Chapitre 31

Gryffondor

Il fallut des semaines pour que William parvienne à retrouver un minimum de force, peinant horriblement. Il avait expliqué à Charles, Carvin et Carl que ce n'était pas vraiment son corps qui avait été atteint mais son âme, sa magie, sa vie elle même. Ils avaient compris alors qu'ils en apprenaient toujours plus sur la magie et ce monde mystique désormais bien réel pour eux. Chez les Alewessir, ils en apprirent encore plus, tous acceptant de leur parler en voyant William le faire. Si on ne leur révéla jamais ce qu'étaient ces entités supérieures dont faisait partie leur Mère, ils comprirent qu'elles étaient très importantes dans l'univers, immensément anciennes, très différentes des autres formes de vies et dotées de capacités qu'ils ne pouvaient même pas imaginer. Ils apprirent la différence entre la communauté magique terrienne et les Alewessir, la chose valable un peu partout entre les créatures magiques et les peuples comme eux beaucoup plus rares. Ils découvrirent Alewe et son peuple, s'en faisant des amis même s'ils ne passaient pas tellement de temps avec eux. Les Alewessir étaient plutôt silencieux et très calmes, posés et sereins, leur spiritualité évidente.

Avec William, ils découvrirent ce monde incroyable, en apprenant plus que jamais sur leur ami et sa manière de fonctionner, sa nature, le pourquoi du comment de ce qu'il s'était passé… La priorité restait pourtant le repos de l'albinos sur lequel ses camarades veillaient étroitement. Après des semaines de repos, William décréta qu'il était temps de rentrer et ses frères ne s'y opposèrent pas une seconde, le priant de les appeler s'il avait besoin d'eux, de revenir sur Alewe s'il en avait besoin ou s'il se sentait mal. Parce qu'il n'avait pas encore vraiment récupéré, fatiguant vite, ayant parfois besoin de soutient pour marcher mais il savait que Alewe ne pouvait rien faire de plus pour lui. Il était temps à ses yeux de reprendre son travail. Ils firent donc leurs au revoir, appelant les Asgard. Et ce fut Thor qui vint les chercher, très heureux de retrouver William lorsqu'ils furent à son bord. Si les trois militaires avaient toujours leurs vêtements du SGC qu'on avait régulièrement lavé pour eux, l'albinos avait des vêtements Alewessir. Un ample pantalon, une tunique et l'un de ses ample et long kimono, le tout totalement blanc. Ils se mirent en route pour rentrer, Thor matérialisant une chambre confortable pour que William puisse s'allonger et se reposer.

Lorsqu'ils arrivèrent sur Terre, heureux de rentrer chez eux, ils savaient qu'ils étaient attendus, Thor ayant prévenu qu'ils arrivaient et à quelle heure. Aussi, lorsqu'ils apparurent en salle de briefing, Charles tenant le bras de William sur ses épaules alors que la journée se faisait longue pour lui, un comité d'accueil les attendait. Le général Hammond était là avec SG-1 et le docteur Fraisier. Tous se focalisèrent sur William, inquiets de voir qu'il avait encore besoin d'aide, mais ils sourirent lorsqu'il le fit lui même.

- Bon retour à la maison SG-2, fit Hammond.

- Heureux de rentrer général, répondit William.

- Comment allez vous docteur Langford ? demanda-t-il alors que Janet le rejoignait déjà.

- J'ai juste encore besoin d'un peu de repos mais tout vas bien maintenant. Les Alewessir m'ont entièrement guéri.

- Intéressant vos amis, fit O'Neill.

- Vous ne vous doutez pas à quel point colonel, répondit-il. Mais je suis désolé, vous ne saurez rien de plus sur eux que ce qu'ils ont bien voulu dire et montrer. Ils ne veulent pas de contact avec les autres et ils ne veulent rien partager sur eux. Jamais personne d'autre que moi ne les avais vu avant qu'ils ne viennent ici.

- Rien ne vous sera demandé à leur sujet, assura Hammond.

Pourtant, William savait qu'ils avaient un millier de questions, surtout compte tenu de ce qu'il s'était passé durant leur cour passage au SGC. Il remercia le général d'un sourire avant de remercier sincèrement les présents pour l'aide qu'ils lui avaient apporté, tous lui assurant que c'était normal.

- Allons à l'infirmerie, poussa Janet en crochetant son bras libre. Je veux vérifier moi même votre état.

Il approuva gentiment et Hammond le pria d'aller se reposer, leur rapport pouvant bien attendre quelques heures de plus. Janet fit patiemment le tour de son état, l'examinant sous toutes les coutures avant de le prier de dormir, dans son infirmerie sous sa surveillance, ce qu'il fit sans broncher. Alors qu'il dormait, Fraisier, SG-2, 1 et Hammond, se retrouvèrent en salle de briefing.

- Votre séjour sur Alewe s'est bien passé ? demanda le général lorsqu'ils furent installés.

- Oui. Ce n'était pas évident au premier abord mais les Alewessir sont très hospitaliers et agréables, sans aucune violence et d'une sérénité à toute épreuve. Ils se sont très bien occupés de nous et on ne nous a rien demandé si ce n'est de ne rien dire sur eux. Compte tenu de ce qu'ils ont fait pour Will, nous tiendrons parole.

- Bien sûr, approuva leur supérieur.

- Comment ça s'est passé ? Pour William ? demanda Daniel concerné.

- Il en a bavé, répondit Charles avec gravité. Normalement, la médecine Alewessir peut guérir presque n'importe quoi en quelques instants mais il a fallu des jours et des jours pour Will. Ils nous ont dit que si ses blessures étaient très graves, c'était surtout l'empoisonnement le problème et ça a été très difficile a guérir. Heureusement, ils ont pu l'endormir pour le soulager mais il a été dans un sale état longtemps. Quand ils ont eu terminé de le soigner, il a mis des jours à juste rester éveillé quelques minutes, encore plus pour se lever et il ne récupère que très lentement. Il va lui falloir encore plusieurs semaines d'après les Alewessir. Il n'a plus besoin de soins mais ce qu'il a enduré à considérablement affaibli son corps.

- Je ne peux que confirmer, fit Janet. Il est guéris. Il n'y a plus une trace de ses blessures et pas de séquelle. C'est très impressionnant vu ce qu'il a subi et l'état dans lequel il était. Mais il est considérablement affaibli, épuisé dans tout les sens du terme. Toutes ses fonctions vitales sont bien plus faibles qu'elles ne devraient l'être. Il a besoin de repos et je vais le surveiller de près pour être certaine qu'il termine de se remettre vraiment.

- Il avait du mal à marcher, remarqua O'Neill.

- Il est resté alité longtemps et il fatigue encore très vite, répondit Charles. Il revient de loin.

- A-t-il pu vous en dire plus sur ce qui lui est arrivé ? demanda Hammond.

