Chapitre 19 :
Recyclage
Quelques jours après le premier passage à travers la Porte géante, William-Léandre s'apprêtait à recevoir tout les représentants que les peuples avaient désigné pour les représenter dans cet échange. Il se tenait devant la Porte ordinaire pour les attendre, quatre cristaux Sopréen prêt à accueillir les invités autour de lui. Il les avait muni de petits modules lévitant, leur permettant ainsi de se déplacer à leur guise même s'il y aurait nécessité pour eux de recharger leur énergie dans leur jardin, un peu comme une personne irait dormir. La Porte s'activa alors qu'intérieurement, il était excité comme un enfant, très heureux. Les Nox furent les premiers, un hologramme indiquant le peuple et la planète de provenance apparaissant au dessus de la Porte. Trois Nox arrivèrent, trois Nox parmi les sages qu'il connaissait bien, Sila, Valee et Alerieus. Il les salua joyeusement alors que la Porte se refermait et qu'ils le rejoignaient un peu plus loin. Il les laissa ensuite regarder autour d'eux, surpris d'avoir l'impression d'être exposé à l'espace sans l'être pour autant, les boucliers invisibles.
La Porte s'activa de nouveau, les quatre Sopréens arrivant sans encombre, passant sans mal jusque dans leur cristal hôte. Il vérifia immédiatement avec eux que tout s'était bien passé, souriant largement en constant que c'était le cas. Il savait que les quatre Sopréens, Ea, Aui, Oy et Iau, faisaient partis des plus aventureux et curieux de leur peuple, traits rares chez eux et ils semblaient très enthousiastes à leur manière, ce genre de voyage complètement nouveau pour eux. Après les Sopréens, ce furent les Aquilliens qui arrivèrent avec deux humains et deux êtres d'eau pour lesquels le support fit parfaitement son travail en leur donnant leur champs environnemental personnel, les impressionnant. Comme les autres, il les laissa regarder autour, émerveillé par ce tout premier voyage spatial pour eux. Et enfin, les Tollans se présentèrent, Omoc à leur tête. William-Léandre les salua avec joie avant de venir devant le petit groupe :
- Bienvenu sur la station Sreogane, dit-il d'abord. Nous allons rejoindre notre salle du conseil et je ferai les présentations mais avant, voulez-vous venir avec moi accueillir nos amis Ida ? Ils ne vont pas tarder à arriver.
Ils approuvèrent, regardant autour d'eux et il les mena vers le téléporteur tout proche pour tous les transporter jusqu'à l'entrée du spatioport juste à la limites des constructions lévitantes. Ce fut l'occasion pour eux d'admirer les lieux, William appréciant son effet. Et ils furent aux premières loges pour voir la Porte géante s'activer.
- C'est impressionnant, remarqua Omoc s'avançant à ses côtés. Et donc cette Porte géante nous relie à la galaxie d'Ida ?
- Oui, répondit-il. Dans la galaxie d'Ida, seuls les Asgard ont une Porte des Étoiles et ils ne s'en servent que pour venir sur des mondes de la Voie Lactée. Il n'y a pas d'autres Portes là bas mais le trafic spatial y est très développé avec des peuples très avancés. La communauté d'Ida est très développée. Ils n'ont pas été gêné dans leur évolution pas un ennemi comme les Goa'uld et leurs peuples sont plus anciens pour certains. Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres.
Un premier vaisseau passa, suivis d'autres.
- Le premier est Asgard, expliqua William-Léandre, le second Kirionnien, Plixia, Alka et Gilgern.
William-Léandre fit apparaître une interface holographique devant lui, attentivement observé. Il suivit l'approche et l'amarrage des divers vaisseaux guidés par la station, le tout se passant sans problème. Station qui donna aussi dans la langue de chacun des instructions de débarquement, dirigeant les représentants vers les cercles de téléportations qu'elle activa elle même pour les mener devant William-Léandre.
- Bonjour à tous, salua-t-il. Les systèmes de traductions de la station sont dors et déjà actifs. Chacun peut parler dans sa langue sans craindre de se faire comprendre. Ce sera comme si nous entendions tout le monde parler nos langues respectives autour de nous.
Tous approuvèrent et il prit le temps de saluer chaque nouvel arrivant selon ses coutumes, tous le regardant faire sans surprise, sachant qu'il les respectait tous beaucoup. Deux Asgard qu'il connaissaient bien étaient venus : Forseti et Eir. Les Plixia, êtres de groupe par excellence étaient les plus nombreux, dix en tout, un minimum pour qu'ils se sentent bien. Les Gilgern étaient deux, les Alka trois et les Kirionniens cinq.
- Bienvenu à tous sur la station Sreogane, fit William. C'est enfin à mon tour de vous inviter chez moi, s'amusa-t-il.
- Cette station est très impressionnante, remarqua Seveolf un de ses amis Kirionnien.
- Merci. Je vous en expliquerai les fonctions. Pour l'instant, permettez moi de nous conduire dans une salle pour discuter.
Ils approuvèrent tous et il les téléporta dans la grande salle du conseil. La salle la plus haute de la station qu'elle dominait, les murs totalement transparent donnant une incroyable vue sur la station, la Porte géante, la nébuleuse et l'espace. Il y avait de quoi installer chacun confortablement avec des cristaux d'habitations grands et producteurs d'énergie pour les Sopréens, des bulles d'eau lévitantes pour les Aquiliens et des sièges adaptés à chacun du grand Alka au petit Plixia, en passant par les corps serpentins des Gilgern. William-Léandre se tint devant tous, commençant par faire les présentations de tous et de leur souhaiter une fois encore la bienvenue.
- Vous disposez tous d'une interface holographique pour accéder à un ordinateur connecté aux fonctions communes de la station et aux bases de données communes qui, je l'espère, se remplieront vite, sourit-il en les amusant.
Il commença ensuite à présenter la station, ses fonctions, les mesures de sécurités...
- La station sera certainement améliorée à l'avenir et je pourrai apporter d'autres aménagements si nous en avons le besoin ou l'idée, comme vous pourrez amener vos propres aménagements avec vos stations si vous le désirez. Mais comme vous pouvez le constater, nous avons déjà de quoi faire. Pour ceux qui amènerons des stations, vous pourrez, selon votre bon vouloir, être rattaché à la station Sreogane en terme de fourniture d'énergie. Les protections y seront étendues d'office. L'atmosphère pourra l'être si vous le désirez.
- L'atmosphère n'est pas dans les boucliers ? demanda l'Alka Optecos.
