Chapitre 21 :

SG-2 vadrouille

Finalement, SG-2 avait demandé à Hammond de continuer la tournée des planètes de leur liste en vaisseau, même pour celles qui avaient une Porte, le vaisseau soit disant Asgard leur permettant de faire bien plus d'analyses avant d'aller sur les planètes, rendant les excursions moins dangereuses. Le général approuva tant qu'ils faisaient des rapports réguliers. Ils continuèrent donc, tombant sur des ruines sur les planètes suivantes. Ils prirent le temps d'entièrement les scanner grâce à la technologie de l'Artakis, permettant ainsi à William-Léandre de les étudier plus tard. Il ne restait plus rien des cités Anciennes, William-Léandre supposant qu'elles avaient été vidé après l'établissement de la bibliothèque sur laquelle il s'appuyait ou pillées. Et ce fut alors qu'ils faisaient une pause après avoir terminé d'examiner une planète qu'ils avaient mis trois bonnes semaines à passer en revue que l'Artakis reçut soudain une communication, les attirant sur la passerelle. Lorsque William-Léandre ouvrit la connexion, ce fut le visage d'Omoc, le Tollan qui apparut l'air sombre et soucieux :

- Bonjour Omoc, salua l'albinos.

« Bonjour William. »

- Que se passe-t-il ? demanda-t-il gravement.

« Êtes-vous sûr de ceux qui vous entourent ? demanda-t-il avec un regard critique pour son équipe. »

- Je le suis, assura-t-il.

« Bien. Tollana est dans une situation critique, commença-t-il. »

- Je vous écoute.

« Il y a peu, un vaisseau mère Goa'uld s'est mis en orbite, raconta-t-il. Nous lui avons ordonné de quitter notre espace sous peine d'être attaqué et détruit par nos canons de défenses. Contre toute attente, ils nous ont provoqué. Un Goa'uld nommé Tanith était à la manœuvre. »

- On le connaît celui là, remarqua Charles. Ils avaient infiltré les Tok'ras. Teal'c veut sa tête.

« Il n'est pas là pour son propre compte. Visiblement, il sert un autre Goa'uld au dessus de lui dont il ne divulgue pas le nom. Nous avons ouvert le feu et nous avons échoué, dit-il en le surprenant. Nos canons ont été totalement inefficaces, nous laissant à la merci de ces Goa'uld. »

- Ils ont attaqué ? s'inquiéta Carl.

- Que veulent-ils Omoc ? demanda William-Léandre. Votre trinium ?

« Non, ils veulent que nous leur concevions une arme. Une arme incluant une technologie qui nous est spécifique. Une bombe pour être exact. »

- Le disperseur moléculaire, comprit-il aussitôt.

« Oui, approuva son ami. »

- C'est quoi ? demanda Charles.

- Vous l'avez déjà vu au SGC, répondit William. Il s'agit de la technologie permettant aux Tollans de traverser la matière. Si cela devait équiper un engin comme une bombe, l'engin pourrait passer des protections comme l'iris de la Terre, dit-il en les horrifiant.

« Je n'étais bien sûr pas censé vous en parler. Nous avons été forcé d'accepter pour éviter d'être détruis. J'étais sur Sreogane lorsque c'est arrivé et la Curie m'a prévenu via une communication indétectable. Ils ont cédé, le temps de chercher une solution mais les Goa'uld surveillent de près tout leurs fait et gestes sur Tollana. Notre morale voudrait que l'on préfère la destruction plutôt que de céder notre technologie ainsi seulement, si c'est évident pour moi, ce n'est pas si simple pour certains membres de la Curie. Je redoute qu'ils cèdent vraiment si nous ne trouvons pas une solution. »

- En avez-vous parlé à d'autres ?

« Vous êtes le seul en qui j'ai confiance pour une telle chose, répondit-il. Et je ne vois pas qui d'autre pourrait nous aider. »

- Nous pourrions demander l'aide des Asgard. Ils se repositionnent contre les Goa'uld dans la Voie Lactée en ce moment. Seulement, si leur boucliers ont résisté à vos canons, ils résisteront probablement à leur canons aussi, dit-il en réfléchissant tout haut. Je pourrais venir avec l'Artakis.

« Ne vous mettez pas en danger pour nous William, pria aussitôt Omoc. »

- Je ne suis pas un imprudent mon ami, sourit-il touché par sa réaction. Les combattre avec l'Artakis ne serait pas viable. Ils reviendraient dés que je partirai. Même si nous trouvons le moyen pour que vous puissiez les détruire, il est fort probable que le Goa'uld revienne avec des armes et des boucliers encore plus puissants. Il ne vous laissera pas.

« C'est ce que je crains. Nous sommes un danger pour les Goa'uld au même titre que les Asgard. Ils préféreront nous détruire s'ils ne peuvent nous soumettre et même si nous nous soumettons, ce sera pour être réduit en esclavage. Les Tollans préféreraient mourir. »

- Dans ce cas, nous devons leur faire croire que vous choisissez la mort, dit-il en surprenant tout le monde. J'ai peut-être une idée, mais vous devrez avoir totalement confiance en moi.

« J'ai confiance en vous William et je ferai ce qu'il faudra. À quoi pensez vous ? »

- Je peux mettre en place une sorte d'illusion qui fera croire à l'explosion de votre planète, expliqua-t-il en les surprenant. Un petit jeu d'acteur serait bienvenu pour leur faire croire que vous préférez mourir plutôt que de céder vos principes et que vous avez décidé de les emporter avec vous dans l'autodestruction de votre planète. Ils partiront et s'ils devaient ne pas le faire assez rapidement, je les endommagerais un peu pour qu'ils pensent s'enfuir tout juste. Nous devrons les laisser partir pour qu'ils rapportent à leur maître cette destruction et vous laissent tranquille. Connaissant les Goa'uld, si je les convainc, il y a peu de chances qu'ils reviennent seulement vérifier. Cependant, votre peuple devra envisager de déménager pour se protéger si vous ne trouvez pas de nouveau moyens de défense.

« Vous pouvez faire cela ? demanda Omoc surpris. »

- Je peux même si je ne vous dirai pas comment. Et je le ferai, je l'avais dit.