- Non mon général. Il a été sonné dés le début, ce qui n'a rien d'étonnant. Il n'a pas compris grand-chose de ce qui lui tombait dessus jusqu'à ce qu'on le ramène et qu'on essaye de le soigner. Il a dit que c'était en nous entendant qu'il avait commencé à retrouver un peu ses esprits et qu'il a vaguement compris qu'on arrivait à rien pour l'aider. Il savait que les Alewessir le pouvaient, c'est pour ça qu'il s'est forcé pour les demander mais après avoir fait ça, ça a encore été le trou noir jusqu'à ce qu'il se réveille vraiment sur Alewe.

- Ce n'est pas surprenant, fit Janet. C'est déjà ahurissant qu'il ait pu être un minimum conscient.

- Malheureusement pour lui, la substance qu'il lui avait injecté était faite pour ça : garder sa victime consciente et la torturer, expliqua Carvin.

- Mais c'est des tarés ces hommes bleus, fit Jack.

- En savez vous plus sur ce peuple ? demanda Hammond.

- Non mon général. Les Alewessir ne les connaissaient pas non plus même s'ils ont pu comprendre ce qu'ils ont fait à William et le soigner. Ils n'ont pu que nous conseiller de rester loin de cette planète.

- Ce que nous ferons.

Ce fut le lendemain que William put faire son rapport, livrant la même histoire que son équipe, disant qu'il ne savait pas du tout pourquoi on l'avait attaqué et qu'il ne se souvenait de rien. Tous y crurent sans problème, mettant cela sur le dos d'une croyance ou d'une légende à laquelle il avait le malheur de correspondre. Ce ne serait pas leur première fois. Tous furent heureux de l'avoir vu rentrer et Janet le garda à l'infirmerie plusieurs jours pour le surveiller et s'assurer qu'il allait aussi bien que possible, qu'il n'avait pas de problème et qu'il se reposait en paix. S'il fallut insister un peu, elle le laissa finalement rejoindre ses quartiers et son labo pour travailler à condition de rester tranquille, de ne pas forcer, de se contenter d'études dans son laboratoire bien assis et de venir la voir tout les jours. Ce fut sans lui que son équipe repartit sur le terrain, Hammond refusant de le laisser faire autre chose que de rester assis dans son bureau tant qu'il n'aurait pas complètement récupéré. Discrètement, il rejoignit l'Artakis pour contacter ses amis, donner des nouvelles et remercier tout ceux qui avaient aidé d'une manière ou d'une autre. Tous furent heureux de le voir, lui assurant que c'était peu de chose comparé à ce que lui faisait pour tous, le priant de se reposer et de ne plus s'approcher de ce monde. Ce à quoi il acquiesça.

William profita de sa convalescence pour voir ce qu'il s'était passé au SGC en son absence et on pouvait dire qu'il y avait eu des nouvelles. Une tribu de femmes jaffa avait rejoint la rébellion et on avait commencé à utiliser la trétonine sur Tel'Mariac. Se procurer des symbiotes pour les jeunes ou pour les blessés qui en avaient besoin était très difficile. Aussi Bra'tac et Teal'c, qui l'utilisaient déjà, s'efforçaient de convaincre leurs frères de l'utiliser. Les convaincre n'était pas toujours facile étant donné qu'ils perdaient en capacité de guérison et en capacité physique sans le symbiote mais c'était le prix de la liberté. Certains sautaient sur l'occasion, d'autres complètement réfractaires mais on obligeait personne et on suivait de près ceux qui commençaient la trétonine pour que tout se passe bien.

Pour cela, Egéria était allée elle même parler aux Jaffas dans une rencontre organisée sur Sreogane avec l'aide des Régents dont-elle avait demandé l'assistance. Il avait été difficile d'installer un semblant de confiance, les Tok'ra et les Jaffas ayant un passé compliqué mais la Reine fit ce qu'il fallait. Et les Jaffas qui connaissaient son histoire et la rencontraient en personne avaient été plus enclins à lui laisser une chance. Pour terminer de rassurer les Jaffa, les Asgard avaient accepté d'analyser la trétonine, pouvant ainsi leur assurer que c'était bien ce que les Tok'ra disaient. Egéria avait ensuite alloué une équipe de médecins Tok'ra sur une base secrète pour s'occuper des Jaffa souhaitant faire la transition, assurant l'apport de trétonine et enseignant aux Jaffas comment la fabriquer et l'utiliser, promettant de travailler sur un produit plus efficace. Cela avait marqué un immense changement pour les Jaffa, l'alliance avec les Tok'ra renforcée. Des Tok'ra qui s'amélioraient doucement depuis le retour de leur Reine ayant repris son rôle d'enseignante et de mère sage pour eux, ses enfants l'écoutant sans discuter.

Puis on avait découvert que Anubis avait créé des supers soldats artificiels. Très forts et dotés d'un équipement de pointe mais à la très courte espérance de vie, créé en laboratoire à partir d'un tas de chaire morte. Ce qui avait conduis à rechercher un appareil Ancien. On savait que les Goa'uld avaient inventé leurs sarcophages après l'étude d'un appareil Ancien destiné à les soigner. Un appareil qui avait cependant des effets terribles sur les humains, les rendant fou rapidement. Les sarcophages avec tout leurs défauts, venaient de là. On avait pensé qu'en connaissant cela, et avec les connaissances de l'Ascension qu'il possédait encore certainement, Anubis avait créé ces guerriers. Et on avait imaginé qu'en étudiant l'appareil des Anciens, on trouverait une arme capable de contrer efficacement ces super-soldats. On avait estimé que l'appareil en question était certainement sur Terre, à l'origine du mythe de la fontaine de jouvence et Daniel l'avait bien trouvé. En parallèle, en cherchant la base où Anubis avait pu créé cette chose, Carter et Teal'c avaient découvert qu'il n'en n'avait pas créé un ou deux mais toute une armée de ce qu'il appelait guerriers Kull. Des guerriers capables de faire d'immenses dégâts. L'étude de l'appareil Ancien avait mené à la création d'une arme efficace au soulagement général.

Il avait fallu retourner sauver la planète de Jonas menaçant d'exploser à cause du naquadriah aussi et Osiris était venue sur Terre, tentant de fouiller l'esprit de Daniel, de faire remonter des souvenirs de son Ascension pour trouver la Cité Perdue. Ce qui avait échoué. En quelques semaines, il s'était passé beaucoup de choses. Ce fut assez rapidement que William obtint de Hammond qu'il les laisse partir en mission spatial comme cela avait été prévu avant sa capture, assurant qu'il ferait attention et qu'il pourrait faire des études tranquilles sur le vaisseau pendant que son équipe allait sur le terrain. Bien qu'inquiet pour lui, Hammond accepta finalement, trouver la Cité étant une priorité, faisant promettre à Charles de le surveiller, ce qu'il avait bien l'intention de faire. Ce fut donc avec un immense plaisir que ce jour là, SG-2 retrouva l'Artakis, repartant pour une série d'explorations juste entre eux. Ils se mirent donc en route, se réunissant pour voir leur plan d'action de la salle de contrôle.

- Vous savez déjà où est Atlantis Will n'est-ce pas ? fit Charles aussi convaincu de ce fait que ses camarades.

