Titre : Rêveries automnales (Inktober 2023)

Correctrice : Clina

Note : Ma première participation à l'Inktober. Je ne posterai pas tous les jours, mais par série de 10 textes. Les minis OS feront environ 150 mots avec un personnage différent pour chacun.

En vous souhaitant une bonne lecture.


1. Rêve : Pandore

Pandore avait toujours eu la sensation de vivre dans un monde onirique, un univers fait de rêves éveillés. Peut-être était-ce un effet du Cosmos d'Hypnos jamais très loin d'elle quand il fallait la guider sur la bonne voie. Pourtant une fois la raison revenue, elle s'était faite la réflexion que son monde de rêve était une réalité juste un très long cauchemar éveillé. Elle avait couru pour atteindre ce qui lui tenait le plus à cœur. Et elle était tombée telle Alice dans le terrier du Lapin Blanc. Pourtant elle ne pouvait tirer un réel trait sur son rêve. Il était ce qui lui avait permis de se relever et d'avancer. Et avec un léger sourire, la jeune femme se dit qu'au fond un vrai rêve était celui qui n'avait aucune réelle fin… On se réveillait toujours avant le dénouement d'un doux songe.

2. Araignée : Saori - Athéna

Saori s'était toujours demandée pourquoi la vue des araignées la rendait mélancolique. Elle ne comprenait pas cette émotion étrange, qui étreignait son cœur quand elle en voyait une. Observant celle qui se balançait le long de son fil au-dessus d'une fenêtre, elle se souvient d'un jour où, petite fille, un des garçonnets vivant au manoir en avait écrasé une sous ses yeux. La réminiscence des perles salées, qui avaient roulé sur ses joues, lui pinçait toujours le cœur. Aujourd'hui elle comprenait mieux. Pour Athéna chaque petite araignée était en réalité Arachné. Et la Déesse ne s'était jamais pardonnée sa colère et son geste d'emportement de l'époque… Alors sa Réincarnation se sentait touchée par ses petits êtres, et elle désirait sauver toutes celles qu'elle rencontrait. Elle en était arrivée à interdire qu'on les écrasât ou chassât de son manoir. Peut-être Saori cherchait-elle une forme de rédemption en protégeant les représentantes d'Arachné.

3. Chemin : Kanon

Contrairement à ce qu'il avait toujours laissé paraître, Kanon n'avait pas toujours été à l'aise au Sanctuaire sous-marin. Certes, il n'y avait aucun témoin de ses errances involontaires des premiers temps. Et pour cause, il avait été seul pendant un moment. Cela lui avait permis d'apprendre à trouver son chemin dans tous ceux possibles et imaginables dans le Domaine de Poséidon. C'est qu'il y en avait des possibilités de chemin ! On pouvait aisément tourner en rond des heures si on ne savait pas où regarder et comment s'orienter efficacement. Mais son esprit vif avait très vite cartographié les lieux. Et aujourd'hui, Kanon était un pro pour embrouiller n'importe quel sens aiguisé de l'orientation chez n'importe qui. Les chemins de ce Sanctuaire n'avaient plus aucun secret pour lui. Bien au contraire c'était devenu une arme diplomatique, quand il s'amusait à perdre son interlocuteur par divers détours et chemin de traverse invisibles.

4. Esquive : Tatsumi

Tatsumi était un professionnel de l'esquive. C'était qu'il n'avait pas vraiment eu le choix que d'apprendre l'art délicat et utile d'éviter un coup involontaire. Les Bronzes étaient gentils, mais ils ne faisaient pas spécialement toujours attention à leur environnement immédiat dans certaines situations, sauf quand Mademoiselle Saori était présente. Mais il arrivait que Tatsumi se retrouva dans la salle d'entraînement ou au milieu d'une énième mini dispute pour s'amuser des garçons. Il avait alors appris l'esquive que ce soit pour éviter un coup involontaire ou un objet volant non identifié quand il entrait dans une pièce. Et à force de pratique, il était devenu un maître en la matière. Et en cet instant où un des comptables de la Fondation venait de se ramasser un coussin en pleine figure en passant par le salon, Tatsumi se fit la réflexion qu'il devrait peut-être enseigner ses techniques aux autres employés…

5. Carte : Fenrir & Alberich

Qui avait eu la bonne idée de les mettre en duo pour une mission ? La forêt et les steppes étaient son domaine. Alberich n'y connaissait rien. Mais au lieu de l'écouter et de suivre ses indications, l'autre Guerrier avait eu le nez plongé dans sa carte jaunie, prétendant que cela les aidait à trouver leur chemin dans cette région inhospitalière. Fenrir eut un rictus amusé. Monsieur je sais tout s'était quand même planté avec son bout de papier… C'est que la carte n'indiquait pas les changements survenus sur le terrain. Et maintenant Alberich était allongé quelques mètres plus loin pestant fortement entre ses dents. Fenrir ricana. Évidemment à marcher le nez dans sa précieuse carte, il s'était tordu la cheville et il avait perdu l'équilibre avant de rouler sur le bas-côté enneigé de la vieille route presque disparue. Finalement ça avait un côté amusant ces bouts de papier pliables !

