Je veux que tout un chacun sache que j'ai écrit ce chapitre sur un téléphone avec une saloperie de t9 qui était obsédé par l'idée d'appeler Izuku « Isumu ». Merci à ma Collègue-Adorée d'avoir supporté avec sa grâce coutumière mes insultes au tel.

Ominya, merci, je te rep en fin de chapitre ^^.

As always, le plus grand des merci à ma bêta-lectrice adorée, Maki, qui même malade m'a revu mon chapitre et mes milliards de faute. Que ferais-je sans toi ?


Chapitre 3 : « Ça rigole moins hein ?»

"On se fait chier."

Pour se faire chier, on se faisait chier. Izuku en était réduit à faire tournoyer son verre dans l'espoir que les circonvolutions du jus d'orange allaient le distraire.

"Soirée de merde."

"J'ai compris Kacchan, j'ai compris."

"Nan mais sérieux. Tu te fais pas chier toi ?"

"T'as pas idée à quel point."

"Ben voilà. On se fait chier."

Izuku se retint de lever les yeux au ciel. Ça ne servait à rien de passer ses nerfs sur Kacchan, dans cet agacement-là, le blond ronchonnait non-stop, un exemple parfait de la relativité du temps tant il le ralentissait dans ses grommellements. Et il avait mille fois raison, cette soirée d'agence de héros était chiante à crever, une mondanité assommante d'inutilité qui les avait relégués à une table en moins de cinq minutes. Et y'avait même pas d'alcool.

"Arrête ça. Ta jambe !" précisa Izuku, pointant la jambe agitée sous la table qui ne cessait de lui foutre des coups dans la cheville.

"Mais je m'ennuie !"

"Moi aussi je te signale, je te détruis pas le mollet pour autant ! Puis qu'est-ce que tu as, à tirer comme ça sur ta chemise ?"

"Pas eu le temps de l'ajuster. Je suis revenu de patrouille en retard."

"Préparation en quatrième vitesse ?"

"Pire."

"Seulement un quart d'heure pour te doucher ?" le taquina Izuku, amusé d'avance.

"Pire."

"Pire ?"

Kacchan refusa de répondre, sourcils froncés dans un mutisme sous lequel Izuku flaira un prétexte parfait pour se foutre de sa gueule et il chercha un indice visuel de pire qu'un seul quart d'heure de douche, tout pour se distraire, jusqu'à ce qu'il déniche, sur la pommette du blond, une trace noire de suite qui le fit exploser de rire :

"T'as même pas eu le temps de te laver ?!"

"Ta. Gueule."

Il s'étouffa dans son jus d'orange, toussa avec une grâce inégalable sa boisson sur la nappe de papier sous les regards réprobateurs des autres héros, auxquels il n'accordait de toute manière aucune attention. Encore un fou rire comme ça et il passait l'arme à gauche. Le héros Deku achevé par du jus d'orange.

"T'as de la suie sur la joue." gargouilla-t-il, avant de re-tousser en voyant le blond frotter frénétiquement la zone récalcitrante, rougissant furieusement la peau sans arriver à dégager la suie.

"Laisse, tu vas t'arracher la peau. " Il humecta son pouce pour effacer la tache du miracle d'immobilité que Kacchan voulut bien devenir pour une minute, le temps qu'il nettoie la suie." Voilà. "

"Vous vous amusez bien à ce que je vois."

Le verre d'Izuku, complètement surpris par Eijirô, acheva d'étaler le jus d'orange sur la nappe et le sursaut du vert fit sourire Eijirô entre eux deux :

"Putain fais pas ça !"

"Vous êtes pas censés parler avec les collègues ?"

"On est collègue." grogna Kacchan, définitivement rebuté de la soirée.

"Et il se fait chier." se dévoua Izuku,

"Et toi ?"

"Pareil, y'a rien à faire et j'ai pas envie de faire la causette avec des collègues qui ne partagent pas mes bureaux."

"Donc vous restez entre vous à vous emmerder. Bravo."

