Chapitre 27 :

Egéria

Quelques heures après leur passage dans les ruines, un rapport au SGC expliquant que tout allait bien mais qu'ils avaient besoin d'un peu plus de temps et un repas offert par leurs hôtes, SG-2 retrouva Dollen et Tegar dans la salle de réunion.

- Votre visite vous a-t-elle plu ? demanda Dollen en s'installant avec eux.

- Beaucoup, votre monde est vraiment beau et paisible, sourit William-Léandre. Avant que nous ne reprenions, je tiens à vous faire part d'une chose. Dans les ruines, nous avons aidé vos archéologues à traduire les fresques et nous avons fait une découverte intéressante.

Il leur détailla alors ce qu'ils avaient lu sur Râ et Egéria, expliquant le conflit qu'ils avaient eu, ce qu'étaient les Tok'ra, l'emprisonnement de la reine dans un probable état de stase.

- J'aimerais vous demander si vous n'avez pas retrouvé un symbiote ? Peut-être dans une jarre ou quelque chose approchant ? Si Egéria est ici et encore en vie, c'est d'une importance capitale dans la lutte contre les Goa'uld et pour la survie du peuple Tok'ra.

Les deux hommes se regardèrent de nouveau lourdement.

- Vous avez trouvé Egéria, comprit immédiatement Charles.

- Oui. Nous l'avons trouvé, répondit le politique. Mais avant de parler d'elle… Nous avons décidé de vous dire la vérité.

- C'est une très mauvaise idée, grommela le général.

- S'il y a ne serait-ce qu'une possibilité de régler cela sans mettre en danger notre peuple, nous devons essayer Tegar, répondit Dollen. Vous avez raison, la trétonine n'est pas sans inconvénient. Ceux qui reçoivent de la trétonine ont certes une santé parfaite mais en contrepartie, le système immunitaire naturel est détruis et ne peut être régénéré.

- Donc votre peuple est dépendant à la trétonine ? remarqua Carvin.

- Oui mais une partie de notre peuple seulement, tous ne bénéficient pas de la trétonine. Cela reste un privilège parce que nous ne sommes pas en mesure de fournir assez de trétonine pour tous. Vingt pourcent de la population est concernée.

- Pourquoi avoir utilisé ce médicament malgré ces effets ? demanda Charles.

- Lorsque la trétonine a été créé, nous étions euphoriques. Nous nous sommes emballés, c'était un miracle pour nous malgré les effets secondaires. Nous pensions que nos scientifiques pourraient résoudre les problèmes qu'elle posaient et nous avons commencé à la distribuer en attendant. Seulement, jamais nous n'avons pu améliorer le produit pour corriger les effets secondaires et aujourd'hui, des dizaines de milliers de vies sont menacées.

- Pourquoi ? demanda Carl. Vous ne pouvez pas produire plus de trétonine ?

- Non puisque l'ingrédient essentiel à sa fabrication ne va pas tarder à manquer, répondit-il l'homme.

- Et quel est cet ingrédient ? demanda Charles.

- Des symbiotes, fit William-Léandre en surprenant tout le monde. L'effet de la trétonine fait penser à ce qu'il se passe avec les Jaffa. Le symbiote remplace leur système immunitaire et ils en sont dépendants. Si vous avez trouvé Egéria, j'imagine que vous l'avez étudié. Cela plus les informations archéologiques et vous avez compris que les Goa'uld avaient un système immunitaire exceptionnel que vous avez voulu exploiter pour améliorer votre santé. La trétonine a le même pouvoir de protection contre les maladies qu'un symbiote et le même effet de dépendance que chez les Jaffa.

- C'est cela. Comment avez vous deviné ?

- Le docteur Langford a de grandes connaissances et c'est un vrai génie, sourit Charles. Il comprend les choses avec peu d'informations.

- Une reine est capable a elle seule de faire naître des milliers de symbiotes, remarqua l'albinos. Ce sont ces symbiotes qui servent à fabriquer la trétonine.

- Oui. Nous avons une sorte d'élevage de symbiotes. Nous voulions attendre de mieux vous connaître avant de vous en parler. Nous ne savions pas comment vous réagiriez.

- Franchement ? Les Goa'uld réduisent les humains en esclavage depuis des milliers d'années. Que vous les utilisiez comme ça ne va pas nous poser de problème, fit Charles. C'est de bonne guerre. Mais s'il s'agit d'Egéria, ce n'est pas une Goa'uld, au contraire.

- Depuis combien de temps exploitez vous Egéria pour produire des symbiotes ? demanda l'albinos.

- Quelques dizaines d'années.

- Elle est en train de mourir c'est ça ? C'est pour ça que vous voulez aller sur ces mondes Goa'uld. Vous avez besoin d'une nouvelle reine.

- Oui.

- Je suis désolé de vous le dire mais vous n'obtiendrez pas de nouvelle reine. Elles sont extrêmement bien protégées et très rares. Nous n'en n'avons presque jamais vu. Ils ne vous laisseront jamais en obtenir une et si par miracle cela arrivait, Pangar serait rasée dans les jours suivant.

- Nous n'avons pas le choix ! fit le général. Des dizaines de milliers de vies sont en jeu !

- Je le comprend bien. Mais nous pouvons peut-être trouver une autre solution.

- Vous pensez ?

- En tout cas, nous allons tout faire pour. Mais je dois en savoir plus sur la trétonine. Pouvons-nous voir l'élevage et Egéria, parler à vos scientifiques ?

- Bien sûr.

Ils se mirent alors en route bien que le général ne soit pas très enthousiaste, méfiant. Ils gagnèrent la grande installation de production de la trétonine. Ils y découvrirent de grands bassins grouillant de symbiotes, tirant des sons de dégoût à Charles, Carl et Carvin. Ils s'arrêtèrent sur une coursive surplombant les bassins :

- Voici l'élevage, fit Dollen.

- N'y a-t-il jamais eu de problème ? D'attaque ? demanda William-Léandre. Un symbiote s'implantant dans le corps d'un humain par accident.

