Mais qu'est ce qui s'était encore passé cette nuit ?

Encore tout ensommeillé, Yuji s'assit au milieu des draps de son lit, perdu, saisit à la gorge par une violente odeur nauséabonde qui lui disait pourtant vaguement quelque chose. Le jeune homme bailla en grand, étirant ses bras musclés au-dessus de sa tête, cherchant à se remettre les idées en places... Pour tout dire, il ne savait même plus quel jour il était... Il avait l'impression d'avoir dormi des siècles...

L'adolescent referma les yeux en allant s'ébouriffer les cheveux quand il stoppa brusquement son geste, stupéfait. L'odeur affreuse qui flottait autour de lui semblait plutôt venir... de lui-même, la main qu'il avait approché de son visage en étant complètement imprégnée. Mais qu'est-ce que c'était encore que cette histoire... ?

Avec beaucoup de méfiance Itadori vint renifler la peau de son avant-bras avant de l'éloigner vivement de son nez, tirant la langue, horrifié. Ça sentait... Le vieux poisson pas frais … Encore un coup de Sukuna, il en était certain. Ce vieux pervers avait encore du prendre possession de son corps pendant son repos pour aller faire dieu seul savait quoi...

Brusquement, un courant électrique parcourut le corps puissant de l'adolescent, le faisant se tendre dans l'instant alors que le doux visage de Kali lui revenait en mémoire, lui vrillant les tripes d'une angoisse terrassante. Le démon était-il encore allé la voir ? Et si oui, lui avait-il fait le moindre mal ?

A cette idée terrifiante, Yuji sauta brusquement de son lit, ne se rendant même pas compte qu'il était torse nu, et se précipita hors de sa chambre pour aller s'assurer de la sécurité de l'hybride.

"Sempai ! Kali-sempai, où êtes-vous ?"cria-t-il dans le couloir plongé dans la pénombre, se dirigeant dans un premier temps vers la chambre qu'occupait l'européenne depuis quelques jours.

Yuji tapa à la porte, son cœur s'emballant face au silence pesant qui lui répondit, de la glace envahissant ses veines. Si l'autre avait touché à un seul de ses cheveux, il le lui ferait payer, quoi que ça puisse lui en couter... Le lycéen hésita un instant, rongé par l'angoisse, avant d'ouvrir très légèrement la porte, découvrant une pièce complètement vide... Elle n'était pas là...

Peut-être était-elle déjà levée et qu'elle était allée manger un bout à la cuisine... Oui, c'était surement ça... Essayant vainement de se raisonner pour apaiser la tension l'écrasant implacablement, le futur chaman traversa les couloirs terriblement silencieux du sanctuaire, passant devant le salon désert, se dirigeant droit vers son objectif. Une timide bouffée de soulagement naquit en lui alors qu'il y voyait de la lumière, le faisant commencer à courir sans même s'en rendre compte.

"Kali-sempai ! Vous êtes là ?" demanda-t-il avec un sourire, certain qu'il allait tomber nez à nez avec le regard félin de l'hybride, balayant d'un battement de cils toutes ses craintes.

Il entra avec entrain dans la pièce, embrassant de ses yeux noisette l'espace lui faisant face. La vision qu'il découvrit alors le glaçant complètement, le statufiant littéralement sur place, faisant disparaitre son sourire de son visage. Qu... Qu'est ce qui s'était passé ici ?

Au centre de la cuisine, où se trouvait hier encore une large table en bois des plus robustes, il ne restait à présent plus que des cendres et quelques restes calcinés et charbonneux trainant à même le sol... Le plafond lui aussi semblait avoir souffert, des traces sombres s'étirant dans toutes les directions depuis les débris brulés de l'ancien plafonnier, faisant déglutir difficilement Yuji. Il y avait eu... un incendie ? Que diable était-il arrivé durant son sommeil ?

"Sukuna..." murmura l'adolescent d'une voix blanche en serrant les poings "Qu'est-ce que tu as fait, putain... Si tu as fait le moindre mal à Sempai, tu me le paieras..."

L'intéressé regardait la scène depuis son espace intérieur, un rien étonné de voir l'état des lieux où il avait abandonné l'hybride quelques heures plutôt, le menton nonchalamment posé sur le dos de sa main. Il comprenait mieux à présent la vague d'énergie occulte qu'il avait pu sentir peu de temps après son coup d'éclat, lui arrachant un sourire amusé. Elle avait un tempérament de feu, la petite...

De son côté, Yuji se noyait dans l'angoisse, faisant demi-tour pour aller chercher son téléphone qu'il avait laissé dans sa chambre. Il n'y avait pas de corps, pas de sang, tentait-il de se raisonner alors qu'il récupérait avec fébrilité son mobile, les mains un peu tremblantes, lançant un appel vers le téléphone de la jeune femme introuvable. Il plaqua le téléphone contre son oreille, chaque tonalité sans réponse le terrorisant un peu plus encore. Non... Sukuna n'aurait pas fait ça … Il n'y avait aucune raison pour qu'elle fut m...

"Yuji ? Hé, tu es enfin réveillé, bel endormi ?"

La voix caressante de Kali résonna au creux de l'oreille de l'adolescent qui reprit brutalement son souffle, se rendant compte qu'il avait retenu sa respiration depuis quelques secondes, au comble de l'angoisse. La tension qui écrasait ses épaules s'évanouit d'un coup, lui arrachant un soupire déchirant de soulagement. Elle était vivante... Elle semblait bien se porter...