"Tout le monde n'a pas ton bon caractère et ta conversation." persifla Izuku, tenté de souligner à Eijirô qu'il servait avec brio de punching-ball à son mec depuis déjà une demie-heure, pour éviter toute esclandre dans cette soirée et que rien que pour ça, il méritait au moins un shot de vodka. Au minimum de la compassion.

"Vous avez besoin d'une distraction ?"

Izuku sentit tous les poils de son dos se hérisser selon un vieil instinct millénaire, celui de tout animal tombé nez à nez avec plus fort que lui. Incroyable ce que la voix de son meilleur ami pouvait lui tordre le cœur et figer son corps d'appréhension. D'expectation. Kacchan ne bougeait pas plus que lui, hormis le coup d'œil interrogatif qu'il se permit vers le roux :

"On a qu'à dire…" annonça Eijirô en faisant mine de checker sa montre imaginaire. "Dans cinq minutes aux toilettes ?"

Sans un regard supplémentaire, il se fondit dans la foule avec aisance, attrapant au passage une conversation bientôt dominée par ses éclats de rires si caractéristiques, scrutés par deux regards perplexes aux sourcils froncés jusqu'à ce qu'Izuku se penche vers Kacchan :

"Il me terrifie parfois, ton homme."

"Et tu vis pas avec."

Izuku hocha la tête de terreur en tentant d'avaler une gorgée de son jus, ayant oublié que son verre était vide, puis jaugea du regard la salle bondée :

"Me dis pas qu'il compte baiser dans les toilettes."

Grognement sur sa gauche, ce qui ne le rassurait guère et il songea une seconde au scandale que ce serait que de retrouver trois pro-héros s'envoyer en l'air dans les toilettes d'une soirée professionnelle.

"Y'a qu'un moyen de le savoir." grogna Kacchan en se levant. "Tu viens ?"

L'univers soit loué, les toilettes des hommes étaient vides, Kacchan s'en assura en jetant un coup d'œil discret aux alentours, vérifiant chaque salle avant de se planter au milieu de la pièce et d'attendre avec la patience d'un lion en cage, à deux doigts de faire des allers-retours. Izuku avait eu assez de coups de pied pour la soirée, aussi laissa-t-il le gremlin s'énerver tout seul et en profita pour se laver les mains, poisseuses de jus d'orange, avec un savon au parfum des plus douteux qu'il faillit envoyer valser au son de la porte s'ouvrant.

"J'ai cru que Denki me lâcherait jamais ! Bon, fini de ruminer dans votre coin ! " annonça Eijiro, verrouillant derrière lui dans un clang sonore.

"T'avais qu'à venir nous tenir compagnie aussi." se rebiffa Izuku, approuvé d'un très énergique hochement de tête de Kacchan, élargissant le sourire d'Eijirô, satisfait de les voir troublés.

"Ho, je m'occupe pas assez de vous." s'amusa le roux face à leur mécontentement, son sourire s'étant déjà durci pour exprimer autre chose que de l'amusement pur, une attente excitée perceptible à la courbe de ses lèvres qu'Izuku détailla, presque hypnotisé par l'éclat furtif des dents, sans réaliser que l'écart entre eux avait été réduit à néant.

À leur hauteur, Eijirô déposa un baiser sur la bouche pincée de Kacchan, si amusé de la situation, puis sur la joue d'Izuku, sa main farfouillant dans la poche de sa veste qu'Izuku tenta d'espionner :

"Heureusement que je vous ai rapporté des jouets. "

Dans la main d'Eijirô, deux plug anaux rose pétant, et même si Izuku n'était pas un expert en la matière, il connaissait assez ces bêtes-là pour savoir que le silicone épais renfermait un mini-moteur capable de faire vibrer l'objet. La totale absence de boutons visibles réhaussa ses sourcils d'un bon centimètre : ce truc se commandait à distance et à coup sûr la télécommande se trouvait dans la poche d'Eijirô.

"Alors ? Ça vous tente ?"

"Eij, t'exagères, on est au boulot là." souligna Kacchan, pointant bien inutilement le seul aspect dangereux et donc intéressant de l'idée, suivi d'un froncement de sourcil à l'attention de son compagnon sans aucun d'autre effet que de lui tirer un éclat de rire.

