"Merci beaucoup pour tous vos com's j'espère que la suite vous plaira !
Bonne Lecture à tous"
- Drago-Malefoy-Granger
Chapitre 2 : Le Défi
Hermione décida de faire au mieux pour éviter de croiser Drago durant toute la matinée, et elle commença par louper le petit-déjeuner à la Grande Salle, chose qu'elle avait horreur de faire. Mais cette esquive était, comme elle le savait très bien, impossible étant donné que son premier cours était potion avec les Serpentard. Une envie soudaine de manquer le cours la saisit.
Hermione se donna un coup de baguette sur la tête. Louper un cours ? Et puis quoi encore, il faudrait être complètement fou pour faire ça...
Elle s'habilla donc, se maquilla légèrement et laissa ses cheveux ondulés ; elle n'avait pas le temps de jeter les huit sortilèges nécessaires pour les raidir.
Hermione descendit seule dans les cachots, elle était sûrement en retard. Mais à sa grande surprise, personne ne s'y trouvait. « Et s'ils étaient déjà tous rentrés ? ». Son coeur se serra, son pire cauchemar devenant réalité.
Elle posa son oreille contre la porte et, à son grand soulagement, n'entendit pas la voix doucereuse du professeur Rogue. La jeune femme entendit alors des bruits de pas et des discussions provenant des escaliers. Quelques secondes plus tard, les Serpentards étaient arrivés. La bonne nouvelle, c'était qu'elle était désormais sûre que le cours n'avait pas commencé. La mauvaise, c'était que Drago était là, et elle, elle était seule.
Évidemment, le jeune homme était le centre des discussions, et marchait toujours au milieu du groupe.
Hermione détourna rapidement le regard lorsqu'elle sentit celui de Drago se poser sur elle. La jeune femme trouva un intérêt soudain à une petite poussière glissée dans un trou du mur...
Elle le sentit se rapprocher et son cœur se mit à battre de plus en plus vite.
- Toute seule, Granger ? dit-il d'une voix faussement aimable.
- Laisse-moi un peu tranquille, Malefoy, rétorqua-t-elle.
Elle sentait le courage lui revenir ; cet imbécile ne tenterait rien devant ses amis... « Tu en es sûre ? », lui disait une voix dans sa tête. Drago sembla surpris de cet élan de courage soudain, mais comme à son habitude, il se reprit très vite :
- Je vois que ton sale caractère est revenu. Mais je ne m'en plains pas, je te préfère comme ça que comme hier. Tu étais si faible, ricana-t-il.
Hermione le fusilla du regard. Ses yeux gris lui glacèrent le sang aussitôt, mais elle fit de son mieux pour ne pas montrer que son corps entier était paralysé.
- Tu te sens seul à ce point pour venir me parler ?
Au lieu de s'effacer comme elle s'y était attendu, le sourire de Drago s'étira un peu plus, découvrant des dents blanches parfaitement alignées.
- Si il y en a un de nous qui devrait se sentir seul ici, c'est bien toi...Je venais simplement t'informer qu'aujourd'hui les Serpentard ont cours avec les Serdaigle. Alors, qu'est-ce que tu fais là ?
Hermione le regarda avec des yeux exorbités, la bouche grande ouverte.
- Reprend tes esprits, Granger, tu m'infliges un spectacle pas beau à voir.
- Quel jour on est ? demanda-t-elle en levant les yeux vers lui.
- Mardi.
Hermione poussa un cri d'exclamation avant de prendre ses affaires et de monter quatre à quatre l'escalier sous les rires des verts et argents.
Elle courait à perdre haleine depuis plusieurs minutes déjà. Comment avait-elle pu se tromper de jour ? Cela ne lui arrivait jamais !
Elle se trouvait à présent devant la salle du cours de métamorphose. Heureusement qu'elle connaissait son emploi du temps par cœur ! Après s'être mis en tête un brouillon d'excuses, elle toqua à la porte.
Celle-ci s'ouvrit, et le professeur Mc Gonagall leva un sourcil interrogateur :
- Miss Granger ?
- Je suis désolée d'arriver en retard professeur !
