Kali chantonnait joyeusement, déambulant d'un pas dynamique à travers les ruelles animées de la ville de Kamakura. La chasse s'était relativement bien passée, elle avait facilement trouvé quelques niveau 2 près d'un cimetière non loin, qu'elle avait plutôt facilement éradiqué et assimilé. Son état était peut-être finalement moins catastrophique qu'elle ne l'avait pensé, la rassurant un peu...
Elle avait ensuite dû remettre deux de ses scellés, au moins pour dissimuler aux yeux des non chamans les traits sombres de son cercle d'encrage ainsi que les quelques autres détails physiques trahissant sa nature d'hybride, comme son prunelles félines et bicolores qui ne seraient assurément pas passés inaperçus. Le choc de cette remise sous cloche avait été violent, bien plus que ce à quoi elle s'était attendue... Elle n'en avait plus du tout porté depuis son retour à Tokyo, une dizaine de jours plus tôt, et son corps s'était visiblement très vite habitué à cette liberté. Elle était restée allongée à même le sol, cherchant son souffle, le cœur tambourinant dans sa poitrine, pendant plus d'une demi-heure avant de parvenir à se lever à nouveau, un peu sonnée, comme si elle sortait d'une terrible cuite. Une autre demi-heure lui avait été nécessaire pour reprendre pleinement ses esprits, maugréant à voix basse contre sa nature instable d'hybride, intriguant les quelques personnes passant par là.
L'européenne avait tellement hâte d'être débarrassée de tout cela...
Finalement, elle avait pu se relever, s'était époussetée, un peu pensive, avant de commencer à se diriger vers le centre-ville afin de trouver une supérette, sortant son téléphone de sa poche afin de vérifier ses messages. Un sourire avait naturellement éclos sur ses lèvres alors qu'elle découvrait la missive numérique de Yuji, qui, en plus de lui fournir la liste de courses qu'elle lui avait demandé, lui avait adressé mille et une pensées d'encouragements et des recommandations diverses, la suppliant de revenir au plus vite à l'abri au sanctuaire. Elle avait soupiré en se disant en son for intérieur que si le mot adorable devait avoir une personnification, il aurait son visage, à lui et à personne d'autre...
Ainsi, la voilà donc à présent à la recherche d'une boutique, découvrant avec bonne humeur la ville inconnue où elle résidait secrètement depuis quelques jours. L'air de ce début de juillet était écrasant de chaleur et le soleil brillait de mille feux au-dessus de sa tête dans un ciel d'un bleu presque délavé par l'intensité de la luminosité. Les cigales chantaient paresseusement tout autour d'elle, leur musique un rien métallique se répercutant dans les rues bondées de la ville touristique.
Kali sortit à nouveau son téléphone, pianotant dessus afin d'obtenir quelques informations sur le lieu où elle se trouvait, habitude qu'elle avait toujours eue depuis qu'elle avait quitté la demeure de Prasad. Malgré ce que pouvaient croire certains, elle était parfaitement consciente de son jeune âge et du manque de connaissances pratiques que cela impliquait... Elle faisait tout pour le compenser en se renseignant sans cesse sur tout ce qu'elle pouvait voir ou entendre, tentant d'emmagasiner tout le savoir qu'elle pouvait, même s'il était un peu désorganisé. Au fond, elle faisait de son mieux...
Son moteur de recherche lui fournit finalement quelques informations qu'elle lut avec concentration, continuant à marcher droit devant elle. Kamakura... Kamakura était donc une des nombreuses anciennes capitales du Japon, du XIIIème au milieu du XIVème siècle de notre ère. Elle était maintenant une ville balnéaire cosy et propice au tourisme, surtout connue pour une immense statue de Bouddha et son temple Hachimangu... Assurément, Gojo avait bien choisit en les cachant ici. Le brassage incessant des gens venus visiter la ville leur offrait un anonymat inespéré...
"Aie !"
A force d'avancer le nez collé à son écran, obsédée par ses recherches, la jeune européenne avait fini par percuter le dos d'un homme qui marchait à reculons, portant dans ses bras une énorme brasée de hautes tiges vert tendre.
"Eh, faites attention !" Maugréa l'inconnu d'un ton bourru, réajustant sa prise autour de son chargement. Il devait avoir une petite cinquantaine d'années, avait le teint tanné du travailleur ayant passé sa vie en plein air, la peau soumise à la rudesse des éléments. Ses cheveux, aussi noirs que ses yeux, parsemés de fils blancs, étaient plaqués contre son crâne vers l'arrière dans un catogan des plus serrés, lui donnant un air d'un autre temps.
"Pardonnez-moi, Monsieur, je ne vous ai pas vu !" s'excusa Kali, s'inclinant avec politesse face à l'homme avant de relever la tête, son regard immédiatement happé par les feuilles fines ballotant au sommet des branches dans la moiteur de l'air, l'intriguant. Le vert délicat qui se détachait sur le fond bleu infini du ciel... était tellement... joli... Elle clignait doucement des yeux, comme hypnotisée.
"Ahah, pas de mal, petite !" s'amusa son interlocuteur qui l'avait couvert d'un regard paternel en la découvrant, lui offrant un large sourire. "T'as jamais vu du bambou ou quoi ? Tu me fais penser au chaton de ma petiote quand on lui agite un jouet sous la truffe !"
"Du... Bambou ?" répéta Kali, s'extirpant de sa contemplation enfantine, le rouge montant brusquement à ses joues. Il fallait vraiment qu'elle fasse attention à ne pas faire ce genre de choses en public... Prasad appelait ça affectueusement des... bugs...Mais bon, c'était Prasad, elle pourrait se balader couverte de peinture fluo avec un entonnoir sur la tête qu'il parviendrait à dire que c'était adorable …
"Tu n'es pas d'ici, toi, j'me trompe ? T'es quoi, américaine ?" Reprit le travailleur aux yeux riants, posant un peu son fardeau tout en étirant les muscles puissants de ses épaules endolories.
"Non..." murmura la demoiselle, tendant sans s'en rendre compte la main vers les feuilles fines, en saisissant une entre ses doigts avant de la relâcher, se raisonnant à grandes peines. Elle tourna alors la tête et découvrit un autre homme qui s'approchait d'eux, également les bras chargés de tiges de bambou. "Mais... qu'est-ce que vous faites de tout ça ?"
"Bah on va le manger. C'est la spécialité de la ville, la soupe de bambou, tu savais pas ?" Eluda le brun en se penchant vers elle, un poing sur sa hanche.
"Ah... euh... je..." commença à bégayer l'européenne, se remémorant rapidement toutes les informations qu'elle venait de lire, se sentant un peu gênée de passer pour une inculte.
L'homme éclata alors d'un rire retentissant, faisant légèrement sursauter l'hybride.
"Mais nan, je rigole ! Désolée, c'était trop tentant, petite !" finit-il par reprendre en s'essuyant le coin de l'œil, un éclat amusé illuminant la flaque d'ombres qu'étaient de ses yeux. "C'est pour le Tanabata, la fête des étoiles ! T'es une petite veinarde, c'est demain, là on termine les préparatifs."
"Le Tanaba...ta?" interrogea Kali, penchant inconsciemment un peu la tête sur le côté, attendrissant un peu son interlocuteur. Avec son minois, sa petite taille, ses cheveux un peu en désordre et surtout ses yeux d'or, elle lui faisait vraiment penser à un chaton.