"Tu peux passer ton tour."

"On passe notre tour, ouais, et si ça te dérange, je t'emmerde."

"D'accord."

"C'est quoi ce ton ?"

"Rien, j'ai juste dit d'accord." sourit Eijirô.

"Je sais très bien ce que tu es en train de faire."

"Mmm ?"

"T'essaies de nous pousser à faire ça en chatouillant mon orgueil. Ben ça prend pas."

"Mais j'ai rien dit Kats."

"Mais j'suis pas con, Eij" parodia Kacchan avec une voix aiguë qui ne ressemblait ni à l'un ni à l'autre, de plus en plus remonté, "je foncerais pas dedans tête baissée, y'a des limites alors tu me ravales ton petit sourire supérieur de merde et…"

Le bruit de la ceinture d'Izuku sur le sol anéantit la voix de Kacchan. Immobile dans le silence soudain de la pièce où il entendait son cœur scander les mouvements des regards en face de lui, qui l'épinglaient sur place, Izuku sentit un tremblement remonter le long de son dos, suivi du murmure rauque d'excitation du blond à sa gauche :

"Saloperie de Deku."

"Et dire que tu avais peur qu'on te pervertisse… Ôte ton pantalon."

L'esprit vide de tout hormis l'ordre gravé par la voix d'Eijirô, Izuku dégrafa son pantalon sans les quitter des yeux, le laissa glisser le long de ses jambes brûlées par l'attention des deux hommes, retenant son souffle. La dernière parcelle de rationalité qu'il possédait gisait au sol, quelque part entre pantalon et ceinture, remplacée par l'excitation qui enduisait sa peau de frissons.

"Tourne-toi et remonte ta chemise."

Brûlé à vif par l'attention de ses meilleurs amis, Izuku se retourna, respiration bloquée par la gêne qui pourtant amplifiait son désir. Il maudit son teint clair désormais écarlate et remonta les pans de sa chemise. Il aurait voulu tirer sur le tissu pour recouvrir boxer et cuisses, s'en empêcha in extremis. L'idée d'une fessée retentissante et donc d'une discrétion discutable le retenait tout aussi efficacement que l'impératif dans les phrases d'Eijirô.

"Tu t'en occupes, Kats."

C'était un ordre, auquel Kacchan s'empressa d'obéir, les mains sur les hanches d'Izuku pour attraper le sous vêtement et l'envoyer à la suite du pantalon, dévorant des mains le cul mis à nu. L'abrupt des caresses manquait lui faire perdre l'équilibre, tant les doigts du blond s'enfonçaient dans sa peau, pincement de douleur si légers qu'ils en devenaient plaisants, agrémentés de la rugosité des cicatrices et de la peau calcinée.

"Avec ta langue."

Les doigts eurent une hésitation dans sa chair puis lorsqu'il sentit dans son dos Kacchan s'agenouiller, ses mèches chatouiller ses reins et ses dents mordre sa peau avec délectation, la lumière se fit dans son esprit en même temps que la honte explosait :

"Non, non, c'est pas… Enfin c'est pas... Kacchan tu.."

"Ho, t'es d'accord pour un plug mais pas pour que mon homme te prépare avec sa langue ? Dommage pour toi, c'est moi qui décide." souffla Eijirô avec une morgue insupportable, sans bouger de sa position, trois pas en retrait, occupé à les observer à travers le miroir qui reflétait le malaise d'Izuku. Son meilleur ami le dévisageait sans retenue, évaluant chacune de ses réflexions comme s'il lisait dans un livre, ce qu'il faisait peut-être, tant les couleurs sur ses pommettes devaient refléter le moindre changement, se délectant de sa respiration hachée par anticipation, de son embarras si visible qui trahissait pourtant le nœud de désir colonisant son corps.

Izuku gémit sous la langue qui le lécha, brûlante contre lui, terriblement douce et délicate, électrisant son bas-ventre en une fraction de seconde. Le plaisir et le besoin gêné d'échapper à la réalité lui fermèrent les yeux, son être absorbé par les mains de Kacchan le maintenant fermement et sa langue si douée que malgré sa honte, il ne pouvait s'empêcher de se cambrer un peu, recherchant le contact.

