Bonsoir bonsoir ! Nous revoici après un match plus qu'intense entre Aomine et Kagami et quelques inquiétudes des deux côtés.

Shadow: Tu as ressenti exactement ce qu'on a laissé transparaître :) On te laisse découvrir si les non-dits vont persister ...

Bonne lecture !

PS: si je n'en ai pas l'occasion plus tard, je vous souhaite dors et déjà de très bonnes fêtes de fin d'année ^^.


En rentrant, Aomine file en direction de la salle de bain pour allumer le petit chauffage d'appoint et sortir une serviette propre à son invité.

« Tu peux y aller, l'eau chaude est un peu capricieuse, faut attendre avant qu'elle arrive. » En se dirigeant vers la cuisine il ajoute : « Tu préfères une bière ou un thé ou autre chose ? J'ai plein de trucs sympas, je suis allé faire des courses aujourd'hui... »

Kagami sourit :

« Ouais il paraît... Une bière ça me va bien. »

Le rouge rejoint la salle de bain et ouvre le robinet d'eau chaude. Il se déshabille en regardant autour de lui. C'est moins bien organisé que chez lui, mais c'est propre. Il se demande si Aomine a fait le ménage en prévision de sa venue... Peut-être qu'il est du genre souillon d'habitude. S'il considère son intérieur de la même façon que le contenu de ses placards, c'est une possibilité très réelle.

Une fois sous la douche, l'eau chaude détend instantanément ses muscles soumis à rude épreuve, lui arrachant un petit gémissement de satisfaction. Mais il ne compte pas faire attendre son hôte en s'attardant sous la douche, alors il se secoue de sa léthargie et se lave en vitesse.

Quand il se sèche, il se sent déjà revitalisé. Il enfile ses fringues puis ressort de la salle de bain et rejoint le salon.

« C'est bon, tu peux y aller ! »

Aomine lui tend sa boisson et lui dit de s'installer. Il se douche rapidement, massant un peu ses muscles en passant le savon. Lavé et rincé, il enfile un autre jogging, plus confortable que son jean et un léger sweat sans manche. Alors qu'il se sèche brièvement les cheveux il est pris d'un doute. Suspicieux, il ouvre son placard et vérifie que tout y est à sa place. Il en profite pour mettre du déo, là où il l'avait laissé ce matin et termine son séchage express. De retour dans le salon, d'un geste il saisit sa bière et s'affale dans son grand canapé avec un soupir de soulagement.

Kagami, déjà installé avec sa boisson, lui jette un coup d'œil et sourit en reprenant une gorgée de bière :

« C'était un sacré match ! On y est pas allés de main morte aujourd'hui. Mais ça fait toujours du bien de se défouler... »

Après une longue rasade, il cale sa tête sur le dossier du divan et acquiesce.

« Hmm c'est clair. Et j'crois que j'en avais besoin. Même si je risque d'avoir des courbatures demain...

— Yeah, c'est le prix à payer ! »

Kagami écoute le calme ambiant, profitant de ce moment de tranquillité après cette après-midi d'efforts intenses. Puis il tourne la tête pour observer Aomine, se demandant s'il est toujours préoccupé comme il l'a semblé à la fin de match. Ce n'était pas seulement la fatigue, il paraissait un peu ailleurs, comme plongé dans ses souvenirs. Et finalement il se décide à poser la question cash :

« Tu penses toujours à l'intervention ? J'imagine que ça a dû être... angoissant. »

Aomine ne peut retenir l'esquisse d'un sourire. Kagami va toujours droit au but, sans détour. À vrai dire, il n'est pas surpris que son ami pose la question. Et même plutôt content qu'il le fasse... Parce qu'il a tout à fait conscience qu'un basket ne suffira pas à l'apaiser. Il ressent le besoin d'en parler. Il n'avait pas forcément envisagé l'option Kagami, mais son regard sera plus objectif que celui de ses proches. Parce qu'il sait qu'il peut le comprendre d'une façon que Satsuki, ou Tetsu, même Masato ont du mal à saisir. Tout de même nerveux d'aborder le sujet il triture l'étiquette de sa bouteille.

« Ouais, ouais j'y pense... Au début pas trop, comme si s'était pas vraiment moi qui était là-bas mais entendre les autres en parler... Je peux pas me dire que c'est pas arrivé tu vois ? Et pour être honnête, j'étais plutôt impatient et excité. Et c'est ça qui m'angoisse. »

Kagami le regarde, la tête penchée de côté, réfléchissant. Puis, il demande :

« Parce que tu te dis que finalement en y allant, t'avais pas complètement saisi les enjeux ? Et que tu les as réalisés qu'après ? »

Il secoue la tête. Ça aurait pu, et ce serait plus simple à gérer.

