pour cela. La station bien sûr mais aussi les règles qui la régirait, les accords que devraient respecter les participants. Il y aurait bien évidemment des obligations de non agression, de respect des espaces de chacun, d'interdiction d'espionnage, de prise en compte des volontés de partage ou de secret de chacun, de discussion et de décision commune sur l'organisation, la prévision de sanction si nécessaire… Il y avait tout un tas de choses à créer pour monter un projet viable et efficace. L'albinos y passa son voyage entier, jour et nuit sans pause, totalement pris dans son idée, les ordinateurs Asgard lui permettant de travailler très efficacement sur ses plans de station. Il envisageait d'ailleurs sérieusement de commencer par inventer son propre ordinateur pour travailler, se demandant simplement où il pourraient l'installer, la chose posant facilement problème s'il retournait au SGC. Mais il verrait cela plus tard, ne sachant pas quand il pourrait rentrer sans terminer en prison.

Le long voyage jusqu'à Ida prit finalement fin et ce fut en orbite d'Orilla, la dernière planète colonisée par les Asgard qu'ils arrivèrent, y trouvant leur ville la plus avancée. William-Léandre savait que les Asgard avaient actuellement trois planètes. Chacune n'avait en général qu'une seule grande ville, le reste laissé à la nature et si les Asgard n'avaient pas vraiment besoin de place, leur peuple pouvant vivre facilement sur une seule planète de son petit nombre, c'était pour les matières premières et particulièrement le neutronium, base de leur technologie qu'ils colonisaient de nouvelles planètes, perfectionnant un peu plus leurs villes à chaque fois. Orilla était la dernière née, sa construction débutée juste après la disparition des Réplicateurs et avec l'efficacité Asgard, en un an et demi, elle était déjà prodigieuse et vaste.

- Docteur Langford ? l'interpella Thor alors qu'il admirait la planète à travers la baie vitrée. Une délégation de plusieurs peuples d'Ida nous attend sur Orilla. Ils ont été prévenu de notre arrivée.

- Allons-y alors.

Thor les téléporta et William-Léandre eut à peine le temps de se matérialiser qu'une nuée de créatures lui bondissait dessus. Il les reconnut sur le champs : ses amis Plixia. Les petits êtres énergiques à l'allure un peu arachnéenne lui avaient bondis joyeusement dessus, exprimant comme toujours frontalement leurs émotions, leurs petits bruits joyeux et enthousiastes l'entourant. William-Léandre éclata de rire, heureux de les revoir, modifiant magiquement sa voix pour leur parler dans leur langue et leur signifier sa joie de les revoir. Lorsqu'il put s'asseoir, entouré des petits êtres remuant, il avait un large sourire aux lèvres. Les Plixia étaient vraiment géniaux à ses yeux. Il regarda un peu autour de lui, trouvant Freyr un peu plus loin avec d'autres représentants de peuples d'Ida. Parmi eux, il y avait donc les Plixia et les Asgard mais aussi les Kirionniens, les Alka et les Gilgern, les civilisations les plus avancées d'Ida. Il se releva pour tous les saluer, chacun avec leurs langues et leurs rites.

Cela pouvait parfois être hasardeux avec les différences de morphologie. Les Alka avaient une forme humanoïde, le corps couvert de plaques osseuses brillantes leur donnant des airs de chevaliers en armure intégrale. Ils ne portaient pas de vêtement mais ils décoraient leurs plaques osseuses de motifs décoratifs, les incrustant de métaux, de pierres précieuses ou autres perles, une forme de tatouage. Seulement, avec une moyenne de cinq mètres de haut, il pouvait parfois être difficile d'échanger leurs gestes traditionnels avec eux. Mais William-Léandre se débrouillait et les Alka étaient heureux qu'il fasse ces efforts pour leur montrer son respect et user de leurs coutumes avec eux. Les Gilgern quand à eux avaient un étrange air de famille avec les Lamia magiques. À taille humaine, le bas de leur corps était celui d'un serpent, le haut ayant des airs humains avec un torse, deux bras un cou et une tête. Pourtant il faisait aussi énormément penser à celui d'un lézard. Leur tête était un mélange de serpent et de lézard, leurs mains dotés de griffes et l'entièreté de leur corps étaient couvert d'écailles. Ils s'habillaient d'habits fait d'un tissus de fil brillant, métallique mais cela était impossible à deviner à l'œil, l'étoffe aussi souple et fine qu'un tissu classique, ultra résistante. William savait que les Gilgern y avait intégré une technologie de bouclier personnel les protégeant. Il avait été surpris la première fois qu'il leur avait parlé, leur langue ayant des airs de famille avec le fourchelang. Apprendre leur langage avait été d'une grande facilité pour lui.

Il fut accueilli avec joie et respect comme toujours et il prit tranquillement des nouvelles de chacun alors qu'ils avançaient vers une salle de rencontre pour parler. Ils arrivèrent dans une grande salle aménagée pour accueillir toute sorte d'espèces confortablement, tous trouvant une place où s'installer pour discuter. Ils formèrent alors un cercle, un vaste espace libre au centre, comme de coutume dans ce genre de rencontre entre eux.

- Le commandant Thor m'a dit que vous souhaitiez me faire part de quelque chose ? commença William-Léandre.

Il usa de sa propre langue, tous munis de traducteurs personnels pour faciliter les choses. L'usage de ce traducteur étaient très courant dans Ida, comportant toutes les langues connus de ses peuples, leur permettant d'échanger facilement.

- Oui, répondit un Kirionniens. Les peuples d'Ida savent ce qu'ils vous doivent.

- Vous ne me devez rien. Je n'ai jamais rien fait ici dans l'attente d'une rétribution quelconque.

- Nous le savons, posa un Alka un sourire dans la voix. Nous savons pourtant ce que nous vous devons. Bien des peuples d'Ida étaient au bord de l'extinction à cause des Réplicateurs. Grâce à vous, nous sommes tous saufs et en paix.

- Nous savons que vous n'attendez rien en retour et que votre aide était désintéressée, remarqua Freyr.

- Mais nous voudrions vous faire un cadeau pour vous remercier, fit un Plixia.

- Il nous est apparu évident que l'exploration, le voyage et la découverte, l'apprentissage attiraient votre plus grand intérêt, posa un Gilgern.

- Tout à fait, sourit-il.

- Nous nous sommes donc dit qu'il vous serait agréable de pouvoir voyager plus facilement ici ou ailleurs, continua le Gilgern.

- Nous vous avons conçu un vaisseau, annonça Freyr en le stupéfiant. Un vaisseau combinant nos diverses technologies.

- Nous nous sommes alliés pour vous construire un vaisseau et vous en faire cadeau pour vous signifier notre reconnaissance. De nombreux peuples ont participé que ce soit pour des systèmes majeurs ou pour d'autres choses plus mineures. Il nous a semblé qu'il s'agissait d'un présent adéquat pour vous démontrer toute notre gratitude et notre amitié.

