Petit rappel :
Vol Rouge : Domaine de la Vie, dirigé par la matriarche Lieuse-de-Vie
Vol Noir : Domaine de la Terre et de la Mort, dirigé par la matriarche Maléfique, la Nymphe de la Mort.
Vol Vert : Domaine de la Nature et du Rêve, dirigé par le patriarche Harry, sans épithète.
Vol Bleu : Domaine de la Magie.
Vol de Bronze : Domaine du Temps.
Créatures connues :
Harry Potter : Dragon originel n'ayant pas atteint sa maturité
Luna Lovegood : Elfe du clan Lovegood
Neville Londubat : Dryade du clan Londubat
Aaron : Kitsune, ami d'enfance de Luna, Neville et Harry, trois ans plus âgé.
Blaise Zabini : Jorogumo
Severus Rogue : Vampire
Filius Flitwick : Demi-gobelin
Nymphadora Tonks : Harpie, lignée maîtresse
Maria Delamire : Vampire, princesse de l'essaim de l'Est, dont le lié est Olivier Dubois
Minerva McGonagall : Inconnu, a scellé son héritage
Draco Malefoy : Harpie, lignée maîtresse
Ysera : Premier Aspect du Vol Vert, décédée il y a plusieurs milliers d'années plus tôt après avoir été corrompue par le Cauchemar. Elle a repris une forme physique et dénuée de corruption en Ombreterre, le royaume des Morts, qu'elle ne peut quitter. Elle continue de Rêver et peut contacter l'Aspect du Vol Vert actuel.
Inspiré de l'univers de World of Warcraft, toutefois, pour les éventuels joueurs et/ou connaisseurs, suite aux nouvelles informations que nous obtenons lors de Dragonflight, je m'en éloigne relativement.
Petite info peut-être nécessaire, dans cette fiction, Harry n'a pas trouvé le journal et n'a pas non plus rencontré Aragog : il sait déjà ce qui traîne à Poudlard et il a rencontré Mimi bien plus tôt que prévu.
Chapitre 13 : Le Nid du Dragon
Après avoir découvert la Salle sur Demande, Harry s'était longuement posé la question : devait-il la partager avec ses amis ?
Sa partie humaine n'aurait même pas réfléchi, mais le dragon qui sommeillait semblait avoir quelques réserves. Lorsqu'il avait revu Ysera dans ses songes, il lui avait fait part de son dilemme, et cette dernière avait simplement sourit mystérieusement, sans répondre.
Après quelques jours de réflexion, il avait d'abord emmené Hermione, Ron, Neville et Luna, qui étaient ses amis les plus proches. Cette salle devint petit à petit leur endroit où se réunir ensemble, sans avoir le problème des maisons différentes.
Ensuite, ce furent Blaise et Draco qui furent conviés à les rejoindre. Si le riche héritier blond avait eu quelques réticences à se montrer aussi ouvertement amical au vu et au su d'autres élèves, il s'était plutôt détendu lorsque Harry lui avait certifié que les personnes qui pénétraient cette pièce étaient toutes dignes de confiance, et que la magie imprégnant cette salle empêcherait qu'ils se nuisent les uns les autres.
Un mois plus tard, Pansy, Théo, les jumeaux Weasley, Cédric et même les deux petites étudiantes de Poufsouffle Hannah et Susan s'étaient joints à eux, chacun préférant l'atmosphère paisible et libre de tout préjugé régnant dans cette salle plutôt que leur salle commune ou la bibliothèque. Les étudiants se rapprochèrent tous, certains plus que d'autres, nouant d'étonnantes amitiés. Ainsi, même s'ils devaient maintenir une distance en dehors de la sécurité de la Salle sur Demande, il n'était pas rare de voir Théo et les jumeaux discuter vivement des blagues de ces derniers, ou de voir Pansy et Hermione discuter avec passion des derniers articles scientifiques parus, chacune ravie d'avoir une autre fille aussi passionnée pour les études comme amie.
Harry, en voyant les préjugés des maisons tomber petit à petit au sein de cette salle qui lui était si spéciale, se sentit comblé. Parfois, il s'affalait dans l'un des canapés de leur antre pour regarder cette petite bande d'amis hétéroclite, et cela suffisait à le rendre heureux.
