Le samedi matin, Zeleph et Natsu se rendirent dans le bureau de Dumbledore, comme prévu.
Natsu et lui avaient beaucoup parlé de ce qu'ils diraient aux membres de l'Ordre du Phénix. Le directeur de l'école leur avait donné l'autorisation d'inventer ce qu'ils voulaient pour parler d'eux. Ils étaient libres de dire qu'ils étaient des mages tout comme ils l'étaient de mentir en affirmant être des sorciers. Bien sûr, le dragon slayer n'était pas ravi une Dumbledore ait décrit à ses alliés Zeleph comme étant une personne ayant tellement sombré dans les arts sombres qu'il en avait sa magie souillée. Zeleph avait eu beau lui expliquer de c'était la vérité, son frère ne voulait rien entendre. Il supposait que c'était parce que Natsu ne voulait pas être catégorisé comme le frère d'un mage noir. Cela ne devait pas être quelque chose d'agréable pour une personne aussi bonne et gentille puisqu'après tout, même si Natsu ne savait toujours qu'il était réellement son frère, il serait identifié en tant que tel du fait qu'ils se présenteraient sous le même nom de famille.
Le transplanage jusqu'au quartier général de l'Ordre du Phénix, ou plutôt son arrivée, fut assez particulière, selon Zeleph. Ayant conscience du mal des transports chroniques des dragons slayers, il savait d'avance que Natsu ne supporterait pas ce voyage. Les sorciers eux-mêmes mettaient beaucoup de temps à s'y habituer lorsqu'il s'agissait de transplanage d'escorte. Il l'avait averti afin que son frère ne lui fasse pas le reproche par la suite de ne pas l'avoir prévenu mais cela ne suffit pas à éviter à Natsu d'être très malade à l'atterrissage devant la porte d'entrée du 12 Square Grimmauld. Ainsi, le mage de Fairy Tail était à quatre pattes sur le sol, le visage vert et les joues gonflés alors qu'il essayait de s'empêcher de vomir. C'était déjà un exploit qu'il ne l'ait pas déjà fait compte tenu de la brutalité de ce mode de transport.
-Plus jamais… marmonna Natsu en retenant un énième vomi de se déverser sur l'entrée de la maison.
Il mit une main devant sa bouche.
- Nous sommes à Londres. Pour rejoindre Fairy Tail, il faudra que tu empruntes un train jusqu'à Magnolia, dit doucement Zeleph en lui proposant son aide pour se lever.
La mention du voyage en train qui l'attendait suffit à donner de nouvelles nausées au dragon slayer.
- J'ai beau avoir été prévenu, je reste surpris par une telle réaction au transplanage, dit Dumbledore. Les personnes robustes ne sont généralement pas malades.
Zeleph s'abstint d'expliquer que ce dont souffrait Natsu n'avait rien à voir avec sa robustesse. Le principal souci avec les dragons slayers était que leur magie leur accordait des sens surdéveloppés. Durant la guerre opposant les dragons aux humains, ces mages furent nombreux à tomber gravement malade suite à leurs sens perturbés par leur magie nouvellement acquise et à laquelle, malgré les mois, ils ne s'habituaient pas. Il y eut, à cette époque, un très haut taux de suicide chez les utilisateurs de cette magie. C'était sans compter ceux qui sombraient dans la folie et se transformaient en dragons, comme Acnologia. Ainsi, être dans un moyen de transport perturbait trop les sens des dragons slayers qui finissaient malades, incapables de ne serait-ce que tenir debout tant c'était puissant.
Il y a quatre cent ans, cela n'était pas trop un problème. Après tout, il n'y avait pas encore de train. Mais maintenant que ce mode de transport s'était démocratisé et qu'il était nécessaire de l'utiliser pour se rendre à n'importe quel endroit, cela devenait contraignait pour les dragons slayers. Le transplanage, qui perturbait beaucoup les sens, rendait donc irrémédiablement malades ces mages.
Natsu se saisit de la main que Zeleph lui tendait et se releva, à présent en pleine forme.
- Tu t'en remets vite, constata Dumbledore, pantois. Quoi qu'il en soit, nous voici arrivés. J'ai prévenu la veille que nous viendrions alors ils doivent tous nous attendre. Je préfère vous prévenir qu'il y aura les enfants Weasley, Hermione Granger et Harry Potter. Vous risquez de les croiser et ils sauront dès maintenant que vous êtes membres de l'Ordre.
- C'est un problème ? demanda Natsu en frappant joyeusement à la porte.