William-Léandre resta stupéfait un moment, ne s'attendant guère à une telle chose. Cela expliquait pourquoi Thor semblait certain que la possibilité de lui fournir un vaisseau ne poserait pas le moindre problème. Le petit rire aiguë des Plixia le réveilla, plusieurs, pour ceux le montrant, semblant amusés par sa stupeur.

- Veuillez accepter ce présent en gage de notre reconnaissance, pria Thor solennel.

- Je l'accepte avec grand plaisir, répondit-il. Merci beaucoup.

Il sentit leur joie devant son acceptation et Freyr activa le projecteur holographique pour lui montrer une image trois dimension de son cadeau. Le vaisseau était magnifique à ses yeux et il se leva pour mieux l'observer, émerveillé. Il était aussi grand que les vaisseaux Asgard. Son design était pourtant différent, différent de tout ceux d'Ida visiblement. On l'avait créé pour lui. Il avait la forme d'une goutte d'eau que l'on aurait mise à l'horizontale et aplatie. La partie arrondie était l'avant, la queue l'arrière. Il était blanc iridescent, comme les vaisseaux Kirionniens, son périmètre cerclé d'une bande ocre doré lumineuse venant certainement des Plixia. Il y avait un immense dôme transparent au centre de la partie arrondie.

- Nous y avons intégré tout ce qui nous semblait utile, expliqua Freyr alors qu'il tournait autour de l'image avec un immense sourire. Il est entièrement contrôlable par une seule personne. Alliage trinium, naquadah, carbone et difium.

- Difium ? releva-t-il en regardant les Kirionniens qui lui sourirent.

Ce métal précieux extrêmement performant et avec des caractéristiques spectaculaires en matière de technologie avait été trouvé uniquement dans le système des Kirionniens qui en avaient le monopole et sur lequel leur technologie reposait. Ils ne le partageaient pas normalement, gérant avec grande précision cette ressource précieuse mais limitée. Il savait donc à quel point ce cadeau avait de la valeur.

- La propulsion conventionnelle est Plixia, continua Freyr.

William sourit un peu plus, sachant qu'il s'agissait de la meilleure propulsion du genre de cette galaxie.

- Comme vous êtes très doué pour manipuler et utiliser notre gel neural, fit d'ailleurs l'un des petits êtres, nous l'avons intégré au vaisseau. Vous devriez pouvoir le piloter à l'aide du gel et du lien neural, voir contrôler le vaisseau dans son entièreté à partir des stations de pilotages prévues.

- C'est formidable, remarqua-t-il.

- Mais il dispose aussi de systèmes de contrôles plus ordinaires, nota Freyr. L'hyperpropulsion est Asgard ainsi que les téléporteurs. L'armement est Kirionnien, les boucliers Alka, le générateur Asgard, les multiples systèmes de détections et d'analyses sont Gilgern…

Il continua ainsi, lui détaillant l'engin incroyable, condensé des technologies d'Ida. Il y avait aussi des navettes d'explorations et des chasseurs Plixia, des laboratoires, des bases de données, des ordinateurs de travail, un système holographique complet, des communications très performantes, des drones d'analyses et d'observation… Et il y avait aussi des quartiers de vie, une infirmerie technologique, des hangars de stockage… Tout, il y avait tout ce qu'il fallait et même une serre. C'était un bijou dont William nota facilement la valeur : immense. Il eut bien du mal à en revenir, très touché qu'on lui offre cela. C'était un vaisseau scientifique avant tout mais il avait largement la capacité de se défendre en cas de besoin comme un vaisseau de guerre. Il était doté de tout ce que les peuples d'Ida avaient à offrir en technologie spatiale.

- C'est incroyable, dit-il finalement. Ce vaisseau est extraordinaire. Êtes-vous sûr de vouloir me l'offrir ?

- Les peuples d'Ida s'entraident et échangent parfois des connaissances mais nous ne partageons pas nos technologies. Comme vous le savez, nous sommes tous en capacité de produire et créer ce dont nous avons besoin et chacun préfère produire sa propre technologie et en avoir ainsi la maîtrise parfaite, expliqua un Gilgern. Ce vaisseau est et restera unique, symbole de notre amitié pour vous. Nous l'avons construit pour vous. Nous n'avons aucune intention de le garder ou de le reprendre. Vous êtes en mesure de maîtriser nos technologies et de vous en servir avec sagesse, vous nous l'avez prouvé. Il est à vous.

- Merci. Du fond du cœur merci. J'en prendrai un immense soin et soyez certain que je ne laisserai personne y toucher. Et bien sûr, ce vaisseau est inclus dans mes promesses de confidentialité à votre égard, dit-il en sentant leur approbation. Personne n'y touchera de quelque manière que ce soit, sauf moi peut-être, s'amusa-t-il en faisant rire les Plixia.

- Nous l'avons appelé Artakis, annonça Thor.

- L'étoile centrale d'Ida, sourit William-Léandre. La géante blanche.

- Son nom va bien avec vous, fit un Plixia.

- Merci.

- Nous pouvons aller le visiter, proposa Freyr.

William-Léandre approuva et ils se téléportèrent tous sur l'Artakis en orbite, l'albinos se transformant presque en enfant dans un parc d'attraction en découvrant son cadeau de ses yeux. L'intérieur était épuré comme dans bien des vaisseaux de cette galaxie. Les couloirs étaient grands, hauts et larges, ronds. Les tons oscillaient entres de multiples teintes de gris avec du blanc et du noir par touche, le gel neural couleur miel des Plixia présent un peu partout dans un réseau transparent parcourant entièrement la structure. La lumière y était douce et chaude et comme souvent, il n'y avait pas la moindre décoration, tout étant lisse et fonctionnel, la chose vitale dans ce genre de vaisseau. L'albinos fut ravi, émerveillé, peinant à en revenir.

Lorsqu'ils redescendirent après avoir officiellement donné les commandes à William-Léandre, celui-ci se promis de commencer par aller faire une tournée des mondes d'Ida pour aller remercier chaque peuple comme il se devait. Sans aucun doute, il avait désormais tout ce qu'il lui fallait pour ses projets. Il profita d'ailleurs du moment pour leur annoncer qu'il avait un projet à proposer à leurs peuples et les émissaires qu'ils étaient furent tous très curieux d'entendre ça, se réinstallant avec lui pour l'écouter. Il fit une présentation rapide de son projet d'échange et de station spatiale. Tous furent très ouverts à la possibilité, assez enthousiastes. Il promit de venir faire une présentation précise à chacun de leur gouvernement en même temps qu'il ferait sa tournée et les émissaires s'en allèrent avec cela, lui assurant qu'ils l'attendaient chez eux.

Il commença d'ailleurs avec le Haut-Conseil Asgard qui le reçut dés le lendemain. Il était à peine installé avec eux, les salutations échangées lorsque Thor intervint :

- Nous recevons une communication en provenance de la Terre. Le communicateur que vous avez laissé à votre coéquipier.

- Puis-je répondre ? demanda-t-il.

Pour toute réponse, Thor activa la communication dans la salle du conseil.

« William ? fit la voix de Charles. William ? Vous m'entendez ? »

- Je vous écoute Charles.

