Bonjour à vous chers lecteurs,
Nous espérons que vous allez bien, et que l'attente n'a pas été trop longue (en particulier après ce hiatus de trois mois) !
Sans plus attendre, voici le chapitre 24. Nous vous souhaitons une bonne lecture, et on se retrouve en bas !
Disclaimer : L'univers et les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K Rowling. Seuls nous appartiennent les personnages inventés et le scénario retravaillé de cette histoire.
P.S : Les passages ou mot en italique signifient soit un flash-back, soit un sortilège.
Les passages en gras et italique signifient qu'un de nos personnages parle en Fourchelang.
Le style gras sera utilisé pour un dialecte inventé par nos soins et les rares fois où les personnages parlent d'autres langues que l'anglais.
PS : To our dear English-speaking readers,
We would like to remind/inform you, that one of the members of our team (Lilianna, our beta reader), studied English at university. As such, she is perfectly able to understand you and respond to your comments if you want to write them in English ! Don't let the fact that we are French, stop you from commenting on the different chapters. And if we don't understand a word, well, there's always this wonderful and amazing thing called a dictionary ! ;)
That being said, we all hope that you'll have a good day and to maybe hear from you in future chapters !
Best regards,
Artémia, Elisabeth, and Lilianna.
Chapitre 24
Après avoir fait ses adieux aux derniers invités, Serafina s'empressa de rentrer chez elle, quelque peu soulagée que la soirée soit enfin terminée. Pour autant, il lui restait encore des choses à faire : il lui fallait préparer les différents documents et objets dont elle aurait besoin quand elle se rendrait au Ministère le lendemain. D'après ce que Maximilien lui avait raconté plus tôt, l'homme qu'ils avaient arrêté avait avoué faire de la contrebande, et avait donné plusieurs adresses d'entrepôts où se trouvait son stock. L'Auror avait donc demandé à l'italienne s'il était possible qu'elle les accompagne demain afin d'expertiser certains objets afin de déterminer s'ils s'agissaient des artefacts de magie noir.
Alors qu'elle enlevait le manteau qu'elle avait enfilé pour raccompagner les invités à l'extérieur, l'italienne s'étonna de voir que seul Maximilien était présent dans le vestibule, l'air songeur.
- Est-ce que Blaise est monté se coucher ? demanda-t-elle.
- Depuis cinq minutes. La fête l'a apparemment épuisé.
- … Je vais monter lui souhaiter une bonne nuit alors. Monteras-tu te coucher tout de suite ?
- J'ai encore quelques affaires à régler, j'en ai bien peur. Je ferai en sorte de ne pas te réveiller quand je rejoindrai ma chambre.
Serafina acquiesça et lui souhaita une bonne nuit après avoir partagé un bref baiser. Elle monta ensuite les escaliers et se dirigea vers la chambre de son fils, espérant qu'il ne s'était pas encore endormi pour qu'ils puissent discuter un peu. L'absence de Blaise après l'annonce du mariage l'avait quelque peu inquiétée, et lui avait fait se demander si elle n'aurait pas dû l'informer de la date quand celle-ci avait été choisie…
Arrivée devant les portes de la chambre de son enfant, Serafina leva la main pour y toquer deux fois mais s'interrompit en croyant entendre un grand fracas retentir dans la chambre. Alerte, la femme aux cheveux de jais tendit l'oreille mais n'entendit aucun son, jusqu'à ce que la voix de Blaise ne retentisse dans un cri furieux.
Son cœur battant de peur, la maman ouvrit précipitamment la porte mais resta figée dans l'encadrement de celle-ci, regardant son fils qui lui tournait le dos s'insurger en italien.
Elle ne put s'empêcher de grimacer en entendant certaines insultes qu'elle affectionnait tout particulièrement. Force était de constater que son fils l'écoutait plus qu'elle ne le pensait…
Refermant rapidement la porte derrière elle, elle lança un sort d'impassibilité sur la pièce pour ne pas attirer l'attention de Maxwell, puis observa plus attentivement son fils, qui était en train de s'insurger contre l'un de ses oreillers qu'il secouait dans tous les sens. Elle trouva son doublon sur le sol, à quelques mètres de Blaise, à côté de ce qu'il restait d'un vase de Venise – une belle pièce, elle devait l'admettre – que Maxwell lui avait offert comme cadeau de fiançailles. Faisant disparaître les débris à l'aide d'un informulé, Serafina s'approcha ensuite de Blaise et se racla la gorge pour révéler sa présence, le faisant faire volte-face, les yeux rouges de larmes non versées. Avant même qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, il s'exclama avec colère :
- TE ODIO !
Bien que les mots furent blessant, Serafina se douta qu'ils ne lui étaient pas destinés en voyant son enfant écarquiller les yeux d'horreur, ses joues se colorant de honte, alors qu'il essuyait hargneusement ses yeux pour effacer toute trace de ses larmes. Attendant quelques instants, Serafina se rapprocha de son fils était alors monté sur le lit, refusant de croiser le regard de sa mère.
- … Qu'est-ce qu'il y a tesoro mio ?
Blaise croisa furtivement son regard, mais resta obstinément silencieux, se mordant les lèvres.
- … Est-ce à propos du mariage ? Peut-être que j'aurais dû-
- Je déteste ça, maman, l'interrompit Blaise.
Cette remarque déstabilisa quelque peu Serafina, n'étant pas sûre de ce à quoi son fils faisait référence.
- Parles-tu du mariage, ou de quelque chose d'autre ?
- Le mariage, l'arrivée de Maxwell chez nous, Maxwell lui-même…, énuméra-t-il avec amertume. Flynn n'était peut-être pas aussi présent que lui, mais au moins il laissait tomber son travail quand vous étiez ensemble !
- Peut-être tesoro mio, mais Flynn est mort. Je ne peux pas vivre dans le passé éter-
- Maman ! Tu t'es mise avec Maxwell à peine trois mois après sa mort ! Et… Et si tu as fait ça pour que j'ai une figure paternelle parce que papa a disparu, je n'en veux pas ! Pas lui ! Il me met mal à l'aise. Je ne sais même pas ce que tu lui trouves !
L'italienne déglutit, ne s'étant pas aperçue à quel point Blaise détestait la compagnie de son fiancé. Elle avait pensé que ses réactions étaient dues à une peur de voir un nouvel homme entrer dans leur vie, mais il semblerait que cela était plus compliqué que ce qu'elle ne pensait. Elle s'étonnait que Blaise ne soit pas venu directement la confronter à ce sujet, alors qu'ils s'étaient promis qu'il n'y aurait plus aucun secret entre eux.
- … Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ?
Et alors que d'habitude Blaise aurait commencé à expliquer ses raisons avec passion, son visage devint inexplicablement neutre, quand bien même ses yeux exprimèrent une colère contenue. Après s'être raclé la gorge, il s'expliqua :
- J'aurais pu mama. Mais dans ce cas, je me serais donné en spectacle et aurait sans doute provoqué une esclandre. Ce n'est pas quelque chose que je peux me permettre… Plus maintenant.
- Eh bien… Voilà des paroles bien sages Blaise. Est-ce que quelqu'un t'a fait une remarque à ce sujet au cours de la soirée ?
- … Oui, mais je préfère ne pas en parler tout de suite.
Serafina acquiesça, acceptant de donner un peu de temps à son enfant avant qu'il ne se confie à elle. Entre-temps, elle analysa ce qu'il venait de lui dire, et ne put s'empêcher de penser que Maxwell avait dû dire ou faire quelque chose qui avait profondément blessé Blaise.
- Maxwell t'a dit quelque chose avant que tu n'ailles t'éclipser dans ta chambre ?
Encore une fois, le Serpentard resta un moment silencieux, mais Serafina put discerner les quelques larmes que son fils tentait vaillamment de retenir.
- Il… Il a dit que je devrais arrêter de sympathiser avec Olivia, et que je devrais aussi arrêter de fréquenter Pansy parce que, selon lui, elles ne m'apportent rien.
- "Elles ne t'apportent rien" ? répéta sa mère, incrédule.
- C'est ce qu'il a dit.
En entendant cette confirmation, le sang de l'italienne se mit à bouillir, une vague de colère s'emparant d'elle. Néanmoins, elle s'efforça de garder son calme et de ne rien laisser transparaître : Blaise était déjà bien assez bouleversé. La voir s'énerver ne ferait qu'ajouter à sa détresse.
Inspirant profondément, l'ancienne Serpentard répondit :
- … Eh bien, je pense que je devrais avoir une conversation avec lui.