« Cela n'a rien à voir avec Sreogane, remarqua le Tollan. »

- Mais Sreogane est aussi là pour montrer qu'on peut s'entraider. Je vais le faire.

« Merci. Je rentrerai sur Tollana pour prévenir discrètement la Curie pour mettre la mise en scène en place. Dîtes moi juste ce que vous voulez et le timing. Je me charge du reste. »

- Faisons ça rapidement. C'est une affaire qu'il ne faut pas laisser traîner.

Le Tollan approuva et William-Léandre lui expliqua rapidement ce qu'il attendait de lui, calculant en même temps combien de temps il lui faudrait pour rejoindre Tollana. Il fit cela sous les regards ébahis de son équipe. Cela faisait un moment qu'il pensait à leur en dire beaucoup plus sur lui, protégeant de toute manière leurs esprits de sa magie ni vu ni connu pour que personne ne puisse leur soutirer d'informations. Il avait confiance en eux et il voulait leur dire comme il l'avait dit à ses amis de tout peuple. Il se contenterait de la même version mais il avait envie de leur dire. Son équipe lui faisait toujours confiance et le soutenaient, il estimait qu'ils avaient le droit de savoir. Et s'ils ne supportaient pas, il pourrait effacer leurs mémoires même s'il doutait de devoir en arriver là. C'était l'occasion. Il ne laisserait pas les Tollan à leur sort ou pire permettre à quelques politiques peureux de donner on ne savait quelle arme terrible à un Goa'uld. Pour lui, c'était un peu comme ce que faisaient les Asgards avec les planètes protégées. Cette attaque n'était pas le résultat d'une erreur, d'une bêtise ou d'une provocation de la part des Tollan qui ne prenaient même pas part à la guerre. Il était donc ouvert à les aider comme il le ferait pour la Terre ou un autre monde s'il le pouvait quoi que de manière peut-être plus subtile pour le peuple concerné. Et avec ce stratagème, il ne s'impliquerait pas ouvertement. Cela relevait du coup de main entre alliés pour lui et ne provoquerait pas de catastrophe ou de grosse bataille, n'attirerait pas l'attention des Goa'uld sur lui. Il s'agissait de défense et non d'attaque ou d'engagement dans la guerre, cela restait donc dans la ligne de conduite qu'il s'était fixé. Le plan bien mis en place, ils coupèrent la communication, l'Artakis déjà en route pour Tollana.

- Comment vous allez faire ça ? demanda Charles.

- Il y a encore beaucoup de choses que je ne vous ai pas dîtes sur moi, expliqua-t-il. Je vous expliquerai lorsque cette histoire sera terminée. Cette intervention n'a rien à voir avec le SGC, je vous demanderez donc de la garder pour vous.

- Très bien, approuva son chef d'équipe.

- Je vais avoir besoin de me concentrer une fois sur place. Je répondrai à vos questions lorsque ce sera terminé.

Ils approuvèrent et le silence se fit, William-Léandre se concentrant et réfléchissant, générer une illusion de cette ampleur allait demander beaucoup de force surtout que, s'il voulait bien convaincre les Goa'uld de la destruction de Tollana il faudrait tous les tromper, tromper leur vaisseau et ses systèmes aussi, le secouer un peu pour faire bonne mesure voir l'endommager s'il était trop près. Faire tout ça n'était pas très difficile avec sa magie et les instruments de l'Artakis pour compléter mais le faire à l'échelle de toute une planète ainsi, simuler un phénomène de cette proportion de manière assez réaliste allait demander une force énorme et beaucoup de concentration. Il se prépara donc comme il prépara son vaisseau. Ce fut assez rapidement qu'ils arrivèrent près de Tollana, l'Artakis ayant une hyper propulsion très performante.

- Nous n'allons pas tarder à sortir de l'hyperespace, dit-il à ses camarades postés devant la baie vitrée pour regarder. Ne vous en faîtes pas, quoi qu'il se passe, l'Artakis restera totalement indétectable. Nous sommes en sécurité.

Ils approuvèrent et un instant plus tard, ils sortaient de l'hyperespace, Tollana bien en vue, le vaisseau Goa'uld posté en orbite.

- Leurs boucliers sont en effet très puissants, remarqua-t-il en les analysant de ses détecteurs. Normal que les canons des Tollans n'aient pas pu traverser. Bon, ne perdons pas de temps, dit-il en activant une connexion. Omoc ? Ici William. Je suis en orbite et prêt à commencer. Où en êtes vous ?

« Nous sommes prêt, lui répondit-il. »

- Alors allons-y. Je lance l'alarme et je commence l'illusion, à vous de faire votre numéros pour ce Goa'uld.

« Reçu. »

Comme cela avait été convenu, William-Léandre déclencha une alarme sonore de grande ampleur sur la planète. Cela devait sonner le début de cette fausse autodestruction. Les Tollans devaient alors dire aux Goa'uls qu'ils préféraient la mort et qu'ils voulaient les emporter avec eux. Pendant ce temps, William usa de sa magie pour commencer à simuler la destruction de la planète, envoyant tout un tas de signaux pour le vaisseau ennemi. Rapidement, on vit la surface de la planète commencer à se fissurer, les failles rougeoyantes, le sol semblant se mettre à onduler comme l'eau alors que l'albinos se concentrait complètement, agissant avec efficacité. En quelques secondes, la planète semblait réellement être sur le point d'exploser et le vaisseau Goa'uld commença à s'éloigner en catastrophe. Un peu trop tard d'ailleurs. L'illusion de William-Léandre explosa dans une violente onde de choc lumineuse, propulsant des débris partout, la planète partant en miette. L'albinos envoya sa force vers le vaisseau Goa'uld s'arrangeant pour l'endommager comme l'aurait fait la véritable explosion. Les boucliers vacillèrent, le vaisseau ralentit malmené mais il finit par entrer en hyper-espace, s'enfuyant. L'illusion qui avait submergé la zone de lumière et d'images s'estompa ensuite lentement, révélant une Tollana intacte. William-Léandre faisant perdurer les signaux et les illusions pour s'assurer que même avec une analyse à distance, les Goa'uld penseraient que la planète avait bien été détruire.

- Ba ça alors, bredouilla Carl.

- Comment vous avez fait ça ? demanda Charles observant la planète. Avec des hologrammes ? questionna-t-il.