"Ça te plaît."

L'affirmation d'Eijirô se nicha dans les reins d'Izuku pour le faire gémir de plaisir, mortellement embarrassé à l'idée d'aimer autant se faire lécher ainsi, le visage de Kacchan enfouie contre son cul. Mentir était impensable et se taire la seule option, retenir dans sa gorge la plainte de plaisir pour ne pas se trahir. Mal assuré sur ses jambes tremblantes, il hoqueta malgré lui quand l'aplat de la langue intensifia la caresse, creusant sa peau alors que les mains du blond attrapèrent ses fesses pour l'attirer encore plus contre lui, transformant l'intégralité de son visage en camaïeu de rouge.

Il sentit la main d'Eijirô lui effleurer la nuque, descendre sur sa veste de smoking jusqu'à lui pincer la peau juste au-dessus des reins et ébouriffer les cheveux de Kacchan si dévoué à sa tâche qu'Izuku se mordit la lèvre pour empêcher un gémissement plus prononcé de lui échapper.

"Tu aimes ça."

Le murmure lui creusa le dos, mains crispées sur sa chemise qu'il tendait à la déchirer, le souffle d'Eijirô créant un contrepoint de chaleur dans son cou propre à attiser le plaisir qui l'immobilisait sur place. Sa lèvre inférieure lui fit mal, sous ses morsures, il crut saigner tant ses dents s'y enfoncèrent quand Eijirô embrassa sa nuque, baiser si léger qu'il en devenait frustrant, Izuku aurait voulu qu'il le lèche, qu'il le morde.

"Ouvre les yeux."

On ne désobéissait pas à un ordre d'Eijirô. Izuku ravala la protestation réflexe qui lui était monté aux lèvres, se força à inspirer et à ignorer les mains de Kacchan qui meurtrissaient ses hanches de manière délicieuse pour jeter un regard devant lui, évitant délibérément le miroir. Les doigts d'Eijirô dans son menton remontèrent celui-ci jusqu'à ce qu'il n'ait d'autres choix que de regarder obstinément vers le sol pour ne pas s'apercevoir et cette dérobade agaça le roux :

"Regarde-toi. Tout de suite."

Son reflet avait les cheveux en pagaille, boucles vertes ébouriffées, un tremblement perceptible sur la ligne de ses épaules et à quelques centimètres des prunelles d'Eijirô enfouies contre sa nuque, son regard troublé de désir, la rougeur de sa peau et le plaisir soulevant son torse au rythme de sa respiration extatique parachevaient un tableau à l'indécence quasi-pornographique et Izuku gémit en abandonnant sa chemise pour plonger ses mains dans les mèches rousses d'Eijirô.

"Plutôt pas mal, mm ? On passe à la suite ?"

Il ne parut pas prendre ombrage de l'incapacité d'Izuku à lui sortir une réponse cohérente, trop occupé à retenir le geignement que la langue de Kacchan créait de ses arabesques brûlantes et le roux empoigna brusquement la tignasse de Kacchan et le força à se relever sans tenir compte de ses protestations ou celles d'Izuku. Le froid qui remplaça la chaleur de Kacchan sur sa peau failli le faire siffler de mécontentement, mais son regard fut absorbé par le miroir où se reflétaient Eijirô qui lécha avec amusement les lèvres de Kacchan, lentement, jusqu'à ce que le blond entrouvre la bouche. Eijirô y glissa sa langue, interdit à Kacchan de refermer sa bouche en accompagnant sa langue de deux doigts, rendant leur baiser incroyablement chaotique et terriblement excitant, agrémenté des gémissements de Kacchan. Izuku se détourna du miroir pour observer sans intermédiaire, résistant au besoin de se toucher pour soulager le désir frustrant irradiant de son bas-ventre. Face à lui, Eijirô abandonna les lèvres de Kacchan et lui présenta l'un des plugs, qu'il fit courir doucement sur ses lèvres jusqu'à ce que la langue de Kacchan se charge d'enduire de salive le sextoy, avec application, concurrençant Izuku dans l'indécence.