- Mais enfin... Je n'ai pas cours avec les Gryffondor, aujourd'hui...
- Quoi ? lâcha-t-elle dans un souffle.
Elle jeta un œil à l'intérieur et vit une classe de Serdaigle, dont celui qui hantait ses nuits...Il la regardait, les sourcils froncés.
- Mais c'est impossible, j'ai cours de 8h à 10h avec vous le mardi, dit-elle, désespérée.
- Mais enfin, nous sommes lundi ! Vous êtes sûre que tout va bien, miss Granger ?
Le professeur la regardait avec des yeux inquiets, comme si elle était devenue folle. Hermione tourna les talons sans chercher à en savoir plus, et pour la deuxième fois de la journée, tournait le dos à des rires moqueurs. Rouge de honte ou de colère, elle n'aurait pu le dire. « Cet idiot de Malefoy va me le payer ! Ah il s'est bien fichu de moi ce serpent ! ». Hors d'elle, Hermione se posta à nouveau devant la porte des cachots, et tapa plus fort qu'elle ne l'aurait voulu.
- Entrez, dit Rogue d'une voix sèche.
Elle respira un grand coup, puis s'exécuta.
- Tiens, Miss Granger...C'est vous qui venez de tambouriner à la porte ? Dix points en moins pour cette attitude. Vous êtes en retard, dix points de moins également.
- Excusez-moi, professeur, marmonna-t-elle.
- Vous trouvez-vous trop intelligente pour vous permettre de rater le début du cours ? demanda-t-il de sa voix doucereuse.
Hermione ferma les yeux pour maîtriser sa haine, puis le regarda en face et lui dit d'un ton impatient :
- Non, professeur. Je peux aller m'asseoir ?
Rogue hocha légèrement la tête, apparemment déçu du manque de réaction de son élève qui lui aurait donné la joie de retirer d'avantage de points.
Hermione alla s'asseoir à coté de Harry qui lui lançait un air de totale incompréhension, mais comprit qu'il aurait des explications plus tard. La jeune femme jeta un œil furtif à Drago. Ce dernier serrait étroitement les lèvres pour s'empêcher d'éclater de rire. Lorsqu'il croisa son regard meurtrier, il se contenta de lui sourire.
La cloche sonna la fin du cours et Hermione fut la première dehors. Elle n'attendit ni Harry ni Ron et fila droit dans la Salle Commune des Préfets. Elle s'effondra sur le divan, la tête dans un coussin. C'était de loin la plus grosse honte de sa vie, devant le Serdaigle en plus ! Plus jamais elle n'oserait descendre.
- Allons Granger, tu te ronges les sangs pour rien ! Tu sais, ça arrive de rater un cours, personne n'en est mort.
Elle n'avait pas entendu Malefoy rentrer. C'était vraiment la dernière personne qu'elle avait envie de voir...
- Tu n'avais vraiment rien d'autre à faire que de me pourrir la journée, Malefoy ?
- J'aimerais te présenter mes sincères excuses, mais c'est assez difficile étant donné que je ne regrette absolument pas ! dit-il en rigolant.
Hermione se redressa en position assise pour lui faire face. Ses yeux étaient bleus, cette fois. Ils n'avaient plus ce côté terrifiant, mais plutôt celui de l'ancien Malefoy.
- Ce n'était vraiment pas drôle, et moi qui pensait que tu avais mûri...dit-elle en levant les yeux au ciel. Qu'est-ce que tu me veux encore, tu n'as pas cours ?
- Je n'ai pas envie, ce matin. Tu as cours aussi, si je ne m'abuse.
- Je n'y vais pas. Je n'y vais plus ! Plus jamais !
Hermione eut la nausée rien qu'à cette pensée...
Drago s'assit en face d'elle et la contempla longuement, tel un inspecteur essayant de résoudre une énigme.
- Je ne te comprendrai jamais...dit-il enfin.
Hermione lui lança un regard noir.
- Je te retourne la remarque, ton humour noir ne fais vraiment rire que toi.
- Au moins c'est de l'humour, chose que apparemment, miss je-sais-tout ne connaît pas. Figure-toi que les cours sont importants pour moi aussi. Seulement, moi, je ne commande pas des bouquins pour Noël !