Il se tourna vers l'albinos, s'inquiétant soudain en le trouvant essoufflé et appuyé sur ses consoles.

- Pas exactement, répondit-t-il en respirant.

- William ? fit Charles en le rejoignant. Est-ce que ça va ?

- Oui ne vous en faîte pas, assura-t-il avant de secouer la tête pour se concentrer et activer ses consoles. Bon, ils sont partis et n'ont visiblement pas l'intention de faire demi tour d'après mes détecteurs. On dirait qu'on a réussi.

- Vous avez réussi, corrigea Carvin en le faisant sourire doucement.

- Omoc ? Vous me recevez ?

« Parfaitement. Comment avez-vous fait ça ? »

- On ne pose pas de questions sur les petits secrets des autres, s'amusa l'albinos.

« C'est vrai, pardonnez moi, répondit-il. Nos détecteurs indiquent que les Goa'uld sont partis et ne font pas mine de faire demi tour. »

- Oui, je crois qu'ils ont été bien convaincu, je les ai un peu secoué pour parfaire le tout. Ils n'ont aucune raison de penser que cela n'était pas réel. Cependant, il serait prudent de penser urgemment à revoir votre défense ou a déménager. Sinon, cela risque de se reproduire et ce stratagème ne marchera pas deux fois.

« C'est l'objet d'une réunion d'urgence de la Curie qui commence maintenant. Nous vous invitons à participer si vous le voulez bien. »

- J'arrive, assura-t-il aussitôt. Puis-je débarquer mon équipe ?

« Bien sûr. Nous vous offrons l'hospitalité. »

- Merci Omoc, dit-il en fermant la communication. Voulez-vous descendre avec moi ? demanda-t-il à ses camarades.

- Cela nous fera prendre l'air et nous, nous ne sommes pas encore allé chez les Tollans, répondit Charles.

William approuva et les téléporta sur la planète, sans arme comme les Tollans l'exigeaient toujours. Ils furent très bien accueillis par Omoc et Narim, le second se proposant pour s'occuper de ses trois camarades et leur offrir une petite visite pendant que William-Léandre allait voir la Curie, le gouvernement Tollan avec Omoc. Il fut très bien reçu et chaudement remercié pour commencer.

- Merci de m'avoir fait confiance, dit-il.

- Nous devons vous avouer que nous avons eu du mal pour une chose d'une telle importance mais Omoc a su nous convaincre, expliqua la Haut Chancelier Travell. Et il a bien fait, sourit-elle.

- Quoi qu'il en soit, comme je le disais à Omoc, il faut réagir. Soit en améliorant votre défense, soit en déménageant. Cette opération ne pourra pas être renouvelée.

- Nous en sommes conscients. Nos ingénieurs vont se mettre rapidement sur le développement d'un nouveau système de défense même si dans l'immédiat, nous n'avons pas de piste.

- Vous avez tout ce qu'il vous faut, sourit William. Cette technologie qui fait votre identité, le disperseur moléculaire. Trouvez un moyen de l'étendre à votre planète entière et vous serez protégé. Les attaques vous passeront au travers, dit-il en faisant tomber un léger silence surpris.

- Il paraît difficile de réaliser une telle chose, remarqua la Chancelière.

- Difficile mais pas impossible j'en suis certain. Vous avez d'excellents scientifiques. Ils trouveront comment faire si vous leur soumettez l'idée. Ainsi, vous n'aurez plus rien à craindre. Cependant, si le développement de votre nouveau système de défense devait prendre trop de temps, je vous suggère tout de même de penser au déménagement. Personne ne sait quand ils pourraient revenir que ce soit ce mystérieux Goa'uld ou un autre. Vous pourrez toujours garder cette planète comme mine de trinium et vivre dans un lieu encore secret pour les autres.

- Nous allons en débattre et retenir la meilleure solution.

Longuement, ils en discutèrent, de cela comme de ce qu'avaient pu vouloir les Goa'uld, qui pouvait être le mystérieux maître qui avait des vaisseaux de cette puissance. Finalement, William-Léandre quitta la Curie, rejoignant son équipe avant de regagner l'Artakis avec eux. Il les entraîna vers la salle à manger du vaisseau, tout les quatre s'installant pour manger, William s'asseyant lourdement.

- Est-ce que ça va Will ? demanda Charles.

- Oui, juste un peu fatigué. Vous devez avoir des questions.

- Beaucoup, approuva Carl. Comment vous avez fait ça ? Vos amis vous ont donné d'autres technologies ?

- Non. Il s'agit d'autre chose. Vous savez, commença-t-il doucement, on a découvert des choses totalement incroyables depuis que l'on utilise la Porte. Seulement, les humains ne savent même pas tout ce qui se cache encore sur leur propre planète. Cela n'a strictement rien à voir avec la Porte, l'espace et les autres mondes. Cela a à voir avec la Terre en elle même. Il y a sur Terre des choses dont vous ne soupçonnez même pas l'existence, depuis toujours. Il existe un secret mondial, très lourdement gardé depuis des siècles. Tout les chefs d'états, quelques hauts placés et quelques civils sont au courant.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Carvin aussi attentif que les autres.

- Il n'y a pas que des humains sur Terre, lâcha-t-il en les stupéfiant. Il y a d'autres espèces intelligentes. Il y en a beaucoup en réalité. Des peuples qui n'ont aucune technologie mais qui ont des dons, une nature très particulière. Ils sont aussi Terriens que nous et je pense que si les Anciens n'avaient pas implanté l'espèce humaine sur Terre, ils en seraient les seuls habitants. Je crois qu'ils en sont les habitants naturels. Les humains ont toujours été majoritaires en nombre sur Terre et à une époque, il y a eu de graves conflits entre les humains et ces autres peuples. Alors ils ont décidé de se cacher des humains grâce à leurs dons, pour se protéger. Aujourd'hui, sur Terre, il y a une société totalement parallèle à celle des humains constituée de ces peuples. Ils ont leurs systèmes, leurs gouvernements, leurs lois, leurs écoles, leurs cultures… Mêmes leurs animaux ne sont pas les même. Ils ne sont pas aussi nombreux que les humains mais il s'agit tout de même d'une population conséquente.

- Comment c'est possible un truc pareil ? demanda Charles.