- Oui mais Atlantis ne nous aidera pas, c'est une impasse. Mais je ne pourrais jamais expliquer ça au SGC. J'aimerai leur dire pour qu'ils arrêtent de perdre leur temps à la chercher mais pour un truc pareil…

- Ils n'écouteront pas, termina Charles. Et même si Hammond écouterait, la hiérarchie non.

- Oui. Au moins, en récupérant le principal de cette mission pour nous, le SGC perd moins de temps avec ça et nous, nous pouvons avancer sur d'autres choses vraiment utiles pour la Terre. C'est pour ça que je ne dis rien.

- Et on est tous d'accord, marqua Carl. Mais est-ce que Anubis ne risque pas de trouver la Cité ?

- Non. Il ne peut pas. Les vrais indices pour la trouver ne sont pas à sa portée. Il faudrait qu'il aille à l'avant poste de l'antarctique et même s'il le pourrait, sans le gène des Anciens, il n'accédera jamais aux indices nécessaires, il ne pourra pas les comprendre. Les Anciens ont fait en sorte que seul les humains de la Terre avec le gène puissent la trouver. Et de toute façon, si Anubis s'approche autant que ça de la Terre, on sera à l'avant poste bien avant lui et on est déjà prêt à le recevoir, dit-il en les faisant sourire. Atlantis est dans une autre galaxie, Pégase, et ça il ne peut pas le savoir. Ensuite, le mythe de l'Atlantide ne vient pas de nul part. Altantis est vraiment cachée au fond d'un océan. Les Anciens ont réellement immergé leur Cité pour la cacher et la protéger. Il n'y a qu'un seul moyen de l'atteindre tant qu'elle sera en sommeil : il faut la Porte originelle de la Terre, la première, celle trouvée sous la glace. Elle contient une clef qui seul peut donner accès à la Cité et ça personne ne le sait et il n'y en a aucune trace. Je le sais grâce aux bibliothèques auxquelles Anubis n'a pas accès et ne l'aura jamais.

- Je vais peut-être poser une question stupide, fit Carvin, mais Atlantis pourrait être utile ? Même si je sais qu'elle est dangereuse de par sa puissance et qu'il faut faire gaffe.

- Elle le sera à l'avenir mais pas comme le SGC l'espère dans l'immédiat. Premièrement, elle est dans une autre galaxie et il faudra énormément d'énergie pour y aller. Voyager d'elle à la Terre va être extrêmement problématique à moins que l'on trouve une flopée de générateurs Anciens. On a déjà eu du mal à en trouver un et on aura du mal à en trouver d'autres. Pour l'instant, on ne pourrait pas vraiment nous déplacer d'un site à l'autre. On pourrait peut-être envoyer une équipe mais pas sûr qu'elle puisse revenir.

- Il n'y a pas de générateurs sur Altantis ? questionna Carl.

- Il y en a trois pour la faire fonctionner. Seulement, elle est immergée depuis dix mille ans et ces trois générateurs doivent alimenter depuis dix mille ans le bouclier qui empêche l'océan de l'engloutir. Un bouclier qui, d'après ce que je sais, dois déjà faiblir. Il reste encore énormément de temps à la Cité mais dés que quelqu'un avec le gène y posera le pied, chose indispensable pour la faire fonctionner, la réveiller, les systèmes se réveilleront et le peu d'énergie qu'il restera va filer très vite. Les générateurs seront vides dés que nous y mettrons le pied.

- Elle va être engloutie ? s'horrifia Carl.

- Non, il y a une sécurité qui la fera remonter à la surface dés que le bouclier sera hors course mais plus de générateur Ancien et il n'y en a pas plus dans Pégase qu'ici. D'autant plus que Pégase est très dangereuse. Il y a pire que les Goa'uld là bas pour les êtres humains.

- Sérieusement ? fit Charles.

Rapidement, il lui parla des Wraith, de leur guerre avec les Anciens et de comment ils les avaient forcé à partir en abandonnant Atlantis.

- Les Anciens ce sont cassés les dents sur eux avec toute leur technologie. Il vaut mieux qu'on ne laisse pas les nôtres s'en approcher pour l'instant on risque la catastrophe, dit-il alors qu'ils comprenaient tout les trois.

- Ces truc sont des vampires de l'espace, grimaça Carvin.

- C'est à peu près ça et ils sont très dangereux. En plus, il n'y a pas d'armes sur Atlantis. Une accessibilité incertaine, pas d'armes, pas de générateurs et de gros problèmes potentiels. Nous n'avons rien à gagner à y aller pour le moment.

- C'est clair, approuva Charles.

- Ok j'ai pigé, acquiesça Carvin.

- Donc on se concentre sur d'autres générateurs ou des drones et les technologies potentiellement utiles ?

- Oui et il faut que je passe récupérer la dernière bibliothèque des Anciens de cette galaxie que j'ai pu localiser.

- Vous vous êtes fait chopper la tête combien de fois ? demanda Charles.

- Quelques fois, s'amusa-t-il.

Il avait aussi expliqué ça à son équipe depuis un moment et depuis qu'il s'était mis en chasse des bibliothèques, il en avait assimilé plusieurs. Il n'en restait plus qu'une parmi celles qu'il connaissait.

- Au moins personne ne se tuera avec ces trucs, fit son chef d'équipe. Et ces infos seront en sécurité. On avait pas parlé de Camelot ? On n'y est toujours pas allé.

- Elle est sur la liste et je dois dire que c'est celle là que je suis le plus pressé d'aller voir, sourit William. Mais si ça vous va, j'aimerais attendre d'être en forme pour y aller. Hors de question que je reste à bord si on va à Camelot. J'entends parler de cette légende depuis ma première vie.

- D'accord, s'amusa Kawalsky sachant qu'il était excité à l'idée d'aller là bas comme eux. On commence par d'autres sites alors ?

- Oui.

Ils se mirent donc au travail seulement, une ombre tomba très vite sur eux. Au cour d'un rapport à Hammond, ils avaient appris une nouvelle qui les avait tous chamboulé : la mort de Janet Fraisier. SG-13 était tombée sur une planète pleine de ruines Anciennes. William savait qu'elle existait mais il n'y était pas allé avec son équipe et ne l'avait pas mis sur leur liste puisqu'il savait qu'il n'y avait strictement rien là bas à part des ruines. SG-13 s'était retrouvée à y aller et en comprenant qu'il y avait eu là une ville Ancienne, on avait ordonné l'étude du site. Seulement, ils avaient été attaqué par une sonde de reconnaissance Goa'uld. Ils l'avaient abattu sans se rendre compte qu'elle avait signalé leur présence à son maître, Anubis. Ils avaient continué l'étude du site mais des Jaffa étaient venus s'occuper d'eux, déclenchant une bataille dont les blessés avaient nécessité l'envoi des médecins sur le terrain pour les secourir. Et cela avait été fatal à Janet. Apprendre sa mort les avait choqué, la dame ayant toujours pris grand soin d'eux en plus d'être une très bonne amie. Ils étaient rentrés pour son enterrement, affligés. Ils étaient repartis ensuite, le cœur gros, se soutenant les uns les autres pour passer ce deuil et William-Léandre, beaucoup plus familier de la mort, avait su tranquilliser ses amis malgré la douleur, bien présente pour lui aussi, d'avoir perdue une amie chère.