- Ce n'est pas nécessaire mama, il n'est pas mon père donc je peux ignorer cette remarque et-
- Blaise, le coupa-t-elle sèchement. Qu'il soit sur le point de devenir ton beau-père ou non, cela ne justifie pas ce qu'il ait pu te dire. Il n'a aucun droit de te dire qui tu peux ou ne peux pas fréquenter : ce rôle me revient, parce que je suis ta mère. Encore une fois, il n'aurait jamais dû te dire cela en premier lieu, et il devra en répondre devant moi.
Blaise observa ensuite sa mère pester contre son fiancé en italien, et ne put s'empêcher de la comparer mentalement à une lionne attendant le bon moment pour sauter sur sa proie. Décidément, comment une femme aussi forte que sa mère avait pu finir avec un obsédé du travail comme Maxwell ?
Alors que Serafina exprimait ouvertement ce qu'elle pensait de l'indélicatesse de son fiancé, le souvenir de l'interaction qu'elle avait eue avec Théodore lui revint brusquement en mémoire. Ce souvenir la fit arrêter tout mouvement et se tourner vers son fils, qui la regardait avec curiosité et perplexité.
- J'aimerais savoir quelque chose Blaise : est-ce que tu as remarqué des tensions entre Théodore et son père ?
… Il ne me semble pas, répondit-il après réflexion. Pourquoi ?
- Eh bien, commença-t-elle en venant s'asseoir sur le lit face à son fils. J'ai remarqué quelque chose de… préoccupant avant qu'il ne vous rejoigne. Et j'ai pensé que, comme vous êtes ensemble à Poudlard, tu avais peut-être remarqué quelque chose.
- Théodore ne parle presque jamais de son père. Mais qu'est-ce que tu veux dire par préoccupant ?
- Donc tu n'as jamais rien vu d'inhabituel quand vous reveniez de vacances ?
- Non mama. … Mais je dois avouer que j'étais assez inquiet quand j'ai vu qu'il avait-.
- Donc tu as vu le maquillage ? l'interrompit précipitemment sa mère sans le laisser finir.
- "Le maquillage" ? répéta Blaise, perplexe. Non, je parle de la blessure qu'il avait au bras !
- Je ne me souviens pas avoir vu une quelconque blessure au bras… Tu es sûr ?
- Oui, son bandage apparaissait à chaque fois qu'il croisait les bras ou qu'il buvait comme son costume était trop court. Ça m'a étonné, d'ailleurs.
- Je ne l'avais pas remarqué… C'est la première fois que tu le vois avec ce genre de blessure, ou est-ce que c'est quelque chose qui est déjà arrivé ?
- Je ne pense pas… Pourquoi ? Tu penses que cela a un rapport avec son père ?
- Je ne sais pas Blaise. Hector Nott n'est peut-être pas un tendre mais il n'a pas pour réputation d'être violent… Peut-être serait-il bien que tu gardes un œil sur lui à l'école, voir si cela se répète.
Blaise acquiesça, ses mains lâchant le coussin qu'il tenait depuis le début de la conversation pour essayer de lisser le tissu qu'il avait froissé, alors que sa mère se levait du lit pour lui faire face.
- Pour en revenir au mariage, il est difficile de l'annuler maintenant que nous l'avons annoncé. Pour autant, je tiens à te dire que Maxwell ne remplacera jamais ton père, Blaise. Il n'y a eu qu'un seul homme jusqu'ici que j'ai eu l'honneur d'appeler mon mari dans tous les sens du terme, et il n'y en aura qu'un jusqu'à ma mort. Toutefois, vous vous êtes rarement vus avec Maxwell : peut-être qu'avec le temps, les choses s'amélioreront entre vous.
- … Est-ce vraiment ce que tu souhaites, mama ? demanda Blaise d'un ton le plus neutre possible.
- Je ne souhaite que ton bonheur Blaise. Mais oui, ce serait bien si un jour vous veniez à vous entendre.
Blaise resta quelques instants silencieux, reposant l'oreiller qu'il avait dans les mains au niveau de la tête de lit avant d'aller chercher celui qui était au sol, sous les yeux attentifs de sa mère. Elle attendit patiemment une réponse de sa part, espérant qu'ils finiraient par parvenir à un accord, mais les prochains mots de son fils ne firent rien pour la rassurer :
- Tubby, appela-t-il.
L'elfe de maison apparut à côté de Blaise, attendant ses instructions.
- J'aimerais que tu me prépares un bain avant que j'aille me coucher, s'il te plaît.
- Bien sûr jeune Maître. Tubby s'en occupe immédiatement.
La créature se précipita dans la salle de bain attenante à la chambre, alors que Blaise desserrait son nœud papillon, avant de croiser à nouveau le regard de sa mère.
- Merci de m'avoir écouté mère. À présent, si cela ne vous dérange pas, j'aimerais me préparer pour la nuit. Je suis assez fatigué après tout ce qu'il s'est passé ce soir.
Le garçon à la peau hâlée s'approcha de sa mère pour lui déposer un baiser sur la joue, avant de lui tourner le dos.
- Bonne nuit, mère.
Et sur ces mots, Blaise s'en alla promptement dans la salle de bain, sans un regard en arrière, laissant Serafina désemparée et ne sachant que faire ou dire pour apaiser les inquiétudes de son fils. Même si Blaise l'avait embrassée, elle ne pouvait que sentir le gouffre qui s'était formé suite à leur discussion.
Serafina quitta la chambre de Blaise et une fois qu'elle eut fermé la porte, elle s'adossa à elle en prenant une profonde inspiration. Après ce qu'elle venait d'apprendre, l'italienne décida qu'il serait préférable qu'elle ne confronte son fiancé que le lendemain. Elle sentait encore son sang bouillir dans ses veines aux paroles que lui avait raporté son fils, et se savait actuellement incapable d'agir de manière rationnelle : si elle avait le malheur de croiser Maxwell, cet homme allait mourir avant qu'il ne puisse lui mettre la bague au doigt.
Décidée, la femme aux cheveux sombres rejoignit sa chambre le plus rapidement possible, son cerveau commençant déjà à fomenter ce qu'elle allait dire à son fiancé quand elle le verrait.
La nuit portait conseil après tout.
/\/\/\/\/\/\
Le lendemain, Maxwell était déjà attablé à la table du petit-déjeuner quand le soleil matinal vint briser l'étreinte de la nuit en apparaissant à l'horizon, berçant l'hémisphère Nord de son éclat rayonnant. Sirotant son café, il profitait du calme qui régnait dans le manoir à une heure aussi matinale.
Comme souvent il devait se rendre au Ministère pour neuf heures précise, et l'homme d'affaires s'était donc levé comme à son habitude à l'aube, lui assurant de pouvoir petit-déjeuner seul et réfléchir calmement à son programme de la journée.
La soirée d'hier s'était relativement bien déroulée, s'il prenait en compte les nouveaux contrats qu'il avait conclus avec Hector Nott, Fitzwilliam Parkinson et quelques autres collègues. Il lui vint alors à l'esprit qu'il devait communiquer l'adresse d'un tailleur de renom à Pamela Parkinson à la demande de celle-ci, afin qu'elle puisse mieux apprêter sa fille à l'avenir.
Alors qu'il rédigeait cette note, l'homme aux cheveux châtains fut surpris d'entendre la porte de la salle à manger s'ouvrir, et relevant la tête, il sourit en voyant Serafina entrer.
- Serafina. Te voilà bien matinale aujourd'hui.
- Je me suis réveillée et j'avais envie de passer un peu de temps avec toi avant que tu ne t'en ailles, répondit l'italienne alors qu'elle prenait place à côté de son fiancé.
Tubby apparut immédiatement pour lui offrir son petit-déjeuner avant de disparaître aussitôt, laissant les deux adultes dans un silence quelque peu tendu, à l'étonnement de Maxwell.
Pour autant, rien ne se passa et il vit Serafina se verser son thé matinal et l'agrémenter à sa guise, avec du lait et une pointe de miel, dans le plus grand silence. Rassuré, l'homme d'affaires reporta son attention sur l'exemplaire de La Gazette du Sorcier que Tubby lui avait apporté en même temps que son propre petit déjeuner.
Malheureusement pour lui, et il allait très vite le découvrir, le silence de Serafina cachait une tempête.
- Puis-je te poser une question Maxwell ?
Immédiatement, l'homme d'affaires détacha son regard de l'article qu'il lisait, pour se concentrer sur sa fiancée qui finissait de préparer son thé, intrigué.