- Comme je l'ai dit, ces êtres sont très particuliers. Ils ont des dons, des pouvoirs.

- Des pouvoirs ? releva Carl dubitatif.

- Oui. Je sais que c'est très difficile à croire mais pas autant que ce qu'on vit avec la Porte en réalité. L'univers est constitué d'opposés qui se complètent et équilibrent tout. Vie et mort, lumière et obscurité, feu et eau, gravité et apesanteur, l'attraction et la répulsion, terre et air, passé et futur… tout a son opposé sans lequel il ne peut exister. Et la physique, les lois tangibles de la nature, la technologie et la logique ont aussi leur opposé. La Magie. Je sais que ce mot a des connotations de blague pure et dure pour vous, que cela vous fait penser à des tours de passe passe, à une tromperie. Pourtant, ça existe bel et bien. La magie existe vraiment et il y en a sur Terre.

- Vous rigolez ? fit Carvin incrédule.

- Pas du tout. Je pourrais vous emmener voir quand nous rentrerons si vous voulez. Pour vous donner une explication plus concrète, la Magie, c'est une force surnaturelle qui changent les aspects de l'univers à des niveaux fondamentaux grâce à la force de volonté et d'imagination de son utilisateur. La capacité à utiliser la Magie est héréditaire, génétique. N'importe qui ne peut pas y prétendre. La Magie ne défie pas réellement les lois de la nature même si cela le paraît pour des êtres aux connaissances peu avancées en la matière. Elle permet simplement de les exploiter de manière spécifique et différente de ce que la technologie peut faire. Certains êtres ont la Magie en eux et peuvent s'en servir, mais la Magie existe aussi à l'état d'énergie sauvage et brute présente dans tout l'univers. La différence avec une autre énergie tel que l'électricité par exemple, c'est qu'elle est vivante et dans une certaine mesure, dotée d'esprit et de volonté. Ce n'est pas simple à maîtriser. Tout cela pour dire que ces peuples cachés sur Terre sont magiques. La technologie, ils ne connaissent pas du tout, ils utilisent la Magie à la place. Et c'est grâce à la Magie qu'ils se cachent complètement et qu'ils imposent ce secret aux chefs d'états. Ils pensent que c'est le seul moyen pour eux de se protéger et de protéger leur mode de vie.

- Dans ce cas, pourquoi certains sont quand même au courant ? demanda Charles. Ils auraient pu se cacher complètement.

- Il fut une époque où ces peuples magiques vivaient avec les humains, où le secret n'existait pas. C'est de là que vient notre très riche folklore sur la magie et tout ce qui s'y rapporte. Et si Râ a été renversé et expulsé il y a si longtemps, c'est parce que les êtres magiques de l'époque ont aidé à le combattre. La Magie est forte face à la technologie. Elle fait disjoncter les machines et autres. L'histoire magique mentionnait des êtres, des faux dieux autrefois venus des étoiles qui ont asservis le monde et qui furent vaincu à la suite d'une guerre, d'une révolte au cour de laquelle humains et êtres magiques se sont alliés pour vaincre. Ils sont allés jusqu'à effacer l'existence de la Terre de l'esprit des faux dieux pour qu'ils ne reviennent jamais. Aujourd'hui, je sais qu'il s'agissait des Goa'uld et que s'ils ne sont jamais revenu sur Terre après la défaite de Râ, c'est parce que les êtres magiques leur ont fait oublier que cette planète existait. Jusqu'à ce que l'on ouvre la Porte de nouveau ou que quelqu'un tombe par hasard sur notre monde. Ce qui aurait pu arriver. Cela explique comment des humains très peu évolués ont pu renverser Râ.

- Ba merde alors, bredouilla Carl.

- Quoi qu'il en soit, le secret de la société magique ne remonte qu'à quelques siècles. Les chasses aux sorcières ne sont pas de simples contes ou méprises de gens stupides. C'est ce que l'histoire humaine a retenu des conflits avec les êtres magiques avant qu'ils ne s'effacent de leur vue. Il y a eu de graves persécutions des êtres magiques, parce que les humains avaient peur de leurs pouvoirs et c'est pour ça qu'ils se sont cachés. Cela n'empêche qu'à une époque, tous vivaient ensemble et il y a eu des couples, des mariages entre humains et êtres magiques. Les êtres magiques les plus nombreux, les sorciers, ont une allure totalement humaine, la magie en plus. Vous ne pourriez pas faire la différence. Beaucoup de ces peuples ont une apparence humanoïde. Il y a donc eu métissage mais les gènes magiques sont récessifs comparés aux gènes humains. Donc s'il y a trop de métissages, la magie disparaît. Il y a donc des humains qui ont un patrimoine génétique magique en sommeil en eux. Et parfois, cette génétique se réveille. Ainsi, un sorcier peut naître de parents humains sans magie. Lorsque cela arrive, la société magique repère les enfants, les parents sont mis dans le secrets et les enfants sont intégrés à la société magique au moins le temps de leur éducation afin d'apprendre à maîtriser leurs pouvoirs. Sans cela, il pourrait y avoir des catastrophes. Ensuite, les jeunes peuvent décider de retourner dans la société humaine à condition de garder le secret, soit faire leur vie dans la société magique.

- D'où ces confidences, comprit Charles.

- Oui. Cela finirait par se voir si trop d'enfants disparaissaient et s'ils n'étaient pas éduqués dans la société magique et ne maîtrisaient pas leurs pouvoirs, il pourrait y avoir de graves incidents. La magie peut faire des ravages lorsqu'elle se déchaîne. Il y a cela mais il y a aussi le fait qu'il y a parfois des interférences de différentes sortes entre les deux sociétés. Certains pays magiques interdisent à leur population de côtoyer des humains, mais c'est autorisé pour d'autres. Il y a donc encore des mariages mixtes et dans ce cas, le conjoint non magique a le droit d'être mis dans le secret. Mais la principale raison concerne des incidents graves. La société magique a aussi ses conflits, ses guerres, ses problèmes et parfois, malgré toute la magie déployé pour le cacher, ça se répercute sur la société humaine. Certains êtres magiques jugent que les humains sont de la vermine inférieure parce qu'ils ne peuvent utiliser la magie. Il y a des problèmes de terrorismes et certains êtres magiques ont déjà tenté d'exterminer les humains, dit-il en les choquant. Ce sont des extrémistes totalement fous mais ils existent comme les terroristes humains. Les relations diplomatiques entre les deux mondes sont donc nécessaires pour prévenir et expliquer les crises. Les relations entre les deux communautés sont très tendues parce que chacun a peur de l'autre et qu'ils ne se comprennent pas. Un jour, ce secret éclatera comme celui de la Porte. Surtout avec tout ce qu'il se passe avec les Goa'uld et tout le reste. Les êtres magiques ne soupçonnent pas qu'il peut y avoir d'autres mondes abritant la vie.