"Yuji ?" Reprit l'européenne, une pointe d'inquiétude se faisant entendre, extirpant le lycéen de sa torpeur.

"Sempai... Vous m'avez fait une de ses peurs..." Murmura-t-il en posant une main sur son cœur, le sentant tambouriner furieusement sous ses doigts. "J'ai vu la cuisine, je ne vous trouvais pas... Et je suis presque certain que Sukuna a encore fait une de ses balades nocturnes..."

"Oh, Yuji..." souffla Kali, culpabilisant terriblement d'avoir troublé l'adorable adolescent. "Attends-moi, j'arrive."

"Que... ?" commença le jeune homme, mais la communication avait déjà été coupée, le prenant de court. Il vint fixer son téléphone redevenu muet, un peu perplexe. Il ne comprenait vraiment rien, ce matin...

D'un coup Itadori entendit un certain vacarme non loin, attirant immédiatement son attention. Il sortit de sa chambre, se dirigeant vers l'entrée du sous-sol, mais il n'eut pas à faire une dizaine de pas qu'il vit débouler l'européenne qui s'élança vers lui, un large sourire aux lèvres, lui sautant littéralement au cou.

"Yuji !" l'interpella-t-elle en allant se blottir contre la peau nue de son torse puissant, déstabilisant un rien l'intéressé qui vint répondre instinctivement à son étreinte, enlaçant sa taille de ses bras. Kali savoura quelques secondes l'aura paisible de son colocataire, soupirant en sentant son énergie bienveillante contre sa peau, agissant tel un baume sur son cœur un peu malmené. Il était là... Ce qui signifiait que l'autre gamin était bloqué dans sa prison intérieure... Bien fait !

"Sem... Sempai ?" Finit par dire le réceptacle du démon, une légère rougeur s'épanouissant sur ses pommettes alors qu'il couvrait d'un regard rassuré la jeune femme, tellement soulagé de l'avoir à nouveau près de lui.

"Désolée de t'avoir inquiété, Yuji..." reprit l'européenne en se redressant, venant encrer ses prunelles d'or dans celles de son vis-à-vis. "Tu n'as pas trouvé mon mot ?"

"Votre... votre mot ?" bégaya l'intéressé, écarquillant les yeux. "Quel mot ?"

"Sur le frigo... Je ne serai pas sortie sans rien te dire, quand même" éluda Kali en haussant les épaules, comme s'il s'agissait là d'une évidence. Elle se hissa ensuite sur la pointe des pieds pour aller donner une très légère tape sur le bout du nez du lycéen, lui faisant un peu resserrer sa prise sur sa taille. "J'ai collé le mot... sur le frigo !"

Itadori la fixa une poignée de secondes sans rien dire, se remémorant le capharnaüm de la cuisine, se doutant que la jeune femme lui cachait quelque chose. Mais au moins, elle allait bien, c'était le plus important... "Je vous avoue ne pas avoir regardé le frigo, sempai... J'étais un peu trop obnubilé par... les restes carbonisés de la table..."

"Ah oui... ça..." murmura-t-elle du bout des lèvres, grimaçant légèrement alors qu'elle fuyait son regard, interpellant immédiatement le garçon.

"Oui, ça !" reprit le futur chaman, avec plus de sérieux, fixant avec intensité son interlocutrice. "Qu'est ce qui s'est passé, Kali-sempai ? C'est Sukuna, c'est ça ?"

La jeune femme vint se passer une main dans sa nuque, visiblement mal à l'aise, ne sachant pas par où commencer. Elle n'allait pas pouvoir lui dire tout ce qui s'était passé, c'était clairement impossible...

"Alors pour le feu dans la cuisine... C'est pas lui..." avoua d'une petite voix la demi-démone, se remémorant les fameux évènements ayant eu lieux quelques heures à peine auparavant...

Après que Sukuna l'eut abandonnée au milieu du champs de bataille qu'était devenue la cuisine, la jeune femme avait pour ainsi dire... légèrement craquer. Elle était passée de l'abattement complet à une terrible colère noire dirigée vers elle-même et le démon alors qu'elle avait balayé du regard les restes puants de poisson fermenté. Sans s'en rendre compte, l'hybride avait progressivement libérée ses flammes d'ombres qui avaient commencée à courir le long de ses bras nus, de son dos, de ses jambes, brulant le tissu du t-shirt qu'elle portait alors.

Idiote... Elle n'avait été qu'une idiote !

Elle avait serré ses poings, enfonçant ses ongles dans ses paumes s'en en avoir conscience, son feu de ténèbres aux éclats violacés prenant rapidement de l'ampleur autour de son corps.

Et lui... LUI... Quel... Mufle... quel... Abruti !

L'image du visage narquois et victorieux du roi des fléaux à quelques centimètres du sien lui était alors revenu en mémoire, faisant naitre brutalement un véritable brasier autour d'elle, dévorant le bois de la table sur laquelle elle était toujours assise, consumant les restes du Funazushi. D'un coup, le bois avait cédé sous son poids alors que les flammes continuaient à grossir, allant lécher le plafond de la cuisine. Elle était alors tombée au sol au milieu des débris, sortant de sa transe, se rendant d'un coup compte avec effroi de ce qu'elle était en train de faire. Kali avait alors rappelé immédiatement ses flammes, les faisant disparaitre dans l'instant, ne pouvant que constater les dégâts qu'elle avait pu faire...