"Oué, tu devrais chercher sur ton engin, ça t'expliquera tout." assura-t-il avec ferveur. "Mais si c'est ta première fois ici, faut absolument que tu viennes aux festivités ! Tu vas surement adorer !"
"Touya ! Arrête d'embêter les jeunes filles et viens, tu vas encore te faire gronder par ta femme !" s'écria brusquement une nouvelle voix masculine dans leur dos, arrachant un nouvel éclat de rire à l'intéressé.
"Oulà, non ! Je ne m'y risquerai pas ! C'est qu'elle tape fort, la bougresse, même après 30 ans de mariage !" ironisa le cinquantenaire, adressant un clin d'œil complice à son interlocutrice avant de hisser à nouveau son chargement sur son épaule, reprenant son chemin. "Allez, bonne journée, petite. Et pense au festival, ça vaut vraiment le coup !"
"Ah, oui, merci beaucoup, Touya-san. Bon courage à vous !" lança la demoiselle, un peu déconcertée par cette rencontre imprévue, venant se murmurer à elle-même. "Le Tanabata, hein..."
Alors qu'elle s'apprêter à lancer une nouvelle recherche sur son téléphone la jeune femme se ravisa, soucieuse de ne pas reproduire l'incident d'il y avait quelques minutes à peine. Elle balaya la rue du regard, découvrant l'enseigne d'un Konbini non loin et s'y dirigea d'un pas décidé. Elle ferait ses recherches tout en faisant les courses, il ne fallait pas qu'elle oublie Yuji qui l'attendait, très certainement inquiet, au sanctuaire. A cette pensée, le cœur de l'étrangère se serra un peu dans sa poitrine, l'image du visage épuisé de l'adolescent lui revenant en mémoire, ainsi que les lourds très violacés s'étirant sous son regard noisette soucieux. Elle espérait sincèrement qu'il aura réussi à un peu dormir pendant son absence...
Indiscutablement, la situation du lycéen était … compliquée. Héberger en son sein un être tel que Sukuna, son extrême opposé, cherchant par tous les moyens à lui voler son corps afin d'être libre... Et le roi des fléaux, de son coté, enfermé dans un espace sur lequel il n'avait pas de contrôle, chose qui ne devait certainement pas être habituelle pour lui... C'était pire que de mettre de la nitroglycérine dans un blender...
Kali soupira alors qu'elle passait les portes automatiques du magasin, une vague de fraicheur venant délicieusement caresser sa peau. La climatisation, quelle invention fabuleuse, franchement...
La demoiselle alla chercher un panier et commença à flâner dans les rayons, pensive, réfléchissant toujours à la discussion qu'elle avait eu avec Yuji plus tôt dans la journée. Quand il parlait du fléau millénaire, lui qui était d'habitude si doux et plein d'empathie, devenait dur et implacable. Le mal incarné, lui avait-il dit...
Kali avait cherché à comprendre ce concept, et il lui paraissait complètement... Abstrait... Peut-être était-ce dû à son jeune âge - au fond elle n'avait que quelques mois – ou peut-être était-ce parce qu'elle avait un rapport un peu particulier avec la notion de bien ou de mal, de vie et de mort, à cause de sa nature d'hybride, mais il lui semblait difficile d'assimiler l'homme tatoué à cette idée de monstre absolu... Meurtrier, cannibale, égocentrique au dernier degré, pourquoi pas. Mais pourquoi, alors que l'histoire de l'humanité était tristement ponctuée de fous ayant fait couler assez de sang pour teinter des océans entiers de rouge, uniquement à des fins personnelles savamment camouflées sous des idéologies grotesques, voulait-on absolument le couronner, lui, et pas un autre ?
Finalement, peut-être était-il comme le grand méchant loup dans les contes pour enfant, une personnification du parfait bouc émissaire, une solution de facilité somme toute très manichéenne à tous les soucis de ce monde...
Qui était-il vraiment, au fond ? Mettrait-il simplement le monde à feu à sang, juste pour se distraire, s'il était enfin libre ? Ça non plus, elle ne le comprenait pas... Jamais elle ne se sentait plus jeune et inexpérimentée que quand elle essayait de comprendre Sukuna, ou qu'elle pensait simplement à lui...
"Chère cliente... Voulez-vous essayer nos udons ? C'est une recette spéciale pour le Tanabata !"
La voix douce et féminine extirpa brutalement Kali de ses pensées, la ramenant brusquement à la supérette dans laquelle elle se trouvait. Face à elle, vêtue d'un adorable uniforme d'un vert tendre rappelant les bambous, une jeune hôtesse lui souriait tout en lui tendant un petit bol fumant d'un échantillon de nouilles qu'elle venait visiblement tout juste de préparer. L'européenne la fixa de ses yeux d'or, un peu déboussolée, remettant difficilement ses idées en ordres. Le Konbini. Les courses. Yuji. Et ce fameux Tanabata...
"Chère cliente ?" répéta l'employée, un rien perdue face au silence de son interlocutrice.
"Ah, euh, merci, c'est très gentil, mais je viens juste d'assimiler..." laissa tomber l'hybride en rougissant brutalement, s'insultant intérieurement alors qu'elle venait de faire référence aux fléaux qu'elle avait massacrés un peu plus tôt. Vraiment, aujourd'hui, elle marchait sur la tête. "de...de manger. Je viens juste de manger. Mais c'est très gentil à vous..." se rattrapa-t-elle avec un sourire crispé, auquel répondit son interlocutrice d'un petit rire de politesse.
Elle s'éloigna ensuite rapidement, allant se cacher dans un rayon perpendiculaire, se plantant devant une étagère de nouilles instantanées, cherchant à reprendre contenance.
"Reprends-toi, Kali !" s'houspilla-t-elle elle-même tout bas, resserrant entre ses mains l'anse de son panier toujours vide, une moue aux lèvres. "Fo-ca-li-se !"
Forte de sa nouvelle détermination, la demoiselle alla chercher son portable dans sa poche, cherchant rapidement la courte liste de courses que Yuji lui avait envoyé peu après son départ. Du poulet, des œufs, du poireau, du gingembre... Rien de bien sorcier à trouver ! Elle se dirigea donc vers la partie du magasin où se trouvait la viande, balayant les innombrables articles s'étalant sous ses yeux. Du poulet... Du poulet... Du... poulet, okay... Mais quel genre ? Quelle quantité ? L'adolescent n'avait rien précisé …
"Yujiiiii..." murmura Kali en soulevant plusieurs emballages de chair claire et brillante, ne sachant que choisir. Elle ne savait même pas quelle recette le lycéen comptait réaliser, elle ne pouvait donc pas user de son joker habituel qu'était internet ! En plus... En plus il lui fallait admettre que ses talents culinaires se résumaient tristement à commander dans des restaurants ou à acheter des plats déjà prêts qu'elle n'avait qu'à faire réchauffer ou manger dans l'état, Prasad lui ayant toujours fournis une armée de cuisiniers pour satisfaire la moindre de ses envies, ainsi qu'une carte de crédit au plafond indécent lui permettant de dépenser sans réfléchir.
A la limite... Elle savait... cuire de la viande rouge... Vu qu'elle la mangeait bleue c'était rapide et facile... mais c'était là le sommet de ses compétences.
La. Galère. Totale.
En plus elle ne voulait pas téléphoner au futur chaman, craignant de le réveiller si par miracle il avait décidé de dormir quelques heures... Que faire ? Allait-elle passer pour une folle si elle demandait conseil à l'une des femmes faisant paisiblement leurs courses autour d'elle, visiblement bien plus à l'aise qu'elle avec l'exercice ?