- En de rares occasions mais à chaque fois que cela s'est produit, la personne concernée s'est retrouvée comme plongé dans une sorte de coma. Vivant mais sans aucune réaction.

- Vraiment ? Et ils n'ont jamais repris conscience ?

- Jamais.

- C'est bizarre non Will ? fit Carl. Normalement, c'est immédiat après une implantation.

- Oui. Normalement la prise de contrôle est immédiate et nous savons tous que les Goa'uld ne perdent pas de temps.

- Peut-être que les symbiotes n'étaient pas matures ? supposa Carvin.

- Dans ce cas, le symbiote et l'hôte seraient morts en quelques heures. Aucun n'est décédé si vite n'est-ce pas ? demanda-t-il au politique.

- Non.

- S'ils ne sont pas morts, c'est que l'implantation a réussi. S'il ne s'est rien passé ensuite, il y a une bonne raison. Egéria est certainement bien consciente de ce qu'il se passe. Elle n'aura pas voulu donner ses enfants conscient à ces expériences. Une reine peut choisir de transmettre ou non sa mémoire génétique. Dans ce cas, je pense que Egéria ne l'a pas fait et donc, les symbiotes sont comme des coquilles vides mentalement. Cela expliquerait l'état des personnes attaquées. Le symbiote s'est implanté et a pris le contrôle de l'hôte par instinct naturel mais n'ayant pas d'esprit, il ne fait rien du tout. Ce sont des coquilles vides. Il se peut aussi que Egéria ait modifié ces symbiotes. Elle sait sûrement tout des recherches qui ont été faîtes, son savoir est immense et elle a peut-être influé sur les symbiotes. En quel sens ? Je ne peux encore le dire. Les reines ont un grand pouvoir sur leur progéniture.

Ils continuèrent ensuite, allant discuter longuement avec les scientifiques pour que William-Léandre puisse comprendre.

- Je vois. Malheureusement, je ne pense pas, d'après tout ce que je vois et ce que vous me dîtes, que la trétonine puisse être améliorée comme vous l'espérez. En fait, c'est même étrange. Je pense qu'elle devrait être plus efficace qu'elle ne l'est. Son effet devrait être plus long.

- Que voulez vous dire ? demanda une scientifique.

- Sur le papier, la trétonine devrait fonctionner de meilleure manière. Pourtant, elle ne le fait pas. Je pense que Egéria a altéré ces symbiotes pour ne donner qu'une trétonine bancale peut-être en espérant que vous abandonneriez les recherches devant la déficience de votre médicament. Elle savait que vous l'exploiteriez jusqu'à la mort si elle vous donnait un produit efficace. Et même avec un produit plus efficace, la dépendance serait toujours là. Elle a peut-être essayé de vous décourager. On ne pourra pas améliorer la trétonine comme vous l'espérez. Une autre reine que Egéria aurait peut-être même pu faire bien pire en offrant des symbiotes encore plus déficients. Trouver une autre reine ne servira à rien. Elle pourrait volontairement faire la même chose, voir s'arranger pour faire de la trétonine un poison pour vous. Elles sont conscientes et pensantes. Et les autres reines ne vous aideront pas au contraire. Egéria le savait et d'après ce que je sais d'elle, c'est un esprit de paix qui aime les humains. Je crois qu'elle a voulu vous montrer votre erreur pour que vous cessiez les recherches sur la trétonine, c'est une impasse pour les humains.

- Pour les humains ? releva Carl.

- Oui. Je pense qu'une trétonine efficace aurait malheureusement toujours ce même effet indésirable de détruire le système immunitaire. Elle le remplace. L'effet de la trétonine pourrait être plus long si on pouvait l'améliorer mais c'est tout. Ceux qui en prendraient seraient toujours dépendants d'elle. Pour les humains, c'est une impasse surtout avec cette technique de production qui ne fonctionnera pas à long terme. Mais imaginez ce que cela aurait pu être pour les Jaffa. Le symbiote que les Jaffa sont forcés de porter remplace leur système immunitaire. Si on avait un produit de ce genre…

- Peut-être que les Jaffa n'auraient plus besoin de symbiotes dans leur corps, comprit Carl. Ce serait une gigantesque avancée pour eux. Ils seraient dépendant à la trétonine comme à leur symbiote mais moralement...

- Oui mais avec ces moyens de productions, ce n'est pas viable. C'est à réfléchir. Ce n'est pas la question pour le moment, remarqua-t-il en se tournant vers les pangaris. Il est impossible de continuer sur ce schéma. Comme je l'ai dit, même si vous aviez une nouvelle reine, elle ne coopérera sûrement pas comme Egéria et ça ne vous avancera pas. Vous ne pouvez pas forcer une reine à vous donner des symbiotes viables. Ce ne sont pas des animaux d'élevage et elles ont un gigantesque pouvoir de formatage physique et mental sur leurs enfants. On ne pourra rien faire pour la trétonine, il faut donc trouver un antidote pour vous permettre de restaurer le système immunitaire des personnes concernées. Vous perdrez cette santé parfaite mais tout le monde survivra.

- Est-ce possible ? demanda Dollen.

- Je le pense vraiment mais ça demandera du travail. Je pense pouvoir le faire mais j'ai besoin d'installations et de matériel. Je ne peux pas faire ça ici. Une chose pourrait cependant vraiment nous aider.

- Laquelle ? Nous ferons ce qu'il faudra pour sauver les nôtres, assura le gouverneur.

- Si comme je le pense, Egéria est à l'origine de la déficience des symbiotes servant à la trétonine, elle pourrait aussi avoir la solution au problème. Il faut que je la voie et peut-être qu'il serait bien de la libérer et de lui trouver un hôte pour qu'elle puisse transmettre les informations nécessaires.

- Pensez-vous qu'elle nous aidera ?