Vraiment, la fin de soirée n'avait assurément pas été une grande réussite...

"Le feu, c'est moi..." avoua Kali, venant de nouveau encrer son regard dans celui de Yuji, lui adressant un petit sourire triste. "Mais pour l'odeur de poisson pourri, ça, c'est lui."

"L'odeur..." répéta doucement l'adolescent avant de se souvenir de l'affreux parfum dont il était recouvert, faisant naitre une vive rougeur sur ses joues alors qu'il lâchait l'européenne et reculait de quelques pas, soudain terriblement mal à l'aise. "Dé... désolée, Sempai... J'avais oublié..."

"Ne t'excuse pas, c'est pas ta faute..." Elle vint croiser les bras sous sa poitrine, une moue terriblement boudeuse aux lèvres. "C'est l'autre gamin à qui tu dois ça... Lui et son Funazushi débile..." bougonna-t-elle, visiblement de très mauvais poil, intriguant le lycéen.

"Du... Funazushi... ?" Yuji comprenait mieux d'où il connaissait ce parfum, son grand-père avait quelques fois tenté de lui en faire manger lors des fêtes de fin d'années quand il était plus jeune. Mais l'odeur l'avait toujours bien trop rebuté, il avait toujours obstinément refusé d'y gouter...

"Oui..." Kali leva les yeux au ciel. "Il a décidé qu'il voulait en manger à trois heures du mat et ça a.… plus ou moins... tourné en bataille de bouffe..." Elle fit quelques pas pour se donner contenance, omettant consciencieusement de parler des quelques minutes complètement grisantes durant lesquels le roi des fléaux millénaire avec récolté de sa langue vorace les restes de poisson à même sa peau, l'enflammant complètement.

"En... EN BATAILLE DE BOUFFE ?" Yuji tombait complètement des nues... Mais c'était quoi, qu'il hébergeait en lui, à la fin ? Un monarque démoniaque sanguinaire et millénaire ou un gamin complètement immature de cinq ans ?

"Hum..." laissa tomber l'hybride, s'éloignant dans le couloir, suivie par le lycéen. "Pour faire simple, il a gagné, ça m'a énervé, j'ai un peu pété un câble... Cric crac boum, plus de table..."

"Cric crac..." s'amusa un rien le jeune homme, ne pouvant s'empêcher de trouver adorable son interlocutrice qui le menait vers la cuisine, se plantant vers les restes calcinés du meuble.

"Boum. Ou... Froutch ?" s'interrogea sérieusement l'étrangère, tapotant d'un doigt sur son menton. "Je ne sais pas trop quelle onomatopée correspondrait mieux au bruit des flammes... Enfin bref ! Le résultat est là, je suppose..."

"Ne vous prenez pas trop la tête, sempai..." tenta de la rassurer Itadori, lui-même profondément soulagé de connaitre les faits. "L'important c'est que vous n'ayez rien, une table, c'est une table..."

"J'en ai déjà commandé une autre... Oh, d'ailleurs !" La jeune femme se tourna d'un coup vers son colocataire, une lueur vive pétillant dans l'or de ses prunelles l'interpellant immédiatement. "Je dois retourner en haut, Yuji. J'attends une livraison ! Tu devrais, en attendant... aller prendre une douche..." en disant cela elle s'était approchée de lui, féline, les mains dans le dos, lui adressant un clin d'œil entendu. "Moi, j'ai eu de la chance, mon feu a effacé l'odeur sur ma peau. Mais toi... Va falloir frotter !"

Les joues de l'intéressé s'empourprèrent violemment alors qu'il fuyait le regard implacable de la jeune femme, enserrant son torse toujours nu de ses bras, prenant soudain terriblement conscience de la façon dont il était vêtu...

"Je... euh... " marmonna-t-il, déstabilisé, arrachant un doux rire à son interlocutrice.

"Allez, je retourne en haut, Yuji ! Je reviens très vite, si tout va bien..." Elle ne lui laissa pas le temps de répondre, quittant la pièce d'un pas plein d'entrain, lui adressant un signe de main. "Ils ne sont pas loin d'après le site !"

"Ils... ? Qui ça, ils ? Quel site ? Sempai ?" Interrogea l'adolescent, n'obtenant cependant aucune réponse, l'européenne ayant déjà disparue de son champ de vision. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien préparer ? L'adolescent commençait à le savoir, avec elle, on pouvait s'attendre à tout...

Yuji balaya la cuisine du regard, son attention happée par un bout de papier coloré collé à la surface en inox du frigo, lui arrachant un sourire. Le voilà donc, le fameux mot dont lui avait parlé l'européenne... Il alla s'en saisit, le scrutant avec tendresse, incapable de museler l'affection qu'il ressentait envers la turbulente hybride. Ils se ressemblaient par tellement de côtés, elle et lui...

*Hello, sleepy beauty ! Désolée pour le désordre, mais ne t'inquiète pas je vais bien ! J'attends une livraison, j'ai donné une adresse pas loin, je devrais pas trop tarder. Prends des forces, tu vas en avoir besoin ! Kiss kiss !*

Elle avait terminé sa missive d'une petite tête de chat lui faisant un clin d'œil, lui arrachant un sourire inconscient. Vraiment, elle...

