Hey salut vous ! :D

Comme on se retrouve ! Ça commence à faire un petit moment qu'on vous a laissé en plein suspens. Enfin nos deux loustics ont réussi à se parler et d'après vos retours, merci d'ailleurs pour vos petits mots, ça fait toujours super plaisir, vous avez été unanimes sur le baiser. Il était temps, non ? Mais comment va réagir Aomine ? On vous laisse le découvrir :)

Bonne lecture !

PS: En attendant la suite, je vous conseil d'aller faire un tour sur le compte des copines Kuro-hagi et Setsunafr. Elles se sont lancées dans le challenge du writober cette année !


Sous le choc, Aomine regarde sa porte se refermer et reste planté dans l'entrée, portant ses doigts à ses lèvres sans s'en rendre compte. Quand il sort de sa léthargie après un temps indéterminé, il réalise que son rythme cardiaque ne veut pas se calmer et que sa tête lui tourne d'avoir retenu son souffle. Il a vu Kagami s'approcher, il se doutait de ce qui allait suivre, mais il s'est figé. Incapable de lui rendre son baiser, et maintenant il se sent comme un con. Kagami l'a embrassé... et il a à peine eu le temps d'en profiter. C'était trop court, ou alors il était trop occupé à analyser la situation... Certainement un peu des deux...

Alors que son corps se décide enfin à lui obéir, il sent un sourire idiot étirer ses lèvres. Il s'était fait tout un tas de films sur ce moment. Et Kagami l'a pris au dépourvu. Il n'a pas eu le temps de stresser, ni de se poser la question. Kagami l'a embrassé avec douceur, et il a aimé ça. Vraiment aimé ça. Plus que ce qu'il aurait cru.

Il récupère son téléphone abandonné sur un meuble et envoie un message au fuyard.

Aomine 21h18

Voleur...

Kagami marche vite, il court presque. La dernière scène de son passage chez Aomine se rejoue en boucle dans son esprit. Il ne regrette pas son geste, mais la peur le talonne, mélangée à une étrange euphorie. Celle d'avoir osé. Quoi qu'il arrive, il fallait qu'il le fasse. Ça, il le sait dans ses tripes. Il sait aussi qu'Aomine ne s'y attendait pas, et c'est pour ça qu'il devait le faire à cet instant précis. Il voulait prendre le risque.

Il croise des gens sans les voir, et son cœur bat toujours aussi fort. Quand son téléphone vibre dans sa poche, il tressaille comme si on venait de le bousculer. Il s'arrête et en lisant le message du brun, il éclate d'un rire joyeux et spontané, un rire de gamin.

Kagami - 21h20

Je suis même pas désolé. C'était ma façon de 'sortir de ma réserve'. À charge de revanche...

Il envoie son message, souriant, tandis qu'il repart à grands pas. Ce n'est plus la peur qui le talonne. Ce soir... l'espoir brille plus fort que tout le reste. Il voulait tenter sa chance, il se l'est enfin autorisé. Et pour l'instant, il ne veut retenir que ça... Parce que ça fait un bien fou.

Son sourire ne veut pas quitter Aomine. Il en a même mal aux zygomatiques. Un florilège d'émotions le traverse en repensant au départ de Kagami. Parmi elles, la peur. La peur de rester figé la prochaine fois aussi. La satisfaction, et le soulagement. Au moins de cette façon, il n'a pas eu le temps de paniquer, ni de reculer. Aussi, il ne peut s'empêcher d'être un peu fier de lui d'avoir passé ce cap, même s'il n'a fait que "subir" le baiser.

Et Kagami continue de le surprendre avec sa réponse. Il le provoque encore au lieu de s'excuser comme il l'imaginait. La gêne qui aurait pu s'installer se volatilise, tuée dans l'œuf et ajoute un peu d'éclat à son allégresse. Ce soir, il ne voit aucune ombre au tableau. Il a confiance.

Aomine - 21h23

T'as de la chance que je sois mis à pied :p
Compte sur moi ...

Kagami - 21h24

Je suis impatient. Essaie de te remettre de tes émotions d'ici là... ;) À demain.

