Base : Harry Potter

Titre : Nous ne savions pas, professeur McGonagall

Résumé : Durant le tome 3 d'HP et l'Ordre du Phénix, Seamus et Dean se moquent de Neville pour sa maladresse légendaire. Celui-ci en souffre et écrit une lettre à sa grand-mère en lui demandant de le retirer de Poudlard. Augusta refuse et décide de trouver une solution. Cette fiction fera 4 chapitres.

Chapitre 3 : Augusta décide de prendre les devants. Elle va voir Frank et Alice à l'hôpital, avec l'intention de s'énerver contre eux. Elle leur en veut d'avoir été victimes des Mangemorts, même s'ils n'y peuvent rien, et d'avoir laissé Neville sans défense. Arrivée dans le service, elle apprend qu'une nouvelle guérisseuse stagiaire vient d'arriver dans le service. Il s'agit de Mrs Finnigan, la mère de Seamus. Les deux femmes ne se sont jamais rencontrées. Augusta la surveille de près durant les visites hebdomadaires qu'elle adresse à son fils et l'épouse de celui-ci.

Disclaimer : L'œuvre et les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K.R. Cette fiction est écrite dans un but non lucratif.

Date de création de la fiction : Octobre 2023

Bonne lecture !


Augusta était excédée. Frank et Alice n'avaient aucune idée du pétrin dans lequel ils avaient plongé leur fils durant le restant de la vie de ce dernier, faisant de son enfance et de son adolescence un enfer.

Elle leur en voulait de s'être exposés au danger, treize ans plus tôt, en affrontant les Lestrange et Barty Croupton Junior, lesquels étaient désormais incarcérés à Azkaban. Elle leur en voulait d'avoir pris de plein fouet le sortilège du Doloris, au détriment de l'avenir de leur fils, qu'ils condamnaient par leur absence. Ils n'y pouvaient rien, elle avait beau le savoir, elle leur en voulait quand même.

A chaque fois qu'elle venait les voir à Ste Mangouste, elle se retenait pour ne pas sangloter, en voyant l'état si pâle et amaigri de son fils et de sa belle-fille. Elle avait régulièrement amené Neville voir ses parents dans la chambre consacrée aux malades atteints de séquelles dues aux Impardonnables et autres horreurs. Ce spectacle désolant représentait un véritable supplice pour lui. Pour elle aussi.

Ce mardi, elle entra dans le service, l'air morose et furieux dissimulant la panique qui la traversait depuis quelques jours. Frank et Alice ne devaient savoir sous aucun prétexte que leur fils avait tenté de….Elle ne voulait pas y penser.

Elle s'aperçut d'un changement. Le guérisseur en chef se tenait devant elle, chose qu'il ne faisait que rarement, suivi d'une femme de l'âge d'Alice environ, habillée d'une robe de guérisseuse stagiaire.

« -Bonjour Mrs Londubat, je vous présente notre nouvelle guérisseuse stagiaire, Miss Ella Finnigan.

Augusta remit ses lunettes à l'évocation du nom et regarda la nouvelle guérisseuse, qui arborait une chevelure blonde et un air assez curieux.

-Mrs Finnigan sera en stage avec nous durant une durée de neuf mois, avant une éventuelle titularisation. Nous avons eu des difficultés sévères de recrutement, à la suite du départ en congé maternité de Mrs Strout, nous ne vous cachons pas. Toutefois, elle nous a semblé particulièrement compétente et son profil a retenu toute notre attention. Le mardi, elle sera affectée ici. Des questions, Mrs Londubat ?

-Je…je ne m'attendais pas du tout à ce changement. Nous étions habitués à la présence de Mrs Strout, et je ne sais pas si cette…si votre nouvelle recrue fera l'affaire. Mon fils et son épouse ont été sévèrement atteints à la suite du sortilège Doloris lancé par des partisans de Vous-Savez-Qui ? Vous connaissez le sortilège Doloris, Miss Finnigan ? lança-t-elle d'une voix impérieuse à l'attention de la guérisseuse stagiaire.

Celle-ci, d'un ton déterminé où perçait une certaine intrépidité, lui répondit :

-J'ai une certaine expérience, oui. Ma mère a été tuée par les Mangemorts, après avoir été torturée, si cela peut vous éclairer sur ce point. Mais je ne suis pas ici pour parler de ma vie personnelle. Qu'est-ce que vous attendez exactement de moi ?

Augusta ne se souvenait pas d'avoir rencontré une personne faisant preuve d'une telle audace et elle ne savait comment réagir. Toutefois, elle se sentait gênée. Elle riposta :

-Vous ne mesurez certainement pas la chance que vous venez d'avoir, Miss Finnigan. Je suis sûre que de nombreux sorciers et sorcières donneraient tout pour être à votre place, si ce n'est à celle de votre mère.

Miss Finnigan sembla effectuer un geste, mais elle resta impassible.

-Mrs Londubat est la seule parente de Mr et Mrs Londubat, là-bas, dans ce coin de la pièce. Elle veille avec sérieux au suivi de ses proches, alors soyez à la hauteur, lui lança son supérieur hiérarchique, avant de quitter la pièce.

-Je comprends certes, mais qu'attendez-vous exactement de moi ?

-J'attends de vous que vous remplissiez les missions de votre fiche de poste. On vous a embauchée en tant que guérisseuse, donc soyez à la hauteur, s'il vous plaît.

Miss Finnigan acquiesça d'un ton impassible, devant le ton odieux de son supérieur hiérarchique. Elle devait tenir. Elle n'avait pas le choix. Pour son fils.