- Je le pense oui. Egéria aurait pu tous vous empoisonner si elle l'avait voulu, cesser de vous donner des symbiotes depuis longtemps. Elle peut le faire quand elle veut pourtant, elle continu à faire ce qu'elle peu pour vous. Elle a tenté de vous décourager mais elle a aussi continué à vous donner des symbiotes jusqu'ici. Je ne pense pas qu'elle vous veuille du mal au fond. Je crois qu'elle vous aidera. Je peux vous proposer ceci : donnez moi Egéria et je ferai tout ce que je peux pour remédier à la situation. J'ai beaucoup d'amis de peuples très évolués, je peux leur demander de se pencher sur la question pour trouver un remède. De toute manière, si Egéria est mourante, vous n'avez rien à perdre.

- Allons d'abord la voir, proposa le gouverneur l'air de vouloir se donner un moment pour y penser.

Ils rejoignirent donc la pièce où les Pangaris gardaient la reine de Tok'ra dans un petit aquarium insalubre. Elle restait tout de même impressionnante à voir. William-Léandre s'approcha d'elle, l'observant attentivement, usant de sa magie pour l'analyser, cherchant à établir un lien télépathique avec elle. Il y arriva facilement, tous voyant la tête du symbiote le suivre.

« Bonjour, commença-t-il. Je m'appelle William-Léandre Elfiamine Langford. Je viens d'un autre monde que Pangar. Nous venons d'entrer en contact avec son peuple. Avant toute chose, puis-je connaître votre nom ? Vous pouvez penser vos réponses, j'entendrai. »

« Egéria. » répondit-elle faiblement.

« C'est bien ce que j'avais cru comprendre en visitant les ruines du temple où vous avez été trouvé, dit-il en sentant sa pleine sincérité. Sachez que je vous connais Egéria, mère de la Tok'ra. Mon peuple est allié avec vos enfants qui défendent toujours vos idées. »

« Vraiment ? demanda-t-elle avec espoir. »

« Oui. Beaucoup de vos enfants sont morts mais ils n'ont jamais cessé le combat contre les Goa'uld. Je vais faire en sorte que vous puissiez les rejoindre. »

« Je suis mourante. Je crains de ne pouvoir tenir jusque là. »

« Je peux arranger ça, vous soigner et vous guérir entièrement. Seulement, vous n'êtes pas sans ignorer la situation de Pangar j'imagine. Pouvez vous m'aider à trouver un antidote ? »

« En effet, je sais. J'ai tenté de les dissuader en transmettant une déficience à ma progéniture. J'espérais qu'ils cesseraient les recherches en constatant que les effets secondaires de leur produit dépassaient de loin ses bienfaits. »

« C'est ce que je me suis dit en analysant la situation. »

« Je n'ai jamais voulu un tel malheur, ces gens sont innocents. Je peux donner les informations nécessaires à la fabrication d'un antidote. »

« Bien. Dans ce cas, je vais tenter de les convaincre de me laisser vous emmener. Ainsi, je pourrais vous soigner et nous pourrons confectionner un antidote. Ensuite, je contacterai la Tok'ra pour que vous puissiez retrouver vos enfants. Sommes nous d'accord ? »

« Nous le sommes. »

« Bien. »

Il releva le regard vers les autres totalement inconscients de leur échange.

- Elle est très vieille et mourante, il n'y a aucun doute, soupira-t-il. Je suis sûr que je peux vous fournir un antidote mais j'ai besoin d'emmener Egéria et de rejoindre des installations appropriées. Je ne peux rien faire d'ici. Elle mourra dans les jours qui viennent, peut-être même plus vite. Et elle est probablement la seule à pouvoir donner la clef de cet antidote.

Il vit les Pangari hésiter longuement, comprenant.

- Qu'est-ce qui nous garanti que vous reviendrez ? demanda Tegar.

- Moi et le reste de notre équipe nous resterons jusqu'au retour du docteur Langford, assura Charles. J'ai une complète confiance en lui, il n'a jamais manqué à sa parole. Il reviendra avec un remède. Jamais il n'a fait de promesse en l'air et je sais qu'il peut vous fabriquer un antidote. Nous resterons en attendant qu'il revienne.

- Bien, dans ce cas, allons-y. Nous n'avons pas vraiment le choix, soupira le politique.

- Merci pour votre confiance. Je ne vais pas perdre de temps. Major, je vais aller sur Sreogane avec Egéria. Pouvez-vous informer le SGC ? Mais dîtes leur de ne pas prévenir les Tok'ra tout de suite. Je le ferai moi même lorsque nous aurons terminé.

- Ok.

- Qu'est-ce que Sreogane ? demanda Dollen.

- Sreogane est une station spatiale sur laquelle siège une alliance entre des peuples très avancés, répondit l'albinos en récupérant un petit aquarium pour transférer la reine à l'intérieur. Il y a là bas toutes les installations dont je vais avoir besoin pour trouver et fabriquer un antidote. Et si jamais j'ai besoin d'aide, des êtres au très grand savoir s'y trouvent. Des amis. Ils pourront m'aider. Si nous nous ne trouvons pas alors personne ne le peut dans cette galaxie.

- Je vois. Nous comptons sur vous.

- Je vous donnerai des nouvelles aussi vite que possible.

Rapidement, il emmena Egéria, rejoignant la Porte, entrant l'adresse de Sreogane.

- J'aurais vite une réponse Charles, assura-t-il.

- Je n'en doute pas. Nous on va patienter tranquillement et nous informerons le SGC, répondit-il calmement.

William-Léandre leur sourit et s'en alla, passant la Porte qui se referma derrière lui.

- Vous avez une totale confiance en lui n'est-ce pas ? remarqua Dollen pour le reste de SG-2.

- Oui. Nous mettrions nos vies dans ses mains sans hésiter. Vous savez, le docteur Langford a déjà aidé et secouru beaucoup de peuples que nous avons rencontré. Il est extrêmement intelligent, a beaucoup d'amis à travers les étoiles. Beaucoup de peuples ont reconnu sa sagesse et son génie, lui font confiance. Des peuples beaucoup plus évolués que le nôtre lui demandent conseil parce qu'il est d'une immense sagesse. Si c'est lui qui a été envoyé ici pour vous parler en premier, c'est parce qu'il a une très grande capacité d'empathie, de compréhension des autres. Il est très doué pour la diplomatie et il fait toujours en sorte que tout le monde y trouve son compte pour l'intérêt général. S'il y a bien une personne dans cette galaxie qui peut vous aider, c'est lui.