Hésitante et gênée au dernier stade, Kali finit par se résoudre à accoster une dame d'un certain âge au regard doux, certaine que celle-ci serait compatissante. Elle s'approcha pas à pas, comme un crabe, le feu aux joues, terriblement mal à l'aise à l'idée de passer pour la dernière des incompétentes.
"Euuuuh... Pardo..." commença-t-elle d'une toute petite voix, rougissante.
D'un coup le mobile qu'elle tenait dans sa main se mit à chanter et vibrer furieusement, faisant rater un battement à son cœur, faisant se dresser ses cheveux dans sa nuque.
Posant une main sur son muscle cardiaque tambourinant follement, attirant sur elle l'attention intriguée de la vielle dame qu'elle avait pris pour cible, l'européenne vint regarder son écran, découvrant avec surprise le nom de celui qui l'appelait. Elle décrocha d'un mouvement de doigt, allant plaquer avec entrain l'appareil contre son oreille, s'éloignant un peu de l'inconnue souriante.
"Yuji ! C'est de la télépathie, ma parole ! Tu es génial !" S'exclama-t-elle, un large sourire aux lèvres, brusquement soulagée d'un poids immense. Plus de soucis à s'en faire pour la liste !
"Je ne suis vraiment pas sûr que le gamin le soit, mais moi c'est certain, crevette..."
La voix grave et reconnaissable entre mille du baryton caressa l'oreille de Kali, la faisant imperceptiblement se redresser, une légère chair de poule parcourant ses bras. Il avait encore pris le contrôle du corps de Yuji ?
"Sukuna-san..." commença-t-elle, réfléchissant à ce qu'impliquait la présence du fléau au bout du fil. "Si vous êtes au téléphone, c'est que Yuji dort... Je suis soulagée, il en avait vraiment besoin."
"Peuh..." laissa tomber de son côté le démon, se moquant visiblement bien de l'état dans lequel pouvait se trouver le gamin.
"Ne soyez pas comme ça..." souffla l'européenne en faisant quelques pas dans le rayon, balayant sans la voir la multitude d'articles qui s'étalait devant elle. Elle aurait tellement voulu que l'adolescent et son invité ancestrale puissent avoir des relations, si ce n'étaient amicales, tout du moins cordiales... "Il était vraiment exténué, tout à l'heure, vous savez..."
"C'est lui qui a décidé de se priver de sommeil. Je n'y suis pour rien." Répliqua de mauvaise humeur son interlocuteur, visiblement peu enclin à faire un effort quelconque envers son jeune hôte. Pour la cordialité, il allait falloir repasser... "S'il est idiot, c'est son problème."
"Il n'est pas idiot..." le défendit tout bas la demoiselle, une image de l'attendrissant jeune homme chevaleresque apparaissant dans son esprit. "Et, d'après ce que j'ai pu comprendre, il agit de la sorte parce que vous avez quelque chose avec son corps..."
"Mon futur corps, crevette." Rectifia aussitôt Ryomen, implacable, faisant imperceptiblement lever les yeux au ciel à l'européenne. "Et je n'ai rien fait qui mérite tout le foin qu'il en fait..."
"hum-hum..." se contenta de répondre l'hybride, très peu convaincue par cet argument. Elle ne doutait pas un seul instant que le roi des fléaux était parfaitement capable de trouver un nombre illimité de choses indécentes et choquantes à faire avec ce corps qui, actuellement, était surtout celui d'Itadori. Une légère rougeur vint apparaitre d'ailleurs sur ses pommettes à cette idée, se demandant inconsciemment ce qu'il avait bien faire cette fameuse nuit-là, justement...
"Il n'y a pas de 'hum-hum' qui tiennent, impertinente." La reprit-il une nouvelle fois de sa voix grave et caressante. "Quand j'ai le contrôle, j'ai le droit de profiter comme je l'entends de cette enveloppe qui sera bientôt mienne. Par exemple..." Il fit une courte pause avant de souffler contre son oreille d'un ton ronronnant, électrisant un peu la jeune femme. "Oserais-tu me mentir et me dire que tu préfèrerais que je ne vienne plus te rendre visite, comme l'autre soir ?"
Ah... Le démon. Il venait d'appuyer exactement là où cela faisait mal, pile à l'épicentre de l'écartèlement émotionnel que ressentait Kali depuis cette fameuse nuit, entre lui et Yuji... Car, si elle avait apprécié indubitablement son entretien terriblement glissant avec le roi des fléaux, elle ne pouvait oublier que même si c'était son âme millénaire qui avait contrôlé à cet instant leur corps, il n'en demeurait pas moins celui de l'adolescent au regard noisette. Cette simple idée faisait naitre en elle un affreux sentiment de culpabilité par rapport au lycéen car, qu'elle le veuille ou non, elle était incontestablement la complice des jeux de Sukuna...
Elle aurait du pouvoir lui dire qu'elle préférait effectivement qu'il s'abstienne à l'avenir de venir la voir lors de ses vols de contrôle nocturnes... Elle aurait dû être capable de lui maintenir qu'il n'était pas la bienvenue dans sa chambre... Au moins pour la forme, car, elle s'en doutait pertinemment, son avis sur la question n'avait aucun point aux yeux du démon. Mais elle en était incapable... La présence du fléau avait quelque chose... De fascinant, d'hypnotique... presque mystique... de terriblement dangereux, qui l'attirait malgré elle, la poussant vers lui alors qu'elle aurait du tout faire pour s'en éloigner. Elle devait être un peu folle, sans aucun doute ...
"Ce n'est pas ce que j'ai dit..." finit par concéder Kali du bout des lèvres, fermant les yeux sous le poids de cette confession.
"Hum-hum." Se contenta de répondre Sukuna, visiblement ravi de sa réponse. La demoiselle rouvrit les yeux, haussant un sourcil, un peu piquée au vif. Elle pouvait presque deviner le sourire narquois qui devait orner les lèvres de l'homme tatoué en cet instant, lui arrachant malgré tout un sourire.
"Balle au centre, je suppose..." dit-elle d'un ton faussement détaché, recommençant à marcher pour se donner contenance.
"Quoi ?" La voix de Ryomen s'était teinte d'une brusque surprise, faisant tiquer son interlocutrice. "De quelle balle tu parles, crevette ?"
Un large sourire se dessina sur le minois de l'européenne, profondément amusée par sa réflexion. Tout roi maléfique qu'il était, il demeurait encore très peu au fait de la société moderne dans laquelle il évoluait, lui donnant un coté... un peu... Attendrissant... Enfin à ses yeux. "Ça veut dire qu'il y a égalité, Sukuna-san." expliqua-t-elle finalement d'un air enjoué.
De son côté, la malédiction afficha une moue peu convaincue, se demandant toujours quel était le rapport avec une quelconque balle... "De quelle égalité parles-tu donc, crevette ? Je gagne toujours voyons …"
"Suis-je bête..." Ironisa du bout des lèvres Kali, levant les yeux au ciel.
Il sourit dans l'obscurité de la chambre de Yuji, s'amusant plus qu'il n'aurait bien voulu l'admettre... Elle était vraiment rafraichissante, la petite, avec son impertinence frôlant l'inconscience et sa façon de lui parler sans crainte ni détour... ça le changeait assurément des bougonnements mécontents que lui adressait son crétin d'hôte...