- Tout ce que tu veux savoir ma chérie.
- Je n'irai pas par quatre chemins alors : de quel droit te permets-tu de décider des relations de mon fils ?
L'expression glaciale qu'affichait l'italienne, bien plus que ses mots, fit comprendre à Maxwell que malgré son calme apparent celle-ci était furieuse, et il sembla à l'homme d'affaires que la température de la pièce était descendue de plusieurs degrés. Cependant, par fierté sans doute, il refusa de détourner le regard bien qu'il ne trouva rien à dire pour se justifier.
Gardant elle aussi le silence, Serafina prit une gorgée de thé avant de reposer sa tasse dans la soucoupe et de se redresser sur sa chaise.
- Que les choses soient bien claires mon cher : Blaise a le droit de fréquenter qui il veut tant que je ne trouve rien à y redire.
- Mais les Williams-
- Je peux comprendre que le fait que Olivia n'ait pas reçu d'éducation Sang-Pur puisse t'irriter, notamment à cause de sa maladresse en public et son comportement quelque peu naïf par moments. Toutefois, je crois bien que jusqu'à présent, jamais cette enfant ne nous a mis dans l'embarras. Je dirai même que sa mère et elle ont fait preuve de courage en participant à notre fête de Noël, tout en sachant très bien qu'elles seraient désavantagées de par leur situation sociale et leur statut sanguin.
- "Du courage" ? répéta Maxwell, ne pouvant empêcher une pointe de dédain de transparaître dans sa voix. J'appellerais plutôt cela de l'insconscience : elles ont participé à un événement qui est bien au-delà de ce qu'elles peuvent gérer. J'admets que contrairement à la fille Parkinson, elles ont su s'apprêter pour l'occasion, mais l'habit ne fait pas le moine.
- Certes. Néanmoins, pour des personnes non préparées à ce type d'événement, je trouve qu'elles ont été plus courtoises que tu ne l'as parfois été au cours de la soirée.
- Je n'ai rien fait qui aurait p-
- Oh, je t'en prie ! l'interrompit l'italienne en levant les yeux au ciel et en se saisissant d'une viennoiserie. Dois-je te rappeler ton retard et le fait que tu n'as pas accueilli convenablement près de la moitié de nos invités ? Ou encore les remarques désobligeantes que tu as faites sur la tenue de Pansy Parkinson alors que tu venais à peine de rejoindre la fête ? Ou bien devrais-je mentionner celles déplacées envers la famille Williams ?
Serafina observa avec une pointe de satisfaction la mâchoire de son fiancé se serrer de contrariété, mais encore une fois, l'homme d'affaires ne trouva rien à dire à ses accusations. Ou du moins, il ne trouva aucune justification qui trouverait grâce à ses yeux. Bien qu'il trouverait sans doute un moyen de se défendre sur la première accusation, il savait également très bien que s'il émettait son opinion à ce sujet il devrait aussi se défendre sur les deux autres points, chose qui serait bien moins aisée.
- Je sais que tu méprises les Moldus, Maxwell. À cause de leur peur de l'étrangeté, ils représentent un risque pour notre sécurité et il est préférable qu'ils ne découvrent jamais notre existence. Pour autant, tous ne sont pas aussi étroits d'esprit que tu le penses.
- Serafina, ils sont dangereux po-
- Je prendrais la peine de t'écouter, quand tu prendras la peine de discuter avec un Moldu sans le prendre de haut. Tu n'as pas engagé de réelle conversation avec Ophélie hier, et t'es contenté d'échanger avec son mari en lui envoyant des piques. Sache que je ne permettrai pas qu'une telle chose se répète, Maxwell.
L'homme se mordit l'intérieur de la joue n'ayant jamais vu Serafina aussi énervée depuis qu'ils avaient commencé à se fréquenter.
- Dois-je te rappeler qui est Maximilien Williams ? reprit l'italienne. Cet homme est le héros de guerre qui a arrêté les Lestrange alors qu'ils torturaient les Londubat. C'est aussi un collègue de travail que j'estime et je peux t'assurer que sans lui, je n'aurais pas autant de liberté à participer aux enquêtes où des artefacts de magie noire sont impliqués. Si tu t'acharnes sur sa famille et lui, notre relation professionnelle en pâtira très certainement et je peux t'assurer, Maxwell, que si cela finit par arriver, je te le ferai payer très cher. De part ton attitude, tu ne manques pas uniquement de respect envers les Williams, mais aussi envers Blaise et moi qui les côtoyons, et je refuse de mettre fin à ces relations pour la simple raison qu'ils ne correspondent pas à tes standards. Ceci est mon premier et dernier avertissement Maxwell : arrête de t'attaquer à eux ou je ne répondrais plus de rien.
L'homme d'affaires déglutit, peu enclin à l'idée d'entrer en conflit avec sa fiancée. Un frisson le parcourut alors qu'une pensée inquiétante survenait dans son esprit.
- Tu… Tu ne penses tout de même pas à annuler le mariage, n'est-ce pas ? s'enquit-il.
Avant que Serafina ne puisse lui donner une réponse, une tasse de thé apparut à sa droite, la précédente disparaissant peu de temps après.
Maxwell haussa les sourcils, surpris et perplexe, tandis que Serafina esquissait un petit sourire qu'elle dissimula en prenant une gorgée de la nouvelle tasse.
- Voyons Maxwell, tu sais très bien que je suis une femme de principes et que j'honore toujours mes promesses, dit-elle en lui adressant un sourire.
Cette réponse rassura un peu Maxwell même s'il n'arriva pas à la quitter des yeux, une part de lui restant encore sur ses gardes. Pourtant l'italienne semblait en avoir fini avec lui, savourant son thé avec un soupir d'aise.
Après encore quelques secondes passées à observer sa future épouse, l'homme d'affaires s'en retourna à la rédaction de la note à l'attention de Pamela Parkinson, avant de reprendre La Gazette. Il avait peut-être perdu une bataille aujourd'hui, mais certainement pas la guerre : un jour peut-être, Serafina se rendrait compte qu'il était dangereux que moldus et sorciers se côtoient.
/\#/\#/\#/\
Le premier jour de la nouvelle année trouva Lucius Malfoy dans son bureau, face à une pile de paperasse aussi haute que la table basse de l'espace salon. À croire que Fudge et ses associés en affaires avaient décidé de partir du bon pied pour cette nouvelle année…
L'homme d'affaires s'occupa dans un premier temps de classer les différents dossiers en fonction de leur importance, s'étonnant de voir tous ceux qui concernaient un lien avec le Ministère. Il décida donc de commencer par cette pile et fut néanmoins soulagé de constater qu'il ne s'agissait principalement que de documents à signer.
Alors qu'il était en train d'étudier un nouveau projet qu'avait soumis les Langues-de-plomb, un bruissement attira son attention, lui faisant lever la tête en direction de ses fils qui étaient installés sur le canapé qui se trouvait en face de son bureau.
Depuis la réception qui s'était tenue au manoir Zabini, Lucius et Narcissa avaient noté quelques changements chez les jumeaux, le plus flagrant étant que Drago et Gabriel passaient régulièrement du temps avec lui dans son bureau. Cela pourrait paraître anodin, mais les jumeaux avaient toujours préféré passer leurs après-midi dans la grande bibliothèque, qui était l'endroit de prédilection de Narcissa quand elle voulait se détendre.
Aussi, Lucius haussa un sourcil étonné quand Drago se leva après avoir posé son livre sur la table basse et avoir placé son marque-page à l'endroit où il s'était arrêté, pour venir se placer à côté de lui.
- Que faites-vous père ?
- … Je m'occupe des affaires du domaine et des projets dans lesquels je pourrais investir au Ministère, répondit-il.
- Et quels types d'affaires sont en cours en ce moment ? s'enquit son fils.
Lucius haussa plus franchement les sourcils. C'était bien la première fois qu'il entendait son aîné s'intéresser aux affaires de la famille Malefoy.
- Pourrais-je savoir depuis quand tu t'intéresse aux affaires familiales ?
- Eh bien…, commença Drago, l'air de ne pas savoir quoi répondre. Étant donné qu'il est fort probable que je reprenne la gestion du domaine après vous, j'ai jugé important de m'intéresser au plus vite aux activités familiales pour ne pas me retrouver en difficulté dans quelques années.
- Voilà des paroles bien sages, Drago. Je suis fier que tu t'intéresses déjà à ton futur, dit Lucius avec un sourire, avant de se saisir d'un des documents en face de lui et de le montrer à son fils. Veux-tu que je t'explique de quoi il en retourne ?