Cela suffisait même à lui faire oublier le climat d'angoisse qui régnait dans l'école. Il avait réussi à parler du Basilic avec Severus et l'enseignant avait appelé à une réunion d'urgence auprès des créatures magiques pour mettre tous les étudiants au courant de ce qui courrait dans l'école, à défaut de pouvoir agir efficacement contre cette menace. Harry avait également prévenu ses amis de quel danger régnait dans les murs, et ces derniers ne se déplaçaient plus jamais sans avoir soit un miroir, soit des lunettes, juste au cas où.
Mais très vite, les attaques s'enchaînaient, entraînant des mesures pour tenter de contrer les accidents. Un couvre-feu avait été instauré, et les étudiants n'avaient pas le droit de se déplacer seuls, rendant leurs rendez-vous dans la Salle sur Demande de plus en plus compliqués.
Et un jour, un drame frappa profondément Harry, le faisant redescendre brutalement sur Terre.
Le match de Quidditch avait été annulé ce jour-là, et la directrice des Gryffondors était venue chercher Harry, Ron et Neville. Une boule d'angoisse se forma instantanément dans l'estomac de l'attrapeur des rouge et or, et il chercha Hermione des yeux.
Severus était à l'infirmerie, accompagné du professeur Chourave, et ces deux derniers discutaient avec Madame Pomfresh, la voix à peine plus élevée qu'un murmure. McGonagall ouvrit doucement les rideaux autour d'un des lits, et le monde s'écroula pour les trois garçons qui la suivaient.
Devant eux s'étendait le corps pétrifié de leur amie Hermione, les traits figés par la surprise, le bras levé et les poings serrés. À cette vue, le dragon s'agita et Harry sentit la magie s'échapper de lui avec violence, mais il n'en avait rien à faire.
Hermione, sa douce amie, une partie du Trésor du dragon, avait été la cible d'une attaque. Et c'était là la goutte de trop. Neville s'inquiéta lorsque l'un des yeux de son ami se fonça sur un rouge tirant vers le noir, mais cela ne dura qu'une seconde avant qu'il ne reprenne sa couleur d'origine.
— Je fais faire la peau à ce fils de chienne ! grogna Harry d'une voix extrêmement basse, mais chargée de haine et de vérité. Il n'en réchappera pas, pas après avoir touché à ce qui m'est le plus précieux.
Severus se tourna alors dans sa direction et Harry soutint son regarde. Le vampire sut qu'il ne pourrait pas empêcher un dragon de partir en quête de vengeance, et il n'était pas assez fou pour essayer.
Mais il l'assisterait dans sa tâche.
Sinon c'était un autre reptile qui aurait sa peau, et il ne voulait vraiment pas avoir Sandra Blanchécaille contre lui.
~ H.P ~
La pétrification d'Hermione, ainsi que celle de Pénélope Deauclaire qui était avec elle, avait fait beaucoup de bruit. Percy Weasley avait perdu toute énergie, abattu, et ceux qui accusaient encore Harry se firent une raison : Hermione avait toujours été l'une de ses plus proches amies.
Cela ne changeait rien pour le dragon, qui avait déjà pu voir où se trouvait la fidélité de ses camarades. Harry était toujours furieux et il avait demandé de l'aide à Severus, sentant son occlumencie attaquée par le Cauchemar dans un tel état de vulnérabilité. Même Ysera le visitait plus souvent dans le Rêve, sentant la détresse de l'un des siens.
Les semaines s'écoulèrent dans un climat tendu, et cela ne s'arrangea pas lorsque le conseil des gouveneurs renvoya Dumbledore, au grand dam de Draco : son père avait été l'instigateur principal de ce fait, et même s'il n'aimait pas le vieux mage, personne ne pouvait nier que sa puissance était suffisante pour dissuader la plupart des actes inconsidérés.
Toutefois, le point culminant arriva le 29 mai au soir. Une alerte fut lancée dans tout Poudlard, incitant les étudiants à rentrer dans leurs dortoirs. Harry, déjà au dortoir avec Ron et Neville, échangea un regard inquiet avec eux. Il sortit sa cape d'invisibilité et Neville utilisa les sens accrus des Forestiers pour trouver les professeurs. Là, ce fut Ron qui fut sonné par la nouvelle.