- Vous en êtes un c'est ça ? Un être magique ? demanda Charles plus curieux qu'autre chose.

- Oui mais je suis aussi différent. Depuis que je voyage à travers la Porte, j'ai pu constater que les espèces magiques étaient extrêmement rares dans l'univers. Jusqu'ici, je n'ai trouvé qu'un monde dans Ida et un seul être dans la Voie Lactée, Rapanuïa chez les Aquiliens.

- Vraiment ? fit Carl.

- Oui. C'est pour ça qu'il est venu me voir lorsqu'on y est allé la première fois. Il a perçu ma présence et il savait que j'étais magique comme lui. Seulement, les espèces magiques ne répondent pas aux mêmes règles que les autres, pas toujours. Certaines, très rares, ne forment pas des peuples partageant des liens de sangs, vivant en communauté sur un même monde. Certains êtres, certaines entités sont absolument unique dans l'univers. Je fais parti de ceux là, dit-il en les surprenant. Je suis unique. Il n'y en a pas deux comme moi dans l'univers. Vous aurez certainement du mal à le croire mais j'ai vécu deux vies. Dans la première, j'étais aussi Terriens et j'étais un sorcier. Il y a eu une guerre magique contre un fou furieux qui voulait justement exterminer les humains. J'étais un enfant, un adolescent mais j'ai dû me battre pour survivre, comme beaucoup de monde. Il y a eu beaucoup de morts. Les êtres magiques sont capables de miracles mais ce qu'ils peuvent faire reste limité par leur puissance et leur endurance naturelle. Ce n'est pas infini et tous ne peuvent pas déployer les mêmes choses. La plus part ne sont pas très puissants mais parfois, un être magique vraiment puissant peut émerger. Ce fou était de ceux là et un être comme lui est extrêmement dangereux, peut faire des ravages incommensurables à lui tout seul. Et il a causé des ravages. Mais il a fini par être vaincu après une longue guerre. Il y a eu une immense bataille cette fois là. J'y étais, j'avais dix-huit ans, raconta-t-il en les choquant. Et j'y suis mort. Seulement, sans le savoir, j'avais, avant de mourir, réussi à me lier à l'une de ces entité magique unique de l'univers. Une entité vraiment exceptionnelle. Elle m'a aidé. On peut dire qu'elle est ma mère maintenant. Elle m'a donné une nouvelle vie et comme elle savait que je rêvais de liberté, d'aventure, de voyage et de découverte, elle m'a mis sur le chemin pour arriver à la Porte des Étoiles, sourit-il. Elle s'est dit que ça me plairait de vivre ça et elle avait raison.

- Donc vous faîte partie de cette société magique ? demanda Carvin.

- Non. Je suis magique mais je suis aussi très différent de ceux présents sur Terre par ma nature. Un être comme moi relève du mythe pour eux. Et quand j'ai commencé cette deuxième vie, j'ai préféré vivre parmi les humains.

- Pourquoi ? demanda Charles.

- La société magique n'est pas un endroit où vous aimeriez vivre. La magie est formidable, sourit-il, vraiment extraordinaire et merveilleuse mais la société qui s'est bâtie autour, ce que ces êtres font de leur pouvoir n'est pas toujours reluisant. Très loin de là. La société magique est stagnante comparée à la société humaine. Elle a bien plus des airs d'époque médiéval que moderne. Quand à la mentalité, c'est pire que les humains, soupira-t-il. Les peuples magiques ont tendance à se battre entre eux, à se détester. Il y a des discriminations terribles, des persécutions… Ne parlez pas de droit de l'homme là bas ça n'existe pas. On use encore de torture, l'esclavage de certains est légal, expliqua-t-il en les choquant. La société magique est pleine de problèmes. Des problèmes qui causent des guerres et malgré ces guerres et les énormes pertes qu'elles engendrent, les tragédies, personne n'a même l'idée de tenter de changer les choses. Ce n'est pas un endroit plaisant et il est très difficile d'y vivre pour beaucoup. C'est pourquoi certains êtres magiques préfèrent venir vivre parmi les humains, quitte à ne plus jamais faire de magie.

- Pas très réjouissant, dit Charles.

- C'est peu dire, soupira-t-il. Quand j'ai commencé cette seconde vie, j'ai eu le choix et j'ai choisi de vivre parmi les humains. Je dois dire qu'à l'époque, je n'avais aucun espoir en l'humanité. Tout ce que j'avais vu et vécu dans ma première vie m'avait fait penser que l'humanité était irrécupérable. Mais j'ai changé d'avis, parce que dans cette vie, j'ai pu rencontrer des gens merveilleux qui m'ont montré qu'il y avait aussi des personnes biens et du bon en l'humanité. Qu'elle avait peut-être juste besoin d'apprendre.

- On doit dire merci à vos parents alors, s'amusa Carl.

- J'étais orphelin à la base, révéla-t-il. Les premières personnes qui ont commencé à me faire changer d'avis étaient les dames de l'orphelinat. Puis j'ai rencontré ma mère, Catherine Langford. j'avais six ans, neuf quand elle m'a adopté. Pour être franc, je n'avais jamais eu de véritable famille avant elle. Puis j'ai fait bien d'autres rencontres encourageantes jusqu'à tomber sur la Porte. Et à travers la Porte et tout ce qu'elle offrait, j'ai compris que non seulement je pourrais assouvir mon envie d'aventure, de découverte, d'apprentissage mais que je pourrais aussi défendre tout ce en quoi je crois, dit-il en les faisant sourire.

Il y eut un léger moment de silence avant que Charles ne reprenne doucement.

- Donc c'est grâce à votre magie que vous avez fait ça tout à l'heure ?