Par contre... Pourquoi devait-il prendre des forces ? Qu'avait-elle donc en tête ? Immédiatement, des images de certaines activités physiques qu'ils auraient pu partager ensemble, ne nécessitant aucune sorte de vêtement, jaillirent dans son esprit, faisant naitre un brasier dans les veines de l'adolescent, le faisant déglutir. Il lui semblait pouvoir encore sentir le corps félin de la demi démone contre son torse nu, ses mains posées autour de sa taille fine, son souffle contre son cou...

Yuji secoua brusquement la tête, s'extirpant de ses pensées impures, bougonnant contre lui-même. Il fit volte-face pour aller se diriger d'un pas décidé vers la salle de bain. Une bonne douche froide lui ferait le plus grand bien ! Même si, là encore, il aurait largement la partager avec l'européenne... Il l'aurait portée dans ses bras puissants, ses jambes galbées enroulées autour de ses hanches, l'aurait plaquée contre la paroi fraiche de la douche, l'embrassant encore et encore alors que l'eau chaude aurait coulée en cascade sur leurs corps emmêlés...

"Raaaaaah !" maugréa pour lui-même le lycéen, du feu parcourant ses veines. Mais qu'est-ce qu'il avait ce matin ? Depuis quand était-il devenu un animal en rut comme ça ? Il fallait qu'il parvienne à se calmer, et plus vite que ça !

Il entra tel un boulet de canon dans la salle d'eau du sanctuaire, retirant avec empressement le short qui l'habillait encore, posant le mot de l'européenne par-dessus, se glissant dans la cabine de douche où il ouvrit en grand le robinet d'eau froide. Immédiatement, le liquide glacé déferla avec force sur son corps plus qu'éveillé, lui coupant le souffle, plaquant ses cheveux sur son crâne. Il plaça ses poings fermés contre la paroi lui faisant face, inspirant et expirant profondément, cherchant à s'éclaircir l'esprit.

Bien sûr, il était en plein adolescence, et ses hormones étaient en pleines ébullition, il le savait pertinemment. Evidemment, il était attiré par la jeune européenne, son adorable attitude des plus tactiles ne l'aidant absolument pas à garder son calme. Pourtant... malgré toutes ses envies sensuelles, il refusait de ne voir en elle que cet aspect-là de leur relation, elle ne le méritait pas. Elle n'était pas juste excitante... elle était aussi attachante, drôle, maladroite, enfantine... fragile... et incontestablement en danger, avec Sukuna qui lui rodait définitivement autour tel un oiseau de proie ayant repéré une délicieuse victime à porter d'aile.

"Une bataille de bouffe... Sans déconner, t'es vraiment un gamin, Suku-naze..." siffla entre ses dents l'adolescent, piquant au vif l'intéressé millénaire qui ne répondit cependant rien, un rien boudeur. L'attitude de la jeune femme, visiblement moins complaisante par rapport à sa personne, montrait qu'il avait assurément fait un faux pas avec ce maudit bout de poisson, ne comprenant vraiment pas en quoi c'était à ce point grave. La recouvrir de nourriture fermentée l'avait fait rire aux éclats mais lui enfoncer de force quelque chose dans la gorge, non ? Vraiment, il ne voyait pas la différence...

Il fallait qu'il trouve un moyen de rétablir le contact... Il voulait qu'elle accepte de passer un pacte avec lui, et si elle n'était pas consentante, ça ne fonctionnerait jamais. Cette histoire de consentement absolu et mutuel, seule vraie condition obligatoire pour lier deux âmes par un serment inviolable, était d'un ennuie... Mais bon, il n'avait pas le choix. Le roi des fléaux soupira profondément, se demandant bien comment il allait se sortir de son mauvais pas... C'était qu'elle avait du caractère, la petite crevette, bien plus que la majorité des femmes de son temps qui, elles, se contenter d'être des sortes de marchandises silencieuses et dociles juste bonnes à subir leur existence, passant d'une autorité masculine à une autre, et à enfanter. Les temps avaient assurément changé...

De son côté, Yuji terminait de se frictionner le corps pour la énième fois avec son savon tout en un mentholé, ardemment désireux de se débarrasser de l'odeur tenace du Funazushi qui imprégnait sa peau. Il vint renifler l'intérieur de son poignet, enfin libéré de cette abominable fragrance, le soulageant profondément. Il avait fini par en venir à bout ! Il éteignit finalement l'eau, sortant de la douche revigoré. Il attrapa sa serviette non loin, se séchant rapidement avant de l'enrouler autour de ses hanches étroites, se dirigeant en trottinant vers sa chambre.

Il alla poser précautionneusement la missive que lui avait destinée Kali sur son bureau puis s'habilla un peu hâtivement, se saisissant de premier short et t-shirt ample lui tombant sous la main, couvrant son corps terriblement musclé pour son âge. L'hybride était-elle déjà revenue de sa mystérieuse expédition ?

D'un coup son estomac gargouilla furieusement, rappelant à l'adolescent qu'il n'avait absolument rien mangé depuis hier après-midi. Il allait lui falloir se cuisiner quelque chose... Brusquement, un éclair traversa l'esprit du lycéen, le figeant sur place. Manger... Cuisiner … Hier... Les boulettes qu'il était censé faire avec l'européenne, pour lesquelles elle avait même dû faire spécialement des courses après sa chasse. Tout lui revenait en mémoire, lui glaçant le sang.