"Sinon... Que me vaut l'honneur de votre appel, Sukuna-san ?" Reprit Kali après quelques instants, ramenant son attention sur elle.
"Il me semble que tu devais acheter des choses, avant de rentrer, si tu survivais à ta chasse..." Commença l'homme qui venait effectivement de se souvenir de l'objet d'origine de son appel, un sourire amusé aux lèvres. C'était qu'elle arrivait même à mettre la pagaille dans ses idées, la crevette !
"Oh, mais c'est vrai !" la coupa-t-elle Kali, venant se donner une légère tape sur la tête, comme si elle redécouvrait soudain qu'elle se trouvait toujours au supermarché. "Les courses, vous avez raison ! J'y suis justement..." Il allait reprendre la parole mais elle enchaina avant lui, d'une petite voix hésitante, l'intriguant instantanément "Dîtes, Sukuna-san... Vous vous y connaissez en cuisine ?"
Là, elle venait de la prendre de court. Le fléau millénaire se tut quelques secondes, stupéfait, les yeux écarquillés dans le noir, un rien déstabilisé. S'il s'y connaissait... En cuisine... ? Cela remontait à si longtemps tout cela...
"Euh... Oui, plutôt." répondit-il après s'être éclairci la voix, d'un calme parfait apparent. "J'ai toujours aimé manger mais j'ai aussi toujours eu du mal à trouver des personnes vraiment compétentes pour me satisfaire. Pourquoi ?"
"Par-fait." éluda mystérieusement et avec beaucoup d'entrain la demoiselle, intriguant encore un peu plus son interlocuteur. Que voulait-elle donc de lui ? "Je dois ramener du poulet, mais je n'ai aucune idée de quelle sorte de poulet. Y en a genre... un millier !"
Ryomen ne dit rien un premier temps, incrédule, avant d'éclater de rire, rejetant sa tête contre son oreiller. Des conseils en cuisine... La crevette voulait qu'il l'aide pour sa liste de courses ! Elle était... hallucinante, cette gamine ! Reprenant son souffle, le roi des démons vint se passer une main dans ses cheveux courts, un sourire terrible aux lèvres. Au creux de son oreille, il pouvait entendre l'européenne bougonner dans sa barbe comme quoi c'était méchant de se moquer d'elle, lui arrachant un nouveau pouffement de rire. C'était... sur réaliste, comme situation ! Mais bon, il pouvait bien jouait un peu le jeu...
"Un millier de sorte de poulet... ? Tu n'exagères pas un peu, crevette ?" reprit-il enfin d'une voix terriblement amusée. "Du poulet, c'est du poulet. Ça se résume grosso-modo à blancs ou cuisses."
" Mais du coup... " murmura son improbable vis-à-vis, toujours un peu boudeuse.J"e dois prendre quoi, moi ?"
Il soupira, fixant le plafond de son regard double où brillait une vive lueur pour une fois dénuée de toute envie meurtrière. "A tous les coups, le gamin t'a donné la liste d'ingrédients pour ses sempiternelles boulettes de viande. Il la fait souvent celle-ci, de recette... Il me semble que ce sont des cuisses qu'il utilise. Avec du poireau et du gingembre."
Kali vint regarder l'écran lumineux de son téléphone où s'affichait toujours les quelques ingrédients que lui avait demandé Yuji, impressionnée par le sans faute du démon dans son énumération. "Vous êtes super observateur !"
"Je suis un gourmet, crevette..." éluda-t-il, secouant nonchalamment une main dans le vide, comme si ce qu'il venait de dire était une évidence absolue. "A mon sens, je suis presque certain que ça doit manquer d'épices, son truc..."
"Des cuisses, des cuisses... ça c'est fait !" murmura pour elle-même l'hybride qui alla enfin se saisir de l'objet tant convoité, le mettant avec un sourire dans son panier. Elle ne perdait cependant pas une miette des mots prononcé par le roi millénaire, bien trop contente de pouvoir converser ainsi avec lui. "Oh, vous aimez manger plutôt relevé ?"
"Pas obligatoirement." Il réfléchit un instant, venant se saisir de son menton d'une main, se remémorant ses goûts d'antan. "Il faut respecter la délicatesse de certains aliments, vois-tu. Le foie humain par exemple est bien trop délicat pour être mélanger avec des condiments trop relevés, se serait du gâchis..."
"Hum... je veux bien vous croire sur parole, Sukuna-san." lui répondit la demoiselle en se disant à elle-même qu'il donnait vraiment l'impression de s'y connaitre en préparation culinaire, la surprenant un peu. "Mais je passe mon tour... Après il fallait..."
"Le poireau et le gingembre, crevette." dit-il au tac au tac avant de reprendre le fil de ses pensées, comme si de rien n'était. "Tu dis ça, mais toi-même tu goutes la chair humaine, non ? ... C'est un peu de l'hypocrisie, ne trouves-tu pas?"
"Peut-être, qui sait... Je n'y ai jamais vraiment réfléchi, je dois l'admettre." laissa-t-elle tomber avec une étonnante honnêteté, le surprenant à nouveau. "Mais, sincèrement, je ne sais pas si le goût de la chair m'attire en lui-même. A mon sens c'est plus l'énergie occulte contenue dedans qui m'intéresse. Les personnes dénuées de pouvoirs n'ont absolument aucun attrait pour moi... Par exemple, Je ne regarde jamais un enfant en me disant que je m'en ferai bien un rôti au four."
Sa dernière réflexion arracha un nouveau rire au roi des fléaux, découvrant une nouvelle facette de la jeune femme qui lui plaisait affreusement. "ça, c'est parce que tu n'en as jamais gouté, crevette..."
"Le poireau... le... poireau..." murmura-t-elle au creux de son oreille, l'amusant un peu plus encore. Il pouvait presque l'imaginer déambuler dans l'un de ces marchés couverts du monde moderne, complètement perdue au milieu des étals.
"Tu n'as pas l'air très débrouillarde, dis donc..." ironisa-t-il, narquois au possible. "Quand je dis qu'il t'a trop gâtée, l'indou... C'est plus crevette, que je vais t'appeler, mais 'princesse' crevette..."
L'intéressée stoppa nette sa recherche, rougissante et vexée, un long légume blanc dans une main. "Et le fait que je sois très jeune, vous ne le prenez pas en compte dans vos calculs, je suppose ? J'apprends tous les jours... et bien aujourd'hui, en l'occurrence, j'apprends à quoi ressemble un poireau..."
"Tu serais capable de nous ramener un navet à la place..." continua Sukuna, ravi de pouvoir taquiner la petite européenne.
"ABSOLUMENT PAS !" se défendit-elle avec vigueur, arrachant un nouveau rire au démon. "Je vais demander à internet à quoi ça ressemble et lui va me le dire très gentiment et sans se moquer !"
Il ricana dans l'obscurité alors qu'il entendait l'hybride pianoter sur son téléphone, maugréant tout bas dans sa langue natale lui étant étrangère. "Alors, tu le trouves, ce poireau ?"
"Oui, c'est bon..." bougonna Kali, un peu revêche, jetant avec force l'objet de discorde au fond de son panier, rejoignant le poulet. "Vous êtes terrible, vous le savez ? ..."
"Je le suis tout le temps, voyons..." susurra l'intéressé de sa voix puissante, fixant ses ongles foncés dans le noir. Il l'était tellement plus qu'elle ne pouvait ne serait-ce qu'imaginer... "Oublie pas le gingembre..."