« Non. C'est plus tordu que ça... J'avais totalement saisi. D'ailleurs, tu l'as bien compris... J'ai pas été très prudent. Sur le moment j'ai seulement suivi mon instinct. À aucun moment je me suis dit que ce n'était pas mon rôle et j'ai foncé tête baissée. Ça aurait pu mal finir. C'est pas le cas donc tout le monde est content mais je sais pas... je me pose des questions. »

Kagami reste silencieux un moment, réfléchissant à sa réponse. Une part mesquine de lui-même aimerait lui dire qu'il aurait dû être plus prudent et rester à sa place, mais... Ce ne serait pas la vérité. Il a peut-être besoin de se rassurer, mais ça ne change pas ce qu'il pense vraiment :

« T'étais là où on avait besoin de toi, non ? Peu importe si c'était ton rôle ou non. J'imagine que ça aurait pu mal tourner pour n'importe qui d'autre. T'as mis en danger personne, il me semble. Après... Si t'as peur que ton instinct te pousse à te mettre en danger, toi... C'est encore une autre question. Mais je crois... que t'as foncé parce que tu croyais que tu pouvais le faire. Et je pense pas que t'as réussi par pure chance. Et tes collègues ont pas l'air de le penser non plus. »

Aomine observe Kagami, surpris. Son estomac se contracte et une douce chaleur enrobe sa poitrine. Accélérant un peu son rythme cardiaque. Ces mots lui font du bien. Beaucoup de bien. Il n'était même pas conscient de son envie, son besoin de les entendre alors que Kagami n'a sûrement pas dit ça dans ce but. Il est juste sincère. Il déglutit et boit un peu de bière en réfléchissant à ce qui résonne encore en lui. "Tu pouvais le faire"... Certes son sens du devoir l'a poussé à sortir de la voiture, mais c'est cette seule certitude qu'il en était capable qui l'a poussé en avant du danger. Il ne pourra jamais savoir s'il se serait abstenu avec des doutes, mais ça le réconforte quand même que son ami ne le pense pas totalement inconscient.

Il laisse le silence s'installer un peu, sentant le regard de Kagami le couver. Il tourne la tête pour le voir et inspire calmement pour contenir son émotion. Maintenant qu'il a commencé, autant creuser ce qui le ronge vraiment dans cette histoire.

« Kagami... tu lui en as voulu à ta mère ? »

Le rouge écarquille les yeux à cette question soudaine, puis comprend où il veut en venir et secoue la tête.

« Même si j'étais jeune, j'avais bien compris que... ça dépendait pas d'elle. Mais dans ton cas... C'est normal que tu questionnes ton rapport au boulot. Je ne sais pas si ton père a agi exactement comme il aurait dû, et tu n'auras sans doute jamais de réponse définitive non plus. Mais ce qui est sûr par contre... C'est qu'avec ça en tête, toi, tu te poseras toujours la question avant de foncer. »

Aomine hoche la tête doucement. C'est vrai que leurs pertes avaient des circonstances différentes. Il soupire et passe un bras sur son visage. Il entend son cœur battre à ses tempes. Parler de son père lui fait toujours aussi mal. Le temps semble avoir oublié ses blessures... Et dire ces choses à voix haute lui donne le sentiment d'être un fils indigne. Un gamin capricieux qui en veut encore au monde entier. La gorge nouée, il se lance pourtant. Rassuré par l'oreille attentive et sans jugement qui va recevoir ce qu'il tait d'habitude.

« Je lui en veux tellement... C'était mon héros. Et je l'ai détesté d'être mort pour devenir celui des autres. Alors j'ai suivi ses traces. Pour faire mieux que lui, me venger ou je sais pas... le comprendre peut être. Et plus j'avance, plus je suis sur le terrain, plus je comprends en fait. Et c'est dur... » Il s'arrête, ravale un sanglot et poursuit presque dans un souffle. « Comment je pourrais continuer à être en colère contre lui, si je fais exactement la même chose... »

Il deviendrait juste un hypocrite s'accrochant à une colère inutile et dévastatrice. Mais d'un autre côté, s'il arrive à lui pardonner d'être parti, qu'est ce qui lui restera de son père ? Il se mord la lèvre à cette pensée mais ça ne suffit pas à retenir ses larmes qui roulent en silence jusque dans sa nuque.

Kagami pose une main sur son épaule et instinctivement, se rapproche un peu. Il déglutit, le cœur serré d'assister à son chagrin. Sans même savoir ce qu'il va dire exactement, il commence à parler, doucement, d'une voix rassurante.