- Comment sais-tu que...
- Ah parce que c'est vrai en plus ? Ça devient grave Granger. Ne le prend pas en tant que compliment, mais tu es vraiment une fille hors du commun.
- Dans ce cas, on est deux...dit-elle d'un air absente.
- Je suis hors du commun je te l'accorde, mais quelque chose me dit que tu ne fais pas référence aux mêmes raisons que moi ?
La jeune femme releva la tête. En effet, Hermione pensait particulièrement aux filles qu'il draguait à longueur de journée. Mais elle n'osait pas le lui dire. Et s'il redevenait aussi glacial que la veille ?
- Non rien, laisse tomber, finit-elle par dire.
- Aucune chance.
Derrière cette affirmation, Hermione avait décelé dans sa voix quelque chose d'inquiétant. Il n'avait pas vraiment l'air de lui laisser le choix...
- Au sujet des filles que tu ramènes sans arrêt le soir dans ta chambre...se risqua-t-elle.
- Ah ça...dit-il avec un sourire, tu comprendras quand tu seras plus grande.
- Ne me prends pas pour une idiote, Malefoy ! Simplement...pourquoi sont-elle toutes différentes ? Je veux dire...T'es-t-il déjà arrivé d'avoir une copine ? Une vraie petite amie ?
- Tu veux vraiment qu'on ait une discussion sentimentale toi et moi ?
Hermione se rendit compte du ridicule de la situation. Elle et Malefoy en train de parler de cœur ! Les évènements de ce matin avaient vraiment dû la perturber.
- Tu as raison c'est stupide, répondit-elle en se massant le crâne.
Un silence gênant s'installa. Drago tourna la tête vers la fenêtre et Hermione en profita pour le détailler. C'était la première fois qu'elle en avait l'occasion sans recevoir l'habituel regard méprisant qu'il ne réservait que pour elle. La jeune Gryffondor regarda ses cheveux en premier lieu, une des choses qu'elle trouvait le moins détestable chez lui : d'un blond or, quelques mèches vagabondes lui tombaient sur le front. Ses yeux ensuite, si cruels à certains moments, comme envoûtants à d'autres...Ses joues creuses qui palpitaient lorsqu'il était énervé. Et enfin son corps. Un corps, bien malheureusement...proche de la perfection.
Hermione aussi avait mûri, et ne se cachait plus la vérité : Drago était un bel homme, un très bel homme...A l'époque, elle prétendait le contraire par pure hypocrisie à son égard, et faisait semblant de ne pas comprendre sa réputation de l'homme le plus sexy de Poudlard.
Mais voilà, il restait Drago Malefoy, arrogant et prétentieux. Jamais elle n'aimerait un homme au caractère si détestable, c'est pourquoi elle aurait échangé sa place de préfète avec n'importe quelle prétendante de l'école.
- Non.
Drago venait de briser le silence. Il regardait toujours en direction de la fenêtre.
- Non quoi ? demanda-t-elle, devinant la réponse.
- Non, je n'ai jamais eu de petite amie.
- Et..., hésita Hermione, tu n'en éprouves pas le besoin parfois ?
- Non, répondit-il simplement.
Hermione se tut. Elle réfléchissait. Était-ce possible qu'il ne soit jamais tombé amoureux ? Qu'il n'ait eu que des relations sexuelles jusque là ? La réponse lui apparaissait claire, pourtant quoi qu'il n'en paraisse, Drago restait un être humain, et un jour son cœur battrait pour une femme, Hermione en était certaine.
- Mais, reprit-elle avide d'en savoir plus, pourquoi ?
Elle n'avait pas trouvé mieux comme question et s'attendait à ce qu'il mette fin à cette conversation. Mais à sa grande surprise, il lui répondit calmement :
- Pourquoi ? Parce que je ne veux pas de relations sérieuses, c'est tout.
- Mais tu n'as jamais essayé ! répliqua-t-elle, se maîtrisant de moins en moins bien.
- Et je n'essayerai pas ! lui dit-il en fronçant les sourcils. Une relation amoureuse ce n'est que prise de tête à longueur de temps, sans aucune liberté.