Sous la première inscription sanglante se trouvait un deuxième message, écrit avec du sang encore frais.
« Son squelette reposera à jamais dans la Chambre. »
L'identité de l'étudiant ne resta pas un secret longtemps et Ron glissa silencieusement contre le mur lorsque le prénom de sa petite sœur fut prononcé.
Harry savait que si rien n'était fait, son sort serait scellé, et jamais son presque frère ne se remettrait de la disparition de Ginny.
Le trio s'éloigna rapidement et Harry les mena directement vers les toilettes que Mimi Warren hantait depuis sa mort. Cette dernière ne sembla pas surprise de le voir arriver.
— Harry, j'ai entendu les nouvelles, dit-elle d'une voix triste. As-tu trouvé quelque chose depuis notre dernière rencontre ?
— A part qu'il se déplace dans les tuyaux, rien de plus… soupira-t-il d'un air sombre. Y a-t-il quoi que ce soit qui te revienne en mémoire, qui pourrait nous aider ?
Ron tourna un regard implorant vers le fantôme, et Neville observait les toilettes en piteux état. Le dragon ne bougea pas d'un pouce, les yeux rivés sur Mimi qui réfléchissait.
— Je suis morte après avoir vu les yeux du Basilic… murmura-t-elle. Je suis morte précisément dans cette cabine. Mais je n'ai rien vu avant cela, et pourtant les Basilics sont des créatures imposantes.
— L'entrée de la Chambre serait ici ? s'offusqua Harry. Dans les toilettes des filles ? Serpentard était un vrai pervers…
Neville émit un son inidentifiable, à moitié entre l'étranglement et le rire. Harry observa davantage la pièce, et ouvrit les lèvres pour permettre aux récepteurs sensoriels de sa langue de capter plus facilement la magie.
Sans surprise, l'odeur pénible des toilettes agressa ses sens, mais une magie chaotique se fit faiblement sentir près des éviers. Il fronça les sourcils et se dirigea rapidement vers les grandes vasques, cherchant un indice.
— Je crois que je l'ai trouvé… grogna-t-il en décelant un tout petit serpent gravé sur l'un des robinets. Ouvre-toi ! siffla-t-il alors en Fourchelang.
Les vasques commencèrent alors à trembler, puis à s'écarter les unes des autres sous les yeux intrigués des trois vivants et du fantôme. Quelques secondes plus tard, un toboggan sombre se dévoilait sous leurs pieds. Harry, Ron et Neville échangèrent un regard sombre et le jeune dragon s'avança.
— Attends, Harry !
Le trio regarda Mimi flotter vers eux, surpris. L'adolescente regardait le dirigeant du Vol Vert avec une lueur étrange, mais bienveillante, dans les yeux.
— Laisse-moi vous accompagner. Si la mort peut vous faucher d'un regard, laissez-moi vous guider. Je suis déjà morte après tout, dit-elle avec un rire sans joie.
— Pourquoi Mimi ? demanda doucement Harry, alors que la peine du fantôme était plus que palpable.
Elle détourna le regard pendant une seconde, puis après une grande inspiration, elle fit face au deuxième année.
— Je… Je ne veux pas laisser ma mort vaine, tu comprends ? dit-elle plaintivement. Ma vie de fantôme n'est rien d'autre qu'un supplice. Voir les adolescents vivre, grandir, expérimenter des choses que je ne pourrai jamais…
La voix de la fillette s'étrangla, puis, elle se calma brusquement et reprit d'une voix encore plus douce.
— Il y a des choses que nous ne pouvons contrer. Il y a des destins contre lesquels nous ne pouvons pas aller contre… Mais… Ceux qui ont Rêvé à ses côtés se réveillent emplis d'une joie et d'une paix des plus admirables. Bientôt, ce rôle te reviendra Harry. Et... Si [tu] meurs, tout ce qui est émeraude meurt avec [toi]².
Harry écarquilla les yeux, en comprenant que le fantôme savait depuis le début qu'il était un dragon. Et à ce moment, les mots d'Ysera lui revinrent en mémoire.