« Écoute... Je crois pas que t'as choisi cette voie pour pouvoir détester ton père. Tu l'as fait pour trouver des réponses. Donner du sens à ce qui est arrivé. Ce que tu fais de ta carrière, tes choix au quotidien, ta manière d'être flic, elles sont là tes réponses. Tu as besoin de suivre un père que tu admires, mais tu as besoin d'être différent de lui. Tu as besoin de te raccrocher à lui, mais tu as aussi besoin de le laisser partir. C'est normal que tu doutes... Que t'aies peur. Tu fais ça pour trouver la paix par rapport à ce qui est arrivé... Et pour te trouver toi-même. Tu es toujours en train de faire ton deuil... Et je suis sûr que jour après jour, les choses deviendront plus claires pour toi. Mais... faut y aller un jour après l'autre. Souviens-toi que t'as fait du bon boulot. Et t'as tout le temps pour continuer à définir quel genre de flic tu veux être. Et si finalement tu préfères laisser tout ça dans le passé... Tu pourras toujours démissionner et aller faire autre chose. Mais laisse-toi du temps... Tu peux pas démêler ce genre de questions en un claquement de doigts. Alors sois un peu indulgent envers toi-même. »

Aomine sent la chaleur de Kagami près de lui, sa main réconfortante qui le maintiennent dans la réalité du moment. Évidemment qu'il a honte de se montrer comme ça devant lui mais sa sollicitude et sa compassion le touchent plus encore. Il a toute la peine du monde à fermer les vannes maintenant qu'elles sont ouvertes. Le mélange de fatigue, le contrecoup et les paroles de Kagami... ont raison de lui. Il se laisse aller. Il enfouit son visage dans ses mains et s'approche instinctivement de la source de chaleur apaisante, évacue la boule noire qui lui pèse dans les tripes depuis si longtemps. Il sait que s'autoriser à pleurer, à être triste et oui... être fier de son papa c'est déjà une forme de lâcher prise et de pardon. Ce soir, il le laisse un peu partir et ça l'attriste autant que ça le soulage.

Malgré sa douleur, le discours de son ami s'est insinué et gravé en lui, tel un doux pansement. Il a trouvé les mots justes, compris sa détresse et ses angoisses. Il hoche vaguement la tête en écoutant ses conseils. Indulgent... C'est un mot qu'il connait, mais qui ne fait pas partie de son vocabulaire.

N'écoutant que son instinct, Kagami referme les bras autour du brun l'attire contre lui. Il ferme les yeux et caresse son dos, l'invitant à laisser sortir son émotion sans s'inquiéter de rien.

« It's okay... You're okay... Don't worry. You're okay... »

Il murmure d'une voix apaisante sans même s'apercevoir qu'il parle anglais, serrant doucement Aomine dans ses bras. Puis, quand il le sent se détendre un peu, il le relâche et le regarde avec un sourire.

« You'll do great. I know it. I trust you. »

Il se rend compte en le disant à quel point c'est vrai, même s'il le connaît depuis peu, il en sait assez sur lui. Avec lui, l'instinct et l'intuition jouent un premier rôle, et ça l'étonne, lui qui est souvent si timide et mal à l'aise dans les interactions sociales. Il ignore pourquoi c'est si facile avec le brun. Mais il se fiche de savoir pourquoi, au fond. L'important, c'est que ça fonctionne.

Aomine essuie maladroitement ses larmes et aperçoit le sourire chaleureux de Kagami entre ses doigts et ses cils humides. La gêne s'empare à nouveaux de lui et chauffe ses joues mouillées. Malgré la langue étrangère, il a de bonnes notions, et l'intonation rend les mots évidents. Il en saisit le sens et lui sourit timidement en retour en s'écartant de son étreinte. En se levant ce matin il n'avait pas envisagé de finir la soirée dans les bras de Kagami, à pleurer toutes les larmes de son corps. Mais il ne s'était pas attendu à l'entrée de Kagami dans sa vie non plus alors... tout n'est que surprise avec lui, depuis le premier jour. Il a envie de le prendre comme un cadeau de la vie. Une sorte de compensation. Peut-être que le temps ne l'a pas oublié finalement... Ces drôles de pensées sentimentales ne l'étonnent qu'à moitié. Il est à fleur de peau et se sent fébrile, complètement vidé après cette journée pas du tout reposante. Ni pour son corps, ni pour son esprit et encore moins pour son cœur.

Une fois qu'il se sent assez calme et capable de parler il s'excuse d'une voix rocailleuse et incertaine.

« Désolé pour ça... Je… C'est pour ça que j'en parle jamais. »

Kagami hoche la tête et reprend quelques gorgées de bière.

« Yeah... Mais j'pense aussi que t'y étais pas forcément prêt... J'étais là au bon moment ! ajoute-t-il avec un clin d'œil.

— Ouais... faut croire », admet-il dans un demi sourire.

Il l'imite et se réfugie dans sa boisson. La pensée de Kagami fait étrangement écho à la sienne. Cette façon qu'il a de le percer à jour et de le mettre à nu, de dire tout haut ce qu'il pense tout bas, il trouve toujours ça un peu effrayant, désarmant et terriblement réconfortant. Il a le sentiment que Kagami le voit, et il aime croire qu'il le voit lui aussi. Alarmé par le tour que prennent ses pensées, Aomine se donne une claque mentale pour se reprendre et s'éclipse à la salle de bain pour se rafraîchir.