- Il y a plusieurs boucliers, plusieurs champs d'énergie aux fonctions diverses. Celui de l'atmosphère est particulier. Je peux étendre seulement une ou quelques protections, pas forcément toutes, expliqua-t-il. Comme je le disais, si cette station a un but plutôt culturel et scientifique, elle est tout à fait capable de résister à des attaques de très grande ampleur et de se défendre. Elle peut aussi être déplacée. Elle dispose de moteurs et de l'hyperespace. La Porte géante peut alors être amarrée sous la station pour être emportée. La station a deux salles de contrôles. Une qui m'est réservée parce qu'elle donne accès à des fonctions et nécessites des connaissances qui font parti du savoir technologique que je ne souhaite pas partager. La seconde salle de contrôle vous sera totalement ouverte. Elle vous permettra de contrôler et surveiller la station, d'utiliser ses systèmes si nécessaire.
Il poursuivit, décrivant tout les espaces communs qu'il mettait à leur disposition. Il fallut un moment mais tous l'écoutèrent très attentivement, posant de temps à autre une question.
- Voilà pour la station, termina-t-il. Avec elle, vous pouvez enfin voir ce que moi je peux faire. Un juste retour des choses pour vous qui m'avez ouvert vos villes. Je tiens d'ailleurs encore à tous vous remercier pour cela.
- Nous y gagnons tous de toute évidence, remarqua Forseti auquel tous acquiescèrent.
- Les Terriens ne sont pas au courant n'est-ce pas ? remarqua Omoc.
- Non, pour eux, je reste le simple humain ordinaire. Vous connaissez tous ma position à ce sujet, elle ne change pas. Donc, je tiens à ce qu'ils ne sachent pas que j'ai bâti cette station, qu'elle est à moi.
- Nous avons évoqué le fait que l'existence de ce projet pourrait être révélé à d'autres peuples sans pour autant les intégrer, remarqua le Gilgern Walistio.
- En effet, approuva William-Léandre. Les conditions sont détaillés dans l'accord que je vous présenterai ensuite. Si nous devons être prudents à ce sujet, il n'est pas nécessaire que l'existence de cette alliance culturelle reste secrète. Nous pourrions éventuellement échanger avec d'autres peuples mais seul ceux approuvés et remplissant nos critères pourront réellement intégrer cet échange. Il n'en reste pas moins que nous pouvons communiquer avec d'autres à la convenance de chacun. Parler de cela restera pourtant soumis à l'aval général des membres.
- Voulez-vous en parler aux Terriens ? demanda Ea.
- Je pense que leur faire savoir que ce genre de chose existe pourrait les pousser à adopter la bonne ligne de conduite pour un jour comprendre ce que nous faisons et acquérir une sagesse semblable en matière de diplomatie. Leur montrer une sorte de modèle, une autre manière de faire les choses et de leur montrer en quoi ça peut aussi marcher. Et je crois que cela est valable pour bien des peuples. Nous pouvons être des professeurs si nous le voulons, des exemples mais nous devons agir avec une prudence et une raison que nous avons déjà tous. Je pense que les Terriens gagneraient à connaître notre existence.
- N'avez-vous pas peur que d'autres comme les Goa'uld nous découvrent ? demanda la Tollan Moria.
- Cela arrivera de toute façon. Ce n'est qu'une question de temps, répondit-il calmement. Si je suis prêt à permettre cela, c'est parce que je suis certain de pouvoir défendre cette station contre eux et que chacun d'entre vous est apte à défendre son monde. De plus, je suis prêt à venir aider chaque monde membre qui serait attaqué à cause de cet échange, assura-t-il. Ce point ne concerne que moi bien évidemment et ne vous sera certainement pas demandé. Mais si un des mondes de la Voie Lactée membre du Symposium est attaqué pour une raison approchant de près ou de loin cette alliance culturelle, je suis prêt à intervenir. Cependant, je doute que cela se produise. Nous pouvons rester flous sur une possible alliance militaire qui pourrait nous lier. Bien sûr, ce ne sera pas le cas mais des éléments extérieurs le penseront et nous ne sommes certainement pas obligés de démentir. Les Goa'uld redoutent déjà les Asgard, savent qu'ils ne faut pas s'approcher des Tollans, ignorent la localisation des Aquiliens et des Sopréens qui ont été oublié après leur presque destruction, comme l'existence des Nox. Même s'ils découvrent notre alliance, ils y réfléchiront à deux fois avant de nous attaquer.
- Ce raisonnement est logique, posa Forseti. Les Goa'uld reculent déjà à la vue des Asgard et estimeront que des alliés officiels seront au moins aussi puissants que nous puisque nous ne partageons en principe pas avec moins évolués. Ils savent aussi qu'il ne faut pas attaquer les Tollans. Il est plus que raisonnable de penser qu'au contraire, l'exposition de cette alliance tiendrait de la protection pour nous tous sur ce point et cela même sans véritable pacte militaire. Ne serait-ce que par prudence, ils ne nous provoqueront pas, surtout si nous ne nous attaquons pas à eux, ce qui n'est pas dans nos projets.
- Parallèlement, notre exemple pourrait aider à l'union et à l'entente diplomatique et amicale des peuples, remarqua Valee.
- En effet. Des peuples comme les Terriens nous reprocherons certainement nos principes, s'amusa William, mais ils pourront apprendre en nous regardant. Dans l'avenir, il nous sera aussi possible d'intégrer de nouveaux membres.
- Avez-vous déjà des candidats ? demanda le Plixia Vidus.
- Oui. Quatre, répondit-il. Je suis en contact avec deux d'entre eux comme je l'ai été avec vous mais nos amitiés sont encore jeunes. J'ai ouvert la porte à l'amitié aux deux autres. Les premiers me répondront peut-être bientôt, les seconds sont un peuples très récemment réimplanté sur une planète qu'ils ont terraformé pour permettre la survie de leur peuple. Ils étaient pacifiques et ont succombé à un pouvoir militaire supérieur. Mais ils ont tout juste commencé leur renaissance. J'ai laissé une proposition d'amitié à mon nom dans leur vaisseau terraformer mais il faudra du temps avant qu'ils soient juste en capacité d'étudier cette proposition. Tout les quatre disposent de l'avancement technologique, philosophique et moral requis pour un tel échange. Ce sont des peuples pacifiques et un seul d'entre eux a développé des armes. Nos relations n'en sont pourtant qu'à leur début aussi, si je devais les proposer, ce ne serait pas tout de suite. Et bien entendu, si vous avez des propositions en la matière, vous êtes vous aussi libres de les soumettre.
- Quels sont les peuples qui pourraient nous connaître mis à par les Terriens ? demanda le Plixia Scribe.
- Pour ma part, je pense éventuellement à ces quatre peuples que je pense pouvoir faire parti des nôtre, répondit William-Léandre. Les Reetous, les Apris, les Esprits et les Gardmeer.
- Nous pouvons envisager les Tok'ras, posa Eir.
- N'auraient-ils pas pu faire partie de cet échange dés l'origine ? demanda la Tollan Cedai. Ils sont suffisamment avancés.
- Technologiquement parlant, peut-être concéda William. Seulement, leur moralité me pose problème.
- En quel sens ? questionna Seveolf. Nous ne connaissons pas ce peuple.