"Mais noooooon !" Yuji vint ébouriffer sauvagement ses cheveux encore humides, horrifié. Il avait posé un lapin à l'européenne, tout ça pour dormir ! Mais quelle poisse ! Elle devait le trouver aussi naze que le démon qu'il abritait...

Il fallait qu'il s'excuse... De suite ! Un rien irrationnel, l'adolescent chercha du regard son téléphone, qu'il ne trouva cependant pas... Où diable était-il encore allé se planquer, celui-là ? Peut-être l'avait-il laissé dans la cuisine...

Sans plus attendre, il s'y dirigea à grandes enjambées, maugréant contre lui-même à voix basse. Mais quel idiot, vraiment ! Tout ça, c'était à cause de Sukuna... S'il ne l'avait pas obligé à se priver de sommeil pendant deux jours, il n'aurait pas été dans un tel état d'épuisement et jamais il n'aurait dormi plus de 12 heures d'affilées, abandonnant la demoiselle toute seule dans le sanctuaire toute la soirée. Vraiment, il lui pourrissait la vie...

"Yuji... Hé, Yuji !"

La voix de l'européenne résonna non loin, extirpant l'intéressé de ses pensées, le faisant s'arrêter dans l'instant. Il se tourna vers le salon à présent illuminé, où il pouvait voir la jeune femme lui faire signe d'approcher depuis l'encadrement de porte, un sourire radieux aux lèvres.

"Ah, Kali sempai..." soupira le lycéen en s'approchant, la mine désolée. "Je viens de me rappeler que..."

"Tututut !" L'interrompit la demi démone, bondissant devant lui, une lueur mystérieuse animant l'or de ses prunelles, posant un doigt délicat sur ses lèvres. "Ferme les yeux, Yuji."

"Que... Quoi ?" s'étonna l'adolescent, reculant imperceptiblement.

"Tu as confiance en moi, non ?" murmura-t-elle en s'approchant encore, penchant légèrement la tête sur le côté, le fixant avec intensité. "Allez... Ferme les yeux, s'il te plait, Yu-ji..."

Son interlocuteur déglutit, sentant son sang s'échauffer doucement dans ses veines face à ce minois si adorable. S'il avait confiance en elle... ? Oui, assurément... Il aurait accepté bien des choses pour lui plaire ou lui faire plaisir, il devait se l'avouer. Lentement, il ferma les yeux, se plongeant dans l'obscurité totale. Immédiatement, il sentit la porteuse des flammes d'ombres glisser doucement ses mains dans les siennes, le faisant doucement avancer vers le salon.

"Tu triches pas, hein ?" chantonna-t-elle, son sourire se percevant jusque dans sa voix.

Elle lui fit faire encore quelques pas avant qu'ils ne s'arrêtent, certainement au centre du salon, intriguant de plus en plus le futur exorciste. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien manigancer ?

"Encore un tout petit peu de patience..." Elle lui lâcha alors les mains, s'éloignant un peu de Yuji qui demeurait planté là, perplexe, écoutant avec attention les bruits étranges non loin de lui. Il lui semblait entendre le bruissement de cartons qu'on ouvrait précipitamment, d'emballages plastiques qu'on froissait, ne faisant qu'amplifier de plus en plus la curiosité d'Itadori qui avait commencé à se balancer d'un pied à l'autre pour lutter contre l'impatience.

"Attention... Tu es prêt ?... C'est bon, tu peux ouvrir les yeux !"

Yuji obéit docilement, ouvrant doucement ses yeux noisette, découvrant alors devant lui la demi démone radieuse qui portait à bout de bras plusieurs longs bout de tissus colorés allant jusqu'au sol. Non... Ce n'était pas simplement du tissu... C'étaient...

"Des Yukatas ?" constata, étonné, le lycéen, faisant encore un peu plus sourire la demoiselle qui se mis à tournoyer sur elle-même dans une brassée de vêtements arc-en-ciel, emplie d'une joie enfantine débordante.

"Bingoooo !" déclara-t-elle, enthousiaste au dernier degré, venant se planter devant son vis-à-vis un rien perdu.

"C'est pour nous... On va au Tanabata, aujourd'hui, Yuji ! Surprise !" expliqua-t-elle avec un sourire rayonnant, le scrutant avec ferveur, les cheveux un rien désordonnés. Elle s'en retourna ensuite aux multiples cartons qui emplissait la pièce et que le jeune homme découvrait avec stupeur, écarquillant les yeux.

"Le Tanabata... C'est aujourd'hui ? Et... Qu'est-ce que c'est que tout ça ?" questionna l'adolescent, s'approchant à son tour des boites pour la plupart déjà ouvertes sans aucun ménagement.

"Hum, oui." Elle continuait de déballer avec entrain des tenues traditionnelles d'été, ainsi que des obis, des sandales... "Un monsieur m'en a parlé hier, quand je suis allée faire des courses. Et tout ça, c'est ce qu'il nous faut pour pouvoir nous y rendre ! Touya-san a dit qu'on devait porter des Yukatas..."