Arrivant sur Sreogane, William-Léandre ne perdit pas de temps. Il usait déjà de sa magie pour soigner et régénérer Egéria mal en point et bientôt, elle fut installée dans un grand aquarium bien plus adapté et convenable qu'il synthétisa rapidement dans un laboratoire privé. Il se concentra tout d'abord sur elle, la remettre en état relevant du jeu d'enfant pour un être comme lui. Egéria était importante. Pas pour sauver les pangaris alors qu'il avait déjà puisé en elle tout son savoir, mais pour l'avenir de la galaxie. Les légendes et écris qu'il avait eu sous-estimaient de beaucoup la bienveillance, la sagesse et la bonté d'Egéria. Il le savait pour avoir lu en elle maintenant. Pas étonnant qu'elle se soit rebellé contre tout les Goa'uld avec une telle force quand on voyait son âme. Elle était importante pour l'avenir de cette galaxie à travers les Tok'ra, l'aide qu'elle pouvait donner dans la guerre mais aussi pour donner cette fameuse chance au peuple Goa'uld de changer de voie. Ce n'était pas rien à ses yeux et c'était pour cela qu'il voulait la sauver. Elle faisait parti de ces âmes très rares et précieuses pour l'avenir. Il savait déjà qu'il s'entendrait très bien avec elle. Comme il avait sauvé les Asgard dans l'intérêt général, croyant en leur rôle pour le futur, il sauverait Egéria pour la même raison.

Rapidement, elle fut guérie et pleine de vie pour encore très longtemps. Il envoya un message aux Régents pour les prévenir de ce qu'il se passait mais Sreogane était à lui et il y faisait ce qu'il voulait tant qu'il n'impliquait pas le Symposium. Il les prévint pourtant, soucieux d'être sincère avec eux. Il s'attela ensuite à user de la technologie présente pour lui permettre de parler à travers un système de connexion neurale auquel il la relia, la voix de la reine se faisant bientôt entendre :

- Comment avez-vous fait ? Je me sens tellement mieux. Comme si j'avais retrouvé ma jeunesse.

- J'ai à ma disposition des moyens qui vous dépassent de loin. Nous discuterons de cela ensuite. Tout d'abord, le remède pour les Pangaris.

- Bien sûr.

William-Léandre transmis tout ce qu'il savait, toutes les informations qu'il avait sur la trétonine à ses ordinateurs du laboratoire et Egéria lui donna immédiatement toutes les données dont-il avait besoin. Ils se mirent au travail ensemble et entre leurs savoir respectifs et la technologie à disposition, trouver une formule d'antidote ne fut pas long.

- Bien, j'ai lancé la synthèse de l'antidote. Nous pouvons discuter pendant ce temps. Je peux commencer par vous donner des nouvelles de la Tok'ra. Je connais leur histoire sur des millénaires. Ou je peux commencer par moi.

- Mes enfants s'il vous plaît, pria-t-elle.

- Vos enfants, approuva-t-il avec un léger sourire alors qu'il était assis près d'elle.

Il lui parla alors de tout ce qu'il savait de la Tok'ra et il y en avait beaucoup à dire alors qu'il avait puisé dans les esprits de tout les Tok'ra qu'il avait rencontré. Il ne lui cacha pas ce qu'il n'aimait pas chez eux, sincère et franc. Raconter cela amena à parler de la situation de la galaxie, des Goa'uld et il en vint à parler de tout cela en même temps jusqu'à arriver à la situation présente, terminant après quatre bonnes heures de récit.

- La situation n'est pas brillante mais il y a de l'espoir, dit-il pour terminer.

- En effet et tant que le combat continuera, il y aura de l'espoir. Sachez que je comprend ce que vous reprochez à mes enfants. Ce n'est pas ainsi que je voulais qu'ils se comportent.

- Leur mère leur a manqué dans la suite de leur éducation, sourit-il. Je sais qu'ils peuvent faire mieux. On dirait des enfants insolents, s'amusa-t-il. Insolent et effrayés, soucieux. Je sais aussi que tout ce qu'ils ont vécu et la peur de l'extinction les a mené à cela. Ils veulent préserver leur peuple, leur famille. Mais je crois que votre exemple, la Tok'ra, pourrait être bien plus grande et bienveillante, ouverte et tolérante. C'était après tout votre idée de départ.

- C'est vrai. Je tacherai de redonner tout cela à mes enfants, vous avez ma parole. Vous avez raison. Ils ont sûrement manqué d'une mère pour les guider. Leur transmettre mon savoir n'est pas tout quand la volonté du cœur et de l'âme compte pour beaucoup dans notre cas. Je leur apprendrai de mon mieux et la Tok'ra s'améliorera et aidera le combat. Je suis d'accord, cette prodigieuse rébellion initiée par votre ami Jaffa pourrait être la clef de tout. Jamais je n'aurais cru que les Jaffa se soulèveraient ainsi en masse. Il y a toujours eu des doutes et des rebelles isolés mais jamais une telle chose et cela pourrait être la clef de la victoire.

- Je le crois aussi et je fais mon possible pour les soutenir. J'ai tenté de convaincre vos enfants de les soutenir aussi mais ils ne m'aiment pas beaucoup je crois. J'y suis sûrement pour quelque chose puisque j'ai eu du mal avec eux depuis le début, leur mentalité me déplaisait et je l'ai fait savoir.

- J'espère que vous pourrez vous réconcilier avec eux. Voulez-vous bien me parler de vous maintenant ? De quel peuple faîtes vous partis ?

- Je suis terriens mais pas humain.

Il lui parla de son monde, de son expérience avec la Porte. Comme il l'avait fait pour ses amis du Symposium et d'autres, il expliqua qu'il était un être unique de l'univers mais que les terriens ne le savaient pas, qu'il tâchait de les guider sans les laisser se reposer sur lui. Il lui parla de lui, de son œuvre, de sa mentalité, du Symposium, de Sreogane… Il avait lu en elle et il savait qu'il pouvait certainement lui faire confiance.