Durant les trois semaines qui suivirent, Augusta surveillait Miss Finnigan durant ses visites périodiques. Heureusement, rien ne lui sembla suspect. La guérisseuse lui semblait relativement professionnelle, bien que manquant de chaleur humaine. Elle lui semblait assez froide, impassible. Toutefois, Frank et Alice semblaient très heureux des soins qu'ils recevaient. Ils progressaient même dans leurs gestes et même leur élocution.

Il semblait à Augusta que la guérisseuse devait avoir un secret, mais lequel ? Elle ne tarderait pas à le découvrir.

Un jour, à l'occasion d'une de ses visites, Augusta interrogea Miss Finnigan alors que celle-ci venait de terminer les soins qu'elle administrait aux patients.

« -Miss Finnigan, je ne sais comment aborder ce sujet, mais comment se fait-il que vous soyez célibataire à votre âge ?

- Je n'ai pas envie de parler de ce sujet, Mrs Londubat, répondit la guérisseuse, non sans un sanglot imperceptible qu'elle essayait de dissimuler. C'est personnel.

- Allons, dans le monde sorcier tout se sait, Miss Finnigan. Comment se fait-il que…

- Je vous l'ai dit, Mrs Londubat, il s'agit de ma vie privée…

- Vous avez pourtant bien mentionné des éléments de votre vie privée lors de notre rencontre, Miss, la coupa Augusta.

Mrs Finnigan rougit.

- J'ai des relations à Poudlard qui m'ont indiqué que votre fils y est scolarisé. Est-ce bien vrai, Miss Finnigan ?

La guérisseuse se retint. Sous son air impassible, elle avait envie de fondre en larmes.

- Laissez mon fils en dehors de tout cela, s'il vous plaît, lança-t-elle. Ici, je suis au travail et je fais mon travail de guérisseuse. Je ne suis pas là pour…

- Parler de votre vie personnelle. Intéressant, très intéressant, Miss Finnigan, lança Augusta, d'un ton vengeur. Vous êtes irlandaise et vous venez chaque matin en transplanant, c'est bien cela, Miss Finnigan. Pour votre fils, certainement.

- Oui, mais mes origines et ma vie privée ne regardent que moi, Mrs Londubat, répondit d'un ton cinglant la guérisseuse. J'ai à faire.

- À faire, certainement, quand on voit comment se comporte votre fils. Vous devez être fière de lui, Miss Finnigan, rétorqua la vieille dame, non sans une pointe d'ironie dans la voix.

Augusta se tut, mais à la fin de l'heure qui lui avait été accordée, en passant devant le couloir, elle aurait juré voir Miss Finnigan sangloter, des larmes amères coulant sur son visage et trempant quelques mèches de cheveux blonds.


Durant les quelques semaines qui suivirent, Miss Finnigan continuait d'agir de façon professionnelle. Frank et Alice semblaient aller mieux, comme si la guérisseuse avait le pouvoir de les calmer quand elle arrivait. Augusta se contentait de lui jeter des regards méprisants. Elle ne lui pardonnait pas d'avoir su capter l'attention de ses proches plus facilement que tous les autres guérisseurs réunis. De son côté, Miss Finnigan évitait soigneusement le regard de Mrs Londubat qu'elle ne pouvait supporter. Elle se sentait doublement jugée, à la fois dans son rôle de guérisseuse, mais aussi de mère.

Et cela, elle ne pouvait le supporter.

Si elle effectuait ce travail, c'était uniquement pour lui. Pour son fils.


Hermione était inquiète. Durant les semaines qui avaient suivi, Neville s'était montré plutôt anxieux et cette situation l'inquiétait. Malgré les nombreux cours qu'elle suivait et le temps qu'elle consacrait à son amitié avec Harry et Ron en dehors des études, elle tenait à ce que Neville se sente mieux. Le jeune Londubat lui avait confié que la situation s'était améliorée avec ses camarades de maison, mais Hermione restait vigilante. Elle savait que Seamus et Dean pouvaient se montrer odieux par bêtise et surtout par méconnaissance. A la suite des échanges qu'elle avait eus avec le Pr McGonagall, elle se promettait d'être vigilante à ce sujet. Neville lui avait confié ses angoisses, les mêmes qu'il avait confiées à Poppy Pomfresh. Toutefois, il n'avait parlé que de sa grand-mère et de son grand-âge. Hermione ne l'avait jamais entendu mentionner ses parents et n'osait pas, par pudeur, aborder ce sujet. Neville avait le droit à sa vie privée et elle devait le respecter.

Elle avait constaté qu'à l'approche de Noël, en dehors de Harry et Ron, seul Dean semblait ravi de voir les fêtes approcher. Seamus lui semblait sombre, ce qu'elle n'avait pas constaté l'année précédente et Neville arborait toujours la même mine mélancolique. Elle se promettait d'enquêter sur le sujet dès que possible. Ou l'aborder au moment de la rentrée de janvier.

« -Alors, vous allez fêter Noël en famille ou vous restez au château ?, demanda Ron, un soir alors qu'ils étaient assis pour le dîner dans la Grande Salle.

Cette question s'adressait à Hermione, Seamus, Dean, Neville, Parvati et Lavande. Harry restait au château, ainsi que lui-même.

-Je reste au château, je dois réviser à la bibliothèque pour les examens de troisième année, répondit la brune, sans se départir de son air impassible. Et vous ?, lança-t-elle à l'attention des autres Gryffondor.

-Je rentre en Irlande chez ma mère, répondit Seamus d'un air sombre. Dean rentre chez ses parents.

-Je rentre chez ma grand-mère aussi, répondit Neville. Black ne nous attaquera pas tant que nous sommes dans nos familles.

Les autres le regardèrent d'un air sombre, tandis que la soirée s'achevait de façon pensive.


Alors, qu'avez-vous pensé de ce chapitre?