- Je ne pense pas. Il est sûrement préférable qu'ils le sachent au cas où quelque chose venait à se produire. Le ministère se méfie toujours de moi et cherche la moindre excuse pour me chasser de Poudlard…
La porte s'ouvrit à ce moment-là sur une femme imposante aux cheveux roux. Elle avait un grand sourire chaleureux sur les lèvres. Zeleph sut tout de suite qu'il devait s'agir de la mère des enfants Weasley qu'il avait à Poudlard. La ressemblance était trop frappante pour ne pas le voir.
- Albus, vous voilà enfin ! Et vous devez être les professeurs Dragnir !
Elle s'écarta pour les laisser entrer, ce qu'ils firent.
- Tu peux m'appeler Natsu, dit celui-ci avec un grand sourire. Et lui, Zeleph !
- C'est un plaisir de faire ta connaissance, Natsu. Mes enfants m'ont beaucoup parlé de toi !
Zeleph ne s'offusqua pas de l'ignorance de celle qui se présenta comme Molly Weasley. Etant donné ce que Dumbledore lui avait dit et ce qu'ils savaient de la famille Weasley, ce n'était pas étonnant qu'elle ne l'apprécie pas. Cependant, au vu du froncement de sourcil de son frère, celui-ci ne pensait pas la même chose du comportement de Molly.
C'est ce moment-là que choisit le tableau à gauche de Zeleph pour se mettre à hurler.
- Vermine ! Saletés ! Résidus de pourriture et d'abjection ! Bâtards, mutants, monstres, quittez cette maison ! Comment osez-vous souiller la demeure de mes aïeux ?
Il fut tellement surprit d'être agressé de cette manière qu'il s'écarta d'un bond, percutant le mur de droite. Son réflexe avait été de s'éloigner au plus vite afin de ne pas tuer la personne par mégarde. Natsu, en revanche, ne réagit pas aussi bien car s'étant sentit agressé, il donna un coup de poing dans le tableau. Dans un enchainement parfait, un homme surgit d'une pièce non loin en criant au tableau :
- Tais-toi, espèce d'horrible vieille harpie, tais-toi !
Mais son intervention servit à rien car la femme du tableau fut tellement surprise de recevoir un coup de poing enflammé qu'elle se tut immédiatement. Ayant attaqué avec sa magie, le poing de Natsu était entouré de flammes et en touchant quelque chose d'aussi inflammable qu'une toile, le tableau se mit rapidement à brûler, se propageant le long des murs en se servant de la tapisserie comme d'un combustible. Alors que Molly Weasley et le nouvel arrivant étaient complètement hébété, Dumbledore réagit rapidement en lançant de l'eau sur l'incendie afin de l'arrêter. Le feu laissa derrière lui un tableau dont on ne pouvait plus voir ce qu'il représentait ainsi qu'une très forte odeur de cramé.
S'ils avaient eu l'intention de se faire passer pour des sorciers, cet acte venait d'anéantir cet argument, les sorciers ne se servant pas de poing enflammé pour se battre.
- Je suppose que vous êtes les professeurs Dragnir ? dit l'homme. Je suis Sirius Black, ravi de vous rencontrer.
Sirius Black s'approcha du tableau pour l'observer sous toutes ses coutures avec une étrange moue sur le visage.
- Tu peux m'appeler Natsu et lui, c'est Zeleph. Je suis désolé pour le tableau, je crois que je l'ai massacré avec mes flammes… Je m'attendais pas à ce qu'ils se mettent à nous crier dessus !
Zeleph fut surprit de voir un grand sourire se dessiner sur les lèvres de celui que Dumbledore leur avait dit plus tôt être leur hôte.
- J'espère que tu plaisantes ! Ça fait des mois que nos essayions de décrocher cet horrible tableau du mur. On a même tenté de le détruire, en vain. Et toi, en un sort, tu parviens à le détruire. Je me dois plutôt de te remercier !
Un grand sourire se dessina également sur les lèvres de Natsu. Zeleph avait entendu parler de la tendance de Fairy Tail a détruire tout ce qui croisait leur chemin. Cette réputation n'était pas usurpée. Ce devait être la première fois que Natsu était remercié pour avoir détruit involontairement quelque chose avec sa magie, au vu de l'expression qu'il affichait. Le mage noir était rassuré de voir que son geste n'aurait aucune conséquence sur le dragon slayer. Cela aurait été embêtant qu'il ait à dos toutes les personnes présentes. Si les membres de l'Ordre le détestait lui, cela ne dérangeait pas Zeleph. Après tout, c'était son quotidien. Son nom semait la terreur partout où il était prononcé.