Ils se remirent en route et William décida d'aller chercher la dernière bibliothèque. Il savait qu'il aurait besoin de quelques jours de repos pour l'assimiler et passer le choc et cela donnerait une pause à ses camarades pour digérer et retrouver leurs esprits. Ils avaient approuvé et malgré qu'ils sachent désormais que William ne risquait rien d'autre qu'une très grosse migraine en assimilant la bibliothèque, ils l'accompagnèrent et veillèrent de près sur lui le temps qu'il récupère, bien en sécurité sur l'Artakis. Cela fait, ils prirent la route de Camelot comme ils le voulaient depuis longtemps, la perspective d'aller voir la vraie Camelot les excitant beaucoup. Ce fut en orbite d'une planète très ressemblante à la Terre qu'ils se retrouvèrent, William l'analysant, découvrant une ville médiévale allant parfaitement dans le décor. Les instruments de William ne détectèrent absolument rien de technologique pourtant, il était certain qu'il y avait quelque chose, son instinct revenant au galop et cela fut suffisant pour les décider à aller voir. Mais il fallait dire qu'ils auraient été voir même s'il n'y avait rien eu du tout. Ils s'équipèrent donc, se téléportant à quelques centaines de mètres du village à l'abri des regards pour n'effrayer personne.

Pour l'occasion, William-Léandre avait ajouté une arme à son équipement, une épée, se disant que c'était approprié pour aller à Camelot. Son arme préférée qu'il n'avait pas utilisé depuis longtemps en situation réelle mais il n'avait jamais cessé de s'entraîner. Il s'était forgé sa propre épée il y avait déjà un moment, une épée enchantée bien entendue, enchantée et technologique sur l'idée des épées Kirionniennes pleines de technologies même si cela ne se voyait pas. La sienne avait pourtant l'aspect d'une épée médiévale terrienne, lui rappelant sa première épée, celle de Gryffondor. À deux mains, elle avait une lame reluisante comme un miroir, sa gorge centrale gravée de runes de la Mort. Au centre de la garde se trouvait un gros cristal rond, blanc, luminescent, taillé en facette minuscule. Au tour de lui, la garde était faîte de métal noir, dessinant un enchevêtrement noueux de fines tiges décorés de minuscules cristaux rouge. La poignée était tapissé de cuir noir. Le pommeau, du même métal que la garde formait une cage dans laquelle un autre gros cristal rond se trouvait, rouge cette fois. Une petite cordelette couleur de sang y était fixée, une série de perles noires alignées dessus. Une petite plaque de métal couverte de runes suivait, un pompon de fins fils terminant le tout. Elle avait un fourreau simple, tapissé de cuir noir. Ce fut à cette occasion que son équipe découvrit son arme fétiche et il leur expliqua que dans sa première vie, dans le monde sorcier, c'était l'arme favorite en dehors de la magie, qu'il avait combattu à l'épée pour la première fois à douze an, les surprenant.

Ils prirent le chemin de la ville et en la voyant, cela collait tout à fait avec les histoires de Camelot, Merlin, Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde. Ils avancèrent avec le sourire, excités comme des puces de découvrir ça. Ils entrèrent prudemment en ville, attentifs comme toujours, testant les réactions des gens qu'ils trouvèrent et qui, là encore, collaient parfaitement au décor. Ils firent quelques pas dans l'enceinte, regardant autour d'eux, se laissant observer. Les gens ne semblaient pas effrayés ni vraiment surpris mais plus curieux qu'autre chose. Ces regards, ils les connaissaient bien. C'étaient ceux de gens habitués à recevoir d'étranges visites par la Porte et qui n'étaient pas contre pour l'instant bien que prudent. Ils leur laissèrent donc le temps de les observer, ne touchant pas à leurs armes même s'ils ne pouvaient savoir ce que c'était. Et comme toujours, l'albinos attira bien des intérêts. Il ne fallut qu'un instant pour qu'un petit groupe de gens vêtus plus richement s'approche d'eux. L'homme qui se trouvait devant, vêtu d'une longue robe rouge, vint leur faire face :

- Bonjour voyageurs, salua-t-il solennellement. Je suis Meurik, gouverneur de cette ville. Bienvenu à Camelot, dit-il en les faisant sourire.

Comme toujours, ce fut William qui prit les devant pour parler, son équipe lui laissant toujours cette place :

- Bonjour gouverneur, salua-t-il. Merci pour votre accueil. Je suis William-Léandre Langford, voici Charles Kawalsky, Carl Warren et Carvin Casey. Veuillez excuser cette intrusion.

- Les voyageurs sont toujours les bienvenus. Vous êtes venus par le Grand Anneau n'est-ce pas ?

- Oui, approuva-t-il. Sommes-nous bien dans la Camelot du grand roi Arthur et de ses nobles chevaliers ?

- Tout à fait, répondit-il en souriant.

- Oh c'est trop bien ! s'extasia Casey en amusant tout le monde.

- Les légendes de notre monde parlent du grand roi et de sa cité, expliqua William. Nous voulions venir ici depuis longtemps.

- Et bien c'est un plaisir de vous accueillir. Nous serions ravis de vous montrer notre cité si vous le désirez.

- Ce serait un immense honneur, répondit Willliam-Léandre.

- Dans ce cas, puis-je vous inviter à partager un repas pour que nous puissions discuter ? proposa le gouverneur.

- Avec plaisir.

Approuvant l'air joyeux, le gouverneur les invita à le suivre, les menant tranquillement vers une grande taverne pleine de monde et de vie. Ils s'installèrent, un repas vite commandé et un autre homme ne tarda pas à les rejoindre. Le gouverneur le présenta comme étant l'historien du village, Antonius. William-Léandre leur demanda s'ils pouvaient lui parler un peu de la ville et devant leur intérêt et leurs sourires, les deux hommes semblèrent ravis de leur parler du grand roi et de ses chevaliers, de leur ville. Ils leur parlèrent d'histoires très semblables à celle de la Terre si ce n'était qu'ici, on pensait Arthur toujours en vie, persuadé qu'il reviendrait.

- Cela fait bien longtemps que notre roi est parti en quête du Sangreal avec ses chevaliers mais nous avons confiance, il reviendra, fit Antonius.

- C'est incroyable, fit Carl fasciné.

- Votre monde connaît notre roi ? demanda le gouverneur.

- Oui, répondit William-Léandre. Il est chez nous comme vous nous en parlez ici, un grand et noble roi chevalier. Peut-être est-il passé par notre monde lors de sa quête ?

- Peut-être, sourit-il. D'après ce que nous savons, Arthur et ses chevaliers devaient passer par trois contrées lointaines dans leur quête : Castiana, Sahal et Vagonbrei. Votre monde est-il l'un d'entre eux ?