Drago acquiesça et se glissa aux côtés de son père pour observer le document, celui-ci amenant à eux un fauteuil à l'aide d'un Accio pour qu'il puisse s'asseoir. Suite à cela, le patriarche entreprit d'expliquer à son fils les tenants et aboutissants du contrat qu'ils avaient sous les yeux, prenant le temps de répondre aux diverses interrogations que pouvait avoir Drago.
Cet instant marqua le début d'une nouvelle routine pour l'homme d'affaires et son fils. Lorsque Lucius s'occupait des affaires du domaine, on pouvait à présent trouver Drago à ses côtés, l'écoutant religieusement et faisant parfois des suggestions quand son père lui demandait son opinion. Quant à Gabriel, il accompagnait toujours son frère dans le bureau de leur père. Et bien qu'il n'ait jamais montré la moindre volonté de se joindre à leurs conversations, Lucius avait remarqué que de temps à autre, son cadet abandonnait sa lecture pour se concentrer sur ce qu'ils disaient. Cela rassurait quelque peu le patriarche d'être témoin de l'intérêt que semblaient partager ses enfants pour les affaires familiales.
Encore une fois, ni lui ni Narcissa ne savaient ce qu'il s'était passé lors de la fête chez les Zabini pour les faire changer de la sorte, mais…
La relève était, semblerait-il, assurée.
/\#/\#/\#/\
Le retour à Poudlard quelques jours plus tard se fit dans une ambiance quelque peu… particulière. Leurs retrouvailles à King's Cross avaient été tendues, faute de meilleur mot, personne n'ayant oublié ce qu'il s'était passé le soir de Noël. Même Hermione ne savait que faire ou dire pour améliorer l'humeur de ses amis.
Même si elle n'avait pas assisté à la réception, Olivia lui avait raconté comment s'était passé la soirée, quand leurs familles avaient fêté le Nouvel An ensemble. Et avec ce qu'elle avait compris de ce que lui avait rapporté son amie, elle ne comprenait décidément pas pourquoi ils étaient tous aussi lugubres. Et "lugubres" n'était pas une exagération, puisque même Sophie – pour qui l'humeur d'autrui importait d'ordinaire autant que le rang de Gilderoy Lockhart dans le classement de Sorcière Hebdo –, s'inquiéta de l'étrange comportement de ses amis humains.
Néanmoins, par respect pour leurs amis – et en particulier les Serpentard qui semblaient les plus impactés –, elles attendirent patiemment qu'ils amènent eux-mêmes le sujet. Cependant, quand plus d'une semaine s'écoula sans changement d'humeur de leur part ou sans évocation de ce qui les tracassait, Hermione perdit patience.
- Est-ce que vous allez bien ? finit-elle pas demander, interrompant leur session de révision dans la Grande Salle.
- Pourquoi cela n'irait pas Hermione ? demanda Blaise. Nous sommes enfin de retour à Poudlard, et chose merveilleuse, nous sommes à jour dans notre planning de révisions pour réussir nos examens de fin d'année.
- Effectivement, tout va pour le mieux, acquiesça Théodore.
- Et je suis la réincarnation de Morgane, dit la Née-moldue en levant les yeux au ciel. Sérieusement, Olivia m'a brièvement raconté comment s'était déroulée la fête de Noël : si vous avez besoin d'en parler, on est là vous savez.
Les Serpentard lancèrent des regards légèrement courroucés à la fille aux yeux bleus, qui leva les mains en l'air en signe d'apaisement.
- J'estime juste que Hermione et Sophie ont le droit de savoir ce qu'il s'est passé.
- Alors, Granger est peut-être au courant, mais ce n'est pas le cas pour moi, intervint immédiatement Sophie. Est-ce que quelqu'un veut bien se donner la peine de m'expliquer ce qu'il se passe ?
Les sept humains s'entre-regardèrent, essayant de savoir lequel d'entre eux allait se charger de tout expliquer à la jeune vampire, quand Olivia vit Elenna venir dans leur direction, aussi pâle qu'un fantôme.
- Elenna ? Tout va bien ? s'enquit-elle, attirant l'attention de tout le monde sur la Serdaigle qui s'arrêta à leur niveau.
- Oui… Euh, non, enfin… Je ne sais pas vraiment. Je ne sais pas quoi penser.
- Tu peux essayer d'être un peu plus clair ? demanda Sophie. Déjà qu'il y a apparemment des choses qu'on me cache…
- Désolée, juste… Bon, essayez d'être discrets s'il vous plaît. Regardez la table de Serdaigle, l'extrémité qui se trouve du côté de la table des professeurs : il y a un groupe de jeunes filles.
Sans réelle surprise, le reste du groupe se tourna dans la direction indiquée sans la moindre discrétion, et Sophie – qui était la plus éloignée – s'était même levée du banc pour avoir un bon visuel de la table des Serdaigle, le tout, sous le regard embarrassé de la fille aux cheveux blonds qui se cacha le visage entre les mains. Alors qu'elle maugréait à propos de leur manque de discrétion, les Serpentard et Olivia reconnurent sans mal la jeune femme qui était la raison de tous leurs maux depuis deux semaines.
- Attends, Lorena Alton est une élève de Poudlard ?! s'exclama Blaise.
Et avec cette exclamation stridente, toute discrétion restante était définitivement partie en poussière, puisque toute les personnes présentes dans la Grande Salle se retournèrent vers eux pour les dévisager. Pour le punir de son coup d'éclat, Pansy lui asséna un gros coup de son livre de Potions sur la tête, et quand ils osèrent à nouveau regarder dans la direction de Lorena, la jeune femme aux cheveux châtains les regardait avec un sourire amusé. Voyant qu'elle avait leur attention, elle hocha la tête en signe de reconnaissance, avant de reprendre sa conversation avec ses amies comme si de rien n'était.
- Eh bien, cela explique beaucoup de choses. Surtout après ce qu'elle a dit concernant notre niveau scolaire. Seul un élève de Poudlard aurait pu être au courant, dit Drago. Et elle est à Serdaigle ?
- Oui, en septième année, confirma Elenna. Je l'ai découvert aujourd'hui quand nous nous sommes croisées dans la salle commune.
- Et tu ne l'as jamais croisée avant ? l'interrogea Théodore, assez sceptique.
- Je ne suis à Poudlard que depuis un an et je n'ai certainement pas passer mon temps à sympathiser avec du monde. Encore moins avec les aînés !
- Et moi qui espérais qu'on ne la reverrait plus, dit Blaise en plantant vicieusement sa fourchette dans ses œufs brouillés.
- C'est à cause d'elle que vous avez ces mines renfrognées depuis votre retour ? demanda Sophie, recevant plusieurs hochements de tête positifs. Vous voulez que j'aille lui parler quelques instants ?
- Certainement pas ! s'exclama Pansy. Cela ne ferait que lui prouver qu'elle avait raison quand elle a dit que nous n'étions pas capables de nous comporter en adultes.
- … Vous êtes sûrs que vous ne voulez pas que j'aille lui parler quelques instants ?
- Bref ! intervint précipitamment Gabriel en voyant la lueur colérique dans les yeux marrons de la vampire, avant de se tourner vers Pansy pour changer de sujet. Tu as pu profiter de ta revanche pour ta robe ?
- Pleinement ! Je n'ai jamais vu mes parents aussi embarrassés de toute leur vie. Je crois même que mon père a supplié ma mère de me ramener rapidement chez nous après l'annonce du mariage. D'ailleurs, si tu veux en parler Blaise, nous sommes là pour toi.
Inconsciemment, les amis présents à la réception des Zabini lancèrent un regard un peu appréhensif à Blaise, qui serra la mâchoire et s'appliqua à découper son bacon avec énergie. N'ayant rien manqué de cet échange de regards, Hermione et Sophie ouvrirent simultanément la bouche pour demander ce qu'on leur cachait encore, quand la voix tonitruante de Marcus Flint, le capitaine de Quidditch de Serpentard, retentit dans la Grande Salle.
- Potter ! Malefoy ! beugla-t-il. Rendez-vous sur le terrain de Quidditch dans quinze minutes ! Je n'accepterai aucun retard donc magnez-vous ! Sinon je vous obligerai à faire cinq fois le tour du terrain poursuivis par les cognards !
Les jumeaux pâlirent à la menace du septième année et laissèrent tomber leur nourriture pour se ruer après lui, tout en lui demandant pourquoi ils étaient convoqués.