En revanche, si c'était Natsu, il appréciait beaucoup moins. Il se doutait que son frère ne supporterait pas d'être entouré de personnes le détestant. Il était bien trop social pour cela. D'ailleurs, lorsqu'ils voyageaient ensemble, alors que son frère était encore jeune, Natsu s'attirait toujours la sympathie des personnes qui croisaient leur route. Cela leur avait été de nombreuses fois bénéfiques.
Zeleph suivit tout le monde jusqu'au salon. Là-bas, il s'installa dans un recoin de la pièce, à l'écart des autres pour éviter qu'un éclat involontaire de magie fasse du mal aux autres. Personne ne lui proposa de s'avancer. Il leur en était reconnaissant, même s'il savait que c'était parce que les membres de l'Ordre ne lui vouait aucune confiance, contrairement à Natsu qui, en ayant détruit le tableau de ce qui était apparemment la détestable mère de Sirius Black, s'était attiré la sympathie de tout le monde. Tous posaient des questions à son frère, curieux d'en savoir plus sur cette personne qui était professeur de défense contre les forces du mal malgré son jeune âge et qui se farcissait un mage noir incontrôlable en guise de frère. En le voyant parler joyeusement au milieu de cet attroupement, Natsu semblait resplendir de lumière. Son sourire éblouissait Zeleph. C'était agréable de le voir interagir avec les autres : il respirait tellement la joie de vivre. S'il ne faisait pas attention, il risquait d'être contaminé et cela pourrait mal finir.
- Alors, d'où tu viens, Natsu ? demanda Sirius en lui servant une bière.
- D'Ishgar !
- Ah, ce ne serait pas le continent à côté de l'Australie, ça ? Celui qui est caché aux moldus par une puissante magie et dans lequel il n'y a que des mages ?
- C'est ça ! répondit Natsu avec un grand sourire.
- Alors tu es un mage ? demanda Molly.
- Ouais !
- Tu utilises quelle magie ? demanda une certaine Tonks. Si ma mémoire est bonne, les mages se distinguent des sorciers par le fait qu'ils n'utilisent qu'une minorité de magie mais dont ils poussent la pratique à l'extrême…
- Oui, c'est ça. Moi je suis un dragon slayer de feu ! Ça veut dire que j'utilise une vieille magie qui à la base, servait à tuer des dragons. Mes attaques n'utilisent que le feu.
- A tuer les dragons ? demanda Sirius. Ça doit être sacrément puissant car les dragons ont la peau solide. Le seul moyen pour nous de les attaquer, c'est de viser les yeux !
Natsu leur fit un grand sourire en guise de réponse. Zeleph savait que si Natsu n'approfondissait pas les explications concernant sa magie, c'était parce qu'il n'en savait pas tant que cela dessus, au final. Il se contentait de se battre, sans chercher à savoir comment fonctionnait précisément sa magie. Le dragon slayer était une homme d'action et non de réflexion, contrairement à Zeleph qui aimait en savoir toujours plus sur le fonctionnement de la magie.
- Je comprends mieux pourquoi Dumbledore a fait de quelqu'un d'aussi jeune un professeur de défense contre les forces du mal, dit Molly. J'étais vraiment sceptique lorsque Ginny m'a dit qu'elle avait un professeur à peine plus âgé que Percy…
- A Fiore, l'âge importe peu ! N'importe qui peut être puissant. Je connais une dragon slayer qui a douze ans qui est incroyable !
L'attention de Zeleph fut détourné de la conversation par la sensation d'être observé. Comme il était juste à côté de la porte menant au couloir, il put voir qu'Harry, Hermione et les quatre enfants Weasley les écoutait depuis les escaliers. Ils s'enfuirent en courant lorsqu'ils virent qu'il les avait remarqué.
Etant donné que sa présence n'était pas indispensable, il décida qu'il pouvait parfaitement s'absenter. Il croisa le regard de Natsu qui lui lançait fréquemment des regards depuis le début de la conversation. Il secoua la tête de gauche à droite pour lui signifier que ce n'était pas la peine de s'énerver parce qu'il était mit à l'écart. Cela ne l'atteignait pas alors faire des histoires pour si peu était une perte de temps.
Zeleph quitta donc le salon et interpella Harry qui était en train de détaler avec les autres enfants afin de ne pas se faire gronder.
- Harry, puis-je te parler cinq minutes ?
- D'accord, répondit mécaniquement le garçon.
Il descendit les escaliers pour le rejoindre.
- Y a-t-il une cuisine ? demanda Zeleph.