Kagami ne laisse pas la place au doute ou à l'hésitation. Aomine a réagi de manière positive, et ça lui suffit pour pousser son avantage. Ce n'est pas toujours facile de parler de ses sentiments, mais au moins il peut agir. Et il a toujours du mal à croire que ça ait marché... Mais il en éprouve un bonheur profond. Il ne se sent plus le dos au mur, dans une impasse sentimentale. Il peut redevenir lui-même. Il serre son téléphone dans sa main, arrivant à son immeuble sans que le sourire ait quitté ses lèvres. Et il a comme l'impression que ce soir, il va dormir d'un sommeil profond.

Une fois chez lui, contrairement à ses habitudes, il jette ses fringues en vrac dans le salon et se met directement sous la couette. Le sommeil ne viendra pas tout de suite... Mais il a juste envie de rêvasser. Ne rien faire et laisser son esprit partir à la dérive, s'autoriser de nouveau à rêver, à fantasmer, laisser entrouvertes les portes hier encore verrouillées à double tour. Il veut juste flotter sur son petit nuage.

La tête ailleurs, planifiant déjà sa vengeance, Aomine se prépare pour la nuit. Il ne sait pas trop quoi faire de lui-même et les réflexes d'une routine ancrée prennent le relais tandis qu'il rêvasse. Il hésite à en parler à Satsuki. Mais il préfère garder ça encore un peu pour lui. Pour eux... se reprend-il en souriant de nouveau comme un gamin. Est-ce qu'ils peuvent dire qu'ils sont ensemble du coup ? De nouvelles interrogations pointent le bout de leur nez, pourtant il les accueille sans trop y réfléchir. Les rangeant dans un coin de son esprit pour plus tard. Là il préfère profiter de son apaisement. De son bonheur, s'il ose nommer son état ainsi.

Il s'échoue au milieu de son lit, incapable de s'endormir, ni de se concentrer sur quoique ce soit d'autre que Kagami.

Aomine - 21h33

Tu m'en demandes beaucoup là ...
Bonne nuit Kagami

Cette réponse fait bouillonner le cœur de Kagami, mais aucune n'est douloureuse. Il soupire, croisant les mains sous l'oreiller, et les yeux rivés sur le plafond aux ombres mouvantes. Immobile, il écoute le silence relatif des lieux, le bourdonnement de son frigo à l'intérieur, celui de la circulation à l'extérieur. Il fait le vide en lui, revisitant mentalement les derniers jours qui se sont écoulés. Parfois, il éprouve un pincement de regret ou de culpabilité, mais vu la façon dont la soirée s'est terminée, ça n'a plus aucune importance. Il rêve à Aomine, se représente son visage, ses petites manies, ses tics de langage, son odeur, sa présence qui a toujours le don de l'électriser. Il n'anticipe pas le lendemain... Il a eu bien assez d'émotions pour aujourd'hui. Et finalement, il s'aperçoit qu'il est épuisé. Bien avant son horaire habituel, le sommeil l'emporte avant qu'il ne réalise qu'il sombre.

Lorsqu'il ouvre les yeux le lendemain, Aomine se découvre sur le canapé. Petit à petit, les souvenirs de la veille se rassemblent et il se revoit investir le salon pour regarder une série, puisqu'incapable de trouver le sommeil. Il n'a cependant pas le souvenir de s'être endormi, et c'est la série qui a fini par le regarder. Il se redresse en baillant, d'autres images de sa soirée en tête. Le coin de ses lèvres se retrousse. Encore dans le brouillard, il se demande s'il n'a pas rêvé la scène qui se déroule sous ses paupières mi-closes. Il s'étire dans un grognement, son dos lui faisant payer les deux nuits de suite hors du confort de son lit. Il a intérêt de rectifier le tir s'il veut être en forme pour la randonnée qui approche.

C'est cette dernière pensée qui termine de le réveiller, déclenchant le listing de tout ce qu'il a à faire avant de partir en excursion. D'abord, un café. Histoire d'être efficace au plus vite. Son envie d'évasion est étonnamment décuplée ce matin, et son impatience entre en conflit direct avec sa flemme matinale. Alors que la cafetière coule dans un ronronnement caractéristique en rompant le silence des lieux, il se saisit naturellement de son vieux carnet pour y noter ce qui tourne en boucle. Il avait presque oublié les bienfaits de l'écriture, mais en ce moment il en ressent le besoin impératif. Même pour les choses anodines du quotidien. Il avise le nombre de pages restantes et ajoute "nouveau carnet" sur sa liste de courses, avant de savourer son millésime, l'esprit plus tranquille.