"Mais... Comment... si vous avez appris ça seulement hier..." Il vint s'assoir prêt d'elle, à même le sol, caressant du bon des doigts l'étoffe un peu rugueuse et fleurie d'un des vêtements, songeur. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'en avait pas porté. La dernière fois devait être avec son défunt grand-père, quelques années plus tôt, lui serrant imperceptiblement le cœur.

"La magie de la carte noire de Prasad..." éluda la protégée de l'indou en haussant un peu des épaules, comme si c'était ça une évidence absolue. "Livraison maxi express... Qu'est-ce que tu préfères, Yuji ?" Elle se tourna vers lui, venant placer devant lui les larges manches de différents Yukuta, s'amusant visiblement comme une petite folle. " Du kaki ? De l'orange ? Avec ton teint halé et ton physique, tout doit t'aller à merveille …"

A cette remarque une légère rougeur s'épanouit sur les joues de l'intéressé qui vint cependant poser ses mains sur celle de sa vis-à-vis, brusquement très sérieux, interpellant dans l'instant Kali.

"Sempai... Je... Je suis désolé, mais on ne peut pas aller au festival …" lui dit-il, vraiment navré, faisant naitre une vive incompréhension dans les prunelles de la demoiselle.

"Hein ? Mais pourquoi ?" L'européenne reposa les tenues sur le canapé, venant se reprocher un peu de son interlocuteur.

"Parce que... Parce que je suis sensé être mort..." soupira Yuji à contre cœur, les épaules basses. "Gojo-sensei s'est donné beaucoup de mal pour dissimuler ma résurrection, je ne voudrais pas tout gâcher en me faisant reconnaitre dans la rue..."

En entendant ça, la demoiselle laissa échapper un léger rire, prenant de court le futur chaman. "Oh, mais j'ai pensé à ça, voyons ! Attend !"

Elle se remit alors à farfouiller dans les cartons, finissant par en extirper, victorieuse, une chose sombre enfermée dans un fin filet. Elle le tendit vers l'adolescent qui regarda l'objet mou et mystérieux en fronçant ses sourcils, perplexe.

"Si tu l'ouvres tu comprendras mieux, Yuji..." s'amusa l'étrangère, en lui reprenant la chose des mains, l'ouvrant de gestes précis avant de se saisir d'une touffe de cheveux noirs et raides, l'enfilant sur son poing pour la secouer, remettant de l'ordre dans les mèches folles qui brillait doucement sous la lumière artificielle du salon.

"Une... perruque ?" constata Itadori, moyennement convaincu, arrachant une petite moue à Kali.

"Aaah, homme de peu de foi, vas pas faire ton Gojo, hein !" lâcha l'hybride, levant les yeux au ciel. "Avec une perruque, des lentilles de contact, des fausses lunettes et un peu de maquillage pour camoufler les cicatrices sous tes yeux et tu seras mé-con-nai-ssa-ble. Parole de moi. C'est pas mon coup d'essai, je me débrouille plutôt bien en déguisement !"

"Vous... Vous croyez ?" murmura le jeune homme, attrapant la perruque entre ses mains, la tournant et la retournant dans tous les sens. Lui serait-il possible de passer ainsi incognito et pouvoir aller respirer un peu l'air du dehors, en plus en compagnie de sa colocataire ?

"J'ai même réfléchi à camoufler ton énergie occulte avec des scellés, comme je le fais-moi... Mais je ne suis pas certaine que ton... invité me laisse faire." soupira l'hybride, passant ses doigts sur les bouts de tissus couverts d'inscription enserrant ses bras, dissimulant au monde sa nature et la protégeant un peu du danger qu'elle était pour elle-même.

"N'y pense même pas, crevette..." déclara brusquement le roi des fléaux qui se matérialisa sur la joue de l'adolescent, irritant dans l'instant l'étrangère.

"Si tu veux, Yuji..." Ignora magistralement Kali, n'accordant même pas un regard à la prunelle sanglante de Sukuna qui la fixait, au moins le temps que son hôte vienne se claquer la joue, constatant l'étendue des dégâts engendrés par son geste de la nuit précédente. "On peut même appeler Gojo pour lui demander son accord. J'ai vraiment très envie d'aller au festival, et j'ai très envie de m'y rendre avec toi. Mais je refuse de le faire si tu n'y vas pas détendu et que tu n'en profites pas aussi... Si tu préfères qu'on reste ici, je comprendrais. On peut toujours s'habiller quand même, se commander des sobas, et se faire une soirée télé ici !"

"Mais... vous avez l'air d'avoir tellement envie d'y aller..." murmura le lycéen, touché par la sollicitude et les mots de l'européenne, écartelé entre son envie d'assister au Tanabata et de ne pas prendre le moindre risque en demeurant au sanctuaire. "Vous pourriez peut-être... y aller quand même vous, sempai."

"Hors de question !" refusa immédiatement l'intéressée en secouant vigoureusement la tête. "Le festival, c'est pas le plus important, Yuji... Tu ne resteras pas mort éternellement, au pire on ira au prochain !"

Le garçon réfléchit une poignée de secondes, incapable de prendre une décision. Kali le regardait, se sentant un peu coupable de mettre l'adolescent face à un tel dilemme...Il n'y avait alors plus qu'une seule solution ! Elle vint se saisir de son téléphone, tapotant sur l'écran pour aller lancer un appel, un doux sourire aux lèvres.