- Non, notre monde s'appelle la Terre. Mais nous connaissons ces trois contrées, remarqua-t-il.

- Nous y sommes allés il y a quelques temps, fit Charles.

- Êtes-vous sur la trace de notre roi ? demanda l'historien.

- Oui, répondit William en coupant littéralement Carvin qui allait parler.

Il savait qu'il allait corriger en disant qu'ils étaient plutôt sur les traces de Merlin mais pour avoir lu dans l'esprit de ces gens, il savait que c'était une mauvaise idée et ses camarades, habitués, comprirent sur le champs, ne disant rien.

- Les histoires du roi Arthur et de ses chevaliers nous intéressent depuis longtemps alors lorsque nous avons trouvé des traces de leur passage, nous avons cherché à en savoir plus pour apprendre à mieux les connaître, expliqua-t-il. Cela nous a mené sur vers ces trois contrés et vers Camelot.

- Êtes-vous chevalier ? demanda le gouverneur en avisant son épée.

- Moi non, s'amusa-t-il. Mais mes camarades oui, dit-il en les surprenant tous.

- Ils ne ressemblent pas à des chevaliers, fit le gouverneur en portant un regard critique sur eux.

- Les chevaliers sont d'aspect différent sur notre monde c'est vrai, concéda-t-il. Mais il suivent le même code d'honneur. Droiture, justice, courage, sincérité, fidélité à la parole donnée, générosité, défense des faibles… L'esprit de la chevalerie reste le même, dit-il alors que les deux hommes et ceux qui écoutaient semblaient touchés. Leur équipement n'est pas le même mais croyez moi, ce sont de véritables chevaliers, dit-il en captant les regards émus de son équipe.

- Y-a-t-il beaucoup de chevaliers chez vous ? demanda l'historien.

- Non, il n'y en a pas tant que ça. Les véritables chevaliers sont rares, dit-il en les faisant acquiescer.

- Dans quelle quête êtes vous engagés ? demanda l'historien.

- Nous voyageons pour apprendre, pour découvrir de nouvelles choses, pour rencontrer d'autres peuples, répondit Charles. Nous nous efforçons de nous faire des amis et d'aider ceux qui pourraient en avoir besoin.

- C'est très noble, fit le gouverneur. Quel est votre rôle si vous n'êtes pas chevalier ? demanda-t-il à l'albinos.

- Je suis magicien, lâcha-t-il en choquant tout le monde son équipe incluse.

- Magicien ? fit le gouverneur l'air de ne pas savoir quoi en penser.

- Oui. Je m'efforce de soutenir mes camarades dans nos voyages.

- L'aide de William-Léandre nous est précieuse, fit Charles en entrant dans son jeu. Il nous a protégé de la malédiction de Morgane sur Vagonbrei.

- Vraiment ? fit l'historien stupéfait.

- Oui. Morgane a laissé une malédiction là bas qui a détruit la ville et tué les habitants depuis longtemps, raconta-t-il en voyant que son ami ne s'y opposait pas. Si William-Léandre n'avait pas été là, la malédiction nous aurait touché aussi. Il nous a protégé.

- C'est incroyable. Vous devez être puissant pour avoir pu vous élever contre la magie de Morgane, fit l'historien. Y-a-t-il beaucoup de magiciens chez vous ?

- Non très peu, répondit Carl. Et William est le seul à pouvoir s'élever contre d'autres comme Morgane. Il est le seul à voyager avec nous. Peu de mages sont dignes de confiance mais William-Léandre a plus que prouvé sa valeur. Il a protégé notre monde plusieurs fois et de nombreux peuples amis lui demandent conseil et lui font confiance. C'est un grand magicien.

- Il n'y a pas eu de magicien ici depuis le roi Arthur. En avez-vous rencontré beaucoup ? demanda le gouverneur.

- Nous avons rencontré beaucoup d'êtres qui se font passer pour des magiciens, fit Charles. Beaucoup tentent de tromper les autres en se prétendant dotés de magie pour faire peur ou pour en profiter mais William-Léandre est le seul vrai magicien que nous connaissions.

- Quand à moi, j'en connais d'autres, fit l'albinos, mais les vrais mages sont extrêmement rares. Certains utilisent des stratagèmes pour se faire passer pour des magiciens mais ils n'en sont pas. Et pour le moment, je ne connais pas d'autre vrai magicien qui voyage par le Grand Anneau ou par les étoiles.

- Les magiciens ont des quêtes différentes des chevaliers, remarqua l'historien. Quelle est la vôtre ?

- Je voyage pour apprendre, pour me faire des amis. J'aime apprendre et découvrir les cultures, la sagesse et les esprits des autres peuples. Et je m'efforce également de protéger notre monde.

- Les forces du mal guettent toujours n'est-ce pas ? fit le gouverneur devant sa gravité.

- Oui, malheureusement.

Longuement, ils discutèrent de l'histoire du village et de ses légendes, William-Léandre sentant à quel point le gouverneur cherchait à le cerner depuis qu'il avait dit qu'il était magicien. Et il savait bien pourquoi. Il fut surtout question du roi Arthur et de ses chevaliers, ses camarades pleins de questions là dessus, ayant l'impression d'être tombé dans les légendes Arthuriennes. Et c'était le cas. Ils étaient dans la véritable Camelot et même William avait du mal à en revenir alors qu'il avait passé une bonne partie de son existence dans les histoires de Merlin et Arthur. Le repas terminé, on leur proposa une visite de la ville qu'ils acceptèrent avec joie, l'équipe émerveillée en tombant sur l'épée dans son socle de pierre. William sourit avec amusement en voyant ses camarades se transformer en gosse devant l'image de l'épée légendaire, allant voir ça avec intérêt.

- C'est ce que je pense que c'est ? fit Charles en observant l'épée.

- Cette épée a-t-elle un nom ? demanda William.

- Non, pas spécifiquement, répondit l'historien.

- Donc non Charly, ce n'est pas ce que vous croyez, s'amusa-t-il.

- D'après la légende, lorsqu'un honorable chevalier au cœur pur parviendra à retirer l'épée du rocher, cela annoncera le retour imminent du roi Arthur qui reviendra gouverner les siens à Camelot avant de repartir en croisade contre le mal.

- Savez-vous comment Arthur est devenu roi ? demanda l'albinos.

- Non, répondit l'historien. Il l'était déjà lorsqu'il a bâti Camelot.

- Alors ce n'est pas Excalibur ? questionna Casey en se tournant vers William.

- Ce n'est pas Excalibur, confirma-t-il en le faisant soupirer.

- Excalibur ? demanda le gouverneur.