« Heureux de vous entendre, fit-il l'air soulagé. Vous allez bien ? »

- Parfaitement bien. Je suis avec les Asgard inutile de vous en faire pour moi.

« Génial, soupira-t-il l'air soulagé. Bauer a fait une immense connerie ici. »

- Laissez moi deviner. Il a lancé sa bombe à naquadah à travers la Porte, elle a sauté, réagis avec les restes de naquadah présent dans les mines sur place et maintenant impossible de fermer la Porte et la base se fait irradier. C'est ça?

« Exactement, répondit-il peu surpris. La Porte ne veut plus se fermer et personne ne sait quoi faire. »

- Personne sur Terre n'est apte à gérer ce genre de chose. Mais rassurez vous Charles, la Porte se fermera au bout du délai de trente huit minutes. J'ai étudié la planète en question. À priori, il ne restait pas pas assez de naquadah sur cette planète pour entraîner une réaction notable. Les Goa'uld ne laissent rien derrière eux lorsqu'ils ont des carrières ainsi. La Porte se refermera sûrement d'elle même bien qu'il existe un risque minime pour qu'elle reste ouverte. Si elle reste ouverte, dîtes à Carter qu'elle a deux options : trouver un moyen de mettre la Porte en orbite pour que les radiations ne se propagent pas à la planète entière ou user de la seconde Porte, celle de l'Antarctique pour forcer une seconde ouverture et espérer fermer la première. Il vous faudra probablement le DHD russe pour ça. La Porte branchée sur le DHD originel de la Terre est prioritaire. Cela pourrait aider à forcer la fermeture même si ça ne se fera probablement pas sans dégâts. Vous avez compris ?

« Oui. »

- Bien mais ne vous en faîtes pas, je crois vraiment que la Porte va se fermer toute seule. Laissez les se faire la frayeur de leur vie avec leurs bêtises. Espérons simplement que cela les fera réfléchir.

« J'espère. »

- Si la Porte ne se referme pas faîte ce que j'ai dit et recontactez moi.

« D'accord. Faîte attention à vous Will. »

- Comme toujours, s'amusa-t-il avant que la communication ne se coupe.

- Les humains jouent avec le feu de manière très imprudente, remarqua Odin.

- Oui. Les militaires et les politiques ne se rendent pas compte des forces qu'ils veulent manipuler, remarqua-t-il. Je les ai prévenu mais je ne peux pas les forcer. Ils vont commettre des erreurs et devoir les réparer et les assumer. Peut-être apprendront-ils ainsi. Pour ma part, je ne compte pas intervenir continuellement pour réparer leurs bêtises. En tout cas, tant qu'ils ne provoquent pas de catastrophe inacceptable. Cette erreur va leur faire peur mais ça devrait se régler tout seul. Seul ce genre d'extrême pourra leur entrer dans la tête un peu plus de prudence et de raison. Les humains sont ainsi, ils sont jeunes et ont encore besoin de tomber pour apprendre à mieux marcher.

- Vous avez raison, approuva Odin. Nous vous écoutons, dit-il alors en les ramenant à son projet.

William-Léandre commença alors son exposé, le Haut Conseil très attentif et finalement très réceptif à son idée.

- Il faut évidemment poser des conditions claires mais les Asgard seraient ouverts à une participation active à une telle initiative, fit Odin.

- J'en suis heureux et très honoré. Je pense commencer à bâtir ma station rapidement et il ne me faudra que peu de temps pour la terminer elle et la Porte intergalactique si toutefois les peuples d'Ida acceptent l'installation de l'une d'elle ici.

- Les Asgard y sont favorables. Une telle Porte faciliterait grandement nos voyages et nos échanges entre nos deux galaxies et si vous pouvez réellement la sécuriser pour empêcher des ennemis tel que les Goa'uld de la traverser jusqu'ici, nous n'avons aucune objection.

- Elle sera sécurisée sans faille, j'en fais une priorité pour la sécurité de tous. Je produirai des consoles d'activations spécifiques pour vos vaisseaux ainsi que des clefs d'identifications qui ne pourront être usurpées. Ma station sera toujours postée avec la Porte de la Voie Lactée et la gardera fermement.

- Nous avons confiance en vous pour cela, répondit Vor.

-Je travaille encore sur les accords et les règles qui régiront cette entente. Je suis ouvert à vos suggestions bien entendu, comme à vos demandes si vous le voulez. L'avis de chaque participant sera écouté même si je refuse de discuter les règles déjà posée dans cette présentation. Elles sont pour moi fondamentales.

- Nous ne discuterons pas ces points. Ils sont tout à fait acceptables et à propos. Une politique qui vous a d'ailleurs très bien réussi et qui est indispensable à ce genre d'entente, répondit Frigga.

- Nous nous pencherons sur la question afin d'apporter notre contribution, fit Penegal.

- Je vous en remercie. Après avoir fait partie de l'Alliance des Quatre Races, votre expérience ne peut être que bénéfique.

- Nous vous ferons parvenir nos analyses et suggestions, assura Njörd.

Ils en discutèrent encore un peu avant de se séparer et William-Léandre n'attendit pas pour sauter dans son nouveau jouet et commencer sa tournée d'Ida. Prendre en main l'Artakis fut simple pour lui alors qu'il connaissait parfaitement ces différentes technologies pour avoir puisé le savoir de chacun de ces peuples. Il fut amusant de tester le pilotage au gel neural. Sur la passerelle, il y avait un siège très confortable, ressemblant à un fauteuil ergonomique dans lequel on était légèrement incliné en arrière, le corps entier reposant dans un intérieur de gel neural couleur de miel lumineux et grâce à cette interface que les Plixia avait fait pour lui, il pouvait piloter et contrôler entièrement le vaisseau de là. La chose serait fatigante sur de longues périodes mais il ne faisait aucun doute qu'en cas de situation délicate ou de combat, piloter ainsi serait idéal. Mais le reste du temps, utiliser les consoles serait certainement mieux. Les consoles étaient Gilgern. Elles se présentaient sous la forme d'un plateau incliné de la taille d'une table, à hauteur suffisante pour l'utiliser debout confortablement. Il y avait une dalle de cristal d'un bordeaux profond presque noir fonctionnant comme un panneau tactile très évolué. Les inscriptions étaient en dorées dessus en grande majorité, lumineuses et pouvant prendre d'autres teintes suivant les fonctions. Il y avait des écrans holographiques et on pouvait projeter des informations sur l'immense baie vitrée de la passerelle ou en trois dimensions dans un espace dédié à l'avant de la passerelle. C'était prodigieux et il s'amusa beaucoup à prendre en mains ce vaisseau.

Sa tournée fut l'occasion d'explorer entièrement l'Artakis et il peinait à en revenir, à réaliser qu'il était à lui. Il y avait tout à bord, sauf une Porte mais ça, il pourrait la mettre lui même. Tout était là pour lui permettre de laisser libre cours à son envie d'exploration, de voyage, d'apprentissage, d'expérience, de recherche et de découverte. Les gens d'Ida avaient raison : c'était un cadeau génial pour lui et il se jura d'en prendre grand soin, ce présent le touchant énormément. La tournée lui permit de le passer entièrement en revue et s'il n'avait que peu de doute, il avait quand même vérifié qu'il n'y avait rien pour l'espionner lui ou ses recherches à bord, par prudence. Et il n'y avait rien, les peuples d'Ida prouvant leur sincérité à son égard. Il profita du voyage pour ajouter sa magie au vaisseau, s'assurant ainsi de sa sécurité et que personne d'autre que lui ne pourrait jamais y faire quoi que ce soit sans son autorisation.