"Quand on arrive pas à se décider, il n'y a rien de mieux qu'un appel à un amis !" Elle enclencha alors le haut-parleur, posant l'appareil sur l'assise du canapé, croisant intérieurement les doigts pour que le chaman aux cheveux de neige leur donne son approbation.

"C'est pour le Tanabata, c'est bien ça ? Je pensais que vous m'appelleriez avant, les chatons. "

La voix posée du professeur résonna dans la pièce, surprenant les deux jeunes gens qui se regardèrent, effarés.

"Co... Comment ?" commença Yuji, les yeux écarquillés.

"Comment je savais pertinemment que vous alliez vouloir vous rendre à un festival d'été traditionnel où l'on s'habille avec de jolies tenues, où on mange des trucs sympas et où on fait des vœux à la belle étoile alors que Kali n'y a jamais été et que toi tu es enfermé au sanctuaire depuis des jours et des jours ?" débitta Gojo d'une voix pleine d'ironie, faisant lever les yeux au ciel à la jeune femme qui souriait cependant malgré tout. "Uniquement parce que je suis génial, et absolument pas parce que c'était l'évidence même..."

"Tu es génial, Gojo, on érigera une statue en ton honneur." répliqua Kali en croisant ses bras sous sa poitrine, joueuse. Ça lui faisait plaisir d'entendre la voix de l'horripilant chaman. "Vu que tu as déjà tout prévu, on peut y aller sans crainte alors ? On a ton feu vert ?"

"Tu as déjà prévu de déguiser Yuji, je me trompe ?" répondit le classe S, ne relevant pas la pique.

"Bien évidement." lâcha au tac-au-tac l'intéressée.

"Et tu as même dû penser à lui mettre des scellés, mais vu que c'est de Sukuna dont on parle, ce n'est même pas la peine de rêver."

"Trop fort, Sensei..." chuchota Yuji, impressionné.

"Combien de Yukata tu as acheté pour l'occasion, Kali ?"enchaina Gojo d'un ton un peu moqueur. "Cinq ? Sept? Une dizaine, j'en mettrai ma main au feu !"

"Mais ça n'a aucun intérêt dans l'histoire !" Se défendit l'hybride, outrée.

Leur interlocuteur éclata de rire, pouvant presque voir ses deux protégés ensevelis sous un tas improbable de vêtements colorés, lui réchauffant le cœur. Ils lui manquaient, les deux chatons. Mais il ne pouvait pas se rendre au près d'eux pour le moment, cela pourrait éveiller les soupçons des pontes et ça, il ne pouvait se le permettre.

"Une heure." lâcha sans crier gare l'exorciste, faisant naitre des sourires rayonnants sur le visage des deux jeunes. "Que vous transformerez surement en deux mais je vais faire comme si vous alliez le respecter... En début de soirée, là où il y a le plus de monde pour que vous soyez noyés dans la foule. Vous faites profil bas, vous fuyez tout ce qui peut être un appareil photo ou une caméra. Kali, je compte sur toi pour transformer Yuji autant que nécessaire pour assurer sa sécurité. Quant à Sukuna... Tant que Yuji garde le contrôle, son aura est sous cloche, ça devrait aller. Au moindre doute, vous revenez au sanctuaire. Au moindre souci, vous me téléphonez. Compris ?"

"Compriiiis !" Répondirent en cœur les deux colocataires, bien trop contents de pouvoir se rendre aux festivités avec l'accord de leur chaperon.

"Merci, Sensei ! On fera attention, ne vous inquiétez pas !" assura avec détermination Itadori, sentant des papillons batifoler dans son ventre.

"Compte sur nous, tout va très bien se passer, Gojo !" Ajouta l'européenne, le cœur gonflé d'excitation.

"Moui... Oubliez pas." répéta le professeur, un tantinet plus sérieux. "Une heure. Profil bas. Evitez tout ce qui pourrait capturer votre image. Retraite en cas de doute et vous n'hésitez pas à m'appeler avec le téléphone de Kali. Allez, je vous laisse les chatons, j'ai à faire... Et envoyez-moi une photo de vous deux en Yukata ! Tchao !"

Sur ce, l'homme raccrocha, un sourire attendri aux lèvres. Un rencard entre deux chatons sous les étoiles, donc... Il aurait bien aimé voir ça !

"Yuji, c'est GENIAL !" s'écria Kali, à présent que la conversation était coupée, lui sautant au cou, un rien euphorique. "On va faire gaffe, bien sûr, mais je suis tellement contente qu'on puisse y aller !"

L'adolescent lui rendit son étreinte, nichant son visage au milieu de ses cheveux d'automnes, un sourire éclatant aux lèvres. "Oui, ça va être super, sempai. Vous allez voir, c'est vraiment sympa le Tanabata."

La demoiselle relâcha son emprise, se relevant dans un mouvement souple, attrapant çà et là des pièces de tissus qu'elle faisait tournoyer en riant, attendrissant terriblement le futur chaman. Il émanait d'elle une telle innocence, en totale contradiction avec l'autre partie de sa nature d'hybride, assoiffée de sang. Quel cocktail explosif...

Un rien essoufflée, elle sauta sur l'assise du canapé, rebondissant en riant, croisant ses jambes devant elle.