- Vous êtes un être extraordinaire William-Léandre Elfiamine Langford. Je garderai vos secrets en remerciement pour votre aide et votre confiance, promit-elle alors qu'il sentait sa sincérité totale. J'espère pouvoir être votre amie.

- Je crois que vous l'êtes déjà. J'ai lu en vous Egéria et je pense que nous sommes fait pour nous entendre. Vous êtes une belle âme comme il en existe peu. J'apprécie cela. Nous serons amis avec plaisir. Sachez que vous pourrez venir me voir si je peux aider la Tok'ra dans la limite de ce que je peux comme je vous l'ai expliqué. Jusqu'ici, jamais vos enfants ne se seraient abaissés à demander l'aide d'un simple terriens arrogant, s'amusa-t-il.

- Je ne leur dirai rien sur vous, sur la vérité à votre propos, dit-elle l'air amusée aussi. Mais je tâcherai de leur montrer votre sagesse.

- Merci.

Ils discutèrent encore un peu de la situation actuelle, de l'alliance Jaffa, Tok'ra, Terriens, de tout ce qu'il se passait ou ce qu'il s'était passé depuis son enfermement. Puis ils virent venir quelques Régents demandant la permission de les rejoindre, curieux de rencontrer la reine Tok'ra. William-Léandre les fit entrer, faisant les présentations, expliquant un peu plus les choses. Cela fait, la discussion s'engagea sur le Symposium. Forseti était venu, semblant heureux de pouvoir échanger avec la mère des Tok'ra, celle-ci ravie de voir un Asgard pour la première fois. Quelques autres représentants de la Voie Lactée étaient aussi venus, devinant bien vite ce que pouvait représenter le retour de la reine Tok'ra pour la galaxie, approuvant totalement l'initiative de leur ami albinos.

Finalement, l'antidote fut synthétisé en des milliers et des milliers de petites doses de sérum qui une fois administré, annulerait les effets de la trétonine empêchant le système immunitaire de se reconstruire, activant cette régénération. Avec cela, quelques jours après l'injection, les Pangaris seraient de retour à un état normal avant prise de trétonine. Il en avait fabriqué assez pour tous et il laissa Egéria avec les Régents pour retourner vers Pangar avec une énorme caisse contenant des dizaines de milliers de doses. Il matérialisa un chariot roulant une fois devant la Porte, ne pouvant plus utiliser sa magie au-delà et il l'activa pour retourner sur Pangar. Il y faisait nuit pourtant, plusieurs militaires l'attendaient et on couru immédiatement prévenir le gouverneur, le général et son équipe qui arrivèrent bientôt au triple galop.

- Alors ? demanda le gouverneur empressé.

- Il a dans cette caisse plusieurs dizaines de milliers de doses d'un sérum qui contrera les effets de la trétonine et rétablira le système immunitaire des personnes touchées, annonça-t-il avec le sourire. J'ai votre antidote. Il devrait agir dans les deux à trois jours suivant l'injection et l'effet est permanent. Vous ne pourrez plus utiliser la trétonine mais avec ça, votre peuple est sauf, assura-t-il.

- C'est merveilleux, sourit-il largement alors que tout les présents sautaient de joie.

- La reine Tok'ra ? demanda Charles.

- Sauve et nous l'avons soigné. Grâce à la technologie de Sreogane, j'ai pu mettre en place un système qui lui permet de nous parler sans hôte. Comme je l'avais imaginé, elle ne vous voulait pas de mal, elle voulait vous faire renoncer à la trétonine. Elle m'a immédiatement donné les informations nécessaires à la confection d'un antidote et elle souhaite le bien de votre peuple.

- Pourrons-nous la remercier en personne et nous excuser ? demanda le gouverneur.

- Je pense qu'elle souhaitera d'abord retrouver son peuple mais elle acceptera certainement de vous rendre visite lorsqu'elle aura trouvé un hôte. Je lui en parlerai.

- Merci. Merci beaucoup docteur Langford, fit l'homme euphorique. Vous avez sauvé notre peuple.

- Ce n'est rien. Mais plus de bêtise de ce genre.

- C'est promis, assura-t-il. Nous avons bien compris la leçon.

- Bien. Normalement, si vous m'avez donné les bons chiffres sur les personnes concernées, il y a dans cette caisse de quoi soigner tout le monde. J'ai mis un peu plus de doses pour être sûr donc cela devrait aller mais si toutefois il en manque, vous n'aurez qu'à me le dire et je compléterai.

- Merci, c'est formidable. Nous allons organiser la distribution dans les plus brefs délais.

- Nous allons vous laissez vous occuper de cela. Je vais vous montrer comment faire pour contacter la Terre. S'il y a le moindre problème avec le sérum, appelez et je viendrai voir ça. Lorsque cette histoire sera réglée, nous pourrons reprendre nos échanges sur de bonnes bases sereines. En attendant, je vais prévenir les Tok'ra que nous avons retrouvé leur reine. Je pense qu'ils seront heureux.

- J'attends avec impatience que nous reprenions nos discussions et que nous apprenions à mieux nous connaître, sourit le gouverneur.

- Moi aussi. Nous nous reverrons dans peu de temps.

Cela fait et une fois la procédure apprise pour contacter la Terre, William-Léandre pria son équipe de rentrer au SGC pour expliquer au général pendant qu'il retournait sur Sreogane pour s'occuper d'Egéria. Charles approuva, lui rappelant pourtant de ne pas se surmener et de prendre le temps de dormir et de manger, le touchant. Ils se séparèrent donc, l'albinos rapidement de retour sur sa station qu'il aimait tant, retournant vers la reine Tok'ra qui se plaisait à échanger avec les Régents venus la voir. Il en profita pour se changer, laissant son équipement du SGC pour sa tenue de Fondateur du Symposium. Il téléporta ensuite la reine, l'installation qui l'accueillait et tout les présents dans des quartiers destinés aux invités non membres, les sortant du laboratoire. Cela fait, il contacta la Tok'ra pour leur expliquer la situation, les invitants à venir sur Sreogane pour voir leur reine, leur ouvrant sa Porte. Ce ne fut une surprise pour personne de voir les Tok'ra accourir sur le champs. William-Léandre les accueillit, les attendant devant la Porte de la station par laquelle il vit arriver les Tok'ra de la délégation qu'il avait reçu peu avant ainsi que quelques autres les accompagnant. Ils lui sautèrent immédiatement dessus et il leur expliqua plus en détail ce qu'il s'était passé sur Pangar tout en les emmenant doucement vers leur reine. Lorsqu'ils arrivèrent, les Régents présents discutant avec Egéria se retirèrent poliment, laissant les Tok'ra approcher.