Kagami a émergé au lever du soleil et pour la première fois depuis un petit bout de temps, il s'est senti réellement reposé. Plein d'entrain à l'idée de commencer la journée, préparer la randonnée, flirter... discuter avec Aomine, il s'est mis sans tarder à la préparation du petit-déjeuner. Alors qu'il regarde l'autocuiseur à riz accomplir son office d'un air rêveur, il se remémore la fin de la soirée de la veille. Au fond, il est plutôt fier de lui. Finalement, il n'avait eu besoin que d'un petit coup de pouce pour se jeter à l'eau. Et Aomine a fait bien plus que de lui donner un petit coup de pouce. Il se retient de lui envoyer un message tout de suite, et achève la préparation de son petit-déjeuner avant de s'installer pour le manger devant l'ordinateur. Ensuite, il procède à quelques exercices physiques, quelques abdos et push-up au beau milieu de son salon, va prendre une douche, et enfin ose envoyer un message au brun. Il est encore tôt, l'autre dort sans doute encore, mais tant pis.

Kagami - 10h30

Hello. J'espère que t'as bien dormi. Je vais acheter quelques trucs pour la randonnée ajd. Hâte d'y être !

Ce n'est qu'une fois prêt à sortir que Daïki consulte son téléphone, le cœur battant. Autant d'appréhension que d'anticipation. Ne sachant pas s'il préfèrerait y trouver un message ou non. Alors quand il voit que Kagami lui a déjà écrit, une légère bouffé d'angoisse le traverse, vite estompée par le plaisir de lire son enthousiasme. Voilà pourquoi il a boudé son portable. En un clin d'œil il se fait happer par un tourbillon d'émotions qu'il n'arrive plus à endiguer. Kagami lui retourne les tripes, affole sa poitrine et l'empêche de réfléchir. Autant de sensations dont il n'a pas l'habitude et qui l'effraient un tantinet. Cependant pas assez pour le faire descendre de son nuage.

Aomine - 11h03

Hey. Ça peut aller et toi, tu as fait de beaux rêves ?

Ok, je vais rassembler ce qui faut moi aussi.

Kagami n'a pas voulu se l'avouer, mais il a attendu cette réponse dès l'instant où il a pressé la touche d'envoi de son message. Il s'emballe trop, mais il s'est déjà fait cette réflexion mille fois depuis qu'il connaît Aomine, et essayer de ralentir n'a fait que lui mettre des bâtons dans les roues. Il s'emballe, c'est parce qu'il est amoureux, c'est normal. C'est risqué, oui. Mais depuis quand est-ce qu'il fuit le risque ?

Kagami - 11h05

Aucun rêve, j'ai dormi comme une souche ;) Prépare tout bien, hein ! Parce que je vais tâcher de rester raisonnable dans mes achats.

Aomine salue l'homme derrière la vitre de la régie d'un signe et se marre en consultant la réponse, attirant un regard curieux sur lui.

Aomine - 11h07

Haha ! Tout ce que tu achètes, tu le portes ! Si ça peut aider dans tes choix...

Kagami - 11h08

Hm. Bon argument. À plus tard :)

Kagami presse le pas tandis qu'il se dirige vers la gare non loin d'ici. Juste quelques stations, et il sera au magasin d'activités en extérieur où il se fournit pour le surf. Il sait qu'il trouvera tout ce qu'il faut pour sa randonnée là-bas. Lorsqu'il pense à ses futurs achats, il se sent impatient comme un gamin le matin de Noël. Cette randonnée, ça va être une aventure, et d'autant plus qu'il va la vivre avec Aomine. Sur son téléphone, il sélectionne une musique agressive qui lui donne de l'énergie. Son casque et sa musique, c'est son bouclier en ville. Ça l'isole de l'excès de sollicitations visuelles et auditives, et c'est plus facile de se faufiler à travers la foule qui ne fait que le retarder sur le chemin de son objectif. Rasséréné par les rafales de guitare électrique, il arrive à la gare et se faufile dans la rame du train à quai avec un flot de voyageurs dont la plupart a sans doute une journée moins intéressante que la sienne.