Kagami termine sa bière pendant son absence, se sentant un peu vidé lui aussi après cette journée toute en contrastes. Il a vécu des émotions fortes, et physiquement, il s'est poussé à bout aussi. C'est souvent comme ça avec Aomine, semble-t-il. De l'intensité. Il réalise que c'est quelque chose qu'il recherchait sans vouloir se l'avouer, mais il ne pensait pas pouvoir s'ouvrir de cette façon-là, être aussi proche de quelqu'un. Ou même le vouloir... Mais avec Aomine, les choses se produisent avant qu'il ne se pose de questions, et c'est peut-être pour ça que c'est aussi facile. Il n'a pas vraiment choisi cette intensité... Elle est juste là.

Il se regarde dans le miroir, incrédule de ce qu'il vient de lâcher à Kagami. Il s'arrose encore le visage pour effacer ses pleurs et en s'épongeant, la tête ailleurs, il se demande pourquoi il n'a jamais réussi à dire tout ça à qui que ce soit d'autre. Peut-être que le fait que son nouvel ami soit presque un inconnu rend les choses plus faciles... Mais une petite voix dans son crâne lui murmure que c'est autre chose. Aomine ne sait pas trop quoi faire. Il ne voudrait pas abuser de son temps, mais même s'il est fatigué il ne se sent pas vraiment capable d'être seul ce soir.

Quand il sort de sa cachette, s'étant laissé le temps de reprendre contenance et un minimum d'assurance il s'oblige à marcher la tête haute.

« Je vais me faire un thé, tu en veux un ? Sinon il y a d'autres bières au frais, fais comme chez toi.

— Du thé c'est bien, mais... Je veux pas m'imposer. Je comprends si t'as besoin d'être seul.

— Non ! Non... reste. »

Il détourne le regard, s'affairant à remplir sa bouilloire pour masquer son trouble. À croire qu'il n'a plus aucun filtre. Super...

Kagami sourit et hoche la tête.

« D'accord. » Il se renfonce dans le canapé et ajoute d'un ton dégagé : « De toute façon, j'avais rien prévu de spécial ce soir. Tu sais des fois quand je m'ennuie... Je refais mon ménage. Alors tu m'épargnes peut-être une soirée à récurer un évier immaculé ! »

Et juste comme ça, le brun éclate de rire. Et c'est libérateur. Toute la tension restante et sa gêne s'évapore, juste parce qu'il ne doute pas une seconde que ce soit la pure vérité. Dans son hilarité il arrive à répondre et même le taquiner :

« Hahah oh tu sais... si je peux rendre service. Mais si jamais tu te fais vraiment chier... tu peux t'occuper du miens, je voudrais pas casser tes plans.

— Je suis maniaque mais j'arrive quand même à voir quand je me fais exploiter, alors ton évier tu t'en occupes toi-même ! Tss... »

Kagami fait mine de grogner mais ça lui fait plaisir d'entendre rire Aomine. Et puis, clairement, il ne va pas dire non à une soirée avec le brun... Et même... s'ils ont des sentiments différents... Il peut l'accepter. Peut-être qu'il n'y arrivera pas toujours... Mais ce soir, tout ce qui compte, c'est d'être là pour son ami.

Amusé par cette joute verbale, il lève les yeux au ciel pour la forme mais un sourire étire toujours ses lèvres.

« Tout de suite les grands mots... Tu veux du sucre dans ton thé ?

— No thanks. À propos de ménage, une question me brûle les lèvres depuis tout à l'heure... C'est toujours aussi nickel ou t'as fait le ménage avant que je vienne ?

— Ah ouais... maniaque à ce point-là ! Un peu des deux. Je tiens mon appart' relativement clean, mais j'ai fait un effort en plus pour toi. Pour éviter que tu aies envie de récurer mon évier par exemple...

— Ouais... ça m'aurait perturbé pour faire ma cuisine, c'est vrai. Finalement c'est beaucoup d'emmerdes pour toi que je te fasse à manger ! » conclut-il en riant.

Il ricane aussi en apportant les tasse sur un petit plateau avec une boîte de gâteaux. Puis mi-taquin mi-sérieux il admet :

« C'est comme les courbatures, c'est le prix à payer ! Mais ta cuisine vaut largement les emmerdes. »

Cette petite remarque, dite sur un ton presque nonchalant, va pourtant droit au cœur de Kagami et il se sent instantanément rougir. Il rit un peu et dissimule sa gêne en soufflant sur sa tasse.

