Chapitre 24 :
Alliance
William-Léandre et Charles n'avaient pas cru si bien dire en avançant que la situation sur le site Alpha entre Jaffa et Tok'ra serait tendue. On s'était occupé des blessés avant tout, des Tok'ra et quelques Terriens qui étaient allés les aider à évacuer. Puis on s'était organisé, on avait installé tout le monde et on avait organisé une cérémonie d'hommage pour les Tok'ra morts. Il n'avait pas fallu attendre plus longtemps pour que les chamailleries entre Jaffa et Tok'ra commencent, la moindre chose prétexte à dispute et presque à bagarre si on ne les arrêtait pas, les Terriens jouant les arbitres. Ils rivalisaient de fierté mal placée, d'arrogance et de méfiance, désespérant un peu William-Léandre observant cela avec son équipe. Carl, Charles et Carvin s'activaient pour calmer les esprits, forts de leur expérience avec leur camarade albinos en matière d'apaisement et de diplomatie. Les Jaffa assimilaient les Tok'ra à des Goa'uld et les Tok'ra estimaient que les Jaffa devaient leur être redevables pour leurs années et siècles de combat, qu'ils leur devaient d'office le respect, qu'ils étaient supérieurs à eux quelque part. Bien sûr, ça ne passait ni d'un côté ni de l'autre.
O'Neill commandant le tout s'arrachait un peu les cheveux dans les disputes et les tensions. Les Jaffa bondissaient pour un rien même si Teal'c faisait de son mieux pour les tenir. Les Tok'ra condescendant estimaient qu'ils n'avaient jamais à s'excuser et que les Jaffa et les Tau'ri devraient les remercier pour leur longue lutte contre les Goa'uld. Plusieurs Tok'ra se mirent rapidement à se plaindre des quartiers qui avaient été mis à leur disposition sur la base encore en construction, exaspérant O'Neill. De son côté, William-Léandre observa tout cela mais il en profita aussi pour passer du temps avec Teal'c, Bra'tac et les Jaffas. S'il avait lu les rapports et beaucoup entendu parler de lui, l'avait croisé de loin, jamais il n'avait rencontré le maître de Teal'c. Teal'c qui fut d'ailleurs heureux de les présenter officiellement, d'autres Jaffas les entourant :
- Bra'tac, voici le Docteur William-Léandre Langford, dit-il. Docteur Langford, voici mon maître Bra'tac.
- C'est un honneur maître Bra'tac, salua-t-il respectueusement.
- Pour moi aussi, rendit le vieux Jaffa. Teal'c m'a beaucoup parlé de vous. Il vous décrit comme un esprit très sage et éclairé, très intelligent et tolérant.
- J'espère ne pas le faire mentir, répondit-il légèrement en l'amusant.
- Le Docteur Langford m'a beaucoup appris, assura Teal'c. Ses connaissances sont vastes et il est d'excellent conseil.
William le remercia d'un signe de tête élégant pour sa description et il entama la discussion avec les Jaffas. S'il en savait déjà énormément sur eux, il n'avait jamais pu passer du temps avec eux et il en profita pour le faire cette fois, Teal'c se faisant un plaisir de l'accompagner, clairement heureux qu'il s'intéresse aux siens. Ils en avaient déjà parlé ensemble plusieurs fois mais voir les gens en direct était bien différent. Seulement, un problème se posa rapidement sur le camps, O'Neill fit discrètement venir son équipe et SG-2 dans le local du générateur naquadah. Là, Carter leur annonça que l'engin avait été saboté. Il aurait totalement détruit le site à des kilomètres à la ronde si Sam n'était pas venue le vérifier, détectant le problème.
- Combien de temps aurions nous eu avant l'explosion ? demanda Teal'c.
- Une heure, peut-être moins, répondit-elle.
Aussitôt, O'Neill demanda à ses hommes en poste près de la Porte de ne laisser personne l'utiliser.
- Une idée Jack ? demanda Charles.
- Et ben, si j'avais voulu faire un gros trou dans le campement, j'aurais fiché le camps avant que ça explose, fit-il remarquer.
O'Neill rejoignit la Porte pour informer Hammond, refusant que qui que ce soit d'autre les rejoignent sur le site jusqu'à ce qu'ils sachent ce qu'il se passait. Une garde fut mise en place devant la Porte. Les Tok'ra vinrent rapidement demander ce qu'il se passait et O'Neill annonça que personne ne quitterait cette planète pour le moment. On révéla la tentative de sabotage, annonçant que tout le monde serait interrogé, les Tok'ra les premiers puisque avant leur arrivée, il n'y avait eu aucun problème sur le site. Si ce fut de mauvaise foi, ils s'y plièrent, n'ayant pas vraiment le choix, proposant d'utiliser leur détecteur de za'tarc capable de détecter les menteurs pour tenter de repérer un espion infiltré. Les interrogatoires commencèrent en présence de Jacob et Selmak, Bra'tac et O'Neill. Et pendant ce temps là, dehors, les tensions entre Jaffa et Tok'ra ne cessaient de monter.
- Qu'est-ce que vous en pensez Will ? demanda Carl.
Son équipe venait de le rejoindre alors qu'il était assis sur les marches de la Porte, observant tout et tout le monde. Les membres des autres équipes qui montaient la garde en ce moment à la Porte tendirent l'oreille pour les écouter.
- Il y a un espion, ça c'est certain, soupira-t-il. Il est certainement arrivé avec les Tok'ra ou c'est l'arrivée des Tok'ra qui le fait bouger. Reste à trouver notre saboteur. En observant bien, on le trouvera facilement. S'il est arrivé avec les Tok'ra ou si c'est l'arrivée des Tok'ra qui a déclenché son action, notre saboteur n'a pas perdu de temps avant de commencer son œuvre. C'est un impatient et il ne doute de rien pour s'y être mis tout de suite et aussi franchement. On devrait vite voir un comportement étrange en observant bien, remarqua-t-il en scrutant tout le monde de son regard rouge.
- Donc c'est un Tok'ra ou il se fait passer pour un Tok'ra, remarqua Charles.