Sa tournée avait été un succès. Il avait été accueilli très joyeusement par les nombreux peuples avec lesquels il était amis dans cette galaxie, les remerciant pour leur incroyable don, les priant de le contacter s'ils avaient besoin de lui. Si le geste du cadeau était sincère de la part de tous, il y avait aussi le fait que beaucoup espéraient bien rester ami avec celui qui avait été capable de trouver le moyen de vaincre les Réplicateurs. Personne ne s'en cachait et William-Léandre comprenait, trouvant cela normal. Il termina son tour de visite par Alewe et ses frères d'âmes qui le reçurent avec grand plaisir, très heureux de le voir. Il passa quelques jours chez eux et ce fut un immense bol d'air frais apaisant pour lui.

Ses remerciements mis à part, la présentation de son projet fut également un succès, les peuples auxquels il avait choisi de le soumettre enthousiastes après ses explications, tous ayant confiance en lui et voyant l'intérêt de cet échange pour la bonne entente et la diplomatie. Cela l'encouragea beaucoup, l'excitant un peu plus à ce sujet. La tournée fut également l'occasion d'obtenir la permission de la communauté galactique d'Ida pour l'installation d'une Porte géante sécurisée, personne n'y voyant d'inconvénient tant qu'elle était sécurisée. Très vite, Charles l'avait de nouveau contacté, son communicateur désormais relié à l'Artakis. Il avait pu lui confirmer que la Porte s'était bien refermée comme il l'avait dit. Puis, il avait pu lui apprendre que O'Neill avait réussi à prouver que le NID avait fait du chantage à Hammond et que celui-ci allait très vite reprendre le commandement du SGC. Le major lui avait assuré qu'il demanderait au général de se pencher sur son cas pour qu'il puisse rentrer. William était certain que Hammond l'appuierait mais c'était sans compter sur l'obstination des imbéciles de militaires et de politiques qui l'avaient mis dans cette situation. Cela et il les ferait mariner un peu si jamais ils revenaient sur leur sanction. De toute façon, sa station était devenue sa priorité maintenant qu'il avait eu de multiples appuis et avis favorables. On lui avait d'ailleurs désigné plusieurs coordonnées dans Ida et la Voie Lactée où il pourrait trouver des ressources libres d'accès.

Ce fut à cela qu'il s'attela tout en travaillant sur ses plans et conceptions, échangeant à distance avec ses amis lui envoyant des idées, débattant avec lui. Il se plongea totalement dans son œuvre, cessant de dormir, de manger et de boire, profitant de sa nature pour se consacrer entièrement à son projet. Il commença sa moisson de matériaux parmi lesquels naquadah, neutronium, trinium, d'une large variété de roches et de métaux. Grâce à sa magie, il condensait le tout dans ses hangars, annulant le poids que son vaisseau aussi puisant soit-il n'aurait pas pu supporter. Il prévoyait une station immense, beaucoup plus grande que l'Artakis. Sa magie était donc bien utile pour tout transporter. Pour le principal, il avait décidé de prendre des roches qu'il trouverait sur site, l'espace ne manquant pas de débris. Il fit d'abord une gigantesque moisson dans les zones d'Ida où son peuple l'avait autorisé à le faire. Puis il reprit le chemin de la Voie Lactée, prévenant ses amis qu'il s'en allait mais qu'il gardait le contact.

La longue route entre le vide des deux galaxies en pilote automatique lui laissa tout le loisir de travailler et jamais il ne s'était senti aussi bien. Il pouvait faire ce qu'il voulait, il était totalement libre et il pouvait avancer sur ses propres idées. Être seul ne le dérangeait pas du tout même si à la longue, il ne serait pas contre un peu de compagnie. De plus en plus, il pensait à parler à son équipe, Charles, Carl et Carvin. Les avoir avec lui pouvait être une bonne chose. Mais pour le moment, il n'en n'était pas question, pas tant que son statu sur Terre serait tel.

De retour dans la Voie Lactée, il continua sa moisson en allant rendre visite à ses amis et leur donner le moyen de se connecter à son vaisseau pour le contacter. Il passa donc chez les Nox, les Sopréens, les Aquiliens, les Tollan et les Apris, en profitant pour présenter son projet aux quatre premiers. Avec le temps, il inclurait certainement les Apris et peut-être aussi les Esprits mais pour le moment, ils ne se connaissaient pas encore assez pour cela. Pour son plus grand plaisir, tous, même les Nox furent favorables à l'idée à condition de poser fermement qu'il n'y aurait pas de pression pour les échanges de technologies et de savoirs affiliés. William-Léandre leur assura en présentant les règles qui seraient mises en place, des règles spécifiant que ce genre de chose ne pourrait et ne devrait pas être réclamé et devait rester au choix libre de chacun. Curieux, les Aquiliens voulaient envoyer des émissaires pour tester les relations extérieures pour la première fois et les Sopréens voulaient envoyer quelques uns d'entre eux pour participer, William-Léandre leur promettant de travailler sur un système qui leur permettrait d'utiliser la Porte. Et pour cela, il leur demanda s'ils accepteraient de lui donner les formations cristallines à cultiver, pour tenter de créer une plateforme de réception pour eux du côté de la Porte qu'il y aurait sur la station. Ainsi, ils n'auraient qu'à faire passer leur énergie par la Porte pour arriver dans un cristal adapté à l'arrivée. Il leur expliqua son idée et ce fut avec plaisir qu'ils accédèrent à sa demande, proposant de travailler sur le projet avec lui.

Ce fut donc avec plus d'acharnement encore qu'il avança, terminant bientôt ses plans. Il pourrait toujours améliorer la station plus tard mais tout ce qu'il voulait y était : installations, Porte, spatioport, quartiers de vie, laboratoires, jardins, eau, protection, armement, aménagement nécessaires pour accueillir des êtres tels que les Sopréen ou les êtres d'eau Aquiliens, bibliothèque, espace de discussions… Charles l'avait de nouveau contacté, lui expliquant que Hammond était bien revenu et qu'il se battait pour lui. Le fait que les Nox, les Apris et les Sopréen aient coupé le contact avec eux et que les Aquiliens et les Tollans l'aient considérablement réduits au minimum à cause de ce qui lui était arrivé faisait considérablement réfléchir les dirigeant terriens. Sans parler qu'il était aussi le contact avec les Asgard et la galaxie d'Ida. Des Asgards qui avaient également signifié leur grande désapprobation, prenant la défense de leur ami qui ne faisait rien d'autre que tenir parole et tenir leurs accords, remettant en cause la capacité des terriens à en faire de même. Charles disait qu'il ne faudrait pas longtemps avant que les poursuites contre lui soient annulées et qu'il pourrait rentrer. Mais cela importait peu à l'albinos concentré sur sa station.