« Je suis content si ça t'a plu. Comme ça en plus pas besoin de se casser la tête pour le dîner, on a encore de quoi faire. »

Aomine lui sourit pour toute réponse et s'installe en tailleur à ses côtés. La chaleur de la boisson entre ses mains termine de l'apaiser. Le thé a toujours eu cet effet sur lui, le ramenant instantanément à un état d'esprit calme. La vapeur s'élevant en douce volutes pour l'envahir du parfum léger et entêtant des arômes. Ça l'invite à se recentrer. Il souffle sur sa tasse en silence puis reporte son attention sur Kagami.

« Tu veux qu'on allume la console ? Ou tu préfères mater un film ?

— Hm... Si t'as un jeu pas prise de tête, pourquoi pas. Sinon un film c'est bien aussi !

— J'ai un jeu d'aventure sympa. Satsuki en est dingue. »

Il se penche pour saisir la jaquette dans le tiroir de sa table basse et la tend à Kagami.

Le rouge regarde rapidement de quoi il s'agit et approuve :

« Ah ouais, j'en ai entendu parler. Pas eu le temps de le tester encore. Ok, let's go ! »

Aomine allume télé et console, sort les manettes et sélectionne une nouvelle partie pour ne pas s'attirer les foudres de sa meilleure amie. Ils passent un certain temps à créer leurs personnages, s'amusant des différentes options et des looks plus ou moins stylés qu'ils peuvent arborer. Il a finalement opté pour un chevalier à l'épée clinquante et à la coiffure iroquoise douteuse.

De son côté, Kagami opte pour un orc barbare maniant une énorme hache à deux mains.

« Voilà, ça, ça fait plus peur que ton chevalier punk... »

— Mais avec ton groin de phacochère à pustules, les PNJ nous aideront jamais pour les quêtes !

— On n'a pas besoin des PNJ ! À part pour leur couper la tête et leur faire les poches », ajoute-t-il avec un sourire sadique, serrant sa manette entre ses mains.

Aomine observe son voisin un brin étonné. Sous ses airs de gars sympas et serviable, en fait, Kagami est un monstre. Ça le fait marrer et il a soudain hâte de découvrir cette nouvelle façon de jouer, définitivement différente de celle de Satsuki.

« Ok va pour la version barbare ! »

Kagami approuve d'un hochement de tête vigoureux. Parfois, c'est bon de se défouler en refusant de faire des concessions, avec le combat comme solution à toutes les situations. Voilà quelque chose qu'on ne peut pas faire dans la vraie vie, alors autant en profiter en jeu !

Leurs personnages apparaissent dans une taverne où on leur confie aussitôt la première quête. Après être partis sans payer et avoir tué les gardes les poursuivant, ils commencent à se balader dans la cambrousse. Le jeu est conçu pour les bagarreurs, car même sans beaucoup d'équipement ou d'aptitudes, ils peuvent progresser sans trop de mal en se taillant leur chemin à la hache et à l'épée, ce qu'il trouve très amusant.

Aomine adore ce jeu ! Il le trouve beaucoup plus fun comme ça, sans avoir à se soucier des problèmes de tel ou tel personnage, ni même de devoir se faire de l'argent pour payer son équipement. N'est-ce pas déjà ce qu'il fait dans la vie ? La méthode gros bourrin le fait rire, amenant des situations cocasses qu'ils règlent dans des bains de sang épiques. La renommée de leur duo sème la terreur dans le pays, attirant les chasseurs de primes à les poursuivre à travers la map.

« On fait un super duo ! rigole Kagami. On règne par la terreur ! C'est vrai qu'il est cool ce jeu. Mais fais gaffe à pas sauvegarder sur l'emplacement de la partie de Satsuki, parce que je suis pas sûr qu'elle va aimer notre façon de jouer !

— Parles pas de malheur... elle me tuerait ! haha ! Mais elle serait impressionnée aussi. On a atteint son niveau en moins de temps qu'elle.

— C'est juste parce qu'on joue comme des gros bourrins. »

Il pose sa manette et s'étire, jetant un œil au brun.

« J'ai faim... Je nous fais réchauffer le dîner ? »

Daïki hoche la tête, restant concentré sur l'écran pour finir de dépouiller leurs nouvelles victimes. Puis il va dans le menu et enregistre leur avancée en prenant garde à sélectionner un nouvel emplacement. Il baisse un peu le son et emporte le plateau avec leurs tasses et la théière dans la cuisine où s'affaire son ami.

Une fois les plats chauds, Kagami les dispose sur le même plateau et se sert dans les placards pour prendre des bols sans même y penser. À croire qu'il se sent déjà comme chez lui ici ! Ils retournent se poser sur le canapé pour manger, de bon appétit après l'après-midi sportive, et Kagami se félicite d'avoir prévu large.

Aomine sait qu'il lui a dit de faire comme chez lui, mais ça lui fait vraiment plaisir que Kagami l'applique. Pensif, il se dit que ses années passées aux États-Unis expliquent la facilité qu'ils ont à communiquer et s'ouvrir l'un à l'autre. Un peu en marge des mœurs et des coutumes sociales qui s'imposent parfois plus que les ressentis. Il se régale du repas, savourant de le partager avec son partenaire de crime.