- Possible. C'est d'ailleurs peut-être le même traître qui a vendu la base Tok'ra à Anubis, remarqua-t-il. On ne peut que patienter et être vigilent. Ne faîtes pas attention à ceux qui perdent leur temps à se quereller avec les Jaffas ou a causer des problèmes. Un espion cherchera davantage à ne pas se faire remarquer et à passer inaperçu. Surveillez ceux qui fouinent, qui ne font pas de bruit, qui restent sagement hors de vue à observer. Ceux là sont les plus suspects. Malheureusement, on ne peut pas exclure totalement les Jaffa non plus. Un espion éventuellement chargé d'obtenir des informations sur les Tok'ra via notre alliance est aussi possible. Il se sera fait tout petit jusqu'à cette occasion. Et on sait qu'un Jaffa bien endoctriné n'hésiterait pas à se sacrifier en provoquant par exemple la surcharge du réacteur. En réalité, un Jaffa est même plus probable sur le papier avec cet incident. Un Goa'uld ou même un Tok'ra ne se sacrifierait pas ainsi. et avec une telle explosion, plus de Porte pour s'échapper plus une explosion très enrichie au naquadah avec le réacteur et les interférences créées empêcheraient toute communication pour demander du secoure. Ce serait donc bien un sacrifice même si le responsable s'éloignait pour échapper à l'explosion. En une heure, il n'irait de toute manière pas assez loin pour échapper à un tel cataclysme.
- Donc tout le monde est suspect, remarqua Carl.
- Oui. Pour le moment, on ne peut qu'attendre le faux pas, dit-il, guetter les comportements suspects.
Les interrogatoires s'enchaînèrent pour les Tok'ra, sans résultat. Si cela ne donnait rien, les Terriens y passeraient puis les Jaffa. Cela ne plu pas beaucoup à Bra'tac, blessé dans son honneur que l'on remette leur loyauté en cause, n'ayant guère confiance en ce détecteur de mensonge conçut par les Tok'ra. Et le manque de confiance de Jack en la Tok'ra n'aidait pas. Il accepta pourtant de convaincre les Jaffa de se soumettre au test, comprenant que cela était nécessaire. Un évènement vint pourtant mettre plus de tension dans le camps. Le meurtre d'un Tok'ra, Ocker, la nuque tranchée, le symbiote et l'hôte visiblement attaqué par derrière tués sur le coup. Aussitôt, un Jaffa avec lequel Ocker n'avait pas cessé de s'accrocher fut accusé par la Tok'ra et l'attitude fière du Jaffa en question, Artok, n'arrangea pas les suspicions. Artok refusa de répondre aux Tok'ra et O'Neill dû insister lui même pour avoir une réponse sur son implication éventuelle. Malek exigea qu'il passe le test sur le champs et lorsque O'Neill demanda aux gardes de le conduire, le Jaffa se rebella, furieux. William-Léandre, un peu à l'écart, regarda Bra'tac intervenir et calmer Artok d'un regard, le faisant obtempérer sans plus de mot. Indubitablement, il avait le respect et l'obéissance des Jaffas présents, sage et raisonnable dans son rôle de chef, William l'appréciant de plus en plus. O'Neill le somma d'ailleurs, lui et Jacob, de calmer leurs camps respectifs pour éviter plus d'incidents. Si le test d'Artok auquel William assista de loin révéla un mensonge, il n'y eut rien qui puisse vraiment le confirmer comme coupable. Cela suffit pourtant à le conduire en cellule même s'il affirma être innocent et ne pas l'avoir tué.
William-Léandre laissa SG-1, Bra'tac, Malek et Jacob débattre de la culpabilité d'Artok, sortant, rejoignant son équipe patientant un peu plus loin.
- Vous pensez que c'est lui ? lui demanda Charles.
- Non, ce n'est pas lui. Il est innocent, assura-t-il. C'est étrange.
- Pourquoi ? demanda Carvin.
- Tout le monde est sur les nerfs, particulièrement les Tok'ra et les Jaffas qui se méfient les uns des autres. Tout le monde est en alerte. L'endroit où Ocker a été attaqué n'est pas particulièrement isolé et il n'était pas entravé par un espace réduit ou autre. Pourtant, il ne s'est manifestement pas défendu et s'est fait avoir par derrière. Sur le terrain sur lequel nous sommes, ce sol de poussière et de fins gravas, difficile d'approcher sans bruit. Tous ici font un bruit monstrueux. Si quelqu'un s'approche dans votre dos, vous l'entendrez bien avant qu'il soit sur vous et vu le niveau de vigilance générale, vous regarderiez qui viens. Ocker s'est fait prendre par surprise et n'a pas eu le temps de se défendre, l'attaque par derrière ne ressemble pas au mode opératoire des Jaffa et si c'était quelqu'un qu'il connaissait, inutile de prendre la précaution d'arriver doucement dans son dos. Personne n'a rien vu et Ocker n'a rien vu venir non plus. C'est étrange. Le tueur est très doué dans la discrétion. Ocker aurait dû se rendre compte qu'il y avait quelqu'un et tenter de se défendre au moins. Mais il n'y a rien, aucune trace. Comme s'il ne l'avait pas vu…
- Cela ne va pas nous aider, soupira Carl.
- Je vais rester près des cellules surveiller Artok, annonça William.
- Pourquoi ? demanda Charles.
- Pour notre ennemi, le plus efficace sera de nous monter les uns contre les autres, de stimuler la rivalité Tok'ra-Jaffa jusqu'à ce qu'ils s'entre-tuent. S'il ne peut pas détruire le camps entier, c'est la stratégie la plus évidente et la plus fiable. Aussi bon soit-il, il ne pourra pas tuer tout le monde un à la fois. Déclencher des combats entre nous lui faciliterait la tâche. Avec ce meurtre, il a déjà bien remonté les Tok'ra contre les Jaffa. Tuer Artok maintenant pourrait faire croire à une vengeance Tok'ra et pousser les Jaffa à mettre le feu aux poudres. Il est potentiellement la prochaine cible. Je vais rester près des cellules.
- Je reste avec vous, fit Charles. Warren, Casey, continuez à garder un œil sur tout les autres.
Ils approuvèrent et s'en allèrent, William allant s'installer dans la zone des cellules, en vue de la seule entrée sans être à côté, faisant pourtant mine de discuter avec Charly et de ne pas y faire attention. Il retira son gilet d'équipement et sa veste comme s'il prenait une pause, faisant discrètement signe au major de ne pas l'imiter. Il se retrouva donc en tee-shirt noir, treillis et rangers sans aucun équipement ni arme, donnant encore plus l'impression que lui et son camarade se reposaient un peu discrètement à l'écart des autres. Ils restèrent là, assistant de loin à de nombreuses querelles entre Tok'ra et Jaffa, les Terriens, Teal'c et Bra'tac faisant tampon entre eux, tentant de calmer les esprits. Concentré et bien en alerte, ses sens et perceptions aux aguets alors qu'il se posait de sérieuses questions, William-Léandre ne manqua pas la présence vicieuse et meurtrière qui s'approcha bientôt d'eux, tranquillement, doucement, avec précaution. Et lorsqu'il regarda, il ne vit rien, comprenant d'un coup que l'assaillant avait un occulteur individuel ou quelque chose de ce genre. Il avait dû être de l'attaque de la base Tok'ra et avait passé la Porte avec eux.