- J'ai mis en place un système de lien neural, expliqua William-Léandre. C'est bien sûr sans danger pour elle mais elle peut ainsi communiquer avec nous sans avoir d'hôte.

- Mes enfants, fit la voix douce de la reine. C'est un tel bonheur de vous revoir.

Très émus, les Tok'ra s'inclinèrent sur le champs devant elle et William-Léandre s'éclipsa discrètement pour les laisser discuter. Il fallut un moment mais il vit finalement Selmak et Jacob le rejoindre dans le couloir, l'air vraiment heureux.

- Nous ne saurons jamais assez vous remercier pour ce miracle, commença Selmak. Moi qui croyais que vous détestiez la Tok'ra.

- Je n'aime pas votre mentalité et votre manière de faire, c'est très différent. Cela n'a jamais voulu dire que je ne souhaitais pas votre bien, que je ne souhaitais pas vous aider. J'admire ce qu'a fait votre reine, sa rébellion et son œuvre. Mes critiques à votre égard n'ont jamais voulu dire que je dénigrait le combat de la Tok'ra.

- Je comprend. Il est vrai qu'au travers de ce que j'ai appris avec Jacob sur les Terriens, certaines habitudes de la Tok'ra ne doivent pas vous convenir. Quoi qu'il en soit, nous avons une immense dette envers vous. Notre reine nous a dit qu'elle était mourante et que nous n'aurions rien pu faire pour elle si nous l'avions nous même trouvé. Vous l'avez secouru et vous avez fait ce qu'il fallait pour la soigner et lui rendre la santé. Jamais le peuple Tok'ra n'oubliera cela. Notre peuple va pouvoir reprendre un nouveau départ et se reconstruire. C'était totalement inespéré.

- Docteur Langford ? appela Per'sus bien plus respectueux qu'autrefois à son égard. Notre reine souhaiterait vous parler.

Il approuva et entra de nouveau avec les Tok'ra irradiant de bonheur autour de leur mère.

- Merci beaucoup docteur Langford, fit la reine.

- Ce n'est rien. J'ignore ce que vous avez prévu mais vous pouvez rester ici pour l'instant si vous le désirez.

- Cela serait certainement une bonne idée ma reine, remarqua Delek. Cet endroit est sûr. Nous allons faire tout notre possible pour vous trouver au plus vite un hôte. D'ici là, il est peut-être mieux de rester ici en sécurité avec la possibilité d'échanger ainsi.

- Si vous le voulez, je peux peut-être trouver un hôte, proposa William-Léandre.

- Un terriens ? renifla Ren'al.

- Vous savez, il y a beaucoup d'humains qui pourraient être ouvert à la chose et je sais que les Terriens ce n'est pas votre fort mais eux n'ont pas l'affreuse image qu'on les autres humains auxquels vous pourriez demander vis à vis des Goa'uld. Vous avez toutes les peines de l'univers à trouver des hôtes et il y a plein de monde sur Terre qui aurait vraiment intérêt à la symbiose. Je peux vous trouver un hôte qui vous correspondra vraiment Egéria. Je vous le promet.

- J'accepte, dit-elle en surprenant les Tok'ra.

- Mais ma reine…, tenta Per'sus.

- J'ai confiance en lui, répondit-elle. Les âmes sages et bienveillantes sont rares, il vous faudra apprendre à les reconnaître mes enfants. Merci, dit-elle pour l'albinos.

- Je m'en charge. Cela pourrait prendre quelques jours au plus. En attendant, les Régents veilleront sur vous. N'oubliez pas de les prévenir et de demander la permission de passer la Porte si vous faîtes des allées retour. Sinon, vous ne pourrez pas passer.

- C'est noté, sourit Selmak. Merci docteur Langford.

Celui-ci les salua alors pour repartir vers la Terre, décidé à trouver vite et dés qu'il fut parti, les Tok'ra se tournèrent vers leur reine.

- Majesté, un hôte terriens ne sera peut-être pas une bonne chose pour vous, fit Delek.

- Cela a bien réussis à Selmak, remarqua-t-elle. Vous avez oublié une chose mes enfants. Nos hôtes ne sont pas les seuls à pouvoir apprendre dans la symbiose. Nous aussi nous pouvons apprendre d'eux, évoluer, changer. Ils sont nos égaux pas nos élèves. Oui l'hôte influence le symbiote lui aussi et vous devez l'accepter. Nous ne sommes pas des Goa'uld et donc, l'influence que l'un a sur l'autre ne peut pas et ne doit pas être à sens unique. La symbiose doit nous permettre de nous entendre, de nous comprendre et de vivre en paix, en harmonie pour que l'hôte et le symbiote puissent tout deux s'épanouir. Ces derniers millénaires, vous avez demandé beaucoup à vos hôtes au point de ne plus accepter qu'ils existent en tant qu'individu unique pour vous. Vous leur imposez votre vie. C'est un immense sacrifice et un immense cadeau qu'ils vous font que d'accepter tout cela. Vous reprochez à Selmak de ne se laisser que trop influencer par son hôte. Voudriez vous que l'hôte se taise pour vous laisser faire ? Nous ne sommes pas des Goa'uld mes enfants. Ceci fait parti des efforts que nous devons faire pour vivre en harmonie et ce n'est pas une chose négative loin de là, nous avons tous à apprendre les uns des autres. J'ai confiance en ce Terriens.