Voyager dans la Voie Lactée était plus délicat avec la forte présence Goa'uld mais entre les très puissants détecteurs de l'Artakis et sa magie lui permettant de rendre son vaisseau totalement invisible, William-Léandre pouvait voyager tranquillement. Il s'était rapidement mis en quête d'un lieu pour bâtir sa station. Il avait choisi une localisation en bordure de la Voie Lactée, sans planète, près d'une immense nébuleuse lumineuse et multicolore. Une rémanente de supernova magnifique. Il y avait quantité de débris ici et cela allait lui servir. Lorsqu'il avait été prêt, il s'était dirigé vers le site choisi où personne n'allait jamais et les observations des Asgard le confirmaient. Il n'y avait rien à voir ici, l'endroit sans intérêt à première vue, loin des routes spatiales et de tout système. Pour William-Léandre pourtant, il était magnifique pour une raison : la zone était saturée de magie et d'énergie vive. Si la nébuleuse était le résultat d'une supernova, si pleine de magie qu'elle était, il était prêt à parier que le système et l'étoile qui s'étaient autrefois trouvé là avaient été magique. Et la magie elle, restait et continuait de vivre.

Il s'y était donc rendu et avait commencé à travailler. Grâce à sa magie, construire sa station ne lui prendrait que peu de temps. Il avait commencé par rassembler d'immenses masses de roches et de débris puis il avait sorti les matériaux qu'il avait collecté. Cela fait, ses plans bien en tête, il s'était assis devant une immense baie vitrée de l'Artakis, face à son chantier, mobilisant toute sa magie et sa concentration pour construire la station. Construire, transformer les matériaux, les modeler, les ajuster, changer parfois radicalement leur nature, les animer de sa magie, y mêler la technologie… Il y avait fort à faire.

Vingt quatre jours. Il lui fallut vingt quatre jours, cinq cent soixante-seize heures de travail continu pour construire la première partie de la gigantesque station. Lorsque William-Léandre s'arrêta enfin, il eut tout juste le temps d'activer la commande de téléportation pour l'emmener dans une chambre et un lit de l'Artakis avant de s'endormir profondément, son esprit, son corps et sa magie ayant grand besoin d'une pause après cela. Il dormit trois jours complets avant de se réveiller, commençant par prendre un bon repas tout en vérifiant que tout allait bien alentours, reprenant des forces. Il sourit largement en admirant le résultat de son travail tranquillement posé là dans l'espace devant lui.

La station était vraiment immense. Il y avait un socle plat triangulaire de vingt cinq kilomètres de long, son plus petit côté arrondi en demi cercle en faisant dix de large. Le dessous du socle prenait sa forme en trois dimensions tel un demi cône à la base sphérique. Au dessus, sur la partie arrondie, la plus spacieuse, il y avait toutes les constructions qu'il avait créé. Toutes lévitaient à une bonne cinquantaine de mètres du socle, disséminées au dessus de lui. Il s'agissait de tours rondes plus ou moins larges et plus ou moins grandes surmontées de coupoles transparentes et possédant plusieurs arrêtes droites dans la hauteur. Il y avait les tours et des terrasses circulaires de diverses tailles lévitant à des hauteurs variables. Tout en haut, le tout était surmonté de la plus grande des plateforme prévue là pour une raison précise. Tout, absolument tout était bâti dans un cristal façonné par ses soins qu'il avait créé grâce à la transformation magique des matériaux qu'il avait rassemblé. Un cristal blanc, nuancé de teintes de gris argenté parfois totalement opaque et parfois transparent comme pour les coupoles. Il captait agréablement la lumière des astres, brillant légèrement. Au delà de cette zone, il n'y avait rien sur toute la longueur de la flèche matérialisée par le triangle du socle. Il avait prévu d'utiliser cette zone comme spatioport et piste d'atterrissage. Des vaisseaux, nombreux, pourraient être arrimés à ses bords, posés dessus si le besoin s'en faisait sentir, pour des réparations par exemple et toutes sortes d'engins pourraient se poser et stationner là.

Elle était splendide et comme il l'avait imaginé même s'il manquait encore beaucoup. Il y avait du travail mais il aurait vite terminé. Près de la station, deux gigantesques Portes des Étoiles attendaient tranquillement. Avec leur six kilomètres de diamètres, n'importe quel vaisseau pourrait passer, même les très grands vaisseaux Alka. Sa Porte à lui était faîte d'un mélange de son cristal magique et de naquadah, prenant la couleur du métal et l'aspect brillant et lisse du cristal. Elle était uniforme, formant un anneau unique, sans dessin, sans symboles et sans rien du tout d'ailleurs. Elle était enchâssée dans un support en cristal blanc comme la station l'entourant d'un second anneau. Le support était stylisé, sculpté tel un cadre baroque au sommet duquel un médaillon, une sphère de cristal encore vide se trouvait. Les deux Portes étaient prêtes à servir, ne restait plus qu'à y ajouter leurs sources d'énergies et d'en placer une dans Ida. Pour cela, il en rétrécirait simplement une pour aller la mettre en place. Mais avant, il voulait terminer la station. Elle avait encore besoin de sa source d'énergie, de son atmosphère et de plusieurs autres choses. Les systèmes étaient déjà prêt, ne demandant qu'à être mis en route.

Il avait cependant besoin de refaire ses forces et il continua à manger, boire et dormir pour se remettre plus vite. Il s'était alors aperçt qu'il avait reçu plusieurs communications de Charles entre temps mais il n'avait pu en prendre une seule. Il envoya un petit signal, espérant que l'homme comprendrait qu'il pouvait appeler et ce fut le cas, le major ouvrant la communication à peine quelques secondes plus tard :

« William ? William vous m'entendez ? demanda-t-il l'air paniqué »

- Je vous entend Charly, sourit-il.

« Oh mon dieu ! Je suis très heureux de vous entendre. Vous ne répondiez plus ! J'étais très inquiet ! »

- Je suis désolé. Je vais parfaitement bien ne vous en faîte pas. Je ne pouvais pas répondre. J'étais occupé. Mais tout va bien.

« Génial, soupira-t-il l'air soulagé. Je voulais vous dire que vous pouviez rentrer à la maison. Toutes les accusations et poursuites ont été levé. Ils espèrent tous que vous rentriez vite pour arranger nos relations avec vos amis. Les Asgard ont été quel que peu secs avec eux comme plusieurs autres, s'amusa-t-il. Ils ont compris leur connerie. Hammond a mis en avant le fait que si vous trahissiez votre parole, nous pourrions perdre de nombreuses possibilités d'alliances et que certains peuples pourraient même se retourner contre nous en vengeance. Il a argumenté là dessus et sur tout ce que vous avez déjà fait et permis pour le programme. Ils ignorent comment vous contacter mais ils aimeraient bien. Vous pouvez rentrer, fit-il joyeusement. »

- C'est une bonne nouvelle. Cependant, je ne vais pas rentrer tout de suite.