- Oui, en y ajoutant d'autres petites choses avec la technologie de l'Artakis.

- Est-ce que c'est pour ça que vous semblez si différent de nous moralement ? demanda Carl.

- Moralement non. Ma moralité m'appartient et n'est pas un trait de ma nature. J'ai juste vu beaucoup de choses dans mes deux vies, beaucoup vécu, beaucoup réfléchis. Ensuite c'est vrai, j'ai de base un très grand savoir mais il ne concernait que la Magie et son monde avant que n'arrive au SGC devant la Porte. Seulement, l'être que je suis apprend aussi très vite, j'ai une mémoire parfaite, d'autres sens tel que mon instinct. Je peux assimiler très vite de nouvelles connaissances, comprendre et ma manière de penser très ouverte aide beaucoup. Donc, j'ai pu apprendre très vite énormément de choses au fur et à mesure du temps.

- Vos amis savent ? C'est pour ça qu'ils vous traitent différemment ? demanda Charles.

- Ils savent que je suis unique, que je suis différent des autres Terriens, que mon savoir est plus grand, que mes capacités sont plus grandes. Mais je ne leur ai jamais parlé de magie. Ce serait un concept très difficile à envisager pour eux qui sont technologiquement très avancés et pour qui toutes les idées de leurs sociétés, de leur culture, de leur savoir, de leur science repose sur des fait tangibles et explicables, tout ce que la magie n'est pas. Le mieux pour eux serait qu'ils tombent dessus eux mêmes un jour ou qu'ils finissent par être assez mature pour comprendre que la logique et à science ont leur opposé aussi dans cet univers.

- Vous avez utilisé la magie depuis que vous êtes avec nous ? demanda Carvin.

- Pas sur vous et pas pendant nos missions, rien de notable en réalité pour vous. J'évite d'utiliser ma magie pour les autres. Premièrement sur Terre, ce n'est pas à moi de décider de rompre le secret magique. Deuxièmement, lorsque ce genre de capacité se sait, les autres ont tendance à en demander beaucoup trop, à se reposer sur la personne, voir à en avoir peur et à ne plus la traiter de la même manière. J'aimerais éviter ça. Pour le moment, je ne veux pas que ça se sache alors je ne me sers pas de mes dons de manière à ce que ce soit remarquable.

- Pourtant vous nous l'avez dit, remarqua Charles avec un sourire.

- Parce que j'ai confiance en vous et que vous me donnez une confiance telle à votre tour que j'estime que vous avez le droit de savoir. Mais vous êtes les seuls. Même ma mère l'ignore.

Ses camarades lui sourirent, touchés et ils discutèrent encore un peu de la Magie, de ce qu'il était possible de faire avec, les trois militaires assimilant doucement l'idée. Mais après la Porte et tout le reste. Pourquoi pas ? Ils restèrent un peu près de Tollana, le temps d'être sûr que les Goa'uld ne revenaient pas et que les Tollan avaient les choses en mains, en profitant pour se reposer un peu. Puis ils reprirent leur mission. Charles, Carl et Carvin avaient promis à William-Léandre de garder son secret, le remerciant de leur avoir expliqué, assurant que ça ne changeait rien pour eux et l'albinos fut ravi de voir que pas un ne changea sa manière de le regarder ou de le traiter avec ça. Tout au contraire, l'amitié qui les liait ne fit que se renforcer.

Ils repartirent donc à leur mission, voyageant de monde en monde à la recherche d'autres générateurs Anciens chargés. Ils tombèrent sur un site de ruine une fois encore sur la planète suivante, trouvant cependant une autre salle souterraine plus technologique. Elle était en mauvais état, à moitié effondrée pourtant, avec un peu de patience et quelques bricolages, William-Léandre parvint à récupérer des brides de données qui demanderaient un peu de temps pour être décryptés. Ils continuèrent leur chemin, s'arrêtant en orbite de leur cible suivante :

- Voici Vagonbrei, annonça-t-il à son équipe. Une Ancienne nommée Ganos Lal aurait mené des expériences ici.

- Ok. Vous détectez quelque chose ? demanda son chef d'équipe attendant l'analyse préliminaire qu'il menait toujours en arrivant sur un nouveau site.

- Il y a de l'eau, de la végétation et il y a ce qui ressemble à un village, répondit William en continuant à user de ses détecteurs pour analyser la planète.

- On peut descendre ? demanda Carl.

- Mauvaise idée, répondit l'albinos en les intriguant.

- Pourquoi ? demanda Carvin. Une présence ennemie ?

- Non au contraire. Il n'y a personne. Vraiment personne dans toute la région autour de la Porte. Le village se trouve là et à priori, il n'y a rien d'autre sur la planète.

- C'est un problème ? demanda Charles.

- La zone qui nous intéresse est celle autour de la Porte. Il y a un brouillard étrange là bas et à peine une petite poignée de signes de vie animaux inclus. Ce n'est pas normal. Il y a tout ce qu'il faut et de la végétation. Qu'il n'y ait quasiment aucun être vivant même petits animaux dans cette zone n'est pas normal d'autant plus que la présence du village laisse penser qu'il y avait une vie animale et intelligente sur cette planète à un moment donné.

- Vous pensez que ce brouillard est toxique ? demanda Carl.

- Les analyses atmosphériques ne détectent rien d'anormal si ce n'est un brouillard persistant. Mais ça peut-être beaucoup d'autres choses. Il y a plusieurs possibilités. Soit quelque chose fait fuir les êtres vivants de toute sorte, soit quelque chose les empêche d'entrer dans cette zone, soit quelque choses tue les êtres vivants qui vont là. Dans tout les cas, il n'est pas prudent de descendre tant qu'on ne sait pas ce qu'il y a.

- Même avec des combinaisons de protections ? demanda Charles.

- Je peux nous synthétiser de bonnes combinaisons de protections intégrales qui devraient nous protéger mais tant qu'on ne sait pas ce qu'il y a, il y a toujours un risque.

- C'est le boulot, relativisa Charles. Avec des combinaisons on peut déjà faire une descente rapide histoire de voir.

- Un reconnaissance rapide, approuva William-Léandre. Mais on devrait se contenter de descendre à deux histoire de pouvoir gérer s'il y a quoi que ce soit d'anormal. L'Artakis dispose d'une excellente infirmerie très avancée au cas où on en aurait besoin et je sais parfaitement m'en servir.