6. Doré : Kiki

Kiki ne l'avouerait jamais. C'était un secret qu'il pensait bien gardé dans son esprit d'enfant. Et il faisait toujours attention d'être discret durant ces nuits où le sommeil le fuyait. C'était toujours le même rituel. Un cauchemar l'éveillait. Il n'arrivait plus à s'endormir, scrutant avec anxiété les ténèbres de sa chambre. Alors il quittait son lit d'enfant et il traversait à pas de loup le Temple jusqu'à la pièce où reposait l'Armure du Bélier. C'était la protection sacrée de son maître. Cette dernière émettait dans la pénombre une légère lueur dorée qui avait un pouvoir rassurant sur l'enfant. Kiki avait même l'impression qu'elle diffusait plus de lumière dorée quand il était près d'elle. Il s'installait face à elle et il l'admirait jusqu'à ce que le calme et la sécurité reviennent en lui et que le sommeil le gagne. Il ignorait que Mu veillait de loin avec un sourire attendri en observant la scène.

7. Goutte : June

Elle semblait émerveillée par le spectacle qui s'offrait à elle. Pourtant il n'y avait rien de plus banal que la pluie pour les autres. Mais June venait d'une île déserte. Elle n'avait que rarement eu l'occasion de voir tomber les gouttes limpides sur les terres où elle avait grandi et s'était entraînée. Alors elle trouvait cela beau. Lentement, elle remonta sa main pour retirer son masque. Puis elle ferma les yeux. Et elle offrit son visage dénudé aux légères gouttes froides qui tombaient du ciel. La jeune femme eut un autre sourire, rapidement suivi d'un léger rire. Elle soupira de bien-être alors que les petites perles froides et translucides cascadaient librement sur sa peau. À cet instant, June décida que la pluie était son temps préféré. Avec un autre rire, elle se prit à avancer un peu plus sur la terrasse déserte du manoir Kido pour profiter un peu plus de la fraîcheur de l'eau diluvienne.

8. Crapaud : Zélos

Zélos avait toujours été envieux. Et quand il y avait réunion des Spectres aux Enfers c'était avec envie qu'il admirait les Surplis des autres. Les trois Juges avaient forcément des totems inspirant force et respect. Et même les autres Spectres pouvaient se vanter de porter des Surplis représentant des Créatures mythiques ou des Montres impressionnants. Et Zélos pestait intérieurement d'avoir celui de la Grenouille, petit être des marées à la peau visqueuse qui n'impressionnait personne. Il n'y avait aucune classe à la porter. Il se sentait humilié rien qu'au léger sourire amusé de certains de ses comparses quand ils prononçaient son nom. Il était certain qu'Harpies, Balrog, Sphinx en imposaient plus que Grenouille. Même le Papillon à défaut d'être impressionnant avait un côté beau et onirique, que Zélos n'avait point. Ah si au moins son Surplis avait été celui du Crapaud ! C'était plus imposant, plus puissant… On l'aurait sûrement plus respecté !

9. Rebond : Miho

Expliquer à des enfants certaines choses, qui tenaient du concept philosophique, n'était jamais simple. Et Miho se retrouvait souvent un peu dépourvue face à un nouvel orphelin, qui ne comprenait pas toujours bien sa situation. Et elle était bien placée pour savoir qu'il était compliqué quand on était aussi malheureux d'imaginer qu'un jour le beau temps reviendrait dans sa vie. Alors elle fut légèrement surprise par l'explication offerte spontanément par un garçonnet de l'orphelinat au nouveau venu. Avec un léger sourire compatissant, il avait comparé la vie à un ballon qui, quand ça n'allait pas, touchait le sol avant d'avoir un rebond très haut vers le ciel… Et cela était des moments de joie. On était donc tous des ballons et nos vies étaient faites de rebonds. Miho avait souri doucement en se disant que c'était plutôt vrai comme métamorphe. Et elle se fit la promesse de la réutiliser au besoin.

10. Fortune/Chance : Julian

Julian avait toujours eu de la chance. Il savait que la Déesse Fortuna avait toujours été des plus généreuses avec lui. Il ne pouvait guère se plaindre de sa vie après tout. Il était le fils unique d'une famille des plus aisées, qui lui léguera un jour un Empire financier et commercial le mettant à l'abri du besoin pour plus d'une vie. Il pouvait avoir tout ce qu'il désirait. Il avait été l'hôte de dieu Poséidon. Ce dernier avait toujours veillé sur sa famille. Et même après avoir perdu sa guerre contre Athéna, il avait été assez chanceux pour survivre et reprendre sa vie presque comme avant. Il avait juste gagné une conscience qu'il devait aider les autres. Oui, la Fortune lui avait toujours souri et lui avait toujours tout offert sur un plateau en or. Alors pourquoi ne se sentait-il pas plus heureux, lui qui avait tout au monde ?