- J'ai notre attaquant Charly, lui murmura-t-il discrètement.
- Qui ? demanda-t-il avec tout autant de précaution.
- Il doit-être sous occulteur. On ne peut pas le voir mais je sens sa présence.
- J'adore vos dons, souffla-t-il.
- Vous aussi vous seriez capable de le sentir en vous entraînant. Ce n'est pas une capacité si extraordinaire. Il se dirige vers les cellules. Je le laisse entrer pour ne pas qu'il fuit et je vais m'en charger. Je vais le faire ressortir et le mettre hors d'état. Restez à porté mais n'approchez pas tant que je ne le dis pas. Si vous ne pouvez pas le voir, il vous aura facilement.
- Je vous suis, assura-t-il en continuant à faire mine de rien. J'appelle Warren et Casey dés que je peux pour aider.
- D'accord mais n'approchez pas tant qu'il est invisible, encerclez juste la zone où je dirigerais mon regard. Il est à la porte des cellules.
Du coin de l'œil, ils virent d'ailleurs la dite porte s'ouvrir toute seule sans qu'il n'y ait personne de visible et lorsqu'elle se referma. William-Léandre bondit comme un ressort, Charles accourant à sa suite. Il fit signe à leurs camarades qui avaient toujours un œil sur eux et Carl et Carvin accoururent sans poser de question, laissant perplexe tout ceux qui les virent faire. Kawalsky resta à l'extérieur un peu à l'écart lorsque son coéquipier pénétra dans le local, prenant son arme en main, usant des gestes militaires pour donner ses consignes aux deux autres membres de l'équipe. Ce fut de justesse que William-Léandre déboula dans la pièce. Artok s'était levé, regardant le vide devant sa cellule l'air perplexe après l'ouverture de la porte. Il se tenait devant la grille et il allait se faire poignarder sans se rendre compte de quoi que ce soit lorsque William Léandre arriva. Il arrêta net l'assaillant invisible, s'interposant, le frappant violemment à l'incompréhension totale du Jaffa emprisonné. L'ennemi était de toute évidence costaud et très résistant, endurant alors que l'albinos le sentait encaisser ses coups dans trop de mal. Il profita de sa surprise pour lui donner un violent coup de pied dans la poitrine et le faire ressortir du local dont la porte était toujours grande ouverte.
Ce fut aux légères traces de poussières soulevées par ses pas précipités en arrière que Kawalsky, Warren et Casey le repérèrent, restant à l'écart mais mettant en joug la zone approximative où il devait se trouver, veillant à ne pas avoir un camarade en ligne de mir. Beaucoup d'autres arrivèrent là dessus, alertés d'avoir vu les deux soldats courir ainsi armes en mains.
- Qu'est-ce qu'il se passe Charly ? demanda O'Neill arrivant avec tout les autres.
- Restez à l'écart Jack ! répondit-il sur le champs. Fait moi confiance.
Ce fut là dessus que l'on vit William-Léandre ressortir du local, se tenant droit, fier, fort et dangereux, fixant quelque chose devant lui. Seul son équipe attentive à la chose le vit lorsque son adversaire se précipita de nouveau sur lui, laissant de légères traces au sol.
- Ne tirez pas, commanda William à ses camarades, je m'en charge.
Personne d'autre que SG-2 ne comprit, un large public maintenant assemblé à une dizaine de mètres de là. Un public qui resta perdu en voyant l'albinos se mettre à donner des coups dans le vide, esquivant, parant, bougeant. Puis brusquement, il donna un prodigieux et puissant coup de pied retourné et on vit une traînée se former dans la poussière devant lui, comme s'il avait réellement projeté quelqu'un et certains commencèrent à comprendre.
- Un assaillant invisible, fit Teal'c. C'est comme lorsque Nirti a tenté d'attaquer Cronos lors des négociations.
Ils prirent alors leurs armes, mettant en joug la zone où devait se trouver l'assaillant.
- Baissez ça ! ordonna fortement William-Léandre. C'est sur moi que vous allez tirer bandes de crétins alors laissez moi faire !
Une fraction de seconde plus tard, on le voyait recommencer à frapper, tous comprenant qu'il ne donnait pas des coups dans le vide mais bien contre cet ennemi invisible, très impressionnant. Il fut étrange de le voir se battre contre une cible qu'ils ne pouvaient voir, suivre l'affrontement se faisant difficile. Pourtant, l'albinos ne sembla pas prendre un coup, la chose un peu stupéfiante vue la situation. Il sembla soudain stopper un assaut et lorsqu'un couteau apparut dans sa main, on devina qu'il venait de le prendre à son adversaire. Il continua à bouger, incroyablement rapide, vif et puissant. Une sorte de casque fit son apparition, vite balancé par l'albinos qui sembla couper quelque chose de son couteau. Il fit plusieurs gestes rapides, une étrange tunique épaisse se révélant en tombant au sol, vite suivit de pièces d'équipement. Dans la manœuvre, l'albinos avait certainement privé l'assaillant de son système d'occultation puisqu'un homme bien plus grand et imposant que William-Léandre apparut finalement aux yeux de tous, l'air furieux devant le terriens maîtrisé et impassible. Il se jeta d'ailleurs sur lui et cette fois, tous purent suivre l'affrontement, admirant avec surprise la maestria de l'albinos au combat. Sa cible était déjà bien amochée, essoufflée et il la jeta au sol d'un puissant coup de pied frontal envoyé dans sa poitrine. L'homme recula de plusieurs pas avant de s'écrouler dans la manœuvre et William-Léandre recula de deux pas. Ce fut le signe pour son équipe de cerner de plus près leur ennemi, le mettant en joug. Mais celui-ci n'était concentré que sur William, en rage et lorsqu'il se jeta de nouveau sur lui, la réaction de ses coéquipiers fut immédiate. Trois coups de feu partirent, touchant une épaule et les deux jambes du colosse qui s'effondra, neutralisé, le silence tombant une seconde.
- Voilà, fit William-Léandre à l'attention des autres. Il est là votre espion meurtrier. Il a dû participer à l'attaque de la base Tok'ra et passer la Porte avec eux sous occultation.
- Comment vous avez su ? demanda O'Neill alors que plusieurs soldats terriens rejoignaient leurs camarades pour maîtriser leur cible.