"Non, j'oublie pas..." souffla la demoiselle, piquée au vif.
"C'est une racine..." rajouta-t-il, volontairement moqueur.
"Je sais ça quand même..." mentit-elle un peu, demandant quand même à son moteur de recherche à quoi la plante pouvait bien ressembler.
"Je préfère préciser, princesse crevette." Il souriait, profondément distrait par cette conversation.
"Rahhh... Si vous continuez, je vais raccrocher..." lâcha finalement la jeune femme qui n'en fit cependant rien, continuant sa recherche de la racine biscornue sur laquelle en finit enfin par mettre la main, soulagée. Et de trois ! Heureusement que Yuji ne lui avait pas donné une liste contenant des dizaines d'ingrédients...
Sukuna, quant à lui, rit à nouveau au creux de son oreille, ne croyant apparemment pas une seule seconde à sa vaine menace de couper court à leur conversation. Se rendait-il compte de cette sorte d'emprise qu'il avait sur elle ? Elle ne l'espérait vraiment pas... D'un coup, le rire se tut, alertant Kali qui tendit l'oreille. Elle entendit un bruit de draps froissé, comme si le démon s'asseyait au milieu du lit de Yuji, à moins que ce ne fut ce dernier qui avait fini par se réveiller et prendre le contrôle de son corps.
"Oh, crevette." finit-elle par entendre Sukuna reprendre, lui arrachant un léger soupire... Soulagé ? "Je t'appelait pour ça, à la base... Ramène moi du Sochu."
La jeune femme écarquilla les yeux, prise de court. "Du quoi ?"
"Du Sochu." répéta-t-il, soudain sérieux. "C'est de l'alcool fermenté de riz."
"Sukuna-san... c'est pas possible, Yuji a 15 ans, il est mineur." objecta l'hybride, imaginant le pauvre adolescent complètement bourré après que la malédiction millénaire ait ingurgité son poids en liqueur.
"Et moi 1000. Je gagne." répliqua du tac au tac Ryomen, une moue aux lèvres.
Elle réfléchit à toute vitesse pour pas avoir à faire ça, balayant l'espace l'entourant de son regard d'or à la recherche d'une solution. Elle ne voulait pas vraiment contrarier le roi des fléaux, mais elle voulait également protéger Yuji de cette idée catastrophique, la mettant dans une situation épineuse. D'un coup, elle eut le déclic salvateur, soupirant profondément. "Théoriquement, ça ne m'aurait absolument pas dérangé de faire ça pour vous, Sukuna-san... Mais je ne peux pas, désolée. J'ai pas ma carte d'identité sur moi. Je suis partie à la chasse qu'avec mon téléphone et ma carte de crédit"
"Et alors ? Quel est le rapport ?" Interrogea l'homme tatoué, ne voyant pas lien de cause à effet.
"Il faut avoir 21 ans pour acheter de l'alcool au Japon." expliqua-t-elle avec autant d'assurance qu'elle en était capable, ravie au plus haut point de ne pas être soumise au regard implacable de son interlocuteur qui l'aurait très certainement décontenancée. "Et moi, vu que physiquement c'est difficile de me donner un âge, on me demande toujours ma carte. Sans, on ne me vendra pas d'alcool. Ni ici, ni ailleurs. C'est illégal."
"C'est complètement idiot..." maugréa le fléau, accordant visiblement du crédit aux dires de la jeune femme soupirant intérieurement. "En mon temps, dès qu'on avait l'âge de se battre et de gagner pour rester en vie, on était considéré comme un homme."
"Les temps ont changé, Sukuna-san..."
"Hmfr..." se content-il de répondre, une partie de sa bonne humeur s'évaporant dans l'instant. Qu'il était chiant, ce monde, avec toutes ses lois ridicules...
"Je peux vous prendre autre chose à la place ?" reprit avec douceur Kali qui avait senti le changement en lui, essayant de dédramatiser les choses. Il ouvrit la bouche mais elle enchaina avant lui, lui coupant l'herbe sous les pieds "… autre que de la chair humaine ?"
Elle l'avait eu... Il vint clore ses lèvres, réfléchissant à quelque chose que la crevette pourrait bien lui ramener et qui lui changerait les idées...
"Je sais pas, moi" Kali se creusait également les méninges, ne sachant pas ce qui pourrait bien faire plaisir à l'être millénaire qu'elle avait au bout du fil "... des sushis ? De la viande ? Des bonbons ? Des... nouilles..." En disant cela elle se retourna vers la vendeuse de tout à l'heure, se souvenant brusquement du festival dont elle avait entendu parler un peu plus tôt. "Dîtes, Sukuna-san...Vous savez ce que c'est, le Tanabata ?"
"Le quoi ?" questionna l'homme, fronçant légèrement les sourcils.
"Le Tanabata..." répéta la jeune femme, recommençant à aller et venir dans les rayons. "ça n'existait pas à votre époque ? C'est demain visiblement, un monsieur m'en à parler dans la rue tout à l'heure..."
"Tu parles beaucoup trop aux inconnus, tu vas finir par avoir des soucis..." lui répondit Ryomen, la faisant stopper sa marche, haussant les sourcils. C'était lui qui disait ça ?
"Je parle déjà avec le roi des fléaux, je n'ai pas trop peur de prendre des risques, visiblement..."Ironisa-t-elle d'une voix mutine, un sourire qu'il ne devinait que trop bien aux lèvres.
"Mais moi je ne suis plus un inconnu, maintenant, crevette..." susurra l'intéressé au creux de son oreille d'une voix terriblement sensuel, échauffant un peu son sang dans ses veines. Vraiment, quel démon celui-là ! Il ne valait mieux pas le laisser partir sur cette pente savonneuse...
"Hum... Bref." Eluda outrageusement Kali, arrachant un léger ricanement au démon. "Le monsieur m'a dit que c'était la fête des étoiles. Il se baladait des branches de bambous, je ne sais pas trop pourquoi..."
"Des bambous ?" Ryomen tiqua, réfléchissant un instant à une quelconque fête qui aurait pu nécessiter des bambous à son époque. Mais rien ne lui revenait en mémoire. "… Non... Non ça ne me dit rien. Ça a dû être inventé plus tard."
"Yuji doit savoir, peut-être..."murmura l'hybride comme pour elle-même, laissant tomber son regard d'or vers son panier contenant les ingrédients necessaires à sa recette.
"Humfr..." Laissa tomber Sukuna, s'étirant en se laissant tomber lourdement sur le matelas. "En parlant du gamin... Il va pas tarder à se réveiller d'ailleurs..."
"Vous pouvez sentir ça aussi ?" s'étonna l'européenne, toujours stupéfaite du lien si particulier et complexe unissant les deux hommes.
"Hélas..." soupira l'un d'entre eux, ne partageant pas la fascination de l'hybride pour cette colocation déplaisante.
"Mais attendez..." Réfléchit tout haut Kali, se rendant brusquement compte d'un détail pourtant crutial. "Si vous êtes éveillé alors que son esprit dort... Est-ce que son corps se repose quand même ? Vous savez que les humains peuvent mourir de privation de sommeil, Sukuna-san ?"
Il leva les yeux au ciel, soupirant à nouveau.
"C'est mon réceptacle, il ne mourra pas pour si peu..." répondit-il comme si cela était l'évidence même. "Mon énergie occulte lui offre un certain nombre d'avantages, au gamin... Comme elle pourrait le faire pour toi, d'ailleurs, crevette..."