Elle s'était réincarnée dans l'Ombreterre, le Royaume des morts, et elle avait gardé sa capacité de Rêver. Était-ce le cas des fantômes de Poudlard ?
Indubitablement, c'était le cas pour Mimi Warren.
Les paroles du fantôme sonnèrent étrangement aux oreilles des deux autres garçons qui observaient la scène en silence, mais de manière tout aussi bizarre, ils savaient que le fantôme disait la vérité.
— Je serais honoré de t'avoir pour guide, Mimi Warren, déclara paisiblement Harry. Je te confie nos vies dans ce voyage à l'aveugle pour sauver la sœur de mon ami.
Harry sentit une vague de magie émaner du fantôme à ces paroles, et pendant un bref instant, il crut voir la flamme de la vie briller dans ses yeux. À cet instant, il se jura qu'à ses quinze ans, une fois en possession de son héritage, il ferait tout pour offrir une autre vie à cette âme tourmentée.
Mimi plongea dans le conduit, et les garçons attendirent patiemment qu'elle leur signale que la voix était libre, puis ils se laissèrent glisser vers l'obscurité.
Neville fronça le nez en découvrant la caverne dont le sol était jonché de minuscules squelettes. Un silence assourdissant régnait dans l'immense réseau de tuyauterie, et si Harry était honnête, il avouerait qu'il n'en menait pas large. À côté, il entendait Ron prier pour ne pas tomber sur des araignées géantes au cours de leur périple.
L'étrange quatuor s'avança alors dans l'ombre, Mimi partant en avant pour s'assurer qu'aucun danger ne les attendait au détour d'un couloir. Au moindre mouvement, ils étaient prêts à fermer les yeux. Leur vie en dépendait, après tout.
Après quelques minutes d'une marche hésitante, ils tombèrent alors sur la mue du Basilic. Harry déglutit en voyant la peau morte, longue de plusieurs mètres. Mais il échangea ensuite un regard espiègle avec Neville, et les deux garçons se promirent de venir récupérer des échantillons.
La mue de Basilic était tout aussi rare et chère que sa peau, et incroyablement utile dans des potions relativement peu légales.
Bientôt, ils furent à nouveau arrêtés par une porte scellée par des petits serpents en pierre. Harry sut que le Fourchelang était de mise pour l'ouvrir, et attendit que Mimi fasse un tour de l'autre côté avant de faire quoi que ce soit.
Cette dernière revint, agitée.
— Ta sœur est là, mais il y a aussi Jedusor, ou son fantôme, je ne sais pas… Il n'a pas l'air très… Physique ?… commença-t-elle d'une voix faible. Il était étudiant quand j'étais encore en vie, je ne comprends pas comment il a fait pour être là, et pour ne pas avoir vieilli…
Harry fronça les sourcils.
— Si je ne me trompe pas, et bordel que j'aimerais avoir tort, commença-t-il. Nous avons à faire à un cas de possession. C'est ce qu'on en avait déduit lorsque l'on avait enquêté avec Severus. Et s'il s'agit d'un écho d'une personne, et qu'elle n'est pas présente ici, alors on est face à un cas de magie très noire.
Pendant un instant, il songea à l'âme parasite qui se cachait dans la sienne. Se pourrait-il…
— Ron, Neville, j'ai un service à vous demander…
— Oh non mec, je sais déjà ce que tu vas dire, grogna Neville.
— On restera pas en arrière, ma sœur est là ! répondit Ron sur le même ton.
— Je sais les gars… Mais j'aimerais que vous ne vous montriez pas tout de suite. On ne sait pas à qui on a affaire là-dedans. Je vais y aller, jouer les appâts. Vous, vous restez cachés, vous attendez le bon moment pour sauver Ginny. Si ça tourne mal, vous êtes capables d'invoquer des coqs ? Leur chant leur est fatal.
— Ouais alors, la métamorphose et moi… fit Ron, soudain gêné.
Neville hocha la tête, tout aussi embarrassé.
— On va juste prier alors que le petit serpent reste bien dans sa cage, car je suis pas mieux non plus, rit Harry d'un air désabusé. On est vraiment partis à la poursuite d'un Basilic comme des cons en fait ?