- Je vous l'ai dit mille fois O'Neill depuis que nous travaillons ensemble, répondit William-Léandre. Vous avez l'esprit trop fermé. Vous devez mieux réfléchir sans exclure les possibilités et ouvrir vos perceptions à ce que vos yeux ne peuvent voir, à ce que vos oreilles ne peuvent entendre. Il y aurait pu avoir bien plus de morts à cause de l'idiotie générale régnant ici et il l'avait bien compris, dit-il en désignant le blessé. Il n'avait qu'à profiter des stupides petites querelles entre Tok'ra et Jaffas pour vous dresser les uns contre les autres et vous laisser vous déchirer pendant qu'il restait bien tranquille, dit-il en baladant ses yeux sur les Tok'ra et les Jaffa dont-il avait l'attention. Vous êtes vraiment des crétins finis à vous battre de la sorte et les Goa'uld en profiteront, ce sera votre perte si vous ne changez pas. Les forces faisant faces aux Goa'uld sont déjà restreintes, si vous n'êtes pas capables de travailler ensemble et de vous respecter, vous êtes une cause perdue. Cette alliance ici présente est précieuse pour votre avenir à tous, remarqua-t-il. Vous devez apprendre à vous faire confiance et à vous respecter pour être efficaces. Au lieu de chercher un coupable parmi vos alliés, vous auriez dû chercher ensemble comment un ennemi avait pu s'infiltrer ici et agir. Maintenant, j'espère que tout le monde va pouvoir se détendre un peu, dit-il en retournant chercher ses affaires.
Ce fut dans une étrange ambiance que l'assaillant fut pris en charge pour être interrogé seulement, ils n'eurent pas l'occasion d'en tirer quoi que ce soit qu'il se suicida, une capsule de poison cachée dans son corps. Seul SG-2 ne fut pas surprise d'avoir vu William-Léandre se battre ainsi. Ils ne l'avaient jamais vu faire eux mêmes et ils n'en n'avaient jamais parlé entre eux mais depuis qu'il leur avait dit avoir vécu la guerre dans sa première vie, il leur était apparu évident qu'il savait se battre. On ne traversait pas une guerre sans savoir combattre et ça expliquait pourquoi le docteur de leur équipe avait toujours été si calme et maîtrisé, sachant quoi faire et où aller lorsqu'ils étaient pris dans des combats en mission. La seule chose qui les étonna un peu fut de voir que William était vraiment un excellent combattant de toute évidence.
- Pourquoi vous ne nous avez pas prévenu ? demanda O'Neill.
La situation en main, l'assaillant mort. Il s'était dirigé vers SG-2 avec Teal'c, Carter, Bra'tac, Malek et Jacob.
- On est censé travailler en équipe ! rappela le colonel.
- J'ai travaillé avec mon équipe, répondit-il calmement. Je n'ai rien di parce que je n'étais sûr de rien avant d'arrêter l'attaque sur Artok. Et si on avait cherché à l'aveuglette n'importe comment, vous auriez alerté l'assaillant qui se serait caché le temps que tout se calme et que vous vous persuadiez que je m'étais trompé. Je n'avais ni preuve ni rien et entre l'ambiance ici et la confiance légendaire que vous avez en moi, vous ne m'auriez pas cru. Il était plus simple de lui tomber dessus comme ça, posa-t-il fermement.
- Jack, Will n'a vraiment compris exactement ce qu'il se passait qu'au tout dernier moment, assura Charles. Il m'a fait part de toutes ses suppositions depuis le début de l'affaire. Crois moi, il n'y a rien que l'on vous ai caché sciemment. Juste, c'est allé très vite à partir du moment où William a compris que c'était un soldat occulté. On ne pouvait pas vous prévenir plus tôt.
- Ouais, fit le colonel plus calme devant son ami de longue date clairement protecteur pour son coéquipier.
- Merci d'avoir protégé Artok docteur Langford, fit Bra'tac respectueux. Il nous a raconté ce qu'il a vu. Vous êtes un guerrier redoutable.
- Vous nous aviez jamais dit que vous saviez vous battre comme ça, releva Carter.
- Vous n'avez jamais demandé, répondit-il. Vous m'avez juste jugé selon vos critères et vous êtes persuadés que je ne savais pas me battre. Je n'aime pas particulièrement avoir à le faire mais je sais très bien le faire.
- Comment avez-vous pu percevoir cet Ashrak ? questionna Malek.
- J'ai l'esprit beaucoup plus ouvert et aiguisé que n'importe qui ici. Je sais me battre les yeux bandés sans prendre un coup, c'était sensiblement la même chose ici. Maîtrise, calme, ouverture, d'esprit, concentration, attention et expérience.
- Expérience ? releva Malek. Vous êtes un enfant.
- Et l'enfant vous a tous devancé de loin aujourd'hui, répondit-il. Vous êtes d'une telle arrogance que vous préférez vous mettre en avant, rabaisser les autres et les dénigrer plutôt que de profiter d'une leçon utile lorsqu'elle se présente à vous, l'apprendre avec humilité. À votre aise. Vous pouvez refuser mon explication, cela ne changera pas la vérité.
- Je suis entièrement d'accord, fit alors O'Neill se rangeant du côté des siens. Beau boulot William, félicita-t-il sincèrement en posant une main sur son épaule. Je fais un rapport à Hammond puis on pourra se mettre à la recherche d'une planète pour vous, dit-il à Malek l'air de vouloir les voir partir vite.
Les suites furent un peu plus calmes, tous ayant finalement bien compris qu'il n'y avait pas eu de traître. Il n'en resta pas moins que les tensions étaient palpables, tous vexés d'avoir été soupçonné d'avoir trahis. William-Léandre avait observé tout cela. Il n'avait pas grand-chose à faire ici. Il n'était pas militaire et donc, n'était pas assigné aux tâches de sécurité ou de logistique militaire et il n'y avait aucune tâche pour lui sur le site Alpha correspondant à ses attributions. Il ne faisait qu'accompagner le reste de son équipe en mission. Il avait donc tout loisir d'analyser un peu cette alliance Terriens-Jaffas-Tok'ras. Ce n'était pas fameux. Bien sûr, ce n'était là que quelques interactions loin des chefs et des échanges officiels mais cela en disait long sur les relations entre les trois camps. Il savait d'ailleurs que les échanges en lien avec le traité n'étaient pas au beau fixe non plus. Tous s'étaient engagés à s'entre-aider, à partager des informations… seulement dans les faits, on en était très loin, tous méfiant à l'égard des autres, rechignant, voulant contrôler l'ensemble. Si l'albinos trouvait la chose normale pour les Jaffas qui n'avaient jamais été libres, n'avaient jamais été leur propre commandement, n'avaient jamais eu d'organisation et de politique à eux, il était bien moins indulgent envers les Terriens et les Tok'ras donnant plus l'impression de rouler des mécaniques pour savoir qui était le plus fort, le meilleur. Le spectacle était donc assez pathétique à ses yeux pourtant, il avait assez étudié la situation de la Voie Lactée pour savoir que cette alliance était importante contre les Goa'uld. Peut-être devrait-il tenter de leur faire comprendre.