Aomine répond brièvement à Kagami puis nerveux, il change de destinataire pour le message suivant. La réponse ne se fait pas attendre et le détend un peu. Pas de risque de le croiser. Bien, ce n'est pas qu'il veut l'éviter à tout prix, mais vu leur dernière conversation, il se doute que celle qui l'attend ne sera pas beaucoup plus agréable, alors s'il peut la retarder ça l'arrangerait. Il n'est pas très loin de sa destination, mais il s'engouffre tout de même dans sa voiture garée dans la rue. Autant déjà tout ranger dans le coffre.

Quelques minutes plus tard il se gare dans l'allée vide après avoir sonné à l'interphone et qu'on lui ait ouvert le portail. Une petite silhouette l'attend déjà sur le seuil de la maison de banlieue.

« Daïki quelle surprise ! Je ne t'attendais pas !

— Je sais désolé oba-san c'est un peu à la dernière minute.

— Ne dis pas de bêtise, tu es toujours le bienvenu ici. »

Aomine sourit en retour à sa tante qui s'écarte pour le laisser entrer. Il se déchausse et sent une vague de gêne l'envahir en constatant qu'il ne se souvient pas de la dernière fois qu'il est venu ici.

« Comment tu vas ? On s'inquiète pour toi tu sais... »

Il se masse la nuque en suivant la femme qui lui adresse un regard attestant de ses paroles. Il soupire et hausse les épaules. Il tente de la rassurer sans trop en dire, préférant écourter son passage ici au maximum.

« Ça va. C'était dur à encaisser les premiers jours mais je crois que j'avais besoin de vacances...

— Je comprends. Tu es comme ton oncle... C'est plus qu'un travail, mais il faut savoir recharger les batteries. »

À l'évocation de ce dernier, Aomine se rembrunit et ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel. Sa tante le remarque et lui offre une moue complice avant de lui proposer à boire.

Kagami a préparé sa liste et il est efficace. Des chaussures de randonnée, une gourde, une boussole – parce qu'on ne sait jamais – un pantalon imperméable et une veste qui l'est tout autant, une casquette en cas de soleil... Il prend aussi un peu de vaisselle de camping et de quoi dépiauter un poisson si Aomine lui en pêche un alors qu'ils sont en pleine nature. Il prend aussi un sac de couchage, une polaire... Et se réfrène. Pour le reste, il va devoir faire confiance à Aomine. Il en a déjà pour une belle petite somme et se dit qu'il va falloir prévoir des randonnées plus souvent pour rentabiliser... Mais l'idée lui plaît bien. Alors il ne réfléchit pas trop et s'autorise à être un peu impulsif alors qu'il s'apprête à passer en caisse.

Une fois dehors, il se sent comme libéré – et soulagé d'une bonne partie de son budget du mois. Il rentre chez lui, la tête déjà dans la randonnée, anticipant les paysages qu'ils vont traverser et la sensation que ça fera de respirer l'air pur dans les montagnes, et ne rien avoir qui arrête le regard... Il a l'intuition que c'est exactement ce dont il a besoin.

Lui qui avait redouté de venir, Aomine se surprend à apprécier ce moment en tête à tête. Il avait prévu de dire bonjour, récupérer ses affaires et repartir mais c'était sans compter sur la joie évidente de Sanaé Masato de le revoir et son regard de cocker déçue à l'approche de son départ. Elle évoque – sûrement à dessein se dit-il – des souvenirs qui ne manquent pas de le rendre nostalgique et ne peut refuser de partager un repas lorsqu'elle le lui propose, gagnant encore un peu plus temps.

Il se fustige mentalement d'être aussi faible. Son excès de bonne humeur peut-être, ou le fait qu'il ait toujours eu de bons rapports avec sa tante et qu'elle ne lui tient pas rigueur d'être si peu présent. Ou alors cette randonnée pour laquelle il est ici, et qui a un lien direct avec son passé, la famille cassée qui lui reste et qu'il prend soin de fuir. Comme si passer par ici, était la première étape de l'ascension.