Le silence lui répondit. Harry haussa les épaules, ils n'avaient pas le temps de changer quoi que ce soit de toute manière.
Après avoir déverrouillé la porte, il entra avec Mimi, les deux autres garçons restant cachés pour le moment. Il sentit son cœur se serrer en voyant la silhouette de Ginny, couchée au sol, d'une pâleur inquiétante. Elle tenait encore dans sa main son journal intime, et un adolescent d'environ seize, dix-sept ans se tenait debout à ses côtés, observant l'immense statue du fondateur de la maison Serpentard.
Harry s'avança, l'air sombre, et l'adolescent se retourna. Son visage était beau, ses traits neutres. Un frisson parcourut l'échine du dragon, sentant que derrière cette façade se trouvait un plus grand danger.
— Harry Potter… dit-il d'une voix traînante et désagréable. Quelle… surprise…
— Je suis là pour Ginny, répondit-il d'une voix sombre. Comptes-tu être un problème ?
— Un problème ? rit l'adolescent. Je suis bien plus qu'un problème… Sais-tu qui je suis ?
Harry haussa un sourcil.
— Pas la moindre idée, et je m'en fous un peu. Dégage, Ginny a besoin d'aide.
— Elle ne se réveillera pas, dit-il avec un sourire sombre. Quoi que tu fasses. Oh, elle est toujours vivante, mais… Plus pour très longtemps.
Le dragon plissa les yeux, les lèvres discrètement entrouvertes. Il pouvait sentir la magie acre qui émanait de la forme de moins en moins translucide et de plus en plus physique, la même magie qui s'échappait de Ginny et du journal qu'elle tenait dans les mains.
Une magie qu'il avait déjà goûtée.
Un éclair de compréhension traversa son regard en reconnaissant l'amertume qui se cachait au fond de sa propre âme.
— Tom Jedusor… Aurais-tu le moindre lien avec Voldemort ? dit-il d'une voix encore plus doucereuse.
— Tu oses prononcer son nom ? s'étonna le fantôme, coléreux.
— Je respecte mes ennemis, Jedusor. Ce dernier est puissant et mérite toute mon attention. Je ne lui ferai pas l'offense de le craindre…
Les instincts draconiques du garçon s'étaient parfaitement éveillés. Il sentait que le danger s'approchait à chaque seconde, et il n'avait pas hésité une seule seconde à laisser le dragon prendre les rênes.
Sa tirade arracha un sourire au souvenir qui se trouvait face à lui.
— Tu es… intéressant, Harry Potter… susurra l'adolescent. Lord Voldemort est mon passé, mon présent, et mon avenir…
D'un coup de baguette, Jedusor traça des lettres de feu représentant son nom dans les airs. Puis, les lettres se réarrangèrent, formant la phrase « Je suis Voldemort ».
A cet instant, Harry décela la présence de Neville, Ron et Mimi non loin. Il devait garder le journal à portée de main, mais l'éloigner de Ginny. Il ne savait pas pourquoi, mais cette certitude lui brûlait presque le cœur.
— Ma question… gronda alors le souvenir de Voldemort. Est comment un bébé âgé d'à peine un an a-t-il pu mettre le plus grand sorcier de ce siècle en déroute ?
— Parce que tu as commis une erreur, Jedusor, rit sombrement Harry. Tu t'es attaqué à plus grand et plus fort que toi, et ce jour-là, tu t'es pris un retour de flammes.
Harry avait dégainé sa baguette et les deux garçons s'étaient lentement mis à faire un cercle parfait, ne quittant jamais l'autre des yeux.
— Et quelle est cette erreur, je suis curieux ?
— Tu nous pensais humains…
Jedusor fronça les sourcils et Harry éclata d'un rire sans joie.
— Et si tu es bien ce que je pense, tout ce que je peux dire maintenant restera dans cette Chambre, ton toi du présent ne sera au courant de rien. N'est-ce pas si drôle ? Oh, Jedusor si tu savais… Tu as presque réussi à annihiler les Dragons Originels… Le savais-tu ?
— Presque ? répéta-t-il, intrigué.