Il fut un peu amusé de voir plusieurs Jaffas donc Artok venir le voir avec Bra'tac et Teal'c, pleins de questions sur le comment il avait pu ainsi percevoir un guerrier invisible et se battre contre lui avec une telle aisance.
- Je vous avais déjà vu arrêter Nirti sous pareil camouflage mais j'ignorais que vous combattiez, remarqua Teal'c seul de SG-1 avec qui il s'entendait toujours parfaitement.
- Il y a encore énormément de choses sur moi que vous ignorez Teal'c, sourit-il. Je vous l'accorde, peu de Terriens sont habitués à combattre comme les Jaffas le sont. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de bons combattants sur Terre.
- Comment avez-vous fait pour combattre cet ashrak ? demanda Rak'nor.
- Un bon guerrier ne voit pas avec ses yeux, répondit-il mystérieusement. Entraînez vous les yeux bandés ou dans le noir, vous verrez, ça change les perspectives.
- C'est possible de se battre les yeux bandés ? demanda Artok.
- C'est un entraînement marginal mais certains s'y prêtent, sans grand succès d'après ce que je sais, répondit Bra'tac.
- Cela ne se fait pas en un jour, s'amusa William. C'est difficile mais ça en vaut la peine et ça se répercute sur l'ensemble de vos capacités de combats.
- Je serais curieux de connaître votre maître, fit Bra'tac.
- Je n'ai pas de maître, répondit-il en les surprenant. J'ai appris les bases de quelques arts du combats avec des professeurs puis je me suis entraîné et perfectionné seul.
- Vos professeurs ne sont-ils pas vos maîtres ? demanda-t-il.
- Non. Le concept de maître tel que vous le connaissez est très rare sur Terre, expliqua-t-il. Mes professeurs étaient des personnes qui vendent leur enseignement purement techniques pour gagner leur vie. Il n'y a pas cette relation maître-disciple profonde que vous connaissez. Cela m'étonnerait même qu'ils se souviennent de moi. J'ai été mon propre maître.
- C'est impressionnant, fit Bra'tac. Atteindre un tel niveau à votre âge.
- L'âge n'est rien. Cela ne veut rien dire, répondit-il simplement. Certes les plus âgés ont eu plus de temps pour apprendre mais un jeune peut tout aussi bien apprendre les mêmes leçons d'une autre manière.
Ils en discutèrent un moment, peu de Jaffas parvenant à saisir la manière de faire comme lui. Finalement, après rapport à Hammond et avec son accord, les Tok'ra purent se mettre à chercher une nouvelle planète pour établir une nouvelle base et la chose fut vite faîte entre les planètes connues des Tok'ra et des Terriens. On remit de l'ordre sur le site Alpha et ils purent rentrer sur Terre, William-Léandre se disant qu'il devait faire quelque chose pour resserrer l'alliance ou au moins essayer. Il alla donc sur Sreogane afin de savoir s'il pouvait y organiser une réunion entre l'alliance et ceux qui travaillaient sur la situation de la Voie Lactée. Une sorte de réunion stratégique qui pourrait mettre en évidence l'importance de l'alliance pour l'avenir, de leur faire rencontrer les autres concernés par cette situation. Il fut heureux d'obtenir l'autorisation du Symposium sans problème, le traité disant qu'ils devaient se consulter pour ce genre de chose. La visite fut annoncée sur la station pour informer ceux qui seraient là ce jour là et William-Léandre entreprit de lancer les invitations. Il alla donc voir Hammond, lui demandant s'il avait un instant à lui accorder. L'homme approuva et il entra dans son bureau, refermant derrière lui avant de s'asseoir face à lui :
- J'ai une invitation à vous soumettre monsieur, commença-t-il.
- Une invitation ? releva-t-il perplexe.
- Oui. Bien que cela n'arrive jamais jusqu'à vos oreilles, moi et les Asgard parlons régulièrement de la situation avec les Goa'uld. J'ai proposé d'organiser une rencontre entre nous, les Asgard, les Tok'ra et les Jaffas rebelles pour faire un point sur la situation et éventuellement voir ce que nous pourrions faire pour cela. La proposition a été acceptée et nous aimerions vous inviter vous en personne, SG-1 et 2, ainsi que des représentants Jaffas et Tok'ra à participer à cet échange en espérant que quelque chose de positif ressorte des discussions, que nous puissions peut-être mettre nos efforts en commun.
- C'est surprenant mais c'est une bonne nouvelle, répondit le général surpris. Je suis invité ?
- Oui. Je sais que vous n'avez jamais passé la Porte mais les Asgard et moi même pensons que vous devriez être là en tant que général du SGC et donc, premier officier décisionnaire côté Terriens dans le quotidien de cette guerre. Le SGC est la première ligne de défense de la Terre et indubitablement la ligne active de cette planète dans ce conflit. Nous pensons qu'il est important que vous participiez, que vous êtes le mieux placé sur Terre pour parler efficacement pour elle.
- Et vous ? J'ai toute confiance en vous pour cela.
- Je le sais mais je ne suis pas militaire monsieur, je ne commande pas les hommes de cette base et peu ici me respectent. Je pense qu'il serait instructif et utile pour vous de participer en personne, que votre participation pourrait être profitable. Parce que, veuillez m'excuser monsieur mais SG-1 est loin d'être efficace lorsqu'il s'agit d'être raisonnable, de comprendre le point de vu des autres et de s'y adapter. Leur participation est importante mais pour moi, la vôtre l'est encore plus.
- Très bien. Où cela devrait-il se passer ?
- Avec votre permission, je donnerai rendez-vous à tout le monde sur Terre puis nous nous rendrons sur un site allié sûr et protégé. Je peux jurer sur mon honneur que personne ne risquera rien là bas. C'est un lieu sûr où je me suis déjà rendu de nombreuses fois.
- Comme je l'ai dit, j'ai toute confiance en vous. Vous avez ma permission pour fixer un point de rendez-vous ici. J'informerai la hiérarchie.
- Merci monsieur, vous ne le regretterez pas.
- Quand cette rencontre doit-avoir lieu ?
- Rapidement. Je vais contacter les Jaffas et les Tok'ras pour organiser cela au plus vite. Il semble important que nous nous parlions tous.