L'intéressée déglutit en entendant la dernière remarque du fléau, faisant ouvertement à sa proposition indécente de pacte de l'autre nuit. Elle n'avait vraiment, mais vraiment, aucune envie de s'engouffrer dans ce chemin glissant. "Ou la la, j'ai failli oublier les œufs..." tenta-t-elle d'une petite voix, allant et venant dans les rayons, pouvant presque sentir sur sa peau l'aura écrasante et carnacière du démon qui s'était éveillé.
"Détourne la conversation autant que tu veux, crevette..." ronronna-t-il, sentant le désarroi de son interlocutrice, l'amusant au plus haut point. "On en reparlera. En attendant... Essaie de ne pas trop nous ramener n'importe quoi..."
La jeune femme s'arrêta à nouveau, répondant immédiatement à la pique, incapable de résister. "Je voulais vous prendre quelque chose, Sukuna-san, mais vraiment, je sais pas si vous..."
Il avait raccroché sans même lui laisser le temps de finir sa phrase, le bip de fin de conversation résonnant contre son oreille, la douchant à froid. Mais quel mufle millénaire !
Il était... TERRIBLE ! Pour qui il se prenait, avec sa voix de baryton toujours narquoise lui caressant l'oreille, son sourire moqueur qu'elle pouvait même voir à travers son téléphone, son arrogance virile, son assurance à toute épreuve, comme si le monde lui appartenait... Comme si elle lui appartenait... Vraiment !
Elle fureta dans les rayons, du feu dans les veines, mettant plus d'articles dans son panier, voulant soudain ramener pleins de choses au refuge. Des chips, des gâteaux, des snacks à ne plus savoir qu'en faire, tout ce qui pouvait se grignoter devant des films. Ça servirait surement ! Arrivée au rayon des alcool, la demoiselle cherchant dans un premier temps de façon inconsciente la bouteille que souhaitait Sukuna avant de se détourner, boudeuse.
Non, elle ne lui ramènerait pas son Sochu machin truc. Déjà, parce qu'il n'avait pas été gentil avec elle, se moquant ouvertement de son manque de connaissance. Et puis parce qu'elle se doutait pertinemment que si le roi des fléaux allait savourer sa liqueur, Yuji, lui, paierait l'addition et se mangerait la gueule de bois à son réveil. C'était hors de question !
Kali continua à aller et venir dans le supermarché, cherchant des idées. Quand elle passa devant les étagères de livres, elle s'arrêta, les scrutant du regard, les sourcils légèrement froncés. Au fond, elle ne savait que partiellement lire les Kanjis... Il allait vraiment lui falloir s'y remettre.
"Gestion... de la... Colère..." lut-elle tout bas, lui arrachant un sourire. Voilà ce qu'elle devrait offrir au fléau couronné ! Bon, il la transformerait très certainement en hachis pour la punir de son manque de respect... Mais ce serait tellement drôle ! Et pourquoi pas... 'le féminisme moderne'...Kali ne put s'empêcher de pouffer de rire en tombant sur le titre du bouquin, attirant sur elle l'attention des quelques clients aux alentours, s'en moquant complètement. Alors là... Un livre ne suffirait assurément pas pour faire comprendre ce concept au démon...
L'hybride se dirigea ensuite vers la partie consacrée aux mangas, une idée jaillissant dans son esprit, trouvant rapidement ce qu'elle cherchait : les hebdomadaires. Elle en prit deux différents, les tournant entre ses mains, avant de les laisser tomber dans son panier. Yuji devait lire ce genre de choses, elle en mettrait sa main à couper ! ça lui changerait un peu les idées de ses cours, et dieu seul savait combien il méritait un peu de souffler ! Entre Sukuna, son entrainement, Sukuna, les pontes de l'exorcisme qui le voulaient mort...Sukuna... Personne plus que lui ne méritait une parenthèse de paix...
D'un coup, la jeune femme se figea, une nouvelle idée émergeant dans son esprit comme une bulle de champagne. Mais, oui c'était évident ! Elle savait exactement comment remonter le moral de l'adolescent !
Il fallait qu'elle rentre au plus vite au refuge... Sans plus attendre, la jeune femme commença à traverser pour la centième fois le magasin pour enfin se diriger vers les caisses, quand elle passa à côté du rayon poissonnerie, de multiples panneaux colorés captant un peu son regard. Elle les dépassa cependant, le temps que le mot 'Heian' se traduise dans son esprit, la faisant ralentir puis s'arrêter, se retournant un peu vers l'étale.
Heian... C'était l'ère où avait vécu Sukuna-san, lui semblait-il... Elle se rapprocha un peu, scrutant l'affichette, essayant d'en traduite périlleusement le texte, les sourcils froncés par la concentration. Heian... Quand Prasad lui avait parlé du roi des fléaux et lui avait donné le dossier où il avait rassemblé toutes les informations qu'il avait réussi à réunir sur lui, elle avait pu lire ce mot, elle en était presque certaine. Mais qu'est-ce que c'était que ce truc ? Elle pouvait lire que c'était du poisson... macéré... des MOIS ? Qu'est-ce que c'était encore que ce ça ?
"Je peux vous aider, chère cliente ?"
Kali releva la tête, tombant nez à nez avec un homme d'une trentaine d'année jovial et souriant portant un tablier, la fixant avec attention. Il tombait à pic, lui...
"Oui... Je crois... Quel est l'article qui date de l'époque de Heian, sur votre étale ?" questionna la demoiselle avec un peu de maladresse, arrachant un regard de surprise au vendeur.
"Alors..." commença-t-il d'un ton professionnel, un rien étonné qu'une étrangère connaisse le nom de cette période reculée du Japon. "Je n'ai rien, chère cliente, d'aussi vieux que cela. Mais notre Funazushi est réalisé dans le plus grand respect d'une recette véritable de l'ère Heian." L'homme montra alors d'une main les quelques jarres s'alignant fièrement au bord de l'étale, joliment étiquetées et protégées par de savants pliages de papier.
"Une recette d'un millier d'années..." murmura l'hybride en se saisissant d'un des réceptacles, ne pouvant d'empêcher ses pensées de glisser à nouveau vers l'horripilant roi des fléaux.
"Oui, c'est exactement cela, chère cliente ! Vous tenez entre vos mains un trésor national, ni plus ni moins. La capre fermentée du lac Biwa, près de Kyoto, est une institution, vous ne serez pas déçue ! Je dois cependant vous dire, si c'est la première fois que vous en mangez, que le goût peut être un peu... déconcertant pour les palais non-initiés."
"Comme tout ce qui vient de cette époque, j'ai l'impression …" ironisa la demoiselle en plaquant le pot entre ses bras, l'adoptant dans un sourire. "Je le prends, je vous remercie de vos conseils, Monsieur. Y-a-t-il autre chose à savoir, par rapport à ce met ?"
Il sourit, se disant intérieurement que jamais un petit bout d'européenne comme elle ne pourrait supporter le parfum si fort et particulier du poisson qu'elle venait d'acheter dans même en regarder le prix. "Excellent choix, chère cliente ! Je ne peux que vous conseiller de ne pas faut pas jeter le riz entourant la carpe. Vous pouvez parfaitement le consommer dans un bouillon de thé chaud, ou avec des algues...A votre convenance !"