Ils savourent le repas dans un silence relatif, mais que Kagami ne trouve pas dérangeant. Quand ils sont ensemble, les blancs font un peu partie du reste. Ils n'éprouvent pas le besoin de meubler, et il trouve ça reposant. Une fois le plus gros de leur appétit repu, ils échangent sur leur expérience vidéoludique du jour en riant lorsqu'ils se remémorent les moments les plus rocambolesques.

Ils rient, ils parlent et se chamaillent un peu. Pas d'accord sur lequel d'entre eux a effectué le plus beau kill. Comme à chaque fois qu'il est avec lui, Aomine n'a pas envie que la journée se termine. La vie est simple auprès de Kagami. Un peu comme dans leur folle partie. Il le ramène à l'essentiel. Mais la nuit est tombée depuis longtemps et il ne peut retenir un bâillement. Il voit même un peu trouble, le regard voilé de fatigue et sent sa tête s'alourdir.

Kagami s'en rend compte et rapporte le plateau en cuisine, rangeant son contenu dans le lave-vaisselle.

« Je crois qu'il est temps d'aller au lit ! » lance-t-il tout en terminant sa tâche.

Dans le confort de son canapé, repus, enveloppé de la douce lumière tamisée il se laisse glisser sur l'assise et remonte les genoux sur sa poitrine en soupirant de plénitude.

« J'ai pas envie », proteste-t-il avant d'étouffer un nouveau bâillement.

Kagami rigole devant son attitude enfantine :

« Tu vas pas t'endormir tout tassé sur le canapé alors que t'as un lit qui t'attend ! » Il s'approche et lui donne une légère tape sur le crâne. « Allez du nerf ! Après tu pourras dormir jusqu'à pas d'heures !

— Hmm », grogne-t-il en se massant le crâne.

Aomine se redresse dans un gémissement, lançant un regard torve à son ami qui semble ne pas être totalement sortie de son personnage d'orc barbare et sadique. Il traîne des pieds jusqu'à l'entrée où Kagami enfile déjà ses chaussures.

Le rouge passe sa veste et relève la tête vers lui, souriant. Il ne trouve pas quoi dire, ou plutôt plusieurs choses différentes se bousculent dans son esprit et sur ses lèvres, mais finalement il opte pour un simple :

« C'était cool aujourd'hui. Thanks. »

Aomine se passe une main dans les cheveux, hésitant. Son regard tombe dans celui de Kagami. Et il décide que ce qu'il a partagé avec lui aujourd'hui mérite de se terminer mieux que sur un simple au revoir. Sur le pas de sa porte, l'étrange impression que son ami est sur le point de lui échapper il se laisse guider par son impulsion. Ça le démange de toucher Kagami. Alors il passe un bras autour de ses épaules et l'attire à une étreinte. Il le sert un peu contre lui pour lui témoigner toute la reconnaissance et l'affection grandissante qu'il éprouve pour lui. À courts de mot, il n'y a qu'une chose qu'il arrive à formuler.

« Rentre bien, écris moi quand t'es arrivé. »

Le cœur de Kagami s'affole à cette étreinte. Aomine a semblé légèrement hésitant, mais la façon dont il le serre, doucement mais fermement, a quelque chose de spontané et de sincère qui le bouleverse. Il lui rend son étreinte, tapotant son dos.

« Yeah... I will. »

Quand le brun le libère, Kagami lui adresse un sourire qui se veut rassurant, tâchant de calmer les battements de son cœur.

« Bonne nuit », dit-il d'une voix peut-être légèrement étranglée.

Puis, avant de trahir davantage son trouble, il tourne les talons et s'éloigne dans le couloir à grands pas vers la cage d'escaliers.

Aomine ferme sa porte, et reste un moment planté devant, sans arriver à bouger. Le silence soudain de son appartement lui arrache un frisson. Il se frotte les yeux et se décide à rejoindre son lit. Au passage il éteint la télé, le salon. Il prend son temps pour se laver les dents, avec des gestes lourds et lents, ses paupières se fermant d'elles même, s'ouvrant de moins en moins fréquemment et de plus en plus difficilement. Il se déshabille et se faufile sous les draps avec son téléphone. Résistant au sommeil qui pèse une tonne sur son corps entier.

Fatigué et troublé, Kagami se presse dans les rues de la ville, impatient de retrouver son appartement. Les événements de la journée se mélangent un peu dans sa tête, des bouts de conversations s'entrechoquent, comme s'il était déjà sur le point de s'endormir. Finalement, il arrive devant chez lui et se hâte dans les escaliers. C'est avec un soupir de soulagement qu'il verrouille sa porte devant lui. Sans attendre, il envoie un message à Aomine pour lui signaler qu'il est bien rentré. Il n'y a pas pensé sur le coup, mais c'est étrange que le brun lui ait demandé ça. Il n'habite pas loin, qu'est-ce qui aurait bien pu lui arriver ? C'est sans doute à mettre sur le compte de son état de fragilité émotionnelle...