- Les Tok'ras sont pour ainsi dire des cousins des Goa'uld, expliqua-t-il. Leur reine, Égéria, a fait sécession du reste de son peuple il y a des milliers d'années. Elle avait une mentalité différente, aucune soif de pouvoir et volonté de conquête. Ses enfants ont hérités de ses caractéristiques car les reines qui engendrent les symbiotes transmettent une mémoire génétique. La différence majeure est qu'ils ne se comportent pas comme des dieux, ne détruisent pas tout et ne réduisent pas les peuples en esclavage. Chez eux, le symbiote et son hôte forment une symbiose, vivent ensemble. L'hôte reste présent et libre de parler, d'agir, de penser. Ils cohabitent, ce n'est pas un asservissement. Tout les hôtes Tok'ras sont volontaires pour la symbiose. Les Tok'ras se refusent à prendre un hôte non consentant ou à le priver de sa liberté. Depuis des siècles, les Tok'ras forment une résistance face aux Goa'uld mais la mort de leur reine fait que leur population est inexorablement sur le déclin. Ils utilisent l'espionnage et le sabotage contre les Goa'uld, se cachent dans des bases secrètes. Ils sont alliés avec les Terriens.
- Mais vous ne les approuvez pas, remarqua le Gilgern Leacius.
- Non en effet. Leur morale ne fait pas partie de celles que j'apprécie et que je pense profitable à un tel projet. Les Tok'ras, à mes yeux tout du moins, ont hérité de toute l'arrogance et de tout l'orgueil de leur espèce native. Et comme ils se savent sur le déclin, ils ont une priorité pour leur survie. Cela fait qu'ils n'hésitent pas à se servir des autres comme de vulgaires outils pour leur avantage. Ils se vantent constamment de leur œuvre face au Goa'uld, disant que tout les autres devraient les remercier mais en réalité, leurs résultats sont quasiment nuls. Ils s'estiment au dessus des autres, font preuve de dédain à l'égard de tout ce qui n'est pas eux. Ils se disent alliés aux Terriens et n'hésitent pas à avoir recours à eux, à se servir d'eux mais ils n'acceptent pas de partager quoi que ce soit et n'offrent que très peu leur aide, seulement lorsqu'ils y ont un intérêt assuré. Quand à la technologie, ils ont le savoir mais très peu de moyens matériel et ils se montrent aussi insistant pour l'obtenir des autres que les Terriens bien qu'avec plus de subtilité.
- Ils me laissent la même impression, posa Omoc. Les Tollans ont eu des contacts avec les Tok'ras mais nous avons limité nos échanges. Nous les trouvions trop exigants, orgueilleux, supérieurs avec une tendance à croire pouvoir commander à tous et à penser tout savoir.
- Je ne pense pas qu'ils aient la mentalité adéquate pour cet échange. Je suis même presque persuadé qu'ils tenteraient d'en tirer des informations et avantages que nous ne voulons offrir ici. Je pense cependant que la Tok'ra est aussi une bonne chose. Ils démontrent le bon côté que peut avoir la symbiose. Mais à mon sens, ils n'ont pas l'évolution morale nécessaire.
- J'approuve cette analyse, posa Forseti. Les Tok'ras sont de bonne volonté mais ils ne sont pas ce qui est le fondement de cet échange.
- Pour le moment, ce sont les seuls peuples auxquels je pense mais vous en connaissez peut-être d'autres ou nous en rencontrerons d'autres. Quoi qu'il en soit, je crois que nous devrions attendre d'être bien installé et que l'occasion se présente naturellement pour parler de l'échange.
- La station sera donc ouverte à nos peuples, reprit le Kirionnien Draxel.
- Oui. Vos peuples pourront aller et venir sur la station pour étudier, discuter, débattre, échanger des savoirs culturels… Les membres ici présents seront chargés de superviser les activités de la station, les allées et venues, les besoins de leurs peuples ici, la bonne entente générale. Mais bien sûr la station est ouverte aux membres. C'est le but, à condition de toujours respecter les règles. J'ai terminé de dresser l'accord exact avec toutes ses lois, consignes et sanctions s'il devait y avoir infraction, ce que j'espère, il n'y aura pas. Pour dresser ce texte, j'ai pris en compte toutes vos remarques et demandes afin de dresser un traité d'échange convenant à tous. Et j'y ai mis mes propres impératifs également.
- Nous vous écoutons, fit le Plixia Arles.
William-Léandre activa leurs projecteurs holographiques personnels pour leur donner un chacun un exemplaire dans leur langue, commençant ensuite à le détailler pour eux. Il fallut un très long moment pour expliquer entièrement le texte mais tous écoutèrent sans jamais perdre leur concentration.
- Pour que cet échange commence réellement et soit officiel, vous devez tous comme convenu signer ce traité d'échange au nom de vos peuples, termina William-Léandre. Nous pouvons encore faire des modifications de dernière minute si vous en ressentez le besoin. Je sais que chacun de vos gouvernements ont donné des consignes.
- Les Asgard n'ont aucune modification à apporter, répondit Eir.
- Le traité remplit toutes les conditions demandées par les Tollan, approuva Omoc.
- Nous sommes satisfaits, fit le Nox Alerieus.
Il en fut ainsi pour tous, William heureux de voir qu'il avait fait du bon travail.
- Vous êtes vraiment doué pour la diplomatie, sourit Omoc en terminant de relire le texte.
- Merci, j'ai essayé de faire au mieux pour assurer à tous de pouvoir profiter de l'échange en toute quiétude.
Ils s'attelèrent alors à signer officiellement le traité d'échange, créant leur assemblée, le Symposium. Ils s'en allèrent ensuite, partant à la découverte de la station dont-ils géreraient les activités tous ensemble.
- Le nom de la station a-t-il une signification ? demanda Afaitu d'Aquila alors qu'ils visitaient.
- Oui. Sreogane, c'est moi, dit-il sous leur attention. Je suis le Sreogane. C'est le nom de ma nature, de ce que je suis. Je ne l'avais jamais utilisé, c'était l'occasion.
Longuement, ils visitèrent les parties ouvertes à tous et ce fut seulement avec les Sopréens que William-Léandre gagna le jardin de cristal qui leur été dédié pour leur montrer, ses amis très heureux et satisfait de trouver un très grand espace parfaitement confortable et adapté pour eux. Ici, c'était comme si on avait pris un morceau de Sopre pour le poser là, les cristaux colorés de toute sorte couvrant la terrasse. Il montra d'ailleurs des quartiers adaptés pour tous, la station faîte pour que tous y soient bien. Les Alka le ressentait particulièrement avec leur grande taille, parvenant à évoluer sans mal dans les immenses salles et corridors de la station. Il avait prévu des lieux de vie pour chacun d'eux en attendant que les stations annexes arrivent.