- Il s'est montré hostile à la Tok'ra jusqu'ici.

- Pas à la Tok'ra mais à vos manières de faire. Il m'a expliqué très franchement son point de vu. Il n'a rien contre vous mes enfants, très loin de là. Mais vos procédés et manières de faire vont à l'encontre de ce en quoi il croit. Je comprend son point de vu. Mais les critiques et les divergences d'opinions ne veulent pas dire que l'on ne peut pas se faire confiance.

Lorsqu'il rentra sur Terre, ce fut par un long débriefing que William-Léandre commença, expliquant tout en détail à Hammond, rejoignant le général et son équipe en salle de débriefing.

- Nous pourrons reprendre les discussions avec les Pangaris dés que cette affaire sera réglée, termina-t-il.

- Et bien, voilà qui était des plus inattendu, fit le général. Mais c'est un dénouement très positif. Très beau travail comme toujours. Comment se porte la reine Tok'ra ?

- Bien maintenant. Elle se remettra. Une délégation Tok'ra se trouve sur Sreogane avec elle. Nous lui avons offert l'hospitalité jusqu'à ce qu'elle trouve un hôte. Je lui ai parlé de l'alliance et de la situation avec les Goa'uld. Je pense qu'elle va réagir et reprendre les choses en mains. Je crois que les relations avec les Tok'ra vont s'améliorer grâce à elle.

- C'est formidable.

- Si vous permettez mon général, les Asgard m'ont demandé de leur accorder un peu de temps. Si vous le voulez bien, ils vont venir me chercher. Il n'y en aurait que pour quelques jours au plus.

- Rien de grave j'espère ?

- Non, très loin de là ne vous en faîte pas.

- Dans ce cas je n'y vois pas d'inconvénient.

- Merci monsieur.

Cela fait, William-Léandre alla se débarrasser de son équipement pour aller se changer, se téléportant sur l'Artakis, la technologie Asgard faisant illusion. Une fois à bord, il s'installa confortablement devant une baie vitrée donnant sur la Terre. Son vaisseau toujours stationné en orbite, bien caché. Là, il usa de ses pouvoirs sur les âmes pour se mettre à la recherche de celle qui correspondrait le mieux à Egéria, se concentrant sur celles pour qui la possibilité de la symbiose serait vraiment une bonne chose. Il chercha une âme compatible avec Egéria et ses principes, une âme forte pour laquelle ce qu'impliquait une symbiose avec Egéria serait faisable. De ses dons sur les âmes grâce à ses pouvoirs de Reflet de la Mort, il trouva rapidement sa perle rare, au Tibet. L'âme d'une adolescente qui n'avait plus que quelques jours à vivre sous la faim, la soif et les blessures. Une tibétaine qui comme beaucoup des siens avait subi de plein fouet la lourde répression chinoise à l'égard de son peuple. Lisant son âme, il put voir qu'elle n'avait plus de famille, plus personne et qu'elle avait énormément souffert de la répression sévissant toujours chez elle. Exploitation, famine, prostitution… la pauvre jeune fille semblait déjà avoir tout vu mais elle demeurait forte et combative.

William-Léandre n'arrivait pas comprendre comment aujourd'hui, à leur époque, de telles horreurs étaient encore possibles sur Terre. Le peuple du Tibet était un peuple paisible qui n'avait fait de mal à personne, comptant bien des moines et des religieux et pourtant, il subissait le pire sous prétexte que la Chine revendiquait leur terre. Il connaissait bien le sujet pour en avoir débattu avec le Dalaï-lama. La situation pour le peuple Tibétain était dramatique et personne ne faisait rien, personne n'y faisait attention parce qu'après tout, ça ne les concernait pas n'est-ce pas ? Si la situation n'était pas ce qu'elle était avec les Goa'uld dans la galaxie, il aurait certainement proposé un exil sur une nouvelle planète à un peuple comme eux. Il les aurait aidé avec joie mais en l'état actuel, il les mettrait bien plus en danger en les exposant aux Goa'uld alors qu'ils n'auraient pas les moyens de se protéger. Mais si la guerre prenait fin, il le ferait certainement. Il y avait sur Terre tellement de peuples exploités et opprimés ainsi alors qu'ils n'avaient rien fait de mal.

Mais pour l'instant, il se concentra sur cette adolescente de seize ans. Lha-mi. Il la trouva sans mal, transplanant près d'elle, faisant un peu tâche dans le paysage de l'Himalaya et du Tibet avec son apparence et son beau costume noir. De sa magie, il se fit indétectable, avançant doucement dans la ville où il était arrivé. Immédiatement, il se dirigea vers la jeune fille qu'il cherchait, la trouvant à l'agonie dans une ruelle sale. Elle était très mince, pas très grande et s'était visiblement faite tabassée. Il s'approcha d'elle doucement, souriant tranquillement, usant de son énergie pour émettre une aura apaisante et sécurisante. La jeune fille à peine consciente le vit lorsqu'il s'accroupit près d'elle et il vit sans mal l'éclair de peur dans son regard.

- Ne crains rien, dit-il dans sa langue. Je ne viens pas pour te faire du mal Lha-mi. Laisse moi faire, je vais t'aider puis nous discuterons.

Il prit délicatement sa main dans la sienne, infiltrant sa magie en elle pour la soulager de la douleur. Elle parût surprise et il lui sourit pour la rassurer.

- Mer...ci, bredouilla-t-elle.

- Ne t'en fait pas. Tout ira bien.

Avec précaution, il vint la prendre dans ses bras, se relevant souplement avant de transplaner pour retourner sur l'Artakis, directement dans son infirmerie. Il déposa l'adolescente sur une table de soin, se penchant sur elle :

- Tu vas t'endormir un peu. Je vais te soigner et lorsque tu te réveilleras, tu te sentiras beaucoup mieux. Tu n'as rien à craindre.