"Ma salope à moi…" ronronna Eijirô contre le cou de Kacchan, regard plongé dans celui d'Izuku pour jauger l'effet de l'insulte destinée au blond, si avilissante qu'elle en devenait affectueuse, satisfait du hoquet qu'elle tira à Izuku.

"Tu n' es pas d'accord sur ce titre ? Regarde-le, pourtant, à lécher comme une pute sur mon ordre, dans les toilettes d'une soirée professionnelle, incapable de résister à son excitation…"

Izuku dévora du regard le visage du blond où une légère rougeur affichait sa gêne et ses gémissements, entrecoupés de ses coups de langue au son obscène, parfaite illustration des insultes d'Eijirô, menaçaient faire jouir Izuku sur place sans qu'il ne puisse dire, de l'indécence de Kacchan ou de l'absolue domination d'Eijirô sur son amant, lequel l'excitait le plus.

Entendre Kacchan être rabaissé, insulté de la sorte, sur le même ton amusé qu'Eijiro prenait pour se moquer gentiment était absolument délicieux. Perdu dans ses pensées et son excitation, Izuku sursauta quand Eijirô lui adressa la parole :

"Tu n'es pas mieux, petit chat, à deux doigts de te masturber sans que je ne t'en aie donné l'ordre… Ça te plaît à ce point, de voir tes meilleurs amis s'envoyer en l'air devant toi ? Pervers… Tu gémis sans même qu'on ne te touche…"

Ho.

Ho

Il savait désormais ce qui l'excitait le plus. Comment allait-il faire désormais, pour retrouver un semblant de sexualité normale, maintenant qu'il savait que la voix d'Eijirô pouvait être si douce dans ses tranchants, si divine dans sa manière de les humilier ? La douleur de son érection surexcitée remonta dans sa gorge en une plainte sourde qui étira le sourire de Kacchan contre le plug si enrobé de sa salive qu'un filet en coula sur la main d'Eijirô :

"Ça suffira. Attends ici sagement mm ?"

C'est fou comme le plug avait eu l'air minuscule entre les crocs de Kacchan, mais maintenant qu'Izuku le voyait de plus près, alors qu'Eijiro le poussait contre le meuble du lavabo pour l'y asseoir, il semblait bien trop imposant et un soupçon de panique se faufila entre la gêne et le plaisir :

"Heu.. C'est peut-être.. Un peu.."

"Tiens-moi ça. Un peu quoi ?" demanda Eijirô après lui avoir mit d'office le plug dans les pattes, ses mains écartant les cuisses d'Izuku, doigts plongés dans le moelleux de sa peau chauffée à blanc.

"... Trop grand ?" couina Izuku en tentant de retenir le gémissement que les mains d'Eijirô, si larges sur lui, si pressantes, s'amusaient à lui tirer en caressant l'intérieur de ses jambes, remontant jusqu'à empoigner sa verge et l'emprisonner ainsi dans sa main sans faire le moindre mouvement, transformant le gémissement en cri infime de frustration.

"Fais-moi confiance."

Un jour mes pulsions auront ma peau...songea Izuku, alors que les lèvres d'Eijirô capturaient délicatement sa bouche, affreusement douces, ses doigts glissant le long de son érection en une caresse bien trop superficielle. Embarrassé du plug, Izuku s'accrocha à la bouche du roux sur laquelle mourut un soupir de plaisir alors que l'index d'Eijirô le pénétrait lentement. Dans sa grande magnanimité, son meilleur ami lui laissa une minute pour s'adapter, occupé par sa bouche qu'il explorait d'une manière gourmande. Izuku se mit à haleter dans leurs baisers, déstabilisé par les mouvements de la main d'Eijirô qui entama des allers-retours de plus en plus amples, corps tendu dans l'espoir de rester le plus silencieux possible. Eijirô le repoussa en arrière de ses baisers, collé à lui, pour avoir meilleur accès à son cul et ajouta un doigt avec une satisfaction évidente, sa bouche se faisant plus violente, plus possessive, s'acharnant à martyriser les lèvres d'Izuku et les gémissements qu'elles maintenaient prisonniers.