Du riz... dans du thé... Avec du poisson qui sentait fort... Pourquoi pas...Original... "Merci" Lâcha Kali, un peu dubitative face à cette proposition avant de faire volteface et se dirigeant cette fois ci sans arrêt supplémentaire aux caisses, y déposant son panier rempli à ras bord et son précieux trésor millénaire, un sourire aux lèvres. L'après-midi avait été plutôt productive, finalement... Et ce n'était pas fini !
La jeune caissière passa rapidement ses nombreux articles tout en les rangeant dans un large sac au fur et à mesure, lui donnant le compte final que Kali n'écouta même pas, presque inconsciente de la réalité des chiffres. La protégée du richissime hindous tendit dans un sourire la carte noire qu'elle conservait dans son téléphone, trépignant sur place, bien trop enthousiaste à l'idée de la surprise qu'elle allait faire à ses deux colocataires.
Tout ce qu'elle voulait, c'était retourner à leurs côtés à présent.
"Merci à vous, à très bientôt, chère cliente." déclara d'une voix monocorde l'hôtesse de caisse alors que l'hybride la saluait, trottinant avec entrain hors du magasin, un sac plein à l'épaule, la précieuse jarre plaquée contre elle de son autre bras.
Toute concentrée sur ses plans pour les prochaines 36 heures, la demoiselle ne fit même pas attention à la chaleur écrasante qui lui tomba dessus à peine les portes coulissantes du magasin dépassées. Elle remonta les ruelles rapidement, un sourire réjoui aux lèvres, s'éloignant du centre-ville moderne pour s'enfonçant dans la partie bien plus ancienne et historique de la ville, abritant quelque part en son sein le refuge qui était sa nouvelle demeure.
Au bout de quelques minutes à zigzaguer ici et là, elle finit par atteindre l'entrée dissimulée de l'ancien sanctuaire, s'y faufilant grâce à un talisman que lui avait remis Gojo et qui lui permettait de ne pas être repoussée par les multiples protection enserrant l'enceinte où ils vivaient, Yuji et elle.
C'était un peu comme... Passer sous un fin rideau d'eau glacée, sauf qu'on en ressortait complètement sec. A chaque fois, ça ne manquait pas, cela faisait naitre un profond frisson le long de son échine, lui donnant un peu la chair de poule. Mais, en cet instant, elle s'en fichait totalement.
Elle continua son chemin, descendant les multiples escaliers menant aux entrailles du refuge, sentant l'excitation saturer de plus en plus ses veines. Arrivée en bas des escaliers du sous-sol, la jeune femme tendit l'oreille, guettant le moindre bruit qui aurait pu trahir la présence non loin de l'adolescent. Elle ne perçut cependant que du silence, l'étonnant un peu. Sukuna ne lui avait-il pas dit que Yuji était sur le point de se réveiller, il y avait de cela une heure à présent ? Il se serait... trompé ?
Réajustant la lanière tiraillant un peu la peau de son épaule, Kali s'enfonça dans le couloir menant aux chambres, venant se planter devant la porte de celle du lycéen. Elle hésita une seconde avant d'aller plaquer son oreille contre le pan froid de bois, cherchant à capter la moindre trace de mouvement. Cependant, une fois encore, elle n'entendit rien...
Que faire... Elle aurait pu tranquillement attendre que l'adolescent se réveille, en allant par exemple ranger les courses dans la cuisine... Elle aurait pu... Mais elle ne pouvait pas. Elle voulait voir le jeune homme pour lui parler de ses projets, maintenant ! Elle avait déjà attendu tout le chemin !
Hésitante, Kali passait d'un pied à l'autre, se mordillant la lèvre inférieure, à la torture. Peut-être... Peut-être pourrait-elle juste passer la tête par l'entrebâillement de la porte ? Si elle voyait le visage assoupis du réceptacle du démon, elle parviendrait certainement à se raisonner... Elle n'était pas une enfant … Pas complètement...
Non... Vraiment... C'était acceptable comme idée... Un bon compromis entre le fait d'aller calmement attendre son réveil et celui de débouler ventre à terre comme une tornade pour lui sauter dessus …
Prasad serait fier d'elle, assurément.
Kali laissa échapper un profond soupire, terminant de se convaincre elle-même, venant se saisir de la poignée de la porte de sa main libre, l'abaissant lentement. Elle entrouvrit ensuite le pan de bois, son regard ne découvrant que de la pénombre à l'intérieur de la pièce, s'y faufilant à pas de loups, le cœur battant la chamade...Ne devait-elle pas juste vérifier que Yuji dormait bien, à la base ?
Sans s'en rendre compte, poussée par une envie viscérale et un rien coupable, la demoiselle s'approcha du lit du futur exorciste, y découvrant une forme assoupie. Ses yeux s'acclimatèrent rapidement à l'obscurité, lui permettant de voir le minois doux et assoupis de son colocataire qui dormait paisiblement sur le dos, une main posée sur son ventre, sa respiration lente et ample étant la seule chose se faisant entendre dans le silence. Cette vision lui arracha un sourire des plus attendris alors qu'elle faisait encore quelques pas vers lui, posant doucement son chargement au sol, venant s'assoir sur le bord du matelas, à hauteur du torse du garçon.
Il émanait de lui une aura tellement... agréable et rassurante... calme et posée... ça lui donnait presque envie de s'allonger contre lui pour en profiter plus pleinement.
"Tu en as mis du temps, crevette..." Susurra d'une voix reconnaissable entre mille Sukuna, faisant se tendre dans l'instant Kali qui fixa, étonnée, les yeux toujours clos de Yuji.
Le démon, une fois n'était pas coutume, s'était contenté de se matérialisée sur sa joue, ouvrant son œil rougeoyant et faisant apparaitre une bouche à la moue narquoise contre sa peau hâlée.
"Qu'est-ce que tu fabriquais ? En plus de ne pas savoir faire le marché, tu ne sais pas t'orienter ?" S'amusa-t-il, taquin.
"Sukuna-san..." souffla-t-elle, tout bas, venant s'agenouiller au plus près du visage de l'adolescent pour faire face à la déconcertante matérialisation du fléau, soucieuse de ne pas réveiller son réceptacle. "Vous n'aviez pas dit que Yuji allait se réveiller ?"
"Il l'a fait..." maugréa le démon, boudeur. "Mais il s'en rendormit... Juste assez peu pour ne pas me laisser le contrôle..."
"Vous voyez qu'il est épuisé..." soupira l'hybride en couvrant d'un regard un peu inquiet le profil de l'adolescent se détachant dans l'ombre, faisant tiquer intérieurement Ryomen.
"Quelle importance cela peut-il bien avoir ?" répliqua un peu de mauvaise humeur le fléau millénaire, la lueur animant les prunelles d'or de sa vis-à-vis lui déplaisant intensément.
"ça en a.…" murmura-t-elle dans un souffle, l'irritant encore un peu plus. "Je vais vous laisser... Je dois mettre les courses au frais..."
"Et si je n'ai pas envie ?" laissa-t-il tomber d'une voix tranchante, faisant s'arrêter nette l'hybride, la figeant dans son geste.
"De quoi donc ?" s'étonna-t-elle en se laissant doucement retombée au sol, désarçonnée par la tension sous-jacente qu'elle pouvait percevoir dans la voix de son interlocuteur.
"Que tu partes, qu'il dorme, j'ai l'embarras du choix." Continua Sukuna sur sa lancée, plongeant un peu dans la perplexité la demoiselle.