Ce furent les Aquiliens qui furent le plus impressionnés. William-Léandre savait qu'il n'y aurait pas de station avant très longtemps pour eux alors il avait créé un endroit spécialement pour les installer. Lorsqu'il les mena près d'une étendue d'eau entourée de végétation sur une terrasse, ils eurent du mal à comprendre, ce lac miniature avait une eau pure et translucide et s'il était de taille respectable, il ne semblait pas adapté pour eux. La terrasse n'était guère épaisse de plus de quelques mètres et il ne semblait pas y avoir de quoi leur créer une maison où il ferait bon rester. William-Léandre les pria de plonger et il alla avec eux. Ce fut alors que les Aquiliens découvrirent un immense espace d'eau, beaucoup plus vaste qu'il n'aurait dû l'être vu la terrasse. Plus vaste et très profond. Ils y retrouvèrent un environnement marin identique à celui de leur planète avec des constructions adaptées pour eux, pour leur fournir des quartiers de vie tels un hôtel grand luxe.
- Ce sont vos quartiers, dit-ils alors qu'ils nageaient ensemble pour voir ça. J'y ai reproduis l'environnement d'Aquila pour que vous y soyez bien même si les constructions sont de mon style. Normalement, il y a tout ce qu'il faut et vous pourrez y amener ce que vous voudrez pour terminer d'aménager. La pellicule d'eau de la surface est différente, lorsque vous la repasserez pour sortir, les champs de force environnementaux se remettront en place autour de vous.
- C'est formidable, fit Ebine.
- J'espère que cet endroit vous convient. S'il manque quoi que ce soit, n'hésitez pas à me le dire. Il y a de la place pour vous et pour tout les Aquiliens qui viendront en visite sur la station.
- C'est parfait. Merci William, sourit Afaitu.
Ils rejoignirent ensuite les autres pour continuer la visite.
- Comment êtes vous parvenu à développer aussi vite une telle végétation sur une station spatiale artificielle ? demanda l'Alka Sanorar.
- C'est mon petit secret, s'amusa-t-il. Cette végétation participe à créer un meilleure cadre de vie, à améliorer l'atmosphère de la station et toutes ont des utilités. Ces plantes sont un bien meilleurs système de gestion de l'air et d'épuration de l'eau que n'importe quel système artificiel même si la technologie complète et contrôle pour être sûr. La nature sait ce qu'elle fait, dit-il mystérieusement.
Ils terminèrent la visite puis tous allèrent s'installer, certains prenant du repos, d'autres se mettant déjà au travail. La plus part avaient déjà, comme promis, amené une base de donnée sur un savoir culturel, historique, philosophique… Ils le téléchargèrent dans celles de la station. Dans les jours qui suivirent, tous prirent leurs repères, entrant en contact avec leur monde pour transmettre toutes les règles du traité. Puis les allées et venues commencèrent sur la station qui se mit à grouiller de vie, le trafic des vaisseaux à travers la Porte géante se faisant régulier. William-Léandre fut ravi de constater que beaucoup de monde parmi les peuples membres étaient enthousiastes, venant pour apprendre, pour transmettre aussi, pour échanger, par curiosité… Il y prit part avec joie, continuant ses propres études, ravi. Tout se mit en place sur la station Sreogane qui devint un véritable centre culturel comme imaginé, un centre culturel qui eut du succès dés ses débuts, des sages, des érudits et des curieux de tout peuple excité comme des puces à l'idée de participer. Tous savaient à qui appartenait la station, qui était à l'origine de l'initiative et tous avaient un immense respect pour William-Léandre d'avoir accompli une telle chose, le reconnaissant bien là.
Dans une salle de la station, le débat était pourtant tout autre. Même si Sreogane n'avait pas de but militaire, elle en avait toutes les installations au cas où. Et dans la salle stratégique, avec les Asgard, William avait dressé des plans sur la présence Goa'uld dans la galaxie, leurs planètes, leurs bases, la localisation de leurs vaisseaux, les domaines des différents Grands Maîtres… Ils recoupaient les informations, surveillant, tentant de trouver une solution. Tous sur la station savaient ce qu'ils faisaient et si personne n'était obligé de participer, les idées et les remarques sur la situation étaient les bienvenus, le problème Goa'uld concernant toute la Voie Lactée. Seulement, seuls les représentant et ceux qu'ils autorisaient pouvaient entrer là. Les Nox et les Sopréens, étrangers à la guerre ne vinrent pas mais rapidement, les Tollans vinrent voir et aider à analyser la situation, comme les Kirionniens qui, même s'ils étaient d'Ida, avaient envie d'aider en tant que guerriers honorables de nature. Mais le problème restait entier : ils n'avaient ni assez de vaisseaux, ni assez de troupe pour gagner sans immenses dégâts et bains de sangs.
William-Léandre resta longuement sur Sreogane, très heureux de voir que tout fonctionnait et que tous y mettaient de la bonne volonté, rassurés par la traité et le fait que tout les peuples présents avaient déjà un haut niveau technologique et nul besoin d'en réclamer plus. William s'était remis sur ses propres études dans le vaste espace de travail privé qu'il s'était fait sur sa station, ses bases de données privées se remplissant vite de tout ce qu'il savait déjà, de ses recherches… On s'était aussi très vite mis sur une base de donnée compilant des informations sur toutes les planètes qu'ils connaissaient de la Voie Lactée et d'Ida, avec ou sans Porte. On y mit des informations sur la faune la flore, les ressources, l'atmosphère, le peuple s'il y en avait un, même si dans ce cas, on ne mettait qu'une simple présentation sans détails, gardant pour principe de ne rien révéler d'important sur personne sans accord des concernés. On dressa des cartes stellaires et toutes sortes de choses ainsi, commençant à bâtir une véritable encyclopédie de savoir général, culturel, linguistique, géographique…
Après un moment, William reprit l'Artakis pour voyager de nouveau. Il en profita pour aller voir les Apris à qui il n'avait pas rendu visite depuis longtemps, passant un peu de temps auprès d'eux, leur amitié se renforçant un peu plus chaque jour. Avoir appris qu'il avait préféré s'exiler plutôt que d'accepter de révéler les secrets de ses amis avait grandement renforcé leur confiance en sa sincérité et sa loyauté. La civilisation des Apris se reconstruisait de plus en plus vite à mesure qu'ils avançaient. Il y avait plus de bâtiments sur leur planète, l'atmosphère était en court de modification, ils étaient plus nombreux et l'environnement était de plus en plus adapté à leur peuple. Il était ensuite allez voir la planète des Gardmeer. Plusieurs mois étaient passés depuis sa première visite. Il semblait que le vaisseau avait quasiment terminé la première partie de la terraformation. L'environnement pré-existant avait été totalement détruis, l'atmosphère saturée de gaz et de nouveaux composants. Il savait que l'étape suivante était la réimplantation d'une faune de micro organismes et de plantes pour recréer les conditions adéquates, puis viendraient les êtres vivants. Il faudrait encore du temps pour voir un Gardmeer ici.