- Il existe une légende sur notre monde, raconta-t-il, celle de l'épée magique du roi Arthur, Excalibur. Il est dit que Arthur Pendragon était un jeune seigneur d'un pays dépourvu de roi où les nobles se déchiraient pour le trône. Un jour, une épée magique fichée dans un rocher carré apparut. Sur sa lame était écris que celui qui parviendrait à l'en retirer deviendrait roi, que l'épée choisirait un véritable chevalier au cœur pur. Beaucoup tentèrent leur chance, des centaines sans que l'épée ne tremble. Seul le jeune Arthur réussit, retirant l'épée du rocher sans aucun mal et c'est ainsi qu'il fut sacré roi. C'est en tout cas l'histoire que l'on raconte chez nous. Excalibur est légendaire sur notre monde, autant que le roi. Il était le seul à pouvoir manier l'épée et sa magie.

- Et bien je ne peux dire si cette histoire et vraie mais je ne serai pas surpris qu'elle le soit, sourit l'historien. Je n'ai pas souvenir qu'il y ait des informations sur l'épée du roi mais si elle était aussi puissante que vous le dîtes et ne répondait qu'à lui, il est probable qu'il l'ait emmené dans sa quête.

- Oui certainement, approuva William. Peut-être a-t-il reprit l'épreuve qu'il avait lui même vaincu pour trouver un nouveau chevalier au cœur pur pouvant l'aider dans son devoir ?

- J'aime cette idée, approuva Antonius.

Ils parlèrent encore un peu de l'épée avant de continuer la visite jusqu'au soir qui arriva rapidement. Ce fut avec plaisir qu'ils acceptèrent lorsqu'on leur offrit l'hospitalité, dînant à la taverne avant de se réunir dans l'une des chambres qu'on leur avait donné. Ils retirèrent leur équipement, s'asseyant, ravis par cette journée.

- Tu parles d'un truc de fou. On se croirait dans un film sur Arthur, fit Carl.

- Sauf que là, c'est la vraie histoire, sourit Charles. Will, pourquoi avoir dit que vous étiez magicien ? C'est bien la première fois que vous le faîte.

- Je connais les légendes Arthuriennes encore mieux que toutes les autres et elles me passionnent plus que les autres. Elles imprégnaient le monde magique britannique où j'ai grandi. Aujourd'hui je sais que ces légendes venaient de tout ça, d'une véritable histoire qui a probablement été rapportée sur Terre et s'est mélangée à l'histoire du monde magique. Tout est extrêmement proche si ce n'est quelques détails. Et donc, je connais le rapport que la société d'Arthur avait et a toujours visiblement avec les magiciens. Ils étaient aussi respectés que crains suivant leurs actes. Certains étaient considérés comme de grands sages bienveillants et respectés, d'autres, comme Morgane et Mordred, étaient vus comme des êtres maléfiques. Les magiciens pouvaient être les plus grands alliés des chevaliers ou leurs plus grands ennemis. Bien sûr, nous nous savons que ce n'est pas si simple mais c'est ainsi que cette société le voit. Cela pourra peut-être nous aider s'ils me voient comme un magicien du côté des chevaliers. On verra. Et puis j'avoue qu'entrer un peu dans ces légendes me faisait très envie, dit-il en les faisant sourire. Ce genre de peuple est probablement les seuls à qui je pourrais dire ça et être compris réellement dans ma nature véritable. Leur vision des mage et de la magie si elle n'est pas complète, est aussi la plus proche de la vérité parmi les non magiques.

- Nous sommes des chevaliers ? releva Casey.

- Vous l'êtes dans l'âme, assura-t-il en les touchant. On n'utilise peut-être plus d'épée sur Terre mais ce à quoi vous vous consacrez, c'est comme le devoir de chevalier moderne. Vous êtes de vrais chevaliers croyez moi. Si on avait été à l'époque d'Arthur, vous seriez chevaliers. Vous en avez toutes les qualités et c'est rare, très rare, dit-il avec air petit air sombre.

- Vous aimez les chevaliers ? questionna Carl.

- Oh oui. Ils me faisaient rêver dans ma première vie, c'était un symbole très important et aujourd'hui je me dis que s'il existait un ordre tel que les chevaliers d'Arthur, aussi nobles, aussi droits, aussi courageux et bienveillants, ça ne ferait pas de mal à l'univers. On se fiche du niveau technologique. J'en ai vu bien assez pour savoir que le cœur et la volonté comptent plus que tout.

- Je suis d'accord, approuva Charles suivit des autres. On ne parle pas de Merlin ?

- Pas pour l'instant. Comme je l'ai dit, la vision des mages est soit noire, soit blanche pour eux. Pour Morgane, quasiment tout ce que j'ai appris sur elle la décrit comme un ennemi d'Arthur d'une manière ou d'une autre alors je n'avais pas trop de doute sur la manière dont-on pouvait la percevoir. Pour Merlin, c'est plus compliqué. Il était le mentor et le conseiller d'Arthur et de ses chevaliers mais très mystérieux pour le reste des gens. Certains le voyaient comme un sage bienveillant, d'autres comme un être malveillant et manipulateur. La réalité tient certainement un peu des deux. Mais je ne sais pas comment il pourrait être perçu ici alors il vaut mieux être prudent et d'abord essayer de voir ce qu'ils en pensent. J'essaierai de glisser son nom quelque part pour voir. Peut-être avec Antonius. En tant qu'historien, il serait probablement celui qui serait le plus ouvert à en parler.

- On vous laisse faire là dessus alors. Vous croyez qu'il y a quelque chose ici ?

- Oui. Il y a quelque chose c'est sûr. Camelot, ce n'est pas rien dans la vie de Merlin. Impossible qu'il n'ait rien laissé ici. Cette ville, d'une manière ou d'une autre, lui est puissamment reliée. C'était le fief de son protégé, Arthur. Il a vécu ici un moment. Il y a forcément quelque chose. Rien que le fait qu'ils connaissent Sahal, Castiana et Vangonbrei. Trois planètes que nous savions déjà reliées aux Anciens, où nous avons trouvé des traces de Merlin et Morgane, qui font partie de la quête du roi Arthur. On touche quelque chose du doigt mais je ne sais pas encore quoi. Les traces laissées au sujet de toute cette histoire dans les bibliothèques Anciennes sont là mais très brouillées. C'est comme si on avait voulu laisser de discrets indices tout en s'assurant de protéger ce à quoi ils mènent, en s'assurant que n'importe qui ne pourrait pas comprendre. Je suis encore en train d'assimiler les infos de la dernière bibliothèque. J'en saurais peut-être plus ensuite. C'est comme si chacune d'elle avait contenu un petit morceau de l'énigme. Mais ces trois mondes sont certainement plus importants que je ne le croyais pour qu'ils soient signalés ainsi ici. Ces trois mondes et Camelot.

- La quête d'Arthur et du Graal sont très importantes ici, sa quête contre les forces du mal, remarqua Casey. Les Goa'uld ?

- Non, les Oris, répondit William. Les Goa'uld sont arrivés après tout ça.

- Les Oris ? releva Charles.

William leur raconta alors l'histoire d'origine des Alterans, la scission entre les Oris et les Anciens, leurs immenses différences.

- Ils sont des ennemis viscéraux aujourd'hui, dit-il. Les Oris ont tenté de détruire les Anciens en envoyant la peste dans la Voie Lactée. La peste des Anciens dont O'Neill et les autres ont été victimes en Antarctique avec cette Ancienne gelée. Les Oris pensent qu'ils ont détruit les Anciens. Ils ignorent qu'ils ont quitté la Terre et la Voie Lactée avant d'être décimés complètement.