— Oui… Presque… Tu as bien failli mener le Vol Vert à sa perte, et si Liliera Potter n'avait pas caché sa nature draconique au monde sorcier, et qu'elle n'avait placé de puissants enchantements protecteurs sur moi, tu aurais déstabilisé le monde comme jamais. Oh oui, Jedusor, les dragons respectent la puissance et que tu aies pu décimer des dragons ne peut que m'impressionner… Mais il s'agissait de MON clan, de MON Vol ! Et pour cela… Tu le paieras très cher. Les autres Vols Draconiques n'ont pas beaucoup aimé de voir leurs frères et sœurs se faire massacrer…
Les yeux de Jedusor brillaient d'un éclat malveillant.
— Et bien, il me suffira de recommencer… ricana-t-il. Maintenant, je suis curieux. Qui du Dragon Survivant ou du plus grand mage noir de tous les temps est-il le plus puissant ?
— Tu ne devrais pas poser cette question, tu risques de te faire du mal… grogna Harry. Poudlard est MA maison et je ne te laisserai pas continuer ton œuvre macabre !
— Vraiment ? siffla le souvenir. Alors prouve-le moi… Parle-moi, Serpentard, le plus grand des quatre de Poudlard !
À cet instant, Harry sentit la magie s'agiter dans un chaos inimaginable. Le cri du phénix retentit alors que Fumseck apparaissait dans une gerbe de flamme et il vit Ron et Neville attraper Ginny et la tirer hors de la zone de combat. Dans le processus, elle lâcha le livre.
Mais très vite, le dragon reporta son attention sur l'immense statue du fondateur qui avait commencé à bouger. Et les sifflements lugubres qui en provenaient ne laissaient aucun doute à l'imagination.
Il voulut fermer les yeux, mais le dragon l'en empêcha, à son plus grand désarroi. L'héritier du vol vert décida de faire confiance à ses instincts, de toute manière, il n'avait pas vraiment d'autre choix.
Harry vit distinctement l'immense forme du Basilic tomber au sol et entendit à peine Jedusor lui ordonner de le tuer. Il sentit son pouvoir affluer dans sa gorge et dans ses yeux, comme lorsqu'il avait fait face à Quirrel l'an dernier. Un élan d'arrogance et de rage l'envahit et il se redressa de toute sa hauteur d'adolescent de douze ans.
D'un pas décidé, il se dirigea vers le serpent millénaire. Jedusor haussa un sourcil en voyant cela, puis plissa les paupières en découvrant l'œil rouge du petit garçon et l'autre brillant d'une lueur surnaturelle. Il sembla même déceler des écailles sur le visage du Survivant.
— Ainssssi donc voicccci la bête de Sssserpentard… siffla-t-il, menaçant.
— Tue le ! ordonna à nouveau Jedusor.
Le serpent dirigea son regard droit vers le petit garçon et ouvrit la gueule, prêt à frapper. Mais il s'immobilisa en constatant que Harry soutenait ses yeux jaunes sans sourciller.
— Tu es peut-être le roi des Ssssserpents… murmura Harry en sentant toute sa haine se déchaîner en lui, faisant briller son œil rouge d'un éclat sinistre. Mais moi, mon esssspèccce régnait sssur ccce monde bien avant la création de ton essspèce, Basssilic. Je ne te laissssserai pas porter préjudiccce à ma maison plus longtemps.
Une légère fumée s'échappait de la bouche et du nez du garçon, qui ne semblait même plus conscient de ce qui l'entourait. Il ne voyait qu'une chose : le basilic qui menaçait sa maison.
Le dragon en lui rugit de rage. Pendant un instant, il se revit dire avec emphase à plus d'une personne que Poudlard était sa maison, et réalisa à quel point les paroles du Phénix étaient lourdes de sens.
— Poudlard est MON NID ! tonna Harry en réalisant la vérité de sa déclaration.
Fumseck poussa un trille déterminé et plongea vers le journal de Jedusor, alors qu'au même moment, le Basilic plongeait sur le garçon pour l'empaler de ses crocs.
Harry l'esquiva et se saisit d'une écaille de la bête et comme avec Quirrel, son contact fut d'une douleur sans égale pour le serpent qui se mit à crier et à hurler de douleur. Le dragon était encore trop jeune pour pouvoir se transformer et cracher un feu suffisamment puissant pour le détruire, mais son pouvoir se manifestait dans ses mains.