Aomine s'astreint donc à répondre aux questions, badine sur tout et rien pour la satisfaire. S'enquiert à son tour pour prendre des nouvelles. Gardant toujours un œil sur l'horloge.

« Tu pars en randonnée alors ? Ça faisait longtemps, mais tes affaires n'ont pas bougé.

— Oui, ça va me faire du bien et après ça je verrais, j'irais peut-être voir maman.

— Oh... s'exclame sa tante, surprise. Ce serait super, je sais que tu lui manques beaucoup.

— Je sais », souffle-t-il en se levant pour débarrasser.

Sa tante le gronde et l'intime d'aller dans le garage pour récupérer ce dont il a besoin tandis qu'elle s'occupe de ranger. Ne voulant pas la contrarier, et trouvant là une belle excuse pour éviter la conversation, il s'exécute.

Il ouvre la grande porte du garage puis le coffre de sa voiture pour y déposer la tente, les matelas de fortune, deux mugs en laiton cabossés puis quelques outils qu'il pioche çà et là sur les étagères de l'établi.

De retour chez lui, Kagami est plein d'énergie nerveuse. Il range ses achats et se pose devant son ordinateur. Une bonne session d'entraînement avec ses coéquipiers, voilà qui l'aidera à se canaliser.

Depuis qu'ils se sont revus pour rencontrer Momoi, la dynamique a un peu changé dans son équipe. Ces gars timides et méfiants ont laissé tomber le masque, et l'ambiance est plus cordiale. Il est vrai qu'ils commencent à sentir le vent tourner, et que ça motive tout le monde à se donner à fond et s'ouvrir davantage aux autres. Okonomiyaki s'est révélé plus peureux que son attitude en jeu n'aurait pu le laisser prévoir, Komugi, un jeune stratège brillant, s'est montré affable et charmant, Nagato, leur sniper d'élite, leur a fait découvrir une personnalité pleine d'humour, et Hawke, qui assure le soutien dans leur équipe, s'avère plus charismatique que sa petite voix fluette et sa manie de baisser les yeux quand on le regarde en face ne le laissait présager. Kagami est heureux de les connaître un peu mieux, d'avoir franchi cette barrière invisible qui sépare les gens qui ne sont pas familiers les uns des autres, et de commencer à construire quelque chose auquel ils ont tous envie de croire. C'est même un sentiment plutôt exaltant qui attise sa bonne humeur pour la session d'aujourd'hui. Les choses semblent plus faciles, plus fluides, et il sait qu'il peut remercier Momoi pour ça, qui les a beaucoup aidés à s'ouvrir, et qui leur a présenté des solutions simples et efficaces alors qu'ils se sentaient un peu perdus dans le monde très concurrentiel de l'e-sport.

Alors, pendant quelques heures, le casque vissé sur les oreilles, les yeux suivant chaque déplacement à l'écran, communiquant avec ses coéquipiers par quelques mots brefs pour se coordonner, il s'adonne à son activité favorite et toute la tension qui l'habitait se dilue dans sa concentration intense.

Sanaé a essayé de le retenir un peu plus, mais cette fois il a su rester ferme. Il lui promet de repasser bientôt, ne serait-ce que pour ranger son attirail. Le cœur serré par l'embrassade quasi désespérée de sa tante, il quitte la maison. Avant de rentrer il passe faire les courses dont il a besoin, profitant d'avoir sa voiture pour en faire des plus conséquentes que d'ordinaire.

De retour dans son appartement, il en fait le tour pour regrouper ce qui manque. Sur la dernière étagère de sa penderie il attrape son sac et le rempli de ses accessoires, s'assurant qu'il y ait tout, fouillant bien chaque poche. Un sourire doux étire ses lèvres lorsqu'il dépose son paquetage près de la porte. Il se penche un peu et du bout des doigts, il caresse les badges ornant le tissu râpé de son sac de voyage. Encore une fois, il se laisse entraîner vers de vieux souvenirs que les petits boutons colorés ravivent. S'en apercevant, il secoue la tête et les laisse dans l'entrée, sachant avec certitude qu'ils reviendront de toute façon lui tenir compagnie pendant la marche.