Il fit donc cela, contactant Jaffas et Tok'ras pour les inviter. Ils furent quel que peu méfiants, surtout les seconds mais en entendant parler des Asgard, ils acceptèrent, l'occasion trop belle alors qu'ils se voyaient déjà allié à ce puissant peuple. Ils furent donc là le jour dit, trois délégations assemblées dans la salle d'embarquement lorsque William-Léandre y pénétra. Il n'était pas vêtu comme un Terriens mais comme le Fondateur du Symposium qu'il serait pendant cette rencontre. Il s'était donc habillé dans un mélange des genres, comme lorsqu'il était rentré de son petit exil un an plus tôt. Il portait l'un de ses vêtements ressemblant à un kimono japonais donné par les Alewessir. Le sien était sans manches, ouvert à l'avant bien sûr mais aussi fendu sur les côtés à partir des hanches. En dessous, il portait un pantalon et une pair de botte de cuir Kirionnien. Il avait ses brassards de commandes couverts de trinium sur les avants bras, ses ornements dans les cheveux, quelques bijoux offerts par ses amis autour du cou. On le regarda entrer avec surprise alors qu'il arrivait, seul à ne pas être armé et équipé. Il profita de ce temps pour regarder qui il avait devant lui.
Pour la Terre, il y avait Hammond qui s'apprêtait à passer la Porte pour la première fois, O'Neill, Carter, Jonas Quinn, Charles, Carl et Carvin. Pour les Jaffas, il y avait Teal'c évidemment, avec Bra'tac, Rak'nor, M'zel et Artok, les quatre premiers très importants dans la rébellion. Les Tok'ras aussi avaient envoyé des personnages importants pour converser avec les Asgards. Il y avait Jacob Carter et donc Selmak, Malek rencontré sur le site Alpha, Yossuf et son symbiote Garshow, Delek, Per'sus et Ren'al. Tous le regardèrent entrer et s'avancer, rejoignant vite son équipe.
- C'est quoi cette tenue ? demanda O'Neill léger.
- Ma tenue, répondit William-Léandre. Je ne vais pas à cette rencontre en tant que Terriens, cette tenue marque ce fait. Considérez moi comme partie neutre. Je serai responsable de vous sur le site de la rencontre, dit-il en tirant quelques ricanement à certains Tok'ra.
- Et où se situe ce site exactement ? demanda Per'sus.
- Vous le saurez en temps voulu, répondit-il avec assurance. Cependant, je peux vous assurer que vous serez en sécurité et libres de repartir à tout moment. Quelques petites choses avant d'y aller, dit-il en montant sur la passerelle pour tous les voir. Le site où nous nous rendons est un endroit neutre. Aucune violence n'y est tolérée et je vous demanderai à tous de faire preuve de politesse et de diplomatie.
Il fit ensuite signe aux techniciens dans la salle de contrôle, leur ayant déjà dis quelle adresse entrer et bientôt, la Porte s'ouvrit.
- Allons-y. Les Asgard nous attendent probablement déjà.
Il se mit en route, passant le premier pour rassurer tout le monde et son équipe ainsi que Hammond lui emboîtèrent immédiatement le pas, suivis de tous. L'arrivée sur Sreogane fut amusante pour William-Léandre qui regarda tout le monde débarquer et être stupéfié par sa station. Sa Porte de cristal entourée des cascades tombant des terrasses et des tours lévitantes au dessus d'eux. L'immense station offrait un spectacle grandiose avec son soleil condensé dans son socle, l'espace autour d'eux même si on ne voyait que peu les étoiles avec les cascades et les jardins. Il les laissa arriver et regarder, se tournant vers cette Porte particulière qui les avait privé de leurs armes.
- Eh ! fit O'Neill. Elles sont où nos armes ?
- Les armes ne sont pas autorisées ici, expliqua-t-il simplement. C'est un lieu de paix. Pas d'armes et si je vous l'avais dit avant, cela n'aurait fait qu'engendrer des débats inutiles. Encore une fois, vous êtes en sécurité ici. Bienvenu sur la station Sreogane, dit-il pour tous.
- Quel est cet endroit ? demanda Jacob.
- Venez, je vais vous montrer, dit-il en faisant quelques pas. Entrez tous dans ce cercle, dit-il en désignant les marques au sol. C'est un téléporteur. Il y aurait trop de distance à parcourir à pied.
Curieux, ils obéirent, le rejoignant. Ils regardèrent l'interface holographique apparaître devant l'albinos et celui-ci savait manifestement parfaitement s'en servir puisqu'il entra aisément les commandes et ils furent bientôt téléportés ailleurs. Ce fut sur le spatioport que William-Léandre les conduisit, là où on avait une très belle vue sur la station, l'espace, la Porte géante baptisée Titan depuis quelques temps et les docks où plusieurs vaisseaux de divers peuples étaient amarrés. Tous restèrent totalement stupéfait par ce spectacle au combien impressionnant.
- Sreogane est une station spatiale entièrement artificielle, expliqua-t-il après un moment. Elle a été construite il n'y a pas très longtemps dans un but précis.
- Quel peuple est capable d'un tel prodige ? demanda Delek. Cela ne ressemble à rien de connu.
- Rien que vous connaissez c'est vrai, approuva William-Léandre. Mais vous ne savez pas tout. La technologie de cette station est unique et secrète. Ne vous attendez pas à apprendre quoi que ce soit sur le sujet ici.
- Pourquoi a-t-elle été créé ? demanda Hammond.
- Pour faire simple, c'est un terrain neutre pour la diplomatie intergalactique, répondit-il.
Ce fut à cet instant que la Porte Titan s'activa plus loin dans l'espace, attirant toute leur attention, les ahurissant lorsque l'immense vortex fit son apparition.
- C'est une Porte ? demanda Charles un large sourire au visage.
- Oui. Une Porte Titan. Elle a été créé avec la station pour permettre le passage de vaisseaux entre la Voie Lactée et la galaxie d'Ida. Ce sont les Asgards, sourit-il en voyant un premier vaisseau arriver.
Il fut suivi d'un deuxième, Asgard lui aussi et il reconnut les bâtiments de Thor et Freyr devant participer à la réunion. Ils étaient suivis d'un vaisseau Plixia dont l'arrivée était prévue aujourd'hui. La Porte se referma derrière eux, tous regardant ce spectacle.
- Ce sont les vaisseaux de Thor et Freyr du Haut Conseil Asgard. Ils sont là pour la rencontre.
- Et le troisième ? demanda Malek.
- Un vaisseau Plixia originaire d'Ida, répondit-il. Les Plixia sont un peuple avancé d'Ida qui participe au projet diplomatique que Sreogane abrite.