Le souffle malmené d'Izuku se fit erratique, les vagues de plaisir nées des doigts d'Eijirô étaient d'une frustration parfaite, propre à exciter son plaisir tout en maintenant la jouissance à distance par leur faible intensité, torture divine qui lui faisait abandonner toute raison.

"Je reprends ça, merci."

Izuku profita de ses mains désormais libres pour les enfouir dans les mèches rousses, attirer à lui les lèvres d'Eijirô qu'il lécha, sans même demander la permission, glissant sa langue entre les dents avec plus d'assurance qu'il n'en possédait vraiment. La froideur du plug contre sa peau lui fronça le nez et la souplesse bien moindre du sextoy le fit grimacer alors qu'Eijiro l'enfonçait avec douceur, profitant de la salive de Kacchan pour faciliter le mouvement. Un brin crispé, Izuku en lâcha les lèvres de son meilleur ami, s'attardant sur la sensation du corps étranger se frayant lentement un passage en lui, diffusant un bref éclat de froid avant que son organisme ne communique sa chaleur au silicone, sans pour autant effacer la sensation étrange. Pas désagréable, cela dit. Quoi qu'incomparable au plaisir des doigts d'Eijirô le baisant.

Il soupira sous les baisers que le roux déposa sur ses lèvres si malmenées qu'elles en étaient rouges et enflées, ses pommettes brûlantes, et un gémissement plus marqué lui échappa quand d'un ultime mouvement, le plug entra complètement, laissant uniquement la base se réchauffer doucement contre sa peau.

"Gentil chat."

Izuku rattrapa son souffle en essayant de calmer les battements de son cœur, bien trop énervé, les caresses d'Eijirô sur ses cuisses et ses hanches aidant à faire redescendre doucement la pression, jusqu'à ce que son torse retrouve un rythme normal.

"Ça va ?" checka Eijirô, avant de caresser du pouce la joue d'Izuku lorsqu'il acquiesça. "Parfait. À ton tour."

Kacchan sembla tout aussi surpris que lui de ce brusque revirement d'attention, prit la main dans le pantalon, où Izuku entraperçut sa queue surexcitée entre ses doigts, une seconde avant qu'Eijiro ne l'attrape à bras-le-corps pour le déposer sur le lavabo aux côtés d'Izuku.

"Je crois pas t'avoir donné la permission de te toucher…"

"Tu l'as pas interdit non plus." siffla Kacchan. Sa tête heurta le miroir derrière lui, projetée par la violence avec laquelle Eijirô referma la main sur sa gorge, sans qu'une once de colère n'apparaisse dans le sourire du roux :

"T'as peut-être oublié les règles. Veux-tu qu'on les revoit ensemble ?"

Izuku se rappela alors de respirer, le désir lui carbonisant les nerfs au point que sa respiration avait été emportée par le mouvement d'Eijirô, prisonnière de cette main serrant la gorge de Kacchan, qui gémit :

"Non ! "

"T'es sûr ?"

Le grognement d'Eijirô laissant à peine entrevoir sa question, sa main libre déjà entre les cuisses de Kacchan, se faufilant entre les vêtements pour lui tirer un hoquet surpris quand les doigts le pénétrèrent sans crier gare tandis que le blond essayait de répondre tant bien que mal :

"Certain !"

"À qui appartient ton cul ?"

"Toi, à toi !"

Izuku se mordit les lèvres à la voix de Kacchan, encore plus rauque que d'ordinaire, dégoulinante de luxure et parsemée de gémissements à peine esquissés. Incapable de s'en empêcher, le vert dévora du regard les lèvres de Kacchan ouvertes sur des plaintes que lui interdisaient les doigts d'Eijirô sur sa trachée, il sentit son érection se tendre davantage et son corps se contracter, lui rappelant alors l'existence du plug en lui.

"Mauvaise réponse ! À qui appartient ton cul ?!"