- Dans ce cas, ce 'est pas vous qui y allez, répondit Kawalsky. Je vous veux totalement opérationnel pour nous sortir du pétrin si on y tombe, dit-il en faisant sourire tout le monde. Casey vous descendez avec moi.

- Oui major, répondit-il.

- Je prépare les combinaisons, fit William-Léandre. Je ne détecte aucune émission d'énergie aussi infime soit-elle si ce n'est celle de la Porte et du DHD, donc il est peu probable qu'il s'agisse d'une technologie mais la prudence est de mise, un appareil pourrait être en veille ou éteint et être réactivé par votre présence. Je surveillerai les émissions d'énergie pour détecter le déclenchement de tout ou n'importe quoi. Si on ne déclenche rien, on pourra faire une reconnaissance rapide et si vous pouviez ramener des échantillons d'air, de terre… je pourrais peut-être comprendre. Et si vous pouviez mettre des caméras que je puisse voir.

- On fait ça, approuva Charles. On va s'équiper Casey.

Ils y allèrent, Carl les aidant à passer les combinaisons intégrales que William-Léandre avait synthétisé sur un modèle de haute technologie de sa connaissance. Il ne donnerait pas son savoir aux Terriens mais il ferait tout pour protéger son équipe. Avec ça, il savait qu'il ne pouvait pas faire mieux pour les protéger. Un moment plus tard, Kawalsky et Casey étaient sur la planète, un communicateur gardant le contact constant entre eux. William-Léandre continua à scruter ses détecteurs, guettant tout indice de l'activation d'une technologie quelconque. Il n'y eut rien, le rassurant un peu :

- Major ? Je ne détecte rien qui laisse penser qu'il y a une technologie quelconque. Ou en tout cas, aucun dispositif en activation, dit-il.

« Reçu. Il y a un silence de mort ici, décrivit Charles »

- Normal, il n'y a aucune vie, remarqua Warren.

« C'est en effet un village, continua Carvin. En mauvais état. C'est vieux et ça a des aspects de village médiéval. »

« Pas de trace d'attaque ou de combat, fit Kawalsky. C'est comme si ça avait été abandonné. Cet endroit fiche la chaire de poule. On dirait un village fantôme. Mais à part ça, pour le moment, il n'y a rien à signaler. On va visiter quelques maisons. »

Et en effet, avec les images reçues par le vaisseau en provenance des caméras des deux militaires au sol, William et Carl découvrirent une bourgade délabrée et brumeuse. Ils virent leurs camarades commencer à visiter les maisons, surveillant tout autour d'eux de là où ils étaient. Et ce fut avec surprise que dans une maison après l'autre, ils découvrirent les ossements de ceux qui avaient été les villageois certainement. Les gens étaient bien allongés dans leurs lits, comme s'ils étaient morts dans leur sommeil. Et c'était le cas dans toutes les maisons, les intriguant.

« C'est bizarre, on dirait qu'ils sont morts dans leurs sommeil, fit Carvin. »

- C'est certainement le cas, répondit William-Léandre. Ils pourraient avoir été intoxiqué dans leur sommeil et tous ensemble ou dans une période réduite. Je ne détecte aucune toxine dans l'air mais ça peut-être dans l'eau ou le sol. Je doute que ça puisse être la nourriture. Les villageois et tout les animaux de la zone ne mangeaient pas la même chose et si ça s'est retrouvé dans des plantes comestibles, on devrait en trouver trace dans le sol.

« On va faire des prélèvements, fit Charles. »

Casey s'y attela, Kawalsky visitant les maisons autour de la place où son subalterne se mit à l'œuvre. Il trouva les archives du village, William-Léandre assurant qu'ils scanneraient tout ça lorsqu'ils seraient certains de pouvoir passer un peu de temps sur la planète sans risque. La rapide reconnaissance terminée et les échantillons pris, William ramena le major et le capitaine. Ils passèrent à la décontamination pour être sûr puis il les accompagna à l'infirmerie du vaisseau pour passer leur état complet en revu et s'assurer qu'ils allaient bien grâce à son équipement perfectionné.

- Je ne trouve strictement rien d'anormal, sourit-il finalement. Mais si vous ressentez quoi que ce soit, prévenez moi.

- Oui doc ! s'amusa Kawalasky qui comme ses camarades avaient une totale confiance en lui et son jugement.

William-Léandre se pencha ensuite sur les échantillons, les analysant avec mille prudences dans un laboratoire du vaisseau, son équipe patientant derrière la baie vitrée de la salle isolée. Mais dés qu'il toucha les échantillons, le roi de la mort qu'il était senti la présence d'une vie microscopique dans les échantillons. Ses analyses et l'équipement précieux de son vaisseau lui expliquèrent rapidement la situation.

- Il y a un micro-organisme, dit-il en ouvrant la communication vers ses camarades. Un parasite en sommeil qui réagit à la présence de tissu vivant. D'après mes analyses, il se nourrit de mélatonine, une hormone du sommeil produite par le cerveau. Cette petite bête entre dans le corps, s'installe certainement près du cerveau puisque c'est là que se trouve sa nourriture, produit de la sérotonine et stimule le sommeil pour que l'on s'endorme et qu'on lui donne toute la mélatonine qu'elle veut. On dort profondément jusqu'à en mourir.

« Génial, fit Charles dans l'interphone. On peut être infecté ? »

- Entre les combinaisons et la décontamination et tant que les échantillons sont bien isolés, aucun risque, assura l'albinos en les soulageant. Et avec l'équipement de l'Artakis, mes analyses auraient trouvé ces petites bêtes dans votre corps. Ce parasite s'attaque à tout les êtres vivants qu'il peut atteindre, d'où l'absence totale de vie dans sa zone de présence. Autrement dis tout le petit continent où se trouve la Porte. Il agit certainement rapidement sans quoi des oiseaux auraient pu le transmettre sur d'autres continents de la planète. Le bon côté c'est que maintenant que je sais ce que c'est, on peut trouver un remède.