Il avise l'heure et se décide à prendre une bière dans son frigo, puis s'installe dans son canapé. Après avoir checké mentalement les cases de sa liste de chose à faire, il s'autoriser à se détendre.

Aomine - 17h48

Alors tu as dévalisé le magasin ?

Il est plus de 20h quand Kagami déconnecte de Discord. Il se renfonce au fond de son siège et s'étire longuement, les bras bien levés en l'air, avant de bâiller à s'en décrocher la mâchoire. Il n'a plus aucune nervosité en lui, il est juste crevé. Il jette un coup d'œil à son portable et son cœur bondit quand il voit un message d'Aomine, auquel il s'empresse de répondre.

Kagami - 20h11

Hey ! Je sors de ma session d'entraînement avec les gars. J'ai fait un trou dans mon budget mais j'ai refréné mes achats compulsifs. Au moins je suis bien équipé ! Et t'as intérêt à pêcher parce que je vais pouvoir faire un super plat de poisson même paumé en pleine nature.

Aomine est justement en train de préparer quelques appâts lorsque son portable annonce l'arrivée d'un message. Il sourit à son écran en pianotant sa réponse.

Aomine - 20h12

Ouais... ça peut vite monter, pour ça que je t'ai dit de prendre que le minimum. Mais bon... si c'est pour me préparer un festin pourquoi t'en priver ! ;)

Kagami est parti pour aller s'ouvrir une bière quand il se rappelle soudain quelque chose qu'il a dit la veille. Aussitôt, il retourne à son téléphone et renvoie un message.

Kagami - 20h14

À propos de festin... T'as déjà mangé ? Parce ma proposition vaut toujours pour aller à ce resto dont je t'ai parlé :)

Aomine - 20h16

J'ai failli croire que t'avais oublié ! Chez toi dans 15 min ou rdv là-bas ?

J'ai la dalle...

Kagami -20h16

Chez moi ça sera plus simple. À toute.

Soudain dans l'urgence, le tigre renonce à sa bière pour aller se changer. Il choisit la chemise "atout charme" qu'il a revêtue pour rencontrer Momoi, avec sa couleur rouge qui fait ressortir ses yeux. Puis, il enfile son jean noir le plus ajusté et file dans la salle de bain pour tenter de mettre de l'ordre dans sa chevelure. Toute sa nervosité est revenue, mais c'est le genre de sensation qui lui donne de l'adrénaline. Ce soir, c'est le genre de soir où il voit plutôt des possibilités et non des obstacles, où ses insécurités reculent pour laisser davantage de place à un joyeux "pourquoi pas".

Il termine ses préparatifs par un coup de déo, puis s'observe dans le miroir. Son reflet le satisfait. Il a l'air volontaire, il est plutôt séduisant dans cette tenue. Le gamin renfermé sur lui-même s'est fait discret, laissant un peu plus de place au jeune homme qu'il est devenu, qui lutte pour se faire une place dans ce monde. Il hoche la tête à l'intention de l'image dans le miroir, s'encourageant mentalement. Tout va bien se passer.

Ravi de la réponse, quoique soudain un peu affolé par le timing, Aomine abandonne ses hameçons pour aller se changer. Il troque sa tenue confortable d'intérieur pour son style de prédilection. Un jean foncé grunge, son t-shirt à manches longues fétiche, le blanc, celui qui est cintré. Il se coiffe rapidement avec un peu de cire, et ajoute une touche de parfum. C'est en exécutant ce geste qu'il réserve d'habitude aux occasions spéciales que Daïki prend conscience de sa nervosité. Est ce qu'il peut considérer ce restau de dernière minute comme un rencard ? Il avise sa tenue qui répond pour lui mais ne prend pas le temps d'y réfléchir ou de changer de vêtements au risque d'être en retard.

Et cette dernière pensée l'achève. Fuck... Aomine Daïki qui a peur de faire attendre. Manquait plus que ça. Son rythme cardiaque accélère lorsqu'il enfile sa veste en cuir. S'il aime bien se faire désirer par les femmes qu'il prend la peine de sortir, il ne s'imagine pas une seconde faire poireauter Kagami. Au contraire, il a hâte de le voir.