Sa main accéléra ses mouvements, adoptant un rythme qu'Izuku savait intenable pour tout autre que Kacchan, réduisant celui-ci a un amas de gémissements, geignements et cris dans lesquels se glissaient des miaulements de plaisir qui envoyaient Izuku dans des abysses de désir encore jamais explorés. Dix ans de sa vie pour qu'ils fassent ça dans sa cuisine chaque semaine.

Sa queue lui faisait mal sans qu'il ne songe un instant à se toucher au vu de la démonstration d'autorité à quelques centimètres de lui et il gémit de concert avec Kacchan lorsque qu'Eijirô serra davantage les doigts sans s'arrêter une seconde de martyriser le corps de son amant :

"Je t'ai posé une question, à qui appartient ton cul ?"

"À… À.. À vous. Sir."

Ça avait un goût inimaginable, cette voix pliée par le désir, rehaussée par l'expression d'Eijirô et l'intensité de ses prunelles écrasant sous lui le corps de Kacchan dont la réédition aussi absolue donnait envie à Izuku de le prendre à la suite d'Eijirô. Si celui-ci acceptait de prêter sa salope, bien sûr.

Izuku rougit de ses pensées et se serait volontiers caché le visage entre les mains s'il n'avait eu trop peur de louper la moindre seconde du spectacle des dents d'Eijirô croquant la lèvre inférieure de Kacchan, avec assez de force pour qu'une tache de sang colore leur baiser de carmin. Sans faiblir son rythme ni se détacher du baiser, Eijiro tendit à Izuku sa main libre et il fallut deux secondes au cerveau embrumé du vert pour réaliser ce qu'il attendait de lui, avec le second plug entre les doigts. Il se pinça les lèvres de gêne avant de les entrouvrir, laissant le roux lui glisser le jouet dans la bouche.

"Merci."

Le remerciement glissa le long de la langue d'Izuku pour tomber au creux de ses reins, le faisant involontairement rouler des hanches dans l'espoir de créer une friction sur sa queue et n'arriva qu'à gémir face au mouvement du plug. Sans être aussi doué que Kacchan avec sa langue, il s'appliqua à lécher le plug en y passant et repassant la langue jusqu'à être certain que chaque recoin était imprégné de sa salive et de son goût. Il n'avait aucune idée de comment Eijirô faisait pour ne pas prendre Kacchan sur place, tant les sons qu'il tirait du blond étaient un appel au sexe et absorbé dans sa dégustation visuelle du corps de Kacchan cambré en un arc de plaisir sous Eijirô, il sentit plus qu'il ne vit les doigts de ce dernier sur sa joue, glissant vers sa bouche.

"Tu rêvasses ?"

Sans répondre, Izuku lui tira la langue, sur laquelle reposait le plug luisant de salive, qu'Eijirô récupéra avec un sourire amusé. Occupé à tenter de faire glisser pantalon et boxer, histoire d'avoir une plus grande liberté de mouvement, Eijiro abandonna le visage de Kacchan qu'Izuku attrapa immédiatement entre ses mains, glissant de force sa langue entre les lèvres du blond ouvertes sur un gémissement qu'il dévora en même temps que sa langue. Les plaintes du blond résonnèrent le long de sa propre gorge alors que Kacchan lui mordillait les lèvres, capturant celle d'Izuku entre ses dents le temps de la lécher, la relâchant pour gémir dans le souffle du vert.

Izuku aurait presque pu sentir le plug s'enfoncer en Kacchan rien qu'aux changements d'intensité de sa plainte de plaisir contre ses lèvres, les paumes de ses mains agrippant celles d'Izuku dans un geste réflexe.

"Voilà. C'est bon pour vous deux."

Eijirô se redressa avec un sourire qui s'agrandit en les apercevant, débraillés, rouges de plaisir et de honte mêlés, l'éclat du sang sur les lèvres d'Izuku, que Kacchan avait étalé des siennes, les cheveux ébouriffés du blond par les mains d'Izuku encore perdues dans les mèches, tous deux perchés sur leur lavabo.

"Dire qu'on est censés être à une soirée professionnelle."

Ho merde. Il avait oublié, il avait complètement oublié la soirée.