Il se dirigea ensuite vers la planète des Salish et des Esprits pour une visite. Il avait promis aux Salish de revenir les voir mais avec son voyage dans Ida, il n'avait pas pu. À cette époque de l'année, les Salish devaient être dans leur camps près de la Porte et il se dit qu'une visite pouvait être une bonne idée. Ce fut le cas, les Salish très heureux de le revoir, l'accueillant comme un roi, organisant une fête le soir même. Ils lui expliquèrent avoir crains de ne plus le voir et il leur expliqua qu'il était parti pour un très long voyage dans les étoiles, très loin et qu'il n'avait pu revenir avant. Il passa plusieurs jours avec eux, discutant cultures, mœurs, les laissant lui montrer, participant, les Salish toujours aussi ouverts avec lui. Il en profita pour retourner voir les Esprits qui le reçurent avec plus de détente que la fois précédente. L'accord pour le trinium avec la Terre avait pris fin depuis qu'un plus gros gisement exploitable avait été trouvé sur une autre planète. Plus personne de la Terre n'était venu depuis. L'accord avait été parfaitement respecté, les Esprits mieux disposés désormais.
Il discuta avec eux, reproposant une relation amicale d'échange culturel et ils acceptèrent cette fois, l'emmenant chez eux pour la première fois. Leur ville était creusée dans la montagne. Une cité hautement technologique, souterraine, faîtes de trinium, très différentes de la nature sauvage de cette planète. C'était fantastique. Ils commencèrent donc une véritable relation, William expliquant sa mésaventure avec son monde, assurant sa loyauté aux Esprits.
- Vous ne pouvez plus rentrer chez vous ? lui demanda Xe'is avec qui il était installé.
- Je le peux de nouveau. Les poursuites ont été levé lorsqu'ils ont réalisé l'absurdité de la chose. Le problème est que sur Terre, il y a beaucoup de monde avec beaucoup de points de vus différents, de moralités différentes, d'idées et de manières de penser différentes. Ils ont peur à cause de la menace Goa'uld et certains d'entre eux ont vu comme une trahison que je garde le silence. Il a fallu leur faire comprendre qu'il n'en n'était rien. Je m'attendais à quelque chose comme ça, je connais bien les gens de mon monde et ce n'est probablement pas la dernière fois. C'est une force de la Terre que de regrouper autant de manières différentes de penser et de raisonner mais parfois, cela peut-être gênant, surtout quand les personnes décisionnaires, de pouvoirs n'ont pas la bonne manière de penser. Et pour l'instant, nous n'avons pas de lois réelles régissant les échanges diplomatiques interstellaires, s'amusa-t-il. Cela laisse place à des dérives. Il leur faut apprendre et avant d'apprendre, ils feront ce genre d'erreur. Mais les personnes qui dirigent actuellement notre programme avec la Porte sont bien intentionnées et font de mieux en mieux les choses, sont prêt à se battre pour que tout se passe bien.
- C'est encourageant. Si la volonté est là, ils pourront apprendre en s'exerçant.
- C'est ce que j'espère mais c'est aussi pour ça que la prudence est de mise. Même avec toute la bonne volonté du SG-C, ils ont aussi au dessus d'eux des gens qui peuvent faire n'importe quoi, comme d'autres capables du meilleur. Il est essentiel de développer doucement la diplomatie, pas à pas pour qu'ils aient le temps d'apprendre. Ils s'améliorent petits à petits même si les bêtises sont encore nombreuses. Mais lorsqu'ils en font, ils prennent leur responsabilités et font tout leur possible pour réparer. Je crois qu'ils sont sur le bon chemin même s'il faudra encore du temps.
- Ce genre d'apprentissage ne se fait pas en un jour, remarqua Xe'is. Mais c'est bien qu'ils soient ouvert à l'évolution.
- Ils ne font plus ce qu'ils ont pu faire avec les Salish ici, se montrent plus respectueux et aident les peuples dans le besoin autant qu'ils le peuvent. Même si j'ai encore beaucoup de choses à redire, je suis fier d'eux.
- Cela est rassurant. De toute manière nous n'avons pas eu d'interaction avec eux depuis leur départ.
- Ils savent qu'il ne faut plus forcer les choses comme ils l'ont fait dans le passé. Ils savaient que je vous avais proposé une amitié, ils attendaient simplement la réponse. Je leur dirai que nous sommes entrés en contact mais comme promis, ils ne sauront rien que vous n'aurez autorisé.
- Vous êtes prêt à vous mettre votre monde à dos pour cela ? s'étonna Xe'is.
- Si c'est pour son bien, oui et je ne suis pas dépendant de mon monde. Je peux vivre ailleurs et si je le veux, je peux être sur mon monde sans que les Terriens ne le sachent. Qu'ils m'approuvent ou non ne change pas les choses pour moi, juste ce qu'ils acceptent d'écouter et d'apprendre de moi.
Il discuta ainsi longuement avec les Esprits, alternant entre la montagne et le village Salish, restant un moment sur la planète. Il repartit ensuite, donnant le moyen au Salish de contacter son vaisseau au besoin, leur promettant de revenir les voir. Cela fait, il se mit en quête d'autre chose. Après son expérience avec la première bibliothèque des Anciens et le savoir qu'il en avait tiré, il savait où en trouver d'autres. Il se mit à leur recherche, toujours désireux d'obtenir plus de savoir, soucieux aussi que personne ne se tue avec cela ou que ces connaissances ne tombent pas entre de mauvaises mains. Il les localisa sans mal mais se décida à répartir dans le temps leur consultation. Lui pouvait survivre au téléchargement barbare mais c'était un choc pour son esprit et il ne voulait pas risquer de se retrouver mal en point un moment pour cela. Il se dirigea donc vers la bibliothèque la plus exposée et facile à trouver, se laissant prendre la tête volontairement pour recevoir ce savoir. Il tomba comme la première fois mais il avait pris soin de programmer le téléporteur de l'Artakis pour qu'il le ramène à bord et le mette au lit le temps qu'il émerge complètement de nouveau.
Il entreprit également un autre projet dont-il avait eu l'idée. Le problème de la guerre contre les Goa'uld était le manque de vaisseaux, de moyens et de troupes. Il n'avait pas la solution miracle mais il avait une première idée. La Voie Lactée était jonchée de débris de vaisseaux, les Goa'uld doués pour se battre entre eux. Et pour lui, il y avait là une ressource insoupçonnée. Il y avait des morceaux de vaisseaux à analyser, parfois des tel'tak ou des al'kesh réparables, des planeurs de la mort. Il y avait des matières premières à récupérer, des armes qu'elles soient pour des vaisseaux ou même de poings, certains appareils ayant encore leur cargaison. Les Goa'uld ne récupéraient jamais rien à moins que ce ne soit vraiment précieux et personne ne s'intéressait aux épaves trop compliquées à traiter. Mais lui, elles l'intéressaient.