Marchant à grande foulée pour tenir le rythme de leur capitaine, les jumeaux arrivèrent sur le terrain de Quidditch où quelques joueurs de Serpentard étaient déjà présents. Marcus attendit encore quelques minutes, et en voyant d'autres joueurs arriver au pas de course, les jumeaux comprirent que leur capitaine avait très certainement convoqué toute l'équipe.
Une fois qu'ils furent tous réunis, Marcus les invita à entrer dans le vestiaire et s'asseoir sur les bancs face au tableau à craie sur lequel était dessinée la stratégie qu'ils avaient travaillée lors de leur précédente séance d'entraînement. À leur étonnement, le septième année effaça les dessins de craie et dressa le calendrier des matchs restants ainsi qu'un schéma du terrain, avant de se tourner vers eux.
- Bon ! Ce que je m'apprête à vous dire ne va pas être simple : Cassius vient de me dire qu'il démissionait de son poste de poursuiveur.
Comme on pouvait s'y attendre, un brouhaha angoissé s'éleva de l'équipe des vert et argent, chacun sachant qu'il ne restait que quelques semaines avant leur confrontation contre Serdaigle. Flint poussa un soupir las en voyant l'agitation devant lui et se tourna vers son second, Adrian Pucey, qui lui offrit un sourire taquin, connaissant l'aversion de son capitaine pour le désordre.
Prenant le relais, le poursuiveur s'avança et lança un Sonorus sur lui-même, pour être sûr d'attirer l'attention de tous quand il se racla la gorge.
- Cassius n'a pas pris cette décision à la légère ! Il savait très bien qu'il serait difficile pour nous de perdre un équipier si près d'un match, cependant, sa blessure datant du match contre Gryffondor n'est toujours pas pleinement guérie. De plus, il nous a confié la semaine dernière quand nous sommes revenus de vacances qu'il n'était pas sûr de pouvoir remonter sur un balai après le traumatisme que lui a provoqué le cognard fou.
- Cependant, nous ne baissons pas les bras ! reprit Marcus. La perte de Cassius sur le terrain va être difficile à surmonter, pour autant, je crois que nous avons parmi nous plus d'un joueur prêt à faire ses preuves. Malefoy ! Montague ! On va voir si vous êtes toujours aussi bon que la dernière fois. Derrick ! Bole ! Pucey ! Potter ! Enfilez aussi vos tenues : je vous veux tous dans les airs dans dix minutes !
Les joueurs mentionnés partirent se changer en quatrième vitesse, alors que le reste de l'équipe s'en allait s'installer dans les gradins pour observer les essais.
Dans les vestiaires, Gabriel finissait d'accrocher ses gants au moment où son frère enfilait sa cape et se dirigeait déjà vers la sortie, les yeux pétillant de joie et d'excitation à peine contenues, exhortant le garçon au cheveux de jais de se dépêcher.
Quand l'équipe s'envola dans les airs, elle fut surprise de voir madame Bibine sur son balai aux côtés de Marcus, qui semblait tout sauf ravi de la voir.
- Bonjour jeunes gens ! les salua-t-elle quand ils arrivèrent à leur niveau. Désolée pour mon retard : monsieur Flint, ici présent, s'est bien gardé de m'informer que des sélections de joueurs auraient lieu aujourd'hui. Je ne l'ai su que grâce à votre directeur de maison, que j'ai croisé au détour d'un couloir, et qui s'est trouvé surpris que je ne sois pas avec vous sur le terrain. Enfin bon ! Que tous les joueurs se mettent en place ! Toutes les balles seront lancées comme d'habitude si ce n'est pour le Vif d'Or. Mais je vous demande, monsieur Potter, de faire comme si vous le cherchiez ! Quant à vous messieurs Malefoy et Montague, placez-vous au centre du terrain et attendez nos instructions.
Les joueurs acquiescèrent aux instructions de leur professeur de vol et prirent position, tandis que madame Bibine redescendait au sol pour ouvrir la malle qui contenait les artefacts de Quidditch. Les cognards furent les premières balles à être libérées et à surgir entre les joueurs, puis la femme aux yeux jaunes lança le Souafle dans les airs, Marcus le réceptionnant sans difficulté. Il ordonna aux batteurs de garder les cognards à distance, le temps que les deux recrues s'échauffent avec quelques tours de terrain et qu'ils aient effectué de simples slaloms.
Voyant qu'aucun d'eux n'éprouvait de réelle difficulté au cours de cet exercice, Marcus et Bibine demandèrent aux batteurs de laisser les cognards parcourir le terrain, afin de voir si cela changeait quelque chose. Après quelques minutes supplémentaires à les observer, le capitaine pouvait dire que Malefoy semblait un peu plus à l'aise que Montague sur son balai, mais Marcus se l'expliquait du fait que Malefoy, venant d'une famille assez aisée, avait dû apprendre à voler avec Potter pendant leur enfance. Et Merlin savait qu'un petit qui devait apprendre à se tenir sur un balai, revenait à être aussi instable qu'un cognard au départ.
Plutôt satisfait de leur performance, Flint prépara les deux candidats à un exercice consistant à tester leurs connaissances sur les différentes figures de Quidditch et voir s'ils étaient capables de les réaliser correctement.
Cette fois, le septième année vit tout de suite la différence entre les deux élèves. Il avait commencé avec Montague, du fait qu'il était d'un an plus âgé que Malefoy, et qu'il savait – grâce aux sélections de l'an passé – que le jeune homme avait appris certaines figures de Quidditch, telles que la Pince de Parkin ou l'Attaque en faucon. Toutefois, Marcus avait remarqué que les quelques fois où il avait décidé avec Pucey – l'autre poursuiveur titulaire de l'équipe – de changer de tactiques à la dernière minute ou de faire une petite improvisation, Montague n'arrivait pas à les suivre. Le septième et le sixième année eurent beau lui conseiller de se détendre et suivre son instinct, cela ne valut qu'au pauvre Montague que de se faire percuter par un cognard.
Malefoy quant à lui avait certes eu besoin d'explications plus approfondies des différentes figures – qu'il ne connaissait que de nom –, et de plus de temps pour assimiler les manœuvres à réaliser, cependant, le jeune blond arrivait à improviser un tant soit peu. Bien évidemment, les cognards posaient toujours problème, en particulier quand le garçon était trop concentré sur l'acquisition du Souafle.
L'examen des deux candidats continua encore une heure, alternant entre simples courses et mise en situation, jusqu'à ce que les performances des joueurs diminuent à cause de l'épuisement. Madame Bibine, qui observait l'entraînement de loin, intervint en voyant l'état des joueurs :
- Je pense que cela suffit pour aujourd'hui Marcus. Il est inutile de les épuiser si peu de temps avant un match.
- Non, je pense qu'une demi-heure supplémentaire pourrait être nécessaire-
- Ne soyez pas aussi têtu ! N'avez-vous donc pas décidé quel joueur remplacera Warrington ?
- … Pour tout vous dire, non, madame. Ils ont chacun leurs qualités et leurs défauts, qui se compensent d'ailleurs… Ça ne me facilite pas la tâche pour savoir qui je dois prendre !
- Vous ne pouvez pas leur en vouloir d'être compétents, Marcus.
- Mouais, mais je ne suis pas plus avancé… Vous auriez une idée pour les départager ? demanda l'élève en septième année après quelques instants de silence.
- Ils sont habitués au terrain, ce qui est déjà bien. Mais le mieux serait de les confronter à un vrai match pour voir s'ils sont capables de faire face au stress.
- Un match amical donc ? Contre qui ?
- Eh bien, cela ne peut pas être contre Serdaigle comme ce sont vos concurrents pour le prochain match… Je crois me souvenir que l'équipe de Gryffondor a réservé le terrain pour ce samedi…
- Contre les lions ? Voyons madame Bibine, vous avez perdu la tête ?
- Au moins nous pourrons être sûrs que même si c'est un match amical, nous serons très proches des conditions réelles.
- … Bien. Comment refuser pareille occasion ?
- N'est-ce pas ? Maintenant, faites comme je vous dis, et rappelez vos joueurs. Je vous enverrai un hibou ou j'essaierai de vous voir pour le match de samedi, après avoir demandé à Olivier son approbation pour organiser un match entre vos deux équipes.