Ils regardèrent les vaisseaux manœuvrer pour s'arrimer au dock, près des autres.
- Il y a beaucoup de vaisseaux différents ici, remarqua Bra'tac.
- Oui, répondit-il. Ils sont d'Ida. Il n'y a pas de Porte là bas hormis chez les Asgards. Les peuples avancés de cette galaxie utilisent donc énormément les vaisseaux et on y trouve beaucoup de technologies et conceptions différentes puisque chacun a sa propre manière de faire.
Rapidement, les deux premiers vaisseaux furent en place et Thor et Freyr se téléportèrent près de lui, le faisant sourire.
- Salutation William-Léandre, commença Thor.
- Salutation, continua Freyr.
- Salutation Thor, Freyr, répondit-il en souriant. Permettez moi de vous présenter le Commandant Suprême de la Flotte Asgard, Thor et le Délégué du Haut Conseil Asgard Freyr, dit-il plus sérieusement aux autres.
Il présenta ensuite les délégations aux deux Asgard alors que le vaisseau Plixia terminait sa manœuvre à son tour. Et il vit rapidement un groupe de Plixia arriver par un téléporteur à quelques dizaines de mètres de là pour galoper vers lui comme toujours. Souriant, il s'excusa auprès des autres pour aller vers eux, tous regardant cela. Et beaucoup se tendirent en voyant la nuée de petits êtres arachnéens couleur d'ambre doré foncer à toute vitesse sur William-Léandre.
- Euh, c'est quoi ces trucs ? demanda O'Neill tendu.
- Ce sont des Plixia, répondit Thor. Un peuple bien plus évolué que vous tous, remarqua-t-il. Ils ne sont d'aucun danger si c'est là votre questionnement. De plus, les Plixia adorent William-Léandre.
Ce fut d'ailleurs à cet instant qu'ils arrivèrent sur l'albinos, lui sautant dessus, le faisant basculer en arrière pour rapidement l'engloutir sous eux, tendant les siens.
- Que font-ils ? demanda Hammond tendu pour son homme.
- Ils le saluent à leur manière, répondit Freyr. Les Plixia expriment toujours de manière frontale et directe ce qu'ils ressentent. En l'occurrence, ils montrent leur bonheur de voir William-Léandre. Il en est toujours ainsi avec lui.
Quelques instants plus tard, l'albinos réapparaissait, indemne, assis en tailleur au sol entouré des petits êtres, souriant largement. Il sembla discuter avec eux un moment deux Plixia plus petits sur ses épaules. Il se releva finalement souplement, assurant les deux petits êtres sur ses épaules de ses mains. Il revint vers eux, les Plixia autour de lui. Il déposa les deux petits au sol avec précaution et la bande s'en alla dans un téléporteur, regardant étrangement les délégations en émettant ce qui semblait être des ricanements. William-Léandre rit légèrement avant de retourner son attention sur son groupe.
- Ils rient de nous ? demanda Jonas l'air amusé par ce qu'il venait de voir.
- Non, répondit-il. Pas au sens où vous l'entendez. Les Plixia sont des êtres très joyeux, très enthousiastes, très rieurs, expliqua-t-il. Le rire fait partie de leur langage de manière bien plus complexe que pour nous. Sachez que la station dispose d'un système de traduction instantané, reprit-il plus sérieusement. Peu importe la langue que vous parlez ou que les autres parlent autour de vous, vous entendrez toujours tout dans votre langue, comme tous ici.
- William-Léandre ? interpella Freyr. Eir nous a fait savoir que les Régents du Symposium aimeraient parler aux délégations avant que nous ne commencions.
- De quoi s'agit-il ? demanda Hammond.
- Le Symposium est le nom d'une organisation créée sur cette station. Une alliance diplomatique entre plusieurs peuples, répondit-il. Les Régents sont les représentants des peuples membres qui dirigent le Symposium et ses activités sur Sreogane.
- Les Régents vont vous expliquer, fit Thor. Ils souhaitent vous dire quelques mots avant que nous ne commencions.
- Allons-y, fit William-Léandre.
Ils reprirent le téléporteur et ce fut cette fois dans la salle officielle des Régents qu'ils arrivèrent. C'était une pièce grande et ronde au sommet de l'une des tours, son toit transparent donnant sur l'espace. Elle était faite de gradins du même cristal clair que la station. Tout en bas, le cercle qu'il restait était empli d'eau, une lumière dorée douce en irradiant. D'un côté il y avait les trente-huit sièges des Régents, imposants et finement travaillés et en face, des sièges plus simples et tous identiques pour les invités. Tout les Régents étaient déjà là, un seul siège vide trônant en plein centre de leur assemblée.
- Bienvenu sur Sreogane, fit doucement une Nox. Prenez place, pria-t-elle.
Observant avidement autour d'eux, les membres de cette assemblée incroyable comptant neuf peuples différents dont la majorité leur était inconnue, ils prirent place, surpris de voir les deux Asgard qui les avaient accompagné en faire de même.
- Vous n'allez pas avec eux ? demanda O'Neill.
- Nous ne sommes pas des Régents, répondit Thor. Forseti et Eir sont les Régents représentant le peuple Asgard pour le Symposium, dit-il en désignant les deux concernés.
- William-Léandre ? appela le Régent Alka Sanorar.
L'albinos eut un léger sourire, voyant tout les Régents le regarder, sachant ce qu'ils demandaient silencieusement. Aussi, il se mit en route pour rejoindre son propre siège, le seul libre en plein milieu des Régents et ce fut avec surprise que les trois délégations le regardèrent aller prendre place face à eux.
- Pourquoi ce Terriens a-t-il une place parmi vous ? demanda rapidement Per'sus.
- Le docteur Langford n'est pas là en tant que Terriens mais en son nom propre, répondit le Régent Kirionnien Draxel. Il est le plus légitime des Régents puisqu'il est le Fondateur du Symposium, révéla-t-il en les stupéfiant.
- Fondateur ? releva Carter.
- Oui. Il est celui qui a eu cette idée, qui a convaincu tout les peuples présents de participer, qui a dressé le traité qui nous lie et qui est à l'origine de la construction de la station Sreogane, répondit le Régent Gilgern Leacius.
- En quoi consiste ce traité ? demanda Hammond.
- Le Symposium est une organisation siégeant sur cette station, commença la Nox Valee. Son but est d'instaurer un échange socio-culturel entre les peuples qui en sont membres. Ici, les peuples membres échangent des savoirs sur leurs cultures, leurs langues, leurs traditions, leurs moralités, leur idées, leurs modes de pensées, leurs philosophies, leur savoir général… Il n'y a ici aucun échange de savoir technologique, militaire ou scientifique, uniquement culturel. Cela dans le but de permettre à des cultures différentes d'apprendre à se connaître et à se comprendre pour ainsi favoriser l'amitié et la paix.