Une fois le message envoyé, Kagami se déshabille, enfile un jogging et un t-shirt larges. Il passe dans la salle de bain et va ensuite déplier son futon. Il s'allonge en grognant de satisfaction. Il ferme les yeux, et de nouveau, les images de la journée se télescopent dans son esprit. Les mots d'Aomine résonnent jusqu'à perdre leur sens. Et enfin, il s'endort.

Le lendemain après-midi, Kagami regarde nerveusement son téléphone portable. Cela fait déjà une heure qu'il hésite, prenant le téléphone, affichant le numéro sur l'écran, tout ça pour renoncer et reposer l'appareil. Il déteste passer des coups de fil – encore un coup de sa timidité – néanmoins ça lui paraît plus poli de contacter la meilleure amie d'Aomine par ce moyen.

Sa team et lui ont besoin d'aide pour gérer leur nouvelle popularité, alors il ne peut pas se permettre de trop procrastiner. Sans quoi, ils risquent de manquer de bonnes opportunités.

C'est donc poussé par son sens du devoir qu'il se décide finalement à appuyer sur la touche d'appel. Tandis qu'il écoute nerveusement la tonalité, il se racle la gorge, faisant les cent pas dans son petit salon.

Devant sa console, Aomine se marre. Il est en train de montrer à Satsuki comment il faut répondre à l'aubergiste qui réclame son dû. Sa meilleure amie s'offusque de ses manières barbares et se jette sur lui pour récupérer la manette avant qu'il ne puisse donner le coup fatal. Elle est venue partager un repas avec lui, pour célébrer la prise de la police cette semaine. Alors qu'elle râle toute seule en essayant de réparer les dégâts qu'il a causé, elle s'arrête de marmonner lorsque son téléphone sonne sur la table basse. Un sourire étire le coin de ses lèvres alors qu'il jette un coup d'œil à l'écran. Le plus naturellement du monde il demande :

« Qui c'est ?

— Je sais pas, c'est un numéro inconnu, affirme-t-elle en saisissant l'objet.

— Tu devrais répondre, c'est peut-être important... »

Satsuki fronce les sourcils et l'observe, inquisitrice. Il se retient de rire et l'incite à décrocher une nouvelle fois d'un hochement de tête avant de replonger dans sa lecture.

« Moshi moschi ici Momoi. »

Il avait beau s'y attendre, Kagami ne peut s'empêcher de sursauter en entendant la voix guillerette résonner dans le récepteur.

« Oh, euh. Salut. Je... Hm. Aomine m'a donné ton numéro... Je suis Kagami Taiga. »

Il laisse planer un silence, même s'il réalise que son nom ne va probablement rien dire à la jeune femme.

Caché derrière son manga, Aomine ne la voit pas mais il imagine très bien sa moue incrédule, peut-être même contrariée.

Kagami Taïga... elle sait qu'elle a déjà entendu ce nom quelque part. Elle lance un regard en biais à son voisin, et la lumière se fait dans son esprit.

« Kagami... oui bien sûr ! Daï-chan m'a parlé de toi. Vous jouez au basket je me trompe ? »

Kagami déglutit, le cœur battant. Alors elle sait déjà qui il est... Cette information lui réchauffe le cœur, mais pour une raison ou pour une autre, ça le rend encore plus nerveux.

« Ouais... C'est ça. Mais euh... Bon voilà, dans la vie je suis joueur pro... Dans les jeux vidéo, je veux dire... Et y a pas longtemps, mon équipe et moi on a fini deuxième dans un tournoi national. On commence à avoir pas mal de propositions et euh... On voudrait avoir un agent. Aomine... Il a dit que ça pourrait t'intéresser... »

L'avantage du téléphone, c'est qu'elle ne peut pas le voir rougir. Et si Aomine se trompait ? Il se raisonne : dans ce cas, rien de grave, elle n'aura qu'à raccrocher, et lui à chercher un autre agent. C'est pourtant avec une certaine fébrilité qu'il attend sa réponse.

Quand elle entend les explications du jeune homme au bout du fil, elle ne comprend pas tout de suite. Il lui faut un certain temps pour réaliser que le fameux Kagami parle d'elle. Si bien qu'elle a besoin d'un rappel à l'ordre inquiet de son interlocuteur pour retrouver sa voix.

« Je euh... Pardon, il ne m'avait pas prévenu... Oui, oui ça m'intéresse beaucoup, affirme-t-elle avec enthousiasme.

— V-Vraiment ? Parce que euh... Je sais que tu fais des études et je veux pas t'embêter... »

Réalisant qu'elle pourrait se méprendre et penser que c'est lui que ça embête et qu'il l'appelle parce qu'il s'y sent obligé, il s'embrouille en reprenant :

« Enfin, si tu veux c'est super ! Je... Aomine a dit beaucoup de bien de toi, alors... »

Il laisse traîner sa phrase sans savoir comment la finir.