Marcus acquiesça à contrecœur et regarda Bibine descendre à côté de la malle avant d'appeler ses joueurs pour leur dire que l'entraînement était terminé. Il leur parla brièvement de l'idée de leur professeur d'un match amical pour le samedi à venir, et leur dit qu'il les tiendrait au courant. Il prévint par la même occasion Malefoy et Montague qu'il prendrait sa décision en fonction de l'issue du match – s'il avait lieu –, ou à la fin de la semaine après avoir pris quelques jours pour réfléchir. Cette annonce provoqua une certaine appréhension chez l'héritier Malefoy qui avait espéré se démarquer pendant l'essai : de toute évidence, ce n'était pas le cas.
Dès le lendemain, madame Bibine alla trouver Olivier Dubois dans les vestiaires de Gryffondor, interrompant de ce fait une réunion stratégique ayant pour but d'élaborer une tactique contre les Poufsouffle. Sans détour, elle demanda au capitaine des rouge et or s'il était possible d'organiser un match contre Serpentard, sous sa supervision. Bien qu'un peu réticent au début, le sixième année fut rassuré en entendant que leur professeur de vol leur servirait d'arbitre : il savait qu'en sa présence, le nombre de blessés allait drastiquement diminuer.
Toutefois, ils connaissaient tous deux très bien Marcus Flint et sa manie de vouloir contourner les règles tout en restant dans la légalité, et le capitaine des lions ne souhaitait pas risquer la sécurité de son équipe si près du match contre Poufsouffle. Ayant déjà réfléchi à ce problème, madame Bibine s'empressa de préciser qu'il s'agira d'un match composé d'équipes mixtes, qu'elle tirerait au hasard, assurant ainsi le fait que Flint mesurerait ses coups. Elle le connaissait trop bien pour savoir qu'il ne se risquerait jamais à blesser ses propres joueurs.
Face à cet argument, Olivier ne put qu'accepter la proposition de son professeur qui, suite à cela, quitta la tente pour se rendre dans la Grande Salle et communiquer la nouvelle à Flint.
Nul doute que ce weekend promettait d'être athlétique.
/\/\/\/\/\/\
Quand l'équipe de Serpentard arriva sur le terrain de Quidditch le samedi après-midi, elle trouva la femme aux cheveux argentés et l'équipe de Gryffondor en plein milieu du terrain, amassés autour du tableau noir qui se trouvait habituellement dans les vestiaires. Flint s'empressa d'ordonner à ses joueurs d'aller se changer tandis qu'il se dirigeait vers l'attroupement présent sur le terrain, essayant de lire ce qui était écrit au tableau. Ce n'est qu'à quelques mètres à peine que les inscriptions de celui-ci devinrent nettes, et le septième année écarquilla les yeux d'effroi en comprenant ce que son professeur avait fait dans son dos.
- Des équipes mixtes ? Sérieusement ?! s'indigna-t-il.
- Inutile vous plaindre, Flint, dit Madame Bibine. Je pense ne pas me tromper en disant que vous ne souhaitez pas jouer contre Serdaigle avec plus de la moitié de vos effectifs à l'infirmerie. Madame Pomfresh est peut-être faiseuse de miracle, mais même les miracles mettent du temps à se réaliser !
Le capitaine de Serpentard se contenta de grimacer pour seule réponse.
Et puis, quand bien même Marcus ne portait pas l'équipe adverse dans son cœur, il lui était impensable que l'équipe de Gryffondor se batte contre ces "guimauves" de Poufsouffle en position de faiblesse. Ils étaient peut-être ennemis jurés, mais qu'un joueur de Quidditch ne puisse se donner à fond lors d'un match, quel qu'il soit, était une idée purement inconcevable du point de vue du septième année.
Résigné, il s'approcha du tableau pour voir à quelle équipe il avait été associé et parcourut rapidement la liste des joueurs, son visage prenant progressivement une expression aprobatrice, jusqu'à ce ses yeux ne se posent sur le nom de leur gardien.
- Vous vous fichez de moi ? Dubois et moi sommes dans la même équipe ?!
- Au moins, je suis sûre qu'il ne sera pas victime d'un énième commotion cérébrale, expliqua Bibine, comme si de rien n'était.
- Et tu es d'accord avec ça ? apostropha-t-il Olivier.
- Je ne suis pas plus ravi que toi, mais ce n'est pas comme si nous avions le choix, répondit platement le rouge et or.
- Bien ! C'est exactement ce que je voulais entendre ! s'exclama leur professeur de vol. Maintenant, Flint, dépêchez-vous d'aller vous changer ! Du fait que ce soit un exercice pour départager les deux candidats qui prétendent au poste de poursuiveur, je vous propose un match de quarante-cinq minutes chacun où toutes les balles seront lancées pour une véritable mise en situation. Bien sûr, si le vif d'or est attrapé, cela signifie la fin de la partie. Cela vous convient-il ?
Les deux capitaines des équipes de Quidditch acquiescèrent avec plus ou moins de réticence, puis le capitaine des verts et argent prit la direction du vestiaire au pas de course, ses coéquipiers commençant à arriver sur le terrain. Après que madame Bibine leur eut expliqué ce qu'elle venait de dire aux deux capitaines, les deux équipes changèrent la couleur de leurs uniformes à l'aide du sortilège "Colovaria" pour des couleurs neutres, avant de se mettre en position pour le premier match avec Montague.
Madame Bibine donna le coup de sifflet signalant le début du match avant de lancer le souafle dans les airs. Il fut immédiatement récupéré par Montague, mais celui-ci ne le garda que l'espace d'une demi-seconde avant de se le faire voler par Angelina Johnson, qui se dirigea de suite vers les anneaux défendus par Olivier Dubois. Derrick intervint immédiatement en orientant l'un des cognards dans sa direction, qu'elle évita de justesse. La Gryffondor finit de parcourir la distance qui la séparait des anneaux, puis lança le souafle vers celui le plus à droite.
Comme on pouvait l'attendre d'un joueur de Quidditch visant à intégrer le club de Flaquemare, Olivier intercepta le tir sans réelle difficulté et s'empressa de le passer à Flint. Le capitaine de Serpentard l'attrapa avec aisance, puis somma à Montague de le suivre pour évaluer ce qu'il était capable de faire.
Malheureusement, comme cela avait été démontré lors de leur dernière session, Graham Montague, bien qu'ayant une connaissance théorique des différentes figures de Quidditch, éprouvait de grandes difficultés à les mettre en pratique. La fin de son match d'essai se résulta par la capture du vif d'or par Gabriel, à dix minutes de la fin du temps réglementaire de celui-ci.
Ce fut donc au tour de Drago, et la tension monta d'un cran entre les joueurs, ce qui amena un style de jeu beaucoup plus agressif que le précédent. Effectivement, certains joueurs prirent un certain plaisir à mettre des bâtons dans les roues du Serpentard aux cheveux blond, en particulier les batteurs de l'équipe de Gryffondor, Fred et George Weasley, qui semblaient plus diriger les cognards dans sa direction que les éloigner. Leur professeur de vol avait plus d'une fois fait une remarque à ce sujet, mais cela ne les avait guère découragés de continuer.
Lorsque Gabriel aperçut son frère manquer de peu le souafle à cause d'un cognard non dévié, il partit à la rencontre des deux batteurs, laissant momentanément tomber sa chasse au vif d'or, furieux.
- Je peux savoir ce que vous faites ?! s'exclama-t-il sans amabilité.
- Tout va bien, Potter, on ne fait que jouer, répondit Fred avec indifférence, son regard concentré sur les cognards. Tu n'as pas une balle dorée à attraper, toi ?
Cette remarque sarcastique accentua d'autant plus la colère de Gabriel, qui vit les élèves de sixième année laisser encore une fois passer un cognard en direction de Drago.
- Vous jouez ? Dans ce cas, ne devriez-vous pas protéger les joueurs de votre équipe ?
- Évidemment que nous… Oh ! Je pense que tu mélanges tout Potter : Malefoy ne fait pas partie de l'équipe, dit George après quelques instants de silence.
- Il ne fait pas partie de l'équipe ? Pourtant c'est ce qui est écrit au tableau.
- Un lion ne s'associera jamais à un serpent, et un Weasley encore moins avec un Malefoy, dit Fred avec une expression amère.
- Sérieusement ? dit le garçon aux cheveux de jais, exaspéré. Combien de temps encore vous allez utiliser cette excuse de rivalité entre nos maisons pour justifier ce genre de comportement ? Je veux dire, une fois votre scolarité finie, vous allez vraiment refuser de travailler ou collaborer avec quelqu'un parce qu'il ou elle était à Serpentard ?
- … On sera sans doute méfiants au départ, oui, répondit Fred.
- Mais il y a très peu de chance que ça arrive, puisqu'on compte nous associer et créer notre propre entreprise, ajouta George.