Il se mit donc à aller sur ces sites spatiaux cartographiés ou repérables aux détecteurs avec les débris particuliers et le naquadah. Et il se mit à récupérer tout ce qu'il pouvait, condensant tout de sa magie pour pouvoir les stocker. Lorsque les débris étaient irrécupérables pour quoi que ce soit, il dissociait les matériaux pour leur redonner une forme de matière première qui pourrait être recyclée en de nouvelles fabrications. Si aucun vaisseau mère n'était récupérable, ce n'était pas le cas de plusieurs al'kesh ou tel'tak. Ils avaient besoin de réparations mais ils pouvaient être remis en état surtout grâce aux matières et nombreuses pièces détachées qu'il récupérait. Lui ne ferait rien de tout ça mais tout cela pourrait servir à équiper les Terriens qui de toute manière connaissaient cette technologie désormais. Mais cela pourrait aussi et surtout servir à équiper la force qui lui semblait indispensable pour vaincre : la rébellion Jaffa. Il était évident à son sens que les Jaffas étaient primordiaux. Sans eux, les Goa'uld aussi puissants soient-ils perdaient une très grande partie de leur force et de leurs moyens. C'était un grand point faible de leur société : leur dépendance à l'esclavage. Sans mains d'œuvre, sans soldats, ils perdaient déjà une puissance non négligeable. Sans Jaffa, il devenait bien plus difficile de déployer autant de vaisseaux, de tenir autant de planètes et de bases, de fabriquer autant d'armes… Cela ne réglerait pas tout mais pour William-Léandre, la rébellion Jaffa initiée par Teal'c était une chose à prendre en compte et à encourager. Aider les Jaffas pourraient être nécessaire, choses qu'il ferait sans problème s'il s'agissait de leur procurer une technologie qu'ils maîtrisaient déjà, qui était la leur à ses yeux.
Il ne pouvait pas faire ça n'importe comment et il ne savait pas encore comment le faire de la bonne manière, la rébellion jeune, désorganisée et sans chef marquant, sans commandement. Mais d'ici à trouver une solution, il pouvait déjà réunir ce qu'il trouvait. S'occuper des débris, du triage et du reste était fastidieux et prenait du temps mais c'était simple et sans gros efforts. Le problème du stockage se posa rapidement, surtout pour stationner les appareils entiers et il fallut rapidement trouver une solution. William-Léandre se décida rapidement. Il dégotta une lune perdue dans un petit système isolé et sans vie, sans rien qui puisse intéresser les peuples qu'il connaissait d'ailleurs. Il s'y rendit, usant de sa magie pour cacher l'astre, faire en sorte qu'on l'ignore. Il y creusa de gigantesques hangars de stockages, y ajoutant barrières et boucliers à la fois technologiques et magiques pour faire en sorte que lui seul puisse détecter cet endroit et y entrer. Ainsi, il put continuer son ramassage tout en travaillant à bord de son vaisseau, gardant le contact avec la station où il retournait régulièrement. Parfois, il trouvait des technologies, des débris, des épaves qui n'étaient pas Goa'uld et s'il les récupérait, il les stockait à part le temps de déterminer les technologies à bord et quoi en faire.
William-Léandre eut donc bien de quoi s'occuper, ne se lassant pas, ne voyant pas le temps passer. De temps en temps Charles le contactait pour s'assurer qu'il allait bien, lui demandant de plus en plus quand il rentrait. Il ne donnait jamais de date, s'impliquant à fond dans ses projets divers, ses études, ses relations avec les peuples et Sreogane qui fonctionnait exactement comme espéré, de belles amitiés naissant entre membres de cultures différentes se retrouvant sur la station. Rapidement, la station annexe des Asgards étaient arrivée, comme celle des Nox, celle des Plixia, des Kirionniens et des Alka. Les Tollan élaboraient encore leur propre structure, les Gilgern aussi et les Aquiliens y travaillaient, d'abord avec ses conseils puis avec ceux de leur nouveaux amis. Il n'y avait pas de partage de technologie et de savoir mais on les aidait à appréhender les contraintes et impératifs de l'espace, les systèmes nécessaires pour adapter leur technologie et construire une station. Les nouvelles structures, bien plus petites que celle de William, avaient été placé autour de Sreogane, légèrement en arrière d'elle pour la laisser devant avec son spatioport totalement libre pour le trafic spatial. Toutes avaient été incluse dans les boucliers de Sreogane, reliées à elle par des faisceaux d'énergie blanche. Et on avait établi des ponts de téléportations entre station pour se déplacer. Une véritable ville spatiale voyait le jour, ravissant l'albinos par la palette de diversité qu'elle offrait.
Sa petite vie continua ainsi un bon moment avant qu'un évènement ne vienne le ramener vers la Terre. Mais il était temps de retourner y faire un tour, de nombreux mois écoulés depuis son départ. Ce furent les Asgard qui vinrent à lui alors qu'il était sur la station. Les Terriens et en particulier SG-1 avait fait des siennes sur une de leur planète protégée et ils lui avaient demandé s'il souhaitait leur parler avec eux, s'il voulait être informé alors que les Terriens leur demandaient audience. Une nouvelle fois, on avait ignoré ses mises en garde. Celle sur les systèmes de sécurités de la Porte pour lesquels il avait donné l'alerte des mois auparavant. Sans les bons systèmes pour éviter ce genre d'incidents, le vortex que SG-1 avait ouvert avait traversé le soleil de la planète où ils se rendaient. Soleil dont la réaction nucléaire avait été altéré, provoquant un rayonnement infrarouge menaçant de détruire rapidement la vie sur la planète. Une planète habitée par une population peu évoluée vénérant Freyr qui la protégeait en vertu du traité Asgard. SG-1 recherchait donc l'aide Asgard pour sauver la planète et venait d'entrer en contact avec Freyr via un dispositif laissé sur la planète.
William-Léandre accepta, les Asgard lui transmettant immédiatement la connexion avec projection holographique pour qu'il puisse entendre et voir, intervenir s'il le décidait. Il ouvrit donc la connexion pour écouter, SG-1 moins Teal'c venant d'entrer en communication avec Freyr dans une salle de la planète faisant office de temple, le Asgard leur apparaissant sous forme d'hologramme et il écouta ce qu'il se disait :
« Désolé de vous déranger, fit O'Neill alors que Freyr venait de se présenter, mais pourrait-on parler à Thor ? »
« Vous êtes celui qu'on appelle O'Neill ? »
« Oui c'est ça. »
« Qu'êtes vous venus faire dans ce monde ? »
« L'explorer. C'est ce que nous faisons. »
« K'Tau est une de nos planète protégée d'après notre traité avec les Goa'uld. J'espère que vous n'avez pas remis en question leurs croyances, dit Freyr. Les Asgard ont pensé qu'il était essentiel... »
« Non, rassurez vous, coupa O'Neill, on n'a pas détruit votre couverture. Cependant, nous avons un tout petit minuscule problème qui aurait bien besoin de l'aide de votre magie. »
« Est-ce que vous insinuez que notre technologie serait une tricherie ? »
« Vous êtes sûr que Thor ne serait pas dans les parages par hasard ? »
« Est-ce que je peux ? demanda Carter. »
« Oui, soupira le colonel. Allez bonne chance. »
« On a peut-être sans le vouloir et sans aucune envie de nuire fait entrer un petit élément étranger dans le soleil de K'Tau, expliqua-t-elle. »
« Comment ? » demanda Freyr qui le savait pourtant déjà.