- Ne crois-tu pas qu'il y ait des avantages aussi ?
- Je n'en vois pas un seul.
- L'amour par exemple...
Drago ricana en levant la tête au ciel.
- L'amour ? Tu es sérieuse ?
- Sais-tu au moins ce que c'est ?
Drago se tut, et un nouveau silence envahi la pièce.
- Bien sûr, dit-il alors d'une voix froide.
- Alors, dis-moi.
- C'est...l'amour c'est...c'est simple, c'est quand... C'est quand tu deviens faible et dépendant d'une émotion, et...
Les mots s'étouffèrent dans sa gorge. Ses joues se creusèrent, ce que redoutait Hermione. En temps normal, elle se serait sûrement moquée de lui, mais la situation était différente. Et puis, elle se rendit compte qu'elle éprouvait plus de la pitié qu'autre chose.
- C'est quoi ces questions débiles, de toute façon ? dit-il d'un coup. Franchement, Granger, pourquoi s'embêter à rester avec la même fille ? Ça devient terriblement ennuyeux après, tu ne peux même pas aller voir ailleurs ! Non mais tu imagines le calvaire ?
- Ma définition de l'amour est bien trop compliquée et tu ne comprendrais pas. Mais en simple, le jour où sera prêt à donner ta vie pour la personne en question, c'est que tu seras amoureux.
Drago rigola à nouveau :
- Je ne donnerais ma vie pour rien au monde, Granger...Bien trop précieuse.
- J'espère qu'un jour tu tomberas amoureux pour comprendre la différence...
- Jamais. Je ne le peux pas, c'est dans mon sang, dans mes veines, l'amour est quelque chose d'horrible, je ne veux jamais le connaître.
- Tu n'auras pas le choix, lui assura-t-elle. Il te tombera dessus sans que tu t'en aperçoive.
Drago hochait frénétiquement la tête, amusé de cette fille si naïve qui rêvait encore de prince charmant.
- Tout le monde peut tomber amoureux, Malefoy...dit-elle alors.
- Tout le monde sauf moi, Granger...
- Donne-moi dix jours, et je te prouverai que même toi tu es capable d'aimer
...
Hermione avait parlé trop vite. Dans son élan de vouloir le lui prouver, elle avait annoncé ça sans réfléchir et s'en mordait les doigts, à présent. Drago la regardait, incrédule et à la fois incertain de ce qu'il avait entendu.
- Heu...Oublie ça ok ? C'est sorti tout seul, comme d'habit...
- D'accord, dit-il tout à coup.
- D'a...d'accord ? répéta-t-elle.
- J'accepte. Tu as dix jours, surtout pas un de plus.
Hermione le contempla, les sourcils froncés. Elle scrutait son visage pour y trouver la moindre parcelle d'ironie, mais il semblait étrangement sincère.
- En contre partie, si tu perds, ce qui me semble pour ma part évident, j'essaierai à mon tour de te convaincre qu'il y a beaucoup plus important que les bouquins, dans la vie...Je vais t'apprendre à t'amuser. Pour ce mot je fais une exception, tu peux aller chercher la définition dans un livre.
Hermione ignora cette dernière remarque et hésita un certain temps avant de lui demander :
- Qu'est-ce que tu y gagnes ?
- Mais tout ! C'est génétiquement impossible que je tombe amoureux, ça n'arrivera jamais mais tu ne veux pas le comprendre. Dans tout les cas tu perds, mais moi, j'y gagne à ne plus supporter tes remarques agaçantes sur les cours. Et, au moins, tu ne monopoliseras plus la salle commune jusqu'à pas d'heure pour y travailler.
- Tu oublies que tu ne m'enlèveras jamais la passion que j'ai pour le savoir...
- Peut-être bien, mais il se peut que j'arrive au moins à te décoincer ?
- Je-ne-suis-pas-coincée ! répliqua-t-elle entre ses dents. Il semble que l'on se soit lancé un défi impossible à réaliser...
- Tu t'avoues déjà vaincue ? Pas question, ça va être marrant, je le sens. Aller, à bientôt Granger. Pour la première fois de ma vie, j'ai hâte de te revoir...