- Quand bien même, pourquoi agir ainsi avec mon frère ? C'est plutôt puéril !
- Ce n'est pas réellement ton frère Potter. Et crois-moi que si ce n'était pas ta famille adoptive, tu ne t'associerais pas à Malefoy : avec ce qui lui sert de père, cela ne peut être que de la mauvaise graine, dit Fred.
Gabriel se mordit la langue pour ne pas répliquer vivement face à cette accusation. Leur père avait certes été sévère, mais très investi quant à leur éducation. Et contrairement aux pères de Pansy et Théo, Gabriel s'estimait très heureux d'avoir un père aussi attentif à Drago et lui, et de la complicité qu'il partageait avec leur mère, chose que l'on retrouvait rarement dans les mariages arrangés.
Cependant, il est vrai qu'il avait entendu des échos de la part de leur mère et de Serafina – propos très souvent relatés par Blaise – concernant l'attitude de leur père au travail, et en particulier de sa relation quelque peu tendue avec Arthur Weasley. Et bien qu'aucun de ses parents n'ait réellement relaté devant eux les propos qu'ils s'échangeaient, la rencontre avec la famille Weasley quelques jours avant la rentrée, il y avait de cela quelques mois maintenant, avait suffi à au jeune garçon pour comprendre l'étendue de cette tension, que Gabriel qualifierait même de guerre froide.
Toutefois, si Lucius était principalement à l'origine de chaque dispute entre les deux adultes, les jumeaux Malefoy avaient toujours gardé leur distance avec les enfants Weasley, de sorte à ne pas envenimer les choses. Étant donné qu'ils n'appartenaient pas à la même maison, cela leur avait été jusqu'ici plutôt facile, mise à part leurs altercations avec Ron au début de l'année passée.
Néanmoins, depuis quelques temps, les jumeaux Weasley avaient changé de comportement, et cela coïncidait avec l'arrivée de Drago dans l'équipe de Serpentard. Le garçon aux yeux émeraude ne s'attendait juste pas à ce que cela soit à cause de leurs pères.
- "De la mauvaise graine" ? Sincèrement ?
- Eh bien, la famille Malefoy n'a pas très bonne réputation. Et ne parlons pas du comportement de Lucius Malefoy ! Il est pompeux, refuse de voir plus loin que le bout de son nez, et il fera tout pour obtenir ce qu'il veut, quitte à écraser plus faible que lui.
- … Donc, parce que Lucius Malefoy est notre père, nous sommes pareils que lui ?
- Il fait vivre un enfer à notre père, l'empêche de faire son travail, et lui fait enchaîner les heures supplémentaires. Difficile de croire que vous ne le deviendrez pas, si vous suivez la même éducation que lui.
Le sang bouillonant de colère, Gabriel s'apprêtait à répliquer quand il remarqua un cognard arriver dans sa direction. Le Serpentard amorça une manœuvre pour l'éviter mais n'en eut finalement pas besoin, Fred Weasley – ou du moins, il lui semblait que c'était lui ; il lui était encore difficile de les différencier – s'étant propulsé à la rencontre de l'artefact pour le dévier de sa trajectoire, avant de revenir auprès d'eux
- … Tu viens de dévier un cognard pour moi alors que Drago et moi sommes frères. N'est-ce pas illogique ? fit remarquer le garçon aux cheveux de jais.
- Non, Potter. Tu es différent de lui, dit George, légèrement agacé par la ténacité du deuxième année.
- Et en quoi ? Nous avons été élevés ensemble, répondit-il en haussant un sourcil, avant d'enchaîner. Et quand bien même nos pères se détestent, cela ne veut pas dire que nous sommes obligés de nous détester aussi. Vous êtes de deux ans mes aînés : il serait peut-être temps de vous faire votre propre opinion sur les gens plutôt que de vous baser sur le jugement des autres.
Surpris par les paroles de leur cadet, les jumeaux aux cheveux roux furent bien incapables de répondre.
Entretemps, Marcus Flint s'approcha du trio, vociférant à son attrapeur qu'il ferait bien " d'arrêter de se tourner les pouces, et avait intérêt à attraper le vif d'or s'il ne voulait pas avoir des séances d'entraînement supplémentaires ! ".
Connaissant très bien le sadisme de son capitaine, Gabriel s'empressa de faire volte-face pour chercher un éclat de la balle dorée, avant de se rappeler d'une dernière chose qu'il devait dire un jumeaux Weasley. Il fit encore demi-tour et constata distraitement que les deux batteurs n'avaient pas bougé.
- Une dernière chose : Drago est parfaitement capable de se débrouiller sans moi, et moi aussi. Je pense que vous gagneriez beaucoup à apprendre à vivre l'un sans l'autre.
Et sans attendre de réponses, Gabriel prit en chasse l'attrapeur de Gryffondor qui poursuivait le vif d'or, espérant néanmoins que sa relation avec les jumeaux Weasley ne se dégraderait pas.
/\#/\#/\#/\
Deux semaines s'écoulèrent. L'équipe de Serpentard avait à présent droit à un peu de répit avant leur prochain match contre Poufsouffle, qui se tiendrait début mai. Gabriel, tout comme son frère, comptait bien profiter de cette pause pour se concentrer sur ses études. En effet, à la fin de la semaine dernière, leur professeur de Potions, Severus Rogue, leur avait fait un devoir surprise sur la potion qu'ils allaient étudiés en classe aujourd'hui.
Ainsi, juste après avoir déjeuné avec ses amis, ils prirent tous la direction des cachots, non pas pour aller en classe, mais pour rejoindre leur dortoir parce que le garçon aux yeux verts était à court de parchemins. Gabriel descendit donc dans leur dortoir en laissant les garçons et Pansy discuter de l'issu du match qui avait eu lieu le weekend passé.
- Alors Drago, pas trop déçu que vous ayez perdu contre Serdaigle ? demanda Blaise d'un ton un peu espiègle.
- Question stupide Blaise. Bien sûr que je suis déçu, répondit le blond. Cependant, étant donné que j'ai intégré l'équipe vraiment peu de temps avant ce match, je pense que nous avons gagné un nombre de points respectable.
- Au vu des entraînements que t'infligeait Flint pour réhausser ton niveau en moins de deux semaines, tu as été plutôt bon, même si tu as commis quelques fautes assez graves… ouch ! Hum, dans tous les cas, tu ne pourras qu'être meilleur lors du prochain match ! dit Théodore, se rattrapant à la fin après le coup de coude qu'il reçut de Pansy.
- Merci Théo, j'apprécie tes efforts…, dit Drago en faisant la moue, avant de jeter un œil à sa montre à gousset. Harry ! Dépêche-toi ! Sinon, je peux toujours te prêter un parchemin !
Ils entendirent alors des pas dans l'escalier avant que l'interpellé n'apparaisse, un carnet noir à la main.
- Je n'ai pas trouvé de papier, mais j'ai trouvé le carnet que Rusard m'avait laissé avant Noël. Je vais l'utiliser le temps de demander à père de m'envoyer un nouveau lot de papeterie, et de le recevoir.
- Merveilleux ! On peut y aller maintenant ? s'enquit Théodore, impatient. Parce qu'au vu de l'état de notre directeur de maison dernièrement, je pense qu'il n'aura aucun scrupule à nous enlever des points de maison si l'on ne se dépêche pas !
Sans attendre de réponses de leur part, Théodore les tira sans ménagement vers la salle de classe, les faisant arriver in extremis. Il eurent tout juste le temps de s'installer à leurs pupitres, avant que leur professeur ne rentre dans la salle à son tour, et ne donne les premières étapes de fabrication de la potion à hérisser les cheveux.
Se dépêchant d'ouvrir son carnet, et de tremper sa plume dans son encrier, Gabriel nota les premiers ingrédients, avant de lever la tête pour lire ce qui lui manquait au tableau. Reprenant un peu d'encre, le Serpentard baissa son regard sur la page et constata avec effarement que celle-ci était vierge. Il la tourna pour voir s'il s'était trompé de page, mais ne trouva aucune trace d'encre résiduelle sur celle-ci. Pas même une tache. Hébété, Gabriel écrivit au hasard un mot et attendit quelques instants, avant de voir celui-ci disparaître de lui-même, comme si l'encre était absorbée entre les pores du papier.
Il retenta l'expérience encore quelques fois, et à sa plus grande frustration, l'encre disparaissait toujours. Quand le professeur Rogue s'approcha du tableau, la brosse à la main pour effacer ce qui était écrit, Gabriel pâlit et s'exclama :
- Non ! Attendez !