La bête poussa un cri d'agonie, la gueule béante et l'espace d'un instant, Harry crut voir Fumseck lui faire un clin d'œil avant de lâcher le journal qu'il tenait dans ses serres, droit dans la gueule du serpent. Ce dernier, par réflexe, referma ses mâchoires dessus, faisant gicler une quantité astronomique d'encre – ou bien était-ce du sang ?
La pâle copie de Jedusor poussa un cri d'agonie mêlé de rage avant qu'elle n'explose en millier de particules de lumières, qui disparurent en instant. La seconde suivante, le Basilic s'effondrait, brûlé de l'intérieur par le feu du dragon.
— Décidément, on ne s'ennuie pas avec toi, Harry… souffla Ron, les yeux écarquillés.
— Tu parles… ricana Neville, tout aussi secoué.
— Comment va Ginny ? s'enquit le dragon, en reprenant une apparence normale, sa rage soudainement envolée.
Les trois garçons et Mimi se penchèrent sur la petite fille qui reprenait peu à peu des couleurs. Fumseck se posa à côté d'elle, et laissa glisser une larme sur son visage, droit dans la bouche de l'enfant.
La rouquine reprit conscience quelques secondes plus tard et se réveilla en sursaut, complètement paniquée.
— Harry ! s'exclama-t-elle en le voyant. Jedusor, le journal, j'ai essayé mais il m'empêchait, je, je…
— Calme toi, lui intima-t-il d'une voix paisible. Il n'est plus là. On a détruit le journal, Jedusor est parti, il ne te fera plus de mal.
Les yeux de la jeune fille s'embuèrent de larmes alors qu'elle observait les trois garçons, puis elle se jeta au cou de son frère, pleurant à chaudes larmes. Neville et Harry échangèrent un regard soulagé et détournèrent les yeux des frères et sœurs, puis s'éloignèrent pour leur laisser un peu d'intimité.
Harry se tourna ensuite vers Mimi qui les avait conduits ici en risquant sa vie de fantôme, et le dragon lui sourit avec bienveillance.
— Merci Mimi. Tu m'as beaucoup aidé, cette année. Sans toi, qui sait ce qui se serait produit ?
— C'est trop d'honneur, Harry… marmonna-t-elle en tournant la tête, des tâches suspectes apparaissant sur ses joues normalement translucides.
Épuisés et l'adrénaline quittant peu à peu leur organisme, les adolescents se laissèrent tomber au sol. Toute leur entreprise de sauvetage ne devait pas avoir pris plus de trois heures, mais ils avaient l'impression d'avoir couru des jours entiers.
Harry s'allongea sur la pierre froide, observant la Chambre.
— Je ne sais pas pourquoi le Basilic se montrait si meurtrier… soupira-t-il en regardant les immenses statues. Tout le mythe autour des nés-de-moldus n'est qu'une vaste idiotie, révéla-t-il. La Chambre des Secrets a été créée pour mettre les résidents de Poudlard en sécurité en cas de siège. Je vous rappelle que l'école a été créée au Moyen-Âge après tout.
— Peut-être est-ce l'influence de Jedusor ? suggéra Mimi.
— Peut-être. Mais une chose est sûre, peu importe ce qui menace Poudlard, je serai là… soupira Harry. Car Poudlard est mon Nid.
Neville haussa un sourcil et s'apprêta à demander plus de précisions, mais il vit que son ami s'était endormi, comme ça, sur la pierre froide. Le dryade leva les yeux au ciel et se tourna vers Fumseck.
— Ami Phénix, penses-tu pouvoir nous remonter en dehors des sous-sols, quand notre ami téméraire se sera réveillé ? Oh, je ne peux pas attendre d'avoir la réaction de Sandra à toute cette histoire…
Bien qu'endormi, la mention de sa marraine fit grogner Harry dans son sommeil, déclenchant l'hilarité du dryade qui, lui aussi, relâchait la pression.
² : Ces paroles sont tirées de la cinématique française de la Renaissance d'Ysera, issue de World of Warcraft.