"Comment on s'organise, Yuji ? A quelle heure on y va ? Tu penses que c'est quand, le moment où il y aura le plus de monde ? Tu as déjà choisi quel Yukata que tu veux mettre ? On mangera là-bas du coup ? C'est quoi exactement, les sobas, d'ailleurs ? Et comment ça se passe, pour faire les vœux ?" questionna la demi-démone, ne tenant pas en place.

"On ira en début de soirée, Sempai." répondit l'adolescent, s'amusant intérieurement de son enthousiasme débordant. "C'est là où il y a le plus d'animation et où c'est le plus sympa. Pour le reste, on verra au fur et à mesure, d'accord ? En attendant, moi, je vais essayer d'un peu potasser, sinon je vais culpabiliser !"

"Oh ! Oui, bien sûr..." Kali afficha une petite moue, trouvant visiblement l'idée d'attendre plusieurs heures peu attrayante. "Moi je vais... Mettre un peu d'ordre dans tout ça pour qu'on s'y retrouve plus facilement !"

Yuji laissa échapper un petit rire, se levant à son tour. "On fait ça alors, on se voit tout à l'heure, Sempai..."

"Humm... Bon courage pour le travail, Yuji ! A tout à l'heure !" lui lança-t-elle par-dessus son épaule alors qu'il quittait la pièce, retournant à ses grimoires d'un pas un peu trainant. Elle alla alors s'allonger sur le canapé au milieu des tenues colorées, radieuse. Ils allaient aller au Tanabata ensemble et cette simple idée chassait assurément tous les nuages s'étant accumulés ces dernières heures. Il pouvait bien faire le gamin autant qu'il le souhaitait, le roi démoniaque... Ce soir, se serait un moment qu'entre Yuji et elle, point final !

En attendant... L'européenne se roula un peu sur le côté, soudain rattrapée par la fatigue de cette nuit où elle n'avait plus dormi après son entrevue avec Sukuna, bien trop énervée pour trouver le sommeil. En attendant, le mieux à faire était certainement de se reposer un peu, à présent que son cœur était soulagé d'un poids, histoire d'être en pleine forme pour le festival...

Rapidement, Kali soupira, un sommeil réparateur s'abattant sur elle alors qu'elle enfouissait son visage au milieu des yukatas, un sourire aux lèvres...

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Mot de l'auteur :

M : Hello tout le monde ! Et bon week end Pasquale à tout le monde ! Faites gaffe à l'overdose de chocolat !

Gojo, des oreilles de lapin blanches sur le crâne, un panier plein d'œufs dans les bras : Comme vous êtes tous géniaux, vous qui suivez nos aventures, c'est distribution pour tout le monde !

Yuji et Kali, portant également des serre-têtes de lapins coordonnés à leurs cheveux, en cœur : Très bonne Pâques à tous, merci vous tous de nous suivre et nous soutenir !

M, qui met également ses oreilles sur la tête, le ridicule ne tuant pas : Sukuna, tu veux pas venir avec nous ?

Sukuna, qui boude en haut de son trône : HUMF !

M : C'est quoi ce coup-ci ? Que Kali te fasse la gueule et se soit rendu compte que tu es un gamin ou que Yuji t'es appelé Suku-naze ? (well done, Yuji, celui-là il est violent !)

Sukuna, encore plus de mauvais poils, détournant consciencieusement le regard : PEUH !

Kali, grimpant en haut du monticule de crâne, fixant le roi des fléaux pour lui tendre un œuf en chocolat sans rien dire, un petit sourire aux lèvres.

Sukuna, lui glissant un regard complexe, venant attraper d'un geste rapide l'objet sans rien ajouter cependant, détournant ensuite obstinément les yeux, enfonçant sa bouche contre son poing fermé.

M : Tu souris, Sukuna...

Sukuna, balayant l'idée d'une main : Tu délires, mécréante !

Gojo : T'es trop gentille, Kali, ça va t'attirer des soucis... Tu as mis des laxatifs dedans c'est ça...

Kali, outrée : se serait vraiment moche ça, Gojo, tout le monde a droit à du chocolat à Pâques ! Et on gâche pas du chocolat, c'est sacré !

M : AMEN ! On touche pas au chocolat! J'espère que ce chapitre vous aura plu en tous cas ! Merci encore de nous lire, vous êtes super!

J'ai une petite question d'ailleurs... A votre avis, comment peut être décrire la couleur de cheveux de Yuji ? Parce que d'après l'auteur du manga, c'est naturel... Alors se serait une sorte de... châtain ? De blond vénitien ? Mystère, je suis incapable de me décider, du coup je parle pas de sa couleur de cheveux le pauvre lol

Pour miss Kannazuki, merci pour tous tes commentaires ! J'espère que tu te portes mieux et que tu pourras profiter de ce week end prolongé ! Pour le coté fin gourmet de Sukuna, je n'ai rien inventé, c'est le magaka lui-même qui a notifié que sa passion principale était de manger, qu'il adorait ça. Et vu son égo, je le vois pas être un boulimique mais plus un fin palais... En plus entre ses attaques de coupes et son extension du territoire qui s'appelle entre autre la cuisine démonique, je le vois bien assez doué de ses mains (en cuisine notamment lol). Et oui, c'est un gamin... C'est pas la première fois qu'il nous le montrera, j'en suis certaine lol

Je vous dis à toutes et à tous à très vite pour la suite ! Bonne soirée !