« Pourquoi ? »

- Premièrement, je veux les faire mariner un peu, s'amusa-t-il en le faisant rire. Mais aussi parce que je travaille sur un projet que j'ai mis en route avec des amis. Je vais terminer ça d'abord.

« Qu'est-ce que vous faîte ? »

- Ce que je fais toujours : me faire des amis, dit-il. Rien de dangereux ne craignez rien mais c'est important pour l'avenir. Je rentrerai quand ce sera terminé.

« Ok. Les faire mariner ne fera pas de mal, qu'ils comprennent. Mais faîte attention à vous. J'ai bien sûr gardé pour moi le communicateur. »

- Merci Charly. N'hésitez pas à appeler si vous avez besoin de mon aide. Normalement, je ne devrai plus être injoignable ainsi. Mais si ça arrive, ne paniquez pas. Ce sera certainement parce que je suis occupé et que je ne peux pas m'interrompre.

« C'est noté. »

Ils discutèrent un peu, prenant des nouvelles puis ils se séparèrent, Charles soulagé de l'avoir entendu. William-Léandre se reposa encore deux jours puis il alla se remettre au travail. Protégé du vide par sa magie, il alla sur la station, l'Artakis posé sur la jetée du spatioport. Ce fut avec un immense sourire qu'il avança vers les constructions, observant le spectacle de l'espace autour de lui avec émerveillement. Il arriva sous les tours lévitantes, heureux de voir qu'il avait réussi à rendre ça aussi impressionnant qu'il l'avait imaginé. En levant la tête, on voyait les diverses tours et terrasses massives et impérieuses. Au centre de l'espace au sol, sur le diamètre du demi cercle que l'extrémité du socle dessinait, il trouva sa Porte à taille ordinaire, aussi blanche et lisse que les géantes, dans un support semblable bien que dépourvu de médaillon. Elle n'était pas encore active mais il allait remédier à ça.

Il s'assit au sol pour se mettre au travail et donner un cœur, une source d'énergie à sa station. Pour ça, il avait décidé de créer une étoile artificielle magique. Les étoiles étaient de formidables sources d'énergie, surtout lorsqu'elles étaient puissantes. Et lorsqu'elles étaient magiques, elles produisaient aussi de la magie. Cela avait probablement été le cas de l'étoile qui avait laissé cette nébuleuse. Il ferait naître une étoile puissante dans un écrin à la fois technologique et magique. Une étoile qui produirait toute l'énergie nécessaire et plus encore. Il ferait aussi cela pour les Portes géantes. Il s'attela à cela et quelques heures plus tard, sous lui, dans le socle de cristal, une étoile condensée brillait, enflammée, donnant l'image d'un petit soleil emprisonné dans le cristal.

La station s'était alors éveillée, des raies de lumière doré discret parcourant le socle de cristal, remontant dans les constructions. L'atmosphère qu'il avait programmé commença à se créer dans l'espace tout autour de la station, naissant à la fois de la magie et de la technologie qu'il avait mis en place. Les boucliers en firent de même, plusieurs se superposants, l'un d'entre eux garantissant le maintient de l'atmosphère. L'endroit prit vie aussi parfaitement qu'il l'avait prévu, les systèmes s'allumant. Il laissa le processus d'allumage et d'installation se poursuivre tranquillement, continuant plutôt son œuvre. Il transplana sur la plus haute terrasse tout au dessus des constructions, une terrasse stratégiquement trouée en plusieurs endroits. Il se posta au centre et usa une nouvelle fois de sa puissante magie. L'eau jailli, se répandant à toute vitesse sur le cristal, couvrant la terrasse. Elle coula rapidement dans les ouvertures et depuis les bords, tombant soit sur une autre terrasse, soit sur le toit d'une tour dans laquelle elle disparaissait. Elle en ressortait en dessous ou tombait sur le socle depuis les plateformes, entourant la petite Porte d'un jardin de cascades captant la lumière doré de l'étoile du socle, semblant prendre feu. Il y avait une petite flaque à peine plus grande que chaque chute sur le sol, l'eau disparaissant mystérieusement.

L'eau en place, il s'attaqua aux jardins. Plusieurs terrasses se virent ainsi garnies de multitudes de plantes nées de sa magie ou prises sur d'autres planètes, William-Léandre ajoutant des plantes magiques. Il y eut des arbres monumentaux, des fleurs, des fruits, des plantes de toutes sortes. Celle qui étaient utiles à la station, celle qu'il aimait, celles qui étaient très rares… De prodigieux jardins naquirent sur les terrasses et autour de la Porte, la végétation tombant parfois sur plusieurs dizaines de mètres des plateformes, sa magie permettant à chaque spécimen de vivre et de s'épanouir ici. Sans compter que les plantes contribueraient grandement à produire et conserver une atmosphère saine. Ainsi, sa station rassemblait les éléments primaires naturels nécessaires à une vie prospère : l'eau libre, le feu de l'étoile, l'air de son atmosphère, la terre avec le cristal et la nature, dans leurs états les plus purs possibles dans ces conditions et il savait que ce n'était pas sans influence sur la vie.

Cela fait, la station était bien en marche et il testa les téléporteurs qu'il y avait intégré. Régulièrement sur la station, on trouvait des cercles au sol, dessinés de fins motifs, de volutes et d'arabesques. Lorsque l'on s'arrêtait dessus, une interface holographique apparaissait avec un plan détaillé de la station. Il suffisait de choisir un endroit, n'importe lequel pour y être téléporté. Son téléporteur faisait disparaître sa cible dans une spirale de lumière dorée se resserrant sur elle même jusqu'à disparaître. Cela fonctionna parfaitement et il se retrouva rapidement dans la salle de contrôle. Elle était vide, à première vue, mais elle se remplit d'interfaces holographiques manipulables avec les mains ou avec l'esprit pour l'albinos. Tout était écris dans sa langue, la langue de sa protectrice, de la Mort que seuls les êtres qui y étaient affiliés pourraient jamais lire.

Un à un, il vérifia les systèmes qu'il avait mis en place pendant la construction. Navigation, détecteurs, systèmes de vie, boucliers, gravité artificielle, surveillances, armes… Il avait même installé des interfaces pour surveiller la magie et ses systèmes, ses sorts. Quand il y pensait, il ne pouvait qu'être amusé en pensant à ce que le monde magique terriens penserait de ça de leur petit monde stagnant. Une installation de ce genre les dépassait de très loin. Il avait découvert que lorsque l'on savait les allier correctement, magie et technologie faisaient bon ménage, se complétant à la perfection. La magie permettaient de faire plus de choses mais était bien plus difficile à contrôler et à alimenter de sa nature d'énergie vivante. La technologie, plus stable et accessible, faisait merveille pour prendre en charge toutes les tâches qu'elle pouvait, la magie complétant pour « l'impossible » ou le trop dangereux, pour aller plus loin. Leur alliance était une chose extraordinaire et il ne s'en privait pas. Il avait suffis d'accepter et d'intégrer à sa magie qu'elle pouvait cohabiter avec la technologie, il avait suffi de lui apprendre pour qu'elle ne s'y attaque pas et ne fasse pas tout disjoncter. Cela fonctionnait parfaitement.