Il lui transmit une vague de calme pour la détendre avant de l'endormir. Il usa ensuite de son infirmerie technologique pour la soigner entièrement. Elle avait de nombreuses plaies et hématomes, quelques os cassés. Mais cela ne fut pas un problème pour lui. Elle fut rapidement hors de danger et en pleine santé même s'il lui manquait quelques kilos. Il la lava de sa magie, lui passant des vêtements neufs venant de sa communauté. Il tressa magiquement ses longs cheveux noirs comme il savait que les tibétaines le faisaient puis il la reprit dans ses bras. Il marcha avec elle vers un salon de détente du vaisseau, l'immense baie vitrée s'y trouvant donnant sur les étoiles et la Terre. Il la déposa dans un grand canapé, la laissant dormir, faisant venir un plateau repas et de l'eau pour son réveil. Il patienta ensuite tranquillement, l'observant. La jeune fille était très jolie mais cela avait été une malédiction pour elle. Il savait déjà tout d'elle et il savait qu'elle était forte, courageuse, déterminée et surtout bienveillante avec un esprit de paix et d'entente. Elle était aussi très curieuse et avide d'aventure, d'apprentissage et de découverte. Il espérait que ce qu'il avait à lui proposer lui plairait.

Lorsqu'elle se réveilla enfin, il lui laissa le temps de regarder autour d'elle, souriant à son ébahissement devant la vue de la baie vitrée. Il lui proposa ensuite de manger, se présentant pendant qu'elle se jetait littéralement sur le repas. Cela fait, la longue explication commença. Il lui expliqua tout sur la Porte, les autres mondes, cultures… tout ce qu'il y avait autour d'eux, les multiples peuples peu ou très avancés. Puis il lui parla de la guerre, des Goa'uld, de la Tok'ra… Il lui expliqua tout tranquillement, allant à son rythme, prenant son temps, répondant à ses questions. Cela prit beaucoup, beaucoup de temps. Ils firent des pauses pour manger, pour laisser la jeune fille dormir et réfléchir. Bien évidemment, cela la secoua profondément mais elle fut très ouverte à ce qu'il lui disait, ayant simplement besoin de temps pour assimiler. Il lui donna et ils passèrent ainsi plusieurs jours à échanger. Il lui parla aussi de lui, répondant à ses questions à son sujet en restant dans les limites de ce qu'il avait dit à Egéria. Elle lui avait demandé ce qu'il se passerait si elle refusait sa proposition et il lui avait assuré qu'il veillerait sur elle et qu'ils verraient ensemble ce qu'elle désirait faire de sa vie, qu'elle n'était forcée à rien. Il lui expliqua qu'il pensait qu'elle était la meilleure personne pour vivre avec Egéria, certain qu'elles s'entendraient bien et se compléteraient.

Finalement, la jeune fille avait accepté et ils avaient pris la Porte de l'Artakis pour aller sur Sreogane, la jeune fille pendue au bras de l'albinos dont-elle s'était beaucoup rapprochée, reconnaissante envers lui de l'avoir sauvé et de lui avoir ouvert une telle voie. Il la laissa admirer la station, l'emmenant rencontrer plusieurs de ses amis présents comme il lui avait promis. Elle fut très bien reçue et très excitée de leur parler à tous. Ils firent cela un moment et Lha-mi finit par lui demander s'ils pouvaient aller voir Egéria. Il l'emmena donc et ils entrèrent bientôt dans les quartiers où la reine était installée, plusieurs Tok'ra autour d'elle. Tous les regardèrent entrer, la jeune fille impressionnée tenant un peu plus fort son bras. Il la rassura d'un sourire, s'approcha de l'aquarium de la reine pour lui montrer.

- Lha-mi, voici Egéria, mère de la Tok'ra, commença-t-il doucement. Egéria, voici Lha-mi, elle a accepté de venir vous rencontrer et potentiellement de devenir votre hôte.

- Bonjour, fit la tibétaine avec hésitation en regardant le symbiote.

- Bonjour mon enfant, répondit la reine en la surprenant. C'est un grand plaisir de faire ta connaissance.

- Il y a ici un système qui permet à Egéria de nous parler par la pensée en quelque sorte. La machine capte ses pensées pour nous les faire entendre.

- Je comprend, approuva-t-elle en jetant un coup d'œil aux autres présents.

- Tout ceux qui sont ici sont des Tok'ra, expliqua-t-il avant de lui présenter tout le monde sans oublier de parler à la fois de l'hôte et du symbiote. Et enfin, termina-t-il, voici Selmak et Jacob Carter. Comme toi, Jacob vient de la Terre.

- C'est un plaisir, sourit l'ancien général avec bienveillance.

- Tu dois avoir beaucoup de questions, remarqua Egéria. Veux-tu que nous discutions un peu ?

La jeune fille approuva et William-Léandre lui approcha un siège pour qu'elle puisse s'installer près de la reine. Ils commencèrent donc à parler, tous laissant la jeune fille et la reine échanger entre elles le plus possible. William-Léandre fut heureux de sentir Egéria douce et précautionneuse avec l'adolescente. Cela ne l'empêcha pas de lui dire franchement la vérité sur la vie tumultueuse qu'elles auraient probablement ensemble et il apprécia qu'elle ne cherche pas à enjoliver les choses pour qu'elle accepte d'être son hôte. Elle fut aussi pourtant très rassurante et presque maternelle, lui promettant de veiller sur elle et de lui montrer toutes les merveilles de la galaxie qu'elle pourrait, de lui apprendre ce qu'elle savait et de la protéger de son mieux. Cette très longue discussion termina de convaincre la jeune fille qui accepta, détendue et même excitée à l'idée de la symbiose. On procéda donc à l'implantation qui se passa merveilleusement bien, Lha-mi souriant largement en percevant Egéria en elle avec tout son savoir, son esprit.

- Ma reine ? appela Per'sus.

- Je suis là, assura-t-elle alors que la voix d'Egéria se faisait entendre. Tout s'est merveilleusement bien passé. Lha-mi est vraiment incroyable, sourit-elle. Je pense que nous nous entendrons très bien. Merci d'avoir permis cette rencontre docteur Langford, soyez assuré que je prendrai soin d'elle.

- Je n'en doute pas.