- Pour aller dans Pégase avec Atlantis, comprit Charly.

- Oui et les Oris ignorent aussi qu'ils ont implanté la vie humaine ici. Seulement, Merlin et d'autres, minoritaires, pensaient qu'il fallait faire quelque chose pour combattre les Oris ou au moins, prévoir quelque chose pour protéger la Voie Lactée contre eux si un jour, ils devaient venir.

- Ce serait bien pire que les Goa'uld s'ils venaient, soupira Casey.

- Oui, bien pire parce que eux, ils utilisent leurs connaissances et leurs capacités d'êtres élevés sur leurs fidèles et en utilisant leurs prières de la sorte… ça les rend bien plus puissants que les Anciens. Si les Oris avaient connaissance de la Voie Lactée, ils viendraient en croisade pour la conquérir, gagner des fidèles et détruire les Anciens. Mais les Anciens eux, ne bougeront pas pour nous, comme toujours.

- Ils sont culottés quand même dans ce cas là, s'agaça Casey.

- Je suis bien d'accord. Je n'ai que quelques indices et supposition pour l'instant, rien de ferme parce que justement, toute cette histoire a été dissimulé et protégée soigneusement. Mais il semblerait que Merlin ait décidé de faire quelque chose. Il a repris forme humaine et a rassemblé Arthur et les chevaliers autour de lui. Je crois qu'il cherchait à préparer l'humanité aux Oris, les fameuses forces du mal. Le plus intéressant est qu'il semble avoir fait autre chose. Il voulait créer une arme efficace contre les Oris.

- Mais ce sont des êtres élevés si j'ai bien compris ? posa Carl.

- Oui mais ça ne veut pas dire qu'ils sont inatteignables ou indestructibles, très loin de là.

- Et une arme efficace contre les Oris, c'est une arme efficace contre les Anciens, déduisit Charles.

- Tout à fait et il semble que ce soit cela qui ait attiré les foudres des autres sur Merlin. Morgane est décrite comme son ennemie jurée et c'était une Ancienne. Peut-être a-t-elle été envoyée pour l'arrêter et donc, s'est retrouvé face à lui, Arthur et les chevaliers qui défendaient et entouraient Merlin. En tout cas, c'est ma meilleure supposition.

- Le Saint Graal serait une arme anti êtres supérieurs du coup ? proposa Casey.

- Peut-être ou au moins un indice sur les recherches de Merlin, une pièce du puzzle, répondit William. Ce n'est qu'une supposition. Mais ça vaut la peine de travailler là dessus rien que pour ce que Merlin, ou ce qu'il a laissé, pourrait nous apprendre. Il était ouvert à partager le savoir Ancien, certainement le seul et s'il n'a pas pu le faire ouvertement, il a pu laisser des choses intéressantes. Nous ne perdrons pas notre temps en creusant un peu ici.

- On a le temps de toute façon et c'est génial d'être ici, sourit Charles.

Le lendemain, ils reprirent donc leur tour de la ville mythique, faisant connaissance avec les habitants, discutant. Ce fut ainsi que William qui faisaient équipe avec Charles, Carl et Casey partis de leur côté, tombèrent sur une jeune fille et son petit frère jouant avec des épées de bois près du socle à l'épée. Ils étaient visiblement Arthur et Mordred et cela fit sourire les deux hommes. Mordred perdit bien sûr, amusant la grande sœur jouant le roi.

- Vous vous débrouillez bien, sourit William en approchant. Puis-je vous montrer d'autres techniques demoiselle ? demanda-t-il.

Elle approuva, souriante et très curieuse à leur sujet. Il s'approcha, réclamant l'épée de bois du petit garçon qui lui donna avec joie alors que tous autour regardaient. Il prit l'arme factice, la faisant tournoyer dans sa main en venant faire face à la jeune fille. Il la laissa venir et elle ne tarda pas à se lancer, déterminée. Et très vite il sut. Il l'avait déjà lu en elle mais la voir avec son épée… Il la para facilement, lui montrant quelques uns de ses coups qu'elle assimilerait toute seule c'était certain. Bien sûr, il n'eut aucun mal à la vaincre, les Kirionniens avaient fait de bons partenaires d'entraînement, mais la jeune fille était déjà forte pour son âge et son vécu paisible.

- Vous êtes très douée demoiselle, remarqua-t-il lorsqu'ils s'arrêtèrent.

- Merci mais vous êtes beaucoup plus fort.

- J'ai de l'expérience, s'amusa-t-il. William-Léandre Langford pour vous servir, se présenta-t-il en s'inclinant légèrement.

Il sentit nettement l'amusement de Charles face à son comportement collant au lieu et au sujet mais vraiment, il adorait les chevaliers.

- Enchantée messire, répondit-elle naturellement, je m'appelle Valencia.

- C'est un plaisir.

- Est-ce vrai que vous êtes magicien ?

- Oui, approuva-t-il. Cela vous surprend ?

- Non, dit-elle en regardant ses cheveux blancs, mais d'habitude, les magiciens ne manient pas l'épée.

- C'est vrai. Je suis un peu différent, dit-il en se tournant vers l'épée dans son rocher. Avez-vous tenté votre chance ?

- Non, dit-elle en s'approchant de l'arme. Seuls les jeunes hommes qui s'entraînent pour être chevalier peuvent essayer. Comme mon petit frère un jour, c'est pour ça que je l'aide à progresser. Le roi Arthur aura besoin de chevaliers pour sa croisade lorsqu'il reviendra, les hommes du village doivent être prêt.

- Et pas les femmes ? sourit-il en la laissant perplexe elle et ceux qui écoutaient. Quels sont les qualités des chevaliers demoiselles ?

- Le courage, la bienveillance, la générosité, la sincérité, la droiture, la volonté de protéger les faibles de sa vie s'il le faut, être digne de confiance, répondit-elle.

- Exactement. Ce n'est certainement pas l'épée, l'armure ou la force qui fait un chevalier. Sinon, n'importe quelle brute pourrait se prétendre chevalier. Maintenant, dîtes moi Valencia, les hommes sont-ils les seuls à avoir ces qualités ?

- Non, admit-elle après un léger temps d'arrêt.

- Alors pourquoi ne pourriez vous être chevalier ?

- Connaissez vous des femmes chevaliers ? demanda-t-elle l'air un peu perturbée.

- J'en ai connu oui. Ma mère était de celle là, sourit-il tristement. Elle était forte, courageuse, bienveillante et elle a donné sa vie pour détruire un mage noir qui répandait le mal autour de lui. Un très puissant mage noir que personne n'arrivait à vaincre depuis des dizaines d'années. Elle a réussi parce qu'avec son courage, elle s'est dressée contre lui en refusant de s'écarter de son chemin. Elle l'a fait par amour, pour protéger un innocent.

- Qui ?