Il vérifia l'entièreté du fonctionnement de la station, la liant étroitement à son vaisseau alors qu'il ne serait pas toujours là. Mais avec sa magie vivant ici, il saurait toujours tout ce qu'il se passait sur la station et pourrait la contrôler à distance avec assez de force et de concentration, même si ce n'était que basiquement. Une part de lui serait toujours ici. Tout cela vérifié, ce qui prit tout de même trois jours, William-Léandre poursuivit. Ce fut l'installation de cristal qui fut la suivante. Le cristal de la station avait été créé par lui aussi avec l'idée que les Sopréens puissent y voyager dans des voies de cristal et d'énergie dédiées. Ils pouvaient y voyager mais pas y rester longtemps. Aussi, l'une des terrasses fut consacrée aux Sopréens. Il y implanta les cristaux qu'ils lui avaient donné pour les cultiver et créer une « maison » Sopréenne. Ensuite, il installerait des cristaux dans chaque lieu commun de la station afin qu'ils puissent s'y rendre et s'y manifester. Il avait aussi pensé à des interfaces particulières, faîte là encore de cristal Sopréen pour qu'ils puissent accéder aux diverses bases de données qui seraient mises en commun. Avec le temps et suivant les besoins, il pourrait créer d'autres choses pour leur permettre d'évoluer et de vivre sur la station sans problème.

Le socle dans lequel il avait enchâssé la Porte servirait d'intermédiaire pour transférer l'énergie des Sopréen du vortex aux voies de cristal de la station. Mais ce n'était pas sa seule fonction. Il émettait aussi un champs de force faisant office d'iris impossible à percer. Comme pour la Porte de la Terre, il faudrait un code d'accès pour passer. Mais ce champs de force était aussi magique et s'il détectait quelque chose de dangereux pour la station ou ses habitants, un intrus ou des mauvaises intentions, les dîtes choses resteraient dématérialisées, stockées dans l'attente d'être traité en toute sécurité. Le support de la Porte pouvait aussi matérialiser des champs de force environnementaux pour ceux qui en auraient besoin, leurs collant à même la peau pour répondre à leurs besoin sans les gêner. Comme pour les êtres d'eau Aquiliens qui avaient justement besoin d'eau, comme leurs frères humains pour lesquels il était préférable d'en avoir aussi. Pour ceux qui avaient besoin d'une atmosphère spécifique ou toute autre chose semblable. Le support avait tout un tas de fonctions ainsi et cela était aussi valable pour les Portes géantes.

Tout cela fait, il alla animer les deux Portes géantes, les dotant de leur propre étoile condensée, vérifiant leurs systèmes, leurs protections pour que personne n'y touche. Protection à travers lesquels seuls les vaisseaux reconnus pourraient passer. Et là encore, la magie empêcherait un vaisseau qui aurait été volé dans ce but de passer, détectant des pirates ou des ennemis. Il lui fallut des jours encore pour terminer la station, tout vérifier, tout mettre en place, tout fignoler. Mais lorsque ce fut fait, il fut incroyablement fier de ce qu'il avait réalisé, ayant un excellent pré-sentiment pour cet endroit dans lequel il se plut à déambuler un peu. Il en profita pour mettre une Porte du même type que celle de la station en place sur son vaisseau, ainsi qu'une salle, existante sur la station qu'il ajouta sur l'Artakis, une salle pour générer et fabriquer des consoles et des cristaux d'identifications magiques pour les Portes géantes. Cela terminé, il avait fini son œuvre. Restait seulement à placer la Porte d'Ida et à voir si ses amis étaient prêt à vraiment se lancer dans l'aventure.

Plusieurs avaient déjà dit qu'ils bâtiraient leur propre station à relier à la sienne comme il l'avait proposé. Les Asgards, les Nox, les Plixia, les Kirionniens, les Alka et les Gilgern. Les Tollans y réfléchissaient encore alors que s'ils savaient construire des vaisseaux de transport, la vie dans l'espace n'était pas leur fort, leur préférence restant sur leur planète. Mais c'était un défi qui semblait les intéresser. Les Sopréens étrangers à la chose très difficile pour eux, ils avaient préféré s'en remettre à son offre de leur créer un espace de vie personnel sur la station, ce qu'il avait fait. Quand aux Aquiliens, ils voulaient bâtir leur station mais ils ignoraient comment bâtir une structure pour l'espace. William Léandre savait qu'ils étaient en capacités de le faire mais qu'ils avaient juste besoin de quelques informations sur les contraintes spatiales pour y parvenir. William-Léandre leur avait fait remarquer que le projet d'échange pourrait leur permettre d'apprendre ce genre de chose et qu'il les aiderait à créer ça s'ils le voulaient. Ils avaient le temps. Il n'était pas nécessaire que leur station soit là dans l'année.

Finalement, il avait fallu trouver un nom à cet endroit et il n'était pas parvenu à se décider. C'était sa Protectrice qui lui avait finalement soufflé un nom : Sreogane. Il avait souri avec émotion à la suggestion. Le Sreogane, c'était lui, c'était le nom de sa nature, de ce qu'il était. Il le savait, mais il ne l'utilisait jamais, seule la Mort le connaissait. Mais c'était une bonne idée de s'en servir. C'était son œuvre après tout et sa nature d'être unique faisait que son propre nom était une bonne idée pour la station. Elle fut donc appelée station Sreogane, terminant de la faire naître entièrement. L'endroit et sa Porte géante bien protégés et actifs, la Porte connectée au réseau, William-Léandre reprit l'Artakis. Il alla voir ses amis de la Voie Lactée pour leur donner l'adresse de la Porte de la station ainsi que de quoi s'identifier pour pouvoir passer. Lorsque tous seraient prêt et qu'il serait revenu à Sreogane, tous viendraient voir ça avec lui et faire une première visite.

Il prit ensuite le chemin d'Ida, la Porte géante rétrécie dans sa soute. Il profita du chemin pour se remettre sur les accords, règles, consignes et fonctionnement de l'échange. Il décida de nommer leur assemblée Symposium, trouvant le terme à propos. Entre temps, il avait reçu des remarques et des idées de tous, tout cela lui permettant de vraiment terminer cela avec précision. Les règles n'étaient pas si compliquées. Pas de combat ou d'agression, obligation de respect les autres et de leurs mœurs, respect des espaces de chacun sur la station, obligation de partage culturel minimum, de bienveillance à l'égard des autres, de tolérance, interdiction de faire pression ou de faire preuve d'insistance pour obtenir des savoirs ou des informations d'autres membres, interdiction de vol ou d'infraction en tout genre, interdiction de pénétrer dans les espaces ou les vaisseaux des membres sans leur autorisation, respect des biens matériels, interdiction d'espionnage ou d'analyse des biens technologiques amenés par chacun sur la station, obligation de transparence sur les activités du Symposium envers tout les peuples membres, obligation de consulter les autres pour parler du projet ou faire venir des étrangers sur la station… Si le texte était long, il était fait pour assurer la paix, la bonne entente, la diplomatie, un échange productif dans de bonnes conditions, la sécurité et la prospérité du projet.