« Vraiment ? demanda Carvin. »

- Oui, il y avait tout de même un petit nombre de forme de vie animale dans la zone. Donc, des bêbêtes qui ont potentiellement une résistance à ce parasite. Je vais en téléporter une à bord pour l'étudier rapidement et créer un sérum si je peux pour contrer ce parasite. Comme ça, on pourra travailler un peu plus sur la planète même si les protections restent de rigueur pour limiter les risques.

Il fit cela, un lézard téléporté à bord lui offrant de quoi fabriquer un sérum efficace, gentiment remis en liberté ensuite. Il le testa sur les parasites des échantillons, confirmant l'efficacité de la chose. Ce fut donc un peu plus détendus qu'ils redescendirent sur la planète ensemble, portant sagement une combinaison de protection. Allant examiner les ossements, William-Léandre découvrit aussi les reste d'un gros insecte à la base des crânes. Les parasites qui avaient grossis de manière exponentielle après s'être nourrit et la chose écœura ses camarades lorsqu'il leur montra la bestiole morte. Mais cela confirma les choses. Ils scannèrent les archives du village, William-Léandre découvrant des références à une malédiction lancé par Morgane La Fée.

- Comme Morgane, Merlin et tout ? demanda Carvin alors qu'ils étaient dans une salle d'étude de l'Artakis pour analyser les archives scannées.

- Oui, fit William-Léandre. D'après ce que je sais si les dieux sont aux Goa'uld ou aux Asgard, les esprits Amérindiens aux Esprits et ainsi de suite. Les légendes Arthuriennes sont aux Anciens. Merlin et Morgane auraient été des Anciens qui ont interféré avec les humains de cette galaxie quelques temps avant que les Goa'uld ne prennent l'ascendant. Les archives du village disent que Morgane, Ganos Lal en Ancien, avait une cachette sur cette planète et qu'elle aurait lancé une malédiction au village parce que les villageois l'auraient trahis, révélant l'emplacement de sa cachette au Roi Arthur qui lui était un humain protégé par Merlin. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Ils ont dit malédiction parce que pour eux, impossible de voir le présence des bêbêtes. Ils ont dû penser à de la magie les forçant au sommeil éternel.

- Et ça existe le sommeil éternel en magie ? demanda Carvin comme souvent dans leurs discussions depuis qu'il leur avait dit.

- Oui, ça s'appelle la stase prolongée et ça fonctionne un peu comme les modules de stase technologiques qu'on a déjà rencontré. Donc, on en meurt pas. Mais sans machine ni rien du tout et ça peut durer beaucoup plus longtemps.

- On essaye de trouver cette cachette de Morgane pour voir ? demanda Charles.

- Ce serait bien pour voir si elle a laissé quelque chose, approuva William-Léandre. Il semblerait que Merlin et Morgane soient les seuls Anciens réellement impliqué lorsqu'on parle des légendes Arthuriennes. Il semble y avoir eu une querelle entre eux mais j'en ignore la raison. Mais ce n'est probablement pas rien compte tenu des personnages. Ce serait bien de tirer ça au clair.

Ils cherchèrent donc et malgré qu'ils trouvèrent la cachette en question, tout était vide et il n'y avait plus rien, les forçant à repartir bredouille. Ils allèrent ensuite visiter deux autres planètes assez proches, Sahal et Castiana, l'atmosphère toxique de la seconde posant quelques problèmes. Mais ils parvinrent à l'explorer grâce au matériel du vaisseau, ne découvrant que des ruines minimes qu'ils prirent cependant soin de scanner entièrement avant de continuer leur périple. William-Léandre avait été heureux de trouver les premières traces du Merlin Ancien. Il savait maintenant que le Merlin magique avait reçu ce nom tiré d'une légende du monde magique parlant probablement du premier Merlin Ancien. Les époques n'étaient pas les mêmes et il commençait à se demander si le monde magique n'était pas tombé sur un livre ou autre racontant l'histoire du Merlin Ancien avec son roi Arthur et que le temps faisant, cette légende était devenue celle du monde magique, les deux Merlin se confondant dans ce qu'il restait de ces histoires aujourd'hui. Ses informations sur le Merlin Ancien, il les tenait des bibliothèques des Anciens qui, si elles avaient chacun un morceau du savoir Ancien, avaient été remises à jour jusqu'au bout par les systèmes des Anciens. Il savait qu'à l'origine, les bibliothèques Anciennes devaient servir de sauvegarde de secours bien cachées, des sécurités pour les Anciens et elles avaient été remises à jour par connexion hyperspatiale jusqu'à ce que tout les Anciens ne s'élèvent, les derniers mettant leur technologie en veille.

Fait notable, les bibliothèques avaient de nouveau connu une petite mise à jour bien plus tard quand Merlin, qui s'était élevé, avait repris forme humaine, fraternisant avec des chevaliers et le roi Arthur à qui il avait confié le secret de sa nature et son but : créer une arme capable d'anéantir les êtres élevés. La raison n'était pas dans ses informations mais pour William-Léandre déjà bien au courant de l'histoire des Anciens, c'était évident. Merlin était décris comme un sage pacifiste, érudit, éclairé… il ne voulait pas s'attaquer aux Anciens mais à leur frères d'autrefois : les Oris. Des êtres issus du même peuple, élevés eux aussi mais ayant décidé de se prendre pour des dieux, l'énergie spirituelle de leurs fidèles augmentant leurs pouvoirs. D'anciens frères avec qui ils avaient été en guerre. Les Oris avaient envoyé une peste dans la Voie Lactée à une époque, décimant les Anciens qui avaient fini par s'en aller avec Atlantis pour échapper à cela et faire croire aux Oris qu'ils avaient été détruis. Merlin devait craindre qu'ils s'aperçoivent que ce n'était pas le cas et qu'en découvrant qu'il y avait des humains dans la Voie Lactée, ils viennent les asservir eux aussi. Seulement, les autres Anciens avaient vu cela d'un mauvais œil et avaient envoyé Morgane le surveiller et l'arrêter si nécessaire. La suite, il ne la connaissait pas mais il voulait savoir et si possible, retrouver la trace de Merlin et de son travail, de comment il avait pu terminer sa vie, le personnage un peu mythique pour lui. Il avait peut-être laissé des connaissances intéressantes derrière lui, lui qui était si érudit et surtout très ouvert comparé à ses semblables. Il espérait donc retrouver sa trace et découvrir ce qui lui était arrivé.