- Moi, sourit-il tristement. Ma mère était un chevalier dans l'âme et je pense que les dames sont tout aussi capables d'être chevalier que les hommes. Et je crois que le grand Arthur pensait de même. Il n'était pas de ceux qui font ce genre de discrimination.

- Il n'y a jamais eu de femme chevalier ici.

- Peut-être y en aura-t-il bientôt, dit-il mystérieusement.

- Votre mère devait être incroyable, sourit-elle.

- Elle l'était et c'est son exemple qui m'anime encore aujourd'hui.

- Pourquoi avoir choisi l'épée si vous êtes magicien ?

- Et pourquoi pas ? s'amusa-t-il. C'est un autre chevalier qui m'a inspiré. Un très grand chevalier de mon monde. Il a vécu mille ans avant moi. Il s'appelait Godric Gryffondor. C'était un très grand magicien mais il avait une gigantesque estime pour les chevaliers et leur code d'honneur. Alors il est devenu chevalier et il s'est toujours plus estimé chevalier que magicien. Un très grand homme. Je suis sûr que le roi Arthur l'aurait aimé. À un moment de sa vie, Godric Gryffondor et trois de ses amis magiciens ont créé une école de magie. Au sein de leur école, ils ont créé quatre maisons, une chacun. Des groupes d'élèves qui partagent leurs dortoirs, leurs cours, qui s'entraident, s'entraînent ensemble, un peu comme des familles au sein même de l'école.

- Je comprend.

- Pour choisir quel élève irait dans quelle maison, ils ont utilisé un objet magique, un chapeau enchanté capable de lire dans les âmes de chaque élève, de voir leurs plus grandes qualités qu'ils en soient conscients ou non. Chacun des quatre, chaque Fondateur, choisit les qualités qui lui tenaient le plus à cœur et les élèves qui avaient ces qualités allaient dans leur maison. La maison de Godric Gryffondor est représentée par le courage, la hardiesse, l'esprit de chevalerie, la détermination, la force d'esprit et la bravoure. J'ai été mis dans cette maison lorsque je suis allé à l'école moi même. Je ne pensais pas avoir toute ces qualités mais Godric Gryffondor m'a montré lui même que je les avais même si je ne le voyais pas.

- Comment a-t-il fait ? Il était encore en vie ? demanda-t-elle passionnée par son histoire.

- Non mais il était aussi magicien. Avant de mourir, il avait caché son épée dans l'école, une épée enchantée. Un jour, un monstre a attaqué l'école, une sorte de dragon. Il avait été envoyé par un homme profondément mauvais. Pour protéger mes amis, j'ai voulu l'affronter. Mais cette bête était insensible à la magie alors mes pouvoirs ne me servaient à rien. J'ai quand même essayé pour la détourner des autres mais je n'avais aucune chance sans arme. C'est alors que l'épée de Godric Gryffondor m'est apparue et grâce à elle, j'ai pu tuer le dragon, dit-il alors que beaucoup étaient venus écouter de prêt.

- C'est géant, fit le petit frère de la jeune fille.

- Plus tard j'ai appris que j'étais le premier à qui cette épée apparaissait depuis la mort de Godric Gryffondor et qu'il avait enchanté son épée pour qu'elle ne puisse apparaître qu'à un véritable Gryffondor. Quelqu'un qui aurait les qualités que sir Godric aimait. Elle était là pour aider un vrai Gryffondor quand il en aurait besoin. À travers cela, il m'a enseigné qui j'étais et ce dont j'étais capable. Son épée a été la première que j'ai tenu. Il a été un maître à penser pour moi et c'est grâce à lui que j'ai appris à connaître les chevaliers. Les magiciens qui prennent l'épée sont rares. Beaucoup sont incompatibles avec l'esprit de la chevalerie mais moi, j'ai voulu prendre ce chemin parce que comme Godric Gryffondor, j'ai énormément d'estime et de respect pour les vrais chevaliers. S'il y en avait plus, l'univers serait plus beau.

- C'est cette épée ? demanda le petit garçon en regardant son arme.

- Non. L'épée de Gryffondor… et bien je ne sais pas où elle est en ce moment. Mais je pense qu'elle est retournée à l'école, prête à servir la volonté de son premier maître et à aider d'autres Gryffondor qui s'en montreraient dignes et en auraient besoin. Elle n'était pas destinée à appartenir à une seule personne mais à transmettre l'esprit de Gryffondor. Je crois que cette épée en fait de même, dit-il en regardant l'arme dans la pierre.

- Vous croyez ?

- N'est-elle pas là pour trouver le chevalier au cœur pur capable d'aider la quête d'Arthur ? Peut-être révélera-t-elle un chevalier qui s'ignore comme je m'ignorais à l'époque.

Ce soir là, lorsqu'il fut seul avec ses amis, Charles lui demanda doucement si tout ce qu'il avait dit était vrai, expliquant à Carl et Carvin.

- J'ai simplifié un peu pour qu'on puisse comprendre mais oui, tout est vrai, dit-il le regard un peu vague. C'était dans ma première vie dans le monde sorcier, quand j'étais à l'école. Poudlard. La seule maison que j'ai eu dans ma première vie.

- Vous avez vaincu un dragon avec une simple épée ? fit Charles ahuri.

- Ce n'était pas un dragon en réalité. C'était un basilic, un serpent géant de vingt cinq mètre dont le regard tue instantanément si on le croise et dont le poison est mortel. Une créature terrifiante et extrêmement dangereuse. Celui que j'ai tué était certainement le dernier sur Terre. Je ne pouvais pas utiliser ma magie et je ne savais pas comment faire autrement à l'époque. J'avais douze ans, je ne savais pas encore me battre.

- Vous aviez douze ans ?! fit Carl.

- Ma première vie a été très mouvementé très tôt. Bref, l'épée m'est apparue, je l'ai prise et j'ai agis plus par instinct qu'autre chose mais ce jour là, j'ai appris énormément sur moi même. Cette épée m'a prouvé que j'étais un vrai Gryffondor et ça représentait énormément pour moi à ce moment là. Cela m'a aidé à comprendre qui j'étais.

- Et donc quand vous avez parlé de votre mère…

- Ma mère dans ma première vie. Elle est morte quand j'avais un an en me protégeant de sa vie. Elle a donné sa vie pour moi comme mon père ce jour là. C'était des Gryffondor aussi, sourit-il. Au début, je voulais leur faire honneur et être un vrai Gryffondor comme eux puis avec l'épée, je me suis rendu compte que je l'étais déjà, que c'était ce que j'étais vraiment. C'est resté dans ma deuxième vie. J'ai changé de corps mais pas d'âme même si j'ai résolu le problème de tête brûlée inconsciente que beaucoup de Gryffondor ont naturellement, s'amusa-t-il. C'est aussi pour ça que j'aime les chevaliers. Leur esprit m'a aidé à me trouver.

- Et ben. Quand je pense que plus rien de vous ne peut me surprendre, il y en a encore, sourit Charles.

- Ce ne serait pas drôle sinon, rit-il en les amusant.