Le trajet lui permit de terminer cela et ainsi, ne restait plus qu'à faire signer cet accord à tout ceux qui s'engageraient. Arrivé à Ida, il usa de ses communications pour prévenir ses amis qu'il allait installer la Porte géante, leur donnant la localisation précise. Il l'avait sorti et s'apprêtait à la mettre en place lorsqu'il vit les premiers vaisseaux arriver pour voir ça, tous très curieux. Ce fut donc sous leur attention qu'il mit la Porte à sa place, fixant les systèmes pour qu'elle reste là. Elle était placée de sorte à être sur un point centrale des routes spatiales de la galaxie. Elle était ainsi relativement proche de tous et sous les yeux de beaucoup pour être surveillée. La mise en place terminée, il avait, comme prévu, établi une connexion avec les futurs participants à l'échange qu'ils soient sur place ou sur leur planète pour leur parler de la Porte géante, de ses sécurités et de son fonctionnement pour ce que ces peuples pouvaient en comprendre. Il ne leur avait pas caché qu'il y avait ajouté son propre savoir, tous l'acceptant avec évidence et s'ils n'étaient pas en mesure de comprendre comment leur ami avait pu mettre en œuvre certaines choses, ils avaient confiance en lui.

Il fit ensuite le tour de leurs mondes pour équiper les vaisseaux choisis des consoles d'activations et des systèmes d'identifications. Il ne s'agissait que d'un simple panneau de cristal remplissant les deux rôles à poser dans le vaisseau. Il se reliait lui même au bâtiment pour recevoir l'énergie nécessaire. Comme les DHD, il possédait les touches, tactiles ici pour entrer une adresse mais cela pouvait aussi être fait par l'ordinateur du vaisseau en le connectant à lui. S'il n'équipa qu'un seul vaisseau par peuple pour les Plixia, les Gilgern, les Alka et les Kirionniens, ceux-ci n'ayant pour le moment pas d'autres raison de passer la Porte que pour aller à la station Sreogane. Il équipa bien plus de vaisseaux Asgards. Asgard qui voyaient arriver cela avec joie, cela promettant de grandement faciliter leurs interventions et la défense du traité des planètes protégées dans la Voie Lactée. Au lieu de passer des jours et des jours à faire le voyage entre les galaxies, cela ne prendrait qu'un instant. Ce fut Thor en personne et son vaisseau le Langford qui accompagnèrent William-Léandre et l'Artakis pour un premier passage de la Porte géante, les autres venant voir ça.

« Commandant Thor ? appela William dans la communication établie. Vous pouvez entrer l'adresse. Une fois la Porte ouverte, je passerai le premier avec l'Artakis. Je vous contacte dés que je suis de l'autre côté. »

« Très bien, lui répondit le Asgard. »

Il entra l'adresse de la Porte géante et tous admirèrent l'impressionnant tourbillon d'énergie bleu qui sorti de l'anneau brillant légèrement dans son support. Le tout s'était retrouvé couvert d'une légère pellicule de lumière dorée qui avait gonflé et dégonflé avec le tourbillon, actif dés que Thor avait commencé à l'activer.

« La pellicule dorée matérialise les protections de la Porte, expliqua William entendu de tout les observateurs. Elle ne peut être désactivée. »

« Dans ce cas, comment passe-t-on ? demanda un Kirionniens. »

« C'est très simple, si vous avez la console de cristal à votre bord, la Porte vous reconnaîtra et vous autorisera à passer. Vous pourrez traverser la protection comme si elle n'existait pas. Mais si, admettons, un autre vaisseau vous collait en espérant passer avec vous, il s'écraserait sur la protection, même si vous n'êtes vous même pas entièrement passé. Cela nous évitera ceux qui tenteraient de passer en douce. Et comme je vous l'ai dit, cette Porte peut aussi reconnaître un vaisseau qui aurait été volé pour passer ou si des ennemis, des pirates en ont pris le contrôle. Elle peut savoir qui est aux commandes, si c'est le bon peuple, la bonne espèce, ses intentions… Aucun importun ne pourra passer. Je suis le seul à pouvoir autoriser l'inverse et jamais je ne le ferai. »

« Ceci est tout à fait impressionnant, remarqua Thor aussi stupéfait que les autres. »

« J'y vais, annonça William »

Il remit son vaisseau en route, le dirigeant vers la Porte géante à travers laquelle il passa sans mal. Ce fut comme passer une Porte ordinaire pour l'albinos et il ressortit sans problème non loin de sa station, retenant difficilement son envie de sautiller sur place de bonheur devant sa réussite.

« Commandant Thor ? Je suis passé sans le moindre problème. Tout est en ordre, vous pouvez vous engager, dit-il en éloignant l'Artakis pour laisser le Langford arriver.

« Bien reçu, je m'engage, répondit le Asgard. »

Quelques instants plus tard, le Langford émergeait sans le moindre problème de la Porte.

« Je confirme mon arrivée dans la Voie Lactée sans le moindre problème. Aucun dommage ou anomalie n'est détectée sur le vaisseau. Félicitation William-Léandre. C'est une réussite, confirma-t-il pour que tous soient convaincu de l'autre côté. »

Ils les félicitèrent d'ailleurs pour cette inauguration, laissant ensuite la Porte géante se refermer. William alla stationner l'Artakis le long du spatioport, donnant les instructions à Thor pour qu'il en fasse de même près de lui. Les systèmes de la station s'étaient d'ailleurs parfaitement activés pour les guider et bientôt, leurs deux vaisseaux étaient immobiles le long du dock spatial, maintenu par un champs de force spécifique. Il était possible de faire sortir une passerelle physique pour descendre mais William comme Thor usèrent de leurs téléporteurs pour se faire, se retrouvant rapidement sur le sol de cristal brillant d'or.

- Cette station semble prodigieuse, remarqua le Asgard en observant l'ouvrage.

- Voulez-vous être le premier à la découvrir ? Vous le méritez bien pour m'avoir fait confiance en prenant cette Porte le premier.

- Avec plaisir, répondit-il.

William-Léandre le mena vers le premier cercle de téléportation, les amenant d'abord au pied des constructions, leur évitant ainsi plusieurs kilomètres de marche. Et il commença à faire visiter à celui qui était indéniablement un ami précieux et véritable pour lui. Il lui expliqua les fonctions et ce qu'il pouvait du fonctionnement de la station.

- Cette station dépasse tout ce que j'ai connu jusqu'ici, posa finalement Thor lorsqu'il terminèrent. C'est un ouvrage des plus intéressant et incroyable.

- Je vous remercie. Je n'avais pas encore eu l'occasion de mettre cet aspect de mon savoir en pratique avec une telle ampleur. Je me suis beaucoup amusé, sourit-il. Avec le temps, elle sera probablement encore améliorée.

- C'est une belle illustration de votre savoir. Je pense que ce projet sera une excellente chose pour l'avenir de nos deux galaxies.

- Je l'espère, c'est tout ce que je souhaite.