"Il... Il faut bien que je mette ce que je vous ai acheté au frais … Se serait dommage que ça se perde..." Tenta-t-elle de le raisonner, glissant un regard vers ses courses qui l'attendaient toujours au sol.
"Oh... Tu m'as acheté du Sochu, finalement ?" Se radoucit immédiatement le démon, arrachant un léger sourire à l'européenne. Il avait un coté... un peu gamin et capricieux, en fait...
Kali hocha doucement la tête de façon négative, lui adressant un regard un peu désolé. "Je ne pouvais pas, je vous l'ai dit... Mais je vous ai trouvé quelque chose qui devrait vous plaire... Enfin j'espère... ça devrait vous rappeler des souvenirs."
Elle venait assurément de piquer sa curiosité "Qu'est-ce que c'est ?"
L'européenne hésita quelques secondes avant de reprendre d'une voix caressante, encrant fermement son regard dans le sien. "Si je vous le dis... Vous laisserez encore un peu dormir Yuji ?"
Son œil unique et sanglant s'écarquilla légèrement sous la surprise, l'étonnant profondément. Elle ne manquait pas de toupet, la petite, cela frôlait vraiment l'inconscience à ce stade ! "Tu cherches à négocier avec le roi des démons, impertinente ? Même si j'acceptais de seulement l'envisager, sache que tu mets dans la balance est des plus insuffisants. Il va falloir faire mieux que ça pour me convaincre..."
"Hum..." réfléchit un instant la jeune femme, cogitant visiblement à la question.
Plus elle y réfléchissait, plus elle se disait qu'il semblait... un peu jaloux, ces derniers temps, aussi improbable que cela puisse paraitre... A chaque fois qu'elle faisait référence à Yuji, ça ne manquait pas, le roi des fléaux changeait de sujets ou se braquait sans crier gare...
Alors si elle voulait marquer un point et remporter la négociation... Peut-être que...
D'un coup, ne cherchant plus à réfléchir de peur de changer d'avis, Kali se pencha vers la matérialisation de Sukuna, glissant délicatement une main dans la nuque rasée du jeune homme, et vint déposer un léger baiser aux coins des lèvres démoniaque ornant la joue de l'adolescent, prenant un rien de court le démon qui ne s'était pas attendu à cette réaction de sa part.
"Balle au centre, si vous me permettez, Sukuna-san..." souffla-t-elle contre sa bouche, mutine, s'éloignant dans un mouvement souple, encrant son regard d'or impertinent dans sa prunelle rubis unique. Un bisou pour Yuji, un pour son terrible invité... L'équité parfaite ! Elle ne pouvait pas faire mieux, pensa-t-elle en souriant.
"Je vous laisse... Et, pour votre cadeau, par ce qu'un marché est un marché... C'est du Funazushi de Kyoto ! A plus tard, Sukuna-san, bonne sieste !"
Sans lui laissait le temps de répondre, Kali vint se saisir de ses courses avant de filer sans demander son reste hors de la chambre, lui glissant un dernier regard alors qu'elle refermait avec délicatesse la porte derrière elle, plongeant à nouveau les deux hommes dans l'obscurité la plus totale.
Rarement, depuis son éveil, Sukuna n'avait autant eut envie de pouvoir être libre de ses mouvements pour aller se saisir de l'européenne et lui apprendre ce que c'était, de jouer ainsi avec le roi des fléaux. Il aurait tant aimé pouvoir la plaquer contre la porte, l'empêchant de s'enfuir après sa nouvelle irrévérence, pouvant enfin la punir pour tout cela. Il aurait dévoré sa bouche, posséder sans vergogne son corps encore et encore, marquant chaque parcelle de sa peau de sa puissance...Il l'aurait obligé à le fixer dans les yeux tout le long, implacable, se délectant de toutes les émotions troublées qui auraient pu traverser ses prunelles d'or d'habitude si impertinentes, la matant enfin...
Il la voulait... Putain, chaque jour, il la voulait un peu plus...
Et il l'aurait... Ce n'était qu'une question de temps...
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Mot de l'auteur :
M : Et salutations à tous ! Comment allez-vous ? Au mieux j'espère ! Merci pour votre lecture, j'espère que ce chapitre vous aura plu !
Pour commencer... Un peu d'histoire... Sukuna, tu veux ?
Sukuna, ajustant de fausses lunettes sur le bout de son nez, prenant visiblement son rôle très à cœur : Salut, les moustiques ! Je vais vous expliquer quelques détails de ma vie, j'espère que vous prendrez chacun de mes mots en note, pour ensuite les encadrer et les mettre en place de choix chez vous, mais ça c'est une évidence...
M, les yeux au ciel : Sukuna, abrège …
Sukuna : Je ne relèverai même pas ton impertinence, Mécréante !
M, amusée : les lèvres de Kali ont sur toi un effet inattendu...
Sukuka, un rien outré, redevenant un peu plus lui-même : Quoi ? Faut pas déconner non plus, c'était à peine un bisou ! Et tu as même pas précisé que j'étais torse nu ! Alors que c'est toi qui m'a dit que c'est comme ça qu'on enseigne maintenant !
M, un clin d'œil pour l'assistance : ouiiiiii, c'est comme ça qu'on fait maintenant... Pour libérer le charisme des professeurs, tu comprends ? Bon allez, enchaine...
Sukuna, se raclant la gorge : Donc, les moustiques... La période Heian est la période du Japon durant laquelle j'ai vécu, il y a de cela 1000 ans. Une période riche en bouleversements économiques et sociaux, marquant l'explosion du bouddhisme... et la création de l'exorcisme...alors que le pays se renfermait sur lui-même, coupant ses liens avec la Chine. L'élite, très restreinte, baignait dans l'opulence des prémices de la société japonaise autonome alors que le reste du peuple demeurait soumis à la pauvreté et aux famines (parfait pour le développement des fléaux !). Le plat que m'a acheté la crevette est une vraie recette de cette époque, même si j'attends de pouvoir le gouter pour en juger... D'ailleurs, c'est pas forcément ça que j'ai envie de gouter en premier... Où elle est, la crevette ?
M : Salive pas comme ça, tu me fais peur … Kali, elle est pas con, elle se tient à distance ! Et puis elle prépare son programme pour le prochain chapitre. D'ailleurs, je la remercie pas, le bisou, c'était pas prévu …
Sukuna : Très insuffisant, je suis d'accord...
M : NAN, c'est pas le soucis, Sukuna... Bon, vu tu es tout guilleret et torse nu, tu veux bien dire les remerciements ?
Sukuna , jouant avec ses lunettes : Et puis quoi encore ? Je suis le roi des fléaux ! Maitre des poisons ! Géni incontesté des extensions de territoires ! Virtuose de...
M : OKAY, okay, je m'en charge... Je vais pas demander à Kali, tu lui laisserais pas dire deux mots vu ton état... Comme d'habitude, un immense merci à tous de nous suivre ! C'est top, vraiment.
Ce chapitre nous a un peu plus dévoilé Kali quand elle abandonnée à elle-même, en roues libres et en terrain inconnu, j'espère que vous l'aurez trouvée aussi mignonne (et un peu paumée) que moi lol Sukuna s'est un peu dévoilé aussi, merci à la princesse crevette pour ça !
Merci à vous tous de nous lire, de voter pour nous, de commenter... N'hésitez pas surtout, on essaiera toujours de répondre si on peut !
Portez-vous bien, et on se dit à très vite pour la suite, le projet secret pas vraiment secret de Kali ! Des bisous !