- Les Terriens en font partis ? demanda Ren'al en regardant William-Léandre.
- Non, répondit Forseti. Le Docteur Langford est là en son nom propre comme il est l'ami de tout les peuples présents en son nom propre. Pour intégrer le Symposium, il est nécessaire…
- D'être un peuple avancé, coupa O'Neill. Oui on connaît la rengaine.
- Non, reprit Forseti calme. Même s'il est vrai que tout les peuples présents sont très évolués, les exigences du traité sont d'ordre moral et comportemental. Les participants doivent avoir fait preuve de leur capacité à être tolérants, respectueux des autres, sincères dans sa démarche d'apprentissage… Cela parmi bien d'autres choses avec principalement l'exigence de ne pas réclamer de quelque façon que ce soit un savoir technologique, militaire, scientifique ou affiliés. Les exigences sont des exigences de sagesse, de confiance et de maturité, pas de niveau technologique. La Terre est bien placée, de par son expérience avec le docteur Langford, pour connaître la différence.
- Le Symposium se donne aussi pour vocation de servir de partie neutre ou conseiller pour ceux qui le voudraient, membres ou pas, expliqua la Régente Tollan Moria.
- Nous souhaitions vous rencontrer avant que vous n'entriez dans vos discussions stratégiques afin de profiter de cette occasion pour vous présenter le Symposium, expliqua Eir. Le docteur Langford vous l'a certainement déjà dit mais les armes sont interdites ici. Celles que vous aviez vous seront rendues à votre départ de la station. Nous assurons également votre sécurité, ce site est extrêmement bien protégé. Nous vous demanderons aussi de faire preuve de respect envers tous. Vous croiserez peut-être d'autres membres de nos peuples respectifs, la station est ouverte à l'entièreté des peuples signataires du traité. Tous, enfants, adultes et aînés, cohabitent ici en bonne entente dans la tolérance, la compréhension et la politesse. Nous vous demandons d'en faire de même durant votre séjour ici. Sreogane offre un terrain neutre et sécurisé pour les discussions telles que celle que vous allez avoir. Sachez aussi qu'une fois que vous serez parti, il vous sera possible de contacter la station et le Symposium si vous le désirez. En revanche, ne passez pas la Porte de la station sans autorisation. Elle est protégée sur un principe semblable à celui de l'iris terrienne, vous signeriez votre arrêt de mort.
- Pour quelle raison pouvons nous vous contacter ? demanda Hammond très intéressé.
- Nous sommes disposés à offrir notre aide dans la mesure du possible, répondit le Régent Aquilien Afaitu. Pour toute sorte de choses. Tout dépendra des situations.
- Et face aux Goa'uld ? interrogea Malek.
- Ce sujet sera abordé durant votre échange par le docteur Langford, répondit le Régent Plixia Resal.
- On connaît la chanson sur ça aussi, fit O'Neill toujours aussi tranchant sur ce genre de chose. Il y aura toujours une bonne raison pour ne pas venir aider.
- Si c'était le cas personne ne serait venu à votre secours lors de cet incident avec l'astéroïde, remarqua la Régente Plixia Linne en laissant les Terriens surpris.
- Est-ce l'un d'entre vous qui est intervenu ? demanda Hammond.
- En effet, répondit Forseti. C'est un membre du Symposium contacté par le docteur Langford qui est venu à votre aide. Il ne souhaite pourtant pas se faire connaître. Si vous désirez des détails sur ce que nous sommes disposés à faire, vous pourrez voir cela avec le docteur Langford puisqu'il est l'intermédiaire entre vous et nous et qu'il a appuyé votre présentation au Symposium.
- Nous préférerions ne pas avoir d'intermédiaire…, commença Delek.
- Terriens ? termina le Régent Nox Alerieus. Nous connaissons l'aversion du peuple Tok'ra pour la collaboration sincère avec d'autres, remarqua-t-il sans détour. Surtout lorsqu'ils les jugent moins avancés qu'eux. Et c'est justement pour cela que vous aurez à faire au docteur Langford si vous souhaitez contacter le Symposium. Notre vocation est avant tout de favoriser la coopération entre peuples pour notre bien à tous. Si vous n'êtes pas capables de collaborer sur un pied d'égalité et de confiance avec lui, nous ne pourrons vous aider.
- De plus, veuillez prendre en note que tout les peuples ici présents estiment énormément le docteur Langford, continua le Régent Kirionnien Porel. Nous nous référons tous à lui pour nos relations entre peuples, dit-il en les surprenant. Cela parce qu'il a cette immense capacité à savoir respecter et comprendre tout le monde, à se mettre à la place des autres, à raisonner et agir avec raison et sagesse, à savoir concilier les exigences et besoins de tous, les moralités et les fonctionnements. Il est le meilleur interlocuteur dont vous pourriez rêver. Ce n'est pas pour rien s'il s'est attiré l'amitié et la confiance de nombreux peuples ainsi. Vous aurez bien plus de chance de vous faire comprendre auprès de nous en passant par lui. Les différences de cultures et de mentalités, de modes de pensée peuvent rendre la communication difficile mais le docteur Langford est un excellent professeur en la matière et il est réellement soucieux d'aider les autres autant qu'il le peut. Estimez vous chanceux de l'avoir.
- Il répondra à vos questions à notre sujet, assura la Régente Plixia Rona.
- Comment pouvons nous être assurés qu'il n'agira pas dans son propre intérêt et qu'il répond bien à vos règles ? demanda Garshow.
- Le docteur Langford est celui qui a écris notre traité, qui a fixé les règles du Symposium, répondit Forseti. Il les connaît comme il connaît notre fonctionnement mieux que personne et il est le premier à les faire respecter. Il connaît également et comprend profondément chacun de nos peuples et de ses principes. Il sait les concilier et anticiper notre manière de penser. Le docteur Langford n'agit pas dans son intérêt, il agit dans l'intérêt des peuples qui acceptent de lui faire confiance et de l'écouter. Nous n'avons aucun doute sur sa sincérité. À vous d'apprendre à lui faire confiance. C'est notre condition et elle n'est pas discutable.
- Une salle a été préparé pour votre réunion, annonça le Régent Alka Celoter. Nous avons dit ce que nous avions à dire.
Tout les Régents tournèrent le regard vers l'albinos resté silencieux et il approuva pour eux.
- Je nous téléporte dans notre salle, dit-il alors pour eux en usant de l'interface holographique de son siège pour activer le téléporteur.