Ne pouvant se défaire de son sourire, la rose observe son ami d'enfance qui fait toujours semblant de l'ignorer. Elle a trop souvent tendance à oublier qu'il prend soin d'elle autant qu'elle prend soin de lui. Il a juste une façon différente de le faire...

« Si ça ne pose pas de problème pour vous d'avoir quelqu'un d'inexpérimenté, ça ne me dérange pas. Je me débrouillerai. Je hum... vous avez besoin de quoi exactement ? Est-ce que tu préfères qu'on se voit pour en parler ? »

Tout en posant la question, elle dresse déjà la liste mentale de toutes les informations qu'elle va devoir récupérer sur l'équipe et les joueurs, ce qu'ils attendent, ce dont ils ont besoin, ce qu'ils sont prêts à faire. Son cerveau en ébullition, la poitrine palpitante d'exaltation elle attend la réponse.

« Euh ouais, ce serait sans doute plus pratique d'en parler de vive voix. Tu es libre cette aprem ? Ou un autre jour ! On pourrait se retrouver dans un café...

— Oui je suis disponible. Envois moi l'adresse qui t'arrange.

— Ok, génial. Merci. D'ici une heure ?

— Parfait pour moi !

— Génial. À tout à l'heure. »

Kagami raccroche, réalisant qu'il a la bouche sèche, et qu'avec toutes ses hésitations, il a sans doute paru ridicule à la jeune femme. Il inspire un grand coup. Ça ne fait rien. Elle ne va pas penser qu'il est un idiot juste parce qu'il est un peu timide. C'est la meilleure amie d'Aomine, après tout... Mais il s'aperçoit que c'est justement ça qui l'inquiète. Il a peur de faire mauvaise impression. L'opinion de Momoi doit être importante pour Aomine.

« Rah, arrête d'être aussi stupide ! » s'exclame-t-il à haute voix, exaspéré par ses propres pensées.

Que dirait Tatsuya ? De garder la tête froide, pour commencer. Et de se focaliser sur son objectif : trouver un agent pour sa team.

Fort des conseils imaginaires de son ami, Kagami se prépare, envoie l'adresse d'un café du quartier qui est idéal pour son ambiance calme et accueillante. Puis, il regarde ses fringues de sport et décide de se changer pour quelque chose qui fasse un peu plus sérieux. Il enfile une chemise rouge sombre et un jean noir, essaie de discipliner un peu sa chevelure toujours rebelle, se passe un coup de déodorant, puis, nerveux, décide de partir immédiatement pour le café.

Quand la tonalité résonne, la jeune femme regarde son téléphone, ébahie. Elle prend quelques secondes pour réaliser ce qu'il vient de se passer. Puis soudain, elle laisse éclater sa joie en bondissant sur le canapé. Elle pousse un cri qui se termine en éclat de rire puis saute sur Aomine qui observe ses gamineries d'un air amusé. Elle le houspille en cherchant à le frapper. Indignée qu'il ne l'ait pas prévenue avant.

« Haha arrête Satsu ! Je ne savais pas quand il appellerait, si j'te l'avais dit tu serais restée collé à ton portable en attendant qu'il sonne !

— Mais j'aurais pu me préparer aussi ! Idiot ! Je vais avoir l'air de quoi moi maintenant, je connais rien de leur parcours ? »

Aomine ricane et lui sourit avec tendresse. Il saisit son visage en coupe pour la canaliser.

« Relax, il veut juste te rencontrer pour savoir si ça peut le faire. Et je suis sûr que oui. T'es faite pour ça. »

Attendrie, Momoï hoche la tête. Elle inspire profondément pour s'inciter au calme. Ce n'est pas vraiment un entretien d'embauche. Juste une piste à explorer qu'on lui propose. Intérieurement, elle remercie sa coquetterie de l'avoir poussée à mettre une jupe aujourd'hui. Elle file quand même à la salle de bain pour réajuster son maquillage et sa coiffure, et avant de se mettre en route, fait quelques recherches sur le tournois dont lui a parlé Kagami.

En enfilant ses bottines et sa veste, elle se dit qu'au-delà de l'opportunité professionnelle incroyable que cette rencontre représente, elle est quand même très curieuse de rencontrer le nouvel ami de Daï-chan. Ce n'est pas tous les jours qu'il se rapproche de parfaits inconnus. Elle a hâte de découvrir ce qu'il peut bien avoir de spécial, ce Kagami, pour susciter autant d'intérêt chez son ami.

Fin prête, elle est sur le point de partir mais sur le pas de la porte elle se ravise, passe la tête dans l'appartement et lance :

« Merci mon Daï-chan, je t'appelle plus tard ! »