Au vu du regard écarquillé de Kacchan à trois centimètres, lui aussi et Izuku ne put s'empêcher de pouffer de rire face au ridicule de la situation, entraînant bien malgré lui Kacchan.

"Et ça vous fait rire."

Les éclats de rire furent brisés net par la vibration qui les traversa au même moment, envoyant une décharge de plaisir dans leurs bas-ventres. La stimulation, pourtant douce, suffit à faire trembler les jambes d'Izuku, qu'il serra dans le réflexe instinctif de contenir la sensation alors que Kacchan se courbait en avant en enfonçant sa main dans la cuisse d'Izuku pour s'arrimer à quelque chose. L'arrêt des vibrations les laissa pantelants sur leur vasque, crispés comme jamais :

"Ça rigole moins hein ? Allez, rhabillez-vous, il faut au moins qu'on aille faire acte de présence une petite heure."

"Une heure ?! Je vais jamais tenir." décréta Izuku, pourtant premier à glisser sur le sol en direction du petit tas d'habits lui appartenant, mal assuré par la sensation du plug qu'il ne pouvait oublier à chaque pas, encore inhabituelle.

"Petite nature."

Au vu de sa démarche complètement naturelle, Kacchan n'en était pas à son coup d'essai. Izuku lui tira la langue en remontant précautionneusement son boxer, essayant de maintenir une position à peu près immobile pour ne pas trop sentir le plug.

"Vous allez très bien y arriver. On dit une heure, pas plus ?"

"Je maintiens que je vais pas tenir."

"T'inquiètes. Je serais pas aussi hard avec toi qu'avec Katsuki."

"J'peux savoir pourquoi Deku a un traitement de faveur ?!"

"Parce que tu en as eu un pour ta première fois. Et en prime, on était à la maison, pas en soirée pro."

Bien que logique, la réponse ne calma pas le moins du monde le ronchonnage de Kacchan et Izuku maintient un silence de petite souris le temps de boutonner pantalon et ceinture, jugeant d'un air désolé les dégâts que leur activité avait infligé à sa tenue en terme de faux plis et froissage.

"Boude pas mon cœur. Tu le sais, que tu es plus entraîné donc capable de supporter plus."

Izuku profita du baiser que déposa Eijirô sur la joue de Kacchan pour dissimuler son sourire, amusé de la manœuvre qui fonctionna parfaitement, lissant le sale caractère du blond en gonflant son ego, au point qu'il se fendit d'un geste affectueux envers Izuku en passant une main dans ses boucles :

"Prêt à te faire écraser le nerd ?"

"Je vais même pas tenter de te détrôner." s'amusa Izuku, puis très sérieux, il se tourna vers Eijirô, qui n'attendait que leur signal pour rouvrir la porte :

"Eij ?"

"Mmm ?"

"Tu me prêteras Kacchan un jour ?"

"Quoi ?!"

"Si tu es sage. " interrompit Eijirô avec un clin d'œil à l'attention d'Izuku.

"HEY !"


C'est parti ^^ !

Omiya : Quel plaisir que de lire tes reviews ! MERCI ! J'ai été un peu longue à mettre à jour, j'en suis navrée, je bosse 40h/semaine et c'est compliqué T-T. Mmm on aurait tous aimé être dans la même pièce que Princess Explosion XD. Je comprends tout à fait la logique de faire un peu plus d'attente avant un vrai threesome et d'ailleurs, j'ai écrit un chap Eijirô X Izuku avant d'écrire le chap 2. Mais l'ambiance ne collait pas (est-ce que je me suis laissé emporter, oui, Maki a reviewé d'un « une bonne défonce en règle, TOP NOTCH » c'était too much et trop rapide dans le développement). Et surtout, j'avais peur que ça soit très mécanique le concept de d'abord Kacchan et Izuku puis Eijirô et Izuku, puis les trois. Je voulais vraiment incorporer Izuku dans leur couple, pas faire du 1+1 fois deux et ensuite 3. Je sais pas si j'ai été claire, tu me diras XD ? En tout cas je croise fort les doigts pour que ce chapitre te plaise ^^ !