Cette intervention attira l'attention de tout le monde, et en particulier celle de leur professeur, qui prit une expression renfrognée en voyant qui était la cause de cette interruption.
- Monsieur Potter, bien que votre éminente célébrité puisse vous faire penser que vous pouvez être dispensé de mon cours, cela ne vous donne pas le droit de me donner des ordres.
- Je m'excuse professeur, dit Gabriel, contrit. C'est juste que pour une raison que j'ignore, je ne peux pas écrire et-
- "Vous ne pouvez pas écrire" ? Pourtant, c'est bien un carnet que vous allez là, non ?
- Mais les mots disparaissent peu de temps après que je les ai écrits.
- Et je suis la réincarnation de Merlin, répliqua l'homme aux cheveux de jais d'une voix traînante et en levant les yeux au ciel. À l'avenir, monsieur Potter, de simples excuses suffiront pour avoir perturbé ma classe.
- Je vous jure que je ne mens pas, professeur !
- N'aggravez pas votre cas Potter…
- Mais prof-
- Assez ! Je n'accepterai pas ce genre d'attitude dans ma classe, James Potter ! Vous n'êtes pas en position de me manquer de respect dans ma classe !
Un grand silence s'installa dans la pièce après ce coup d'éclat, les élèves choqués d'entendre leur professeur de Potions perdre son sang-froid.
Gabriel, pour sa part, essaya d'ignorer la douleur qui le frappa, sans réel succès. Il savait qu'avec cette apparence, son parrain avait du mal à le voir comme son filleul, mais il ne s'imaginait pas qu'il le voyait comme la réincarnation de James Potter.
Alors que le silence s'étirait à en devenir malaisant, Padma prit son courage à deux mains et se racla la gorge pour attirer l'attention de son professeur.
- Sans offense monsieur, mais il s'agit de Harry Potter… Pas de son père…
Les élèves crurent alors voir le professeur Rogue prendre une expression aigre pendant une micro-seconde, avant que celle-ci ne disparaisse.
- Allez récupérer vos ingrédients. Et je veux que cela se fasse dans un silence absolu : je veux entendre les mouches voler !
Cela dit, Severus partit s'installer à son bureau pour corriger les copies des sixième année, jetant un coup d'œil discret en direction de Gabriel, il vit celui-ci se lever et suivre son frère dans la réserve.
Force était de constater qu'il était plus que temps que Severus se penche sur le sujet de l'apparence de Gabriel. Il lui fallait absolument trouver le moyen d'y remédier, sans quoi, leur relation risquait de devenir plus compliquée qu'elle ne l'était déjà.
/\/\/\/\/\/\
Plus tard dans la soirée, de retour dans le dortoir de Serpentard, Gabriel ressortit le carnet qui lui avait fait défaut. Ses amis, son frère et lui s'étaient installés sur l'une des tables dans la salle commune pour discuter un peu avant de se retirer dans leurs dortoirs.
Sortant sa plume et son encrier, Gabriel commença à écrire une liste de chose quelconque, attendant de voir les mots disparaître. Sans grande surprise, les mots disparurent quelques instants après, ce qui exaspéra le Serpentard, qui par frustration écrivit les mots suivants :
"Aujourd'hui, les professeurs et le directeur de Poudlard ont décidé de porter les couleurs de leurs maisons à l'époque où ils étaient élèves."
Gabriel observa une fois encore les mots disparaître, et se demanda si cela valait la peine de garder le journal. Il allait pour le fermer, quand il crut voir une phrase à l'endroit où il avait écrit.
Le garçon aux cheveux de jais s'empressa donc de le rouvrir pour inspecter la page, et fut surpris par ce qu'il y lut.
"Cela aurait été un spectacle amusant à voir. Cependant, je ne vois pas pour quelle raison le corps enseignant aurait choisi une garde robe spéciale pour aujourd'hui."
La phrase disparut à peine une seconde après que le Serpentard eut fini de la lire.
Gabriel se trouva parfaitement perplexe. Premièrement, il n'avait jamais écrit cette phrase depuis qu'il avait commencé à écrire dans le carnet, et deuxièmement, ce n'était même pas son écriture ! Il ne put y réfléchir plus longtemps avant qu'une autre phrase apparaisse, sous ses yeux ébahis.
"De plus, je n'ose imaginer Dumbledore en rouge et or. Ces teintes rendent son teint cireux.
Je juge aussi par ta calligraphie que tu dois être mon nouveau propriétaire. Elle est bien plus belle que celle de ton prédécesseur."
Le Serpentard hésita quelques instants, avant de plonger sa plume dans l'encrier et de commencer à écrire afin d'en savoir plus sur cet étrange artefact.
"Ma première phrase était un mensonge. Je l'ai écrite afin de voir ce que le journal (vous ?) ferait. Qu'est-ce que c'est (vous êtes ?) exactement ?"
"Ah, il est vrai que j'aurais pu me manifester dès que tu as commencé à écrire cette liste d'ingrédients… Était-ce pour la potion à hérisser les cheveux ?"
Étonné que cette chose connaisse l'utilité des ingrédients, Gabriel répondit par l'affirmative avant de poursuivre sa conversation avec l'artefact.
Il fut impressionné par la connaissance de celui-ci à propos du programme de Poudlard, au vu de tous les détails qu'il lui fournissait sur celui-ci, que ce soit en Potions, Botanique, ou Métamorphose. Il se passa ainsi une demi-heure sans que Gabriel ne s'en rende compte, jusqu'à ce qu'il se fasse la réflexion que le carnet n'avait toujours pas répondu à sa première question.
"Pardon d'interrompre cette conversation, je viens de me rendre compte que je ne me suis pas présenté."
Il s'interrompit et réfléchit alors un instant. Comment devait-il se présenter ? En tant que Gabriel Malefoy, ou Harry Potter ?
Après avoir accordé quelques secondes à la réflexion, il apposa à nouveau sa plume au papier.
"Je suis Harry Potter, ravi de faire votre connaissance.", écrivit-il finalement.
Mieux valait être prudent…
Le garçon aux yeux émeraude observa sa phrase disparaître, et attendit la réponse de l'artefact qui mit un certain temps à arriver.
"Nul besoin de t'excuser, j'aurais dû décliner mon identité quand tu me l'avais demandé plus tôt. Bonjour Harry Potter, je suis Tom Elvis Jedusor."
Gabriel écarquilla les yeux de surprise en lisant le nom qui s'afficha sur la page avant de fermer vivement le carnet, s'attirant l'attention de Drago et ses amis.
- … Tout va bien Harry ? s'enquit Pansy, inquiète.
- Oui ! Oui, je… Je suis juste fatigué. Je pense que je vais aller me coucher.
- Je pense que ce serait bien pour tout le monde de faire de même, dit Drago avant de se lever. Bonne nuit, Pansy.
- Bonne nuit, dit la fille aux yeux marron.
Les cinq enfants se retirèrent donc dans leurs dortoirs respectifs, et Gabriel camoufla rapidement le journal sous son oreiller en veillant à ne pas attirer l'attention des autres garçons.
Il ne savait plus du tout quoi penser des derniers mots échangés avec l'artefact. Le Conseiller Jedusor était encore en vie, par conséquent, le fait que le carnet dise être lui, lui semblait être un mensonge éhonté. Cependant, il n'avait jamais entendu parlé d'un artéfact ou d'un objet magique possédant une personnalité aussi marquée que celle du carnet. Mise à part le Choixpeau, peut-être. Le sorcier ou la sorcière qui l'avait enchanté devait donc être extrêmement pour obtenir pareil résultat.
Dans tout les cas, le fait que l'artéfact mentionne le Conseiller Jedusor, en utilisant son nom complet d'ailleurs, était plus qu'intriguant…
Le jeune garçon se demanda s'il ne serait pas préférable d'informer son père de sa découverte, et d'en informer également le Conseiller.
Et voilà pour le chapitre de ce mois-ci chers lecteurs !
Nous espérons qu'il vous aura plu, et que vous attendrez le prochain avec impatience.
N'hésitez pas à nous laisser un commentaire, à nous donner vos réactions, vos remarques, ce que vous avez apprécié ou non, etc… C'est toujours utile pour nous, concernant la suite de la fiction, mais aussi pour des écrits futurs.
Nous vous souhaitons une bonne journée, et vous disons à la prochaine pour un prochain chapitre !
De gros bisous à vous, on vous embrasse très fort !
Artémia, Elisabeth, et Lilianna.