« En faite j'avais espéré que vous pourriez nous le dire. Est-il possible que notre vortex ait put récupérer un élément lourd et qu'il l'ait relâché dans ce soleil quand nous l'avons traversé ? »
« Il y a des protocoles de sécurité performant à l'intérieur même de la Porte des Étoiles pour empêcher justement que ne se produise ce genre d'incident. »
« Ouais. Vous savez nous avons notre propre programme de téléportation et parfois nous sautons plusieurs étapes pour acquérir une cible. On en est encore au stade expérimental. »
« Je vois, fit Freyr. »
« On a réellement besoin d'un coup de pouce, pria-t-elle. »
« Je crains de ne pouvoir vous aider. »
« Pourquoi ça ? demanda O'Neill. »
« Nous n'avons pas pour mission de réparer toutes les erreurs que vous commettez en voulant utiliser une technologie qui dépasse de loin vos connaissances. »
« Excusez moi, fit O'Neill vexé, il s'agit d'une planète peuplée de pauvres gens qui vont tous y rester. »
« Euh, il se trompe peut-être, intervint Daniel, mais tout ces pauvres gens comptent sur vous. C'est vous qui leur avez fait croire que vous étiez leur dieu et que vous les protégeriez. »
« Contre les Goa'uld. Oui. »
« Oublions tout ça. Après tout on est allié. On s'entraide c'est ainsi que ça fonctionne, s'agaça O'Neill. »
« Malheureusement, cette décision ne relève pas de moi, répondit Freyr. »
« Alors puis-je parler à ceux qui peuvent le décider ? demanda le colonel. »
« C'est possible. Préparez vous à rencontrer le Haut Conseil Asgard. »
« Je suis préparé, ça y est, allons-y, fit O'Neill léger. »
« Avancez vous vers le cercle où je me tiens. »
Freyr mit fin à sa communication holographique, permettant à O'Neill d'entrer dans le projecteur. Ainsi, son hologramme fut projeté dans la grande salle d'audience du Haut Conseil Asgard, la plus formelle, vaste sombre et impressionnante. William-Léandre l'avait visité mais lui n'était jamais reçu là, cet endroit servant pour les ennemis ou ceux ayant juste un statu d'allié. Les vrais amis des Asgard comme lui était reçu de manière bien plus chaleureuse. Une partie du Haut Conseil était là, dans les lumières, sur leurs sièges surplombant O'Neill. L'autre partie apparut rapidement, comme se téléportant mais William-Léandre savait qu'il s'agissait d'hologrammes, qu'ils étaient occupés ailleurs dans l'espace. Thor et Freyr en faisaient partis. Thor se trouvait d'ailleurs avec lui sur Sreogane. Lui même n'apparut pas tout de suite, attendant de voir ce que O'Neill allait faire :
« Colonel Jack O'Neill de la Terre. Soyez le bienvenu au Haut Conseil Asgard, salua Odin. »
« Oui écoutez, je vous remercie de me recevoir comme ça à l'improviste. Euh je euh présume que vous me voyez ? demanda-t-il très intelligemment. »
« Oui. »
« Euh est-ce qu'on vous a dis pourquoi j'étais là ? »
« Oui colonel, nous sommes au courant des circonstances qui vous ont conduis ici, fit Freyr marquant sa présence. »
« Ah et vous êtes là, remarqua-t-il alors dépité. Je ne vous voyais pas. Vous avez tous l'air si euh... »
« Comme Freyr vous l'a expliqué, nous ne sommes pas en mesure de vous aider O'Neill, reprit Odin après un léger silence. Même si ce n'était pas votre intention, à cause de vous tout les habitants de K'Tau vont périr. »
« Eh ! Ce n'est pas entièrement de notre faute ! protesta-t-il. Après tout vous auriez dû nous parler de cette étrange Porte qui traverse un soleil. Comme vous auriez pu nous donner la liste des planètes qu'il vaut mieux éviter. »
« J'admets que c'est vrai, répondit Penegal. Cependant, je ne vois aucune raison pour que nous intervenions. »
« Vous intervenez déjà dans leur vie ! Ce peuple croit que vous êtes ses dieux ! Je vous l'accorde, vous n'êtes pas des Goa'uld mais vous jouez exactement le même jeu qu'eux ! »
« Vous avez raison, approuva Njörd humble. Cependant, quand nous avons sauvé ce peuple de la menace Goa'uld, ils n'étaient pas prêt à ce qu'on détruise complètement leurs croyances. »
« Le jour venu lorsqu'ils seront prêt, les K'Tau sauront la vérité, assura Odin. »
« Oui mais alors vous voyez, c'est ça le problème, fit O'Neill. Ils ne le sauront pas parce qu'ils seront morts. J'comprend pas. Si vous les avez déjà sauvé une fois pourquoi pas cette fois-ci ? »
« Ce n'est pas aussi simple, répondit Odin. »
« Bien sûr que si ! Vous avez la technologie n'est-ce pas ? »
« Oui. »
« Bon d'accord c'est vrai. Nous avons commis une erreur. Une énorme bourde et nous en sommes foncièrement désolés, s'excusa-t-il sincèrement. Nous avons besoin d'aide. Je ne vous demande pas de changer le cours de leur développement culturel mais de réparer leur saleté de soleil. Personne ne le saura, on ne dira rien. »
« Malheureusement, nous ne pouvons pas, répondit Vor. »
« D'accord. Au risque de passer pour un imbécile d'une espèce en voie de développement, fit O'Neill s'énervant doucement, pour quelle raison ? »
Les Asgard se mirent à en discuter ensemble pour savoir s'il fallait ou non lui expliquer et William-Léandre intervint, en Asgard et sans apparaître tout d'abord :
« Puis-je lui expliquer ? demanda-t-il. »
« Bien sûr, lui répondit Odin. »
William-Léandre activa alors sa propre projection holographique, apparaissant derrière les sièges des Asgard, entre Odin et Thor, surprenant O'Neill.
« Ce serait une violation du traité des planètes protégées colonel O'Neill, dit-il platement. »
« Docteur Langford ! s'exclama-t-il. Je ne m'attendais pas à vous voir ici. Vous êtes chez les Asgard ? demanda-t-il innocemment. »
« Le docteur Langford est un précieux ami des Asgard, fit Odin. »
« O'Neill, ramena William. Vous devez comprendre que les Asgard ne peuvent pas vous aider concernant K'Tau. Cela irait contre les règles du traité. »
« Quoi ? fit O'Neill. »
« Si vous aviez lu le texte du traité comme vous auriez dû, reprit William-Léandre. Vous sauriez qu'il stipule que les planètes placées sous la protection Asgard seront à l'abri de toute domination Goa'uld. Cependant, l'article 42 déclare que ces planètes ne pourront bénéficier d'un quelconque progrès artificiel au moyen de la technologie Asgard. S'ils utilisaient leur technologie pour empêcher un désastre naturel, ce serait une violation du traité, le rendant complètement caduc. Les Goa'uld seraient libres d'envahir n'importe quelle planète protégée. La Terre comprise. »
« Oh, fit-il très éloquemment. C'est vrai ? »
« Oui, confirma Thor. »
« D'accord. Et si je vous disais que nous sommes prêt à courir ce risque. »
« Ne dîtes pas n'importe quoi colonel, répondit William-Léandre glacial. Ce serait totalement insensé et stupide. Que croyez vous au juste ? Que les Goa'uld ne verront rien ? Ils surveillent attentivement les Asgard, les planètes protégées à l'affût de la moindre erreur qui pourrait leur permettre de rompre le traité. De plus, la Terre serait la première à subir un assaut. Les Goa'uld n'attendent qu'une occasion de la détruire, de plus en plus au fil des victoires acquises contre eux. Vous savez parfaitement que la Terre n'est pas en mesure de se défendre et si vous ne défendez pas le traité pour elle, je le ferai. Il s'agit de milliards de vies que vous avez le devoir de protéger ! Vous ne pouvez pas balayer cela du revers de la main parce que vous avez fait une bêtise ! Vous ne pouvez pas faire peser vos erreurs sur des milliards d'êtres ! À vous d'assumer et de faire ce qu'il faut. Et puis, ce n'est pas comme si vous étiez en position de prendre cette décision pour la Terre. Vous savez comme moi que vos supérieurs n'accepteraient jamais ça. Et même si c'était le cas, avez vous pensé aux autres planètes du traité ?! Des peuples comme les K'Tau qui n'ont pas la moindre chance de se défendre contre les Goa'uld. Goa'uld qui se feront un plaisir de détruire leur planète juste pour mener une démonstration de force face aux Asgard. Et K'tau ne sera pas épargnée. Elle pourrait même être la première juste après que le soleil ait été réparé parce qu'elle aura été le lieu de rupture. Au final, il y aura des milliards de morts, une guerre ouverte avec les Asgard ! Les Asgard sont puissants mais il y a aussi beaucoup de planètes à protéger et ils ne peuvent pas être partout. Avez vous pensé à ça ? Aux conséquences de vos paroles irréfléchies ? tonna-t-il furieux. »
Il y eut un moment de silence, O'Neill dans ses petits souliers en se rendant compte des implications.
« Vous avez accusé les Asgards de ne pas vous avoir prévenu de ce genre de risques, reprit-il plus calmement. Permettez moi de vous informer d'une chose : il y a des mois de cela, avant mon départ, j'ai déposé un rapport. Un rapport qui parlait justement du risque que ce genre d'incidents se produisent à cause des défaillances de sécurités de notre Porte, dit-il en le surprenant. J'ai remis un compte rendu détaillé, j'en ai parlé avec le général Hammond qui était aussi inquiet que moi. Il a donc appuyé pour que nos scientifiques travaillent dessus et vous savez ce que Carter et ses petits amis de la zone 51 ont dit ? Que je n'étais pas ingénieur ni astrophysicien, que je n'avais aucune expertise pour parler de ça même si j'ai des connaissances des bâtisseurs de la Porte dans la tête, ironisa-t-il. Ils ont dit que je disais n'importe quoi, que j'étais un alarmiste, que j'avais totalement tord et que le risque était quasiment nul. On voit le résultat aujourd'hui et je peux vous assurer qu'il y aura d'autres accidents du genre s'ils continuent ainsi. Cette situation aurait pu être évité si Carter et les autres ne s'étaient pas montrés si arrogants. C'est à vous maintenant de réparer les dégâts et d'assumer les conséquences. N'impliquez pas encore plus de vies là dedans. »
« Ouais, fit-il l'air de réfléchir sombrement. »
« Nous sommes tous très attristés, que ce désastre ne puisse être évité, fit Penegal. Nous voudrions qu'il y ait une solution. »
« Mais ils sont encore en vie. Il y en a peut-être une, répondit positivement O'Neill. »
« Si c'est bien le cas, la solution ne dépendra que de vous, fit Vor »
« Parfait. Au fait docteur Langford, vous pouvez rentrer à la maison, dit-il. Toutes les accusations ont été levé et ils veulent que vous rentriez. Hammond et votre équipe s'inquiètent. »
« Je prend note, répondit-il simplement »
La connexion prit ensuite fin, O'Neill disparaissant.
« Je suis une fois encore navré des dégâts qu'ils causent à l'une de vos planètes, s'excusa l'albinos auprès des Asgard. »
« Ce n'est pas de votre faute. Nous connaissons les travers des jeunes humains, rassura Odin. »
William-Léandre les salua d'un beau signe de tête puis ils mirent fin à la communication. L'albinos suivit pourtant cette affaire de près, les Terriens prenant les choses en mains par eux même. Ils eurent d'abord pour projet d'envoyer une fusée vers le soleil de K'Tau avec ce qu'il fallait pour le rétablir, investissant beaucoup d'argent, de temps et de moyens pour réparer les dégâts. Seulement, ils ne purent jamais la lancer, la fusée sabotée et détruite au dernier moment par des habitants pensant qu'il fallait les combattre, qu'ils avaient amené le mal avec eux, ce qui n'était pas totalement faux. L'idée suivante fut de tenter d'envoyer un élément stabilisant dans le soleil de la même manière qu'il avait été endommagé : par le vortex coupé au bon moment pour que l'élément n'atteigne pas la porte de K'Tau mais se retrouve dans le soleil. Cela ne fonctionna pas seulement, les Asgard en profitèrent, intervenant au même moment ni vu ni connu pour que la manœuvre fonctionne, faisant ainsi parfaitement croire que les Terriens avaient simplement réparé les dégâts eux mêmes. William-Léandre les reconnut bien là. Les Asgard étaient loin d'être froid et sans cœur mais ils voyaient les choses dans leur globalité avant d'agir. Cette fois, ils purent intervenir en toute discrétion derrière les Terriens pour sauver K'Tau, rétablissant les choses, les Terriens bien conscients qu'ils avaient été aidé. Mais ils avaient vraiment fait de leur mieux pour réparer, sans jamais abandonner et William était fier d'eux pour ça.
